Reprise du message précédent :
Quelqu'un a feuilleté cette nouvelle édition du Maître et Marguerite dont j'entends beaucoup parler ? Si oui, à quoi ça ressemble, y a du texte autour, des notes de bas de page qui vont bien ? Est-ce qu'on va apprendre des trucs ?

(Edit : je crois que c'est encore Markowicz, je sais pas quand il dort cet homme-là.)

Faudrait que je le feuillète en librairie, vous me tentez mais ça reste un livre assez long et je sais pas si j'aurai le courage en ce moment. Déjà qu'hier soir j'ai pas pu me motiver pour autre chose qu'une BD humour de 90 pages...

En effet, avec Françoise Morvan :

https://inculte.fr/produit/le-maitre-et-marguerite/

https://www.youtube.com/watch?v=Dhq0xvrz7Zg

Ah mince... Encore une dépense à envisager... du moins le jour où ça sortira en poche !  

De mon côté (si on laisse de côté les autres livres en cours) je suis toujours dans Vanity Fair et Le Comte de Monte-Cristo.  
 
J'ai un peu ralenti dans Vanity Fair quand on tombe dans les chapitres où Thackeray se moque de la noblesse et invente douze noms par phrase et les personnages peuvent rencontrer, outre les Bareacres et Castlemouldy qu'on voit passer de manière récurrente,  
 

 
Ça fait un peu « bon il me faut des noms oh un plateau de fromages, parfait »
 
Sinon, je me rappelais que j'aime beaucoup la façon dont il traite ses personnages, parce que c'est plein de gens qui ne sont pas forcément sympathiques mais qui le deviennent, ou en tout cas dont il parle de manière chaleureuse et à qui il fait des efforts pour trouver des qualités, et j'aime bien ça. Il est toujours moqueur et sa plume est parfois acérée, mais il ne donne jamais l'impression d'être méprisant ou méchant avec ses propres personnages.

Je me suis lancé dans Roland Furieux de l'Arioste, roman de chevalerie des années 1530 après des années à prendre la poussière sur une étagère et j'ai eu bien du mal à finir...  
C'est un peu l'indigestion de combats tous plus vaillants les uns que les autres à un contre dix, vingt ou cent ; de demoiselles en détresse (des guerrières aussi), de châteaux ensorcelés, etc... il opte pour une narration en " feuilletons ", pour soi-disant ne pas ennuyer le lecteur en changeant constamment de personnage et de lieu d'action sauf qu'il y en a tellement qu'on sait plus qui est qui, qui veut faire quoi.
C'est les mauvais côtés de la littérature arthurienne qui ressortent, en exagéré : personnages un peu interchangeables, sans aucun trait de personnalité autre que vaillance, courage. Des métaphores ampoulées toutes les trois lignes ou des références à la mythologie greco-romaine typiques de l'époque. Présence de quelques créatures surnaturelles (faunes, hypogriffe, …) qui relèvent un peu le tout quand même, un surprenant voyage sur la lune aussi.
 
Un peu déçu donc. Dans le même style, même époque j'ai un bien meilleur souvenir de La Jerusalem Délivrée. Beaucoup moins décousu, écriture moins lourdingue.

C'est marrant parce que ton résumé me donne vachement envie de le lire ! (Surtout le voyage sur la Lune ! )

Tu oublies le passage de la brosse à reluire à la maison d'Este à tous les chapitres

C'est marrant, je trouve qu'il a des longueurs aussi mais je l'aime beaucoup et je l'ai relu plusieurs fois. Je ne me lasse pas des miroirs magiques, des enchanteresses qui montrent l'avenir, de l'apparition anachronique des armes à feu, du voyage sur la Lune, et j'aime bien certains des personnages. Plus tard, j'ai lu la Jérusalem et il m'a fallu deux tentatives, j'ai beaucoup moins accroché, parce que je trouve cette dernière plus « sage », c'est beaucoup mieux rangé et il y a moins de fantaisie.

En tout cas, félicitations, c'est un livre qu'il FAUT avoir lu, en tout cas si on veut comprendre un peu mieux ce qui se passe quand on visite un musée de beaux-arts Ça a inspiré des tonnes de trucs. Pour ta peine, tiens, voilà Roger délivrant Angélique vu par Gustave Doré (oui c'est du bronze et oui ça tient tout seul).

Edit : photo avec détails ici http://expositions.bnf.fr/orsay-gu [...] or_355.htm pour les curieux.

Ah oui, je me rappelle la fille du brasseur Miss Grain

 
Alors ça, c'est le plus beau bronze de ma journée.  

Je me lançais dedans avec les meilleures intentions du monde pourtant mais il se serait concentré sur un peu moins de persos j'aurais mieux accroché.
Après j'ai lu une version du XIXe, est-ce que la traduction a pu jouer?  
 

 
J'ai l'impression que c'est surtout cette scène qui est représentée (forcément, le reste du bouquin est trop brouillon ). J'ai en tête Ingres, Moreau et quelques autres plutôt XIXe d'ailleurs, je me souviens pas de représentations période baroque contrairement à La Jerusalem ("illustrée" par Guercino et quelques autres au XVIIe).
Le voyage dans la lune a été illustré par Doré mais je crois pas avoir vu d'autres représentations curieusement.
 

 
A propos de Doré j'ai acquis récemment "L'imaginaire au pouvoir'

 
qui retrace un peu toute sa carrière, un beau bouquin. J'ai été surpris de voir qu'il existait si peu de monographies le concernant.

Il y a eu une exposition au musée d'Orsay il y a quelques années, magnifique et on apprenait plein de trucs.

                                                         Et hop !
                                                              /
                                                             /

(J'ai celui-là en magnet de frigo, il me fait rire tous les jours.)

Il y a des représentations de Roland quand il est tout fou, et des kilotonnes de peintures représentant Angélique et Médor (la scène où ils écrivent leur nom sur un tronc d'arbre), et beaucoup de représentations des magiciennes (ça vaut aussi pour la Jérusalem), genre Renaud chez Alcine. Delacroix a fait une Marphise si je me souviens bien. Roger délivrant Angélique est un grand classique, parce que c'est une bonne excuse pour peindre des femmes nues et attachées, visiblement, ça amuse les peintres au XIXe. Mais les thèmes changent en fonction des époques. En baroque voire en rococo, il y a au moins Boucher et Fragonard, et beaucoup d'Italiens évidemment (il y a un cycle entier de Tiepolo).

Fragonard :

Boucher :

Tiepolo :

OK c'est chaud de les reconnaître dans ces conditions, c'est plus facile quand c'est écrit dessus

Sebastiano Ricci :

Ou celui-ci, plutôt fin Renaissance, qui est au Louvre et que j'aime beaucoup, par Toussaint Dubreuil :

(En gros dès que tu vois un monsieur et une dame tout nus qui écrivent sur un arbre qui n'a rien demandé, il y a des chances que ce soit eux.)

Edit : j'oubliais, je voulais mettre une statue aussi. Par Jehan, au Louvre, XIXe :

Ah oui j'avais pas repensé à cette scène avec l'arbre

C'est kitschouille hein

Bonne retraite, Bora !    
Si les clients te manquent, tu peux toujours nous donner des conseils ici
 
Les dames attachées toutes nues, je ne sais jamais si ce sont des Angélique ou des Andromède  
 
Sinon, Thackeray, je ne le trouve pas méchant avec ses personnages, effectivement, mais un peu trop hautain. C’est fréquent d’avoir un auteur XIXe s’adresser à toi, lecteur, aussi intelligent et observateur que moi, Grand Ecrivain...mais chez Thackeray ce ton complice est trop smug à mon goût.
Et oui, les noms propres ne sont pas choisis au hasard. Déjà Bareacres et Castlemouldy, ça en dit long sur le dépérissement de l’aristocratie.

Merci (et à Tillow).  

 
C'est pas justement le catalogue de l'expo d'Orsay la monographie dont parle Moonzoid ?

 
J'avais lu et beaucoup apprécié    
La chronologie de l'histoire en revenant fréquemment au temps présent est bien gérée je trouve.
Il y a une suite a priori    

Il y a un topic dédié :  
 
https://forum.hardware.fr/forum2.ph [...] w=0&nojs=0
 
(Si on pouvait éviter d'avoir 15 pages de HS et de concours de bite à qui lit le plus vite, ça serait bien )

Désolé j'avais pas vu    
 
J'efface mon commentaire

Des avis sur "le complot contre l'Amérique" ? J'ai vu qu'une excellence série (apparemment) en avait été tirée et j'hésite à le lire d'abord ou m'en passer    
J'avais lu la Pastorale américaine que j'avais trouvé un peu pompeux quand même

La série laisse la conclusion en suspens, le livre est plus complet. L'adaptation est quand même assez fidèle et réussie.

Fini Vie à vendre de Mishima.  
 
On est loin de la mer de la fertilité, mais j’ai passé un bon moment. Sorte de parodie du polar. Avec quelques réflexions de fond pas inintéressantes.  
 
 
Je viens de commencer Les vestiges du jour de Kazuo, cette écriture

J'en ai un très bon souvenir des Vestiges du jour ! J'ai trouvé ça très bien fait, très bien écrit, on est pané des deux côtés avant de se rendre compte qu'on a été fariné.

 
 
   
 
magnifique livre

J'ai lu Auprès de moi toujours de lui et j'avais pas vraiment accroché, du coup à chaque fois qu'on parle de l'auteur j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose, ça me frustre.

Ah oui, joliment torché

C'est le bouquin qui a été adapté avec Andrew Garfield et Keira Knightley ?

Le film est magnifique.

Google me dit que oui, mais je l'ai pas vu.

1984 en tête des ventes de livres. On a vu une citation sur facebook qui parle de ce bouquin alors on l'achète.
 
On est en plein dans la fiction là

Surtout que cette fameuse citation n'est pas dans le livre
https://www.francetvinfo.fr/societe [...] 42609.html

Quel clown ce NDA

Ouais c'est ce qui m'a poussé à vérifier les ventes de livres.

Il est toujours très bien placé puisque lecture obligatoire au collège. Et là, c'est la nouvelle traduction sortie en poche fin mai qui se vend très bien. Le tweet de Dupont-aux-ânes a sans doute joué un peu mais il faudrait voir le classement de la semaine dernière avant de tirer des conclusions.  
 
Edit : Orwell est entré dans la Pléiade la semaine dernière. Pas chercher plus loin. Dupont-la-joie n'y est pour rien.  

Merci pour l'analyse, je ne pensais pas forcément qu'à NDA pour expliquer la 1ère place. A l'époque de l'élction de Trump je me souviens d'article au sujet du Novlangue et de la montée des ventes du livre aux états unis, j'en ai fait un parallèle avec le mécontentement actuel lié au couvre feu.
 
https://www.lefigaro.fr/conjoncture [...] amazon.php

Je viens de lire un article du Monde sur le tweet d'NDA, pour ça que j'ai pensé à lui. L'article analyse la récupération de 1984, de Besancenot à NDA et pointe ce qu'Orwell ne pouvait pas prévoir : que c'est le secteur privé qui deviendrait Big Brother grâce au net, dans des proportions inimaginables pour un état. L'article pointe aussi l'ironie du tweet d'NDA qui appuie son propos d'une citation de 1984... qui ne figure nulle part dans 1984. Qui réécrit l'Histoire ?  
 
On peut d'ailleurs rajouter au côté daté de 1984 la propagande dans les états démocratiques ou presque, qui est devenue insignifiante au regard de celle pratiquée par le privé et les citoyens eux-mêmes. La désinformation, les LUs et autres fake news servant un propos politique, consciemment ou non, font partie du quotidien et le bullshit gouvernemental n'est plus qu'une goutte d'eau dans cet océan de blabla merdeux.
 

Je venais poser la même question en espérant une réponse de ta part  
Ce serait l'occasion de le relire car mine de rien cela va faire 15 ans que je l'ai lu. Je me demande quel regard je vais avoir dessus ayant lu une floppée de fantastique venant de l'Est depuis.

J'en profite de passer pour me la raconter dans le genre beaux livres. Cet été j'ai lu l'intégrale de Kabawata. J'ai saoulé pas mal ma compagne avec cet auteur. J'ai bien fait.
Elle m'a offert pour mon anniversaire il y a deux semaines le Dit du Genji en édition Diane de Selliers.

C'est lourd, très lourd. Je remercie d'ailleurs mon beau-frère se se l'être trimballé dans le train.
Les explications sur les peintures sont excellentes comme d'habitude. Surtout les comparaisons avec l'état de la peinture en Europe à ce moment là. Toutes les peintures utilisent une perspective axonométrique avec la technique du toit découpé. Dès le XIème siècle.
Quant au livre... Hmmm... Le début n'est pas passionnant. Nous suivons le héros, le Genji, un fils de l'empereur qui passe sont temps à avoir de nouvelles compagnes (ressemblant à sa "nouvelle belle-mère" (dont il est amoureux), il fait une fixation dessus) dans un milieu aristocratique qui ne fout pas grand chose de sa journée à part parler de leurs peines de coeur. C'est très poétique, certaines scènes sont très belles et on a même le droit à un peu de fantastique. On apprend beaucoup de choses sur la culture japonaise bien entendu. Mais on se fait un peu chier. Toutefois depuis le livre 11, cela s'emballe un peu avec un Genji en mauvaise posture socialement et qui se demande si ce n'est pas une punition d'avoir eu une vie frivole. Forniquer partout n'est peut-être pas le but de la vie ?  

Rhâââââ... Diane de Selliers...    

 
Oui les livres sont superbes.
 
Dommage qu'il n'y ai pas plus de reeditions dans la grande collection et qu'il faille se contenter de la petite lorsqu'il est épuisé.
 

Je te rassure tout de suite, ça continue comme ça a commencé...  
Notes que si tu as des insomnies, ça pourrait être à conseiller.
 
Si tu veux lire un écrit de cette époque bien moins soporifique, je te conseille les Notes de Chevet de Sei Shonagon  
 
A+,

C'est un cadeau donc je vais poursuivre pour le moment. En plus sur le papier c'était plutôt bien choisi. J'ai lu beaucoup d'auteurs japonais depuis 2-3 ans. Ma copine a lu trois critiques du livre par Yourcenar, Borges et Kabawata avant de choisir. Des auteurs que j'adore. Bref tout était fait pour que je sois dans la cible.
Je pense que c'est un livre où faut rentrer dans un mood. C'est comme Proust ou la Montagne Magique, d'ailleurs c'est udu Proust au Japon féodal. Je trouve cela même pas tiré par les cheveux.

Je retiens Sei Shonagon