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| Auteur | Sujet : La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar. |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Reprise du message précédent : |
Publicité | Posté le 16-11-2020 à 18:23:31 ![]() ![]() |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Salon littéraire Angèle Boudiou a triomphé de ses rivales, elle s’est grisée des acclamations à tout rompre, au cours de la réception donnée en son honneur et du regard des caméras, lors de son bref passage à la télévision. Nouvelle icône parisienne, la nouvelle Miss blonde 1968 doit répondre aux tonnes de lettres que lui envoient ses admirateurs, alors qu’une foule de jeunes des deux sexes l’attendent en bas de chez elle, pour lui réclamer un autographe et sa photographie. L’afflux des compliments est unanime et Gabriel Abenlcoco a insisté pour devenir provisoirement son agent. Ce moment d’enthousiasme et de bonheur est parvenu à éclipser les traumatismes du kidnapping d’Antigone et la mort de Joseph Wronski. Gaston est plus que jamais amoureux de Brigitte Parade mais voilà que, dans la musique de sa chambre faiblement éclairée, ce n’est pas le visage de son amour présent qu’évoque pour lui le chant When Your Lover Has Gone, sur le 33 tours de Marvin Gaye : When I'm Alone I Cry, mais plutôt l’histoire d’une fille aux yeux clairs qui aurait ceux de Marité Hissedrue l’épicière, la cousine de Brigitte, autrefois si riante, morte un soir de bataille citadine et bruyante d’une overdose plus silencieuse, dans sa pauvre chambre miteuse de la rue de l’Odéon. Il revoit celle qui le déniaisa si bien danser aux jours heureux, dans la fumée aux senteurs exotiques qui s’efface peu à peu en montant au plafond ; le passé rajuste un peu ses hardes, Gaston gît sur son lit comme un bateau échoué, implorant le grand large qui ne l‘appellera plus. Marité qui s’offrait belle et nue en criant au fond de sa boutique, livrant au soleil du jeune homme innocent la rosée de son corps. Il ne subsiste rien d’elle qu’un inutile chagrin ; alors la malheureuse aux bras odieusement percés s’évade sous la pluie froide et les visions s’effacent, la musique s’arrête et le poids des souvenirs pèse à présent avec toute la lourdeur d’une pierre de caveau. De sa trace concrète, Gaston ne garde que de la chose écrite et douloureuse dormant dans un tiroir. Aurait-il déjà gaspillé sa jeunesse ? Wendy l’américaine hippie à l’accent charmant, aux petits seins pointus et chauds, n’est plus là non plus, il n’a plus de nouvelles, elle s’est envolée à jamais comme un bel oiseau de mer sur le grand océan ; seules s’impriment sur le sable humide de ses regrets les traces fugaces du passé, peu à peu recouvertes par les flots de l’oubli. Véronique Taloche, la rousse à la voix d’or est là aussi, placée en embuscade dans un coin plus sombre, parce qu’elle l’a trahi pour finir par faire un gosse à Jean, le meilleur ami de Gaston. Pourtant, elle déambule ici sans aucune robe, en riant aux éclats dans l‘air surchauffé de l‘été, juste avant le râle suprême, une abeille trouve toujours sa fleur. Fallait-il pour autant qu’elle se nourrisse aussi de la pire jalousie ? Toutes les bulles des passions passées ont maintenant percé la surface du présent. Il ne reste que le silence et la pochette du disque ensommeillé de la Motown qui traîne sur le sol. Statufié tristement sur son lit, Gaston Boudiou a bu les étoiles sans grimacer, aucune larme ne s’écoule plus, les routes parfois s’arrêtent et l’amour s’en va, un autre le remplace, l’eau coule dans les prés sans jamais se lasser. Sur sa table, Gaston allume la radio et laisse maintenant glisser Radioscopie dans ses oreilles, tout en retournant se pencher sur le prototype imposant de sa dernière invention, un appareil électronique qui devrait lui permettre de prendre contact avec les extra-terrestres les moins éloignés. Hugo Inseouine de la Nouille, grand patron d’une firme importante, roi de l’aluminium et père d’Antigone, est venu du Liechtenstein pour rendre visite à la famille. Dans son costume gris très élégant, il félicite chaudement Angèle pour ses aptitudes, la met en garde contre les amères désillusions et la scandaleuse nudité des créatures modernes en bikini, mais, persuadé toutefois que l’écran français va compter avec elle une vedette de plus, dont le nom sera un jour sur toutes les lèvres et comme il tient à faciliter le début de sa carrière, il lui promet également une aide substantielle en anciens francs. Dans le salon chaleureux et intime, assis dans son fauteuil en remuant le contenu ambré de son verre ballon rempli d‘Armagnac, l’industriel que sa fille appelle Daddy s’exprime comme un professeur d’Oxford, avec la classe digne de l’éminent représentant du club de riches qu’il préside. L’enlèvement retentissant de sa fille l’a consterné et il reconnaît qu’en vérité il est tombé du ciel ; peut-être aussi cet homme de principes n’a t-il pas trop apprécié le tapage amoureux à l’origine de cette tragique affaire. Cette choquante infidélité d’Antigone pour un vulgaire malfrat, une escapade déplacée qui fut ouvertement jetée en pâture aux chroniqueurs des grands quotidiens. Non, Hugo Inseouine de la Nouille ne peut comprendre, ce prince du métal qui avait pendant la guerre autant fricoté avec les allemands qu’avec les alliés n’est en rien un adepte de Freud ou des femmes décolletées. Comment sa fille unique était-elle venue à risquer sa vie et celle des siens, pour se retrouver ensuite traquée par des gangsters à cause de quelques frissons crapuleux ? Pour lui, en bon ennemi de l’instinct, le choix d’un mari se paye à prix fixe et l’amour honnête n’est pas la chose qu’on négocie, et surtout pas avec un type aussi raide qu‘un passe-lacet. Il avoue ne pouvoir comprendre les ressorts ayant conduit à un tel désastre. Emile n’ajoute rien, tassé au fond du canapé, c’est comme s’il brandissait devant lui une énorme pancarte qui le déclare cocu et pourtant, jamais il ne dévoilerait devant cet homme d’un autre siècle ce qu’il cache profondément en lui, mais le langage de ses mains et de ses yeux ne peut tromper personne, la honte naît toujours de la réprobation assénée par les autres et sa propre blessure intime saigne sans doute encore un peu. C’est pourquoi une Antigone plus clairvoyante va s’approcher, glissant dans ses pantoufles pour venir enlacer Emile tendrement, en priant son cher Daddy de parler d’autre chose. Surtout qu’au bout du compte les bandits étaient tous morts et qu’aucune rançon n’avait été versée. Quand à lui, Gaston, pour qui n’est moral que ce qui est naturel, s’exprime peu, il n’aura jamais le coup de foudre pour les préjugés bourgeois. Au moment où la rue de Paris s’incendie, il prend sur lui pour ne pas laisser aller ouvertement le tourbillon de ses reproches devant Hugo, qui se permet de fusiller sa propre fille de son regard pour haute trahison. Ce dernier n’avait même pas un mot pour Joe, alors que finalement le prof fut dans cette tragique histoire le véritable et malheureux payeur des pots cassés. A la question de savoir ce que Gaston compte faire de son avenir, le garçon s’en tire tout bonnement en racontant qu’il veut intégrer après son bac un institut scientifique. Luttant sans doute pour ne pas être trop méchante langue avec ce gosse amateur de musique de sauvages et qui à l‘air de sentir un peu trop le bistrot enfumé, en gros tout sauf un diamant brut, il l’enjoint sobrement à devenir un jeune homme conscient de ses humaines responsabilités. Et surtout de toujours penser en gagnant. Daddy Hugo Inseouine de la Nouille, représentant de commerce du matérialisme triomphant et orgueilleux, ce n’est pas tout à fait le genre braconnier de pépé Alcyme Boudiou, lequel, s‘il avait été parisien dans sa jeunesse, aurait certainement adoré fréquenter les quartiers de plaisance. Pépé Boudiou, c’était pas l’homme à vouloir déshumaniser les liens humains. Et puis, le lendemain de sa rapide apparition, le père d’Antigone les quitte pour s’envoler vers Londres, en promettant de revenir les voir lors d’une nouvelle visite éclair. Fin 68, la vie de séducteur de Gaston est très bien réglée. Alors qu’il repart s’épuiser pour faire le don juan entre les bras de Brigitte, Angèle de son côté se montre ravie de cette rencontre avec ce grand-père de substitution engoncé dans le confortable et le luxueux, qui n’a pas été pour elle avare de compliments sincères et d’assurances pécuniaires. Hugo lui a surtout fait une promesse capitale, celle de lui faire rencontrer bientôt une se ses relations précieuses ayant investi dans la production cinématographique de qualité, présentant cet homme comme un maharadjah, un sultan ou quelque chose du genre et portant le nom de Mémet Çapùt ; une sorte de prince riche et oisif plein de relations, agissant entre autre dès qu’il le peut comme un ambassadeur occulte de la Gaumont. https://www.youtube.com/watch?v=x9fJIetynl8 Message édité par talbazar le 22-11-2020 à 23:41:16 |
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Publicité | Posté le 26-11-2020 à 22:01:40 ![]() ![]() |
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