corran a écrit :
C'est incroyable, à te lire on dirait que 2008 et 2011 n'ont jamais existé. Le taux de croissance retenu pour la valorisation des DCF est le dernier connu. Si celui-ci tombe, toute la valorisation tombe. Et pas de 13% quand la croissance initiale projetée est de 15 à 20% (parce que c'est celle qui est projetée dans les valeurs qui tirent les indices, GAFAM et luxe en tête)
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Ce sont des chocs de nature profondément différente :
- 2008 c'est un choc qui a changé (outre (a) les cash-flows de court-terme) profondément (c) les primes de risque : cette crise a permis la révélation soudaine et le pricing de risques jusqu'alors sous-estimés, liés au fonctionnement du marché immo US, du niveau de capitalisation des banques, de leur gestion des risques etc. : l'un des 2 coeurs du système. Cette crise et les réponses publiques qui y ont été apportées a eu des effets permanents sur la profitabilité des banques, par exemple, via un cadre réglementaire beaucoup plus restrictif (hausse du niveau requis de fonds propres, introduction de ratios de liquidité etc.).
- 2011 c'est un choc qui a affecté, dans les pays concernés en zone euro, outre (a) les cash-flows de court-terme, (b) le taux sans risque : l'appréciation du risque souverain (= les Etats, l'autre coeur du système) dans la zone euro a profondément changé avec cette crise, alors qu'on vivait depuis 1999 dans la fiction de la quasi absence de risque souverain dans la zone euro, par foi dans le processus de "convergence". Là aussi, les effets de cette crise sont permanents, même si on peut argumenter que les réponses de la BCE ont ensuite réduit les effets du repricing du risque souverain dans la zone euro.
- le choix volontaire ou contraint (sous la menace environnementale) d'un modèle de décroissance affecterait (d) la croissance perpétuelle de l'économie, donc des cash-flows.
- l'impact du coronavirus est strictement limité à (a) les cash-flows de court-terme. Ce choc n'a aucun effet permanent (sauf pour les personnes décédées, évidemment...), car il ne change ni le taux sans risque, ni les primes de risque, ni la croissance perpétuelle des cash-flows. C'est ça ma question aux bears : démontrez-moi svp que ce virus peut avoir des effets permanents. Parce que l'impact sur les cash-flows de court-terme, il est déjà très largement pricé.
Franchement, je ne comprends pas que tu ne partages pas mon évaluation compte tenu de ton approche de la gestion. Mon explication, c'est que tu as peut-être mal géré les 2 paramètres de ton risque : (1) le % actions dans ton patrimoine (38% pour moi) et (2) ton levier (<1,05 avant la baisse, 1,09 maintenant pour moi sur mon portefeuille boursier total) - et que cela trouble ta résilience face à ce choc temporaire, auquel ton portefeuille comme le mien devrait résister correctement grâce à leur bonne diversification sectorielle et géographique (+ un focus majoritaire sur des valeurs de qualité).