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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

Total : 2656 votes (882 votes blancs)
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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°20753531
rahsaan
Posté le 02-12-2009 à 18:02:48  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ?...
 
Compte-rendu du livre de Camille Riquier, Archéologie de Bergson. Temps et métaphysique., PUF, Epiméthée, 2009 :  
 
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article176


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 02-12-2009 à 18:02:48  profilanswer
 

n°20753688
pascal75
Posté le 02-12-2009 à 18:15:26  profilanswer
 

fleur de muzique a écrit :

Qu'est-ce que vous me conseilleriez sur la musique? quelqu'un a-t-il analysé par exemple les différents instruments?


Jankelevitch a écrit de bonnes choses sur la musique française du 19eme, mais il n'analyse pas les instruments, sinon peut-être le piano.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°20755120
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 02-12-2009 à 20:31:05  profilanswer
 

je vous met une petite conf super instructive et pas du tout banale de l'excellentissime Patrice Cambronne sur la cité idéale dans le stoicisme ancien et ses ramifications jusqu'à nos jours :)
 
http://www.canal-u.tv/producteurs/ [...] r_un_mythe

n°20757130
leoz
Posté le 02-12-2009 à 23:52:32  profilanswer
 

Peut-être le lien est déjà passé mais on peut trouver sur le site de l'université de Berkeley les enregistrements audio de certains cours de Foucault au Collège de France :
 
http://www.lib.berkeley.edu/MRC/foucault/mfaa.html

n°20848727
Profil sup​primé
Posté le 11-12-2009 à 00:11:54  answer
 

[:panzani gino]  presque finit "La crise de la culture"
 
me demande si ça vaut le coup de lire "Condition de l'homme moderne"
 
vous en pensez quoi? un classique à absolument lire?

n°20851851
bronislas
Posté le 11-12-2009 à 10:53:09  profilanswer
 

Si tu as presque fini La crise de la culture, tu dois déjà avoir ta petite idée sur la réponse. Est-ce que tu veux continuer à réfléchir en sa compagnie ? Est-ce que ton smiley veut dire que la lecture d'Arendt fut un effort utile ou bien éprouvant ? Dans le second cas, je me demande si ça vaut la peine de se faire souffrance pour n'en tirer rien. Au contraire si tu penses que la lecture du livre, bien que difficile, t'a apporté quelque chose, il te sera nécessaire de continuer, et à toi le totalitarisme, la banalité du mal, etc.  ;)

Spoiler :

Plus personnellement, il y a des auteurs avec lesquels j'ai des affinités et d'autres avec lesquels j'en ai moins. Il me semble plus profitable de lire entièrement ceux-ci que ceux-là. Tous les philosophes doivent pouvoir te mener aux mêmes questions, alors autant cheminer en compagnie de ceux pour lesquels tu éprouves de la sympathie, leur accès te sera plus aisé.

  

Pour ma part, je viens de finir Les Révélations de la Mort de Léon Chestov. Comme d'habitude, lu d'une seule traite ; comme d'habitude, une étrange sensation après l'avoir refermé.
Depuis quelques temps il semble sortir du silence dans lequel il était plongé, mais je me demande si ses pensées se prêtent à une large diffusion, si elle ne risquent pas de s'émousser et si elles ne sont pas comme les vérités de Dostoïevski : "toute tentative pour les rendre utiles, bonnes pour tous et toujours, c'est à dire universelles et nécessaires, les transfor[erait] en erreurs". Je serais néanmoins heureux de voir certains de ses livres réédités.
S'il est un penseur attachant, il est aussi un aventurier de la pensée qui ne rassure pas son lecteur, et l'abandonne à la fin de ses ouvrages avec beaucoup de questions et bien peu de réponses.  :sweat:

Message cité 1 fois
Message édité par bronislas le 11-12-2009 à 10:53:46

---------------
Librarything|Last.fm|RYM
n°20852713
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 11-12-2009 à 12:03:34  profilanswer
 

et bien puisque tous le monde raconte ses bouquins, je suis dans la république de Platon en ce moment :o


---------------
" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°20852874
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 11-12-2009 à 12:21:25  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :

et bien puisque tous le monde raconte ses bouquins, je suis dans la république de Platon en ce moment :o


 
La République platonicienne ou la cité idéelle ...matrice de tous les totalitarismes ...


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20852896
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 11-12-2009 à 12:23:11  profilanswer
 


 
Un livre que j'ai lu il y a près de 20 ans, qui était le dada du Professeur Mattéi, de l'université de Nice,  
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean- [...] att%C3%A9i
 
qui nous donnait des cours de Philosophie Politique.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20852977
Profil sup​primé
Posté le 11-12-2009 à 12:32:21  answer
 

bronislas a écrit :

Si tu as presque fini La crise de la culture, tu dois déjà avoir ta petite idée sur la réponse. Est-ce que tu veux continuer à réfléchir en sa compagnie ? Est-ce que ton smiley veut dire que la lecture d'Arendt fut un effort utile ou bien éprouvant ? Dans le second cas, je me demande si ça vaut la peine de se faire souffrance pour n'en tirer rien. Au contraire si tu penses que la lecture du livre, bien que difficile, t'a apporté quelque chose, il te sera nécessaire de continuer, et à toi le totalitarisme, la banalité du mal, etc.  ;)

Spoiler :

Plus personnellement, il y a des auteurs avec lesquels j'ai des affinités et d'autres avec lesquels j'en ai moins. Il me semble plus profitable de lire entièrement ceux-ci que ceux-là. Tous les philosophes doivent pouvoir te mener aux mêmes questions, alors autant cheminer en compagnie de ceux pour lesquels tu éprouves de la sympathie, leur accès te sera plus aisé.



 

 :)  ok merci BEAUCOUP de ton conseil
son livre m'a énormément fait réfléchir sur plein de sujets et donc ça m'a été très utile
mais sincèrement (et ceux qui l'ont lu sauront de quoi je parle) c'est très dur à lire, surtout quand on est pas habitué à lire de la philo
ça te fais bouger les neurones dans tous les sens  :pt1cable:  alors j'me demande si c'est nécessaire de faire autant d'efforts si c'est pour réfléchir aux mêmes sujets
j'vais voir  [:transparency]

 


dans le style philosophe facile à lire et indispensable à connaitre, vous auriez des conseils à me donner peut-être?


Message édité par Profil supprimé le 11-12-2009 à 12:34:55
mood
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Posté le 11-12-2009 à 12:32:21  profilanswer
 

n°20852997
Profil sup​primé
Posté le 11-12-2009 à 12:34:18  answer
 

Tietie006 a écrit :


 
Un livre que j'ai lu il y a près de 20 ans, qui était le dada du Professeur Mattéi, de l'université de Nice,  
 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Matt%C3%A9i
 
qui nous donnait des cours de Philosophie Politique.


oui je connaissais l'homme déjà
sympa ses ouvrages
mais t'en avais pensé quoi du livre?

n°20853117
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 11-12-2009 à 12:48:52  profilanswer
 


 
A vrai dire je ne m'en souviens plus trop, je l'avais lu pour un oral avec Mattei d'ailleurs. Apparemment, ça ne m'a pas spécialement marqué. Mais je ne suis pas philosophe de formation, donc j'avoue que les livres de philo, je trouve ça souvent abscons.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20853132
Profil sup​primé
Posté le 11-12-2009 à 12:51:04  answer
 

Tietie006 a écrit :


 
A vrai dire je ne m'en souviens plus trop, je l'avais lu pour un oral avec Mattei d'ailleurs. Apparemment, ça ne m'a pas spécialement marqué. Mais je ne suis pas philosophe de formation, donc j'avoue que les livres de philo, je trouve ça souvent abscons.


 :D  
 
ok merci

n°20853529
bronislas
Posté le 11-12-2009 à 13:25:20  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

La République platonicienne ou la cité idéelle ...matrice de tous les totalitarismes ...


Cela sonne comme du mauvais Karl Popper...


---------------
Librarything|Last.fm|RYM
n°20857730
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 11-12-2009 à 18:59:08  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :


 
La République platonicienne ou la cité idéelle ...matrice de tous les totalitarismes ...


 
Critique classique à laquelle Badiou répond de façon assez convainquante dans son séminaire de 2007

n°20858096
le vicaire
Posté le 11-12-2009 à 19:43:00  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :


 
La République platonicienne ou la cité idéelle ...matrice de tous les totalitarismes ...


 
Ah bon la République de Platon fut un jour de ce monde ? Ajoutons le totalitarisme du Traité théologico-politique, du Contrat social, de la Doctrine du droit, du Capital et de la Volonté de puissance pour ne pas avoir à nous interroger sur l'action politique. Nos professionnels de la politique auraient bien besoin de Platon sur deux trois petites choses...

n°20861539
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-12-2009 à 08:06:39  profilanswer
 

le vicaire a écrit :


 
Ah bon la République de Platon fut un jour de ce monde ?


 
Non puisqu'elle est idéelle. Mais il me semble que dans cette République, tout soit organisé rationnellement en réduisant les acteurs de la Cité à un rôle prédéterminé. Le contraire de la démocratie participative.


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20861540
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-12-2009 à 08:07:12  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :


 
Critique classique à laquelle Badiou répond de façon assez convainquante dans son séminaire de 2007


 
Je n'ai pas assisté à cette conférence, mais tu peux, peut-être me la résumer ?


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20861566
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 12-12-2009 à 08:35:11  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :


 
Je n'ai pas assisté à cette conférence, mais tu peux, peut-être me la résumer ?


 
http://www.entretemps.asso.fr/Badiou/07-08.htm
 

Citation :

3) Le 20ème siècle est terminé. Or, ce siècle a été le siècle de l’antiplatonisme (et même des antiplatonismes). S’il est terminé, c’est peut-être qu’il y a une césure de l’antiplatonisme, c’est peut-être que Platon se ré-ouvre une nouvelle chance historique ? Je discerne au moins 6 formes de l’antiplatonisme du 20ème siècle : la vitaliste, l’analytique, la marxiste, l’existentialiste, la heideggérienne, et enfin celle de la philosophie politique ordinaire.
 
a) l’antiplatonisme vitaliste
 
Il faut le chercher chez Nietzsche, Bergson ou Deleuze. Ce qui est par eux imputé à Platon, c’est une hostilité au devenir, Platon étant présenté comme celui qui a posé le primat de l’immobile (d’où sa filiation réelle avec Parménide malgré les fallacieuses annonces de « parricide » faites par Platon à son encontre). Le devenir, pour Platon, serait en ce cas le stigmate du semblant, alors que, selon les vitalistes, le devenir coïncide avec le réel lui-même, c’est dans le devenir que se donne l’essence singulière de la vie. D’où que Platon a installé la philosophie du côté de la mort. Platon est morbide, il faut « guérir de la maladie-Platon » (Nietzsche), se débarrasser de l’influence de celui qui a été le premier « prêtre », soit le premier de ceux qui ont organisé la vie contre elle-même.
 
b) l’antiplatonisme analytique
 
C’est celui de la philosophie analytique (Russell, le deuxième Wittgenstein, Carnap, …). Le grief fait à Platon est différent : c’est celui d’être responsable de l’idée selon laquelle il existe, de façon séparée, des objets idéaux dont l’intuition intellectuelle serait possible. La question controversée est ici celle du statut des objets mathématiques. La supposition d’une existence séparée et suprasensible des idéalités mathématiques, d’un domaine préexistant et autonome de la donation objective, est de fait appelée "platonisme" par les empiristes anglo-saxons, qui font valoir, contre cette supposition, que les objets mathématiques sont construits, qu’il s’agit de conventions organisées par des syntaxes logiques (cf. Court traité d’ontologie transitoire chap. « La mathématique est une pensée »). Cette thèse est d’ailleurs aussi attribuée à Platon par Aristote, qui joue déjà le rôle qui sera le sien dans l’histoire de la philosophie, celui du traître d’opéra, le rôle de celui qui a trahi son maître[1] (selon Aristote, il est manifestement impossible que les Choses mathématiques aient une existence séparée des êtres sensibles ; si c’était le cas, il devrait y en avoir une intuition intelligible originaire, que rien n’atteste – ce sera aussi la position de Kant) - Sur le caractère inexact de cette identification : voir toujours dans le Court traité : « platonisme et ontologie mathématique ».
 
c) l’antiplatonisme marxiste
 
Ce que les marxistes ont imputé à Platon c’est d’avoir été par excellence le philosophe idéaliste – à une époque où d’autres (Démocrite, ainsi que ceux que l’on a appelé « les premiers matérialistes ») frayaient d’autres voies. Platon a été le champion de la discontinuité, le chantre de la séparation des mondes sensible et intelligible, ce qui, en fin de compte, correspondait, « dans l’idéologie », à la séparation « réelle » entre la classe des travailleurs et des esclaves et celle des oisifs. A la rubrique « Platon » du dictionnaire de l’URSS, on trouvait : « idéologue de la classe des propriétaires d’esclaves ». Aristote était traité avec beaucoup plus de bienveillance.
 
d) l’antiplatonisme existentialiste
 
Ce qui est imputé à Platon par les existentialistes (Kierkegaard, Sartre), c’est d’avoir placé l’existence singulière sous la loi d’essences éternelles. Rappelons la phrase de Sartre qui « résume » en quelque sorte l’existentialisme : « l’existence précède l’essence ». Mais alors, qu’y a-t-il « avant » l’existence ? Qu’y a-t-il à l’origine ? On connaît la thèse de Sartre : à l’origine, il y a le néant, la liberté pure du sujet le jette dans l’existence sur un fond de non-être. Le reproche majeur fait à Platon est par conséquent d’avoir subsumé le non-être sous l’être, de n’avoir pas discerné la dimension créatrice du négatif qui surplombe l’être, et de lui avoir substitué une souveraineté de l’être.
 
e) l’antiplatonisme heideggérien
 
Ce que Heidegger impute quant à lui à Platon c’est d’avoir soumis l’éclosion de l’être à la découpe de l’idée. La dimension du surgissement, de l’aurore, est quadrillée par Platon dans la figure de l’idée, ce qui a rendu possible que la pensée s’installe dans l’oubli de l’être. Il y a quelque chose d’irrémédiablement perdu dès lors que l’on rature la différence ontologique entre l’être et l’étant, la différence entre « ce qui apparaît dans un horizon et l’horizon lui-même comme ouverture qui rend possible l’apparaître en lui de l’étant ». Platon est le nom donné par Heidegger à la clôture de cet Ouvert. Il est celui qui a rabattu la vérité sur l’exactitude de la connaissance, alors que la vérité n’est jamais exacte, mais toujours voilée, ou plutôt à demi voilée. La vérité (aletheia) est l’auto-présentation de l’être lui-même dans une figure demi voilée. La découpe de l’idée prônée par Platon revient, si l’on prend une métaphore théâtrale, à pousser la vérité à l’avant de la scène, à un endroit où, accablée par trop de lumière, elle est pour cette raison même mal vue ; là où se tenait une puissance originaire, mais voilée, est advenue la découpe des connaissances. Je ne dirai ici que ceci : cette imputation est à mon sens largement erronée et concernerait plutôt Aristote, le philosophe des « Catégories ».
 
f) l’antiplatonisme de la philosophie politique (ou antiplatonisme « démocratique »)
 
C’est le totalitarisme qui est ici imputé à Platon. Et ce à travers la médiation de l’idée selon laquelle il existe selon lui une vérité politique, alors qu’en réalité la sphère politique concerne le système de l’être-ensemble, système qui s’accomplit dans le libre jeu des opinions et des intérêts. Cette thèse est illustrée de façon noble par H. Arendt, pour qui la faculté majeure en politique est le jugement  (la politique, pour elle, n’est nullement une pratique d’incorporation au vrai, mais un jugement par lequel on se fait une idée de ce que devient le collectif et ses normes) et de façon moins noble par K. Popper avec sa conception des sociétés ouvertes et des sociétés closes (on pourrait lui faire remarquer à ce propos que les sociétés « démocratiques », modèles des sociétés ouvertes, ont actuellement tendance à se protéger par diverses sortes de murs et à se clore pas mal).
 
 
 
En définitive, on peut dire que le 20ème siècle aura été une constellation hétéroclite de multiples antiplatonismes. A chaque fois, Platon est accusé d’ignorer quelque chose et ce quelque chose s’identifie avec le réel lui-même (le devenir pour les vitalistes, le langage pour les analytiques, les rapports sociaux concrets pour les marxistes, le négatif pour les existentialistes, la pensée en tant qu’elle est autre chose que la connaissance pour Heidegger, la démocratie pour la philosophie politique). Ce qui fait symptôme c’est l’incohérence de ces diverses ignorances, par-delà l’accusation selon laquelle Platon est toujours à côté de ce qu’il y a. Celle-ci est par contre une constante et ce défaut de réel est responsable de ceci, ni plus ni moins, que la philosophie dans son ensemble s’est intéressée aux arrière-mondes » (Nietzsche), en somme qu’elle est une théorie du semblant. Maintenant, s’il y a césure dans l’antiplatonisme, comme j’en faisais la supposition tout à l’heure, l’inconsistance des reproches faits à Platon ne manquera pas d’éclater et va se révéler, non pas un système philosophique cohérent dont je vous ai dit qu’il n’entre pas dans mes intentions de le décrire[2], mais l’affirmation centrale de Platon sur ce qu’il y a.
 
 
 
Je terminerai aujourd’hui par un petit extrait de La République (504a-504e). Inutile de chercher la traduction que je vous propose (cf. plus loin) dans le commerce, car elle est entièrement de mon crû. Je suis en effet en train de retraduire complètement La République, dans un lexique qui me paraît plus approprié que les traductions existantes à rendre le mordant de la pensée platonicienne, tout en me tenant par ailleurs au plus près du texte grec. Je voudrais attirer votre attention sur un passage de la réplique de Socrate à son « cher Diamantin » : « L’inachevé n’est mesure de rien ». Comme je tâcherai de le montrer les prochaines fois, l’enjeu de Platon consiste, comme remède pour l’époque désorientée qui est la sienne (mais cela peut aussi intéresser la nôtre) à trouver une nouvelle mesure pour ce qui vaut. Cette mesure, tout le point est là, doit valoir y compris pour ce qui en apparence est sans mesure, est incommensurable. Or, pour trouver une mesure de ce type, il faut savoir, à propos du point que l’on traite, savoir aller jusqu’au bout. Si vous n’êtes pas dans la subjectivité qui consiste à aller jusqu’au bout du point traité, vous ne pouvez pas avoir une mesure du sans mesure. L’inachevé n’est mesure de rien.


 
 
en tout cas c'est un texte très impressionnant :o

Message cité 1 fois
Message édité par Magicpanda le 12-12-2009 à 08:36:33

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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°20861579
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 12-12-2009 à 08:39:51  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

En résumé, tout cela renvoie à la nature même de l'homme, dont on sait, depuis Freud, qu'il est une machine désirante habitée par une libido envahissante, qui ne le pousse, pas toujours, à avoir des comportements rationnels du point de vue de la communauté !


 
Avant Freud l'on devait tout de même se douter de certaines bizarreries non ?  
Au delà de Freud l'on pourrait, enfin, s'interroger sur ce qui régulerait l'homme par rapport à la communauté, l'intérêt individuel paraissant bien mince comme justification.


---------------
http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°20861581
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-12-2009 à 08:42:02  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :


 
http://www.entretemps.asso.fr/Badiou/07-08.htm
 

Citation :

3) Le 20ème siècle est terminé. Or, ce siècle a été le siècle de l’antiplatonisme (et même des antiplatonismes). S’il est terminé, c’est peut-être qu’il y a une césure de l’antiplatonisme, c’est peut-être que Platon se ré-ouvre une nouvelle chance historique ? Je discerne au moins 6 formes de l’antiplatonisme du 20ème siècle : la vitaliste, l’analytique, la marxiste, l’existentialiste, la heideggérienne, et enfin celle de la philosophie politique ordinaire.
 
a) l’antiplatonisme vitaliste
 
Il faut le chercher chez Nietzsche, Bergson ou Deleuze. Ce qui est par eux imputé à Platon, c’est une hostilité au devenir, Platon étant présenté comme celui qui a posé le primat de l’immobile (d’où sa filiation réelle avec Parménide malgré les fallacieuses annonces de « parricide » faites par Platon à son encontre). Le devenir, pour Platon, serait en ce cas le stigmate du semblant, alors que, selon les vitalistes, le devenir coïncide avec le réel lui-même, c’est dans le devenir que se donne l’essence singulière de la vie. D’où que Platon a installé la philosophie du côté de la mort. Platon est morbide, il faut « guérir de la maladie-Platon » (Nietzsche), se débarrasser de l’influence de celui qui a été le premier « prêtre », soit le premier de ceux qui ont organisé la vie contre elle-même.
 
b) l’antiplatonisme analytique
 
C’est celui de la philosophie analytique (Russell, le deuxième Wittgenstein, Carnap, …). Le grief fait à Platon est différent : c’est celui d’être responsable de l’idée selon laquelle il existe, de façon séparée, des objets idéaux dont l’intuition intellectuelle serait possible. La question controversée est ici celle du statut des objets mathématiques. La supposition d’une existence séparée et suprasensible des idéalités mathématiques, d’un domaine préexistant et autonome de la donation objective, est de fait appelée "platonisme" par les empiristes anglo-saxons, qui font valoir, contre cette supposition, que les objets mathématiques sont construits, qu’il s’agit de conventions organisées par des syntaxes logiques (cf. Court traité d’ontologie transitoire chap. « La mathématique est une pensée »). Cette thèse est d’ailleurs aussi attribuée à Platon par Aristote, qui joue déjà le rôle qui sera le sien dans l’histoire de la philosophie, celui du traître d’opéra, le rôle de celui qui a trahi son maître[1] (selon Aristote, il est manifestement impossible que les Choses mathématiques aient une existence séparée des êtres sensibles ; si c’était le cas, il devrait y en avoir une intuition intelligible originaire, que rien n’atteste – ce sera aussi la position de Kant) - Sur le caractère inexact de cette identification : voir toujours dans le Court traité : « platonisme et ontologie mathématique ».
 
c) l’antiplatonisme marxiste
 
Ce que les marxistes ont imputé à Platon c’est d’avoir été par excellence le philosophe idéaliste – à une époque où d’autres (Démocrite, ainsi que ceux que l’on a appelé « les premiers matérialistes ») frayaient d’autres voies. Platon a été le champion de la discontinuité, le chantre de la séparation des mondes sensible et intelligible, ce qui, en fin de compte, correspondait, « dans l’idéologie », à la séparation « réelle » entre la classe des travailleurs et des esclaves et celle des oisifs. A la rubrique « Platon » du dictionnaire de l’URSS, on trouvait : « idéologue de la classe des propriétaires d’esclaves ». Aristote était traité avec beaucoup plus de bienveillance.
 
d) l’antiplatonisme existentialiste
 
Ce qui est imputé à Platon par les existentialistes (Kierkegaard, Sartre), c’est d’avoir placé l’existence singulière sous la loi d’essences éternelles. Rappelons la phrase de Sartre qui « résume » en quelque sorte l’existentialisme : « l’existence précède l’essence ». Mais alors, qu’y a-t-il « avant » l’existence ? Qu’y a-t-il à l’origine ? On connaît la thèse de Sartre : à l’origine, il y a le néant, la liberté pure du sujet le jette dans l’existence sur un fond de non-être. Le reproche majeur fait à Platon est par conséquent d’avoir subsumé le non-être sous l’être, de n’avoir pas discerné la dimension créatrice du négatif qui surplombe l’être, et de lui avoir substitué une souveraineté de l’être.
 
e) l’antiplatonisme heideggérien
 
Ce que Heidegger impute quant à lui à Platon c’est d’avoir soumis l’éclosion de l’être à la découpe de l’idée. La dimension du surgissement, de l’aurore, est quadrillée par Platon dans la figure de l’idée, ce qui a rendu possible que la pensée s’installe dans l’oubli de l’être. Il y a quelque chose d’irrémédiablement perdu dès lors que l’on rature la différence ontologique entre l’être et l’étant, la différence entre « ce qui apparaît dans un horizon et l’horizon lui-même comme ouverture qui rend possible l’apparaître en lui de l’étant ». Platon est le nom donné par Heidegger à la clôture de cet Ouvert. Il est celui qui a rabattu la vérité sur l’exactitude de la connaissance, alors que la vérité n’est jamais exacte, mais toujours voilée, ou plutôt à demi voilée. La vérité (aletheia) est l’auto-présentation de l’être lui-même dans une figure demi voilée. La découpe de l’idée prônée par Platon revient, si l’on prend une métaphore théâtrale, à pousser la vérité à l’avant de la scène, à un endroit où, accablée par trop de lumière, elle est pour cette raison même mal vue ; là où se tenait une puissance originaire, mais voilée, est advenue la découpe des connaissances. Je ne dirai ici que ceci : cette imputation est à mon sens largement erronée et concernerait plutôt Aristote, le philosophe des « Catégories ».
 
f) l’antiplatonisme de la philosophie politique (ou antiplatonisme « démocratique »)
 
C’est le totalitarisme qui est ici imputé à Platon. Et ce à travers la médiation de l’idée selon laquelle il existe selon lui une vérité politique, alors qu’en réalité la sphère politique concerne le système de l’être-ensemble, système qui s’accomplit dans le libre jeu des opinions et des intérêts. Cette thèse est illustrée de façon noble par H. Arendt, pour qui la faculté majeure en politique est le jugement  (la politique, pour elle, n’est nullement une pratique d’incorporation au vrai, mais un jugement par lequel on se fait une idée de ce que devient le collectif et ses normes) et de façon moins noble par K. Popper avec sa conception des sociétés ouvertes et des sociétés closes (on pourrait lui faire remarquer à ce propos que les sociétés « démocratiques », modèles des sociétés ouvertes, ont actuellement tendance à se protéger par diverses sortes de murs et à se clore pas mal).
 
 
 
En définitive, on peut dire que le 20ème siècle aura été une constellation hétéroclite de multiples antiplatonismes. A chaque fois, Platon est accusé d’ignorer quelque chose et ce quelque chose s’identifie avec le réel lui-même (le devenir pour les vitalistes, le langage pour les analytiques, les rapports sociaux concrets pour les marxistes, le négatif pour les existentialistes, la pensée en tant qu’elle est autre chose que la connaissance pour Heidegger, la démocratie pour la philosophie politique). Ce qui fait symptôme c’est l’incohérence de ces diverses ignorances, par-delà l’accusation selon laquelle Platon est toujours à côté de ce qu’il y a. Celle-ci est par contre une constante et ce défaut de réel est responsable de ceci, ni plus ni moins, que la philosophie dans son ensemble s’est intéressée aux arrière-mondes » (Nietzsche), en somme qu’elle est une théorie du semblant. Maintenant, s’il y a césure dans l’antiplatonisme, comme j’en faisais la supposition tout à l’heure, l’inconsistance des reproches faits à Platon ne manquera pas d’éclater et va se révéler, non pas un système philosophique cohérent dont je vous ai dit qu’il n’entre pas dans mes intentions de le décrire[2], mais l’affirmation centrale de Platon sur ce qu’il y a.
 
 
 
Je terminerai aujourd’hui par un petit extrait de La République (504a-504e). Inutile de chercher la traduction que je vous propose (cf. plus loin) dans le commerce, car elle est entièrement de mon crû. Je suis en effet en train de retraduire complètement La République, dans un lexique qui me paraît plus approprié que les traductions existantes à rendre le mordant de la pensée platonicienne, tout en me tenant par ailleurs au plus près du texte grec. Je voudrais attirer votre attention sur un passage de la réplique de Socrate à son « cher Diamantin » : « L’inachevé n’est mesure de rien ». Comme je tâcherai de le montrer les prochaines fois, l’enjeu de Platon consiste, comme remède pour l’époque désorientée qui est la sienne (mais cela peut aussi intéresser la nôtre) à trouver une nouvelle mesure pour ce qui vaut. Cette mesure, tout le point est là, doit valoir y compris pour ce qui en apparence est sans mesure, est incommensurable. Or, pour trouver une mesure de ce type, il faut savoir, à propos du point que l’on traite, savoir aller jusqu’au bout. Si vous n’êtes pas dans la subjectivité qui consiste à aller jusqu’au bout du point traité, vous ne pouvez pas avoir une mesure du sans mesure. L’inachevé n’est mesure de rien.


 
 
en tout cas c'est un texte très impressionnant :o


 
Enfin, personnellement, je pense que l'anti-platonisme marxiste n'en est en fait pas un. Marx qui a remis "Hegel sur ses pieds" et qui s'est opposé formellement au philosophe allemand, a repris de nombreuses de ses idées et était en fait un grand admirateur de l'allemand. Le marxisme par sa dimension eschatologique, est un matérialisme qui vise une fin  (ou une idée ultime?) dernière. Il n'y a qu'à voir ce qu'on fait les épigones de Marx du marxisme, une religion terrestre et une idéologie bien peu matérialiste.
Plus prosaïquement, l'idée qu'on pourrait créer sur Terre une cité idéale et idéelle m'a toujours un peu effrayé !

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Message édité par Tietie006 le 12-12-2009 à 08:43:14

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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20861585
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 12-12-2009 à 08:45:57  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

 

Enfin, personnellement, je pense que l'anti-platonisme marxiste n'en est en fait pas un. Marx qui a remis "Hegel sur ses pieds" et qui s'est opposé formellement au philosophe allemand, a repris de nombreuses de ses idées et était en fait un grand admirateur de l'allemand. Le marxisme par sa dimension eschatologique, est un matérialisme qui vise une fin  (ou une idée ultime?) dernière. Il n'y a qu'à voir ce qu'on fait les épigones de Marx du marxisme, une religion terrestre et une idéologie bien peu matérialiste.
Plus prosaïquement, l'idée qu'on pourrait créer sur Terre une cité idéale et idéelle m'a toujours un peu effrayé !

 

Mais Platon ne pense pas qu'il existe une cité "idéale", simplement que le modèle de la république est meilleur que les autres, et c'est, plus politiquement, une certaine forme de prise au sérieux du régime de Sparte (monarchie bicéphale) dans l'Athènes du Ve siècle qui se pense à l'époque moralement et politiquement supérieure par la vertue de la démocratie (qui est évidemment une démocratie très restreinte au seul groupe dirigeant)

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Message édité par Magicpanda le 12-12-2009 à 08:46:16

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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°20861600
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-12-2009 à 08:59:09  profilanswer
 

Magicpanda a écrit :


 
Mais Platon ne pense pas qu'il existe une cité "idéale", simplement que le modèle de la république est meilleur que les autres, et c'est, plus politiquement, une certaine forme de prise au sérieux du régime de Sparte (monarchie bicéphale) dans l'Athènes du Ve siècle qui se pense à l'époque moralement et politiquement supérieure par la vertue de la démocratie (qui est évidemment une démocratie très restreinte au seul groupe dirigeant)


 
Enfin bon, de toute façon, on est obligé de tomber dans l'anachronisme en parlant de la République. Le fait est que ce modèle spartiate est assez inquiétant, malgré tout, et que cette radicalité platonicienne, dans l'organisation sociale, n'est guère à mon goût !


Message édité par Tietie006 le 12-12-2009 à 09:03:42

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L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20863291
alcyon36
Posté le 12-12-2009 à 14:45:42  profilanswer
 

Je me permets juste de rappeler deux points, qui bien que n'allant pas à l'encontre de ce qui a été précédemment dit, ne sont pas sans importance. Même si ce point est évident, gardons nous, comme dirait l’autre, de rapporter, sans plus d’examen, telle ou telle thèse exprimées dans les écrits de Platon à ce que pensait ce dernier. « Le Politique », « la République » et « les Lois » ne sont pas « les choses politiques » d’Aristote (non pas que la lecture et le sens de ce dernier ouvrage aille de soi…). Ce sont des dialogues et non pas des traités de philosophie politique, et bien malin celui qui pourrait affirmer au détour d’un passage : « Voilà, telle est la pensée de Platon sur cette question ». Surtout eu égard à la complexité de la composition, des changements de thèmes et des concaténations  d’arguments ineptes que l’on peut trouver dans de nombreux dialogues de Platon… Sur ce point « la République » est exemplaire, un lecteur quelque peu attentif ne peut pas ne pas se rendre compte que l’élaboration « en parole » de cette cité idéale est loin d’aller de soi. Ensuite, et ce deuxième point est lié au précédent, je me permets également de rappeler la lecture de « la République » avancée par Léo Strauss dans « la Cité et l’Homme ». Il n’est pas évident d’affirmer que Platon défend cette élaboration  de la cité juste. Pour Strauss, qui pour le coup est un lecteur on ne peut plus attentif et prudent, distinction entre ésotérisme et exotérisme oblige, « la République » de Platon ne se contente pas de montrer l’impossibilité de fait de cette cité juste élaborée « en parole », mais surtout et avant tout l’impossibilité d’une telle élaboration « en parole » de cette cité. Non pas qu’il faille nécessairement suivre Strauss sur ce point, mais son travail exigeant de lecture nous impose de rester aussi prudent que possible dans la manière dont nous nous saisissons des textes antiques…et pas seulement.


Message édité par alcyon36 le 12-12-2009 à 15:03:57

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°20863497
alcyon36
Posté le 12-12-2009 à 15:15:29  profilanswer
 

Citation :

En résumé, tout cela renvoie à la nature même de l'homme, dont on sait, depuis Freud, qu'il est une machine désirante habitée par une libido envahissante, qui ne le pousse, pas toujours, à avoir des comportements rationnels du point de vue de la communauté !

Fais quand même attention au vocabulaire que tu utilises...ca en devient très equivoque (enfin heuresement que tu l'écris au singulier).... :D Quoique les auteurs de l'AO iraient sans doute dans ton sens, étant donné qu'ils prétendaient revenir à la conception inaugurale de la libido freudienne avant que ce dernier, et le reste de la psychanalyse avec lui, ne reterritorialisent la libido dans la famille.

psychoreve a écrit :


Avant Freud l'on devait tout de même se douter de certaines bizarreries non ?  
Au delà de Freud l'on pourrait, enfin, s'interroger sur ce qui régulerait l'homme par rapport à la communauté, l'intérêt individuel paraissant bien mince comme justification.


 Vivi, suffit de lire... Platon par exemple...  :lol:


Message édité par alcyon36 le 12-12-2009 à 16:49:36

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°20863715
bronislas
Posté le 12-12-2009 à 15:54:52  profilanswer
 

Tietie006 a écrit :

Enfin, personnellement, je pense que l'anti-platonisme marxiste n'en est en fait pas un. Marx qui a remis "Hegel sur ses pieds" et qui s'est opposé formellement au philosophe allemand, a repris de nombreuses de ses idées et était en fait un grand admirateur de l'allemand. Le marxisme par sa dimension eschatologique, est un matérialisme qui vise une fin  (ou une idée ultime?) dernière. Il n'y a qu'à voir ce qu'on fait les épigones de Marx du marxisme, une religion terrestre et une idéologie bien peu matérialiste.


 
Marx n'était pas (et affirmait qu'il n'était pas) marxiste. Certains auteurs se disent "marxiens" en opposition aux "marxistes". À partir de là, il n'est pas contradictoire de dire que les marxistes critiquaient le platonisme ou avaient fait du marxisme une "religion", contrairement à ce que dit Marx lui-même.
 
Pour l'accusation de totalitarisme chez Platon, outre ce qu'a dit Alcyon, on peut ajouter que :
- Il n'existe que pour les gardiens.  
- Il n'y a pas de legislation sur la religion et les coutumes. Plus globalement le domaine privé est préservé.  
- D'autres ouvrages de Platon (Les Lois, Gorgias) apportent un contrepoint éclairant à la lecture de la République.
 
Quant à Freud, j'espère me tromper quand il me donne l'impression de vouloir expliquer la totalité des actions humaines par la seule libido, tout comme certains auteurs libéraux (et non Smith !) les justifient par la seule satisfaction de l'intérêt personnel.


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n°20863983
alcyon36
Posté le 12-12-2009 à 16:36:34  profilanswer
 

bronislas a écrit :


Quant à Freud, j'espère me tromper quand il me donne l'impression de vouloir expliquer la totalité des actions humaines par la seule libido, tout comme certains auteurs libéraux (et non Smith !) les justifient par la seule satisfaction de l'intérêt personnel.


Oui je pense que tu te trompes.... :D  
Sans entrer dans des détails qui me dépassent, la conception de la libido n'est pas univoque chez tous les psychanalystes, ni même d'ailleurs au sein de l'oeuvre de Freud (ce dernier tentant de faire oeuvre de scientifique, son texte est truffé d'hypothèses qui sont reprises, amandées, rejetées eu égard aux contraintes de l'observation empirique). Déjà la libido chez Freud ne recouvre jamais la totalité du champ pulsionnel. Elle est opposée dans un premier temps aux pulsions d'auto-conservation, puis à partir "D'Au-delà du principe de plaisir" aux pulsions de mort. La libido, pour ce que j'en comprends, caractérise l'aspect proprement psychique des pulsions sexuelles qui comme chacun sait sont chez Freud somato-psychiques, elle est "la manifestation dynamique dans la vie psychique de la pulsion sexuelle". Donc ce n'est même pas le tout des pulsions sexuelles (Je te laisse te référer à "Psychanalyse et théorie de la libido", ainsi qu'à l'article libido du "Vocabulaire de la psychnalyse" de Laplanche et Pontalis). Je dirais pour mon compte, mais c'est probable que je dise des conneries, que sans doute la libido est sous-tendue, ou impliquée dans tout comportement humain, ce qui ne veut pas dire qu'elle permette de les expliquer tous. Mais justement ce qu'elle doit permettre, (la psychanalyse bien qu'elle suppose une métapsychologie est avant tout dans l'esprit de Freud une discipline pratique visant à traiter, soigner certains troubles ou maladies) c'est de rendre compte de certains comportements "pathologiques" qu'il ne serait pas possible d'expliquer sans elle... Après, reste bien entendu à examiner si la psychanalyse parvient à réaliser cette ambition, mais ce n’est plus du tout la même question…  
 
PS: Je ne sais pas si tu as lu "l'amour et l'amitié" de Bloom et traduit par son copain Manent...je pense que ca dervait te plaire....Et puis au fait, juste histoire de te taquiner et de donner un peu dans la reductio ad hitlerum, j'ai vu Finki dans un débat s'apitoyer sur le marasme de la situation actuelle et verser sa petite larme sur la disparition de la common decency...Ne te sens surtout pas obligé de répondre à cette petite pique, elle n'en vaut pas la peine, c'est juste que lorsque je l'ai entendu, j'ai immédiatement pensé à toi...Bronislas tu hantes mes soirées... :D

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Message édité par alcyon36 le 14-12-2009 à 23:29:05

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°20864447
alcyon36
Posté le 12-12-2009 à 17:37:08  profilanswer
 

bronislas a écrit :


Marx n'était pas (et affirmait qu'il n'était pas) marxiste. Certains auteurs se disent "marxiens" en opposition aux "marxistes". À partir de là, il n'est pas contradictoire de dire que les marxistes critiquaient le platonisme ou avaient fait du marxisme une "religion", contrairement à ce que dit Marx lui-même.


Notre ami Foutre de se plaisait à citer cette phrase de la première page du Marx de Michel Henry, qui s'oppose entre autre à la lecture althusserienne qui instituait une coupure épistémologique entre le jeune Marx humaniste et le Marx de la maturité: "Le marxisme est l'ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx."


Message édité par alcyon36 le 12-12-2009 à 17:37:25

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°20864467
bronislas
Posté le 12-12-2009 à 17:39:02  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

Oui je pense que tu te trompes.... :D


Je suis rassuré

 
alcyon36 a écrit :

Je dirais pour mon compte, mais c'est probable que je dise des conneries, que sans doute la libido est sous-tendue, ou impliquée dans tout comportement humain, ce qui ne veut pas dire qu'elle permette de les expliquer tous.


Cela me paraît déjà trop. À approfondir néanmoins (j'avoue ma totale inculture en ce qui concerne Freud).

 
alcyon36 a écrit :

PS: Je ne sais pas si tu as lu "l'amour et l'amitié" de Bloom et traduit par son copain Manent...je pense que ca dervait te plaire....Et puis au fait, juste histoire de te taquiner et de donner un peu dans la reductio ad hitlerum, j'ai vu Finki dans un débat s'apitoyer sur le marasme de la situation actuelle et verser sa petite larme sur la disparition de la common decency...Ne te sens surtout pas obligé de répondre à cette petite pique, elle n'en vaut pas la peine, c'est juste que lorsque je l'ai entendu, j'ai immédiatement pensé à toi...Bronislas tu hantes mes soirées... :D


Oui je l'ai lu il y a déjà longtemps et peut-être devrais-je le relire avec plus de rigueur, mais le temps me manque un peu cette année, et je ne voudrais pas le relire sans avoir lu tout Austen et tout Tolstoï avant (pour les autres auteurs je suis plus avancé). Même lire Chestov sans tout connaître de Tolstoï et Dostoïevski, c'est un peu gênant ; non que l'explication ne se suffise à elle-même, mais pour pouvoir confronter les lectures et ne pas se voir imposer un canevas de lecture.

 

Pour Orwell, j'ai constaté aussi qu'il est plus utilisé par les reac' de tous bords que par les penseurs de gauche, ce que je déplore un peu. Ce que je trouve salvateur dans la pensée d'Orwell (et aussi dans la pensée de Chestov quand il décrit les dernières années de Tolstoï, et par influence Berdiaev ou Tarkovski), c'est qu'elle permet de s'interroger sur l'action morale et politique, d'agir en "citoyens sceptiques" (je crois que l'expression est d'Alain), et prendre garde de ne pas perdre notre humanité. Ensuite Finkielkraut peut bien se réclamer d'Orwell si ça lui chante, il est le premier à courir les plateaux télés, à faire le "buzz" et montrer un peu trop bruyamment sa mécompréhension des problèmes sociaux actuels. Son discours et ses livres peuvent bien se réclamer des Anciens, par ses actes et paroles il se situe bien plutôt du côté des modernes, trop modernes.

 

[Edit] Je suis flatté de hanter tes soirées et je suis moi-même hanté par la recherche de ta signature, dans l'abondante œuvre d'Heidegger ! Elle fait partie, avec la phrase de Michel Henry, du petit carnet de citations que je tiens depuis peu dans l'espoir de faire un bon mot un de ces jours. La découverte de George Steiner et de sa mémoire m'a boulversé : comment peut-on savoir par cœur autant de choses ? Alors si je retiens ne serait-ce que quelques phrases, puis aphorismes et enfin quelques pages (ce que j'aimerais savoir par cœur la bataille de Waterloo dans La Chartreuse de Parme ! La défense du vignoble dans Rabelais ! l'introduction de Penser la Révolution de Furet !)

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Message édité par bronislas le 12-12-2009 à 17:59:21

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n°20864745
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 12-12-2009 à 18:08:00  profilanswer
 

bronislas a écrit :

comment peut-on savoir par cœur autant de choses ?


Je me console d'un tel déficit en rappelant avec Somerset Maughan que "La faculté de citer est un substitut commode à l'intelligence."


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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°20864759
alcyon36
Posté le 12-12-2009 à 18:09:10  profilanswer
 


Je te reconnais bien là... :lol:  

bronislas a écrit :


Cela me paraît déjà trop. À approfondir néanmoins (j'avoue ma totale inculture en ce qui concerne Freud).


Ce n'est pas grave l'inculture se soigne très bien...seulement le traitement est long, nous en savons tous quelquechose...mais bon n'oublie pas dans ta lecture la visée thérapeutique de la psychanalyse, sans quoi le problème de la libido n'a plus de sens.
Sinon il me semble que ce qui te gène chez Freud, et en un sens tu as bien fait de renvoyer au libéralisme, n'est pas propre à Freud mais à la compréhension moderne de l'homme, et ce particulièrement à partir du 17eme siècle. Les modernes rejettent l'enquête sur les finalités humaine que menèrent les anciens, pour réduire ces dernières à leur plus simple expression, par exemple le désir de pouvoir chez Hobbes, qui ne cesse qu'au moment de la mort. Comme le résume parfaitement Manent, "Nous notons que la nature humaine joue ici [Manent se réfère à un texte de Hobbes dans lequel ce dernier réduit les désirs de richesses, de savoir et d'honneur au seul désir de pouvoir; Leviathan, chap 8] un rôle plus direct et, si j'ose dire, plus concentré que chez Aristote lui-même. Chez ce dernier, la nature fournit le vecteur, l'impulsion et la régulation d'un monde humain qui est par ailleurs décrit dans toute sa complexité, grâce à une analyse dialectique des opinions et une phénoménologie des passions. Nulle part chez Aristote on ne rencontre une condensation naturaliste comparable à celle que nous venons de relever chez Hobbes. [...] La diversité et la complexité humaines sont réduites à l'unité et la simplicité d'une passion fondamentale, le désir de pouvoir".("La cité de l'homme, p. 162-163.)  


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°20864945
alcyon36
Posté le 12-12-2009 à 18:27:32  profilanswer
 

bronislas a écrit :


[Edit] Je suis flatté de hanter tes soirées et je suis moi-même hanté par la recherche de ta signature, dans l'abondante œuvre d'Heidegger !


heu....Winke (1941), in Aus der Erfahrung des Denkens, GA, Bd. 13, p. 33.  :D En revanche, je n'ai pas la version française sous la main donc je ne sais pas, en fait je l'ai reprise à l'ouvrage de Didier Franck, Heidegger et le christianisme. Mais de mémoire, il me semble que Heidegger dit quasiment la m^éme chose dans un passage du célèbre "Qu'est ce que la métaphysique" in Question I.


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°20865165
bronislas
Posté le 12-12-2009 à 18:51:48  profilanswer
 

psychoreve a écrit :

Je me console d'un tel déficit en rappelant avec Somerset Maughan que "La faculté de citer est un substitut commode à l'intelligence."

 

On est d'accord sur ce point, mais je vais essayer d'expliquer en quelques points pourquoi je suis absolument charmé par ce que je comprends de ce que Steiner appelle "apprendre par cœur" :

 

- Steiner insiste beaucoup sur la singularité de l'expression "apprendre par cœur" qu'on ne retrouve pas dans la langue allemande par exemple. Là j'interprète un peu librement ses propos, mais pour moi apprendre par cœur, ce n'est pas la faculté de citer quelque chose, mais faire l'effort de s'approprier une pensée en nous. Apprendre par cœur dans ce sens, ce n'est donc pas, pour moi, se garder une citation sous le manteau pour la ressortir le moment venu, pour briller ou avoir une bonne note, dans un but utilitaire (contrairement à mon mauvais mot je l'accorde !  :D ) et l'oublier le lendemain ou dix ans après, mais la sceller définitivement et la réciter pour le plaisir et à loisir, de façon désinteressée.

 

- Une autre chose qui me semble fondamentale et que je ne respecte pourtant pas, c'est la nécessité d'apprendre par cœur ce que nous dit un auteur pour ne pas dénaturer son propos et penser vraiment avec lui. Pour faire court et simple, c'est dire avec Descartes que l'homme doit se rendre "comme maître et possesseur de la nature" et non "maître et possesseur de la nature", et éviter des petits quiprocos fâcheux. C'est aussi apprendre, avant de faire de l'épate, à replacer le "Wie es eigentlich gewesen ist" de Leopold Van Ranke dans son contexte (quitte à apprendre trois phrases de plus) avant d'écrire un livre sur l'historiographie allemande ou l'on fera de malheureux contresens, etc. Apprendre les trois formes d'autorité chez Weber c'est savoir qu'il y a 1) l'autorité légale [Legale herrschaft] qui a un caractère rationnel [rationalen Charackters], etc. avant de tout mélanger. Je donne là des exemples de choses que j'ai malheureusement entendues en cours, et j'en oublie des masses. Je conviens que cela peut paraître très peu ragoûtant, mais une fois qu'on sait par cœur, on oublie le mauvais moment passé à réciter ou recopier ou relire, et c'est seulement si on n'aime pas ça (je veux bien relire dix fois Don Quichotte, mais malheureusement ça ne rentre pas aussi facilement!).

 

- Une dernière chose, c'est, quand on connaît une chose par cœur, avoir l'assurance qu'on ne nous la prendra pas. Je ne vais pas faire l'oiseau de mauvaise augure et dire "dans les temps qui courent...", ce serait un peu ridicule.  :D  Mais il se peut bien qu'à d'autres époques, apprendre par cœur, c'était pouvoir garder dans son cœur un espace de liberté, et pouvoir garder en sécurité certaines vérités le temps que l'orage passe.

 

C'est immédiatement utile si on veut parler précisément de Freud, et c'est pour ça que je m'abstiens d'être catégorique. Je refréne ma libido...

Message cité 1 fois
Message édité par bronislas le 12-12-2009 à 19:34:14

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Librarything|Last.fm|RYM
n°20865194
bronislas
Posté le 12-12-2009 à 18:54:29  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

... en fait je l'ai reprise à l'ouvrage de Didier Franck, Heidegger et le christianisme.


Cela fait deux mois que je lorgne dessus, avec appêtit mais sans en savoir plus. J'ai pu lire quelques éloges çà et là, qu'en penses-tu ?


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n°20865247
leema
happy when it rains
Posté le 12-12-2009 à 18:59:00  profilanswer
 

J'ai décidé de commencer à m'intéresser un peu à la philosophie, ça fait longtemps que ça me trotte dans la tête donc j'ai pris ça en guise d'introduction...
 
http://ecx.images-amazon.com/images/I/41C35G9M1TL._SS500_.jpg

n°20865546
psychoreve
L'ouverture résout tout.
Posté le 12-12-2009 à 19:42:42  profilanswer
 

bronislas a écrit :

On est d'accord sur ce point, mais je vais essayer d'expliquer en quelques points pourquoi je suis absolument charmé par ce que je comprends de ce que Steiner appelle "apprendre par cœur" :.......et la réciter pour le plaisir et à loisir, de façon désinteressée.


 
Il m'est arrivé, au cours de mon interminable quête relative à la compréhension des rêves, de solliciter téléphoniquement un voisin départemental. C'était pour moi un parfait inconnu qui avait produit un ouvrage sur je ne sais plus quoi. Je suis tombé sur un charmant monsieur très âgé, pétri de culture et de bonnes manières surannées. Pas de cette culture qu'on inflige aux autres d'un haut d'une suffisance, je ne saurais mieux dire qu'une culture qu'il offrait en présent et dont il m'a régalé le temps d'un bref échange.
Je l'ai entrepris sur les rêves et là il m'a "récité", plein d'à propos, une très très longue et belle tirade d'un auteur classique, celle d'une héroïne et de ses songes. J'ai trouvé cela charmant ; et au moins celà m'a changé de tous ceux qui m'infligent du Freud dont je suis définitivement gavé.


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http://interprétationdesrêves.fr  http://psychoreve-psychoreve.blogspot.com/ Le devoir a une étrange ressemblance avec le bonheur d'autrui. Hugo Victor
n°20865720
Tietie006
Dieu ne joue pas aux dés.
Posté le 12-12-2009 à 20:08:56  profilanswer
 

leema a écrit :

J'ai décidé de commencer à m'intéresser un peu à la philosophie, ça fait longtemps que ça me trotte dans la tête donc j'ai pris ça en guise d'introduction...
 
http://ecx.images-amazon.com/image [...] SS500_.jpg


 
Ah tiens, un pote prof philosophe de lycée m'avait aussi conseillé le même livre, il y a 15 ans ! Très sympa car très accessible ! Un super livre de vulgarisation pour les béotiens comme moi !


---------------
L'arrière-train sifflera trois fois.
n°20865756
Profil sup​primé
Posté le 12-12-2009 à 20:15:24  answer
 

leema a écrit :

J'ai décidé de commencer à m'intéresser un peu à la philosophie, ça fait longtemps que ça me trotte dans la tête donc j'ai pris ça en guise d'introduction...
 
http://ecx.images-amazon.com/images/I/41C35G9M1TL._SS500_.jpg


 [:hide:1]  rien que le titre fait peur
 
 
cet aprem j'ai craqué sur :
 
"La société de consommation" de Jean Baudrillard
"La Tyrannie de la pénitence" de Pascal Bruckner

n°20865776
leema
happy when it rains
Posté le 12-12-2009 à 20:18:11  profilanswer
 

J'ai lu quelques pages et c'est super bien écrit, très agréable à lire !

n°20866066
Profil sup​primé
Posté le 12-12-2009 à 20:54:31  answer
 

leema a écrit :

J'ai lu quelques pages et c'est super bien écrit, très agréable à lire !


ça définit ce qu'est la philo? écrit gros?

n°20866754
leema
happy when it rains
Posté le 12-12-2009 à 22:20:22  profilanswer
 

Il définit ce qu'est la philosophie antique en présentant son histoire, ses courants etc, à travers ce qu'elle représentait à l'époque (un mode de vie) et ce qu'elle représente pour nous aujourd'hui.  
C'est écrit de façon très pédagogique en fait, donc c'est assez simple et agréable à lire.

mood
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Posté le   profilanswer
 

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