Citation :
Finalement, les Américains s'apprêtent aussi à nationaliser leurs banques
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Pour ceux qui avaient suivit les débats sur le plan Paulson, cette annonce est néanmoins surprenante. Il s'agît d'un retournement total de la position qui avait été tenue publiquement par le gouvernement et les parlementaires américains. Tout le monde disait que le plan de 700 milliards de dollars était destiné uniquement à racheter les actifs des banques. Que s'est-il passé, alors?
La réponse est simple. Paulson et quelques parlementaires démocrates complices ont fait un tour de passe-passe législatif, comme rapporté ici et là. Explication:
1) Paulson sait que le mot nationalisation va faire peur aux parlementaires républicains ainsi qu'aux banquiers. Il exclut toute mention de ce mot épouvantail dans son plan.
2) Il rédige un texte assez flou, qui laisse ouvert certaines interprétations, notamment en ce qui concerne le rachat "d'actifs" bancaires.
3) Un parlementaire démocrate, lors de la discussion publique du texte, demande au président de la Commission des finances de la Chambre des représentants, ce que "actifs" veut dire. Le président -il s'agit de Barney Frank, lui répond alors qu'il peut s'agir d'actions de banques. Déclaration de Frank: "Comme le député le sait, le Département du Trésor est d'accord avec cela, et nous devons être clair, c'est l'une des choses que la Chambre et le Sénat ont ajouté au projet de loi, le pouvoir d'acheter des actions. Il ne s'agit pas simplement d'acheter les actifs, il s'agit d'acheter des actions, et pour acheter des actions d'une manière que le gouvernement fédéral sera en mesure d'en tirer un profit, si ces actions voient leur cours progresser".
4) Cette interprétation, donnée en séance publique, a donc force de loi. .
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