Reprise du message précédent :

 
Aère-toi l'esprit et on reparlera de Heidegger à ton retour.

Moore est un auteur très connu en philo analytique, notamment pour son intuitionnisme en philo de la connaissance. A l'opposé de l'argument sceptique (on pourrait être trompé par un malin génie ou être un cerveau dans une cuve) il avance au contraire qu'en disant "voici une main" on sait qu'on a une main et donc que le monde extérieur existe. Il y a un très bon livre sur le sujet, Va savoir ! de Pascal Engel.
 
En éthique, en gros, il est intuitionniste aussi dans le sens où le bien est un terme primitif indéfinissable : on ne peut définir le concept de bien de manière non-circulaire.

 
Hé bien merci, grâce à toi ma connaissance de cet auteur s'est accrue aujourd'hui de 100%.
 
Si tu en sais plus, n'hésite pas à venir nous en parler.

 
J'ai étudié Moore en M1, faut que je retrouve mes notes... Mais si tu veux je dois avoir un cours sur lui, base MP3, sur la critique des éthiques naturalistes de René Daval qui est un spécialiste de Moore et le "Patron" du SEAD philo de Reims.. MP si tu veux.

BON ALLEZ LES LURKEURS : on sort des taillis et on vient parler de ce qu'on connaît en philo !

"Ἓν οἶδα ὅτι οὐδὲν οἶδα"  

Salut Rahsaan;
je te remercie pour ta réponse.
 

 
oui je me souviens que tu m'avais dit avoir passé plusieurs fois les concours de philo, tu dois être rodé... mais cette année as-tu un poste fixe? des remplacements?desclasses à l'année? comemnt fais-tu pour gérer les multiniveaux des cours de lettres, les gamins du collège à gérer et en meme temps la phoilosophie, que ce soit concours ou m2...??
je sors du'ne journée de débat devant des petits jeunes qui sont l'avenir de la France quand même et qui commençais à entrer dangereusement dans l'idée qu'il faudrait se débarrasser de l'inutile, de la culture... que ca servait à rien pour la vraie vie... j'ai essayé d eleur faire comprendre qu'un discorus comme ca en sa rigueur et dans ses dernièrs conséquences a été tenu et réalisé... deux files : les utiles à l'usine, les inutiles dans les trains, en partance pour nowhere... manque de chance, trop jeunes et non qualifés ils sont encore dans les "inutiles" eux aussi.... j'avoue que je ne dispose pas de toute ma tête et de toutes mes facultés , de concetration notamment, après des journées comme ça...
concrètement... à moins d'avoir à la maison quelqu'un qui se charge de toute l'intendance... je trouve que c'est un beau défi..
moi je vais mettre du temps à prendre le rythme
Je sais déjà que les jeudi et vendredi soir, je finis à 18h, j'ai la tête comme une pastèk après une journée à courir dans plusieurs cours et bahut, et honnètement je pense que ce seront des jours "morts" pour la vraie philo...
par exemple as-tu l'occasion de suivre des cours dans une fac ou d'aller y faire des exercices grandeur nature?  
 
 
 

Je connais deux trois trucs sur le programme, en platon et hume je ne pars pas de zéro meme si ce qu'il reste à faire est colossal...
j'ai en effet retenu ces orientations pour l'individu...
l'oral dans toute sa splendeur, la politique c'est pas mon fort...
 

    pour un touriste tu es en tout cas bien lancé..!! tu as déjà commencé de schoses dans l'été? à la rentrée? bientot?
j'ai fait un peu de trucs pour les oraux avant la rentrée, et puis je m'y remets que maintenant...  

oula mais c'est que j'avais bien noté et que je me suis inscrite à midi pile....

Bonjour Foutre De
Je te remercie infiniment pour ta réponse, j'avoue que c'est de ce petit genre de choses dont j'avais besoin et vraiment ton message est une mine pour moi. Merci VRAIMENT.....
 

 
bien vu !
 
 

 
j'avoue que c'est un peu ce que je fais, la seule chose que je t'envie vraiment, c'est le tableau dans ton bureau...!! j'adorerais en avoir un chez moi... (un sur pied ou un accroché au mur?)
 

Alors ça j'avoue que ca peut être un bon conseil. J'ai déjà réussi à faire de bonnes intro, claires, accrocheuses et tout, mais effectivement, faire des lectures comme ça et pour ça peut être très instructif..!merci!!!
 

ok je vais tâcher d'organiser ca ce weekend...
le hic est que je risque de prévoir trop... (ou trop peu...) pas facile à évaluer avec les cours et les copies et l'état de mon pauvre cerveau... mais justement, je vais bien le bichonner...;  et isoler des plages entière pour ca...!
 

Bien, ca fait du bien de lire des choses comme ça. En effet, une chance, je n'aime pas l'alcool, je vais essayer de prendre les escalier, histoire de joindre l'utile à l'utile.... et pour les copies, j'ai trouvé un rythme de croisière.. mais je pense qu'ils ne vont pas crouler sous les devoirs cette année...  

donc meme pendant les repas faut bosser...
l'avantage cette année : quasi pas de transport...  
Mais par contre, des conférences en mp3,  y'a pas grand chose dans mon stock.... donc j'essaierai de manger assez vite...
 

MERCI. c'est noté pour les mandarines. Alimentaiton toujours équilibrée  
mais par contre MON défaut c'est justement de jamais boire, donc là, je ferai un plein systématique de bouteilles à vider au rythme des pages qui se tournent...!
 
 
voilà, on se tient à ta disposition pour de plus ample renseignements, on te lira volontiers si tu veux t'entraîner ici, mais sache que pour ma part je ne flagelle que sur rendez-vous [/quotemsg]
 
merci beaucoup pour cet accueil!
j'ai bien tout noté coach!!
et il faut s'inscrire où pour un rendez vous "flagelle"?    
 
 

c'est moi qui inscris c'est Fuck off qui officie.

je vois je vois...
la liste d'attente est-elle longue??....

comme un post de l'AC  ... Sinon j'attaque Strauss ce soir et un commentaire de Alain de Libera sur Eckhart et la mystique rhénane...

 
Je fais mon inscription pédagogique dans 2 semaines donc je verrais d'ici là. Je crois qu'ils ont organisé plus ou moins un tronc commun et quelques cours "au choix". En tout cas je note les noms que tu me donnes, c'est toujours bon à prendre. Je commence un nouveau taf la semaine prochaine, ça va être rock'n roll de tout faire en même temps, mais bon vu comment se sont passé mes deux premières années de fac, je me suis dit "bon, pourquoi pas?". Depuis le temps que ça me travaillait.
 
Pourtant (et pour commencer à parler "philo" ) au lycée ça me passionnait pas tellement la philo. J'en attendais beaucoup en début de terminale, je me disais que ça allait enfin me changer des maths ou de la physique (oui, Bac S), et finalement première notion abordée au programme : La science... Je pense que c'est une idée du ministère, on va leur mettre ça en philo pour les amadouer sauf que pour moi c'est tout le contraire. J'ai toujours cru, même si à l'époque ce n'était pas aussi réfléchi qu'aujourd'hui, qu'il fallait un peu de tout pour construire sa pensée, et qu'on pouvait très bien s'inspirer des différentes pensées scientifiques pour réfléchir à d'autre.
 
Enfin, maintenant c'est l'heure de la vengeance, je vais enfin pouvoir apprendre ce que j'ai (malgré moi, j'insiste) rejeté à l'époque lycéenne.

 
daval c'est aussi le doyen du département de philo célèbre pour sa façon de s'endormir dans les réunions administratives de la Fac de lettres et sciences humaines    

C'est exactement pour ça que j'ai renoncé à l'enseignement très vite, parce que 2 jours sans "vraie philo", c'est pas une vie pour moi...
Si c'est ta première année en poste, tu vas morfler au niveau endurance (en plus d'après ce que je comprends tu es sur 2 établissements, c'est ça ?). Je me souviens que je bénissais le dieu de l'éducation nationale d'avoir pensé à la semaine de vacances de la toussaint tellement j'étais HS.

pour l'intendance, le nec plus ultra, c'est un congélateur et cuisiner le samedi matin des plats à huit portions qu'on congèle pour les semaines suivantes. ça prends pas vraiment plus de temps que cuisiner une seule portion, et les repas où on est pas à la cantine, y a plus qu'à réchauffer tranquille. le congélateur permet aussi de faire des courses en gros, et donc de se faire livrer en pianotant chez soi, ça peut éviter le danger du shopping. Mais bon tu risques de devenir une geek si je te donne ce genre de conseils...

ni sur mur ni sur pied mais sur une de mes bibliothèques, facilement escamotable pour accéder aux livres derrière. J'ai choisi un tableau à feutre à cause de la poussière des craies (même si avec une bonne éponge bien humide...). Il fait 75x90cm. à peu près 20 euros. C'est un outil qui change vraiment la vie, surtout pour les grosses périodes de travail où on monte à 10-12 heures de bachotage par jour.
 
 

c'est difficile de t'aider sans connaître direct ton emploi du temps (voir chapitre flagellation). Pour un concours, tu peux considérer raisonnablement que tu dois lire au minimum trois fois les oeuvres aux programmes. évidemment, pour les dialogues de platon ça va pas être possible pour tous donc tu sélectionnes et tu tiens compte aussi des lectures que tu as faites les années antérieures : trois lectures c'est quand on part de zéro.
 

non, bacle pas tes repas mais considère que ce sont tes heures de cours de fac, donc tu te contentes d'écouter.
 
si tu manques de sources à télécharger, je te conseille "Hors les murs" de france culture : il y a pas mal de lieux dont les conférences sont disponibles, à commencer par le Collège international de Philosophie :
http://www.radiofrance.fr/chaines/ [...] acarte.php
pour le petit déjeuner c'est très bien
 
ensuite tu as le collège de France, où tu as au moins des leçons de Bouveresse qui peuvent être pas mal
http://www.college-de-france.fr/de [...] /index.htm, mais c'est irrégulier et tu peux surveiller sur France culture ce qui se passe dans l'université de tous les savoirs, ils ont diffusé cinq heures de bouveresse la semaine du 25 août.
 
enfin, le top du top, c'est le fond audio de cours de Nanterre, il suffit de s'inscrire et hop :je te donne ici un exemple de recherche en tapant "platon". Là ce sont des cours de très haute qualité, et tu pourras entendre balaudé, Laruelle, marion... et pas mal d'autres que tu peux écouter en direct ou te faire télécharger dans les 48 heures...
voilà l'adresse de leur portail :http://e-sonore.u-paris10.fr/e-son [...] hp?lang=fr
du pain béni pour tes repas, ton ménage, ton repassage (shopping, sodomie, macramé etc...)
 
moi j'utilise winamp pour podcaster, mais Itunes marche aussi très bien m'a-t-on dit...
 

choisis une eau que tu aimes bien et qui ne détraque pas ton système digestif (éviter l'Hépar... bref choisir une eau qui est compatible avec les biberons pour bébé   )
 
 

 
envoie un CV, on t'écrira ; comme je passe rarement en France, il est possible de prévoir la flagellation en langue étrangère

Foutre De.....  
 

ouah.  super idée...! et tu l'as fixé comment à ta bibliothèque??? faut absolument que je réfléchisse à ca...!
 

oufff.... alors il y a un petit espoir....
 

 

ah le choc.... c'est trop d'un coup là.....M-E-R-C-I !!!!  
tu as changé ma vie....!
j'étais si triste de ne plus entendre penser.....!!!!
 
 
 

...donc tu as quitté l'enseignement et la france... et tu fais de la philosophie tous les jours...
VEINARD !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
comemnt t'as fait??????????????????????? tu fais quoii?

non seulement une fille, mais une fille qui s'est achetée une super bibliothèk belle et bien cher et que ca l'écorcherait un peu d'y percer des trous pour y fixer un tableau.... donc je vais réfléchir à un autre moyen pour avoir un big tableau chez moi...
 
( en piquer un sur roulettes au bahut??? ??)
 
 
Bref, sinon à propos de Hume je délimite la littérature secondaire à malherbe, michaud, deleuze et brahami.

ben les fixations étaient vendues avec, il suffisait de les visser .... tu serais pas une fille par hasard ? ... ou une intello ?      
 

je ne fais de confidences qu'après flagellation...  et puis je me méfie des flatteries  
mais en gros l'option est simple : renoncer à tout, marier diogène, thalès et le nomadisme deleuzien, vivre loin et fouetter les gens qui passent des concours (mordre dans certains cas, privilégiés)      
et ne renoncer à rien    

 
Tu prends combien de supplément pour lire les Recherches logiques de Husserl pendant la séance ?

oh ben non, dans des conditions pareilles, c'est gratuit !

bien bien bien
mais pour ce qui est des flaterries, tu prends un peu tes désirs pour la réalité, je ne t'ai pas encore flatté, je t'ai remercié pour les adresses, ton seul mérite est de les avoir trouvées...., mais je n'en suis pas encore à me rouler par terre devant ton génie....
 
rahsaan, tu m'as pas répondu à propos de ton timing, cette années tu as des classes????

niark, il ne faut donc aucun génie pour changer ta vie... d'un excès l'autre, je serais gêné en effet si tu te roulais par terre pour si peu, d'autant que de mon ordinateur je ne verrais rien, ce serait frustrant, non ?

trève de plaisanterie, on est samedi : qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui ? qu'est-ce que tu as-lu ? as-tu eu une bonne journée de travail ?
 
si tu as le temps et le goût, je serais assez heureux de lire ce que tu ressors de ces commentateurs de Hume que je ne connais pas

bah tiens justement, ce lundi matin, je tombe sur Jacques Bouveresse qui reprend son cours :
 
COLLEGE DE FRANCE
Philosophie du langage et la connaissance / Qu'est-ce qu'un système philosophique ?
Cours du 13 02 2008 (6/13)

pas eu le temps de l'entendre en entier mais déjà beaucoup de mots en "isme" qui réjouiront néojousous (correspondantisme...)
on peut attraper le différé ici

c'est la suite des 5 cours diffusées en août

have fun

http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Gilbert_Delausse  

De georges-Amédée Rassanne

Avec maintenant le début de La recherche du temps possible, de Gilbert Delausse, et sa traduction en djerbakistanais.

il y a trois GRAS

C'est la balise du possible, qui ouvre la possibilité d'une balise. ( )

bonjour...
ici le boulet du jour, la fille avec deux mains gauches...
c'est à propos des liens que tu as donné foutre de, je pensais pouvoir téléchager un fichier mp3 sur le site, depuis le bahut car je n'ai pas l'adsl chez moi
or il semble que ce soit seulement à "écouter sur place" "et non "à emporter" ; ou alors il faut un truc que j'ai pas??

je crois que pour les téléchargements il faut passer par le mail, c'est pour ça qu'on te demande une adresse pour entrer sur le site
j'ai cru lire que c'était sous délai de 48h

ensuite j'imagine que tu consultes ton mail au bahut et que tu charges alors le fichier sur ta clé

http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Djerbakistan le pays du possible

Hello, le topic
 
Qui connaît Bernard Stiegler ?

J'ai lu sa trilogie "La technique et le temps", philosophiquement c'est ce qu'il y a de plus consistant. Il devrait y avoir 5 volumes en tout.
 
Stiegler est un élève de Derrida, avec qui il a passé son doctorat. Il applique la déconstruction aux nouveaux médias à partir d'analyses minutieuses de textes philosophiques (Rousseau, Heidegger, Kant).
Sa principale "invention" est la "rétention tertiaire", qu'il a forgée en prolongeant les analyses de Husserl sur le temps (qui lui s'était arrêté à la rétention secondaire). La thèse de Stiegler: la mémoire se constitue grâce à des supports, implants, prothèses techniques. Ces prothèses ne sont pas une simple aide extérieure qui vient par après, elles sont d'emblée constitutives de la conscience. La conscience est prothétique a priori.
 
Il a écrit aussi des tas d'autres ouvrages sur la politique, l'avenir de l'Europe, la perte de libido collective, la rupture du lien social, toussa...
Il est très prolixe, c'est un autodidacte (ancien taulard) qui met les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu.

bonne présentation
 
+1

bon je suis allé vérifier : on va dans la rubrique "consulter" de la fiche du cours qu'on veut et la possibilité de télécharger est offerte. On reçoit immédiatement un fichier zip à décompresser avec winrar. ça donne 12 méga pour la taille, environ

La rétention première étant, comme chacun sait, une pure et simple dysurie.

J'ai une petite question à propos de la Bedeutung frégéenne, si je peux me permettre: le terme a été traduit en français par "dénotation", laquelle est d'autre part équivalente au référent de l'expression considérée.
J'ai soutenu mordicus dans une discussion que cette Bedeutung, malgré l'écueil non négligeable du choix (malheureux?) du mot opéré par Frege — "Bedeutung"veut usuellement dire "signification" —, que le référent étant en lui-même dénué de sens, la Bedeutung en question n'est pas, elle non plus, un élément de sens dans la distinction frégéenne que tout le monde connaît, entre le signe, le sens et le référent.
La question du sens étant résolue par Frege en ces deux formules:
"le sens est donné à quiconque connaît suffisamment la langue..."
"le sens est le mode de désignation de l'objet — entendre par là, la façon particulière de le nommer (cf. les expressions "étoile du matin" et "étoile du soir", divergeant par leur sens, mais désignant un même référent: vénus).

Mais il y a là une certaine gêne qui ne laisse pas de se faire ressentir,  à partir du moment où l'on considère le référent, donc la Bedeutung, non plus du point de vue d'une "mise à plat" horizontale, pour ainsi dire, où chaque élément est statique et reste en place, mais à partir de celui ou ils sont ramassés et considérés à partir de la langue, de l'intérieur de celle-ci, dans un acte d'élocution particulier.
Le référent de l'expression "contenu en elle" devient alors précisément le garant de la possibilité d'établir un lien entre elle et quoi que ce soit d'extérieur, ce qui manifestement constitue le cœur de tout réquisit sémantique.
Comment donc s'arranger avec cette Bedeutung bivoque, qui d'un côté désigne l'entité extérieure objectale objet de la désignation, et donc dénuée de sens, et de l'autre est ce qui, représentant cette entité dans l'expression, établit le lien de celle-ci avec lui?

Est-ce que pour Frege la décomposition du mot en Sinn et Bedeutung n'est-elle pas une distinction particulière au sein d'une unité de sens plus large, subsumant les deux premières, telle est précisément ma question?

Edit: j'ai commis une petite erreur, le sens étant défini par Frege comme "le mode de donation de l'objet"; et non "désignation"...

Je vais tenter de te répondre, quoique je ne connaisse rien à Frege.
 
Peut-être qu'il faudrait se demander si le référent ("l'entité extérieure objectale" ) est vraiment dénué de sens. Après tout, s'il n'a pas de sens, pourquoi ma signification/désignation irait-elle lui en donner un, sans même avoir pris la peine de se demander si la chose à laquelle je me réfère n'en aurait pas déjà ?
 
A mon avis, il faudrait creuser ce point pour se sortir de cette équivocité de la "Bedeutung".
 
On peut distinguer, avec les stoïciens le mot (parlé ou écrit) qui désigne, la chose désignée et ce qui est dit de la chose. On retrouve la distinction signe / sens / référent.  
Le mot --> le signe
Ce qui est dit --> le sens
La chose --> le référent
 
Donc s'il y a confusion entre le sens et le référent, c'est évidemment dommageable... mais cela se comprend, car l'effort de tout langage, c'est que précisément ce que je dis de la chose soit la chose même ! Si je dis : "elle est sortie il y a une heure", il faut que le sens que j'exprime par des mots soit vrai, parce que la personne à laquelle je me réfère est en effet sortie il y a une heure.
D'un côté, on veut que le sens dise la chose même ; de l'autre, le fait même de parler d'une chose fait qu'on lui applique un sens, et qu'il faut que la chose "obéisse" à ce qu'on dit d'elle.  
 
Quelle serait donc cette unité de sens plus large que tu cherches, et qui contiendrait en elle la signification et le référent ?
C'est tout simplement le signe lui-même, autrement dit généralement le mot prononcé, qui doit envelopper et la chose et ce que je dis d'elle. Le mot, chose "corporelle" (pour les stoïciens, car c'est une vibration de l'air) doit embrasser la chose (corporelle) et la signification (qui est un incorporel).  
C'est l'acte même de parler et de dire quelque chose de quelque chose qui contient à la fois le sens et le référent.  
Il y a un travail de la parole pour "travailler" les choses et pour se laisser travailler par elles afin de les accueillir. Comme le dit Hegel, c'est un esprit confus qui s'objecte une réalité qui résiste. Au contraire, l'esprit claire accueille dans son langage la chose.  
C'est l'acte de la parole, ou du langage écrit, ou du terme pensé, bref l'acte même du logos (parole / pensée) qui fait "l'unité de sens plus large" de la signification et de la chose.  
 
 
Pour gloser, je dirais que c'est un esprit confus qui voit s'opposer la signification et le référent, soit qu'il ne sache rien dire de la chose en question, soit que ses significations tournent à vide.  
Je crois que ce serait trop court de dire que les choses sont dénuées de sens, car dans ce cas, l'opération par laquelle nous leur donnons du sens apparaîtrait mystérieuse ou arbitraire (nous marquerions du sceau de notre langage les choses qui seraient comme une cire vierge pouvant recevoir notre empreinte ; mais dans ce cas, nous serions complètement indifférents aux choses).

Merci pour cette tentative, mais la question portait proprement sur la façon dont on pouvait ou devait interpréter la distinction de Frege, à savoir s'il y avait lieu de considérer la Bedeutung également comme une unité de sens, ou bien si cette fonction sémantique était totalement épuisée par la notion de Sinn.
 
Sinon, il est entendu que le "sens" dont on parle ici est strictement dévolu aux entités linguistiques, mots, expressions, signes, par leur faculté de "signifier" ce dont il sont le signe.
Et c'est dans cette relation de désignation entre la chose signifiante et la chose signifiée (le référent), que réside la propriété, pour une chose, d'être douée de sens, en l'occurrence.
Dans cette optique, et seulement dans cette optique, nous ne donnons aucunement "un sens aux choses", car cela en soi serait dénué de sens ; nous donnons du sens aux outils qui nous servent à les désigner.
 
 
Avec toute la considération que l'on doit à Hegel, je doute que l'imputation d" 'esprit confus" à Frege soit vraiment raisonnable, ni même sensée.
 
Sinon, il y a tout de même quelque chose qui me plaît dans cette préservation du non-sens de la Bedeutung référentielle: c'est comme l'insertion dans le signe, entité signifiante par excellence, de quelque chose du monde, radicalement étranger et inintelligible : c'est, au contraire de la reconnaissance de soi par soi, la rencontre possible au sein du langage même de l'altérité radicale.
Enfin, tout ça est bien sûr tout à fait étranger aux préoccupations frégéennes stricto sensu...