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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
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10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°13660691
rahsaan
Posté le 02-01-2008 à 16:44:47  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

hephaestos a écrit :

Est-ce qu'on peut aider quelqu'un sans le rendre plus fort ? (je veux dire, si on fait ça, est-ce qu'effectivement on l'a aidé ?)


 
Pas vraiment en effet, puisqu'une aide ponctuelle en appelle d'autres, et donc une dépendance accrue de la personne aidée. Puisque pour aider quelqu'un, il faut bien exercer un certain pouvoir sur lui (ne serait-ce qu'en lui donnant des conseils), tout le temps se faire aider, c'est demander l'autorité des autres : ce qui s'oppose à l'autonomie, justement.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
mood
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Posté le 02-01-2008 à 16:44:47  profilanswer
 

n°13661159
alcyon36
Posté le 02-01-2008 à 17:43:32  profilanswer
 

J'y connais vraiment pas grand chose en philo analytique, je suis de tradition "continentale", donc même si je suis instinctivement plutot enclin à suivre ta critique, je prefere pour le moment suspendre mon jugement...;) Mais serieusement, que peut signifier ce "tatillon" quand il qualifie une critique ou tout du moin une posture critique? Je veux bien qu'on aime pas la philo analytique, perso m'en fou. Mais qu'une critique soit tatillonne ce me semble la moindre des exigences. Après, il n'est pas question de se laisser prendre...la fait qu'une critique soit tatillonne ne préjuge en rien de son effet sur la tenue-sur-soi d'un systeme. Donc, en effet, la vrai question, c'est bien de savoir ce qu'il en coûte au syste en question.
 
la remarque ne Blondel semble pertinente (bien qu'il faudrait y reflechir, je connais cette critique mais je ne sais pas comment il la presente dans le detail...sachant qu'il est sans doute l'un de ceux qui ont vraiment travaillé sur la question de l'ecriture et de la lecture chez Nietzsche, sur la philologie , etc....le fait que cette distinction soit un hapax suffit il à la disqualifier...ft voir) Donc sans doute on peut reprocher à Deleuze de l'avoir generaliséé afin d'appuyer sa lecture "ethique" de la pensee de Nietzsche...car c'est bien à ca ca qu'elle sert.
 
Dans le même sens, il est vrai que que Descombes semble reduire la pensée de Deleuzeà cette seule etude de Nietzsche (il fait bien une ptite lecture, vraiment super vite-fait de DR, mais rien de poussé). Mais il n'empeche, le propos de Descombes n'est pas celui de Blondel, il ne s'agit pas en l'espece de montrer la faiblesse de son etude par rapport à la "vérité" du texte de Nietzsche, mais bien de chercher à comprendre ce que DELEUZE nous raconte à l'occasion de Nietzsche. Aussi, qu'on veuille disqualifier le propos de Deleuze sur Nietzsche dans cette etude car elle se fonde sur un hapax, why not?, mais, et surtout quand il s'agit du Deleuze "historien de la philo", cette disqualification ne semble pas suffisante pour ne pas prendre cette etude de Deleuze au serieux.
 
Donc on arrive enfin, desole pour ces preludes un chouya trop longs, au coeur du probleme. Même si en effet, il est idiot de vouloir reduire la pensée de Deleuze à cette seule etude (de "jeunesse" qui plus est) sur Nietzsche comme semble le faire Descombes, Il ne faut pas non plus, dans un mouvement compulsif de rejet ne pas vouloir prendre en compte la portée d'une telle critique. Je veux dire, certes la pensee de Deleuze est riche et qu'elle a "subit" de nombreuses evolutions...mais dans cette etude sur Nietzsche et justement sur cette question de la distinction actif/reactif c'est bien un des premiers fondements de la pensée ethique de Deleuze, recherche d'un critere immanent de discrimination nqui constitue justement la difference entre la morale et l'ethique aux yeux de Deleuze.Alors biensur, l'ethique de Deleuze ne passe pas que par ce "Nietzche et la philo", faudrait voir l'intercession des stoiciens, de spinoza etc.... mais de toute facon, ce que raconte Deleuze dans ce Nietzsche ne me semble pas si marginal que ca dans son cheminement propre de pensée.
Donc je t'accorde que cette distinction actif/reactif n'est pas le centre de la pensee de Deleuze, mais elle ne me semble pas non plus totelement marginale, aussi il me semble qu'il nous faut prendre, un temps du moin, la critique de Descombes au serieux...car comme tu le sais mieux que moi, il s'agit bien de faire preuve d'esprit critique et non pas d'esprit de critique.
je m'en vais resumer la position de Descombes afin de pouvoir la discuter plus serieusement...enfin pour ceux qui veulent;)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°13661182
alcyon36
Posté le 02-01-2008 à 17:45:18  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
Pas vraiment en effet, puisqu'une aide ponctuelle en appelle d'autres, et donc une dépendance accrue de la personne aidée. Puisque pour aider quelqu'un, il faut bien exercer un certain pouvoir sur lui (ne serait-ce qu'en lui donnant des conseils), tout le temps se faire aider, c'est demander l'autorité des autres : ce qui s'oppose à l'autonomie, justement.


tout a fait...ca reprend le probleme devenu classique entre le don impossible et la dette....(Nietzsche, Derrida....)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°13663454
rahsaan
Posté le 02-01-2008 à 21:23:23  profilanswer
 

Oui, tu rappelles de façon intéressante la portée de la distinction actif/réactif chez Deleuze. Il y a derrière un enjeu éthique (distinction immanente des modes d'affirmation) et aussi pédagogique d'ailleurs (éduquer, ce n'est pas transmettre un contenu de savoir ni dresser, mais c'est rendre les forces actives, combattre lce qui n'est que réactif. Ne plus pouvoir dire, par ex. : "Mallarmé, c'est compliqué, c'est abstrait" mais en arriver au point où on comprend un peu ce que Mallarmé a vraiment tenté).
La distinction deleuzienne peut sembler dualiste (actif VS réactif), or Nietzsche a toujours voulu combattre la pensée dualiste ; cependant, comme le but de Deleuze c'est de savoir comment rendre actives les forces réactives, cela diminue largement un tel dualisme, puisque la nature même des forces n'est pas donnée sub specie aeternitatis.
 
On retrouve un peu chez D. un tel dualisme, avec la fameuse opposition de l'Anti-Oedipe entre le pôle "schizo-révolutionnaire" du désir et son pôle "fasciste-paranoïaque".
Peut-être qu'en mai 68 et après, soit on était révolutionnaire, soit on était un facho, mais enfin, on peut trouver cette opposition un peu sommaire. En revanche, avec Mille Plateaux, la conceptualisation s'affine grandement : étant donné un système, un ensemble, il se définit par ses lignes de fuite, qui sont comme des lignes de vie, mais qui peuvent aussi se transformer en ligne de mort. Si bien qu'il ne suffit pas d'une ligne de fuite pour nous sauver, elles ne sont pas toutes bonnes à prendre.  
 
J'ai l'impression que Descombes tord suffisamment le texte de Deleuze pour n'avoir pas à affronter les enjeux du texte même, mais pour les critiquer au nom d'une logique formaliste, qui n'est jamais qu'une sorte de bon sens campé sur ses certitudes... J'ai eu ainsi l'impression que tout le livre est en plein dans l'esprit de critique.  


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°13664821
crackingod​01
Posté le 02-01-2008 à 23:27:40  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
Justement non. C'est ce que Rousseau a critiqué en s'attaquant à l'idée de "droit du plus fort". Aucun pouvoir, si tyrannique qu'il soit, ne peut fonder le droit sur la force pure et simple. Car ce droit changerait s'il arrivait quelqu'un de plus fort. C'est fondé le droit sur le fait, et c'est illégitime.  
 
Et c'est ce que La Boétie a montré de façon exemplaire dans son Discours de la servitude volontaire : le tyran ne règne pas par imposition de la force brute, mais toujours aussi avec l'approbation tacite de ceux qui se soumettent, et organisent d'eux-mêmes la perpétuation de leur soumission. C'est très exactement la position de l'esclave au sens de Hegel : celui qui préfère la vie à sa liberté, qui, refusant d'affronter la mort (le tragique) en reste au niveau de la vie biologique, et donc se soumet et perd ainsi sa liberté.  
 
On peut donc à la limite inverser ce que tu dis et affirmer : "Si on annule un effet de force/faiblesse, un autre va se mettre à la place : par exemple la force physique et en dernier lieu la position hiérarchique."
 


Je parlais plutot du rapport entre fort et faible au sein d'une population plutot que vis a vis de l'etat. Example si l'on peut considerer que deux employee d'une meme administration gagnent la meme chose et que donc l'un n'est pas plus fort que l'autre sous cet aspect la, si l'un d'entre eux a un certain pouvoir, c'est la qu'il va montrer sa force et sa faiblesse par rapport a l'autre.
Sinon les deux exemples que j'ai mis, je n'est pas vraiment fait attention a l'ordre, (notamment avec mon "en dernier lieu", qui n'avait pas lieu d'etre), mais ta remarque est legitime!

n°13665463
Scissorhan​ds
Posté le 03-01-2008 à 00:49:37  profilanswer
 

Bonsoir [:simchevelu]
 
Je suis en première. Je n'ai donc jamais reçu de cours de philo, mais c'est plus fort que moi, je m'y intéresse. D'ailleurs, avant, je lisais beaucoup, de n'importe quel style de livre. Depuis mon premier livre "philosophique", je ne lis plus si souvent qu'avant, mais je ne lis que ça. Bref... Je disais donc : Comme je ne savais pas trop où aller, j'ai lu un peu ce topic (en diagonale, on va dire), errant de titres d'essais en titres de pamphlet, et de titres de pamphlet en titres d'analyse de cas. Après avoir entamé "Par delà bien et mal" de Nietzsch, qui est intensément gravé dans ma mémoire comme ma "première fois" philosophique, j'ai parcouru en vitesse du Descartes, avec ses Méditations Métaphyiques, et puis d'autres encore...

Malheureusement, j'ai l'impression de ne pas vraiment "saisir" entièrement ces livres. Ce n'est pas la motivation qui manque pourtant. Le manque d'expérience, sûrement.
J'aimerai quelques conseils sur ce que je dois faire désormais. Attendre la terminale ? Je n'imagine même pas que vous y pensiez, car comme disait Epicure, enfin je crois, il n'y a pas d'âge pour commencer la philosophie.
Des livres généralistes ? Genre "La philosophie pour les nuls" ? Hum...  :cry:  
Peut-être devrai-je "creuser" ce qui m'intéresse en ce moment. Je suis troublé par le Déterminisme. Vous avez sûrement de quoi me combler.
 
Merci d'avance !

n°13665575
crackingod​01
Posté le 03-01-2008 à 01:05:17  profilanswer
 

Scissorhands a écrit :

Bonsoir [:simchevelu]
 
Je suis en première. Je n'ai donc jamais reçu de cours de philo, mais c'est plus fort que moi, je m'y intéresse. D'ailleurs, avant, je lisais beaucoup, de n'importe quel style de livre. Depuis mon premier livre "philosophique", je ne lis plus si souvent qu'avant, mais je ne lis que ça. Bref... Je disais donc : Comme je ne savais pas trop où aller, j'ai lu un peu ce topic (en diagonale, on va dire), errant de titres d'essais en titres de pamphlet, et de titres de pamphlet en titres d'analyse de cas. Après avoir entamé "Par delà bien et mal" de Nietzsch, qui est intensément gravé dans ma mémoire comme ma "première fois" philosophique, j'ai parcouru en vitesse du Descartes, avec ses Méditations Métaphyiques, et puis d'autres encore...

Malheureusement, j'ai l'impression de ne pas vraiment "saisir" entièrement ces livres. Ce n'est pas la motivation qui manque pourtant. Le manque d'expérience, sûrement.
J'aimerai quelques conseils sur ce que je dois faire désormais. Attendre la terminale ? Je n'imagine même pas que vous y pensiez, car comme disait Epicure, enfin je crois, il n'y a pas d'âge pour commencer la philosophie.
Des livres généralistes ? Genre "La philosophie pour les nuls" ? Hum...  :cry:  
Peut-être devrai-je "creuser" ce qui m'intéresse en ce moment. Je suis troublé par le Déterminisme. Vous avez sûrement de quoi me combler.
 
Merci d'avance !


 
Bonsoir a toi!
En effet je pense aussi qu'il n'y a pas d'age pour commencer. Par contre commencer par Nietzsche ou Descartes est peut-etre un peu difficile si tu n'a aucune base.
Je ne suis en aucun cas un expert en philosophie, mais j'ai l'habitude de conseiller 2 livres pour commencer, et du meme auteur:
"Les problemes de la philosophie" de Bertrand Russell (une introduction tres breve mais passionante, un des livres qui m'a donner envie de faire de la philo et que je feuillete de temps a autres)
 
et "History of Western Philosophy" toujours de Russell. Je ne suis pas sur si celui-ci a ete traduit en francais, mais c'est une histoire tres bien ecrite et tres prenante de la philosophie, qui commence en Grece antique et finit au milieu du 20eme siecle. Ca ce laisse lire tout seul et ca te donne une base de connaissance sur les grands philosophes de l'histoire.
 
Enfin, un livre que j'ai lu il n'y a pas tres longtemps par curiosite et que je conseillerai a quelqu'un qui veut s'initer a la philosophie: "elements de philosophie" d'Alain. Ici pas beaucoup de references a d'autres philosophe mais la presentation d'une facon de penser qui fait vraiment comprendre ce qu'est la philosophie.

n°13666260
alcyon36
Posté le 03-01-2008 à 04:18:09  profilanswer
 

desole, pour le moment j'ai la flemme de resumer l'argument de Descombes, je le ferai des que possible....

rahsaan a écrit :

Oui, tu rappelles de façon intéressante la portée de la distinction actif/réactif chez Deleuze. Il y a derrière un enjeu éthique (distinction immanente des modes d'affirmation) et aussi pédagogique d'ailleurs (éduquer, ce n'est pas transmettre un contenu de savoir ni dresser, mais c'est rendre les forces actives, combattre lce qui n'est que réactif. Ne plus pouvoir dire, par ex. : "Mallarmé, c'est compliqué, c'est abstrait" mais en arriver au point où on comprend un peu ce que Mallarmé a vraiment tenté).
La distinction deleuzienne peut sembler dualiste (actif VS réactif), or Nietzsche a toujours voulu combattre la pensée dualiste ; cependant, comme le but de Deleuze c'est de savoir comment rendre actives les forces réactives, cela diminue largement un tel dualisme, puisque la nature même des forces n'est pas donnée sub specie aeternitatis.
 
On retrouve un peu chez D. un tel dualisme, avec la fameuse opposition de l'Anti-Oedipe entre le pôle "schizo-révolutionnaire" du désir et son pôle "fasciste-paranoïaque".
Peut-être qu'en mai 68 et après, soit on était révolutionnaire, soit on était un facho, mais enfin, on peut trouver cette opposition un peu sommaire. En revanche, avec Mille Plateaux, la conceptualisation s'affine grandement : étant donné un système, un ensemble, il se définit par ses lignes de fuite, qui sont comme des lignes de vie, mais qui peuvent aussi se transformer en ligne de mort. Si bien qu'il ne suffit pas d'une ligne de fuite pour nous sauver, elles ne sont pas toutes bonnes à prendre.  
 
J'ai l'impression que Descombes tord suffisamment le texte de Deleuze pour n'avoir pas à affronter les enjeux du texte même, mais pour les critiquer au nom d'une logique formaliste, qui n'est jamais qu'une sorte de bon sens campé sur ses certitudes... J'ai eu ainsi l'impression que tout le livre est en plein dans l'esprit de critique.  


Tout à fait d'accord...et on retrouve même ce "dualisme" chez Spinoza entre la tristesse et la joie, entre ce qui augmente ta puissance et ce qui te la diminue, etc....
tu as bien raison de souligner cette difference entre l'AO et Mille Plateaux, en effet le passage de la schizo-analyse à la micro-politique, du thème des machines desirantes à celui des agencements et des machines abstraites....dans MP, il n'y a pas d'un côté les bonnes lignes de fuite et les vilaines lignes segmentaires; chaque type de ligne recèle ses dangers propres...Bien que, comme toujours fidele à Spinoza, quand la ligne de fuite tourne en ligne de mort, c'est bien une mort qui vient du dehors, qui est exterieur à la ligne de fuite comme processus....enfin tout ca est une question d'experimentation, de dosage et de grande prudence;)
en fait, je viens de me rendre compte que je ne comprends pas le propos de l'AO. D et G montre que ce qui caracterise le capitalisme par rapport aux sociétés anterieures, c'est que c'est une societe qui repose sur la rencontre de flux décodés et deterritorialisés. Donc on se dit, c cool, dans les societes anterieures, tout etait reglé, codé...Bon et là D et G nous balance, ouai mais les mecs faites gaffe, certes la societe capitaliste repose sur des flux decodés, mais le socius capitaliste, le corps immanent de l'argent, les axiomatise de l'autre main, et en fait c'est une societe bien plus repressive au niveau de la production desirante...
Ce qui me gene, c'est cette idée de revolution, D et G laissse entendre qu'une société reposant sur des flux entirement decodés serait possible ou viable...en gros une societe sans socius inscripteur est elle possible? Si D et G le pensent et si c'est ce qu'ils visent, alors je suis decu, car D revient sur sa distinction entre le devenir et l'histoire, entre l'evenement et son effectuation (theme degagé dans LS), theme que l'on retrouve dans MP sur la question du devenir revolutionnaire.... Si une telle societe n'est pas possible, alors je ne vois pas ce que D et G peuvent reprocher à la machine sociale capitaliste, car reposant sur la loi de la tendance contrariée, une telle societé même si elle a tjrs une limite (en l'espece la production schizophrenique) tendra de plus en plus à se decoder et deterritorialiser, donc poussera toujours plus loin cette limite...donc si le socius est un element repressif et necessaire, je ne vois pas sur quoi repose leur critique...autant dire à la churchil, que la societe capitaliste est la moins mauvaise societe....(enfin voilà une ptite divagation;))
Sinon pr Descombes je veux bien t'accorder qu'il tombe ds l'esprit de critique, en plus pis il avance masqué (comme le sage me diront certains)...mais raison de plus d'être prudent à notre tour. J'ai pas encore relu son passage sur le Nietzsche de Deleuze, mais je pense qu'il n'est pas tant à l'ouest que ca, enfin on verra ca une autre fois....
 

Citation :

Et c'est ce que La Boétie a montré de façon exemplaire dans son Discours de la servitude volontaire : le tyran ne règne pas par imposition de la force brute, mais toujours aussi avec l'approbation tacite de ceux qui se soumettent, et organisent d'eux-mêmes la perpétuation de leur soumission. C'est très exactement la position de l'esclave au sens de Hegel : celui qui préfère la vie à sa liberté, qui, refusant d'affronter la mort (le tragique) en reste au niveau de la vie biologique, et donc se soumet et perd ainsi sa liberté.


 
Justement pas malheureux! ;)
on ne peut pas reduire le propos de la Boetie, en ce qui concerne l'explication du "consentement" à la domination, à la dialectique du maitre et de l'esclave telle que nous la propose Hegel dans la "phenomenologie de l'esprit", à savoir comme un combat originaire ds lequel l'esclave est celui qui ayant peur de la mort ne se depasse pas et prefere abandonner sa liberté au maitre victorieu qui a su depasser sa peur de la mort...
 

Citation :

[...] tout ce dégat, ce malheur, ceste ruine vous vient, dit-il au peuple, non pas des ennemis, mais certes oui bien de l'ennemy, et de celui que vous faites si grand qu'il est, pour lequel vous alles si courageusement a la guerre, pour la grandeur duquel vous ne refuses point de presenter à la mort vos personnes."


 

Citation :

Quel monstre de vice est cecy qui ne merite pas ancore le tiltre de couardise?


 
Donc dans le discours, et c'est justement ce qui en fait son originalité, la question de la servitude et de son consentement n'est pas le fait de la peur, de la lâcheté etc.... ce n'est pas la lacheté qui fait la servitude, ni le courage la liberté....
Il existe une excellente etude de Lefort dans l'edition "Du Discours" dans "la petite bibliotheque payot".
 
 
 


Message édité par alcyon36 le 03-01-2008 à 04:51:19

---------------
"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°13667348
rahsaan
Posté le 03-01-2008 à 11:30:59  profilanswer
 


 
 
Tu peux tout simplement prendre un manuel de philo pour Terminales. Comme ça, tu pourras lire plein de textes d'auteurs différents, et tu pourras voir ce qui te plait. ;)
 
>Alcyon36 : oui, tu as raison de souligner ce point. J'avais oublié à quel point c'est essentiel chez la Boétie, l'idée de cette chose indéfinissable, inquiétante, qui fait se soumettre l'homme. C'est une part d'irrationnel pur, sur lequel le discours ne sait mettre aucun mot.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 03-01-2008 à 12:56:35

---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°13669841
le vicaire
Posté le 03-01-2008 à 16:06:18  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


 
 
Tu peux tout simplement prendre un manuel de philo pour Terminales. Comme ça, tu pourras lire plein de textes d'auteurs différents, et tu pourras voir ce qui te plait. ;)
 
>Alcyon36 : oui, tu as raison de souligner ce point. J'avais oublié à quel point c'est essentiel chez la Boétie, l'idée de cette chose indéfinissable, inquiétante, qui fait se soumettre l'homme. C'est une part d'irrationnel pur, sur lequel le discours ne sait mettre aucun mot.


 
Cher Rahsaan vous me paraissez bien pessimiste :D  ;)

mood
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Posté le 03-01-2008 à 16:06:18  profilanswer
 

n°13671258
rahsaan
Posté le 03-01-2008 à 18:33:35  profilanswer
 

Ah, c'est le propos de la Boétie. :o Le désir de soumission est indéfinissable, c'est bien l'un des problèmes qu'il traite. L'homme devrait se soulever contre le tyran, ne pas même accepter sa prise de pouvoir, mais voilà il se soumet...  
C'est un propos assez pessimiste, oui.  
 
Mais l'autre versant du propos, c'est que le tyran (comme disait Mao du capitalisme) est un "tigre de papier". :o Autrement dit, son pouvoir peut s'effondrer du jour au lendemain, comme une statue qu'on déboulonne. Il  suffit que le peuple refuse la tyrannie et elle s'écroule. Le jour où le peuple ne veut plus suivre, ne veut plus se soumettre, la servitude prend fin.  
Cette servitude est en quelque sorte l'envers sombre de la liberté. La Boétie insiste peut-être en creux sur le volontarisme de la liberté. Et c'est d'ailleurs intéressant que la Boétie, éduqué dans les humanités gréco-latines, rapproche autant le désir et la volonté, ce qui est assurément anti-grec, puisque toute l'éducation hellène et romaine consiste justement à faire dominer le principe rationnel de l'âme (platonisme, stoïcisme...)
 
Bien sûr, dans la servitude, la volonté est en quelque sorte sous la servitude du désir, mais ce n'est même pas aussi clair, puisque, ainsi que le dit la citation rapportée par A36, ce n'est même pas de la "couardise" et que le peuple veut servir. Ne peut-on dire qu'à la limite, dans la servitude, le désir est sous l'emprise de la volonté ?
La volonté ne serait-elle alors qu'un mode particulier du désir ?...
 
En fait, il me semble que La Boétie reprend l'idée que le désir est soumis à la volonté, ce qui une vision rationaliste et humaniste classique, mais il montre que cela ne prouve pas que la volonté soit toujours raisonnable, ce qui est tout à fait nouveau. Il montre l'envers de la doctrine humaniste. Lorsque l'homme obéit à la partie rationnelle/éternelle de son être, il vit selon la raison, il est digne, honnête, droit...  
Oui mais : tout en continuant à obéir à cette volonté, il peut aussi non pas s'élever, mais s'abaisser plus bas qu'un animal, être ignoblement soumis à un tyran qui en fera sa chose... Et dans ce cas, il n'a même pas abdiqué sa volonté. Au contraire, il a mis sa volonté, et donc son désir, au service de sa propre servitude. La partie rationnelle, supposée la plus haute, devient ainsi la plus basse.
 
 
Je tire peut-être le texte assez loin dans l'abstraction, mais j'essaie de spécifier la nouveauté du propos de la Boétie, dans le rapport du désir et du politique.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 03-01-2008 à 18:43:39

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n°13671441
le vicaire
Posté le 03-01-2008 à 18:58:24  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ah, c'est le propos de la Boétie. :o Le désir de soumission est indéfinissable, c'est bien l'un des problèmes qu'il traite. L'homme devrait se soulever contre le tyran, ne pas même accepter sa prise de pouvoir, mais voilà il se soumet...  
C'est un propos assez pessimiste, oui.  
 
Mais l'autre versant du propos, c'est que le tyran (comme disait Mao du capitalisme) est un "tigre de papier". :o Autrement dit, son pouvoir peut s'effondrer du jour au lendemain, comme une statue qu'on déboulonne. Il  suffit que le peuple refuse la tyrannie et elle s'écroule. Le jour où le peuple ne veut plus suivre, ne veut plus se soumettre, la servitude prend fin.  
Cette servitude est en quelque sorte l'envers sombre de la liberté. La Boétie insiste peut-être en creux sur le volontarisme de la liberté. Et c'est d'ailleurs intéressant que la Boétie, éduqué dans les humanités gréco-latines, rapproche autant le désir et la volonté, ce qui est assurément anti-grec, puisque toute l'éducation hellène et romaine consiste justement à faire dominer le principe rationnel de l'âme (platonisme, stoïcisme...)
 
Bien sûr, dans la servitude, la volonté est en quelque sorte sous la servitude du désir, mais ce n'est même pas aussi clair, puisque, ainsi que le dit la citation rapportée par A36, ce n'est même pas de la "couardise" et que le peuple veut servir. Ne peut-on dire qu'à la limite, dans la servitude, le désir est sous l'emprise de la volonté ?
La volonté ne serait-elle alors qu'un mode particulier du désir ?...
 
En fait, il me semble que La Boétie reprend l'idée que le désir est soumis à la volonté, ce qui une vision rationaliste et humaniste classique, mais il montre que cela ne prouve pas que la volonté soit toujours raisonnable, ce qui est tout à fait nouveau. Il montre l'envers de la doctrine humaniste. Lorsque l'homme obéit à la partie rationnelle/éternelle de son être, il vit selon la raison, il est digne, honnête, droit...  
Oui mais : tout en continuant à obéir à cette volonté, il peut aussi non pas s'élever, mais s'abaisser plus bas qu'un animal, être ignoblement soumis à un tyran qui en fera sa chose... Et dans ce cas, il n'a même pas abdiqué sa volonté. Au contraire, il a mis sa volonté, et donc son désir, au service de sa propre servitude. La partie rationnelle, supposée la plus haute, devient ainsi la plus basse.
 
 
Je tire peut-être le texte assez loin dans l'abstraction, mais j'essaie de spécifier la nouveauté du propos de la Boétie, dans le rapport du désir et du politique.


 
vi mais ne peut on entendre également que la soumission ne soit finalement qu'un rapport à l'être. C'est à dire que la soumission, ce n'est pas nécessairement la soumission à un objet autre que soi. C'est peut être une différence entre le désir et la volonté : le désir est soumis à autre chose que lui même alors que la volonté ne peut se soumettre qu'à elle même (une volonté vraie entendons nous).

n°13671651
neojousous
Posté le 03-01-2008 à 19:30:32  profilanswer
 

La belle totalité éthique évoquée par Hegel peut-elle être rapprochée du Mitsein chez Heidegger ?

n°13672260
rahsaan
Posté le 03-01-2008 à 20:56:38  profilanswer
 

neojousous a écrit :

La belle totalité éthique évoquée par Hegel peut-elle être rapprochée du Mitsein chez Heidegger ?


 
La Belle Totalité Grecque de Hegel est une figure de l'Esprit, un moment de sa constitution comme liberté dans le monde.  
Le Mitsein, l'être-avec, chez Heidegger, c'est un existential, l'existential étant ce qui ouvre le Dasein au monde : la solitude, mais aussi le souci, le besoin...
Cette notion de mitsein est bien expliquée sur cette page : http://pagesperso-orange.fr/jacques.laporte/Page1a.htm
 
"" l'être-avec est absolument originaire, co-originel à l'existence du Dasein lui-même, que le Dasein  est "d'emblée et de prime abord" (comme dirait Heidegger) avec les autres ; que l'être-avec  ne surmonte aucun solipsisme antérieur, qu'il n'a pas à être constitué (contrairement à la démarche de Husserl, dans la cinquième de ses Méditations cartésiennes, Vrin), et que par conséquent la solitude n'est pas l'absence de "Mitsein" (sans quoi nul ne pourrait souffrir de la solitude) mais un mode déficient de "l'être-avec". ""
 
Donc tu vois, en tirant par les cheveux, on peut dire que la Belle Totalité Ethique se fonde sur un mitsein. C'est une façon de les rapprocher oui, mais le propos de Hegel et celui de Heidegger sont divergents.  
Maintenant, rien n'interdit de penser un rapprochement entre ces deux notions, mais il faudrait penser ce que le mitsein signifierait pour Hegel (et pas seulement dans le cas de la B.T.E.).  
 
Disons que le rapprochement n'est pas immédiat, alors qu'on a plus immédiatement envie de rapprocher, par exemple et dans un autre domaine, l'image chez Saint-Thomas et chez Platon.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°13672393
neojousous
Posté le 03-01-2008 à 21:07:57  profilanswer
 

Merci bien rahsaan.
Est-ce que c'est vraiment que le Mitsein n'a pas à être constitué, ou qu'il se constitue avec les autres ? Genre comme la théorie de la sympathie chez Hume qui explique la formation du "moi" ? Enfin je vais aller lire ton lien, mes excuse si la réponse s'y trouve.

n°13672499
rahsaan
Posté le 03-01-2008 à 21:18:25  profilanswer
 

le vicaire a écrit :


 
vi mais ne peut on entendre également que la soumission ne soit finalement qu'un rapport à l'être. C'est à dire que la soumission, ce n'est pas nécessairement la soumission à un objet autre que soi. C'est peut être une différence entre le désir et la volonté : le désir est soumis à autre chose que lui même alors que la volonté ne peut se soumettre qu'à elle même (une volonté vraie entendons nous).


 
J'ai l'impression que chez la Boétie, pour reprendre ce que tu dis, le désir nous soumet à l'autre (le désir du tyran) ; mais pour cela, il faut déjà que la volonté se soit soumise à elle-même. En gros, l'aliénation à autrui passe par l'aliénation à soi.  
 
Dans des termes inspirés du lacanisme, le soumis veut jouir de la jouissance du tyran.  
Je dirais que c'est la meilleure définition de l'obscénité : la jouissance prise à abuser de son pouvoir et à dominer autrui.  
Or il y a quelque chose de vraiment obscène dans la servitude volontaire : c'est de jouir du désir du tyran d'abuser de nous. "Il jouit d'abuser de moi et moi aussi je jouis de cela."  
La servitude volontaire est intrinséquement obscène.
 
Que le désir l'emporte sur la ferme volonté, c'est ce que dénoncent les écoles de philosophie antique. Elles prônent contre la domination des passions la maîtrise de soi et la connaissance de l'âme.  
Mais que la volonté l'emporte sur la fermeté du désir, c'est cela ce qui est inédit chez la Boétie. Ce ne sont plus les passions qui menacent de ravaler l'homme au rang de la bête, de le faire déchoir de sa dignité rationnelle. C'est la volonté même qui risque de faire tomber l'homme plus bas que terre, de le rendre esclave en assujettissant son désir.

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 03-01-2008 à 21:20:14

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n°13672607
rahsaan
Posté le 03-01-2008 à 21:30:10  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Merci bien rahsaan.
Est-ce que c'est vraiment que le Mitsein n'a pas à être constitué, ou qu'il se constitue avec les autres ? Genre comme la théorie de la sympathie chez Hume qui explique la formation du "moi" ? Enfin je vais aller lire ton lien, mes excuse si la réponse s'y trouve.


 
 
La sympathie humienne serait une modalité du mitsein pour Heidegger.
Pour répondre à ta question, on peut distinguer un niveau empirique et un niveau transcendantal (c'est toujours bien pratique...).
Les existentiaux sont en quelque sorte des conditions de possibilité d'expérience pour le Dasein. Ce sont des expériences possibles.  
Le mitstein, en tant qu'existential, n'a pas à être constitué. C'est une dimension originaire du Dasein, antérieure à toute rencontre empirique avec un autre Dasein. C'est la condition de possibilité de toute rencontre avec autrui. Heidegger dit que la philosophie est une pétition de principe. S'il peut y avoir rencontre avec autrui, c'est qu'il y a dans le Dasein une possibilité d'ouverture à autrui.  
Dans les termes de Husserl, cela reviendrait à penser l'intersubjectivité comme plus originaire que la subjectivité, voie de recherche qui n'apparaît qu'à peine chez Husserl (dans des textes isolés). Le plus souvent, comme dans les Méditations cartésiennes, Husserl part du sujet transcendantal, et cherche à savoir comment "atteindre" autrui.  
 
Ensuite, empiriquement, bien sûr que ta façon d'être avec les autres se constitue dans les rencontres réelles que tu fais. Je ne connais pas bien la théorie de la sympathie chez Hume, mais je sais qu'il refuse au "moi" toute réalité substantielle. Heidegger pour sa part montre que la compréhension authentique du moi n'est pas d'être "substantielle" mais -disons- "événementielle" : le moi se révèle authentiquement dans la saisie du possible et de l'effectif, dans "la résolution devançante". C'est le Soi comme projet.


Message édité par rahsaan le 03-01-2008 à 21:32:39

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n°13672841
rahsaan
Posté le 03-01-2008 à 21:50:08  profilanswer
 

Tiens, je me suis acheté le livre de Gérard Lebrun, L'envers de la dialectique, Hegel à la lumière de Nietzsche.
C'est une étude posthume, qui fait suite à Hegel, la Patience du concept, livre dans lequel Lebrun mettait en lumière la spécificité du discours hégélien comme dislocation de nos certitudes et pur travail du langage sur lui-même.  
 
Dans ce livre-ci, Lebrun entend cette fois montrer comment la dialectique hégélienne se construit sur certains choix discursifs bien précis et comment Nietzsche fut le premier à les déceler.  
Je n'ai lu pour le moment que le premier chapitre, mais je peux déjà dire que c'est un livre formidable. Le style a incroyablement gagné en clarté et en force. Lebrun montre la facilité et le danger d'une défense de Hegel : facilité à ne traiter que des problèmes locaux, à l'intérieur du texte, en acceptant tous les présupposés du discours ; danger lorsqu'on est «soucieux d'être fidèles à la dialectique, [d']accepter de se laisser porter par elle et par conséquent d'opérer sur de simples concepts sans jamais les référer à quelque expérience que ce soit».
 
Le premier chapite cerne précisément en quel sens la philosophie de l'Histoire de Hegel constitue une théodicée : en ce qu'elle présuppose que tout le drame de l'histoire finit par s'amalgamer en un tout, que l'Histoire peut finalement se mettre en discours, qu'on peut en tirer un sens. C'est l'Histoire-discours, que Lebrun oppose à l'Histoire-récit de Paul Veyne, qui consiste, elle, à mettre en intrigue une période à partir des documents, des archives que nous avons sur elle.  
Lebrun montre comment les jeunes hégéliens ou les matérialistes (Feuerbach, Marx...) ont bien faiblement critiqué cette Histoire hégélienne, lui reprochant d'avoir mis l'Idée à la place de la Réalité, et cherchant dès lors à trouver le vrai sens de l'histoire, par delà les déformations idéologiques de Hegel.  
C'est Nietzsche qui, au contraire, va non plus reprocher à Hegel son idéalisme ou sa théologie, mais plutôt son christianisme, au sens où il va peu à peu déceler des choix discursifs fondamentaux à l'oeuvre dans le discours hégélien, qui sont interprétables comme symptômes de ressentiment, c'est à dire volonté de nier le hasard et l'innocence du devenir, et de le rendre comptable d'une constitution de sens, que le philosophe se charge de recueillir dans son discours.  
 
Après avoir cerné la spécificité du discours hégélien, Lebrun montre maintenant les choix spécifiques par lesquels fonctionne cette discursivité, et que l'envers de cette dialectique, contre le mythe de Hegel l'héraclitéen, pourrait être un dénigrement du devenir...


Message édité par rahsaan le 03-01-2008 à 21:59:08

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n°13675457
le vicaire
Posté le 04-01-2008 à 09:53:22  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

J'ai l'impression que chez la Boétie, pour reprendre ce que tu dis, le désir nous soumet à l'autre (le désir du tyran) ; mais pour cela, il faut déjà que la volonté se soit soumise à elle-même. En gros, l'aliénation à autrui passe par l'aliénation à soi. Dans des termes inspirés du lacanisme, le soumis veut jouir de la jouissance du tyran.  
Je dirais que c'est la meilleure définition de l'obscénité : la jouissance prise à abuser de son pouvoir et à dominer autrui. Or il y a quelque chose de vraiment obscène dans la servitude volontaire : c'est de jouir du désir du tyran d'abuser de nous. "Il jouit d'abuser de moi et moi aussi je jouis de cela."  La servitude volontaire est intrinséquement obscène.


 
Il me semble que le désir a besoin d'un objet sur lequel il se fixe, alors que la volonté ne peut être efficiente que si elle n'est soumise qu'à elle-même sinon ce n'est pas vraiment une volonté. Genre j'ai le désir de vouloir au lieu de je veux vouloir. Je vois ce que tu veux dire mais est-ce que la volonté ne se dissous pas dans le désir dont la récompense est la jouissance, une satisfaction des sens ? La volonté ne satisfait pas les sens il me semble.
 
 

rahsaan a écrit :

Que le désir l'emporte sur la ferme volonté, c'est ce que dénoncent les écoles de philosophie antique. Elles prônent contre la domination des passions la maîtrise de soi et la connaissance de l'âme. Mais que la volonté l'emporte sur la fermeté du désir, c'est cela ce qui est inédit chez la Boétie. Ce ne sont plus les passions qui menacent de ravaler l'homme au rang de la bête, de le faire déchoir de sa dignité rationnelle. C'est la volonté même qui risque de faire tomber l'homme plus bas que terre, de le rendre esclave en assujettissant son désir.


 
Connaissance de la phusis également... quelqu'un de dérégler par ses sens où échoit le désir, ce n'est pas une bête qui est plutôt, sans même aucune volonté, réglée par la nature. Et si il y a une forme de "dignité à user de la raison, pour qu'elle soit, ne faut-il pas d'abord vouloir qu'elle soit ? Dans bien des cas la volonté fait des miracles. Quand le tyran soumet, par la force physique, la menace etc., je ne crois pas qu'il soumette la volonté des autres, il soumet plutôt leur défaut de volonté.

n°13677479
rahsaan
Posté le 04-01-2008 à 13:42:23  profilanswer
 

Le tyran ne peut pas soumettre un peuple victime d'un défaut de volonté, car leur servitude est volontaire. Donc il les soumet parce qu'ils le veulent bien. On ne peut pas opposer la soumission à la volonté, car c'est la volonté qui nous soumet au tyran. La volonté devrait assurer notre liberté, mais dans ce cas, par une perversion incompréhensible, elle assure notre servitude.


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n°13679447
le vicaire
Posté le 04-01-2008 à 17:17:48  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Le tyran ne peut pas soumettre un peuple victime d'un défaut de volonté, car leur servitude est volontaire. Donc il les soumet parce qu'ils le veulent bien. On ne peut pas opposer la soumission à la volonté, car c'est la volonté qui nous soumet au tyran. La volonté devrait assurer notre liberté, mais dans ce cas, par une perversion incompréhensible, elle assure notre servitude.


 
J'ai pas l'impression qu'on se soumet à un Adolph en le "voulant bien". Plutôt qu'on n'a pas le choix donc qu'on est incapable de vouloir ne pas être soumis. Ou plutôt on veut ne pas être soumis mais on se soumet quand même parce qu'on risque sa vie ou celle de sa famille par ex. Eichman dit qu'il n'a fait que son "devoir", il a obéi simplement en petit fonctionnaire nazi. Comme beaucoup d'Allemands... Banalité du mal. Je crois que c'est juste cette histoire de volonté et de liberté  dans ce cas c'est que les hommes ne veulent pas être libres et préfèrent l'esclavage (Aristote). Ce que je ne pense pas car n'ayant jamais été libres, ou éduqués à l'être, ils (les hommes), ils ne peuvent rien vouloir. Perso, je crois qu'on ne veut réellement que ce qu'on approuve moralement et tant que ces principes ne sont pas clairs on ne veut rien, on tourne autour de la broche dirait Kant. Mais bon, la perversion que tu décris a encore de beaux jours devant elle.   :pfff:  ;)


Message édité par le vicaire le 04-01-2008 à 17:20:01
n°13683285
crackingod​01
Posté le 04-01-2008 à 23:31:24  profilanswer
 

Deux achats aujourd'hui:
Aurore de Nietzsche (pour continuer sur ma lancee), je voulais m'acheter le Crepuscule des Idoles mais il n'y etait pas, ce sera pour une prochaine fois!
Et Histoire et Utopie de Cioran. C'est mon premier livre de Cioran, on m'a dit que c'etait pessimiste au possible, on va voir ce que ca donne!


Message édité par crackingod01 le 07-01-2008 à 16:38:06
n°13693690
Pommz
J'ai mangé une pommz !
Posté le 06-01-2008 à 12:44:54  profilanswer
 

Bonjour,
 
je suis actuellement en terminale.
Le probleme c'est que mon "prof" de philo est extremement incompétent. Depuis le début de l'année on n'a appris aucune oeuvre, aucune citation, fait aucune etude de textes, etc..lamentable.
 
Je vous demandes donc quels sont les savoirs essentiels que doit avoir un eleve de terminale pour le bac, doit-il connaitre des auteurs, des oeuvres, doit-il savoir un cour par coeur ? (quels sont les mots que l'on doit obligatoirement connaitre?,...)
 
Merci.
 
PS: au passage, un tel manque de compétence me donne envie d'envoyer une petite lettre a l'académie  [:delarue4]

n°13698629
foutre de
Posté le 06-01-2008 à 23:22:37  profilanswer
 

conseils :
 
- ne pas donner dans la délation
- acheter un anabac récent et lire tous les textes et tous les sujets
- consulter les consignes officielles (normalement présentes sur les ouvrages parus après 2002 - demandez à votre documentaliste, pas à votre prof) : vous y trouverez a) une liste d'auteurs pour lesquels vous pouvez au minimum faire une fiche (éliminez les auteurs médiévaux, sinon par curiosité - si vous en avez, alors là n'hésitez pas!), regrouper les extraits lus, identifier quelques thèses dominantes pour chacun, identifier les courants de pensées ; b) une liste de notions à maîtriser (chercher des définitions dont vous pouvez faire usage, identifier autant que possible les thématiques où elles entrent en jeux (méfiez vous d'être trop étroit), chercher si possible quels auteurs en font usage [ajouter des concepts d'ordre temporel, qui manquent à cet liste]
- lire les classiques les plus courts (lettre à ménécée, l'existentialisme est un humanisme) consulter les manuels (surtout d'époques différentes - les thèmes ont peu changés mais les approches beaucoup)
- s'entrainer sur les sujets pour lesquels les savoirs manquent ; chercher, contrairement aux autres disciplines, non pas à fuir l'ignorance qui démasque le cancre, mais à affronter méthodiquement (et tout réside dans votre capacité à transformer en méthode autonome tout ce que vous avez appris jusqu'ici), à affronter méthodiquement les domaines où vous êtes ignorants (bref ne pas faire le perroquet, mais transformer ce que vous avez assimilé en outil)
- ne pas donner dans la délation
 
 
PS : les consignes officielles sont ici ; consulter uniquement les tableaux dans un premier temps. ensuite lire les explications comme modèle d'écrituture : précision des distinctions, précautions oratoires.


Message édité par foutre de le 06-01-2008 à 23:24:17
n°13701872
rahsaan
Posté le 07-01-2008 à 13:29:45  profilanswer
 

J'ajouterai :  
- Utiliser un manuel de Terminales, pour avoir accès aux textes classiques. Par exemple, j'aime bien Les chemins de la pensée de Jacqueline RUSS.


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n°13711301
neojousous
Posté le 08-01-2008 à 14:18:19  profilanswer
 

Je lis en ce moment un livre qui vient de sortir, "Va savoir !" de Pascal Engel. Il est plus abordable que le "Philosophie de la connaissance" ed. Vrin, et me semble que ce sont les deux seuls livres en français à traiter de la philosophie de la connaissance. Les points de départs sont le défi sceptique (sous la forme du malin génie de Descartes, ou du trilemne d'Agrippa) et la volonté de trouver une définition générale de la connaissance.

n°13714756
pascal75
Posté le 08-01-2008 à 20:18:18  profilanswer
 

Bon, y'a Bachelard dont c'est également le sujet. Un peu oublié, Bachelard, dans ce topic, alors qu'il permet d'éviter un certain nombre de lectures  :whistle:


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°13715443
neojousous
Posté le 08-01-2008 à 21:22:16  profilanswer
 

Je parlais de philo de la connaissance anglo-saxonne, "epistemology". Il en dit quoi de la connaissance Bachelard ?

n°13716698
pascal75
Posté le 08-01-2008 à 23:21:18  profilanswer
 

Et bien, Bachelard est une sorte de spinozo-hégelien ( [:simone] ) qui considère que de la connaissance on ne peut parler qu'à partir de ce que Spinoza nomme le second genre (de connaissance).  Donc pour Bachelard il y a ce qu'il nomme une coupure épistémologique entre la perception évidente, immédiate, des objets (le feu, par exemple, ça c'est un bon livre, "la psychanalyse du feu" ) et leur connaissance, hors des évidences du sens commun.
Dans mon souvenir, tout ça c'est pas nouveau, mais ça permet de survoler avec un bon guide, un pan de la philo.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°13719890
foutre de
Posté le 09-01-2008 à 11:55:59  profilanswer
 

oui, Bachelard, le grand épistémologue français de la première moitié du XXeme siècle, très influent sur la génération de Canguilhem par exemple ; enseignant pluridisciplinaire du programmes au lycée de Bar-sur-Aube (physique chimie, mais aussi histoire...), très tôt éveillé à la psychanalyse, mais embrassant par la suite les exigences de la phénoménologie.
Sa thèse de la "coupure épistémologique" est d'une grande importance pour comprendre l'épistémologie marxiste-structuraliste de Althusser.
 
Lecture non seulement très solide pour l'estomac, mais délicieuse...
 
j'ajouteun lien


Message édité par foutre de le 09-01-2008 à 11:58:59

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°13720001
le vicaire
Posté le 09-01-2008 à 12:08:02  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Et bien, Bachelard est une sorte de spinozo-hégelien ( [:simone] ) qui considère que de la connaissance on ne peut parler qu'à partir de ce que Spinoza nomme le second genre (de connaissance).  Donc pour Bachelard il y a ce qu'il nomme une coupure épistémologique entre la perception évidente, immédiate, des objets (le feu, par exemple, ça c'est un bon livre, "la psychanalyse du feu" ) et leur connaissance, hors des évidences du sens commun.
Dans mon souvenir, tout ça c'est pas nouveau, mais ça permet de survoler avec un bon guide, un pan de la philo.


 
+1 J'ai terminé ce livre il y a quelques semaines depuis je n'allume plus le feu de la m^me façon... L'aspect psychologique du feu contre son aspect utilitariste.

n°13732898
rahsaan
Posté le 10-01-2008 à 17:03:41  profilanswer
 

En exclusivité mondiale sur ce topic, et en publicolor niveau de gris... Voici deux documentaires sur ce grand homme que fut Gilbert Delausse, alias le penseur du possible en tant que tel.  :love:  
1ere partie, présentation de l'auteur par M. G.A. Rassanne (déjà posté sur ce topic)
2ème partie inédite, documentaire en images : "Gilbert Delausse, ou la possibilité d'un destin".  
 
Une fresque exceptionnelle à découvrir sans plus tarder.  :D  
 
http://videosvariees.free.fr/delausse1et2.wmv
 
 
 
Une co-production Pascal-saan et Rahscal75  
[:pascal75] [:rahsaan]


Message édité par rahsaan le 10-01-2008 à 17:21:27

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n°13752916
foutre de
Posté le 12-01-2008 à 16:37:10  profilanswer
 

Pommz a écrit :

Bonjour,
 
 
...
 
 
 
 
Merci.
 
 
 


 
 
un très bon lien


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°13755527
rahsaan
Posté le 12-01-2008 à 22:58:09  profilanswer
 

C'est vrai que cette page est très bien faite et très riche en références. :)


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n°13756201
Profil sup​primé
Posté le 13-01-2008 à 00:26:39  answer
 

rahsaan a écrit :


 
Pas vraiment en effet, puisqu'une aide ponctuelle en appelle d'autres, et donc une dépendance accrue de la personne aidée. Puisque pour aider quelqu'un, il faut bien exercer un certain pouvoir sur lui (ne serait-ce qu'en lui donnant des conseils), tout le temps se faire aider, c'est demander l'autorité des autres : ce qui s'oppose à l'autonomie, justement.


Il ne faut pas oublier le rôle de conseiller, qui reste un subordonné normalement. Certes parfois des chefs sont soumis à leurs conseillers, mais normalement ceux-ci ne sont pas les décideurs finaux. On peut faire un tour de table de l'avis de ses conseillers, se fier à eux pour faire des bons résumés d'informations (en tablant par exemple sur la diversité de ceux ci pour garantir un exposé assez exhaustif, sans oublis)et pour autant prendre une décision de façon autonome (du moins plus qu'en faisant des investigations seul, ce qui est parfois insurmontable, et alors on se trouve influencé par la portion des éléments trouvés -qui peuvent aller tous dans le même sens, et on a pas trouver les informations contraires seul).
Il me parait d'ailleurs assez évident qu'on ne peut asseoir son autorité si on refuse toute aide (et pas seulement par dépit de ne pas être un surhomme)

n°13756278
rahsaan
Posté le 13-01-2008 à 00:42:02  profilanswer
 

Ce que tu dis est tout à fait juste, mais on parlait plus précisément d'aider quelqu'un (ponctuellement, hors de tout cadre établi, comme lorsqu'on aide un ami) pas exactement de le conseiller (à titre professionnel par ex.).


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n°13757644
le vicaire
Posté le 13-01-2008 à 09:20:26  profilanswer
 


 
Et le consentement ? que faites vous du consentement ? N'est il pas le fondement de toute autorité ? Regardez un enfant, ne se met-il pas naturellement sous l'autorité de l'adulte - de manière nécessairement inégalitaire, car le rapport de dépendance est beaucoup trop en sa défaveur. Mais le consentement, l'acceptation de l'autorité, n'est elle pas la condition de sa réalité ? On accepte l'autorité de quelqu'un facilement lorsque qu'on lui reconnaît ce qui nous fait défaut. D'ailleurs le consentement n'est-il pas l'inverse du don, de l'amour, de l'amitié, du pur donné ? n'est-il pas une réponse plus législatrice ?

n°13757763
rahsaan
Posté le 13-01-2008 à 10:28:18  profilanswer
 

Tiens, j'avais suivi un cours de JL Marion sur le don. Il essayait de voir s'il y avait véritablement un don possible, ou si au contraire, tout don n'était pas en fait un rendu (un "re-donné" ).


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n°13757897
le vicaire
Posté le 13-01-2008 à 11:17:24  profilanswer
 

désintéressé de tout, même d'affection, de tout retour... Un cheval de Troie sans rien dedans.

n°13758846
rahsaan
Posté le 13-01-2008 à 13:54:03  profilanswer
 

Marion essayait de pousser à bout le raisonnement, pour montrer qu'en réalité il n'existe pas de don "pur", du moment qu'il y a un donataire et un donateur.  
 
Par exemple, dans le cas de l'aide désintéressée, celui qui donne sans rien exiger en retour se sent déjà assez payé par sa générosité. Soit il le fait en se flattant de sa générosité, mais il peut également, s'il est "vraiment" désinterressée (mais est-ce possible ?) estimer qu'il donne parce que la personne le mérite. J'aide un homme en tant seulement que c'est un homme et qu'il y a le droit. Mais est-ce un don ? Non, car je ne fais que rendre à cet homme ce à quoi il a droit.
Que je sois désinteressé ou pas dans mon acte, je ne fais pas un don, je ne fais que rendre ce qui est dû.  
 
C'est assez diabolique, parce que, cas par cas, Marion montrait que le don supposé (désinteressé) n'en est en fait pas un. Le don supposerait une donation sans aucun principe de raison suffisante, sans rendu possible ; le don serait donc un gain ontologique. Mais, phénoménologiquement, Marion s'acharnait à montrer que cela n'existe pas.  
N'y a-t-il donc aucun cas où l'on puisse mettre en évidence qu'il y a bel et bien don ?...


Message édité par rahsaan le 13-01-2008 à 13:57:17

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°13759170
le vicaire
Posté le 13-01-2008 à 14:35:52  profilanswer
 

à mon avis dans l'amour ça existe. Une mère pour son enfant, même si on dit que la mère attend de l'affection en retour de ses dons quotidiens, je pense quand même qu'elle donne sans intention de recevoir. C'est assez proche du sacrifice. Qu'est-ce qui est sacré là-dedans ? Lévi-Strauss parle du sacrifice, il faudrait que je retrouve... Parfois ça arrive aussi de donner par impulsion totalement désintéressée même pas pour se faire bien voir de l'autre. Ce qui lève le problème d'accepter le don. "Donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas" (Lacan il me semble, sur l'amour) Le problème peut-il se déplacer sur la conscience du geste que j'opère ? Je peux très bien me dire "je suis un mec bien" parce que j'ai donné. Est-ce encore un retour du don ? Le pire serait de se méfier du don et ne plus donner sous prétexte que j'attends quelque chose en retour. Rien ne m'oblige à donner à une ONG. Pourquoi je donne alors ?   Donner n'est-il pas plus fort que de ne pas donner ? D'ailleurs on peut renverser la question. S'il n'existe pas de "don pur" a-t-on jamais vu personne ne jamais donner ?

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Message édité par le vicaire le 13-01-2008 à 14:38:42
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