Salut tout le monde
taggrevue
Bon, après un petit teasing gentillet, voilà donc la présentation ma nouvelle montre, le chronomètre souverain conçu par FP journe et son équipe (dont je trouve qu'on entend trop peu parler, alors que Journe doit bien déléguer le boulot d'une manière ou d'une autre, qui sont les horlogers qui participent à l'élaboration des calibres? Quelqu'un a des infos la-dessus? ... bref...), dont tout ou presque a été dis dans les quelques revues qui lui sont consacrées (genre celles de Ed L'Epicier ( http://forumamontres.forumactif.co [...] ain#201916 ) et de Jedi ( http://www.rolexforums.com/showthr [...] 221&drgn=1 ), un forumeur qui habite singapour). Elle a aussi tapé dans le mannequina et son book est consultable sur l'excellent phase de lune ( http://www.phase-de-lune.net/ ), le site qui ma fait découvrir la montre il y a quelques années.
Voici donc à mon tour ma revue avec photos.
Je ne vais pas trop m'étendre sur les raisons qui m'ont conduites à ce choix. Disons que c'est une montre que j'ai appris à connaître et à apprécier au fur et à mesure que je me suis intéressé à l'horlogerie -un peu comme ma Tangente Sport qui n'a pas non plus été un coup de foudre immédiat- et qui a fini par complètement occulter mes CHI réccurentes. Et puis au bout d'un moment je me suis décidé tout d'un coup.
Malgré tout, un peu avant que je prenne cette décision je me disais encore que si lors de mon prochain séjour au Japon je trouvais une GS SBGW001 (Randall et Tac, vous serez gentils de pas la ramener sur le calibre, merci) et une IWC mark XII d'occaze, je les prendrais direct, ces modèles me faisant sérieusement de l'oeil depuis environ un an.
Et alors que ce genre de coup de bol ne m'arrive pour ainsi dire jamais je les ai trouvées toutes les deux dans des boutiques de la même gallerie marchande dès mon premier jour à Tokyo, l'été dernier. J'ai vaguement hésité..., mais non, l'envie d'avoir le CS avant tout l'a emporté.
Le jour suivant je suis allé direct à la boutique journe où j'ai pu l'essayer à loisir. J'y suis retourné le lendemain (petite hésitation avec le Chronomètre bleu), le jour d'après (essayage sur un bracelet noir, le bleu clair du modèle qu'on m'a fait essayé n'étant pas à mon goût), puis j'ai pris ma décision.
Je suis quand même retourné à la boutique où j'avais vu la mark XII, à tout hasard. Bien sûr elle n'y était plus mais je n'ai pas regretté de ne pas l'avoir achetée, idem pour la GS qui elle était toujours là. Ce sont des montres désirables mais ça sera peut-être pour plus tard, m'étais-je dit à l'époque. Aujourd'hui, avec le recul, je ne les trouve plus si indispensables. Comme quoi j'ai bien fait de pas craquer.
Bref, à la fin de l'été j'ai donc commandé un CS 38mm en platine dans la boutique parisienne.
Et six mois plus tard, tadaaaa!
Mais pourquoi cette montre spécifique au milieu de la collection au fait? J'ai bien eu une période ou j'aimais toutes les Journe (comme il fut une époque pas si lointaine où j'ai aimé toutes les Decréon). Mais rapidement je me suis lassé des complications et des cadrans chargés (aussi jolis soient-ils) et je me suis dirrigé vers des montres simples et précises (autant que possible). Et chez Journe y'a pas à tortiller, dans cette catégorie c'est le CS et le C bleu.
Ces montres, et surtout le CS (le bleu a son petit côté fashion en plus) font un peu parti du top des montres simples. Le reste de la collection m'intéresse toujours (pour les exploit techniques en forme d'exercices de style et la lecture des joutes verbale sur HFR entre leurs partisants et détracteurs, une bonne tasse de café à la main) mais ne me tente plus vraiment aujourd'hui, même si je trouve la vagabondage 2 très sympa.
Bref, c'est donc la toute simple chronomètre souverain qui m'a fait craquer.
Enfin de toute façon les montres compliquées sont trop chères (d'ailleurs si j'avais pas eu la détaxe ou si je m'étais tapé le prix 2011 - +4000 euro DTC, pardon, "TTC" -, j'aurais certainement laissé tomber), donc ça limite aussi d'office les choix.
Venons-en au chronomètre souverain maintenant, mais pour parler de mes impressions concernant le design, je vais faire une courte comparaison avec une autre de mes montres, ma GS 6145.
Ma GS qui date de 1969 a selon moi un design "moderne d'époque". Un design qui me fait penser à cette vision qu'on avait jusqu'aux années 80 de ce que serait le design dans le futur (genre là: http://www.paleofuture.com/). Aujourd'hui le design de ma GS n'a pourtant rien de contemporain, il n'est non plus désuet. Je le qualifierais plutôt de rétro-moderne.
Pour le CS c'est selon moi en partie le contraire: c'est une montre contemporaine au design d'époque (genre néo-rétro). Mais pas que, car tout comme la GS trahit son âge par des signes d'ancienneté dans son design moderne, le CS affiche sans vergogne des signes de sa modernité dans son design d'époque.
Cela se voit sur le cadran:
grande ouverture, agencement particulier et original des éléments qui le composent avec une petite seconde décalée et une RDM dans l'axe de la couronne (avec en prime, l'air de rien, un petit tour de force discret), cartouche qui "mange" sans aucune pudeur ce bon vieux guillochage, tout comme la RDM et la petite seconde et enfin le 8 et le 7 qui rétrécissent carrément sous cette dernière VERSUS chemin de fer, police rétro, aiguilles bleuies et guillochage "clou de Paris" classique, voir suranné.
L'originalité ici est que la montre ne présente pas une ligne classique avec une touche contemporaine, mais d'un côté des éléments modernes et originaux, et d'autres part des éléments classiques et anciens, et qu'ils donnent tous l'impression de se mettre gentillement sur la gueule (comme si tout le monde jouait des coudes pour se faire reluquer). Pas de fusion ici, mais un clash amical, deux idées de design qui dans un subtile équilibre s'opposent et se font écho.
Côté mouvement on peut admirer une élégance particulière: un design simple, original et aéré, tout en courbes et en rondeurs, et un côté "machine julevernienne" extraordinaire et mystérieuse, alliés à des choix techniques très rationnels. Le 1304 est en effet un calibre avec peu de pièces, doté de deux barillets en série et d'un balancier à réglage inertiel, le tout pour une précision théoriquement optimale. Reste à voir la fiabilité sur la durée, certes (possède-t-on vraiment une Journe, ou bien en est-on seulement le gardien jusqu'à son prochain passage au SAV?), mais dans les faits, il s'agit d'un calibre simple, efficace et joli... et sans stop seconde (et là, j'avoue ne pas trop comprendre pourquoi).
Niveau esthétique c'est donc beau et sans esbroufe, et même si l'or n'apporte probablement rien techniquement, a un léger côté bling et donne l'impression d'un manque d'humilité -contrairement à mes premières impressions- qui tranche avec l'idée qu'on peut se faire d'une telle pièce (inspirée des chronomètres de marine, des outils fonctionnels et sans (trop de) fioritures), il est néanmoins contrebalancé par la simplicité du calibre, et ce d'autant plus qu'il n'y a rien de superflu dans la déco.
Néanmoins on peut tiquer à cause de l'utilisation de l'or pour les platines. Moi-même pour être tout a fait franc, même si esthétiquement ça en jette, je trouve que ça lui donne également un côté "j'me la pète, stou, tu peux pas test, dégage avec tes platines en laiton"... Pas de démesure néanmoins. C'est difficile à expliquer, mais c'est seulement magnifique, sans exagération crasse.
Quoi qu'il en soit, mis à part ça il n'y a rien que du fonctionnel allié à une habile et superbe mise en valeur des éléments clés de son fonctionnement: les barillets ainsi que le balancier, "séparé" du reste du mouvement, qui attirent l'oeil au premier regard.
Un mot sur la boite. Elle est donc en platine, mais n'ayant aucun attrait particulier pour les métaux précieux (bien que je commence à y prendre goût) je ne saurais que vous dire à ce sujet, sinon que la teinte est très jolie, plus claire et lumineuse que l'acier, plus rayonnante aussi. A côté l'acier paraît plus terne et fait plus cheap (encore heureux me direz-vous).
Quant au design, simple quand on regarde la montre face au cadran, il dévoile une touche plus subtile sous les autres angles. Il s'agit des tranches "creusées" dans le prolongement des cornes qui donnent une touche sympa et rétro. M'est avis que les bords de ces deux tranchées deviendront avec le temps de sympathiques nids à crasse qui donneront une belle touche usée à la montre (oui, j'aime quand les montres ont cet aspect d'avoir vécu).
Le fond est gravé de toutes sortes de choses: numéro de série, poinçons divers, nom de la montre (au cas ou la gravure sur le calibre suffirait pas. Je suppose que c'est pour renforcer l'idée que le calibre lui est exclusif mais bon, je me demande si le calibre n'aurait pas été plus classieux sans cette inscription). Bref, de la littérature sur tout le pourtour, j'aime bien, c'est assez sympa.
Quant à la couronne, en or gris, elle est très originale et très belle. Très plate, elle offre néanmoins une excellente préhension grâce à son large diamètre et à sa circonférence magnifiquement striée en oblique (genre une corde).
Celui-ci offre de très jolis reflets lors du remontage et à chaque changement d'angles. Sa surface est en revanche outrageusement sobre: il y a juste deux petits trous. Je trouve ce contraste très réussi. En plus d'être original et de s'accorder parfaitement à l'ensemble du CS, ça lui donne un côté "machine-outil" qui est très plaisant.
Pour finir le bracelet croco est absolument magnifique: très fin, très souple, confortable et aux finitions irréprochables. Enfin vivement l'été quand même que je la monte sur un nato kaki.
Bref, tout ça fait du CS une pièce qui claque méchamment. C'est une montre contemporaine à l'élégance tout à la fois moderne et ancienne, dont la lisibilité du cadran et la simplicité du mouvement servent au mieux sa fonction, et dont le design tend parallèlement vers une flamboyante recherche esthétique, le tout étant délicatement saupoudré d'une touche d'imaginaire et de merveilleux
Et maintenant, place aux photos. J'en ai pris une tripotée, sous différents angles et différentes lumières. Y'a peut-être des doublons mais j'espère que ça va vous plaire mes lascars!
Le cadran et le boitier
Le calibre
Le balancier
La couronne
Les poinçons sympas
Le wristshot
La bloucle
Et enfin, quelques impressions et critiques en vrac que j'ai pas su où caser:
C'est de loin ma montre avec le cadran le plus lisible, pourtant c'est aussi celle où j'oublie le plus souvent de lire l'heure, je m'y reprends parfois jusqu'à trois fois./ Avec son boitier de 38mm et un petit 44mm corne à corne, elle est d'une taille plutôt contenue. Mais son cadran gigantesque me donne parfois l'impression qu'elle est plus grosse qu'elle ne l'est vraiment. Du coup tantôt je la vois petite, tantôt je la vois plus grosse,(là je la vois petite, mais ça va pas durer) c'est un peu perturbant./ Les rayures sur le platine c'est moins voyant que sur l'acier, mais c'est un métal pas moins rayable./ La boucle est simple et jolie./ La boite de la montre (en bois, bien fichue, etc...) est belle, mais vraiment trop grande. Ca m'a surpris, en photos elle me semblait bien plus petite./ Le fait d'avoir placé la rdm près de la réserve de marche apporte un certain confort visuel lors du remontage./ Le remontage, justement, est doux et agréable./ Le contraste entre le platine du boitier et l'or rose du mouvement est fabuleux./ Quand même: pas de stop seconde!
Voilà, bon bin j'espère que ça vous a plu 