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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

Total : 2656 votes (882 votes blancs)
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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°3920356
Profil sup​primé
Posté le 08-10-2004 à 23:59:39  answer
 

Reprise du message précédent :
Merci bien !!! Et althusser , tu pourrai me donner un exemple concret stp ?

mood
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Posté le 08-10-2004 à 23:59:39  profilanswer
 

n°3920431
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:06:01  profilanswer
 

The Loose Nuts a écrit :

Merci bien !!! Et althusser , tu pourrai me donner un exemple concret stp ?


Althusser, pour le peu que j'en sais, se pose le problème de la nature du discours de Marx pour en dégager les éléments et les relations entre ces éléments. C'est en ça qu'il est structuraliste il me semble.

n°3920452
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:07:24  answer
 

Merci mais je ne connais ni la philosophie de Marx :'(

n°3920465
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:08:30  profilanswer
 

Petit à petit... :)

n°3920501
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:10:50  profilanswer
 

Pour Marx, les systèmes politiques sont en fait structurés par les rapports de forces entre les classes sociales, donc par la lutte des classes, dont les intérêts divergent objectivement.  
La politique est donc en fait déterminée par l'état de développement socio-économique.  
 
ex : pour Marx, la théocratie égyptienne signifie la domination de la caste des prêtres sur la masse des travailleurs, par l'intermédiaire de "l'idéologie" de la religion ; la démocratie libérale est en fait, d'un point de vue "matérialiste", le résultat de la prédominance de la bourgeoisie sur le prolétariat.  
Ceci dit très grossièrement, hein.  :o

n°3920544
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:14:59  answer
 

Et en passant comme cela on peut m'expliquer la philosophie de Kant svp ?

n°3920558
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:16:40  profilanswer
 

:lol:

n°3920570
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:18:10  answer
 

Je m'interesse désolé :'(

n°3920590
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:20:53  profilanswer
 

The Loose Nuts a écrit :

Et en passant comme cela on peut m'expliquer la philosophie de Kant svp ?


 
Wé bah Kant c'est super simple : toute expérience est construite par les catégories a priori de la sensibilité et de l'entendement. La morale doit être fondée sur le respect de la pure forme de la loi morale, par devoir uniquement.  
Le jugement esthétique est réfléchissant et non déterminant.  
 
Et voilà.  :)  
 
Question suivante ?  :o

n°3920593
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:21:30  profilanswer
 

Non, c'est très bien que tu t'intéresses :) mais c'est pas facile de résumer une philosophie aussi complexe que celle de Kant. Ceci dit c'est épatant que tout ceci t'intéresse. Tu peux essayer de lire le texte de l'Antichrist sur "la critique de la raison pure", regarde le premier post de ce topic.

mood
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Posté le 09-10-2004 à 00:21:30  profilanswer
 

n°3920601
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:23:06  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Wé bah Kant c'est super simple : toute expérience est construite par les catégories a priori de la sensibilité et de l'entendement. La morale doit être fondée sur le respect de la pure forme de la loi morale, par devoir uniquement.  
Le jugement esthétique est réfléchissant et non déterminant.  
 
Et voilà.  :)  
 
Question suivante ?  :o


C'est un peu long comme réponse, je trouve :o :D


Message édité par pascal75 le 09-10-2004 à 00:23:32
n°3920609
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:24:34  profilanswer
 

Ok, super-banco : Kant en deux lignes, je tiens le pari.  :o  
Attends 2mn tu vas voir !

n°3920628
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:26:28  profilanswer
 

Kant résume à lui seul toute la philosophie d'avant lui, en critiquant toute la métaphysique depuis Aristote, et ouvre sur toute modernité future qui voudra se constituer comme raison critique et éthique.  
 
 :sol:


Message édité par rahsaan le 09-10-2004 à 00:27:17
n°3920633
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:27:16  answer
 

Merci mon prof de philo m'a dit que quand tu lis un bouquin de kant tu as l'impression qui l'a écrit de nos jours tellement c réel , je suis qu'en STT mais j'adore la philo :)

n°3920641
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:28:28  answer
 

Après Par dela le bien et le mal vous me conseillez quoi ? Ainsi parlait zara ?

n°3920651
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:29:20  profilanswer
 

The Loose Nuts a écrit :

Merci mon prof de philo m'a dit que quand tu lis un bouquin de kant tu as l'impression qui l'a écrit de nos jours tellement c réel , je suis qu'en STT mais j'adore la philo :)


 
Eh bien, je ne peux que t'encourager à aller de l'avant dans cette voie !  [:r2 d2]  
Peut-être que tu trouveras ton bonheur pour t'initier parmi la liste de livres proposée au 1er post. ;)
 
Il ya des auteurs que tu connais déjà un peu ?  ;)
 

The Loose Nuts a écrit :

Après Par dela le bien et le mal vous me conseillez quoi ? Ainsi parlait zara ?


 
Zarathoustra, oui. Mais surtout, essaie de prendre la traduction de Georges-Arthur Goldschmit. Elle est en livre de poche. Elle est très claire et très belle, idéale pour découvrir le texte. :)


Message édité par rahsaan le 09-10-2004 à 00:30:35
n°3920653
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:29:39  profilanswer
 

The Loose Nuts a écrit :

Merci mon prof de philo m'a dit que quand tu lis un bouquin de kant tu as l'impression qui l'a écrit de nos jours tellement c réel , je suis qu'en STT mais j'adore la philo :)


Bon bah quand tu auras lu un livre de philo qui t'aura bien éclairé, fais-en ici un petit résumé pour qu'on en profite :)

n°3920656
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:29:54  answer
 

Que j'ai déjà lu ? ou que je connais de nom ?

n°3920669
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:31:48  profilanswer
 

Que tu as lu ou que tu liras.

n°3920679
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:32:47  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Kant résume à lui seul toute la philosophie d'avant lui, en critiquant toute la métaphysique depuis Aristote, et ouvre sur toute modernité future qui voudra se constituer comme raison critique et éthique.  
 
 :sol:


Je sais pas si c'est vrai mais ça me plait  [:simone]

n°3920696
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:35:01  answer
 

Que je l'ai tous les camus , un peu de sartre , un descartes et tous les comte sponville , platon les classiques et les essais de Montaigne :) ...
Que je vais lire : Nieztche , Spinoza ( l'ethique ) , Kant ....

n°3920711
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:36:57  profilanswer
 

Les Essais de Montaigne, ouvre-les au hasard, lis quelques lignes, réfléchis dessus, referme le livre, et reviens plus tard. Les Essais sont une promenade dans la pensée, avant toute chose. Il faut les déguster petit à petit, les savourer. ;)

n°3920719
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:37:49  profilanswer
 

Il dit qu'il les a lus, les essais :o

n°3920728
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:38:42  profilanswer
 

Haha ! mais les Essais, ça ne se lit pas comme on lit un autre livre.  
LEs Essais, quand on les a lus une fois, c'est là seulement qu'on peut commencer vraiment à les lire ! :)

n°3920760
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 00:42:14  profilanswer
 

C'est sûr, les essais ça te marque et ça te transforme.
Bon, après ce tour de la philo mondiale en deux lignes, j'vais m'coucher :o

n°3920765
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:42:55  answer
 

J'ai adore les Essais , je suis un grand fan de Mr Michel Eyquiem de Montaigne :)

n°3920770
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:43:20  answer
 

Bonne nuit a tous a demain , je vais me coucher :)

n°3920771
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:43:39  profilanswer
 

The Loose Nuts a écrit :

J'ai adore les Essais , je suis un grand fan de Mr Michel Eyquiem de Montaigne :)


 
Hé bien j'espère que tu pourras fréquenter ce topic et nous faire part de tes découvertes !  :)

n°3920784
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 00:44:43  answer
 

Bien sur , j'y compte bien :)

n°3920791
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 00:45:37  profilanswer
 

Bon mais attention aux chutes de pavés que l'Antichrist et moi lançons !  :o  [:maestro]

n°3920917
phyllo
scopus inornatus
Posté le 09-10-2004 à 01:04:29  profilanswer
 

Voilà, je suis absent une semaine et Rahsaan (le fils de crao) me pique mes répliques...

n°3920931
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 01:06:18  profilanswer
 

Phyllo a écrit :

Voilà, je suis absent une semaine et Rahsaan (le fils de crao) me pique mes répliques...


 
Fils des Ages Farouches, houba !  [:krapo]  [:yajing]  
 
Pkoi je te pique tes répliques ?  :heink:

n°3921010
phyllo
scopus inornatus
Posté le 09-10-2004 à 01:19:30  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Fils des Ages Farouches, houba !  [:krapo]  [:yajing]  
 
Pkoi je te pique tes répliques ?  :heink:


 
Parce que E est vert.

n°3921708
le penseur​ fou
Posté le 09-10-2004 à 04:28:31  profilanswer
 

The Loose Nuts a écrit :

Après Par dela le bien et le mal vous me conseillez quoi ? Ainsi parlait zara ?


La "suite"/ le développement de "part dela le bien et le mal" c'est "la généalogie de la morale" .
Perso,je te déconseille le Zarathoustra pour le moment .
C'est trop métaphorique ,trop abstrait pour un débutant .
Meme Nietzsche prétendait que (presque) personne ne pouvait comprendre son oeuvre majeure . Mais on peut toutefois le lire juste pour la beauté du style (je connais une personne qui la lu et relu plus de 30 fois).
 
Pour Kant: Il y a quelque chose au dela (supérieur a) du simple interet personnel: la loi morale--> Le bonheur consiste a remplir son devoir vis a vis de cette loi .
(ça se rapproche de la philosophie Hindouiste décrit dans la "Bhagavad Gita" qui est elle-meme un extrait du Mahabharata
http://perso.wanadoo.fr/metasystems/BhagavadGita.html
(Je suis sur que ça t'interessera ,il y a plein d'autres sites)

n°3921830
lxl ihsahn​ lxl
●⌠ Antaigris ⌡●
Posté le 09-10-2004 à 08:51:23  profilanswer
 

The Loose Nuts a écrit :

Que je l'ai tous les camus , un peu de sartre , un descartes et tous les comte sponville , platon les classiques et les essais de Montaigne :) ...
Que je vais lire : Nieztche , Spinoza ( l'ethique ) , Kant ....


 
 
j'ai aussi spinoza au programme, Kant jveu meme pas en entedre parler :o ptet un ptit descarte...  
 
 
mais Nietzsche quoi :love:

n°3922082
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 11:08:08  profilanswer
 

Phyllo a écrit :

Parce que E est vert.


 
 :??: Tjrs pas compris.  
 [:raggarod]

n°3922275
Profil sup​primé
Posté le 09-10-2004 à 11:48:34  answer
 

Le penseur fou a écrit :

La "suite"/ le développement de "part dela le bien et le mal" c'est "la généalogie de la morale" .
Perso,je te déconseille le Zarathoustra pour le moment .
C'est trop métaphorique ,trop abstrait pour un débutant .
Meme Nietzsche prétendait que (presque) personne ne pouvait comprendre son oeuvre majeure . Mais on peut toutefois le lire juste pour la beauté du style (je connais une personne qui la lu et relu plus de 30 fois).
 
Pour Kant: Il y a quelque chose au dela (supérieur a) du simple interet personnel: la loi morale--> Le bonheur consiste a remplir son devoir vis a vis de cette loi .
(ça se rapproche de la philosophie Hindouiste décrit dans la "Bhagavad Gita" qui est elle-meme un extrait du Mahabharata
http://perso.wanadoo.fr/metasystems/BhagavadGita.html
(Je suis sur que ça t'interessera ,il y a plein d'autres sites)
 
 


 
 
Merci le penser fou pour ce site certes je n'ai pas lu bcp de philosophie Hindouiste mais ca ressemble comme trait pour trait aux textes occidentaux , c fou , il y a 2500 ans un type a écrit ce que nos contemporains pensaient :)

n°3922284
phyllo
scopus inornatus
Posté le 09-10-2004 à 11:49:45  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

:??: Tjrs pas compris.  
 [:raggarod]


 
a/ étant entendu qu'on trouve sur ce topic des morceaux de hard philo que d'aucuns se permettent de nommer "pavés".
 
b/ prenant pour acquis qu'un certain individu arachnophile qui se cache sous un pseudo au nom d'oiseau a pu avoir quelques difficultés avec les dits pavés.
 
c/ sachant qu'en absence du minimum de retenue pourtant nécessaire sur l'agora, le regardeur de feuilles (votre serviteur) s'est permis d'attirer l'attention sur les limites des hautes compétences en philosophie à l'usage du tout-venant, femme de ménage et chef de gare compris.
 
d/ il suffisait de remplacer ma réponse par "j'allais le dire".

n°3922503
rahsaan
Posté le 09-10-2004 à 12:28:32  profilanswer
 

Tu arrives à dire des choses simples de manière compliquée... Te voilà mûr pour la philo ou la politique !  [:maestro]

n°3924290
l'Antichri​st
Posté le 09-10-2004 à 18:30:31  profilanswer
 

Citation :

Schématiquement, ne pourrait-on pas dire que Foucault pense d'abord la construction des structures (de bio-pouvoir par ex. ), tandis que Deleuze pense l'irruption de la déterritorialisation dans un territoire codifié, donc en gros, les destructurations ?


 
Ton post est intéressant ! Toi et Pascal-San avaient caractérisé le structuralisme dans son ensemble ! Mais puisque la pensée de Foucault était au coeur de la question initiale et que tu signales avec pertinence le couplage Foucault/Deleuze, dans les termes mêmes d’ouvrages aussi fondamentaux que Mille plateaux (cf. Deleuze et Guattari, Minuit, 1980) ou le Foucault (cf. Minuit, 1986) de Deleuze ou encore L’anti-Oedipe (cf. Deleuze et Guattari, Minuit, 1973) et bien sûr l’ouvrage clef de Foucault : Surveiller et punir (cf. Gallimard, " Tel ", 1993), il me paraît opportun d’apporter des précisions sur l’analyse des sociétés contemporaines chez nos deux philosophes.
 
Les sociétés sont essentiellement disciplinaires chez Foucault et, puisque la notion de " discipline " est étroitement liée à celle de " pouvoir ", sa réflexion porte sur la " construction ", pour reprendre ton expression, de ce pouvoir, qui n’est ni celui de l’Etat, ni celui d’une quelconque institution, mais avant tout multiple et relationnel : " Par pouvoir, il me semble qu’il faut comprendre d’abord la multiplicité des rapports de force qui sont immanents au domaine où ils s’exercent, et sont constitutifs de leur organisation " (cf. Foucault, La volonté de savoir, in Histoire de la sexualité, tome 1, Gallimard, 1976, pp. 121-122). Selon Foucault, il n’y a pas en effet d’instance suprême du pouvoir et la société ne saurait être conçue comme une matière sur laquelle s’exerce un pouvoir. Il y a du pouvoir, au sens où l’on trouve des formes de pouvoir locales et hétérogènes, des multitudes de rapports de pouvoir, qui se lient, se juxtaposent, se hiérarchisent, faisant de la société " un archipel de pouvoirs différents " (cf. Foucault, " Les mailles du pouvoir " in Dits et écrits, Gallimard, 1994, t. IV, p. 187). Contrairement à ce que l’on pense trop souvent, le pouvoir n’est pas une instance d’interdiction, de prohibition, mais au contraire un ensemble de rapports de forces qui se range sous la catégorie de la relation. C’est parce que le pouvoir est du côté du multiple, du rapport, que les sociétés disciplinaires ont succédé aux sociétés de souveraineté. Ces dernières étaient caractérisées par le prélèvement et l’imposition, qui entraînaient des conséquences néfastes pour la circulation des biens. Les mutations économiques, l’accroissement de l’appareil de production, l’apparition de stocks exposés à la dépravation, ont rendu nécessaire une nouvelle forme de contrôle des populations. C’est ainsi qu’est née, en marge de la loi, la " discipline ", une technique de gestion destinée, non pas à réprimer les exactions des individus mais à inciter et orienter leur comportement (cf. Dits et écrits, II, pp. 588-605). C’est là la première caractéristique de la discipline : elle ne porte pas sur des faits mais sur des virtualités, elle est destinée à encadrer l’individu, à orienter ses potentialités d’action.
 
C’est pourquoi, il a fallu d’une part répartir les individus dans l’espace, d’autre part gérer leurs actions dans le temps. D’où l’exercice du pouvoir sous la forme architecturale du célèbre Panopticon de Bentham (cf. Surveiller et punir, I, 3, Gallimard, " Tel ", 1993) : il se présente comme un édifice circulaire, composé d’un anneaux de cellules ayant une tour en son centre. Toutes les cellules disposent d’une ouverture, orientée vers la tour, ce qui offre une visibilité totale de l’activité de leurs occupants. Le " lieu " du pouvoir est donc logé dans la tour centrale de l’édifice, se donnant à tous en spectacle. Il est à la fois visible et invérifiable, dans la mesure où la tour est munie de volets, qui en masquent l’intérieur. Le pouvoir est une sorte de présence-absence, une virtualité, puisqu’on ne peut jamais savoir si l’on est effectivement surveillé à tel ou tel moment, mais il est cependant doté d’effets réels. En tant que forme, le panoptisme est applicable à tous les domaines, il est donc une fonction visant à " imposer une tâche ou une conduite à une multiplicité d’individus " (cf. Surveiller et punir, I, 3, p. 240).
 
Ainsi, Foucault veut montrer que la caractéristique des sociétés disciplinaires n’est pas tant l’enfermement que la " segmentarisation " du fait de la dualité de leur structure : leur objectif est double et se déploie d’une part dans une " anatomo-politique " (thème central de Surveiller et punir), qui s’intéresse directement aux corps pour les rendre " dociles ", a donc une fonction " normalisatrice " (elle tend à homogénéiser un ensemble, un espace et un temps, mais aussi à individualiser, à marquer des distances, des écarts entre les individus, à régler leur interconnexion), et d’autre part dans une " bio-politique ", qui s’occupe de gérer les populations et les phénomènes de masse. La discipline gère le placement spatial des individus, ce qui rend nécessaire de fixer les populations, d’éviter les " nomades ", et donc d’instaurer des structures d’enfermement de tous types : pour éviter les pillages, les soldats seront consignés dans des casernes, les vagabonds iront dans les prisons, les élèves dans des internats. Les différents lieux sont hétérogènes aux autres, bien qu’ils soient partiellement " ouverts " sur l’extérieur, puisqu’on peut y entrer et en sortir selon une sélection et une orientation du courant des besoins du secteur social (par exemple, le passage de l’école à la caserne, puis à l’usine). La discipline gère aussi, à un niveau plus large, les rapports extérieurs des segments entre eux. C’est là le rôle de la police qui est un pouvoir de contrôle perpétuel et discipline les espace non disciplinaires. Elle est donc " méta-discipline " (cf. Surveiller et punir, p. 250).
 
La segmentarisation de l’espace est donc à niveau variable : Le réseau qu’elle élabore n’est pas un ensemble de surveillances distinctes mais au contraire un échelonnage de degrés d’une même technique de contrôle. De ce fait, la segmentarisation de l’espace ne crée pas de rupture mais au contraire homogénéise en quadrillant, en faisant entrer la discipline dans les plus petits détails, dans les espaces les plus fins.
 
Deleuze, au contraire, pense la transformation de nos sociétés disciplinaires en sociétés de contrôle, ce qui l’oblige à repenser la communication entre les deux niveaux de segmentarisation dans l’organisation de la société disciplinaire de Foucault, celui des institutions (école, hôpital, caserne, prison...), machines-concrètes dans le langage de Foucault et que Deleuze appelle " agencement " : " [Les agencements] prélèvent sur les milieux un territoire. Tout agencement est d’abord territorial. La première règle concrète des agencements, c’est de découvrir la territorialité qu’ils enveloppent (cf. Mille plateaux, Minuit, 1980, p. 629), et celui des modèles diffus : dans la société disciplinaire où le pouvoir est une fonction " détachée de tout usage spécifique ", ce sont ces modèles diffus qui permettent une communication et une homogénéisation souple des agencements. Ainsi, tous les agencements se ressemblent, et tous ont pour modèle la prison, ce qui aboutit à la structure carcérale des internats, des hôpitaux ou des casernes.
 
Cependant, un agencement est toujours traversé par ce que Deleuze nomme des " lignes de déterritorialisation " (cf. Ibid., p.630), qui peuvent ouvrir sur d’autres agencements, et qui, dès lors, entraînent une reterritorialisation. C’est de cette manière que l’agencement disciplinaire s’est diffusé, en se retérritorialisant sur l’école, sur l’hôpital etc... ; c’est là une " déterritorialisation négative ". C’est ainsi que la fonction peut être considéré comme la source d’intelligibilité de la caserne, de l’université, aussi bien que de la prison. Les différentes institutions ne sont rien d’autre que la reterritorialisation d’une même fonction (le panoptique) sur des territoires différents qu’elle restructure de manière identique.
 
Mais, selon Deleuze, en prélevant de nouveaux territoires, les institutions ralentissent les flux, pénalisant ainsi le fonctionnement de l’ensemble. Pour Deleuze, nos sociétes disciplinaires sont en crise car les segmentarisations rigides entrent nécessairement en conflit avec les pointes de déterritorialisation.
 
Le problème fondamental vient des mutations subies par le capitalisme, qui est passé d’un état " compressif " originaire à un état " dispersif ". Le capitalisme compressif est celui des stocks et de l’accumulation, il est formé par un travail matérialisé et sédimenté et garde toujours la composante de l’acte productif humain, qu’il réifie. C’est avec lui qu’apparaît la figure du " capitaliste " que l’on trouve chez Marx, le plus souvent individualisée, insérée dans une dynastie fondée ou perpétuée par elle. Par opposition, le capitalisme dispersif relègue la production de l’acte humain comme un sous-facteur de richesses ; il doit gérer des flux financiers, source de l’enrichissement, mais ne les matérialise pas par un processus d’accumulation. Bien au contraire, il veille toujours à maintenir une circulation fluide des capitaux, et ne repose pas sur des individus mais sur des multinationales, des réseaux d’influence qui naissent de participations croisées extraterritoriales et ne sont effectivement possédées par personne. Le grand changement a été la transformation de l’usine, segmentée mais toujours très fortement liée à un territoire, en l’entreprise, modulable et capable de gérer les déterritorialisations. Deux choses conduisent à cette crise : il y a d’une part le fait que de plus en plus d’individus échappent aux maillages, remettant ainsi en question le modèle disciplinaire sur le plan intérieur, mais il y a aussi un changement au niveau économique avec le passage dans le Marché mondial, qui est essentiellement un flux, difficilement assignable à des segmentarités. Peu à peu, la rectitude stricte des disciplines s’est vue débordée par le flux qu’elle devait traiter. C’est donc une erreur pour Deleuze de croire que notre société actuelle est disciplinaire. Nous sommes en fait dans ce que Deleuze appelle un " dispositif disciplinaire " (cf. Deleuze, " Qu’est-ce qu’un dispositif ? ", in Michel Foucault philosophe, Rencontre internationale, Paris 9, 10, 11 janvier 1988, Seuil, 1989, pp. 185-195), évolutif, capable d’intégrer la nouveauté et le devenir.
 
Au contraire, la normalisation chez Foucault marque la fin nécessaire des disciplines, car elle suppose une homogénéisation si parfaite qu’elle ne permet pas de répondre à l’irruption de la nouveauté. En contrôlant les virtualités des individus, elle les oriente vers une ligne d’intégration actuelle, mais cette ligne est toujours changeante, mouvante, alors que la discipline est strictement réglée, laissant très peu de marge de manoeuvre. La discipline impose des directions aux virtualités, d’où la naissance de résistances dans la mesure où ces directions sont originellement variables, distinctes, et qu’il faut les forcer à s’orienter de concert. De plus, elle veut optimiser la vitesse, mais à l’intérieur d’un territoire précis, et non au niveau du jeu incessant et complexe des déterritorialisations et des reterritorialisations. Le problème qui se pose est donc celui de la " vitesse infinie " du capitalisme, et non plus de la " vitesse relativement élevée " de la production. Les enjeux qui structurent notre capitalisme actuel, le Marché, ne sont plus des enjeux de production, puisqu’on assiste à la disparition des stocks, à l’apparition de la gestion à " flux tendu ", et à la délocalisation des unités productives dans les pays du Tiers-Monde . Vers quel modèle nous dirigeons-nous alors ? Deleuze nomme cela les " sociétés de contrôle ", où ne s’exerce plus une discipline, c’est-à-dire une orientation de virtualités vers une norme, mais un contrôle des virtualités directionnelles, ce que l’on pourrait nommer un contrôle " ouvert ", adaptable, capable d’intégrer toutes les mutations du réel.


Message édité par l'Antichrist le 09-10-2004 à 18:34:53
n°3924370
pascal75
Posté le 09-10-2004 à 18:39:07  profilanswer
 

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