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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°15574363
rahsaan
Posté le 19-07-2008 à 18:11:11  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Pas de pb, j'ai tellement de trucs à lire avant. :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 19-07-2008 à 18:11:11  profilanswer
 

n°15574526
rahsaan
Posté le 19-07-2008 à 18:36:29  profilanswer
 

Tous les livres de philosophie et de littérature y aident. ;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15577237
rahsaan
Posté le 20-07-2008 à 00:56:12  profilanswer
 

Des livres pour apprendre à vivre avec les maux de l'existence, ça mène vers les stoïciens : Epictète, Marc-Aurèle, Sénèque.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15588291
leoz
Posté le 21-07-2008 à 11:42:07  profilanswer
 

Bonjour ici !
 
Je parcours ce topic depuis pas mal de temps, j'essaye de prendre le temps de lire vos longs posts et je serai intéressé de savoir (si ce n'est pas trop hors sujet) quels genre de littérature lisez-vous? Quels auteurs ou quels ouvrages?
 
Autre chose, on m'a dis beaucoup de bien de l'ouvrage de Philippe Mengue, Gilles Deleuze ou Le système du multiple. Des avis?

n°15588858
rahsaan
Posté le 21-07-2008 à 12:58:37  profilanswer
 

Je ne connais pas ce livre, désolé. [:spamafote]
Mais il vaudrait mieux dire : "le système des multiples". Par définition, il n'y a pas un seul multiple, mais des multiples, et mieux : des multiplicités (pas un loup, mais des loups, toujours en meute ; un ossuaire est une multiplicité d'os etc.)
Le concept de multiplicité a pour but de nous faire échapper à l'opposition de l'un et du multiple, l'un étant l'unité qui fait tenir ensemble le multiple, et le multiple déployant paisiblement l'un, tout en étant retenu dans de justes limites.  
La multiplicité, elle, est sauvage. Elle n'est pas "domestiquée" par l'un. Elle n'a pas de compte à rendre à une instance supérieure, transcendante. La multiplicité est du niveau "n-1" : l'immanence sans l'un, sans l'universel abstrait.  
Je ne sais pas si les multiplicités composent un système. Elles peuvent former, diraient Deleuze et Guattari, des agencements, plus ou moins viables. En tous les cas, on n'a pas à craindre de devenir fou en vivant dans les multiplicités, comme si ce "déchaînement" sauvage était synonyme de perte dans l'indifférencié, dans l'abîme, loin du territoire rassurant de l'Un... La multiplicité a sa logique propre, qui n'est pas la logique de la représentation (le multiple représente l'un, qui le précède en droit).  
 
* * *  
 
En ce qui me concerne, je lis peu de littérature. Je me concentre sur la philo, par envie et par nécessité. Je me dis que si j'arrive à piger un peu mieux la philo, j'aurai toujours le temps d'aller lire Proust ou Balzac plus tard, alors que l contraire ne me paraît pas vrai.
 
En littérature, j'ai quand même pris le temps, ces dernières années, de lire du Simenon (j'ai dû en lire une quarantaine). J'ai relu le Sous-sol de Dostoievski ; D'un château l'autre et Nord de Céline et Le neveu de Rameau de Diderot.
J'essaie d'avancer dans La joie de Bernanos. Je voudrai me lancer dans Don Quichotte, si possible en espagnol.


Message édité par rahsaan le 21-07-2008 à 13:06:50

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15588961
pascal75
Posté le 21-07-2008 à 13:15:02  profilanswer
 

leoz a écrit :

Bonjour ici !
 
Je parcours ce topic depuis pas mal de temps, j'essaye de prendre le temps de lire vos longs posts et je serai intéressé de savoir (si ce n'est pas trop hors sujet) quels genre de littérature lisez-vous? Quels auteurs ou quels ouvrages?
 
Autre chose, on m'a dis beaucoup de bien de l'ouvrage de Philippe Mengue, Gilles Deleuze ou Le système du multiple. Des avis?


Le livre de Philippe Mengue est très "explication de texte", assez didactique et suffisamment précis. mais vraiment, si tu veux commencer la lecture de Deleuze, lance-toi, lis des bouts de "Mille plateaux" par exemple, quitte ensuite à revenir au livre de Mengue :)


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°15588999
foutre de
Posté le 21-07-2008 à 13:20:30  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ton pote est britannique ?  
Un coup les prix sont en euros, un coup en livres sterling (£). :p  
Je suppose que le sigle que tu voulais employer est "€", sinon c'est plus les mêmes prix. :p
 
Ecoute, puisqu'on se voit bientôt, je vais te faire venir avec les poches pleines. :D
 
Je vais prendre :
 
Yvon Belaval - Etudes Leibniziennes - De Leibniz À Hegel, Editions Gallimard.
 
François Laruelle : lequel des trois est le meilleur selon toi ?
 
Et les 3 tomes d'histoire de l'art en Pleïade, au prix non-étudiant mais dynamique néanmoins.  
 
Paiement par chèque ou en liquide. :o
 
 


ARG vraiment désolé pas eu ton message à temps pour que ça se réalise
 
j'essaie de voir une autre voie
 
de toute façon à tout de suite


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°15589232
leoz
Posté le 21-07-2008 à 13:48:48  profilanswer
 

pascal75 a écrit :


Le livre de Philippe Mengue est très "explication de texte", assez didactique et suffisamment précis. mais vraiment, si tu veux commencer la lecture de Deleuze, lance-toi, lis des bouts de "Mille plateaux" par exemple, quitte ensuite à revenir au livre de Mengue :)


 
Ok, merci de ton avis. J'ai en fait déjà lu quelques textes de Deleuze: Proust et les signes, le Bergsonisme, la philosophie critique de Kant, Qu'est-ce que la philosophie, le Pli, les deux très beaux textes sur le cinéma et certains "chapitres" de Mille Plateaux. Ce dernier me semble souvent assez complexe mais certains concepts m'intéressent beaucoup, notamment la Ritournelle et la partie sur le lisse et le strié...
J'ai lu aussi l'ouvrage de Jean-Clet Martin, La Philosophie de Gilles Deleuze.
Si tu as des ouvrages à me conseiller sur ce philosophe je suis preneur, j'aime toujours découvrir en même temps l'œuvre d'un penseur et la critique de ces travaux par d'autres...

n°15589278
pascal75
Posté le 21-07-2008 à 13:53:24  profilanswer
 

La question du lisse et du strié c'est de Pierre Boulez. En fait Boulez parle plutôt de temps lisse et temps strié, alors que Deleuze parle d'espace, mais c'est directement repris de lui. Donc, sur ce point, je t'engage à lire "penser la musique aujourd'hui". Sur la question de la ritournelle, il me semble que Pascale Criton a écrit des choses intéressantes qui doivent être en ligne.  
Mais tu as déjà beaucoup lu Deleuze, je doute que tu apprennes grand chose dans le livre de Mengue (qui est un bon livre, mais plutôt pour les débutants).

Message cité 1 fois
Message édité par pascal75 le 21-07-2008 à 13:58:05

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°15589940
leoz
Posté le 21-07-2008 à 14:58:31  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

La question du lisse et du strié c'est de Pierre Boulez. En fait Boulez parle plutôt de temps lisse et temps strié, alors que Deleuze parle d'espace, mais c'est directement repris de lui. Donc, sur ce point, je t'engage à lire "penser la musique aujourd'hui". Sur la question de la ritournelle, il me semble que Pascale Criton a écrit des choses intéressantes qui doivent être en ligne.  
Mais tu as déjà beaucoup lu Deleuze, je doute que tu apprennes grand chose dans le livre de Mengue (qui est un bon livre, mais plutôt pour les débutants).


 
Je connais bien le livre de Boulez en fait. Je suis en licence de musicologie et jeune compositeur, ça fais pas mal de raisons de bien le connaître! ;)
Merci pour la référence de Pascale Criton, je vais aller guetter.
J'ose encore une question, auriez-vous un texte sur la philosophie de Kant à me conseiller? Je suis loin d'être un spécialiste en philosophie, donc je cherche quelque chose d'abordable sans un bagage conséquent. Merci d'avance.

mood
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Posté le 21-07-2008 à 14:58:31  profilanswer
 

n°15595364
nessca
Posté le 21-07-2008 à 22:53:54  profilanswer
 

je suis de retour, ou tout du moins un autre moi.
 
Car j'ai toujours des doutes sur le sentiment même de soi et de sa continuité dans le temps.
 
Je rappelle l'idée:
 

Citation :

Le sentiment même de soi, un "moi" qui persévéré: "La semaine prochaine je part à la mer" serait illusoire.
Ce qui caractérise notre corps (matière et organisation de cette dernière) est en partie instable, nous ne restons donc pas nous.
Nous le croyons pourtant. Cette croyance est certainement du au fait que la sélection naturelle "sélectionne" les espèces qui ont cette illusion car ce sont les seules qui ont des projets (anticiper des besoins comme manger...) et donc les seules qui se perpétuent.


 
 
 
 


Message édité par nessca le 21-07-2008 à 23:21:41
n°15596339
alcyon36
Posté le 22-07-2008 à 00:56:26  profilanswer
 

leoz a écrit :

Bonjour ici !
 
Je parcours ce topic depuis pas mal de temps, j'essaye de prendre le temps de lire vos longs posts et je serai intéressé de savoir (si ce n'est pas trop hors sujet) quels genre de littérature lisez-vous? Quels auteurs ou quels ouvrages?
 
Autre chose, on m'a dis beaucoup de bien de l'ouvrage de Philippe Mengue, Gilles Deleuze ou Le système du multiple. Des avis?


Bonjour à toi,
 en ce qui me concerne . Je trouve son style un peu lourd, et  me souviens davoir souvent ressenti une sorte de frustration...impression qu'il va trop vite ou passe les points qui sont vraiment complexes...enfin je dis ca, après c'est relatif  à mon niveau de connaissance de Deleuze (mes envies, attentes...) au moment où je l'ai lu. Me souviens toutefois qu'il m'a été util dans son résumé de Différence et répétition, et aussi sur certaines articulations entre expression et immanence qu'il développe particulièrement. Après quand on voit son "Deleuze et le problème de la démocratie", ca donne envie de pleurer...il va bcp trop vite, raconte des conneries plus grosses que lui...très decevant, même si cette question de l'articulation de l'ethique et de la politique telle qu'il la pose me semble tres interessante (c mon sujet de mémoire ;)) A sa décharge, ce livre est une sorte de livre-transition censé ouvrir sur autre chose...nouvelle conception de la pensée, de la politique et de l'éthique à partir d'une critique post-moderne de l'historicisme (dans son "La philosophie au piège de l'histoire", jai pas encore lu, je sais pas ce que ca vaut).
Sinon, je te conseille vivement "la philosophie de Deleuze " au PUF, dans lequel on trouve le très bon commentaire de Zourabichvili, "Deleuze. Une philo de l'évènement", et celui de Sauvegnargues "Deleuze. De l'animal à l'art" et de P. Marrati "Deleuze. Cinema et philosophie". De Sauvegnargues tu peux toujours aussi aller lire son "Deleuze et l'art" qui est tres clair. Après ca dépend de ce qui t'interesse chez Deleuze...pour tout ce qui concerne sa philosophie pratique, je t'invite à aller voir l'excellente thèse de G. Sibertin Blanc, et un de ces articles sur les rapportrs de Deleuze à l'histoire (j'ai plus  le nom de l'article, mais ca doit être dans un numero du "Philosophoire" )
 
je lance une hypothèse comme ca, j'y ai repensé ds le métro, il me semble que s'y on lit bien le Deleuze de Zourabichvili, en fait de nombreux developpement sur les rapports de forces, les communication entre points de vu....sont directement articulés contre les critiques trop rapides de Descombes....


Message édité par alcyon36 le 22-07-2008 à 02:43:56

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°15596800
alcyon36
Posté le 22-07-2008 à 02:22:05  profilanswer
 

Au fait Pascal, pour ta citation à propos du balais de sorcière:
en fait c'est tiré du film "l'homme de Kiev"...et c'est pour parler de Spinoza...je te laisse te référer aux premières pages de Spinoza philosophie pratique...
et encore merci!


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°15599506
pascal75
Posté le 22-07-2008 à 12:28:57  profilanswer
 

Ah voila ! très bien !


---------------
GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°15602157
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 22-07-2008 à 16:12:50  profilanswer
 

leoz a écrit :


 
Je connais bien le livre de Boulez en fait. Je suis en licence de musicologie et jeune compositeur, ça fais pas mal de raisons de bien le connaître! ;)
Merci pour la référence de Pascale Criton, je vais aller guetter.
J'ose encore une question, auriez-vous un texte sur la philosophie de Kant à me conseiller? Je suis loin d'être un spécialiste en philosophie, donc je cherche quelque chose d'abordable sans un bagage conséquent. Merci d'avance.


 
 
 
J'étais à une excellente exposition sur Paul Klee à Bruxelles au mois de mai pour laquelle Pierre boulez était le commissaire. On a pu y voir les fameuses oeuvres "'équiquéennes" comme dit Boulez où il a pu retrouver une notation picturale de musique. Je n'y ai compris goutte mais j'admire ce pont entre le dessin et la musique.  
 
J'ai aussi assisté au concert de Boulez. La musique sériale sérielle, ça se laisse écouter finalement  :lol:

Message cité 1 fois
Message édité par daniel_levrai le 23-07-2008 à 13:37:52

---------------
A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°15602854
leoz
Posté le 22-07-2008 à 16:57:53  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :


 
 
 
J'étais à une excellente exposition sur Paul Klee à Bruxelles au mois de mai pour laquelle Pierre boulez était le commissaire. On a pu y voir les fameuses oeuvres "'équiquéennes" comme dit Boulez où il a pu retrouver une notation picturale de musique. Je n'y ai compris goutte mais j'admire ce pont entre le dessin et la musique.  
 
J'ai aussi assisté au concert de Boulez. La musique sériale, ça se laisse écouter finalement  :lol:


 
Un beau livre reprenant les textes de Boulez sur Klee et des reproductions de tableaux a été (re)publié récemment :
http://image.evene.fr/img/livres/g/2070111741.jpg
Pierre Boulez
Le pays fertile : Paul Klee
Editeur : Gallimard
 
Concernant la musique sérielle stricte, sans aller trop loin dans le hors sujet, je crois qu'il ne faut jamais la voir (et c'est là un des intérêts de l'analyse à posteriori) comme autre chose qu'une transition dans l'histoire de la musique contemporaine. Garder cette notion à l'esprit permettrait certainement d'éviter des critiques faciles sur ce moment musical circonscrit qui a donné naissance à de merveilleuses productions quelques années plus tard. Ces critiques n'ont pu être recevables uniquement quand le sérialisme généralisé structurait le langage des jeunes compositeurs de l'avant-garde de Darmstadt et ce n'est plus le cas.

Message cité 1 fois
Message édité par leoz le 22-07-2008 à 16:58:10
n°15611741
foutre de
Posté le 23-07-2008 à 12:57:34  profilanswer
 

leoz a écrit :

Concernant la musique sérielle stricte, sans aller trop loin dans le hors sujet, je crois qu'il ne faut jamais la voir


oui, l'écouter c'est mieux  :)

 


Mais au fait : quand tu veux savoir qu'elle littérature on consulte, tu parles de quoi ? du dernier roman qu'on a lu ? ou bien de tout ce qu'on lit qui n'est pas de la philo ?

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 23-07-2008 à 20:08:03

---------------
« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°15628418
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 24-07-2008 à 21:28:39  profilanswer
 

Ca m'a fait penser à ce sujet, alors je tenais à vous le faire partager :
http://imgs.xkcd.com/comics/impostor.png

n°15628700
rahsaan
Posté le 24-07-2008 à 22:03:31  profilanswer
 

:lol: Pas mal.
 
Tiens, Hephaestos, je suis en train de lire Aux contraires de Jean-Marc Lévy-Leblond. Tu connais ?
L'auteur y remet en question, avec l'appui des sciences physiques et mathématiques, des oppositions notionnelles que le langage commun tient pour strictes, immuables.  
Ainsi des couples comme avant/après, vrai/faux, formel/intuitif, continu/discontinu, absolu/relatif etc. sont-ils passés au crible du langage scientifique et de sa pratique, et leur pertinence critiquée.  
C'est très clair, très pédagogique, avec des touches d'humour, jamais pesant.
 
Je vais lire aussi Plotin, la simplicité du regard, de Pierre Hadot, pour me familiariser avec cet auteur si incontournable pour comprendre Bergson et ses notions essentielles.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15629301
leoz
Posté le 24-07-2008 à 22:49:21  profilanswer
 

foutre de a écrit :


oui, l'écouter c'est mieux  :)  
 
 
Mais au fait : quand tu veux savoir qu'elle littérature on consulte, tu parles de quoi ? du dernier roman qu'on a lu ? ou bien de tout ce qu'on lit qui n'est pas de la philo ?


 
Oui je voulais connaître vos goûts en littérature non philosophique, les livres ou les auteurs qui vous ont marqué...

n°15630247
rahsaan
Posté le 25-07-2008 à 00:10:57  profilanswer
 

J'ai trouvé un article en ligne de Valdinoci, à propos de La Terre ne se meut pas, de Husserl.
http://www.la-non-philosophie.net/ [...] 0Terre.pdf
 
Cet article est tiré d'une revue qui, assez longuement, nous explique à quel point cet article est difficile à lire/radical/mystique/insurmontable/obscur/transcendantal etc. Le fait est que j'ai décroché au bout de trois pages, submergé par les termes techniques et les néologismes "néo-post-husserliens" imbitables :heink: J'ai lu la fin mais, même là, je n'ai pas bien vu où il voulait en venir.
 
...
 
Sinon, dans un tout autre genre, j'ai lu un article qui avait été signalé il y a longtemps déjà, sur les "incivilités cognitives", c'est à dire sur les pratiques, au quotidien, de violence verbale et d'attaques sournoises, qui ont lieu, de plus en plus, dans les milieux universitaires, ce "tout petit monde". L'auteur de l'article en détaille les pratiques (attaques ad hominem, campagnes de dénigrement, "omissions" malheureuses du nom d'un rival dans une publication etc.) et donne plusieurs exemples d'auteurs ne citant pas leurs sources ou ne signalant pas les travaux les ayant influencés.
Elle prend soin de dire que le développement de telles conduites n'a rien à voir avec la crise économique, le racisme, le chômage ou autres coupables tout trouvés, mais est symptomatique, en revanche, d'un relâchement des procédures de contrôle social qui, auparavant, auraient fait jeter l'opprobre sur l'auteur de tels actes.
 
...
 
J'ai feuilleté Nietzsche et l'ombre de Dieu, de Didier Frank (merci Alcyon36). A première vue, j'ai l'impression que le livre est plutôt heideggerien (thème de la technique, du nihilisme etc.) au moins dans la lettre, et certainement dans l'esprit. Je veux juste dire par là qu'on n'a pas l'air de beaucoup plaisanter dans ce livre : il y règne le plus austère esprit de sérieux.
Je me souviens d'une remarque de Slavoj Zizek dans Le Sujet qui fâche, où il dit que, finalement, que ce soit dans le premier Heidegger des analyses existentiales du Dasein ou, dans le second, celui de l'herméneutique de l'histoire de l'Etre, il y a quand même un point commun, c'est le sérieux mortel.
Il n'y a jamais le moindre humour chez Heidegger et, en général, 1) chez les phénoménologues et 2) chez ceux de confession chrétienne.  
En somme, c'est à cela qu'on reconnaît un phénoménologue de la chair et de la révélation : à son absence complète d'humour ("ils ont la nuque raide", disait Mille Plateaux des psychanalystes*). C'est cet absence d'esprit qui leur fait peut-être atteindre le savoir, mais vraiment rater la gaieté, cette gaieté qu'exigeait de nous Nietzsche dans la quête de la connaissance.
Alors que pour N. le nihilisme est une grande épreuve qui ouvre sur l'espoir inouï d'un monde sans Dieu, sans transcendance, sans ressentiment, le nihilisme des heideggeriens est une sorte de sombre catastrophe d'ordre ontologique et technique, dont on ne peut qu'obscurément se désespérer, en attendant qu'un Dieu, qui ne viendra jamais, vienne nous sauver... (en attendant, autant dire, que l'interprète heideggerien ait trouvé la quadrature du cercle herméneutique...)
 
 
*parodiant déjà la Bible : "Alors Yahvé dit à Moïse : " Dis aux Israélites : Vous êtes un peuple à la nuque raide, si je montais au milieu de toi, ne fût-ce qu'un moment, je t'exterminerais. Et maintenant, dépouille-toi de tes parures, que je sache comment te traiter", Exode 33:5)

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 25-07-2008 à 00:35:30

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15630518
foutre de
Posté le 25-07-2008 à 00:39:51  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

"néo-post-husserliens"


 
il désigne ainsi simplement les philosophes de l'altérité et de la différence, qui s'appuient en dernière instance sur l'idéalisation qu'ils déconstruisent, et par là y participent encore à plein. Ils les appellent régulièrement les "néo-philosophes"
Mais bon, je ne me fais pas d'illusions. ce que j'écris ne t'aidera pas. Valdinoci a une écriture difficile ; il a qui plus est toujours voulu extraire la pensée de la gangue de stylistique où l'ont plongée les dernières décennies : arrêter de phraser et de faire de la littérature le terme de la pensée (trop d'effets de styles, aussi bien chez Derrida que chez Deleuze à ses yeux... et c'est sûr que Husserl ne donne pas dans la séduction dans son écriture...)
 
si tu as d'autres termes qui te posent problème, n'hésite pas...


Message édité par foutre de le 25-07-2008 à 11:10:32

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°15632852
rahsaan
Posté le 25-07-2008 à 11:05:08  profilanswer
 

J'avais au contraire l'impression qu'il s'engageait à fond dans cette voie de la stylistique, en y ajoutant une technicité extrêmement déroutante.  
Faudrait que je reprenne l'article à tête reposée, peut-être que ça passera mieux la seconde fois.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15633103
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 25-07-2008 à 11:22:29  profilanswer
 

Un règlement de compte en direct :
 
http://www.lemonde.fr/archives/art [...] 627_0.html
 
http://passouline.blog.lemonde.fr/ [...] -un-aigle/
 


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A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine.
n°15633334
foutre de
Posté le 25-07-2008 à 11:37:49  profilanswer
 

je comprends ce que tu veux dire. Le bain sémantique large depuis lequel il énonce peut sembler saturé de métaphore. Cela tient en premier lieu à la pratique du glissement et de l'effondré qu'il met en place. En ce sens tu peux avoir l'impression d'une plongée dans la stylistique.

 

Mais ce que Valdinoci refuse c'est de devenir un bon écrivain, quelqu'un qui pond des pages de bravoure littéraire du genre de la première de l'Anti-oedipe ou les beautés mallarméennes de Derrida. Pour lui, la séduction du bien écrire relève du logologue typique de la philosophie (que Derrida tente de sonner mais en restant à l'intérieur du logos et en renvoyant tout le reste aux Marges Impossibles de la Philosophie... Or c'est ce reste que Laruelle ou Valdinoci se proposent d'embrasser en premier lieu, avant d'aller au logos, pour que le logos ne joue pas comme médiation entre ce que nous sommes).
Plutôt qu'à l'écriture, Valdinoci veut aller à la pensée. Pour cela il accepte de produire des livres hideux : s'épargner l'idolâtrie du texte qui a régné sur la seconde moitié du 20eme siècle. On pourrait presque dire que les textes de Valdinoci ne sont pas rédigés : pas de construction scénarisée des paragraphes, pas de syntaxe rutilante de la phrase pour produire un effet de rhétorique concertée ; sa pensée n'avance que par analyses et auto-analyses successives avec l'exigence de la rétroréférence vissée au coeur : c'est comme une dissection, on avance en tranchant un peu plus la surface offerte, parfois apparaît un organe somptueux, parfois on ne fait qu'avancer pas à pas dans les couches de tissus mêlés.


Message édité par foutre de le 25-07-2008 à 11:46:31

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°15633560
foutre de
Posté le 25-07-2008 à 11:56:19  profilanswer
 


oui ou io ui oui
 
cela n'enlève rien au fait que Bossuet puisse avoir été une saleté, en tout cas tel qu'il s'est illustré dans l'affaire Fénelon, dite "du quiétisme", à laquelle furent mêlés Madame de Maintenon, les Filles de Saint Cyr et un certains nombres de prélats intéressés dans leur ignorance crasse à juguler la vague de spiritualité qui remontait d'Espagne.


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°15654501
le vicaire
Posté le 27-07-2008 à 19:11:07  profilanswer
 

Je viens de terminer "La barbarie" de Michel Henry. Belle démonstration de ce qu'une "énergie inemployée" peut créer... ça m'a presque réconcilier avec la phénoménologie. Forte charge contre ce qui destitue la vie de ce qu'elle est, de ce qu'elle pourrait devenir, c'est-à-dire contre une vision du monde fondée sur la seule science et la technique qui est l'outil de la science. Les médias sont bien écornés tout comme l'université. Mais qu'on se rassure on a inventé le Prozac qui va avec... Et en parlant d'opium, mais je ne suis pas assez spécialiste de Henry, n'est-ce pas un livre qui en appelle à la religion ? Ou en tout cas à de nouvelles formes de "sacré" (art, éthique, religion) C'est aussi cette dernière phrase du livre qui m'intrigue : "Le monde peut-il être encore sauvé par quelques uns ?"

Message cité 1 fois
Message édité par le vicaire le 27-07-2008 à 19:12:36
n°15654683
rahsaan
Posté le 27-07-2008 à 19:38:26  profilanswer
 

Je crois que Michel Henry en veut à l'université d'avoir osé augmenter les obligations de service des professeurs !  :lol:  
 
Il se montre très dur envers Descartes, non ?
Est-ce que ce livre ne serait une sorte de modèle de technophobie "heideggerienne" ?


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15655007
le vicaire
Posté le 27-07-2008 à 20:28:30  profilanswer
 

Descartes ? non j'ai pas trouvé au contraire même. S'il appuie sur le côté science de Descartes c'est pour mieux mettre en valeur ce que Descartes a perçu. "Le génie de Descartes ce fut de pressentir que ce savoir ne se suffit pas à lui-même, qu'il en suppose un autre, d'une autre sorte." (P. 32). Il explique que la seconde Méditation a pour but de démontrer que la connaissance de l'âme est plus fondamentale que celle du corps. On charge Descartes de l'avènement d'un monde scientifique coupé de sa sensibilité. Je trouve que Henry réhabilite Descartes contre ce lieu commun. Il n'y a pas de triangle sans conscience du triangle qui est "une épreuve de soi"... "une modalité de la vie, de l'âme" (p. 34),.
Franchement quand je vois comment évolue ce métier de journaliste, ce que Henry décrit en encore bien pire aujourd'hui qu'en 1987. Il y va un peu fort en général mais si, par exemple, on crée des comités d'éthique un peu partout je crois bien que c'est parce que l'éthique n'est plus dans ce monde de la vie qui lui est pourtant directement attaché. Pour ce qui est de l'université et de la place des sciences humaines on ne peut pas dire qu'elles se portent au mieux. Combien de postes cette année au Capes et agrégation en philosophie par exemple ?

n°15655305
rahsaan
Posté le 27-07-2008 à 21:06:48  profilanswer
 

Ecoute, je serais le premier à vouloir croire qu'une disparition des concours de philo serait le symbole du règne du Nihilisme sur un monde vidé de toute pensée, et voué à l'efficacité technique...  
Mais le fait est que ce ne serait au fond qu'une protestation corporatiste. Je veux dire : peut-on sérieusement défendre l'idée que la philosophie disparaîtrait de la surface de la terre si demain il n'y avait plus de professeurs de philosophie en France ?
Je ne demanderais pas mieux que de voir davantage de postes ouverts aux concours et je sais que si on réduit ce nombre, c'est par pure et simple opération politique de réduction des coûts de fonctionnement de l'État. Ceci dit, heureusement, la philosophie, c'est à dire au moins la passion philosophique de quelques-uns, y survivra.
 
Sur les comités d'éthique, hum hum... Je ne sais pas s'ils sont là pour ramener un peu d'éthique dans notre société, ou pas plutôt pour noyer des problématiques complexes (médicales, technologiques, éthiques... humaines en somme) derrière des discours.
 
A ce sujet, je vous conseille Homo sapiens-technologicus, de Michel Puech, une vraie "somme technologique" sur la technique, ses développements contemporains, ses enjeux. http://technosapiens.free.fr/
 
L'incroyable richesse des analyses qui y sont mises en œuvre renvoie toute philosophie heideggerienne de la technique dans une sorte de lointaine préhistoire, d'âge des cavernes obscurantiste et obtus ; une époque où l'on parlait encore du télégraphe, des automobiles ou des barrages hydrauliques comme fin du fin technologique... et pas des logiciels open source, des partages de torrent, des projets collaboratifs à la Wikipedia (pour ne parler que des développements récents de l'informatique).  
 
Par ailleurs, la structure même de ce livre est inspirée de Heidegger  :  
- Constat d'un désarroi de l'homme contemporain, appelé Homo-sapiens-technologicus, qui, faute de disposer d'une sagesse contemporaine sur la technique, se trouve désemparé par cette dernière, dont il ne sait pas pleinement tirer partie (Dasein inauthentique) ; aujourd'hui, nous avons besoin d'une sagesse, donc d'une connaissance, de ce qu'est la technologie.
- Description de ce qu'est la technologie aujourd'hui, de ses progrès, de ses applications, de ses promesses et de son sens. Il faut penser une interaction à trois acteurs : l'homme / la nature / la technique.  
- Rejet de faux problèmes et critique des discours inconsistants sur la technique.
- Projet de retrouver un "soi consistant", une sagesse pour notre temps, une sagesse d'hommes résolus (de Dasein authentique, dirait Heidegger) qui nous permette d'échapper aux cadres désuets des institutions, politiques et éducatives en particulier : celles-ci sont lourdes, écrasantes, "contre-productrices" : ce n'est qu'en se passant d'elles qu'on pourra redonner un véritable sens à l'action. Ce dont nous souffrons, c'est de flux de discours inconsistants, désuets par rapport au monde contemporain. Par exemple, les développements de la technologie de l'information permettent de sortir de la relation verticale enseignant / enseigné, et de se constituer sa culture propre, consistante.  
Cette dernière partie s'appuie plus particulièrement sur les écrits de Thoreau (vivre comme un sauvage en profitant de la technologie moderne) ou Gandhi (savoir restreindre ses besoins, ne pas être dépendant de ses désirs, se montrer résolu dans l'action), pour dégager une sagesse contemporaine.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 28-07-2008 à 01:04:32

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n°15657541
Nelyot Tch​agui
Posté le 28-07-2008 à 01:42:39  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

Voilà une petite étude, qui à la suite du post de Neojousous reprend la question du Nietzsche de Wotling...enfin pour ceux qui le liront en entier jetais sous spliff quand je l'ai composé, donc si c'est du grand n'importe quoi, c'est normal... enjoy
 
L’importance de l’œuvre de Nietzsche, l’influence grandissante de sa pensée tout le long du siècle précédent, en font un auteur incontournable. Mais si son œuvre de « métaphysicien » a su toucher nos contemporains, la réception de sa pensée politique semble poser beaucoup plus de problèmes. On pense évidement à l’odieuse récupération opérée par le régime national-socialiste, réduisant sa pensée à un pensum pour idéologue.
Pourtant, la vrai difficulté des considérations politiques de Nietzsche ne tiennent pas tant à la « mystification » nazie, mais bien plutôt, au cheminement même de sa problématique et de son Versuch ; Nietzsche ne veut certainement pas se cantonner à la « petite » politique des Etats, des partis… n’hésitant pas à jeter l’opprobre sur tous les mouvements, que ce soit le libéralisme, les anarchistes, socialistes, révolutionnaires, sans même parler des réactionnaires. La problématique qui fonde son projet de « grande politique », ne tourne pas autour de l’Etat et de la société ; le projet politique de Nietzsche s’inscrit dans une volonté d’ennoblissement de l’homme, réduisant ainsi l’Etat à un simple instrument : [...]


 
 
Merci à toi pour cette brillante étude, j'ai passé pas mal de temps à la lire et à ruminer dessus.
Je n'ai lu pour l'instant qu'une partie de l'œuvre de Nietzsche (Ainsi Parlait ..., Par delà bien et mal, et surtout La Généalogie de la morale).  
Pourrais tu développer ta compréhension du projet politique de Nietzsche.  
Tu expliques que N. critique l'égalitarisme en considérant que l'inégalité de droits est nécessaire à l'avènement du surhumain, et défend, par exemple, le système des castes des sociétés indiennes. Pour simplifier, N défendrait le projet de voir une immense "caste" des faibles au service d'une caste réduite des élites à vocation à ennoblir l'homme. Je n'arrive pas à savoir, dans ce projet politique, les critères sur lesquels Nietzsche s'appuierait pour diviser la société dans laquelle il vit, c'est-à-dire une société où la chrétienté a depuis longtemps imposé les valeurs égalitaires - comment séparer les élites des nouveaux intouchables, les forts des faibles? -. Et  surtout, sur quels liens se maintiendraient les divisions au fil des générations? Liens du sang? Race? Intelligence?  
En fait, je ne suis pas sûr qu'on puisse parler d'un véritable "projet politique" Nietzschéen, mais je serais intéressé d'entendre vos compréhensions respectives.
 

n°15658329
alcyon36
Posté le 28-07-2008 à 04:29:05  profilanswer
 

bonjour à toi,
je te remercie pour le compliment, mais franchement je me sens embarassé...je préfère quand l'Antéchrist se contente de me renvoiyer à mes études...le début de ton post me fait frémir d'angoisse;)
alors je vais te repondre en deux points: bon déjà, va plutot ruminer et passer du temps sur les textes de Nietzsche, même si tu as dejà lu, relis, et puis encore...;) après en ce qui concerne la politique de Nietzsche, je te conseille d'aller llire directement les commentateurs que j'ai pompé avec application; Wotling, Nietzsche et le problème de la civilisation. Et les articles de Y. Constantidinès : j'ai pas les bouquins sous la mains, mais ya un de ses articles dans "lectures de Nitzsches" (c un receuils de texte dirigé par Balaudé et Wotling, un autre de le dernier cahier de l'Herne sur Nietzsche, et un autre dans "Nietzsche et le temps des nihilismes" (receuil d'articles dirigé par JF, Mattéi).
 
sinon, peut etre que je nai pas bien compris Nietzsche, c'est un auteur difficil à prendre avec des pincettes, ce quee je ne fais pas, j'y vais à à coups de truelle, donc...qui veut me corrigera.
enfin, si j'ai bien compris, l'égalitarisme que ce soit la chrétienté, ou ses rejetons socialistes, marxcixtes, humanistes...se "fonde" sur le ressentiment contre toute supériorité, contre toute distance entre l'homme et l'homme...et en fait ce ressentiment contre  ce qu'il appelle la "fierté antique", est un ressentiment contre la vie même. Donc, si on veut pouvoir instaurer une organisation sociale sous forme de caste, il faut pouvoir agir sur ce probleme du ressentiment contre la vie...c'est justement tout le problème de la doctrine de l'éternel retour comme épreuve selective.
je suis dejà bien fatigué, juste encore la force, de te citer ceci, comme élément de réponse...
"Japporte la guerre. Pas entre peuples: je ne trouve pas de mots pour exprimer le mépris que m'inspire l'abominable politique d'interets des dynasties européennes, qui, de l'exaspération des egoismes et des vanités antagonistes des peuples, fait un principe, et presque un devoir. Pas entre les classes. Car nous n'avons pas de classes superieures, et par conséquent, pas d'inférieures: ceux qui dans la société d'aujourdh'ui, tiennent le dessus, sont physiologiquement condamnés, et en outre - ce qui le prouve- si appauvris dans leurs instincts, devenus si incertains, qu'ils professent sans scrupules le principe opposé d'une espèce supérieure d'homme.
J'apporte la guerre, une guerre coupant droit au milieu de tous les absurdes hasards que sont peuple, classe, race, métier, éducation, culture: une guerre comme entre montée et déclin, entre vouloir-vivre et désir de se venger de la vie, entre sincérité et sournoise dissimulation..."(FP 1888, XIV, 25 [1])


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°15658532
le vicaire
Posté le 28-07-2008 à 07:07:23  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ecoute, je serais le premier à vouloir croire qu'une disparition des concours de philo serait le symbole du règne du Nihilisme sur un monde vidé de toute pensée, et voué à l'efficacité technique...


Le problème que pose Henry est celui de l'université comme coupée de sa source qui est la vie. Il revient, selon lui, à la philosophie de mettre au jour l'humanitas, ce qu'il y a de proprement humain dans la science. Le problème de la science est qu'elle s'est prise elle-même pour objet évacuant la culture de son contenu. La culture est forme de la vie et particulièrement celle du sujet qui pense, sent, piccole, etc.  

rahsaan a écrit :

Sur les comités d'éthique, hum hum... Je ne sais pas s'ils sont là pour ramener un peu d'éthique dans notre société, ou pas plutôt pour noyer des problématiques complexes (médicales, technologiques, éthiques... humaines en somme) derrière des discours.


Ma foi pour ce qui est de mon expérience, il me semble par exemple que l'éthique et la médecine chez les Grecs sont synonymes. Je vois comment des soignants sont confrontés à des problèmes qui les dépassent largement. Le problème étant que ces gens n'ont pas d'appui théorique dans leur pratique et n'ont jamais été formés à une approche de la médecine autre que par la science et particulièrement la technique. C'est particulièrement vrai dans les soins palliatifs où face à la mort, un tuyau ne sert plus à grand chose. Un médecin m'a dit un jour qu'on ne lui avait jamais parlé de la mort dans ses études, "En fac de médecine on découpe des cadavres mais on ne meurt pas..." Quand un médecin vous demande d'abord votre carte vitale avant de vous dire bonjour on est déjà dans la barbarie. Je parle des médecins mais on devrait y ajouter beaucoup d'autres professions qui se sentent dans leur rapport à la vie largement dépassés par l'emballement de la machine (les politiques (Sarkozy qui parle de "moralisation du capitalisme", c'est très drôle), les journalistes, la plupart sont incultes et soumis au rendement, les avocats, les professeurs etc.).
La critique qu'il pose des médias me paraît tout à fait pertinente ("les faits coco ! les faits !" ). Là où je trouve qu'il innove c'est qu'il ne dit pas que la science n'est pas la vie, ni les médias. Il y a de la vie dans tout ça mais une vie qui ne s'accroît pas qui ne se féconde pas. Il prend l'exemple des médiations comme les mosaïques, l'architecture, les livres liées au sacré comme "accroissement des puissances de la vie, jusqu'à la découverte exaltée de son essence" (p. 244).

Message cité 2 fois
Message édité par le vicaire le 28-07-2008 à 11:38:47
n°15658896
nur
Posté le 28-07-2008 à 10:08:06  profilanswer
 

Nelyot Tchagui a écrit :


 
 
Merci à toi pour cette brillante étude, j'ai passé pas mal de temps à la lire et à ruminer dessus.
Je n'ai lu pour l'instant qu'une partie de l'œuvre de Nietzsche (Ainsi Parlait ..., Par delà bien et mal, et surtout La Généalogie de la morale).  
Pourrais tu développer ta compréhension du projet politique de Nietzsche.  
Tu expliques que N. critique l'égalitarisme en considérant que l'inégalité de droits est nécessaire à l'avènement du surhumain, et défend, par exemple, le système des castes des sociétés indiennes. Pour simplifier, N défendrait le projet de voir une immense "caste" des faibles au service d'une caste réduite des élites à vocation à ennoblir l'homme. Je n'arrive pas à savoir, dans ce projet politique, les critères sur lesquels Nietzsche s'appuierait pour diviser la société dans laquelle il vit, c'est-à-dire une société où la chrétienté a depuis longtemps imposé les valeurs égalitaires - comment séparer les élites des nouveaux intouchables, les forts des faibles? -. Et  surtout, sur quels liens se maintiendraient les divisions au fil des générations? Liens du sang? Race? Intelligence?  
En fait, je ne suis pas sûr qu'on puisse parler d'un véritable "projet politique" Nietzschéen, mais je serais intéressé d'entendre vos compréhensions respectives.
 


 
Moi non plus (si on me permet de donner mon avis ici).
Ce que veut Nietzsche c'est que l'on ne mette pas de batons dans les roues des forts, qu'ils ne soient pas étouffés dans l'oeuf par les faibles.
Que chacun suive sa pente naturelle.
 
 

n°15660658
rahsaan
Posté le 28-07-2008 à 13:39:27  profilanswer
 

Si vous pouvez avoir l'impression que Nietzsche n'a pas de projet politique, c'est parce qu'il ne met pas l'Etat au centre de sa politique. Il ne s'agit pas de changer la forme de l'Etat ; il ne s'agit plus de savoir quelle forme de gouvernement est la meilleure (Aristote) ni quelle forme de gouvernement est légitime (Rousseau).  
Il y a bien une projet de "grande politique" chez Rousseau, mais l'Etat n'y est qu'un instrument (au service des hommes supérieurs), pas une fin.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°15661718
alcyon36
Posté le 28-07-2008 à 15:17:22  profilanswer
 

nur a écrit :


 
Moi non plus (si on me permet de donner mon avis ici).
Ce que veut Nietzsche c'est que l'on ne mette pas de batons dans les roues des forts, qu'ils ne soient pas étouffés dans l'oeuf par les faibles.
Que chacun suive sa pente naturelle.


coucou,
bon, déjà faut prendre en compte ce que vient de dire Rashaan...Ensuite, il ne sagit pas seulement de ne pas mettere de baton ds les roues des forts... Le probleme en fait est plutot simple à formuler il me semble. Nietzsche constate que dans l'histoire, et dans differentes civilisations, il y a toujours eu emmergence d'individu "d'un type plus  élevé" que le commun; "De tels hasards heureux de reussite ont toujours été possibleset seront peut-être toujours possibles: et même des familles, des lignées, des peuples dans leur ensemble peuvent, dans certaines circonstances, representer de tels coups heureux." (AC, §4)
Donc en fait ce que cherche Nietzsche, c'est seulement de mettre en place les conditions  (organisation sociale, gestion des mariages, naissances, nourriture, climat...) pour que de telles reussites, ne soit plus le fait du seul hasard.  
Ensuite, je comprends pas vraiment le sens de ta derniere phrase, car s'il sagit de laisser chacun suivre "pente naturelle", la pente naturelle des faibles c'est bien de séparer les forts de ce qu'ils peuvent....donc faudra bien proteger les forts contre les faibles...
Et sinon, pour savoir, c'est quoi selon toi un véritable projet politique?

Message cité 1 fois
Message édité par alcyon36 le 28-07-2008 à 15:19:51

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°15661813
nur
Posté le 28-07-2008 à 15:25:16  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :


coucou,
bon, déjà faut prendre en compte ce que vient de dire Rashaan...Ensuite, il ne sagit pas seulement de ne pas mettere de baton ds les roues des forts... Le probleme en fait est plutot simple à formuler il me semble. Nietzsche constate que dans l'histoire, et dans differentes civilisations, il y a toujours eu emmergence d'individu "d'un type plus  élevé" que le commun; "De tels hasards heureux de reussite ont toujours été possibleset seront peut-être toujours possibles: et même des familles, des lignées, des peuples dans leur ensemble peuvent, dans certaines circonstances, representer de tels coups heureux." (AC, §4)
Donc en fait ce que cherche Nietzsche, c'est seulement de mettre en place les conditions  (organisation sociale, gestion des mariages, naissances, nourriture, climat...) pour que de telles reussites, ne soit plus le fait du seul hasard.  
Ensuite, je comprends pas vraiment le sens de ta derniere phrase, car s'il sagit de laisser chacun suivre "pente naturelle", la pente naturelle des faibles c'est bien de séparer les forts de ce qu'ils peuvent....


 
Oui, nourriture, climat, distractions, il parle de ça effectivement mais je vois pas ou dans son oeuvre "il cherche a mettre en place".
 
Pour le reste, oui tu n'as pas tort je trouve, les faibles cherchent a venir a bout des forts, a les diminuer, c'est naturel .
C'est pour ça que Nietzche préconise le renversement de toutes les valeurs (notamment chrétiennes) pour remèdier  à cette morale du troupeau.
En fait, par suivre sa pente naturelle, je voulais dire que le faible cesse de se prendre pour un fort et que le fort, lui, s'affirme.
 
Mais je crois que l'on peut dire que c'est utopique dans la mesure ou un faible qui cesserait de se prendre pour un fort (ou de faire croire que), un faible qui assumerait ses faiblesses, ne serait plus un faible; d'un autre coté un fort qui se proclamerait haut et fort comme tel ne serait plus un fort.
 
 


Message édité par nur le 28-07-2008 à 15:47:53
n°15662078
alcyon36
Posté le 28-07-2008 à 15:46:28  profilanswer
 

bon, si tu veux, il ne "met pas en place", mais il compare des modèles d'organisation, montrent ce qu'ils visent et donc les évalue...ensuite le sens de l'évaluation te permet de saisir ce qu'il préconnise...
en fait, je comprends pas vraiment ce que tu cherches, qu'est ce qui te gêne dans cette expression "mettre en place"?


---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°15662117
nur
Posté le 28-07-2008 à 15:49:24  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

bon, si tu veux, il ne "met pas en place", mais il compare des modèles d'organisation, montrent ce qu'ils visent et donc les évalue...ensuite le sens de l'évaluation te permet de saisir ce qu'il préconnise...
en fait, je comprends pas vraiment ce que tu cherches, qu'est ce qui te gêne dans cette expression "mettre en place"?


 
Mettre en place c'est organiser, planifier, prendre en main.
 
 
[j'ai fait un petit edit a mon post précédent]

n°15662269
alcyon36
Posté le 28-07-2008 à 15:59:50  profilanswer
 

lol, je sais ce que veut dire "mettre en place"...ce que je veux comprendre c'est pourquoi ca te gene que jemploie cette expression en ce qui concerne Nietzsche....
quand tu me dis: "il parle de ça effectivement mais je vois pas ou dans son oeuvre il cherche a mettre en place", en fait je comprends pas quel type de texte tu recherches? qu'est ce que selon toi, on est censé lire dans un texte qui "met en place"? (désolé je suis assez lent à la detente...)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°15662496
nur
Posté le 28-07-2008 à 16:19:14  profilanswer
 

Disons qu'il n'a pas de systeme, ce n'est pas un philosophe politique, lui son truc c'est la morale (un peu comme Socrate)

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