docmaboul | l'Antichrist a écrit :
Toujours le même baratin d'inspiration vaguement nietzschéenne à ce que je vois. Sans importance à mes yeux qui, il faut me croire, ont lu bien pire depuis le temps ! Cela me fait même aujourd'hui plutôt sourire... Tant de naïveté... Ne voyez vous pas que toutes vos inepties ne servent qu'à justifier votre incompétence, ni plus ni moins... ainsi que celles des gens qui vous suivent... Par exemple, refuser toute ontologie est une absurdité car cela revient à nier sa condition d'homme... Relisez attentivement mon post précédent... Vous commettez des erreurs monstrueuses avec l'assurance ignare de l'homme de la rue qui est "philosophe". Vous parlez de "pensée de pensée" et pourtant vous recommandez au pauvre hephaestos des lectures instructives (pas celle de Kant évidemment on ne sait pourquoi et vous mêmes ne le savez sans doute pas...). En même temps, vous critiquez la "rumination" de la pensée des autres alors même que vous défendez une théorie de l'interprétation, c'est-à-dire de la multiplicité du sens toujours à produire, jamais achevé dans une explication faussement totalitaire prétendant dévoiler "l'Etre". Vous prenez vos faibles capacités pour mesure de l'effort et en tirez comme par magie une Valeur (définissant l'authentique philosophe se respectant lui-même) alors même que vous fustigez les valeurs "idéologiques" intériorisées (encore un vieil héritage nietzschéen mal digéré...), comme le font d'ailleurs tous les cancres en se référant à la philosophie de Nietzsche à laquelle ils ne comprennent finalement pas grand chose. Vous parlez de vie irréductible au concept sans voir que la réflexion philosophique doit alors devenir en pratique, c'est-à-dire dans le langage, le repli du principe de l'action sur elle-même, conformément d'ailleurs à l'origine latine du mot reflectere : rendre l'acte disponible au-delà de son effectuation, de sa pure impression sans médiation et donc sans signification claire. Vous prenez votre relativisme pour du sens critique et votre chaos intérieur jamais réglé pour une ouverture au sens. Quant à vos publications dans notre domaine, où sont-elles donc, vous qui prônez de "transfigurer le monde" sans savoir ce que d'autres produisent par amour de leur discipline et de la pédagogie ? Tout cela est pathétique ! votre malhonnêteté est aussi patente puisque vos accusations n'ont aucun rapport avec la réalité de mes préoccupations en la matière, ici et ailleurs. Enfin, la revendication folle du droit à la philosophie sans le respect le plus élémentaire de ses conditions d'exercices ne cessera jamais de m'étonner. J'ai déjà eu l'occasion de me prononcer sur ce point, mais je vais le redire une fois encore : en dehors de sa pratique laborieuse, technique (au meilleur sens du terme), et surtout respectueuse de la vie (sans préjugé d'un langage "vrai" parce qu'immédiatement accessible au profane), la philosophie n'existe tout simplement pas ! Sur le fond comme dans la forme, vous et vos semblables (les vrais amoureux de la réflexion comme sagesse... "philosophaille" oui !) prenez la philosophie en otage pour flatter vos déficiences (techniques d'abord...), vos frustrations de la vie, vos croyances naïves et, plus accessoirement, une personnalité mesure de tout : votre premier paragraphe en est la preuve hypertrophiée...
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Ahhh... je vois que le pouvoir de mon écriture, par contre, est loin de vous laisser impassible
Mais où est donc passé cet Antichrist aseptisé qui est venu régulièrement à ma suite écrire ô combien j'avais raison? Celui qui disait, je cite, finir par aimer ce Misologue - toujours cette manie enmajusculer - que je suis pour son cynisme, pour, je cite, sa façon d'interroger les pseudo-évidences, ces " vérités " de la raison auxquelles nous sommes affectivement attachées? Qui renvoyait à, je cite, mes "posts limpides" ou mes topics pour profiter de mes positions limpides? Où est passé ce "philosophe" qui, dans son infinie sagesse et constance, me qualifiait, je cite, d'interlocuteur brillant et expérimenté? Aurait-il été séduit? Enduit d'erreur par un manque cruel de discernement?
Serait-ce le même qui, aujourd'hui, me prête du baratin, de l'ignorance crasse, de la naïveté, de l'ineptie, de l'absurdité, de l'erreur monstrueuse, de l'incompétence, de l'assurance ignare, de la malhonnêteté, du cancre, du pathétique?
Assurément oui, c'est bien le même et je le préfère d'ailleurs ainsi. Il bouge, il grogne, il mord, maladroitement certes, comme un golem qui s'éveille mais au moins il vit. Vous remarquerez que, quant à moi, je n'ai pas changé de position à votre égard. Dès le premier message que je vous ai adressé, il y avait cette critique à propos de l'écriture, à propos du style (pardon, je veux dire du Style).
Alors oui, c'est bien le même qui me demande mais où sont donc vos publications? Comme si la philosophie était une affaire d'écriture et de "publication", et non pas d'expérience. Socrate s'en retournerait dans sa tombe. C'est à se demander comment se fait-il que les philosophes de papier se réfugient dans les livres et ne créent plus, ou alors si rarement, des écoles. Et j'en profite pour vous retourner la question: où sont les expériences dans vos écrits et autres publications de forum? Où est la vie?
Pour moi, la philosophie a commencé vers six/sept ans. Non pas dans un livre ou une publication - encore une fois, il n'y a jamais eu de philosophie dans un seul mot - mais par le fait que tout le monde me disait alors que j'étais beau. Moi, je ne me trouvais pas beau, et pas laid non plus d'ailleurs. Comment était-il possible qu'on me trouve beau alors que je ne ressentais pas cette beauté lorsque je me regardais dans un miroir? Je pourrais vous en raconter d'autres: comment se fait-il que j'aime me lever vers cinq heures alors que tout le monde dort encore? comment se fait-il que j'aime les femmes emmerdeuses, frivoles et superficielles? Comment se fait-il que je réfléchisse mieux alors que je marche? Comment se fait-il que dès mon plus jeune âge j'ai aimé la musique dite classique? Que manipuler des nombres était un jeu? Que lire était un vif plaisir? Que nager, sentir l'eau glisser sur ma peau, est un ravissement? Comment se faisait-il que la majorité des autres enfants m'évoquaient des barbares idiots et cruels? Plus tard, comment se faisait-il que je gagnais plus de 10000x mon âge en francs alors que je n'aimais pas l'argent? Que faire de cet argent? Des mesquins intéressés qu'il attirait? Comment éteindre la douleur d'avoir vu mon meilleur ami verser irrémédiablement dans la folie? Pourquoi mon oncle était-il à la fois un débile mental et géant de 2m10 pesant 120Kg? Comment agir avec eux? Voilà ce que sont pour moi des questions philosophiques. Pas la branlette sur l'être et le non-être en passant par les étants, le dévoilement de l'eidétique du sens et autres tartufferies intellectuelles où les usurpateurs de la philosophie sont passés maîtres, parce que là, la magie du verbe falsificateur, le pouvoir du langage comme vous dites, peut librement noyer tous les poissons de la mer.
Aussi, c'est pour le moins symptomatique que de défendre l'exercice de la philosophie, de votre philosophie, au travers de la "technique" et du labor. Je ne vois que trop ce dont il s'agit: la technique des mots, le travail des mots, la discipline des mots: le vent pour finalité.
Pour finir, le seul point à peu près juste de votre réponse en ce qui me concerne est le chaos. Oui, il y a du chaos en moi et je l'aime, j'entretiens ce feu, il m'est vital. Mes textes philosophiques, mes poèmes, je ne les publie pas. Je ne les écrits pas pour qu'ils soient lus par n'importe qui mais pour me faire du bien ou pour dire des choses à mes proches. J'ai failli en faire un à la personne qui a pour pseudo le penseur fou mais je me suis ravisé: pas assez d'intimité entre nous. En général, ils ne comprennent pas mais ce n'est pas grave; ça les touche quand même. Bref, en voilà un, c'est le seul que j'accepterai de montrer et je pense que cela vous donnera de manière définitive la mesure de la différence de ce que nous nommons philosophie.
*CENSURE*
"Remarque sur l'amphibolie des concepts de la réflexion
Qu'on me permette de désigner sous le nom de lieu transcendantal la place que nous assignons à un concept, soit dans la sensibilité, soit dans l'entendement pur. De cette manière, on appellera topique transcendantale la détermination de la place qui convient à chaque concept suivant l'usage qui lui est propre, et l'indication des règles à suivre pour déterminer ce lieu pour tous les concepts. Cette doctrine, en distinguant toujours à quelle faculté de connaître les concepts appartiennent en propre, nous préserverait infailliblement des surprises de l'entendement pur et des illusions qui en résultent. On peut appeler lieu logique tout concept, tout titre dans lequel rentrent plusieurs connaissances. Tel est le principe de la topique logique d'Aristote, dont les rhéteurs et les orateurs pouvaient se servir pour chercher, sous certains titres de la pensée, ce qui convenait le mieux à la matière proposée et pour en raisonner avec une apparence de profondeur, ou en bavarder abondamment."
Kant, Critique de la raison pure, extrait de l'appendice de l'analytique des principes
(le langage des amoureux faisant tomber la sagesse en pâmoison) |