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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
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3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
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4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
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5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
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6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
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8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°10845153
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 07-03-2007 à 13:49:08  profilanswer
 

Reprise du message précédent :

pascal75 a écrit :

Une autre question par rapport à la distinction : est-ce qu'il y a chez Bourdieu l'idée qu'on ne peut y échapper, qu'on essaye tous de se distinguer ? ou alors y a-t-il une sorte d'état de sagesse possible dans lequel nos actes ne visent pas à la distinction au sens de Bourdieu ?
Bref, pour le dire autrement (mais c'est sans doute plus très boudieusien (bourdivin ?) ) est-ce qu'il y a chez Bourdieu l'idée qu'on puisse dire et agir autrement que pour faire le malin ?


 
 
La vertu est possible pour Bourdieu, mais à condition de prendre en compte les conditions sociales d'existence. C'est en les transformant par deux manières 1) la prise de conscience par la sociologie d'un état de fait social captieux et 2) par l'action sociale (thème qu'on retrouve chez Michel Foucault et son principe de "résistance" ( cfr l'Archéologie du savoir : "là où il y a pouvoir, il y a résistance dans le champs stratégique de la société) Bourdieu aimait à prendre cet exemple : c'est grâce à la loi de la gravitation qu'on a pu envoyer des gens dans le ciel...  

mood
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Posté le 07-03-2007 à 13:49:08  profilanswer
 

n°10845316
rahsaan
Posté le 07-03-2007 à 14:02:22  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

A quoi le sociologue répond, avec un certain humour, "mais vous savez, ils ont des salades composées"


 
Très bon. :D
 
D'autant qu'on peut pousser la distinction plus loin : il va chez Quick, parce qu'aller chez Magdo, c'est trop vulgaire.  [:prodigy]  :lol:  
 
Ce qui me rappelle un excellent "Que sais-je ?", intitulé Le snobisme, de Philippe du Puy de Clinchamps, qui analyse en détail l'emprise complète de ce besoin, de se distinguer tout en faisant comme tout le monde, qui s'appelle snobisme. Depuis la naissance jusqu'à la mort, du berceau à la tombe, on peut être snob.  
 
Car : quoi de plus snob que de prétendre ne pas l'être ? :o
 
Comme le chantait Boris Vian :  
 
J'suis snob... J'suis snob
C'est vraiment l'seul défaut que j'gobe
Ça demande des mois d'turbin
C'est une vie de galérien
Mais lorsque je sors à son bras
Je suis fier du résultat
J'suis snob... Foutrement snob
Tous mes amis le sont
On est snobs et c'est bon

 

neojousous a écrit :

Moi ce qui me fait marrer la dedans, c'est le parisien qui découvre les vaches. Plutôt que le gars qui chante, c'est le parisien qui l'observe qui peut être intéressant à étudier :D


 
Ah mais tout à fait ! :D
Que pensent-ils de nous, les agriculteurs qui viennent exposer dans ce Salon, de tous ces Parisiens qui vivent dans les bouchons et ne connaissent la nature que par les squares, la nourriture bio et les reportages d'Ushuaïa sous les Tropiques ?  [:prodigy]  
 
Bref, comme le chantait Michel Delpech :  
 
Ma famille habite dans le Loir et Cher,
Ces gens-là ne font pas de manières.
Ils passent tout l'automne à creuser des sillons,
A retourner des hectares de terre.
Je n'ai jamais eu grand chose à leur dire
Mais je les aime depuis toujours.
De temps en temps, je vais les voir.
Je passe le dimanche dans l'Loir et Cher.
 
Ils me disent, ils me disent :
"Tu vis sans jamais voir un cheval, un hibou."
Ils me disent :
"Tu viens plus, même pour pécher un poisson.
Tu ne penses plus à nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous.
On dirait que ça te gêne de marcher dans la boue,
On dirait que ça te gêne de dîner avec nous."


Message édité par rahsaan le 07-03-2007 à 14:20:33

---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10846222
rahsaan
Posté le 07-03-2007 à 15:13:03  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Sociologie du parisien, volume 1.


 
Mon Dieu, il y en aurait à dire sur ce sujet. Il faudrait décrire cliniquement l'ensemble des "mécanismes de défense" construits par les Parisiens.  
 
D'abord le complexe de supériorité de Paris par rapport au reste de la France, assimilé sans plus de précisions à "la province", c'est à dire l'ensemble des terres émergées de nos frontières au-delà du périph'. :D Alors que, "sur le terrain", il n'y a pas grand'chose de commun entre la Provence et le Finistère, entre Nancy et Honfleur, le pays se trouve réduit à une étendue uniforme, la Province.  
Les Parisiens accusent en particulier les provinciaux d'être casaniers, encroûtés sur leur petit bout de pays, incapables de sortir de leur coin de terre... Accusation d'autant plus amusante qu'elle provient de citadins qui généralement ne sortent pas de leurs 4 ou 5 arrondissements habituels ! :D
Allez proposer à une fille née à Saint-Germain, étudiante à Science-Po, de traverser le périph' pour aller enseigner les avantages comparatifs aux Premières STG de Saint-Denis, et vous verrez la crise d'angoisse !  
 
Plus convaincant encore, la question de la nourriture "bio" : nourriture sur laquelle sont projetées toutes sortes de fantasmes de pureté, d'authenticité, de naturel. Le Parisien voulant consommer bio (et mettre la Province au travail en vertu de ces exigences de qualité) et en rajoutant dans le côté "écolo" pour qu'on oublie que son comportement objectif contribue à la pollution de cet "environnement", si cher aux hommes politiques. Le citadin de la capitale ne conçoit guère la campagne comme un homme où des gens vivent et produisent mais comme un décor pour les vacances : reposant, traditionnel, charmant, authentique.  
L'industrie du tourisme va dans ce sens parisien, d'exiger la préservation du paysage et l'aménagement esthétique du territoire. Industrie du tourisme, soutenue par l'Etat, qui se charge d'aménager le hors-Paris pour les besoins des Parisiens stressés.  
 
Autre comportement révélant un autre "mécanisme de défense" : ce sont souvent les employés de bureau (quel que soit leur statut, secrétaire, ingénieurs ou autres) qui se préocuppent le plus de savoir le temps qu'il fera demain, alors qu'ils passeront leur journée entre chez eux, les transports et le bureau climatisé, donc objectivement indifférents au temps qu'il peut faire dehors !  
S'inquiéter de l'état météorologique du monde, comme pour ne pas perdre tout à fait son lien avec le milieu cosmique ambiant, le monde ambiant "naturel".  
 
On pourrait parler de la "violence symbolique" exercée par ceux qui se revendiquent comme détenteurs d'un fort capital culturel (putain, je me mets à parler le bourdieusien couramment [:le kneu] ), contre ceux qui n'ont pas accès aux expositions, musées, théâtres... D'où les politiques en "province" pour développer le monde culturel et faire venir des artistes. La Province singe Paris.  
 
Il faut dire en effet que les régions elles-mêmes font tout pour développer le tourisme et transformer ainsi leur territoire en parc d'attraction.  
Exemple le plus dérisoire que j'ai, qui m'a vraiment fait éprouver du chagrin pour les gens que je voyais faire ça, c'était une sorte de cérémonie folklorique dans les Alpes, l'été, la fête des moissons, entièrement organisés pour les touristes. C'était vraiment la regression dans la nostalgie de l'époque bénie où les hommes étaient en communion avec dame Nature, les fantasmes grotesques de l'âge d'or...  [:prodigy]  
Au fond, quoi de plus toc que l'exigence d'authentique ?...  
J'ignore si ceux qui jouaient aux moissons étaient des gens du coin ou bien des intermittents du spectacle. J'aimerais croire que ce n'était pas des agriculteurs de montagnes réduits au chômage, engagés par le syndicat d'initiative pour rejouer la vie de leurs "ancêtres"...  :sarcastic:  
 
Là encore, on verrait un mécanisme de défense classique : rejouer le bon vieux temps pour oublier un peu les transformations économiques actuelles (libéralisme, mondialisation...), tout comme, après la défaite de 1870, la France a découvert ce bon vieux Charlemagne qui-a-inventé-l'école, et on a forgé de toutes pièces une légende des origines de la France, de Clovis à Thiers...  :D
 
C'est pourquoi ce n'est pas que de la psychologie (fût-elle "fine", merci Daniel_Levrai) parce qu'il est assez clair que ces conflits "psychiques" sont engendrés par une situation sociale objective, elle-même conflictuelle.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10846680
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 07-03-2007 à 15:55:48  profilanswer
 

Dictionnaire des idées reçues  
 
psychologue : toujours fin  
 
:o
 
Il faut ajouter le nouvel élément politiquement correct interdisant comme un tabou de revendiquer sa "supériorité" de Parisien. Cette hypocrisie mettant une sourdine sur la violence des rapports dominant/dominés géographiques a donné les blagues belges, vengeance ultime de la province sur Paris, puisqu'il n'y a pas encore eu d'entente tacite sur le non échange de propos discriminatoirs entre voisins.  
 
 
vieux dicton lillois: il y a toujours plus belge que soi  :o


Message édité par daniel_levrai le 07-03-2007 à 16:00:02
n°10847270
Magicpanda
Pushing the envelope
Posté le 07-03-2007 à 16:45:47  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

De lui, je n'ai guère que des articles dans la presse. Je trouvais le ton très m'as-tu-vu. :o

 


Sur la fin de sa vie oui clairement ca commençait à partir en banane :jap:


Message édité par Magicpanda le 07-03-2007 à 16:45:55

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" Quel est le but du capital ? Le but du capital c'est produire pour le capital. L'objectif, lui, est illimité. L'objectif du capital c'est produire pour produire." - Deleuze || André Gorz - Vers la société libérée
n°10847317
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 07-03-2007 à 16:49:49  profilanswer
 

Bon, un jour est passé. Lorsqu'on a parlé du livre "Oublier Foucault" à Foucault, celui ci a fait : "le problème serait plutôt de se souvenir de Baudrillard". :d

n°10847326
rahsaan
Posté le 07-03-2007 à 16:50:50  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

Bon, un jour est passé. Lorsqu'on a parlé du livre "Oublier Foucault" à Foucault, celui ci a fait : "le problème serait plutôt de se souvenir de Baudrillard". :d


 
La réponse du berger à la bergère quoi ! :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10847626
neojousous
Posté le 07-03-2007 à 17:12:22  profilanswer
 

Je confirme Rahsaan :D. Je suis du finistère, et j'étudie à Rennes. La Bretagne a beau être un coin reculé de la "province" (quel mépris dans ce mot), ses deux extrémités diffèrent déja largement. Et pour bouger régulièrement entre la ville et la campagne, je dirais que les deux mentalités ont des travers. "Parisiens têtes de chiens, parigo têtes de veau". Sachant que les touristes parisiens conduisent leurs voiture comme des porcs, et ont du mal à sourire, ils sont pas toujours très bien vu. Après en même temps, à la campagne, on vit dans le fumier, on est pas civilisé hein :o. Autant de stéréotypes, qui recoupent partiellement la réalité.
Bref Paris, vous l'aurez compris, j'espère l'éviter au maximum, pas trop mon trip.
 
EDIT :
Rahsaan

Citation :

Au fond, quoi de plus toc que l'exigence d'authentique ?...


 :jap: Excellente phrase... je l'aurai bien garder pour la citer plus tard, dans des cours ou dissertations. Mais comment un citer un pseudo ?


Message édité par neojousous le 07-03-2007 à 17:15:17
n°10847702
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 07-03-2007 à 17:18:51  profilanswer
 

Tout ça pour en revenir à Kant qui a le mérite d'avoir énoncé le principe universel de la morale et qui devrait la boucler une fois pour toute à tous ces snobs. Sur ce, bonne soirée, je vais boire une bière ( belge) :d

n°10847726
neojousous
Posté le 07-03-2007 à 17:20:19  profilanswer
 

Quelle marque la bière ?

mood
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Posté le 07-03-2007 à 17:20:19  profilanswer
 

n°10847773
rahsaan
Posté le 07-03-2007 à 17:24:49  profilanswer
 

En allant à Bruxelles, avec ma copine, on en a profité pour boire une Gueuze à la Mort-Subite. :D
 

Citation :

:jap: Excellente phrase... je l'aurai bien garder pour la citer plus tard, dans des cours ou dissertations. Mais comment un citer un pseudo ?


 
Dans une disserte, écris plutôt : "quoi de plus inauthentique que l'exigence d'authentique ?"
Référence exacte : Georges-Amédée Rahsaan, Oeuvres Complètes, tome VIII, page 357.  :o


Message édité par rahsaan le 07-03-2007 à 17:26:40

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10847804
neojousous
Posté le 07-03-2007 à 17:27:41  profilanswer
 

Dispo sur amazone ? :D

n°10847815
rahsaan
Posté le 07-03-2007 à 17:29:12  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Dispo sur amazone ? :D


 
Pour pré-commander, envoie un chèque de 22€ (prix de lancement) à mon nom. Ou file-moi ton n° de compte + code  en mp. :o


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10848210
pascal75
Posté le 07-03-2007 à 18:12:04  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Quelle marque la bière ?


Kanterbrau, bien sûr.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10848450
alcyon36
Posté le 07-03-2007 à 18:40:55  profilanswer
 

Michel le bris raconte une anecdote assez amusante sur les parisiens, ds "l'homme aux semelles de vent"...
originaire de bretagne, il raconte ces invasions de parisiens venant s'installer, ces derniers deaignent les fermes bretonnes (aux formes harmonieuses avec le paysage, long travail de l'experience) preferent se faire construire des "cages en verre incongrues"...totu ca pour pouvoir profiter, ou plutôt se "repaitre" des beautés du paysage... Le bris ajoute, les bretons n'y auraient jamais pensé "Nous ne trouvions pas le paysage "beau". Nous l'habitions, simplement, mais au sens le plus fort de ce mot: il etait partie de nous-mêmes et nous etions partie de lui. Seuls les parisiens le trouvaient beau. Mais la beauté, c'est precisement ce que l'on peut mettre à distance parce qu'on ne l'habite pas"


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°10848525
pascal75
Posté le 07-03-2007 à 18:49:16  profilanswer
 

Putain, mais arrêtez avec les clichés sur les parisiens :D


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10849394
le vicaire
Posté le 07-03-2007 à 20:29:48  profilanswer
 

« Adieu, Paris : nous cherchons l'amour, le bonheur, l'innocence ; nous ne serons jamais assez loin de toi. » (Emile-Livre IV) De quoi se plaignent-ils les Parisiens ils ont tout sous la main (sex-shop, vaches au salon de l'agriculture, Sarkozy pas loin...) ? Ils sont tellement bien qu'on se demande pourquoi ils se barrent tous le vendredi vers 16 heures en Province... :D

n°10853395
neojousous
Posté le 08-03-2007 à 02:11:47  profilanswer
 

C'est pas des clichés. Respect alcyon36 pour ta citation, il y a vraiment quelque chose de réel là-dedans.

n°10855964
pascal75
Posté le 08-03-2007 à 13:14:11  profilanswer
 

Ah mais qu'il y ait qqc de réel dans ce que dit alcyon36 et dans la sociologie, bien sûr. Mais qu'il y ait une loi sociologique du Parisien-qui-dédaignerait-les-fermes-bretonnes, je doute. Plus que les Marseillais qui détestent les fermes poitevines ? Ce qui est vrai c'est qu'avec les progrès du chauffage, les gens, et pas seulement les Parisiens, ouvrent un peu plus leurs maisons sur le paysage. Est-ce que c'est pour le mettre à distance ? Je sais pas. Mais je ressens derrière ce genre de formule de Michel Le Bris, une forme intellectuelle de chauvinisme moraliste anti-parisien au nom des vraies valeurs de ceux qui savent "habiter" leur espace.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10856418
neojousous
Posté le 08-03-2007 à 13:56:10  profilanswer
 

Bof, je vois pas qui a parlé de "loi sociologique du Parisien" pour l'instant. On dit juste que ya une mentalité parisienne, hautaine vis-à-vis de la "province", et qu'on peut ironiser sur les justifications données par les parisiens à voir dans la province une sorte de jardin de vacance, un arrière-pays.

n°10856804
rahsaan
Posté le 08-03-2007 à 14:29:45  profilanswer
 

neojousous a écrit :

Bof, je vois pas qui a parlé de "loi sociologique du Parisien" pour l'instant. On dit juste que ya une mentalité parisienne, hautaine vis-à-vis de la "province", et qu'on peut ironiser sur les justifications données par les parisiens à voir dans la province une sorte de jardin de vacance, un arrière-pays.


 
Oui voilà. :D
 
Et on a oublié le plus important : le syndrome "Amélie Poulain" qui a déferlé après la sortie de ce film. Fantasme collectif de retrouver un petit village, un esprit de village, avec de vraies rues et de vrais d'antan, des temps populaires de Paname. Mais quand on voit le prix des consommations à la Butte aux Cailles, on se dit que le temps de la Commune est loin.  [:prodigy]  
Et plus les bobos veulent transformer Paris pour "retrouver" ces images d'Epinal, plus ils finissent d'expulser les ouvriers de la capitale pour faire des lofts branchés dans les anciennes usines et contribuer ainsi à faire de Paris un décor idéal pour les touristes et la spéculation immobilière galopante. On se croirait parfois dans les décors de An American in Paris, avec la Tour Eiffel, le bistrot popu, le gros gendarme sympa, le facteur qui boit le coup, la grosse patronne dans son tablier et le patron avec son nez rouge, son beret et sa petite moustache. :D
Sauf que ce fantasme se développe au moment où il est certain que plus jamais on en reviendra aux petits villages. Mais qui veut vraiment de l'esprit réel des hameaux, avec les ragots, les jalousies et les petits secrets des uns des autres qui circulent à chaque coin de rue ?... C'est ça, le village d'antan.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10856805
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 08-03-2007 à 14:29:45  profilanswer
 

Le principe même du roman régionaliste, dont parle Bourdieu dans la Distinction.

n°10856818
rahsaan
Posté le 08-03-2007 à 14:31:16  profilanswer
 

Same second. :D 14:29:45
 
Tu parles des romans d'écrivains-paysans, c'est ça ? :o Le terroir, le cru, la vallée des Alpes, comme au bon vieux temps.


Message édité par rahsaan le 08-03-2007 à 14:32:30

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10856831
pascal75
Posté le 08-03-2007 à 14:32:33  profilanswer
 

Neojousous > Ce que tu dis là, qui est différent du propos rapporté par alcyon36, tu l'appelles comme tu veux, loi sociologique ou généralisation excessive, mais ça n'en reste pas moins un cliché. Après le Parisien qui ne sait pas habiter, le Parisien est hautain. Tu ne trouves pas ça un peu grossier ?
Mais pour revenir à la socio et laisser un peu les Parisiens tranquilles, c'est son incapacité à donner des images des gens qui me frappe, elle ne produit que des clichés. Peut-être était-ce le point sur lequel Bourdieu était le plus en avance. C'est en tous les cas ce que je devine à travers mes quelques lectures. Mais perso, je préfère la philo.

Message cité 1 fois
Message édité par pascal75 le 08-03-2007 à 14:34:32

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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°10856871
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 08-03-2007 à 14:36:09  profilanswer
 

Grandeur et déclin du roman régional Le roman régionaliste (appelé aussi roman rustique) connaît son apogée dans les années 1910-1920, puis devient, entre les deux guerres, un des derniers refuges de la tradition. C'est l'époque où la figure emblématique du paysan est magnifiée, symbole de la sauvegarde des valeurs ancestrales menacées par le progrès et l'urbanisation. Ainsi, Ernest Pérochon décrit dans son roman Nêne, l'histoire émouvante d'une servante de ferme victime de l'ingratitude de ses enfants. Henri Pourrat glorifie la civilisation paysanne dont l'Auvergne donne, selon lui, le meilleur exemple. Dans Gaspard des Montagnes, il fait revivre toute l'Auvergne, ses paysages, ses traditions , ses habitants dans un style empreint de simplicité et de parler populaire. Le roman régionaliste va ensuite décliner après 1940, miné probablement par la lassitude des auteurs, la désaffection des lecteurs devant la monotonie des thèmes et la médiocrité grandissante de l'écriture

n°10856875
rahsaan
Posté le 08-03-2007 à 14:36:30  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Ce que tu dis là, qui est différent du propos rapporté par alcyon36, tu l'appelles comme tu veux, loi sociologique ou généralisation excessive, mais ça n'en reste pas moins un cliché. Après le Parisien qui ne sait pas habiter, le Parisien est hautain. Tu ne trouves pas ça un peu grossier ?
Mais pour revenir à la socio et laisser un peu les Parisiens tranquilles, c'est son incapacité à donner des images des gens qui me frappe, elle ne produit que des clichés. Peut-être était-ce le point sur lequel Bourdieu était le plus en avance. C'est en tous les cas ce que je devine à travers mes quelques lectures. Mais perso, je préfère la philo.


 
J'étais encore chez des amis hier. Très sympas, pas du genre à être trop snobs. Mais malgré ça, ils racontaient leurs vacances à Honfleur et on sentait combien ils en parlaient d'un lieu de villégiature, un village typique de bord de mer pour accueillir les touristes. La Province fleurie, sympa, mais la Province.  
Quoi de plus touristique, de plus plat, que de traiter les autres de touriste, comme si on en était pas toujours un peu un soi-même ? :o
 
Le touriste se sent des droits parce qu'il paye. Il exerce son pouvoir subjectif, il consomme du paysage, du voyage, de la ville, des produits, du décor stéréotypé.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10856902
rahsaan
Posté le 08-03-2007 à 14:38:52  profilanswer
 

daniel_levrai a écrit :

Le roman régionaliste va ensuite décliner après 1940, miné probablement par la lassitude des auteurs, la désaffection des lecteurs devant la monotonie des thèmes et la médiocrité grandissante de l'écriture


 
... pour réapparaître ces derniers temps, plus vivace que jamais. Nouvelle envie de retour au source, de terroir, de soleil provincial. Mais maintenant, ce sont les gens du tertiaire, de la communication, qui veulent consommer de la terre ancestrale.  
La figure du Paysan réapparait lors de mutations industrielles importantes. Le roman régionaliste et les régions typiques, purs produits de l'industrie parisienne des années 2000.


Message édité par rahsaan le 08-03-2007 à 14:43:18

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10858756
le vicaire
Posté le 08-03-2007 à 16:59:26  profilanswer
 

une heure en forêt ce matin. Je vous dis pas c'est beaucoup mieux qu'à la télé :D  
Sinon je suis dans "Les origines de la pensée grecque" de Vernant, encore une histoire de ville...

n°10872993
rahsaan
Posté le 09-03-2007 à 23:42:47  profilanswer
 

Oui, il y a un lien indissociable (mais des plus problématiques) entre la Cité et la Philosophie.


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n°10873478
vonstaubit​z
Posté le 10-03-2007 à 00:41:45  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

mais la Province.

 


"mais la Province". Le philosophe est-il dépendant de la ville? Et s'il en est dépendant, est-il un philosophe?
 
(ce n'est pas un sujet du bac sur lequel je dois répondre...).

n°10873531
rahsaan
Posté le 10-03-2007 à 00:50:52  profilanswer
 

vonstaubitz a écrit :

"mais la Province". Le philosophe est-il dépendant de la ville? Et s'il en est dépendant, est-il un philosophe?
 
(ce n'est pas un sujet du bac sur lequel je dois répondre...).


 
 :lol:  :lol:  
Je te rassure, ta question ne fait pas du tout sujet du bac.  
 
Je ne comprends pas bien ta question.  
La Cité, c'est l'organisation politique des hommes au sens large. Ce n'est pas forcément la ville. On peut imaginer un philosophe à la campagne.  
Le philosophe est au moins dépendant de la Cité pour manger... à moins qu'il n'essaie de vivre en misanthrope, à cultiver lui-même ce qu'il mangera, de façon autarcique.  
Il n'y a pas de philosophe qui se conçoive sans rapport à la Cité -même la philosophie d'un misanthrope. Le philosophe n'écrit pas, ne parle pour les petits oiseaux ni la mousse des cailloux. Le philosophe est intrinséquement un politique car il tente de comprendre comment vivre et comment organiser la Cité (ou une partie de la Cité) conformément à son idéal de vie.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10873620
vonstaubit​z
Posté le 10-03-2007 à 01:07:19  profilanswer
 

rahsaan a écrit :


Je ne comprends pas bien ta question.
La Cité [...]

 


  

J'aurais dû mieux formuler ma question.

 

"mais la Province". Le philosophe est-il dépendant de Paris? Et s'il en est dépendant, est-il un philosophe?

 

Ta réponse est la réponse à ma question.
C'est-à-dire: "Non, le philosophe n'est pas dépendant de Paris".


Message édité par vonstaubitz le 10-03-2007 à 01:08:02
n°10873631
rahsaan
Posté le 10-03-2007 à 01:09:03  profilanswer
 

Ah non heureusement ! :o Manquerait plus qu'en passant le périph', on perde toute capacité de pensée, comme si on avait des neurones qui s'éteignaient dès qu'on met le pied en "Province". :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°10873642
vonstaubit​z
Posté le 10-03-2007 à 01:11:22  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ah non heureusement !  :o  Manquerait plus qu'en passant le périph', on perde toute capacité de pensée, comme si on avait des neurones qui s'éteignaient dès qu'on met le pied en "Province".  :D

 

Le philosophe dépend-il de son époque?

n°10873658
rahsaan
Posté le 10-03-2007 à 01:14:47  profilanswer
 

Ni plus ni moins que n'importe qui.  
 
C'est à dire qu'on ne peut pas se passer de savoir quand a vécu un philosophe. Mais connaissant une époque, on ne peut pas savoir ce qu'a pensé tel philosophe.


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n°10873679
vonstaubit​z
Posté le 10-03-2007 à 01:20:14  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ni plus ni moins que n'importe qui.

 

C'est à dire qu'on ne peut pas se passer de savoir quand a vécu un philosophe. Mais connaissant une époque, on ne peut pas savoir ce qu'a pensé tel philosophe.

 


 


Je vais dire quelque chose d'adsurbe (sic): Je ne connais pas mon époque ("qui va trop vite" ). Donc, je ne peux pas savoir ce que je pense.

 

Autre question: peut-on savoir ce qu'est un philosophe? Ta réponse "Mais connaissant une époque, on ne peut pas savoir ce qu'a pensé tel philosophe.", implique que non. Est-ce correct ("non, on ne peut savoir ce qu'est un philosophe" )?  
 
(bref, ce que j'en dis.....)


Message édité par vonstaubitz le 10-03-2007 à 01:37:33
n°10874876
le vicaire
Posté le 10-03-2007 à 08:00:15  profilanswer
 

tu ne connais pas ton époque et pourtant tu as internet... Pour la seconde partie je pense que Rahsaan voulait dire (mais il te l'expliquera mieux que moi) qu'il y a un universalisme de la pensée. C'est à dire que la pensée est capable d'être saisie en dehors des limites d'un temps donné. Par contre pour ce qui est du cadre social, je pense que c'est beaucoup moins évident.

n°10875312
rahsaan
Posté le 10-03-2007 à 11:20:44  profilanswer
 

Je n'ai pas dit qu'on ne pouvait savoir ce qu'était un philosophe. J'ai dit que la connaissance de telle époque ne permet pas de deviner ce qu'a pensé/écrit tel philosophe en particulier.  
Et +1 avec le Vicaire : la pensée d'un philosophe est inscrite dans son époque mais elle ne s'y réduit pas. Ce qu'a dit Aristote sur la prudence ou les questions de Platon sur la justice sont encore valables.


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n°10875753
neojousous
Posté le 10-03-2007 à 12:50:08  profilanswer
 

Me rappelle un sujet de partiel de l'année dernière : "En quoi une philosophie ancienne peut-elle être actuelle ?"

n°10876604
crackingod​01
Posté le 10-03-2007 à 14:41:05  profilanswer
 

Quelques livres qui m'ont passioner pour la philo:
"History of Western Philosophy" de Russel
"Problemes Philosophiques" toujours de Russel
"Huis Clos" de Sartre
"Meditations" de Descartes
:)

n°10877212
neojousous
Posté le 10-03-2007 à 17:18:24  profilanswer
 

Saloute, bienvenue sur le topic !

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