L'ane onyme All roads lead to roam | Interview de Luca Parmitano, astronaute qui a eu un problème lors d'une de sa sortie, de l'eau apparaissant dans son casque :
spacex a écrit :
Je me permets de mettre la traduction trouvé sur un autre forum.
J'avais parlé de "noyade" à propos de cet incident et on m'avait répondu que j'exagérais que c'était en aucun cas un risque .
Pour rappel
Citation :
Drôle d'aventure qui est arrivée Luca Parmitano, premier astronaute italien à être sorti dans l'espace, effectuait ici la deuxième sortie de sa carrière. "Après un peu plus d'une heure dans l'espace, Luca Parmitano, de l'Agence spatiale européenne, a indiqué avoir de l'eau qui flottait derrière sa tête à l'intérieur de son casque", a expliqué l'agence spatiale américaine. Luca Parmitano et l'astronaute américain Chris Cassidy, qui l'accompagnait, ont du coup interrompu précipitamment leur mission et sont revenus vers le laboratoire de recherche orbital à 13H29 GMT, selon la télévision de la Nasa.
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A lire les propos de Luca Parmitano on s’aperçoit que ça a été un peu tendu pour lui quand même.
Citation :
"Mes yeux sont fermés en écoutant Chris faire le décompte de la pression atmosphérique à l'intérieur du sas - elle est proche de zéro maintenant. Mais je ne suis pas fatigué - bien au contraire! Je me sens complètement « gonflé à bloc », comme si de l'électricité et non du sang coulait dans mes veines. Je veux juste m'assurer de ce que je ressens et que je me souvienne de tout. Je suis mentalement prêt et je me prépare à ouvrir la porte parce que je serai le premier à sortir de la station cette fois-ci. C'est peut-être aussi bien qu'il fasse nuit: au moins il n'y a rien pour me distraire.
Quand je lis 0,5 psi, il est temps de tourner la poignée et de tirer la trappe vers le haut. Il fait nuit noire dehors, pas la couleur noire, mais plutôt une absence totale de lumière. Je m’imprègne de la vue pendant que je me penche pour attacher nos câbles de sécurité. Je me sens complètement à l'aise tandis que je me contorsionne pour laisser passer Chris. En quelques secondes, nous aurons fini de nous vérifier les uns les autres et nous nous séparerons. Même si tous les deux, nous nous dirigeons vers plus ou moins la même partie de la Station Spatiale Internationale, nos routes sont complètement différentes, énoncées par la « chorégraphie » que nous avons étudié minutieusement. Mon parcours est direct, vers l'arrière de la station, tandis que Chris doit aller vers l'avant en premier afin d'enrouler son câble autour de Z1, la structure centrale en treillis au-dessus de Node 1. A ce moment, aucun d'entre nous en orbite ou sur la Terre n'aurait pu imaginer à quel point cette décision aurait une influence sur les événements de la journée.
Je fais très attention à chaque mouvement que je fais sur mon chemin vers le sac de protection que nous avons laissé à l'extérieur la semaine précédente. Je ne veux pas faire l'erreur de me sentir trop à l'aise et d'être détendu. A l'intérieur du sac, je trouve les câbles qui font partie de ce qui sera peut-être ma tâche la plus difficile de la journée. Je dois les relier aux prises extérieures de la Station tandis que dans le même temps, je dois les fixer à la surface de la station avec des petits fils métalliques. Ces deux opérations impliquent d’utiliser beaucoup mes doigts , et je sais par expérience que ce sera vraiment fatigant à cause des gants pressurisés. Chris a partiellement relié le premier câble la semaine dernière, je dois donc mettre la main sur la partie qui est encore libre et la guider soigneusement sur la prise. Après quelques difficultés au début, j'informe Houston que j'ai terminé la tâche et que je suis prêt pour le second câble. Après m’être emparé du câble suivant, je me retrouve dans ce que je pense être la position la plus difficile pour travailler à bord de la station: je suis littéralement coincé entre trois modules différents, avec ma visière et mon PLSS (mon «sac à dos») à juste quelques centimètres des murs extérieurs des Node 3, 1 et du laboratoire. Très patiemment, avec beaucoup d'efforts, je parviens à fixer une extrémité du second câble à la prise. Puis, me déplaçant à l'aveugle vers l’arrière, je me libère de la position inconfortable, Shane me dit que je suis à près de 40 minutes d'avance, et Chris est également en avance sur ses tâches. A ce moment précis, tout en pensant à la façon de dérouler le câble proprement (il se déplace autour de moi comme une chose possédée, en apesanteur), je «sens» que quelque chose ne va pas. La sensation inattendue de l'eau à l'arrière de mon cou me surprend - et je suis dans un endroit où je préfère ne pas être surpris. Je bouge la tête de gauche à droite, ce qui confirme ma première impression, et avec un effort surhumain, je me force à informer Houston de ce que je ressens, sachant que cela pourrait signaler la fin de l'EVA. Au sol, Shane confirme qu'ils ont reçu mon message et il me demande d'attendre les instructions. Chris, qui vient de terminer, est toujours à proximité et se déplace vers moi pour voir s'il ne peut rien voir et identifier la source de l'eau dans mon casque.
Dans un premier temps, nous sommes tous deux convaincus qu'il suffit de boire l'eau de ma réserve qui a fui, ou bien que c’est de la sueur. Mais je pense que le liquide est trop froid pour être de la sueur, et plus important encore, je peux le sentir augmenter. Je ne vois pas de liquide sortant de la vanne d'eau potable non plus. Lorsque j'informe Chris et Shane de ce fait, nous recevons immédiatement l'ordre de «mettre fin à la sortie extra-véhiculaire ». D’habitude, les « abort » sont utilisés pour des problèmes plus graves. On me demande de retourner au sas. Ensemble, nous décidons que Chris doit récupérer tous les éléments qui sont à l'extérieur avant qu'il ne revienne sur ses pas vers le sas, c'est à dire qu'il va d'abord aller à l'avant de la station. Et nous nous séparons.
Comme je reviens vers le sas, je suis de plus en plus certain que l'eau augmente. Je pense qu'elle couvre l'éponge de mes écouteurs et je me demande si je vais perdre le contact audio. L'eau a aussi presque complètement recouvert le devant de ma visière, y stagne et obscurcis ma vision. Je me rends compte que pour atteindre l'une des antennes sur ma route, je vais devoir bouger mon corps en position verticale ainsi que pour que mon câble de sécurité se rembobine normalement. A ce moment, comme je viens de me mette à la verticale, deux choses se produisent: le soleil se couche, et ma capacité à voir - déjà compromise par l'eau - disparaît complètement, ce qui rend mes yeux inutile, mais pire que cela, l'eau recouvre mon nez - une sensation vraiment terrible que j’augmente lors de mes vaines tentatives pour déplacer l'eau en secouant la tête. A l'heure actuelle, la partie supérieure du casque est pleine d'eau et je ne peux même pas être sûr que la prochaine fois que je respirerai, je ne vais pas remplir mes poumons d'air et non de liquide. Pour aggraver les choses, je me rends compte que je ne peux même pas comprendre dans quelle direction je dois me diriger pour revenir au sas : Je ne vois pas à plus de quelques centimètres devant moi, même pas assez pour voir les poignées que nous utilisons pour nous déplacer.
J'essaie de communiquer avec Chris et Shane: j'écoute tandis qu’ ils se parlent les uns aux autres, mais leurs voix sont très faibles maintenant: je peux à peine les entendre et ils ne peuvent pas m'entendre. Je suis seul. Je pense frénétiquement à un plan. Il est essentiel que je revienne à l'intérieur aussi rapidement que possible. Je sais que si je reste là où je suis, Chris va venir me chercher, mais combien de temps me reste-t-il? Il est impossible de le savoir. Ensuite, je me souviens de mon câble de sécurité. Son mécanisme de recul a une force d'environ £ 3 qui va me «tirer» vers la gauche. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est la meilleure idée que j'ai: suivre le câble vers le sas. Je me force à rester calme et, patiemment à localiser les poignées par le toucher, je commence à bouger, tout en pensant à la façon d'éliminer l'eau si elle devait atteindre ma bouche. La seule idée à laquelle je pense est d'ouvrir la soupape de sécurité de mon oreille gauche: si je crée une dépressurisation contrôlée, je devrais réussir à faire sortir un peu d'eau, au moins jusqu'à ce qu'il gèle par sublimation, ce qui empêcherait l'écoulement. Mais faire un «trou» dans ma combinaison spatiale serait vraiment un dernier recours.
Je me déplace pendant ce qui me semble être une éternité (mais je sais que ce ne sont juste que quelques minutes). Enfin, avec un énorme sentiment de soulagement, je scrute à travers le rideau d'eau devant mes yeux et vois la couverture thermique du sas : encore un peu de distance, et je serai en sûreté. Une des dernières instructions que j'ai reçues était de retourner à l'intérieur, immédiatement, sans attendre Chris. Selon le protocole, je devais rentrer dans le sas le dernier, parce que j'étais le premier à sortir. Mais ni Chris ni moi n'avons eu aucun problème à changer l'ordre dans lequel nous rentrons. Me mouvant avec les yeux fermés, je parviens à revenir à l'intérieur et me positionner pour attendre le retour de Chris. Je sens un mouvement derrière moi; Chris pénètre dans le sas et à en juger par les vibrations, je sais qu'il a fermé la trappe. A ce moment, la communication passe avec Karen et pour une raison quelconque, je suis capable de l'entendre assez bien. Mais je me rends compte qu'elle ne peut pas m'entendre parce qu'elle répète ses instructions, même si j'y ai déjà répondu. Je suis les instructions de Karen du mieux que je peux, mais quand la recompression commence, je perds de nouveau l’audio. L'eau est maintenant à l'intérieur de mes oreilles et je suis complètement coupé du monde.
J'essaie de bouger le moins possible pour éviter de déplacer l'eau à l'intérieur de mon casque. Je continue à donner des informations sur ma santé, dire que je suis ok et que la recompression peut continuer. Maintenant que nous sommes repressurisés, je sais que si l'eau me submerge, je peux toujours ouvrir mon casque. Je vais probablement perdre connaissance, mais en tout cas, ce sera mieux que la noyade à l'intérieur du casque. A un moment, Chris me serre la main et je lui donne le signe universel 'ok' avec la mienne. La dernière fois qu'il m'a entendu parler était avant d'entrer dans le sas!
Le processus de recompression se termine et enfin, avec une vague inattendue de soulagement, je vois la porte intérieure s’ouvrir et toute l'équipe assemblée là, prêt à nous aider. Ils me sortent aussi rapidement que possible, Karen détache mon casque et soulève avec précaution le dessus de ma tête. Fyodor et Pavel me passent immédiatement une serviette et je les remercie sans entendre leurs paroles parce que mes oreilles et mon nez sont toujours plein d'eau pendant encore quelques minutes.
L'espace est rude, c’est une frontière inhospitalière et nous sommes des explorateurs, pas des colonisateurs. Les compétences de nos ingénieurs et la technologie qui nous entoure rendent les choses apparemment simples mais ne le sont pas, et peut-être, oublions-nous parfois ce fait."
Luca Parmitano
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hyperboleske a écrit :
Il l'aurait raconté directement sur HFR, ça en aurait perdu de sa gravité
Citation :
"Mes yeux sont fermés en écoutant ChrisV faire le décompte de la pression atmosphérique à l'intérieur du sas - elle est proche de zéro maintenant. Mais je ne suis pas fatigué - bien au contraire! Je me sens complètement « gonflé à bloc » , comme si de l'électricité et non du sang coulait dans mes veines. Je veux juste m'assurer de ce que je ressens et que je me souvienne de tout. Je suis mentalement prêt et je me prépare à ouvrir la porte parce que je serai le premier à sortir de la station cette fois-ci. C'est peut-être aussi bien qu'il fasse nuit: au moins il n'y a rien pour me distraire.
Quand je lis 0,5 psi, il est temps de tourner la poignée et de tirer la trappe vers le haut. Il fait nuit noire dehors, pas la couleur noire, mais plutôt une absence totale de lumière. Je m’imprègne de la vue pendant que je me penche pour attacher nos câbles de sécurité. Je me sens complètement à l'aise tandis que je me contorsionne pour laisser passer ChrisV. En quelques secondes, nous aurons fini de nous vérifier les uns les autres et nous nous séparerons. Même si tous les deux, nous nous dirigeons vers plus ou moins la même partie de la Station Spatiale Internationale, nos routes sont complètement différentes, énoncées par la « chorégraphie » que nous avons étudié minutieusement. Mon parcours est direct, vers l'arrière de la station, tandis que ChrisV doit aller vers l'avant en premier afin d'enrouler son câble autour de Z1, la structure centrale en treillis au-dessus de Node 1. A ce moment, aucun d'entre nous en or-bite ( lulz) ou sur la Terre n'aurait pu imaginer à quel point cette décision aurait une influence sur les événements de la journée. Je fais très attention à chaque mouvement que je fais sur mon chemin vers le sac de protection que nous avons laissé à l'extérieur la semaine précédente. Je ne veux pas faire l'erreur de me sentir trop à l'aise et d'être détendu. A l'intérieur du sac, je trouve les câbles qui font partie de ce qui sera peut-être ma tâche la plus difficile de la journée. Je dois les relier aux prises extérieures de la Station tandis que dans le même temps, je dois les fixer à la surface de la station avec des petits fils métalliques. Ces deux opérations impliquent d’utiliser beaucoup mes doigts , et je sais par expérience que ce sera vraiment fatigant à cause des gants pressurisés. ChrisV a partiellement relié le premier câble la semaine dernière, je dois donc mettre la main sur la partie qui est encore libre et la guider soigneusement sur la prise. Après quelques difficultés au début, j'informe Houston que j'ai terminé la tâche et que je suis prêt pour le second câble. Après m’être emparé du câble suivant, je me retrouve dans ce que je pense être la position la plus difficile pour travailler à bord de la station: je suis littéralement coincé entre trois modules différents, avec ma visière et mon PLSS (mon «sac à dos») à juste quelques centimètres des murs extérieurs des Node 3, 1 et du laboratoire. Très patiemment, avec beaucoup d'efforts, je parviens à fixer une extrémité du second câble à la prise. Puis, me déplaçant à l'aveugle vers l’arrière, je me libère de la position inconfortable, Soa me dit que je suis à près de 40 minutes d'avance, et ChrisV est également en avance sur ses tâches. A ce moment précis, tout en pensant à la façon de dérouler le câble proprement (il se déplace autour de moi comme une chose possédée, en apesanteur), je «sens» que quelque chose ne va pas. La sensation inattendue de l'eau à l'arrière de mon cou me surprend - et je suis dans un endroit où je préfère ne pas être surpris. Je bouge la tête de gauche à droite, ce qui confirme ma première impression, et avec un effort surhumain, je me force à informer Houston de ce que je ressens, sachant que cela pourrait signaler la fin de l'EVA. Au sol, Soa confirme qu'ils ont reçu mon message et il me demande d'attendre les instructions. ChrisV, qui vient de terminer, est toujours à proximité et se déplace vers moi pour voir s'il ne peut rien voir et identifier la source de l'eau dans mon casque. Dans un premier temps, nous sommes tous deux convaincus qu'il suffit de boire l'eau de ma réserve qui a fui, ou bien que c’est de la sueur. Mais je pense que le liquide est trop froid pour être de la sueur, et plus important encore, je peux le sentir augmenter. Je ne vois pas de liquide sortant de la vanne d'eau potable non plus. ² Lorsque j'informe ChrisV et Soa de ce fait, nous recevons immédiatement l'ordre de «mettre fin à la sortie extra-véhiculaire ». D’habitude, les « abort » sont utilisés pour des problèmes plus graves. On me demande de retourner au sas. Ensemble, nous décidons que ChrisV doit récupérer tous les éléments qui sont à l'extérieur avant qu'il ne revienne sur ses pas vers le sas, c'est à dire qu'il va d'abord aller à l'avant de la station. Et nous nous séparons. Comme je reviens vers le sas, je suis de plus en plus certain que l'eau augmente. Je pense qu'elle couvre l'éponge (LULZ !) de mes écouteurs et je me demande si je vais perdre le contact audio. L'eau a aussi presque complètement recouvert le devant de ma visière, y stagne et obscurcis ma vision. Je me rends compte que pour atteindre l'une des antennes sur ma route, je vais devoir bouger mon corps en position verticale ainsi que pour que mon câble de sécurité se rembobine normalement. A ce moment, comme je viens de me mette à la verticale, deux choses se produisent: le soleil se couche , et ma capacité à voir - déjà compromise par l'eau - disparaît complètement, ce qui rend mes yeux inutiles, mais pire que cela, l'eau recouvre mon nez - une sensation vraiment terrible que j’augmente lors de mes vaines tentatives pour déplacer l'eau en secouant la tête. A l'heure actuelle, la partie supérieure du casque est pleine d'eau et je ne peux même pas être sûr que la prochaine fois que je respirerai, je ne vais pas remplir mes poumons d'air et non de liquide. Pour aggraver les choses, je me rends compte que je ne peux même pas comprendre dans quelle direction je dois me diriger pour revenir au sas : Je ne vois pas à plus de quelques centimètres devant moi, même pas assez pour voir les poignées que nous utilisons pour nous déplacer. J'essaie de communiquer avec ChrisV et Soa : j'écoute tandis qu’ ils se parlent les uns aux autres, mais leurs voix sont très faibles maintenant: je peux à peine les entendre et ils ne peuvent pas m'entendre. Je suis seul. Je pense frénétiquement à un plan. Il est essentiel que je revienne à l'intérieur aussi rapidement que possible. Je sais que si je reste là où je suis, ChrisV va venir me chercher, mais combien de temps me reste-t-il? Il est impossible de le savoir. Ensuite, je me souviens de mon câble de sécurité. Son mécanisme de recul a une force d'environ £ 3 qui va me «tirer» vers la gauche. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est la meilleure idée que j'ai: suivre le câble vers le sas. Je me force à rester calme et, patiemment à localiser les poignées par le toucher, je commence à bouger, tout en pensant à la façon d'éliminer l'eau si elle devait atteindre ma bouche. La seule idée à laquelle je pense est d'ouvrir la soupape de sécurité de mon oreille gauche: si je crée une dépressurisation contrôlée, je devrais réussir à faire sortir un peu d'eau, au moins jusqu'à ce qu'il gèle par sublimation, ce qui empêcherait l'écoulement. Mais faire un «trou» dans ma combinaison spatiale serait vraiment un dernier recours. Je me déplace pendant ce qui me semble être une éternité (mais je sais que ce ne sont juste que quelques minutes). Enfin, avec un énorme sentiment de soulagement, je scrute à travers le rideau d'eau devant mes yeux et vois la couverture thermique du sas : encore un peu de distance, et je serai en sûreté. Une des dernières instructions que j'ai reçues était de retourner à l'intérieur, immédiatement, sans attendre ChrisV. Selon le protocole, je devais rentrer dans le sas le dernier, parce que j'étais le premier à sortir. Mais ni ChrisV ni moi n'avons eu aucun problème à changer l'ordre dans lequel nous rentrons. Me mouvant avec les yeux fermés, je parviens à revenir à l'intérieur et me positionner pour attendre le retour de ChrisV. Je sens un mouvement derrière moi ; ChrisV pénètre dans le sas et à en juger par les vibrations, je sais qu'il a fermé la trappe. A ce moment, la communication passe avec Karen et pour une raison quelconque, je suis capable de l'entendre assez bien. Mais je me rends compte qu'elle ne peut pas m'entendre parce qu'elle répète ses instructions, même si j'y ai déjà répondu. (HOO MAMIE TU M'ENTENDS ??§§? ) Je suis les instructions de Karen du mieux que je peux, mais quand la recompression commence, je perds de nouveau l’audio. L'eau est maintenant à l'intérieur de mes oreilles et je suis complètement coupé du monde. J'essaie de bouger le moins possible pour éviter de déplacer l'eau à l'intérieur de mon casque. Je continue à donner des informations sur ma santé, dire que je suis ok et que la recompression peut continuer. Maintenant que nous sommes repressurisés, je sais que si l'eau me submerge, je peux toujours ouvrir mon casque. Je vais probablement perdre connaissance, mais en tout cas, ce sera mieux que la noyade à l'intérieur du casque. A un moment, ChrisV me serre la main et je lui donne le signe universel 'ok' avec la mienne. La dernière fois qu'il m'a entendu parler était avant d'entrer dans le sas!
Le processus de recompression se termine et enfin, avec une vague inattendue de soulagement, je vois la porte intérieure s’ouvrir et toute l'équipe assemblée là, prêt à nous aider. Ils me sortent aussi rapidement que possible, Karen détache mon casque et soulève avec précaution le dessus de ma tête. Fyodor et Pavel me passent immédiatement une serviette et je les remercie sans entendre leurs paroles parce que mes oreilles et mon nez sont toujours plein d'eau pendant encore quelques minutes. L'espace est rude, c’est une frontière inhospitalière et nous sommes des explorateurs, pas des colonisateurs. Les compétences de nos ingénieurs et la technologie qui nous entoure rendent les choses apparemment simples mais ne le sont pas, et peut-être, oublions-nous parfois ce fait." Bref, j'ai failli me noyer dans l'espace La prochaine fois, je vais surement me bruler en faisant de la plongée Luca Parmitano
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Ekke Ekke Ekke Ekke Ptangya Ziiinnggggggg Ni
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