Tenant du titre, Rafael Nadal ne se considère pas pour autant comme le principal favori. "Sur dur, il y a énormément de bons joueurs. Je crois que même en étant numéro 2 mondial, je ne suis pas le principal favori" avoue le Majorquin.

A la veille de l’Open d’Australie à Melbourne, première levée du Grand Chelem 2010, le numéro un du tennis mondial s’est prêté au jeu de la conférence de presse pour affirmer que son rang se situe au sommet de la pyramide tennistique, et annoncer une exhibition dimanche en faveur des victimes d’Haïti
 
Le Temps: Roger, est-il exact que ce dimanche, plusieurs joueurs et joueuses participent à une action en faveur des victimes du tremblement de terre en Haïti?
 
Roger Federer: Oui, j’en ai pris l’initiative. Ce qui se produit là-bas est tragique. J’ai parlé à quelques «top ten» ici à Melbourne –- vous savez, je bénéficie de certaines relations dans le milieu... –- tous ont accepté spontanément. Nous allons disputer des doubles et des doubles mixtes en espérant remplir le Central. Chaque spectateur ou famille paiera 10 dollars l’entrée, qui seront ensuite reversés aux organismes d’entraide concernés. Nous sommes vraiment contents de pouvoir faire ça. Et puis, c’est aussi l’occasion de venir nous voir autrement qu’en compétition!
 
– Avez-vous désigné votre partenaire?
 
– Pas encore. Je vais le ou la choisir avec ruse...
 
– Vous revenez à Melbourne un an après votre défaite et vos larmes en finale contre Rafael Nadal. Comment vous sentez-vous?
 
– Comme un sportif qui repart de zéro. Il en est ainsi chaque début de saison. J’ai beaucoup travaillé l’année dernière afin de redevenir numéro un mondial, sans parler de mon record en tournois du Grand Chelem. Je suis de retour à la place où je veux figurer. Certes, je n’ai pas connu les succès escomptés fin 2009, mais franchement, remporter Roland-Garros puis Wimbledon a constitué un accomplissement extraordinaire. Et puis, maintenant, je suis tout excité de voyager en famille. Ça, c’est une vraie «première» pour moi!
 
 
– Justement, vos jumelles Charlene Riva et Myla Rose ne sont âgées que de six mois. Ont-elles perturbé votre préparation?
 
– Pas le moins du monde. J’ai même été surpris par leur calme durant le vol vers l’Australie. Je m’attendais à bien pire. Il faut avouer que Mirka, mon épouse et leur maman, sait parfaitement les gérer. Moi, quand la famille va, je suis un homme heureux et relax. En outre, j’ignore si vous l’avez remarqué, mais je ne me suis pas contenté de faire du baby-sitting depuis le 23 juillet 2009...
 
– Et comment se passent vos nuits?
 
– Bon, évidemment, si mes filles se réveillent, je m’occupe d’elles. Quand elles se rendorment, j’en profite pour essayer de prendre moi aussi du repos. Pendant cette quinzaine, beaucoup dépendra de la façon dont elles et moi nous habituerons au décalage horaire.
 
– Marié, père de famille, numéro un mondial, recordman en Grands Chelems avec vos 15 titres, que reste-t-il de la motivation dans tout ça?
 
– J’ai toujours la même envie de jouer, de gagner, la même excitation intérieure lorsqu’un tournoi majeur se profile. J’ai ce besoin constant de me tester, de sans cesse me prouver quelque chose à moi-même, de voir si le dur labeur consenti en préparation porte ses fruits sur le court. De plus, je suis aimé du public partout où je vais, je joue dans les meilleurs stades. Non, vraiment, me motiver n’a rien d’un pensum.
 
– La concurrence accrue, avec Del Potro, Murray, Djokovic, Davydenko et Roddick en sus de Nadal, ne vous inquiète pas?
 
– Mon objectif demeure fort simple: gagner des tournois importants sans m’occuper d’autrui. Sinon, je risque de perdre ma concentration mentale. 2009 fut déjà une saison très dure, et il est vrai qu’aujourd’hui, tout le monde peut plus ou moins battre tout le monde. Mais vous verrez, je suis toujours là en Grand Chelem.
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– Un mot sur les déboires conjugaux et sportifs de votre ami Tiger Woods?
 
– Je ne veux pas évoquer sa vie privée. Tout ce que je lui souhaite, c’est de régler ses problèmes et de revenir le plus vite possible au sommet de la planète golf.
 
– Votre avis sur l’idée d’une Coupe du monde de tennis biennale qui se substituerait à la Coupe Davis (LT du 16.01.2010)?
 
– Pour l’instant, nous n’en avons pas parlé entre joueurs. Nous le ferons ici. En réalité, je n’ai aucun avis préconçu sur la question. Un Mondial chaque deux ans? Pourquoi pas? Une seule chose me paraît certaine: l’éventuelle disparition de la Coupe Davis, compétition plus que centenaire, ne se réduira pas à un claquement de doigts!

«Au premier set, il a mieux tenu l'échange du fond du court. Au second, j'ai joué un très mauvais jeu de service alors que je menais 5-3, et dans le tie break, j'ai commis trop de fautes directes»,
 

Ce jour-là, si on m'avait dit que je ferais quarts et finale ici, j'aurais signé tout de suite" concède-t-il dans L'Equipe du jour