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Auteur | Sujet : Philo @ HFR |
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foutre de | Reprise du message précédent :
--------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
![]() Publicité | Posté le 05-10-2007 à 21:21:22 ![]() ![]() |
sylvva | Molière, en réponse à Rahsaan
Message édité par sylvva le 05-10-2007 à 23:07:10 |
sylvva |
Message cité 1 fois Message édité par sylvva le 05-10-2007 à 23:58:18 |
sylvva |
Message cité 1 fois Message édité par sylvva le 06-10-2007 à 00:29:48 |
daniel_levrai Semper eadem sed aliter |
--------------- A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine. |
foutre de |
je ne dis qu'un chose : superbe. sacré sergecar.club, il arrose tous les profs de philo des lycées depuis des années. mais il rabache aussi des ritournelles inbouffables : exemple, nietzsche évidemment n'a pas été le butoir sur nos valeurs, mais un qui a embouti leur effondrement qu'il n'a que constaté, et pour nous donner les méthodes pour en sortir sans sortir...
Message cité 2 fois Message édité par foutre de le 06-10-2007 à 12:57:01 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
foutre de | un ami m'a conseillé mercredi soir un livre de Jean Starobinski sur Montaigne : Montaigne en mouvement
Message cité 1 fois Message édité par foutre de le 06-10-2007 à 20:05:37 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
neojousous | Nop.
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![]() Publicité | Posté le 06-10-2007 à 20:22:38 ![]() ![]() |
foutre de | j'aime beaucoup les trois premiers épisodes de la saison 1 Message édité par foutre de le 06-10-2007 à 21:44:28 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
alcyon36 |
--------------- "la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger |
alcyon36 |
--------------- "la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger |
foutre de | tiens t'es revenu de vacances ? --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
alcyon36 | et oui faut bien... --------------- "la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger |
sylvva |
Message cité 1 fois Message édité par sylvva le 07-10-2007 à 14:23:56 |
sylvva |
Message cité 1 fois Message édité par sylvva le 07-10-2007 à 14:57:34 |
neojousous |
foutre de | tu dis n'imp (deuxième épisode)
avancer le contraire du savoir universitaire devant un jury de bac, c'est aller au suicide. Je ne me sens pas impliqué très fort dans cette bête constatation. Un bachelier n'est pas un chercheur qui renouvèle les savoirs. je suppose que pour en douter, tu n'as pas dû enseigner beaucoup toi-même...
enfin, réduire la littérature à l'expression d'émotion... mais j'ai déjà débattu avec rahsaan là dessus. l'oeuvre de Mallarmé me semble suffisante pour illustrer le contraire, ou une grande partie de la production dadaïste.
... peut-être justement parce que je n'étais pas un bon prof, ce que votre perspicacité aura rapidement décelé
Message édité par foutre de le 07-10-2007 à 18:49:25 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
sylvva | je viens de voir, très cher, que tu me fais dire ce que je n'ai pas dit,
Message édité par sylvva le 07-10-2007 à 20:21:30 |
foutre de | c'est qu'il doit ignorer que : en tout cas moi je ne traînerais pas sur le forum d'un homme qui écoute ça mais bon hein question de goût... PS : Quand je parlais d'immunité, je pensais moins à valdinoci qu'à la théorie des maladies auto-immunes développée par Sloterdijk et à une traduction du heilig heideggerien. Mais je vois que tu as de bonnes lectures comiques au delà de Molière... Message cité 1 fois Message édité par foutre de le 07-10-2007 à 20:20:26 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
sylvva |
Message édité par sylvva le 07-10-2007 à 20:26:47 |
sylvva |
Message cité 1 fois Message édité par sylvva le 07-10-2007 à 21:52:38 |
foutre de |
la citation dit : l'unilatéralité solitaire de l'Un qui abandonne le monde (pour ne jamais y être rentrée, en fait) n'a pas besoin de l'effectuation suicidaire pour s'assurer d'elle-même. Message édité par foutre de le 07-10-2007 à 23:06:16 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
daniel_levrai Semper eadem sed aliter |
--------------- A pédant, pédant et demi. Qu'il s'avise de parler latin, j'y suis grec ; je l'extermine. |
sylvva |
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foutre de | ce qui va dans un sens ne va pas dans l'autre. la radicalité de l'autonomie, c'est qu'elle est unilatérale : ni bilatérale-relationelle, ni absolue. je prends un exemple : les suporters de rugby (entendez les français dans leur ensemble) clament leur joie : c'est du nombrilisme. les suppporters de tennis belges chantent les louanges de justine Hénin (qui est en BD, mais pas encore nue en calendar) : ce n'est pas du nombrilisme. 1. ma phrase "c'est qu'il ignore etc." était bien une réponse à tes propos et le "il" désigne le gourou qui n'intervient pas... difficile d'être plus clair... Message cité 1 fois Message édité par foutre de le 08-10-2007 à 21:55:50 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
sylvva | 1. "la sincérité est plus dure à percevoir pour certaine personne que l'ironie"
Message édité par sylvva le 08-10-2007 à 22:59:29 |
sylvva |
Message édité par sylvva le 08-10-2007 à 23:25:22 |
foutre de | mais Ni f2, ni l'atrabilarité mélancolique ne sont ni le réel ni lemonde
Message édité par foutre de le 09-10-2007 à 00:31:02 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
sylvva | " mais Ni f2, ni l'atrabilarité mélancolique ne sont ni le réel ni lemonde "
Message édité par sylvva le 09-10-2007 à 01:07:48 |
foutre de | toute la différence entre admirer et pinailler se joue là : la réclamation d'un droit.
--------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
foutre de | J'y pensais depuis longtemps, mais les bavardages n'y invitaient pas plus que cela et puis je me disais que nous allions échanger un peu plus sur Hegel Marx Nietzsche, mais personne n'est venu sérieusement à mon aide, donc.... flop. Pardon Neojousous. Alors, pour nourrir un peu ce topic avnt qu'il ne s'épuise, j'ai composé un long post sur la "Lettre à Ménécée" de Monsieur Épicure. j'espère qu'il vous séduira. Je crois qu'il me fait me pencher sur l'amitié philosophique, telle que je l'ai vécue ici par exemple depuis que je suis arrivé (telle que je l'ai rarement connue quand je vivais parmi les étudiants in vivo). ça m'a fait beaucoup travailler, et je vous souhaite une
Si les lettres ont été conservées c’est qu’elles constituaient des textes fondamentaux. Comment est-ce possible d’une lettre ? (un traité devrait être plus complet, plus précis qu’une simple correspondance - On a gardé les traces d'un traité d'Epicure, Peri physeôs, conjecturalement reconstitué par D. Sedley.) Epicure à Ménécée, salut 122 Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de la vieillesse, se fatiguer de l’exercice philosophique. Il n’est jamais trop tôt, qui que l’on soit, ni trop tard pour garantir la santé de l'âme. Tel, qui dit que l’heure de philosopher n’est pas venue ou qu’elle est déjà passée, ressemble à qui dirait que pour le bonheur, l’heure n’est pas venue ou qu’elle n’est plus. Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que, vieillissant, il reste jeune avec les biens par esprit de gratitude à l’égard du passé. Le premier pour que jeune, il soit aussi un ancien par son sang-froid à l’égard de l’avenir. En définitive, on doit donc se préoccuper de ce qui crée le bonheur, s’il est vrai qu’avec lui nous possédons tout, et que sans lui nous faisons tout pour l’obtenir. 123 Ces conceptions, dont je t’ai constamment entretenu, garde-les en tête. Ne les perds pas de vue quand tu agis, en connaissant clairement qu’elles sont les principes de base du bien vivre.
C’est historiquement un des points les plus délicats de la doctrines d’Epicure. Longtemps accusé d’athéisme (ce qui était malvenu dans l’Antiquité – souvenez-vous que c’était également un des chefs d’accusation qui servirent à condamner Socrate), Epicure et ses disciples ont pourtant toujours soutenu le contraire et l’on rapporte même l’existence d’un De La Piété composé par l’un d’eux, Philodème. 124 Mais tels que la multitude les imagine communément, ils n’existent pas : les gens ne prennent pas garde à la cohérence de ce qu’ils imaginent. N’est pas impie qui refuse des dieux populaires, mais qui, sur les dieux, projette les superstitions populaires. Les explications des gens à propos des dieux ne sont pas des notions établies à travers nos sens, mais des suppositions sans fondement. De là l’idée que les plus grands dommages sont amenés par les dieux ainsi que les bienfaits. En fait, c’est en totale affinité avec ses propres vertus que l’on accueille ceux qui sont semblables à soi-même, considérant comme étranger tout ce qui n’est pas tel que soi. En réalité, ce paragraphe consacré au souci du divin expose le premier moment du quadruple remède (tetrapharmakon) : voir également la 1ère des Maximes Capitales et la 1ère des Sentences Vaticanes. I. Ce qui est bienheureux et incorruptible n’a pas soi-même d’ennuis ni n’en cause à un autre, de sorte qu’il n’est sujet ni aux colères ni aux faveurs ; en effet, tout cela se rencontre dans ce qui est faible.
Accoutume-toi à penser que la mort, avec nous, n’a aucun rapport ; car tout bien et tout mal résident dans la sensation ; or la mort est la privation de sensation. Il s'ensuit que la juste prise de conscience du fait que la mort avec nous n'a aucun rapport autorise de jouir du caractère mortel de la vie, puisqu'elle ne lui impose pas un temps inaccessible, mais au contraire retire le désir de l’immortalité. 125 Il s’ensuit qu’il n’y a rien d’effrayant dans le fait de vivre, pour qui est authentiquement conscient qu’il n’existe rien d’effrayant dans le fait de ne pas vivre. Si bien qu'il est sot celui qui dit avoir peur de la mort non parce qu’il souffrira en mourant, mais parce qu’il souffre à l’idée qu’elle approche. Car la mort qui, lorsqu'elle est là, ne nous cause pas d'embarras, provoque une affliction vide lorsqu'on l'attend. Le plus effrayant des maux, la mort ne nous est rien, puisque quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes plus ! Elle ne concerne donc ni les vivants ni les trépassés, étant donné que pour les uns, elle n’est point, et que les autres ne sont plus. Beaucoup de gens pourtant fuient la mort, soit en tant que plus grands des malheurs, soit en tant que point final des choses de la vie. Par conséquent, du fait que la mort n’est pas à craindre, rien dans la vie n’est plus perçu comme un péril. Supprimer la peur de la mort est supprimer toute peur pour celui qui vit. Car ce n’est pas la mort qui est source de souffrance (puisqu’il n’y a plus de sensation), mais la représentation, l’idée que nous nous en faisons. Le sage, qui cherche « l’authentique compréhension » doit donc corriger en lui la représentation pour la redresser selon la nature véritable des choses (c’est-à-dire selon la façon dont je vis vraiment la nature : selon mes sensations qui sont fondements de la vérité). 126 Le sage, lui ne craint pas le fait de n’être pas en vie : vivre ne lui convulse pas l’estomac, sans qu’il estime être mauvais de ne pas vivre. Et comme il ne choisit jamais la nourriture la plus copieuse, mais la plus goûteuse, ainsi n’est-ce point du temps le plus long qu'il cueille les fruits, mais du plus agréable. Celui qui incite d’un côté le jeune à bien vivre, de l’autre le vieillard à bien mourir est un niais, non tant parce que la vie a de l’agrément, mais surtout parce que bien vivre et bien mourir constituent un seul et même exercice. Plus stupide encore celui qui dit beau de n’être pas né, ou « sitôt né, de franchir les portes de l’Hadès ». Le comportement du sage est adossé à cette vérité que la mort ne peut être source de souffrance. Or il ne faut jamais perdre de vue que la mort signifie notre rapport au temps, à son déroulement inarrêtable, et à la finitude. Puisqu’il y a plus à vivre que la vie d’un homme ne le permet, c’est une sagesse du bon choix que l’épicurien doit mettre en place. Mais selon quel critère ? Une fois de plus, c’est la distinction entre Qualité et Quantité qui servira de critère : bien manger plutôt que manger beaucoup, vivre de bons moments plutôt que de longs moments : la vie doit être dégustée, sur le fonds premier de la sensation, de la même façon qu’un aliment sera choisi pour ses qualités gustatives et nutritives plutôt que pour son abondance (un petit bienfait vaut mieux qu’un copieux empoisonnement qui sera source de peines et de douleurs physiques). 127 S’il est persuadé de ce qu’il dit, que ne quitte-t-il la vie sur-le-champ ? Il en a l’immédiate possibilité, pour peu qu’il le veuille vraiment. Mais s'il veut seulement jouer les provocateurs, sa désinvolture en la matière est déplacée. Souvenons-nous d’ailleurs que l’avenir, ni ne nous appartient, ni ne nous échappe absolument, afin de ne pas tout à fait s'attendre à ce qu'il arrive, ni de n’en point désespérer comme s'il ne devait absolument pas exister. Epicure reproche ici à ceux qui soutiennent cette thèse de ne pas aller jusqu’au bout de leur logique et de ne pas porter leurs conclusions jusqu’à leurs extrêmes conséquences. Cela correspond exactement au projet philosophique tel qu’il se pense contre la platonisme et l’aristotélisme à l’époque hellénistique : le discours doit mener en priorité à agir, la philosophie est philosophie pratique ou n’est pas ; seuls les actes valident les paroles.
Ici viennent les deux derniers élément du tetrapharmakon. Il faut voir, en raisonnant par analogie, que certains d’entre les désirs sont naturels, d’autres vains, et que si certains des désirs naturels sont nécessaires, d’autres ne sont seulement que naturels. Parmi les désirs nécessaires, certains sont nécessaires au bonheur, d’autres à la tranquillité durable du corps, d’autres à la vie même. 128 Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et tout rejet à la santé du corps et à la sérénité de l’âme (l'ataraxie), puisque tel est le but de la vie bienheureuse. C’est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective d’éviter la souffrance et l’angoisse. Quand une bonne fois cette influence a établi sur nous son empire, toute tempête de l’âme se dissipe, le vivant n’ayant plus à courir comme après l’objet d’un manque, ni à rechercher ce par quoi le bien, de l’âme et du corps serait comblé. En effet, c’est alors que nous avons besoin d'un plaisir : quand le plaisir nous torture par son absence. Autrement, lorsque nous ne souffrons pas, nous ne sommes plus sous la dépendance du plaisir. Voilà pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie bienheureuse. Epicure affirme l’ataraxie comme quète de la sagesse, finalité de la vie qui propose en cela, par nature, de nous faire accéder au bonheur. Que l’humanité trouve ainsi le bonheur dans la paix et le repos, a bien sûr prèté à de nombreuses critiques (notamment celles de Nietzsche, qui y voyait une orientation de l’humanité vers une fascination croissante pour la mort). 129 C’est le plaisir que nous avons reconnu comme bien premier et congénital. C’est de lui que nous recevons le signal de tout choix et rejet. C’est à lui que nous aboutissons, en jugeant tout bien d’après notre sensibilité prise comme règle. Parce que le plaisir est premier critère de notre faculté de juger par la sensation (seul fondement de toute vérité), c’est par lui que nous connaissons qu’une chose est bonne ou mauvaise : parce qu’une chose est bonne si le plaisir en est obtenu et mauvaise si c’est la souffrance qui en découle. Ainsi, nous considérons l’autosuffisance comme un grand bien : non pour satisfaire à une obsession gratuite de frugalité, mais pour que le minimum, au cas où la profusion ferait défaut, nous satisfasse. Car nous sommes intimement convaincus qu’on trouve d’autant plus d’agréments à l’abondance qu’on y est moins attaché, et que si tout ce qui est naturel est plutôt facile à se procurer, ne l’est pas tout ce qui est vain. Les nourritures savoureusement simples vous régalent aussi bien qu’un ordinaire fastueux, sitôt éradiquée toute la douleur du manque : pain et eau dispensent un plaisir extrême, dès lors qu’en manque on les porte à sa bouche. Ainsi l’accoutumance à des régimes simples et sans faste est un facteur de santé, pousse l’être humain au dynamisme dans les activités nécessaires à la vie, nous rend plus aptes à apprécier, à l’occasion, les repas luxueux et, face au sort, nous immunise contre l’inquiétude. Dons quand nous parlons du plaisir comme d’un but essentiel, nous ne parlons pas des plaisirs du noceur irrécupérable ou de celui qui a la jouissance pour résidence permanente - comme se l’imaginent certaines personnes peu au courant et réticentes à nos propos, ou victimes d’une fausse interprétation - mais d’en arriver au stade où l’on ne souffre pas du corps et ou l’on n’est pas perturbé de l’âme. Ce qu’Epicure réaffirme finalement c’est que la connaissance de la nature doit appuyer notre jugement pour éviter que nous ne prenions un bien pour un mal (l’interdiction de se droguer, par exemple, comme privation d'un plaisir) ou un mal pour un bien (la drogue, par exemple,)…
Au principe de tout cela, comme plus grand bien : la prudence. Or donc, la prudence, d’où sont issues toutes les autres vertus, se révèle en définitive plus précieuse que la philosophie : elle nous enseigne qu’on ne saurait vivre agréablement sans prudence, sans honnêteté et sans justice, ni avec ces trois vertus vivre sans plaisir. Les vertus en effet participent de la même nature que vivre avec plaisir, et vivre avec plaisir en est indissociable. 133-134-135 D’après toi, quel homme surpasse en force celui qui sur les dieux nourrit des convictions conformes à leurs lois ? Qui face à la mort est désormais sans crainte ? Qui a percé à jour le but de la nature, en discernant à la fois comme il est aisé d’obtenir et d’atteindre le "summum" des biens, et comme celui des maux est bref en durée ou en intensité ; s’amusant de ce que certains mettent en scène comme la maîtresse de tous les événements – les uns advenant certes par nécessité, mais d’autres par hasard, d’autres encore par notre initiative –, parce qu’il voit bien que la nécessité n’a de comptes à rendre à personne, que le hasard est versatile, mais que ce qui vient par notre initiative est sans maître, et que c’est chose naturelle si le blâme et son contraire la suivent de près (en ce sens, mieux vaudrait consentir à souscrire au mythe concernant les dieux, que de s’asservir aux lois du destin des physiciens naturalistes : la première option laisse entrevoir un espoir, par des prières, de fléchir les dieux en les honorant, tandis que l’autre affiche une nécessité inflexible). Qui témoigne, disais-je, de plus de force que l’homme qui ne prend le hasard ni pour un dieu, comme le fait la masse des gens (un dieu ne fait rien de désordonné), ni pour une cause fluctuante (il ne présume pas que le bien ou le mal, artisans de la vie bienheureuse, sont distribués aux hommes par le hasard, mais pense que, pourtant, c’est le hasard qui nourrit les principes de grands biens ou de grands maux) ; l’homme convaincu qu’il est meilleur d’être dépourvu de chance particulière tout en raisonnant bien que d’être chanceux en déraisonnant ; l’idéal étant évidemment, en ce qui concerne nos actions, que ce qu’on a jugé « bien » soit entériné par le hasard. Ces enseignements, et tous ceux qui s’y rattachent, mets-les en pratique, en relation avec toi-même et pour qui est semblable à toi, le jour et la nuit, et jamais tu ne seras troublé ni dans la veille ni dans tes rêves, mais tu vivras comme un dieu parmi les hommes. Car il n’a rien de commun avec un animal mortel, l’homme vivant parmi des biens immortels. Epicure affirme enfin sa préférence théorique pour toute doctrine qui laisse une place à la volonté humaine de tenter d’échapper au mal plutôt qu’une doctrine affirmant un total déterminisme (la causalité pure de scientifiques) : optimisme avant tout car entre deux faussetés il faut choisir celle qui procure le moins de désagrément et le moins de souci (critère-plaisir oblige) Epicure quitte son ami sur une ultime exhortation où il confirme sa philosophie comme exercice quotidien (« mets-les en pratique »), dans la solitude aussi bien que dans l’échange amical, c’est-à-dire dans la rencontre qui est suivie de plaisir. Elle mène à une vie similaire à celle de la divinité dont les attributs ne sont autres que la suffisance à soi (bienheureux) et l’indifférence (la paix constante de l’âme). On comprends mieux pourquoi la Maxime capitale I ne dise ni « homme » ni « dieu » mais « ce qui » ; car tu es libre d’y lire la description de ce que sont des êtres supérieurs ou bien la tienne, en quête de sagesse. Message cité 1 fois Message édité par foutre de le 09-10-2007 à 20:47:20 --------------- « Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement » |
pascal75 | Ah ! --------------- |
sylvva |
Message édité par sylvva le 10-10-2007 à 02:56:26 |
sylvva | Travail impressionnant, cette présentation de la lettre d'Epicure,
Message édité par sylvva le 10-10-2007 à 04:21:13 |
neojousous | Un peu dogmatique de dire que chez un philosophe on ne cherche pas l'originalité non ? T'es qui pour donner une universalité de la philosophie ? Je suis convaincu pour ma part que beaucoup de gens (dont je fais parti) cherchent l'originalité dans une pensée quelle qu'elle soit. |
sylvva |
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neojousous | vociférations ? ouh la...
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sylvva |
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alcyon36 | vous avez lair de bien vous amuser par ici..... Message cité 1 fois Message édité par alcyon36 le 10-10-2007 à 03:56:55 --------------- "la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger |
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