Reprise du message précédent :
hephaestos a écrit :
Je crois que ce match montre quand même les limites de l'IA actuelle, puisque la puissance de calcul rend la machine impossible à battre, mais, parallèlement, elle semble avoir du mal à bâtir des attaques contre les meilleurs d'entre nous.
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Kramnik n'a réellement été en difficulté que sur la quatrième et sur la dernière partie du match.
Le gros problème des ordinateurs (qui le restera pendant un certain temps) est qu'ils ne savent pas évaluer la position. Tout grand maître (et je dirais même tout amateur) constitue un plan et sait à peu près évaluer une position, plus ou moins correctement. Si la machine excelle dans les situations tactiques, celles plus stratégiques ne lui correspondent pas.
Deuxième faiblesse de la machine : les finales. On l'a bien vu dans les troisièmes et quatrième partie, Kramnik a bien maîtrisé les finales, notamment avec la qualité en moins dans la troisième. Pour anecdote, en laissant tourner Deep Fritz pendant un certain temps, la machine donnait la position gagnante (dans la troisième partie) pour elle alors que tout le monde (même les programmeurs) savaient que la position était nulle...
L'échange de pièces précoces avec une finale de pions et une pièce de part et d'autre semble être le meilleur moyen de battre une machine, car la finale relève moins d'un calcul complexe que d'une connaissance des positions-types (d'où cette faiblesse des machines)...