zyx NCC - 1701 | ph75 a écrit :
Zone euro : que veut l'Allemagne ? Citation :
« Il ne peut pas être possible que la France ne maîtrise pas encore son déficit budgétaire ! Il existe une limite pour cela : 3 %. Si elle est dépassée, il doit y avoir des sanctions. » Cette déclaration du chef du groupe conservateur CDU/CSU au Bundestag Volker Kauder dimanche 9 août au journal Welt am Sonntag semble donner raison à Yanis Varoufakis qui, voici une semaine, affirmait que « la destination finale de la troïka est Paris. » Elle montre, en tout cas, que la dernière crise grecque semble avoir convaincu l'Allemagne d'accepter son rôle d'hegemôn, de puissance dirigeante de la zone euro.
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Citation :
la stratégie du gouvernement consiste à « jouer avec le Grexit. » « Angela Merkel se passe la balle avec Wolfgang Schäuble », poursuit-il, « Il frappe fort, elle montre de l'empathie. Et les deux profitent à la chancelière. »
Dès lors que le danger d'un « Grexit d'initiative grecque » a été écarté au lendemain du référendum le 6 juillet avec la démission de Yanis Varoufakis, Angela Merkel a su qu'elle pouvait faire céder entièrement Alexis Tsipras en le menaçant d'un « Grexit d'initiative allemande. » D'où la proposition Schäuble du 11 juillet. La panique qui a suivi à Athènes a permis à la Chancelière d'obtenir une capitulation hellénique.
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Citation :
Ce « Janus allemand » a permis de dégager un accord très positif pour le gouvernement allemand qui pouvait ainsi paraître à la fois ferme et déterminé à sauver l'euro. Il permettait aussi à l'Allemagne de satisfaire une de ses principales hantises historiques : apparaître comme une puissance dominatrice. Entretenir une fiction de division donnait une impression de fragilité qui ne convient guère à une telle puissance. Surtout, elle permettait de maintenir, pour les gouvernements de gauche du sud de l'Europe, l'idée que l'Allemagne d'Angela Merkel est différente de celle de Wolfgang Schäuble, et donc bien plus chargée « positivement. » Ceci permet d'affirmer : Wolfgang Schäuble ne représente pas le gouvernement allemand, comme l'a fait la semaine dernière Michel Sapin, son homologue français. Au nord, au contraire, les gouvernements finlandais ou néerlandais pouvaient se satisfaire de la force de Wolfgang Schäuble. Chacun pouvait donc se trouver en accord avec l'Allemagne, réduisant à néant les accusations de domination.
Pourtant, nul n'aura manqué de le remarquer, ni Volker Kauder, ni Wolfgang Schäuble, n'ont contesté cet accord.
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Citation :
Berlin continue à faire vivre le risque de Grexit. On l'a vu : à peine séchée l'encre de l'accord du 13 juillet, Wolfgang Schäuble a répété qu'il jugeait le Grexit préférable. Depuis, des parlementaires conservateurs expriment leurs doutes sur la possibilité de s'entendre avec Athènes, comme ce lundi 10 août, Ralph Brinkhaus, adjoint de Volker Kauder au Bundestag. Ceci permet de maintenir une pression non seulement sur le gouvernement grec dont on s'assure ainsi la soumission aux demandes des créanciers, mais aussi sur l'ensemble des gouvernements de la zone euro, à commencer par ceux des deux pays qui redoutaient le plus le Grexit, la France et l'Italie. L'épée de Damoclès du plan Schäuble du 11 juillet demeurant au-dessus des têtes, chacun va s'efforcer de donner des gages à l'Allemagne, notamment dans le cadre de la future réforme de la zone euro.
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Citation :
pour obtenir le feu vert de Berlin, pour empêcher l'Allemagne de continuer à jouer avec le risque de Grexit, Paris va devoir faire d'immenses concessions et accepter une surveillance plus stricte et plus dure de son budget. Angela Merkel et Wolfgang Schäuble savent que s'ils parviennent à faire céder sur ce point la France, pays le plus réticent à la « neutralisation » de la politique budgétaire, ils auront atteint leur objectif. Mais, comment le gouvernement français pourrait-il à présent refuser un « approfondissement » de la zone euro qu'il a proposé et dont il semble désormais devoir être la première victime ? Lorsque l'on se souvient que, dans le cas grec, l'alignement de la France avec la ligne d'Angela Merkel a été parfait, on ne peut que s'interroger sur la pertinence stratégique de la tactique suivie par Paris. En tout cas, cette faiblesse est parfaitement perçue à Berlin
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Pour le moment, les pays européens étant fondamentalement indépendants, ce sont les position de force et de faiblesse qui jouent. Les propos sur la France sont pour le moment des rodomontades pour une raison simple : la France ne demande de l'argent à aucun autre pays ou institution internationale. L'autre point à voir, c'est que la situation de la France est loin d'être la pire : si la France devait entrer en situation de dépendance financière, celà voudrait dire que tout un tas de pays aurait eu des problèmes avants.
L'Allemagne a simplement un autre problème avec la France : son poids institutionnel dans le fonctionnement dans l'UE. Donc, je résume : - la France n'a demandé de l'argent à aucun autre pays ou à la Z€
- la France a un poids important dans pas mal de mécanisme de décision => L'Allemagne ne peut pas faire grand chose
Ensuite, je note surtout que la personne qui parle n'est pas au gouvernement, mais est en gros l'équivalent de ce qu'était Copé à l'époque de la présidence de Sarkozy. je pense qu'il s'agit surtout d'une déclaration à vocation de politique intérieur qui risque surtout de gêner le gouvernement allemand lors des discussions en régidifiant les positions française. Mais je pense que pas mal à la CDU/CSU reprochent au pouvoir français d'avoir réussit à éviter le Grexit en aidant la Grèce à formuler des proposions "juste à temps" la semaine après le référendum. Après l'annonce du référendum, une bonne partie de la CDU/CSU jouaient clairement la carte du grexit et voulaient à tout pris le réaliser pour en faire un exemple. |