Municipales: difficile élaboration des listes UMP à Paris
 
 
 
PARIS (AFP) — Françoise de Panafieu, candidate UMP à la reconquête de la mairie de Paris, souhaite "le rajeunissement et la féminisation" de ses têtes de listes, mais éprouve des difficultés à trancher entre les différents prétendants.
 
La commission des investitures de l'UMP se réunit mardi soir pour décider des têtes de liste par arrondissement mais les tractations semblent plus ardues que prévu, avec des points d'interrogation dans les XIIème, Vème et peut être XIVème arrondissements, indiquait lundi un cadre du parti.
 
Alors que la capitale compte actuellement huit mairies d'arrondissement à droite, Mme de Panafieu espère ravir l'Hôtel de Ville au maire socialiste sortant. Mais aux législatives de juin dernier, la gauche a raflé 13 circonscriptions sur 21 dans la capitale et la droite n'apparaît pas en situation de force: un récent sondage donnait 47% aux listes Delanoë et 33% aux listes Panafieu.
 
S'il paraît quasi certain que la ministre de la Justice Rachida Dati mènera la liste du VIIème arrondissement, traditionnellement à droite, le cas du XIIème, enjeu stratégique pour la reconquête de Paris, ne serait toujours pas réglé. La mairie y est tenue par la gauche, et l'UMP y a subi un échec aux législatives de juin, après avoir parachuté le médiatique avocat Arno Klarsfeld, qui ne sera pas candidat aux municipales.
 
Selon l'entourage de Mme de Panafieu, on serait "tout près du but", alors que les noms de personnalités comme Jean-Marie Cavada (MoDem) ou l'astronaute Claudie Haigneré ont circulé. Mais M. Cavada déclarait encore récemment que s'il était intéressé par les municipales, il serait "d'abord dans l'orbite du MoDem".
 
Autre point litigieux, le Vème où le maire sortant et ancien maire de Paris Jean Tiberi ne veut pas passer la main à la ministre de la Culture Christine Albanel, ou souhaite à tout le moins faire une place à son fils Dominique. A l'UMP, certains expliquent: "On ne peut gagner le Vème sans Tiberi mais on peut le perdre avec Tiberi". M. Tiberi affirme "réserver sa décision" pour mardi.
 
Dans l'entourage de la ministre, on se contentait d'indiquer lundi que "si Jean Tiberi souhaite se présenter, Christine Albanel ne demandera pas l'investiture dans le Vème".
 
Dans le XVIème, Claude Goasguen devrait mener la liste UMP. Bernard Debré, qui a mis en cause le leadership de Mme de Panafieu et lui avait demandé de se retirer de la course à l'Hôtel de Ville, aurait "toute sa place sur la liste Goasguen s'il le souhaite", selon de bonnes sources.
 
Dans le Xème, Lynda Asmani devrait mener la liste malgré des mauvaises humeurs locales à l'UMP. Pierre Lellouche devrait mener celle du VIIIème et Delphine Burkli celle du IXème.
 
Même si les choses semblent réglées pour les deux tiers des vingt arrondissements, l'équation "n'a pas l'air simple" et l'Elysée a son mot à dire. Françoise de Panafieu a récemment déclaré qu'il "y a fort à parier que Nicolas Sarkozy s'impliquera" dans la campagne de Paris.
 
Selon la candidate, "les choses se font en bonne intelligence" et rien n'est imposé, mais, indique-t-on de bonne source, les discussions pourraient être plus longues que prévu et un report de l'annonce des investitures n'est pas à exclure.
 
Illustration des tensions suscitées par ces municipales à l'intérieur de l'UMP, un site de "jeunes de l'UMP contre les parachutages" appelle les militants qui refusent de telles candidatures à les rejoindre pour "reconquérir Paris avec une équipe jeune et authentique".
 
UMP-Paris.org est un site "indépendant", "communautaire", "ouvert à tous", et "n'est pas un site officiel de l'UMP", affirment sur la toile ses créateurs, qui se présentent comme des "jeunes actifs de l'UMP" qui veulent "être consultés", "entendus" et "reconquérir Paris avec une équipe jeune et authentique."
 
"Neuilly, le 10ème, le 14ème, le 15ème arrondissement... Paris et sa région semblent être devenus pour l'UMP un terrain d'opérations pour mariniers d'infanterie parachutistes de la jet set de l'UMP", annonce la page d'accueil du site.
 
"Par nature, Internet est un endroit de liberté d'expression et l'approche des élections et des investitures peut susciter des frictions", a déclaré à l'AFP Philippe Solère, secrétaire national de l'UMP et président de la fédération numérique du parti.
 
Même sentiment dans l'entourage de Françoise de Panafieu, tête de liste de l'UMP à Paris, où l'on estime qu'il s'agit "de gens qui voudraient des places et qui tapent sur tout ce qui leur fait de l'ombre".
 
Les nouveaux statuts de l'UMP, adoptés fin septembre, prévoient que pour la mairie de Paris, le ou la candidat(e) est investi(e) par les adhérents dans le cadre d'une primaire, comme ce fut le cas pour Françoise de Panafieu.
 
Une fois choisie, ce ou cette candidat(e) doit désigner les têtes de listes dans chaque arrondissement en accord avec la Commission nationale des investitures, a rappelé M. Solère.
 
L'annonce de l'investiture du porte-parole de l'Elysée David Martinon à Neuilly (Hauts-de-Seine), avait suscité quelque remous chez les militants.

L'UMP publie un "Dico de l'imposture" Delanoë.
 
 Publié le 06 novembre 2007
 
Actualisé le 06 novembre 2007 : 08h22
 
Le site Internet de Françoise de Panafieu, candidate UMP à la mairie de Paris, comprend depuis hier un Abécédaire delanoësque.  
 
 
Le site Internet de Françoise de Panafieu, candidate UMP à la mairie de Paris en mars prochain, comprend depuis hier un Abécédaire delanoësque ou Le Dico d'une imposture, charge contre le maire socialiste de Paris auquel elle sera opposée.
 
 
Agrémenté de dessins, cet abécédaire a été concocté par cinq personnalités UMP : les maires du Ier arrondissement, Jean-François Legaret, et du VIe, Jean-Pierre Lecoq, Vincent Roger, future tête de liste dans le IVe, Jean-Didier Berthault, secrétaire départemental, et Géraldine Poirault-Gauvin.
 
 
Ce tract épingle les agents de l'Hôtel de Ville, qui sont « 8 000 de plus qu'en 2001 », ou le « bureau des temps » - qui vise à harmoniser les horaires des services administratifs avec les horaires professionnels des Parisiens - surnommé le « bureau des vents ». Le maire PS est aussi attaqué sur « les bouchons, il les aime même la nuit », les couloirs de bus, (« piste d'atterrissage, boulevard Saint-Marcel : piste de slalom »), les Halles, le logement ou l'habitat insalubre. La personnalité du maire n'est pas oubliée. H comme humeur : « Celle du maire, très variable. Il convient de longuement le flatter pour qu'elle consente à s'améliorer. »

Bertrand Delanoë a annoncé vouloir gérer directement son eau
 
20 Minutes, éditions du 06/11/2007 - 07h01
 
On le pressentait, Delanoë a franchi le pas. Hier, le maire de Paris s'est officiellement prononcé pour que la production et la distribution de l'eau potable servie aux Parisiens soient gérées directement par la Ville. Dans le cadre d'une délégation de service public, des entreprises privées géraient jusqu'à présent la chaîne de l'eau. Leurs contrats courent jusqu'en 2009 pour la distribution et 2011 pour la production.  
 
La semaine passée, une enquête de l'UFC-Que Choisir avait révélé que le taux de marge réalisé par les industriels à Paris était de 37,9 %, une « marge explosive ». Verts et communistes poussaient donc Delanoë à se prononcer pour une régie municipale. Le maire les a entendus et a expliqué vouloir « mettre un terme à l'éclatement des responsabilités qui caractérise le système actuel » et qui pèse sur les coûts. Il s'engage à une « stabilité du prix de l'eau pendant la prochaine mandature », tout en disant vouloir nouer des partenariats avec le privé pour bénéficier de leur expertise. A l'opposé, Jean-Didier Berthault, de l'UMP Paris, expliquait la semaine dernière à 20 Minutes qu'un tel choix « serait une erreur au vu du nombre de fonctionnaires qu'il nécessiterait. »  
 
 
 
M. H. - ©2007 20 minutes  
 
 

"Où que vous alliez, affronter le suffrage universel est toujours un combat exigeant."

« Ce sera un engagement entier au côté des Parisiens »  
 
Propos recueillis par Maguelone Bonnaud, Renaud Dély et Dominique de Montvalon
 
mercredi 07 novembre 2007 | Le Parisien  
 
 
La garde des Sceaux Rachida Dati sera tête de liste UMP dans le VII e arrondissement de Paris lors des élections de mars prochain. Elle explique au « Parisien » et à « Aujourd'hui en France » pourquoi elle a décidé de sauter le pas.  
 
LA LISTE COMPLETE des têtes de liste UMP aux municipales dans la capitale ne sera publiée que lundi. Mais la garde des Sceaux, Rachida Dati, sera bel et bien tête de liste dans le VII e arrondissement, sa candidature ayant été validée par la commission d'investiture UMP hier soir. Juste avant d'accompagner Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, la championne des sondages s'est expliquée.
 
 
Chez Thoumieux, à deux pas des Invalides, au coeur d'une brasserie corrézienne de son arrondissement d'adoption.
 
Avez-vous hésité avant d'accepter d'être candidate à Paris ?
 
Rachida Dati. J'ai hésité parce que j'étais consciente de la mission et de l'engagement que cette candidature implique. Cet engagement d'élu local, j'y ai beaucoup réfléchi. Ce sera, de ma part, un engagement entier, en prise directe avec les problèmes des Parisiens.
 
Si vous êtes élue, serez-vous maire de l'arrondissement ?
 
Chaque chose en son temps. J'aime travailler en équipe. J'en parlerai d'abord avec Michel Dumont, Martine Aurillac et mes colistiers du VII e arrondissement.
 
Pourquoi avez-vous choisi le VII e arrondissement où l'UMP n'a rien à craindre alors qu'on vous attendait ou qu'on vous espérait ailleurs, par exemple dans un secteur plus difficile et plus décisif, tel le XII e ?
 
Françoise de Panafieu et Philippe Goujon m'ont proposé d'être candidate dans le VII e . Tous les électeurs parisiens sont égaux. Où que vous alliez, affronter le suffrage universel est toujours un combat exigeant. De toute façon, la campagne pour Paris sera pour nous tous un engagement collectif.  
 
« J'ai du respect pour la personne de Delanoë »
 
 
 
Qu'aimez-vous à Paris ?
 
J'adore Paris. J'y suis très attachée. Je n'ai jamais voulu quitter Paris : c'est une ville merveilleuse. Alors que j'avais des possibilités quand je travaillais dans le privé d'aller vivre ailleurs, je ne l'ai jamais envisagé. J'y ai mes amis, mes repères...
 
Où habitez-vous ?
 
Dans le XVII e arrondissement. Dès que je m'éloigne, je n'ai qu'une hâte : retrouver Paris.
 
Pour certains à droite, vous auriez été une meilleure tête de liste UMP que Françoise de Panafieu ?
 
Françoise de Panafieu a été désignée par les militants pour mener des listes plus ouvertes, plus féminisées, plus diversifiées. J'ai du respect pour celles et ceux qui mènent un combat politique depuis plus longtemps que moi.
 
Mais vous, vous êtes populaire dans les sondages ?
 
Cette popularité me touche beaucoup, mais la légitimité politique s'acquiert par le suffrage. Françoise de Panafieu est députée-maire du XVII e arrondissement, elle est engagée, elle a été désignée. Je suis très honorée de faire partie de l'équipe qu'elle conduit.
 
Que pensez-vous de Bertrand Delanoë et de sa politique à Paris ?
 
J'ai du respect pour sa personne. Cela ne veut pas dire que j'approuve ses idées ou tout ce qu'il fait. On en reparlera pendant la campagne.
 
Votre engagement signifie tout de même qu'il y a deux politiques possibles pour Paris ?
 
Oui. La campagne électorale sera un combat projet contre projet, sur des valeurs, des idées.  
 
« Je ne sais pas tout, j'apprends. Je tiens compte de ce que l'on me dit »  
 
En clair, le plus important pour vous, c'est que vous allez affronter le suffrage universel pour la première fois ?
 
Ce n'est pas anodin. C'est une nouvelle étape. J'aurai à coeur de convaincre les Parisiens qu'il y a une autre voie possible pour Paris. Je suis très fière de pouvoir le faire.
 
Bertrand Delanoë peut-il être battu ?
 
Toutes les élections sont difficiles. Même pour le maire en place, aucune élection n'est gagnée d'avance. Je m'engage dans cette bataille au côté de Françoise de Panafieu pour la gagner.
 
Populaire dans les sondages, vous êtes contestée par une partie des professions judiciaires pour votre réforme - jugée brutale - de la carte judiciaire...
 
La carte judiciaire n'a pas été changée en France depuis 1958. Il est temps. Mais ce changement dérange, je le comprends, les habitudes, les comportements. Et puis la contestation peut parfois être bénéfique. Je l'entends. Je ne sais pas tout, j'apprends. Je tiens compte de ce que l'on me dit.