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Auteur Sujet :

La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar.

n°61358892
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-11-2020 à 18:23:31  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Benoit Resseur.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : David Poche.

 
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mood
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Posté le 16-11-2020 à 18:23:31  profilanswer
 

n°61367170
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-11-2020 à 14:18:54  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Pissoli.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Albin Bouyant.

 

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Message édité par talbazar le 17-11-2020 à 14:44:42
n°61377572
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 18-11-2020 à 14:37:13  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Edouard Genfrais.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Lucas Social.

 

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Message édité par talbazar le 18-11-2020 à 17:28:56
n°61395123
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-11-2020 à 12:50:14  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Eugénie de la Lampe.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Delphine Arium.

 
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n°61404557
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-11-2020 à 17:05:57  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Hubert Mission.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jeff Icacité.

 
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n°61412300
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-11-2020 à 18:02:27  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Biographie de Gaston Boudiou. Extrait numéro 61.

 

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Angèle Boudiou a triomphé de ses rivales, elle s’est grisée des acclamations à tout rompre, au cours de la réception donnée en son honneur et du regard des caméras, lors de son bref passage à la télévision. Nouvelle icône parisienne, la nouvelle Miss blonde 1968 doit répondre aux tonnes de lettres que lui envoient ses admirateurs, alors qu’une foule de jeunes des deux sexes l’attendent en bas de chez elle, pour lui réclamer un autographe et sa photographie. L’afflux des compliments est unanime et Gabriel Abenlcoco a insisté pour devenir provisoirement son agent. Ce moment d’enthousiasme et de bonheur est parvenu à éclipser les traumatismes du kidnapping d’Antigone et la mort de Joseph Wronski. Gaston est plus que jamais amoureux de Brigitte Parade mais voilà que, dans la musique de sa chambre faiblement éclairée, ce n’est pas le visage de son amour présent qu’évoque pour lui le chant When Your Lover Has Gone, sur le 33 tours de Marvin Gaye : When I'm Alone I Cry, mais plutôt l’histoire d’une fille aux yeux clairs qui aurait ceux de Marité Hissedrue l’épicière, la cousine de Brigitte, autrefois si riante, morte un soir de bataille citadine et bruyante d’une overdose plus silencieuse, dans sa pauvre chambre miteuse de la rue de l’Odéon. Il revoit celle qui le déniaisa si bien danser aux jours heureux, dans la fumée aux senteurs exotiques qui s’efface peu à peu en montant au plafond ; le passé rajuste un peu ses hardes, Gaston gît sur son lit comme un bateau échoué, implorant le grand large qui ne l‘appellera plus. Marité qui s’offrait belle et nue en criant au fond de sa boutique, livrant au soleil du jeune homme innocent la rosée de son corps. Il ne subsiste rien d’elle qu’un inutile chagrin ; alors la malheureuse aux bras odieusement percés s’évade sous la pluie froide et les visions s’effacent, la musique s’arrête et le poids des souvenirs pèse à présent avec toute la lourdeur d’une pierre de caveau. De sa trace concrète, Gaston ne garde que de la chose écrite et douloureuse dormant dans un tiroir. Aurait-il déjà gaspillé sa jeunesse ? Wendy l’américaine hippie à l’accent charmant, aux petits seins pointus et chauds, n’est plus là non plus, il n’a plus de nouvelles, elle s’est envolée à jamais comme un bel oiseau de mer sur le grand océan ; seules s’impriment sur le sable humide de ses regrets les traces fugaces du passé, peu à peu recouvertes par les flots de l’oubli. Véronique Taloche, la rousse à la voix d’or est là aussi, placée en embuscade dans un coin plus sombre, parce qu’elle l’a trahi pour finir par faire un gosse à Jean, le meilleur ami de Gaston. Pourtant, elle déambule ici sans aucune robe, en riant aux éclats dans l‘air surchauffé de l‘été, juste avant le râle suprême, une abeille trouve toujours sa fleur. Fallait-il pour autant qu’elle se nourrisse aussi de la pire jalousie ? Toutes les bulles des passions passées ont maintenant percé la surface du présent. Il ne reste que le silence et la pochette du disque ensommeillé de la Motown qui traîne sur le sol. Statufié tristement sur son lit, Gaston Boudiou a bu les étoiles sans grimacer, aucune larme ne s’écoule plus, les routes parfois s’arrêtent et l’amour s’en va, un autre le remplace, l’eau coule dans les prés sans jamais se lasser. Sur sa table, Gaston allume la radio et laisse maintenant glisser Radioscopie  dans ses oreilles, tout en retournant se pencher sur le prototype imposant de sa dernière invention, un appareil électronique qui devrait lui permettre de prendre contact avec les extra-terrestres les moins éloignés.

 

Hugo Inseouine de la Nouille, grand patron d’une firme importante, roi de l’aluminium et père d’Antigone, est venu du Liechtenstein pour rendre visite à la famille. Dans son costume gris très élégant, il félicite chaudement Angèle pour ses aptitudes, la met en garde contre les amères désillusions et la scandaleuse nudité des créatures modernes en bikini, mais, persuadé toutefois que l’écran français va compter avec elle une vedette de plus, dont le nom sera un jour sur toutes les lèvres et comme il tient à faciliter le début de sa carrière, il lui promet également une aide substantielle en anciens francs. Dans le salon chaleureux et intime, assis dans son fauteuil en remuant le contenu ambré de son verre ballon rempli d‘Armagnac, l’industriel que sa fille appelle Daddy s’exprime comme un professeur d’Oxford, avec la classe digne de l’éminent représentant du club de riches qu’il préside. L’enlèvement retentissant de sa fille l’a consterné et il reconnaît qu’en vérité il est tombé du ciel ; peut-être aussi cet homme de principes n’a t-il pas trop apprécié le tapage amoureux à l’origine de cette tragique affaire. Cette choquante infidélité d’Antigone pour un vulgaire malfrat, une escapade déplacée qui fut ouvertement jetée en pâture aux chroniqueurs des grands quotidiens. Non, Hugo Inseouine de la Nouille ne peut comprendre, ce prince du métal qui avait pendant la guerre autant fricoté avec les allemands qu’avec les alliés n’est en rien un adepte de Freud ou des femmes décolletées. Comment sa fille unique était-elle venue à risquer sa vie et celle des siens, pour se retrouver ensuite traquée par des gangsters à cause de quelques frissons crapuleux ? Pour lui, en bon ennemi de l’instinct, le choix d’un mari se paye à prix fixe et l’amour honnête n’est pas la chose qu’on négocie, et surtout pas avec un type aussi raide qu‘un passe-lacet. Il avoue ne pouvoir comprendre les ressorts ayant conduit à un tel désastre. Emile n’ajoute rien, tassé au fond du canapé, c’est comme s’il brandissait devant lui une énorme pancarte qui le déclare cocu et pourtant, jamais il ne dévoilerait devant cet homme d’un autre siècle ce qu’il cache profondément en lui, mais le langage de ses mains et de ses yeux ne peut tromper personne, la honte naît toujours de la réprobation assénée par les autres et sa propre blessure intime saigne sans doute encore un peu.

 

C’est pourquoi une Antigone plus clairvoyante va s’approcher, glissant dans ses pantoufles pour venir enlacer Emile tendrement, en priant son cher Daddy de parler d’autre chose. Surtout qu’au bout du compte les bandits étaient tous morts et qu’aucune rançon n’avait été versée. Quand à lui, Gaston, pour qui n’est moral que ce qui est naturel, s’exprime peu, il n’aura jamais le coup de foudre pour les préjugés bourgeois. Au moment où la rue de Paris s’incendie, il prend sur lui pour ne pas laisser aller ouvertement le tourbillon de ses reproches devant Hugo, qui se permet de fusiller sa propre fille de son regard pour haute trahison. Ce dernier n’avait même pas un mot pour Joe, alors que finalement le prof fut dans cette tragique histoire le véritable et malheureux payeur des pots cassés. A la question de savoir ce que Gaston compte faire de son avenir, le garçon s’en tire tout bonnement en racontant qu’il veut intégrer après son bac un institut scientifique. Luttant sans doute pour ne pas être trop méchante langue avec ce gosse amateur de musique de sauvages et qui à l‘air de sentir un peu trop le bistrot enfumé, en gros tout sauf un diamant brut, il l’enjoint sobrement à devenir un jeune homme conscient de ses humaines responsabilités. Et surtout de toujours penser en gagnant. Daddy Hugo Inseouine de la Nouille, représentant de commerce du matérialisme triomphant et orgueilleux, ce n’est pas tout à fait le genre braconnier de pépé Alcyme Boudiou, lequel, s‘il avait été parisien dans sa jeunesse, aurait certainement adoré fréquenter les quartiers de plaisance. Pépé Boudiou, c’était pas l’homme à vouloir déshumaniser les liens humains. Et puis, le lendemain de sa rapide apparition, le père d’Antigone les quitte pour s’envoler vers Londres, en promettant de revenir les voir lors d’une nouvelle visite éclair.

 

Fin 68, la vie de séducteur de Gaston est très bien réglée. Alors qu’il repart s’épuiser pour faire le don juan entre les bras de Brigitte, Angèle de son côté se montre ravie de cette rencontre avec ce grand-père de substitution engoncé dans le confortable et le luxueux, qui n’a pas été pour elle avare de compliments sincères et d’assurances pécuniaires. Hugo lui a surtout fait une promesse capitale, celle de lui faire rencontrer bientôt une se ses relations précieuses ayant investi dans la production cinématographique de qualité, présentant cet homme comme un maharadjah, un sultan ou quelque chose du genre et portant le nom de Mémet Çapùt ; une sorte de prince riche et oisif plein de relations, agissant entre autre dès qu’il le peut comme un ambassadeur occulte de la Gaumont.

 

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https://www.youtube.com/watch?v=x9fJIetynl8


Message édité par talbazar le 22-11-2020 à 23:41:16
n°61420330
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-11-2020 à 16:12:05  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Mathis Intapi.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Placide Pandore

 
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n°61428667
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 24-11-2020 à 15:10:35  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bertrand Zidefroi.

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bruno Remalsup.

 

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Message édité par talbazar le 24-11-2020 à 15:14:37
n°61441144
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-11-2020 à 17:12:47  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Brice Laglas.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Brice Laglas.

 

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Message édité par talbazar le 25-11-2020 à 19:41:13
n°61452514
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 26-11-2020 à 22:01:40  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bruno Suaire.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Noah Tchoum.

 
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mood
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Posté le 26-11-2020 à 22:01:40  profilanswer
 

n°61458704
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 27-11-2020 à 17:36:27  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil. Extrait numéro 107.

 
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Unis dans le corps admirable de la première, Schrèptètnuptèt Tahosétlafer Ramassidkouch dormaient sur le lit de repos, près duquel une lampe brûlait son huile odorante. Une belle poterie rouge et or signée Sinuhé der Egypter, qui aurait atteint un bon prix en salle des ventes. Celle qui fut trois fois morte avait le visage tourné vers le mur et sa longue chevelure formait sur l’oreiller en duvet de canard une masse brune emmêlée, que la lumière tremblante éveillait de reflets bleutés. Elle gisait en apparence dans l’inconscience d‘une belle défunte, mais ses esprits liés combattaient avec la force extérieure qui tentait de la réveiller. Le mage éthiopien Tatrôdfroufrou venait de renvoyer tout le monde, désirant rester seul avec sa prestigieuse patiente. Pour l’occasion, il avait revêtu son costume de cérémonie, c’est à dire son pagne le plus propre et sa petite perruque noire et bouclée surmontée d’une unique plume d’autruche. Il s’était aussi curé la vilaine crasse de ses ongles avec un bout de roseau. Si tout se passait bien, il toucherait le pactole, car cela faisait bientôt un an qu’il moisissait dans ce trou à rat et qu’il s’abîmait la santé à jeter des sortilèges aux cocus, pour quelques minables peaux de lapins en paiement. Ce n’était pas tous les jours qu'il pouvait se mettre une princesse royale sous la main. Pour les marchands de fards et le haut commandement, qui étaient ses véritables clients, seul comptait le résultat, mais ça leur coûterait cher. Il regarda le splendide tableau qu’offrait le long corps de danseuse de l’endormie, cette coquette sans défaut allongée devant lui et qui puait la momie rance et le paprika avait-elle encore un cœur, une âme, des sentiments ? Etait-elle prête à croquer de nouveau la vie ? Il n’en savait rien pour l’instant. Il fallait qu’il la sorte de sa coquille léthargique avec un sort puissant, tout en chatouillant correctement ses orifices respiratoires et après, elle aurait forcément un creux à son réveil et casserait la dalle comme une affamée, c’était inévitable. Le risque le plus important serait qu’elle soit atteinte d’amnésie brutale et qu‘elle reste prostrée sur sa chaise comme une chiffe molle, auquel cas lui-même serait sans doute jeté aux crocos ou tout bonnement pendu à une branche, sans plus d‘espoir de fonder une cellule familiale. Voilà pourquoi il préférait que son opération occulte fonctionne, il porterait alors enfin les tuniques de ses rêves, à paillettes d’or et d’argent et des bottes à talons recouvertes de strass, comme un riche notable de Memphis. Une dernière fois, il admira les formes parfaites de sa rêveuse de marque, puis il rassembla devant lui son matériel magique.  
 
 Sur un tabouret aux sculptures glorifiant Isis, Tatrôdfroufrou fouilla dans son sac pour aligner les dominos sacrés, en posant d’abord les numérotés 1 à 4, qu’il plaça en contact. Il brancha ensuite mentalement sa propre résistance psychique entre les dominos 2 et 3 et lia avec un mince fil d’or le condensateur en patte de lapin au 1 et au 2. Ceci fait, il plaça une cosse de petit pois fraîche à droite, en la reliant avec un fil de cuivre au contact 3, puis à la patte de lapin reliée au 4. Il se relia mentalement au condensateur en touchant du doigt le numéro 2. Gardant ainsi un contact charnel avec son installation magique, il récita en même temps une formule destinée à la déesse des eaux noires. Aussitôt, la bouche de Schrèptètnuptèt s’ouvrit un peu, elle siffla bruyamment en produisant un peu de vapeur. Ce phénomène, qui montrait que la comateuse rassemblait au fond d’elle-même ses pensées perdues (elle devait par exemple se rappeler qu’elle était née), était plutôt bon signe et le magicien fut satisfait, les démons étaient de son côté. Tatrôdfroufrou tentait de la voix d’entrer au plus profond du subconscient éteint, désirant ainsi arracher cette âme au calme plat et Schrèptètnuptèt remua un peu, elle semblait un peu gênée par sa robe étroite qui étranglait ses hanches. Avec ses grandes mains brunes, le mage pratiqua quelques passes au-dessus du ventre de sa patiente dans le but de la calmer, comme s’il tirait à l’arc, en conviant cette fois Osiris, le juge suprême des lois de Maât, à descendre de son trône divin pour venir l‘aider un peu. L’officiant piqua alors le bout du doigt de la princesse statufiée avec un coutelas de silex, pour en faire jaillir une perle de sang qu’il suça comme un gamin tétant, car en Égypte, l’enfant qui suce son pouce symbolise toujours le soleil renaissant. Grâce au goût fétide de l’infime blessure, le mage sentit que le ba de la pseudo défunte se gonflait petit à petit d’énergie.
 
 Alors que, assis pour patienter dans le couloir, Gémémébeline-Solucebôté et Baravektonpèt qui voulaient s’acheter une pub et Merdenkorinnanâr commençaient à trouver le temps long ; dans la tête de la triple entité follement secouée par le rituel se tenaient d’étranges conciliabules. Les trois esprits vivaient une sensation de liberté nouvelle et de pleine expression. Comme si, après avoir piqué au fond du Nil sans saccade, leur corps momifié avait cessé de couler sans fin dans les profondeurs obscures, pour se remettre à remonter et progresser lentement vers la surface pleine de lumière. En même temps qu’ils rêvaient de grillades et de légumes cuits, ils luttaient conjointement contre une atroce faim. Ils trébuchaient encore sur d’étranges sentiments, comme si le vice et la vertu auraient formé la tête et la queue d’un cheval fou et que cette bête démente les aurait piétinés tour à tour sous ses sabots d’acier. C’est à cet instant là, en voyant la malheureuse se débattre contre le vide en agitant les bras sur le lit contre un ennemi invisible, que Tatrôdfroufrou crut l’avoir à jamais endommagée. En urgence, il relia la petite lame sanglante de son canif de pierre avec la petite borne formée par le cul d’un poussin relié par les pattes à la chaîne formée par l’ensemble des dominos, puis il poussa d’un bon coup sec en obtenant le cri recherché, il voulait de cette façon commander l’ouverture complète de l’esprit clos de Schrèptètnuptèt Tahosétlafer Ramassidkouch, sans savoir qu’en réalité, ils étaient trois enfermés dans un seul corps. Elle flottait encore dans les bras d’Isis en essayant d’avaler de l’air pur, ses pieds immobiles redésiraient marcher, alors que dans sa tête douloureuse, ses trois personnalités qui sentaient le réveil approcher tenaient des discours contradictoires. Schrèptètnuptèt voulait se lever pour dévorer les gens afin d’assouvir son implacable vengeance contre les vivants, Tahosétlafer gonflé de magie tempérait ses ardeurs en jugeant le pardon plus utile, Ramassidkouch calmait aussi sa soeur-épouse, il désirait lui aussi reprendre une existence normale au milieu des orgies de palais. A deux contre une, la belle-sœur de Néefièretarée ne semblait pas en posture de pouvoir exiger son choix, pour assouvir son désir de massacres. Bien entendu, en dépit de son talent, Tatrôdfroufrou ne pouvait rien entendre de ces empoignades silencieuses.  
 
– Tu fais chier, disait par exemple Tahosétlafer à la propriétaire de son corps qu‘il n‘hésitait pas à traiter de garce envoûtante, finalement tu n’es pas faite pour la vie en société, tu es hypernarcissique et irresponsable, en vérité tu faisais une sacrée tache sur la fresque familiale !  
 
– Et moi, sale petit brun névrosé et bouffi de suffisance, grogna Schrèptètnuptèt, je vous rappelle à tous les deux que vous ne pouvez pas vous passer de moi, puisque c’est moi qui vous trimballe. C’est une situation qui doit se payer. Vous êtes indignes de moi, les momies qui reviennent à la vie, ça doit toujours semer le crime et le désespoir.  
 
– Va-y doucement, la corrigea vertement Ramassidkouch, notre union va durer toujours et tu la sens pas en toi, ta dépendance à nous autres ? Va falloir accueillir d’autres émotions que le désir de meurtre compulsif, chérie, si tu veux garder un bon équilibre intérieur.  
 
– C’est de la contrainte par corps, mes salauds ! vitupéra Schrèptètnuptèt, ça me contrarie beaucoup de m’humaniser pour n’être qu’une poupée vivante chargée de vous satisfaire. Me voilà captive d’un rôle qui fait de moi une simple chose dépendante de deux abrutis pathologiques, visiblement incapables de se soumettre à leur destin.  
 
– Ou tu te calmes et tu arrêtes de perturber l’univers, pour essayer plutôt de mener avec lui une relation épanouissante, ajouta Tahosétlafer, ou on refuse de te réveiller, de toute façon tu ne peux pas agir de façon autonome. Notre liberté à tous aura ce prix.  
 
– Arf, jura Schrèptètnuptèt, les mecs comme toi, ils sont bons qu’à passer dix heures par jour derrière leur bureau.  
 
– Au moins je n’éteins pas mes angoisses en étranglant les gens. Tu devrais un peu t’interroger davantage sur tes obsessions, c’était tout de même un peu vache de stériliser cette pauvre reine de l’Egypte, à cause de ta jalousie excessive. Nous deux, on en a plus que ras-le-bol de ta violence et de ton autoritarisme.
 
– Une belle bande de lopettes, oui, qui voudraient faire de moi une gentille créature passive. Je n’en peux plus de cette dépendance relationnelle avec des types comme vous.  
 
 Après bien des discours, Schrèptètnuptèt changea pourtant peu à peu d’optique et opta pour le refoulement, ce qui constituait un changement en profondeur par rapport à sa mort d’avant. Elle jura sur les plumes d’Horus qu’elle se tiendrait peinarde à l’avenir et qu’elle chérirait son garçon, quand bien même, hélas, ce petit bonhomme de Moisi était monté de traviole. Ses deux acolytes en elle juraient qu’il formeraient à l’intérieur de son esprit un sage groupe de guidance, pour éviter qu’elle retombe dans le cercle infernal et instinctuel du meurtre gratuit. Il parvinrent à la convaincre que renaître à la vie était un formidable challenge qu’ils ne devaient pas laisser passer, et qu’il suffisait d’agir hors de toute parano, tout en laissant à chacun un espace propre, puisqu’ils n’avaient pas le choix. Ramassidkouch et Tahosétlafer gloussèrent enfin de satisfaction muette, lorsqu’ils sentirent l’autre abdiquer et puis Schrèptètnuptèt s’arrêta un instant de penser pour réfléchir ; ses beaux yeux sombres s’ouvrirent en grand, brillants comme des feux follets. Alors qu’elle n’avait plus d’estomac, une horrible faim lui tenaillait le ventre. Elle serra très fort les poings pour se cramponner aux draps et dans sa tête migraineuse, les deux autres esprits surveillaient prudemment ses arrières, mais elle avait juré sur l’œil d’Horus qu’elle ne tuerait plus. A présent, il fallait simplement qu’elle vive et qu’elle les fasse vivre. Le visage tout noir de Tatrôdfroufrou était penché sur elle, avec la douceur d’un père penché sur son enfant.
 
– Ho ! Noble glorieuse qui fut touchée par la main de Ptah, créateur du monde et de la maladie, vous, probablement digne adorée des dieux, ne vous inquiétez pas, votre pouls est bon et votre Ka circule correctement, ce n’est pas encore demain qu’on vous collera en sarcophage.  
 
– Tu t’appelles comment ?
 
– Tatrôdfroufrou, magicien astrologue de l’Ethiopie, pour vous servir. Il était par-dessus tout soulagé de l’entendre s’exprimer correctement.
 
–  Eh bien, cher Tatrôdfroufrou, tu nous a fait revenir de la terre des morts, soit-en amplement remercié.
 
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Message édité par talbazar le 27-11-2020 à 17:49:04
n°61463555
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 28-11-2020 à 11:34:44  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Emilien de Parenté.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Eléonore Tondieu.

 
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n°61471285
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 29-11-2020 à 14:16:43  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - Tome 2 - Sus au sein royal. Extrait numéro 60.

 

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La reine Touatulanîkée du royaume de Touatuakagué, au visage plus blanc qu’un flocon de neige, n’était point bottée de cuissardes militaires, mais elle marchait gracieusement sur ses perles, car ses poulaines se brodaient de pierreries d’un grand prix. Il est vrai que, conduite sur sa haquenée en amazone, elle n’avait pas eu grand besoin d’assurer son pied menu sur l‘étrier. Elle fut menée en tente par messire Quillamolle, dont la trique audacieuse ne pouvait point berner, tant cette dame de convenable lignée, si belle et si bonne, l’échaudait ; laquelle il lui plairait de la prendre sur le champ sans demourer, moult doucement au début, puis certes plus prestement et d‘une manière éclatante. Disons à leur vouloir et plaisir commun, en parfait mariage, bien heureux d’elle et de lui. Car Sire Gaultier, qui lui prenait sa doulce main pour la conduire très galamment, dérouillait en réalité si fortement de ses coilles brûlantes et de sa saucisse mise en grill, qu’il aurait offert de suite à cette fine fleur un bel annel d’or, de manière à la câliner plus librement. En lui jurant, bien entendu, de l’aimer d’amour toujours loyaument. Puisque sa bite aussi dure qu’une poigne d’épée ne mentait pas et demandait en forcenée que la couronnée fut son accointe, car cette étrange majesté avait l’œil vif et bien léger. Du coin de ce dernier, Touatulanîkée vit bien tout en marchant que son voisin brandissait férocement devant elle ses affaires de famille, c’était d’ailleurs plus belle chose qu’elle n’en avait point miré d’aussi gaillarde et ahurissante parmi ses frères et ses cousins, qu‘elle avait déjà vue. Elle en fut sur le champ si grisée de la chatounette qu’elle avait bien du mal à respecter le bien-céans de la coutume, et chacun de ses pas lui coûtait mille misères pour avancer ; bien que les affaires de sa terre soient très graves et urgentes. La méchante bosse sortant des chausses de messire Gaultier allait pourtant droit à son cœur, elle aurait bien voulu laisser ses cheveux flotter au vent pour voir si elle pouvait encore l’augmenter, ce qui semblait fort peu possible. En tout cas, elle aurait facilement avoué en confession agréer tapes et furieuses bourrades de cette solide lance, pour avoir à foison une agrémente plenté de jus dans son fessier. Il fallut bien pourtant détourner à regret le regard de cette mervoilleuse grandeur virile, pour aller s’asseoir dans la tente, où chacun des barons présents lui baisa la main chacun son tour. Il était temps, elle était presque flagellante ; alors que Quillamolle, ne pouvant pas s’asseoir restait debout devant elle, à lui fourrer sa chose sous le nez. Elle en coulait sans fin des cuisses comme une pleine et chaude bassine d’étuvée.

 

Naturellement, Jean Bon de Always n’en menait pas large. Il avait comme les autres offert l’hommage de sa lèvre jumelle et râpeuse sur le dos de la main royale, la reine l’avait toisé méchamment, sans rien répondre à ce baiser. Il se sentait pourtant traverser par le feu. Pas loin de lui, se tenaient Chevalier Calagale et Juvenal des Oursins, lesquels tentaient en couardise de se cacher vainement derrière les larges épaules de Vladimir Poustapine et Richard Beurre de Fion. Quillamole, qui ne débandait toujours pas, fit servir du bon vin à la reine et à toute son escorte. Il connaissait les dessous de l’affaire, mais il voulait laisser le soin à la reine de l’aborder elle-même. Avant de prendre la parole, Touatulanîkée apprécia le breuvage délicieux et se sécha la bouche, elle luttait toujours en secret contre une autre agréable tentation, puisque le fond d’elle-même était mouillé.

 

– Voyez à arbitrer mon différent, messire Quillamolle, point ne désir outrager votre camp, mais les arrogants chevaliers que je vais vous citer et que je vois réunis ici, ce Jean Bon surtout, ce Juvenal, ce Calagale, m’ont autrefois atrocement volée. J’ai hébergé ces hôtes en pleine confiance dans mon château et voyez, ils m’ont délesté en paiement de toute la fortune de mon royaume, vous avez là de bien piètres hommes de confiance, dont il me faudra décoller la tête, après le juste retour de mon bien. Vraiment, c’est une belle humanité que vous tenez-là, près de vous, d’autant plus que je suis grosse de Jean-Bon, qui n’a point voulu de son héritier.

 

– Allons, allons, fit timidement Jean Bon, en avançant d’à peine un pas, pas tant que ça, diantrekramouille, j’estime que les hanches de votre majesté sont encore plus fines que l’aiguille d’un tailleur.

 

– Toi tu te tais, puisque apprends que par tes oeuvres, j’ai dû changer mon tablier, comme on dit par chez nous. Ecoute-moi, parce que même si ce gosse est le tien, je vais pourtant placer ta tête et celle de tes complices dans mon panier, car je vais l’exiger. Je me demande ce qui m’a pris de vouloir t’épouser ! Alors, messire Gaultier, devrais-je vous faire la guerre pour retrouver mes biens ?

 

– Que nenni, majesté, il y a toujours le bon moyen de s’arranger. Vous êtes venue nous voir en bien vaillante chevauchée, mais soyez rassurée, votre trésor est en sécurité. Nous sommes ici pour guerroyer contre un autre ennemi, nous marchons vers Kiess, par serment de fidélité à notre reine, car c’est notre devoir d‘anéantir le tyran de Mouyse. Soyez sans crainte, je sauvegarderai vos biens, puisqu’il en va de votre honneur, mais j’ai moi-même nécessité de mes barons. Je comprends bien qu’il faille châtier durement ceux qui vous font du tort ; pourtant, sur le sujet de la clémence, je n’ai pas là-dessus besoin de demander conseil à mes vassaux. Reprenez votre or et trônez fièrement, mais je ne pourrai souffrir que le seigneur Jean Bon soit pendu avec ses compagnons. Disant ces mots, son arbalète d’amour s’agitait dans son froc en si rude épreuve qu’il en était désemparé.

 

– Il m’est bien difficile d’offrir mon pardon à ces fiéffés, de ne pas leur faire payer le crime qu’ils ont commis, mais soit, si le trésor de mon royaume m’est rendu sans que pièce ne manque, je veux bien vous laisser leurs vies, puisque vous avez besoin de leurs épées. Le rouge au front, elle sentait dans le même temps gargouiller dans son ventre une grande épopée, le sort de la querelle venait en second plan, elle réclamait dans le secret de ses tripes que le doux javelot de Gaultier Quillamolle lui vienne en assistance. Montrez-moi donc en bonne foi ce qui de droit m’appartient. Elle le toisa d’un œil fiévreux, semant sans aucun doute dans la tête de l’autre un vent d’ambiguïté.

 

– Vous le verrez bientôt, puisque votre trésor est sous la garde de solides chevaliers éprouvés. Mais avant tout, la nuit arrive et vous devrez dormir ici, profitez donc de cette tente qui sera toute à vous, j’en aurai grand bonheur.

 

– Soit, puisqu’il n’est plus question pour vous de ravir mes avoirs, congédiez donc vos gens, j’absous la trahison de ces serpents et cessons de disputer. Puisque vous m’invitez à séjourner, prenez siège et restons seuls, il nous faut clarifier certaines choses en tête à tête.

 

Soulagé, messire Jean Bon quitta la tente en compagnie des chevaliers Calagale et Juvenal des Oursins, ils se sauvèrent en grande joie pour savourer l’aubaine de rester en vie, en allant boire une bière et même deux, sans doute en compagnie des moines de Robin qui ne manqueraient pas de se joindre à eux. Vladimir Poustapine et Richard Beurre de Fion s’en allèrent eux aussi, ils étaient satisfaits de s’affranchir d’une guerre inutile, car un triste massacre venait d’être évité. Sans doute avaient-ils le souci de voir disparaître le précieux moyen d’acheter la paix de Kiess, mais ils reconnaissaient que leur chef avait paré au plus urgent. Face à face devant la blonde reine, toujours assise dans la pénombre sous la toile aux couleurs du Fion, Gaultier resta les bras ballants. Touatulanîkée quémanda aussitôt de caresser l’enflure qui gonflait le tissu, car elle avoua se trouver elle-même en grande détresse charnelle ; en gros elle avait soif de se voir posséder sans plus attendre sur les peaux de chèvre. Voyant la fierté de la reine si bien révoltée, car elle avait relevé sa robe pour lui montrer, ils tombèrent sur la couche en consentement, puisque leur étonnante alliance si longuement contenue par leurs corps éprouvés ne pouvait plus longtemps s’esquiver. Au diable les mensonges et les tromperies qui auraient pu encore les diviser, ils voulaient pactiser par un autre moyen, bouche contre bouche et nez à nez. Et quelle confrontation ce fût là ! car sur l’œil de Kramouille, ils étaient vraiment faits l’un pour l’autre. Accrochés à leurs chairs, ils remuèrent nus sur la civière, comme s’ils nageaient dans une mer de feu, puisqu’ils accomplissaient tous deux leur inévitable destinée. Ils scellèrent par grande sauvagerie une belle union d’amour et de puissance et dans le noir de la nuit, tout le campement en fut longuement réveillé. Dans l’allégresse de leur passion et de leurs jeux joyeux, Gaultier embrasa par sa grosse bûche le palais incendié de Touatulanîkée ; enivrée d’amour elle tomba dans les flammes, il passa sans relâche et plusieurs fois les marches de son petit pertuis dont il lécha la dalle, en lui disant qu’il voulait l’épouser. Ensemble, plongés au cœur des échanges chaleureux, ils jurèrent solennellement de ne plus se quitter. D’un même souffle épuisé, avouant la même tendresse, leurs cris montèrent haut dans le ciel, alors qu’ils trébuchaient en pâmoison dans l’union et la volupté, la reine chantait à son bourreau qu’il était beau extérieurement, mais dedans plus. En rigolant, elle appelait la mort de ses vœux.

 

Au matin, alors que Gaultier et Touatulanîkée dormaient toujours l’un contre l’autre, elle toute nue et lui aussi, le campement se réveilla dans la chaleur du jour nouveau. Richard Beurre de Fion courait en grande hâte, au milieu des âcres fumées s’exhumant du fumier. Il pressa le pas, sans regard pour la mortaille qui activait les feux, car il était porteur d’une nouvelle désastreuse, un méchant constat qui pouvait porter le glas de la réconciliation. Tout doucement, le noble guerrier poussa avec sa main le voile de la tente de Gaultier. Il le trouva caressant comme un bienheureux le sein rond de sa mie.

 

–  Messire Gaultier, le trésor s’est envolé !

 

Le visage de Gaultier prit un aspect redoutable. Celui de la reine se glaça d’épouvante.

 

– Que dites-vous ? Il faut sans attendre prendre lances et boucliers !

 

– C’est inutile, les chiens lancés de bon matin n’ont rien trouvé. Helleborus Niger, sa sœur Hilde et sa belle-sœur Zazette l’auront dérobé.

 

– Que baillez-vous ? fit Touatulanîkée, affligée et meurtrie, alors qu’elle oubliait toute pudeur en redressant son buste admirable, je vous faisais confiance et voici mon royaume à nouveau larciné. Ces chiens me le payeront, cette fois je n’aurai pas pitié.

 

– A Kramouille ne plaise, ragea Gaultier, je jure de frapper des coups par milliers, personne ne me fera le reproche de vous avoir volée. Croyez-en, je chercherai la mort afin de vous être exemplaire et bien avant, ma lame saignera pour vos richesses, je vous le garantis.

 

– Je vous crois volontiers, mon beau seigneur, moi-même je frapperai fort à vos côtés, puisque cette nuit, j’ai beaucoup réfléchi et j’ai décidé de marcher moi aussi vers Kiess, en vous adjoignant toute mon armée, puisque ensuite, je veux que vous m’épousiez.

 

– Oyez ça, Richard ! lança un Gaultier soudain enjoué, voilà donc un renfort bienvenu. Lorsque Vazy Métoian LXIX aura genoux à terre, j’élèverai le marmot de ma dame comme un père attentif et je deviendrai roi de Touatuakagué. Mais auparavant, mettons-nous en chasse après les trois maudits ladres qui nous ont vilainement berné.

 

– Nous agissons, messire, Olbo Zgeg et tous les Zgomatix ont déjà tous le pied à l’étrier !

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 29-11-2020 à 15:00:58
n°61480356
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-11-2020 à 14:50:08  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alban d'Annonce.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Vincent Suel.

 
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n°61500455
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-12-2020 à 18:59:31  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Coup de chance dans l'hyerbole. Extrait numéro 76.
 
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Sur la piste sablonneuse de Marte Vallis, le ciel s’obscurcit dangereusement au-dessus du désert déjà très hostile. Tout se noie brusquement sous les dévastatrices langues rouges de la monstrueuse tempête martienne qui avale les flancs solides de la barge civile T 24/7 The Lure of leather, dans laquelle se trouvent toujours réfugiés les rescapés de la ferme d’Agannippe Fossa. En peu de temps, l’engin est en partie enseveli par les vagues de poussières que les passagers impuissants voient monter à l’assaut des hautes roues coniques du tracteur. L’événement météorologique titanesque a d’abord pris naissance dans l’immense bassin d’Hellas, puis s’est joué sur son passage aveugle des cratères, des bassins et des canyons, pour venir rendre la surface de ce coin-ci méconnaissable. La longue machine pourtant massive, que ne dirige plus le capitaine vénusien Jhon-Jhon Lidé, semble une chose bien petite et fragile, ainsi perdue et presque enfouie sous le terrain chaotique que balaye en puissantes ruées un flot minéral ininterrompu et colossal. Dans ce nouveau piège d’ocre, cette fois tendu par la nature, Fanch Yoland et Karela Borounie ne perdent cependant pas espoir. Adriena Karembar est proche, ils ont reçu son signal. Opiniâtre et volontaire, la dirigeante de la base a joué le tout pour le tout et embarqué l’intégralité de l’armée indépendantiste à bord d’un Space Whale Ship, lequel se déplace à grande vitesse vers eux dans le brouillard de sable. Dans la lourde barge et ses wagons immobilisés, Zona la fermière et Manu Mekton s’efforcent de tranquilliser les petits-enfants terrorisés par les avalanches sableuses, Jorg Glooniais et Siguiline Oryal ont transporté, au milieu des scaphandres et des treuils, les sacoches de pilules nutritives et procédé aux distributions de l’eau. L’angoisse d’être livrés à la fois aux éléments déchaînés et à une possible attaque surprise de l’armée est visible sur tous les visages des civils de l’ancienne communauté agricole. Leur errance interrompue par le feu des Panzigs abattus par Flash Gourdin aurait du se terminer 800 kms plus au nord. L’instinct de conservation des hommes et des femmes demeure pourtant solide, en dépit de la dangereuse stagnation imposée par le sort. Fanch n’a pas caché que son armée toute entière venait leur porter assistance et qu‘elle sera bientôt là. Il a tu cependant que ce voyage plein d’audace signe d’une certaine façon le triomphe des perdants. La ténacité affichée par une Adriana en train de braver la fureur des éléments peut juste signer l’anéantissement de tous. Lorsque les vents se calmeront, les forces au sol et aériennes attaqueront ;  ce sera alors sans doute l’hallali pour la rébellion et la victoire totale espérée par le général président Digoule. D’un commun accord, Karela Borounie, Jorg Glooniais, Siguiline Oryal, Flash Gourdin, Jeff Coupé, Phil Martinet, Zona la fermière et Manu Mekton ligotent bien entendu leur langue dans le même secret, pour ne pas effrayer les innocents qu‘ils transportent. S’ils ne sont pas tués dans la bataille, ils seront de toute façon condamnés sévèrement par le nouveau pouvoir pour trahison.
 
 Jhon-Jhon s’occupe à quelques vérifications sur les écrans de son véhicule stoppé dans sa mauvaise passe, il sait que l’épave ne repartira pas et que son précieux chargement végétal de 150 000 t est perdu, mais ce n’est pas le plus important en ces heures graves. Si les troupes ennemies décident de braver la tempête pour les encercler, l’équipage en perdition va prendre la bonne mesure du vrai danger et cette fois, il faudra plus qu’un cinglé de manchot psychopathe, même lourdement armé, pour les sauver de là. Les yeux mi-clos, l’aventurier de Vénus assis sur son siège délaisse sa veille et hors des autres, ses pensées glissent doucement vers l’heureuse époque de sa jeunesse tourmentée, bien avant qu’il ne soit sous contrat avec l’armatrice Vanesse Parada. Comme il revient peu à peu aux réalités, il s’interroge encore sur l’énigmatique et bref message crypté qu’il a reçu, via le transbordeur Ladies no shirts free drinks qu’il était chargé de livrer, peu avant l’arraisonnement orbital de celui-ci par l’armée. Par la voix même de Vanesse, laquelle se disait en sécurité sur la Terre, elle lui enjoignait de ne pas quitter son engin endommagé, parce qu‘elle lui apporterait bientôt une solution de délivrance. Evidemment que Jhon-Jhon ne peut pas bouger, mais ni lui ni Fanch un fois informé ne sont parvenus à comprendre ce que la grande patronne pouvait bien imaginer comme stratagème pour les tirer de là ; puisqu‘aux dernières infos, elle entrait en disgrâce auprès du cénazt, ce qui fait à présent d‘elle une paria officielle. Simple mais habile commerçante étrangère, n'hésitant pas à jouer dans l'ombre la carte de la piraterie, elle n’avait d’ailleurs jamais été une administrante martienne ayant son mot à dire sur les affaires de Mars. Sans même parler de sauver des vies humaines, il semble peu probable que l’armatrice puisse organiser une mission de bons offices dans les gradins de l’ovalie pour sauver ses propres biens. L’assistance des troupes conduites par Adriana est donc la seule option envisageable à court terme, même si les décisions qui devraient suivre restent encore à envisager. Les soldats s’attacheraient en effet, à la suite du sauvetage, une foule conséquente et fragile de personnes inaptes au combat.  
 
 De son côté, Jorg observe en face de lui les minauderies de Siguiline à l’encontre de cette tête sans cervelle de Flash. Il se demande encore ce que la toubib peut bien trouver d’attirant chez ce bagnard cinglé, en dehors de sa carrure de géant, mais l’affection qu’elle lui porte est désormais une évidence qu’elle ne cache même plus. Ceci étant dit, pour le lieutenant indé, ce drôle d’amour frise les limites du tolérable. Comment une femme honnête peut-elle vouloir passer ses douces lèvres sur un ignoble tatouage d’infâmie ? Quoi qu’il en soit, en dépit des exploits spectaculaires du manchot criminel et peut-être encore le seul avec un tel état d’esprit, il lui aurait bien envoyé sans remord sa giclée de laser en pleine gueule. Les pensées de Jeff forment un labyrinthe indéchiffrable et celles de Phil ne semblent occupées que par l’écoute des crissements stridents produits par les monceaux de graviers glissant avec acharnement sur la coque du véhicule. Provocant dans le cockpit un soudain débordement d’activités, Karela est la première à recevoir l’émission encodée signalant l’approche du Whale Ship.
 
– Fanch, on a de la visite. Jhon-Jhon, allume tous les phares, ta vieille guimbarde n’est pas encore totalement ensablée.  
 
– J’aime pas trop gaspiller de l’énergie, lui répond le capitaine, mais si c’est pour les besoins de la cause, alors soit. Parce que je vais te dire un truc, je suis bien content que cette maudite piste se trouve tout à coup encombrée. Il s’exécute, en lançant dans l’effroyable purée brune martienne les forts jets de lumière lâchés par l’intégralité de ses feux fixes et clignotants. La manœuvre est à peine utile, l’autre les trouverait quoi qu’il arrive, mais il ne faut rien négliger.  
 
 Comme il ne peut jamais se comporter comme tout le monde, Flash veut prendre l’initiative de sortir dans la tempête, pour aller au-devant des visiteurs ; il faut toute la diplomatie de Siguiline pour parvenir à le maintenir cloîtré dans le véhicule. Elle lui a dit que son scaphandre pourrait s’endommager et c’est plus fort qu’elle, il faut ensuite que ses mains lui caressent son large torse. Lui, l’arracheur d’entrailles, le violeur carnassier que la justice galactique a déjà durement condamné, il ne lui rendait jamais rien, il restait toujours comme un con, devant les petites attentions de son ange aux yeux bleus. Un jour, ouais, ouais, quand sa tête irait mieux, il lui filerait sa gâterie. Même si jamais dans sa chienne de vie le tueur au bras mort n’avait fait plaisir à personne, parce qu’il avait toujours préféré pour satisfaire ses instincts l’attaque pulsionnelle au moindre respect. Mettant un point final à sa longue course exigeante, les puissants projecteurs du Whale Ship apparaissent dans l’étrange décor mouvementé et le vaisseau gigantesque se dirige droit sur la barge. Les éblouissants signaux lumineux s’accrochent enfin et le nouveau venu stationne au milieu du maelström minéral. En revanche, le Cragstan d’une taille beaucoup moins imposante et piloté par le Gebirgsmütze Ruppert Ridfort continu sa course chaotique, pour venir au plus près de The Lure of leather. Dans tous les véhicules, on pousse un soupir de soulagement, la jonction est enfin effective et l’ennemi ne s’est signalé à aucun moment. Il faut à présent organiser le transfert des civils dans le véhicule commandé par Adriana.  
 
 Dans la barge, on s’affaire donc sous les ordres de Fanch et Karela à manier les scaphandres, petits et grands, pour effectuer une sortie rapide dans le vent glacial, en affrontant les gifles de sable de la tempête épouvantable qui secoue l‘endroit, sur lequel est tombée une nuit inquiétante. La trentaine d’hommes du Cragstan effectuera pendant ce temps une surveillance vigilante des piétons contraints d’avancer dans la lumière des rampes de phares, en pressant l’allure vers l’abri sécuritaire du Whale Ship. Finalement, l’admission de tous dans ce dernier est évidemment chaleureuse et après la courte marche éprouvante, chacun apprécie le calme confortable du gros navire. Dans ce véritable hangar mobile, Fanch aide Jorg à se débarrasser de son casque poussiéreux. Les yeux de Karela se mouillent alors un peu, lorsqu’elle peut enfin étreindre Adriana, lui offrant une accolade plus fraternelle que militaire. Les deux femmes se lamentent un moment en compagnie de Fanch sur la catastrophe de leur base perdue. Puis le chef de division Jacky Villerette se charge de procéder au placement des civils dans l’engin. Adriana l’observe un peu longuement s’éloigner jusqu‘à sa disparition complète, avant qu’elle n’invite l’état-major rebelle majoré de Jorg Glooniais, Siguiline Oryal, Flash Gourdin, Jeff Coupé et Phil Martinet, pour investir l’étage et le centre de pilotage. Bien entendu, Zona et Manu Mekton sont également conviés à prendre les décisions et se charger de représenter les civils, puisqu‘ils en dirigeaient en couple le dôme fermier désormais disparu.  
 
– Heureuse de vous embarquer, annonce Adriana en empruntant l‘échelle ascensionnelle, franchement je n’y croyais qu’en partie, au moins on aura bouclé ce trip correctement. Reste à savoir ce qui peut être décidé et quel cap prendre à présent. Mais tant que la tempête nous couvre, nous sommes à l’abri d’une attaque et nous pouvons rouler sur un terrain relativement dégagé. Ensuite, notre masse plus qu’évidente nous rendra certainement très vulnérables.  
 
– Nous allons aviser ensemble, fait Fanch, en grimpant à sa suite.
 
 Les soldats rebelles poussent leurs armes et font de la place dans les différents compartiments du vaisseau aux femmes, aux hommes et aux enfants ; le Whale Ship se gonfle ainsi d’une foule importante qui résonne des cris et des pleurs enfantins, ce qui lui donne bientôt une allure de village roulant. Un constat relativement poignant, compte tenu des circonstances. Il n’y a même pas parmi tous ces gens une seule nonne de son éminence ou quelques musiciens de cérémonie pour apporter un peu de gaîté à bord. D’ailleurs, il n’y a pas non plus dans cet engin une seule pilule de coïne bibeulique, ce qui est sans doute fort regrettable.  
 
 
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Message édité par talbazar le 02-12-2020 à 19:36:18
n°61513747
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-12-2020 à 10:33:04  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
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Aujourd'hui : Bernadette Dejeu.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Dominique Ensaldo.

 

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Message édité par talbazar le 04-12-2020 à 10:53:04
n°61528190
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-12-2020 à 08:54:36  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/49/3k6j.jpghttps://zupimages.net/up/20/49/l8f2.jpghttps://zupimages.net/up/20/49/nlxx.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bruno Vembre.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Clément Sionabéobac.

 

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Message édité par talbazar le 07-12-2020 à 19:38:01
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talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-12-2020 à 14:28:08  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Le chant de l'égout. Extrait numéro 07.

 

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« Même si tu triomphes dans la fange, tu en sortiras souillé ! »

 

Messire d’Artagnan de Pigalle, (La guerre des Halles - Histoires des derniers troubles arrivés au royaume de l’Égout).

 

Pour gagner le fief des Halles à son avantage et dépouiller le petit Croc de Fer à peine né de son héritage, son oncle Cathelineau devait s’attacher des guerriers, des rats solides et dévoués qui prendraient l’engagement sans faille de le suivre au combat. Il ne devait pas traîner pour prendre le pouvoir, puisque confié à la régente Constance, la malheureuse veuve du défunt Henri II sacrifié par Bébert l’égoutier, le royaume des Halles était devenu un ventre mou. Cette situation ne pouvait échapper à la Reine Margot du Marais et son époux Louis XV aux pattes jaunes, lesquels devaient tenir en voisins une cour agitée pour préparer leur guerre d’invasion. Margot avait une très jolie fille nommée Chloroquine, née de son premier mari Léon Blum, dont Cathelineau aurait bien pris la patte, il savait pourtant que le Marais ne serait jamais son allié. Sur la fortune d’un gros paquet de chips presque plein et d’un reste de pizza qu’il pourrait distribuer, Cathelineau tint une discrète réunion pour plaider sa cause sous la rue Rambuteau. Il ne trouva pour l’écouter que des mordeurs de pigeon sans foi ni loi, ces mercenaires ruffiens courant les souterrains de Braquerie, ceux qu’on appelait des goupilleurs de marchés sans royaume, qu’accompagnèrent d’autres rats des Halles sans noblesse, pour qui Constance n’était pas agréable, puisqu’ils trouvaient les impôts trop lourds et trop nombreux. Il y avait aussi des arrivistes de tout poil qui pensaient s’offrir des biens immenses, après cette lutte éclair et anarchique qui pouvait avoir lieu. Tous ceux-là pensaient que le petit Croc de Fer n’était pas d’un grand profit pour les Halles et ils pensaient que son élimination, comme celle de Constance, offriraient un résultat plus important que ce règne illégitime qui pouvait durer. Beaucoup d’autres belliqueux couinaient avec rage que le testament laissé par le roi Henri II n’était pas respecté, puisqu’il avait voulu que Charles VII et sa femme Rategonde exilés dans un coin obscur reprennent la couronne des Halles à sa suite. Cathelineau se méfiait cependant grandement de tels rageux, car ces rats gonflés de bien-fondé ne seraient jamais des fidèles à sa propre cause ; mais il avait besoin de leurs dents acérées pour renverser Constance et son raton. Il s’était toutefois bien gardé de tenir les barons Louis de Bourbon et V Louis au courant de ses ambitions personnelles, puisque ces puissants fidèles à Charles VII ne l’auraient de toute façon jamais autorisé à prendre le trône pour lui-même. Si ces seigneurs épris de bon droit apprenaient trop tôt que l’oncle du dauphin voulait attenter à la vie du noble raton, il ne serait pour eux qu’une plaie et une honte à détruire. Inévitablement, au milieu de la foule des rats en train d’écouter sa harangue, devaient se tapir de vils espions du Marais et du Quartier Latin, ce royaume allié du premier et sur lequel régnaient Conan IV et Faustine de Nevers. On voit bien que Cathelineau devait travailler plus que les autres pour gagner sa nation. Ce grand royaume de l’égout qui courait sous la rue de Rivoli et qui, semblable à tous les autres, ne voyait jamais le soleil se lever.  

 

Pour contredire un peu cette affirmation de nuit perpétuelle, le soleil perçait timidement la grille rouillée du soupirail surplombant le réduit de béton, où s’amassait la foule des ruffians. La masse agitée de ces écumeurs de conduits surplombait un haut ravin aux parois lisses, formant un puits au fond duquel dormait une eau irisée et stagnante alourdie d’huile usée. Très haut, bien au-dessus de cette piscine nauséabonde et perché sur un tuyau pour dominer sa bande, moustaches négligées, yeux inquiets, Cathelineau le balafré contemplait son auditoire attentif, en s’efforçant d’afficher une dignité de chef qu’il voulait déjà royale. Il claqua des molaires et releva la queue pour leur rendre à tous leur salut.

 

–  Mes amis, merci d’être venus !

 

– C’est normal qu’on soit là, fit l’un des rat en hochant la tête, on ne veut pas de votre petit-neveu.

 

– Oui et vous avez raison, Croc de Fer tète encore sa mère et Constance est faible, moi non plus je n’admettrai jamais d’avoir ce mioche pour souverain. Vous savez tous que Charles VII et Rategonde ont étés désignés, mais ils sont pour l’instant à l’exil, il n’y a que moi pour barrer la route à ceux du Marais, car comme vous le savez, ceux-là s’agitent pour nous envahir et en bons alliés, les rats du Quartier Latin seront sans nul doute avec eux.

 

– Nous on veux bien vous suivre, Cathelineau, fit la foule en chœur, mais par le Saint Piège, payez déjà votre prix !

 

Alors, sans plus attendre, l’oncle de la régente fit distribuer les chips et les restes de la pizza, il avait même pour les plus méritants gardé du chocolat ; puis il laissa tranquillement ses partisans se lécher les babines. Il savait comment jouer sa partie, les autres couinaient sans relâche d’admiration pour lui. La gourmandise motivait plus ces gens que la crainte de ployer sous le joug d’un royaume occupant. C’est ainsi que, se soumettant docilement à ses ordres, les rats réunis devant lui optèrent unanimement pour la rupture, afin de s’offrir à lui ; désormais Cathelineau ne pouvait plus reculer. Il venait ainsi de grandement consolider sa position personnelle sur une partie des Halles, lorsqu’un de ses fidèles poussa un cri, en désignant du museau l’un de ses voisins qui comme les autres, se gonflait les joues en prenant un air innocent :

 

– Celui-là, je le reconnais, j’en reconnais surtout l’odeur, c’est l’un des pages de messire Chamarande, chevalier du Bourbier, premier valet de tuyau à la cour du Quartier Latin. Ce maudit rat est de la coalition, il est venu ici pour nous espionner !

 

– Vous êtes le meilleur de notre race, Cathelineau, que faisons-nous de lui ?

 

– Eh bien, fit simplement celui-ci, alors que la foule soudain bouillante encerclait le douteux en grondant, qu’il subisse les conséquences de sa présence parmi nous. La preuve est faite qu’il faut toujours nous méfier.

 

L’ordre lancé par leur chef était facile à comprendre, Une seule goutte d’eau claire pleura du plafond moisi sur la tête du suspect, maintenant muet et terrorisé. Autour de lui, les mines austères des autres rats soutinrent un instant son regard apeuré, puis elles devinrent féroces. Il manifestèrent leur colère bruyamment, en soufflant sur l’espion une haleine chargée de menaces, les moustaches frémissantes et les prunelles tout à coup injectées de sang. Puis ils foncèrent sur lui comme un seul rat, en criant d’une voix vengeresse :

 

– A mort, sus à l’espion !

 

Le condamné n’eut pas le temps d’opposer la moindre résistance, lorsque la foule déchaîna brusquement sa sauvagerie. Les dents tranchèrent la peau tendre, coupèrent dans la graisse, les griffes malaxèrent, triturèrent et pétrirent les organes soudain apparus, quelques-uns les absorbèrent avidement au passage et se les disputèrent, un parfum de merde et de sang glissa dans leurs narines ; en une seule petite minute, l’espion du Quartier Latin fut dépecé vif et réduit en morceaux. Peut-être qu’avant de s’éteindre, le cerveau du sacrifié a-t-il rêvé un ultime souvenir d’air pur et de prés en fleurs ? de ces choses absurdes que le prophète blanc et chauve nouvellement arrivé, ce Logi 6-L parfois appelé Saint-Bernard, affirme être la véritable couleur du monde. En tout cas, l’espion en a fini avec le décor de la vie, il est mort sous les coups et gît au milieu de la foule à peine calmée. Cathelineau est fier de ses forces, il sait enfin qu’il peut compter sur elles, après avoir admirablement forgé une conscience collective à son avantage. Bientôt, les respectables représentants des corps constitués le proclameront roi des Halles et peut-être pourra t-il négocier avec la reine Margot la paix du Marais, pour mieux succomber et rendre hommage au charme juvénile de sa fille, la princesse Chloroquine.

 

Après ce meurtre, les mufles rougis voulurent se séparer, en renouvelant leur serment de fidélité à Cathelineau. Ils descendaient les murs verticaux pour s’engager dans une vaste conduite, lorsqu’ils prêtèrent leurs grandes oreilles au bruit conséquent qui traversait les corridors adjacents. Le son de centaines de pattes furtives se propageait entre les grises perspectives pour se rapprocher d’eux. Les valets de griffes se collèrent à leur chef, en retroussant les harpons de leurs dents pour lui offrir une meilleure protection. Il n’y avait pas de doute, une armée hantait les grands sous-sols, mais étrangement, la foule en fut un moment envoûtée. Les rats s’entassèrent pattes à pattes dans le couloir circulaire et spacieux, immobiles, en attente de la charge ; la peur se mit tout de même à tarauder les plus tièdes. Un seul mot d’ordre fut lâché par la bouche de messire Cathelineau, celui ne pas rompre d’une moitié de queue. Si c’était déjà les guerriers du Marais qui venait les attaquer, il échouait dans ses vues diplomatiques. Il était trop tard pour envoyer à cette horde trépidante un messager qui se ferait tout bonnement massacré. Un jeune noble au poil clair se pressa tant bien que mal vers son chef, en poussant de la tête pour fendre l’assemblée que composait un bon nombre de mesquins, de voleurs et de débauchés.

 

– Messire, ces rôdeurs en nombre qui viennent à nous, sont-ils du Marais ou du Quartier Latin, croyez-vous ?

 

– Je me le demande tout comme vous et à vrai dire, je n’en sais foutre rien ! Si c’est le cas, préparons nous à nous défendre, il ne servirait à rien de fuir. Rien ne pourra m’empêcher d’être ce que je suis. Il savait qu’en se montrant vainqueur de ce combat là, la couronne lui serait complètement assurée. Dans le cas contraire, il se ferait tuer sur place.

 

Coincée dans l’énorme buse, l’armée attentive de Cathelineau se rendit compte que les pas ennemis provenaient des deux sorties, pour mieux les prendre au piège. Courant pour mener leur étau, les invisibles frottaient les murs, on percevait des mouvements de sauts, le diable pistonnait sa trouée dans l’enfer de l’égout. Sur deux côtés, les rats rebelles des Halles étaient pris en tenaille par l’embuscade, ils entendaient cette fois des sifflements à peu de distance. Le murmure des eaux proches ne couvraient plus le bruit des pattes, mais l’ennemi se cachait encore aux regards. Pour donner du courage au sien, un barde des rebelles chanta le monde et ses plaisirs impurs. Aucun de ceux qui patientaient fébrilement pour résister aux assauts ne se soumettrait jamais à l’oppression des troupes de la reine Margot ou celles de Conan IV et sa reine Faustine de Nevers. Pourtant ce n’est pas l’une ou l’autre de ces armées qui se dévoilèrent enfin ; puisque à chacune des issues, Cathelineau distingua plutôt les corps ondulants des rats des Halles prêts à les déchirer. Il fut aussitôt pris d‘une colère violente et muette. Les bruits de pas inquiétants s’arrêtèrent, les deux masses arrivées avaient des guides connus, des rats de noble naissance que l’oncle de la régente devait bien redouter. A sa droite, il vit se détacher la longue silhouette du baron Louis de Bourbon, alors qu’à sa gauche V Louis immobilisait ses troupes, avec un couinement bref.
 
– Rendez-vous, Cathelineau, lança Louis de Bourbon, un rat aux moustaches peu épaisses et aux grands yeux noirs, vous dirigez en ces lieux une mutinerie ouverte, mais vous étiez tenu pour averti. Au nom de la régente Constance et de ses nobles majestés Charles VII et Rategonde, reposez les griffes et veuillez vous rendre à merci.

 

– Croyez-vous que je vais rester tranquille, assigné à résidence dans l’enceinte sacrée des pères de nos pères ? Je suis de sang royal et j’aime autant à cette heure dissiper vos soupçons, puisque j’ai ici des gens qui m’ont juré fidélité, qui croient en la sagesse de mon gouvernement et ne se fatiguent pas vite d‘obéir. Si vous et vos soudards faites un seul pas en avant, alors oui, nous les combattrons.

 

– Nous devons vous ramener au réduit du palais royal de la noble régente Constance (il ne disait pas la reine, sans doute volontairement), ajouta V Louis, redressant sa taille tout en faisant résonner l’écho rauque de sa voix dans la grande caverne de béton, peu importe ce qu’il en coûtera, de vous comme de nous. Pour l’honneur des Halles et de l’égout.

 

Pris au piège, Cathelineau distinguait non sans alarme le nombre conséquent de ses ennemis. Il ne lui servait à rien de rappeler à ces deux barons décidés la menace extérieure qui planait sur les Halles. D’invoquer hypocritement devant eux l’unité du royaume et l‘avenir commun. Il fallait donc se résoudre à combattre, puisque son sort et ses espoirs allaient fatalement se décider en ce lieu.


Message édité par talbazar le 07-12-2020 à 15:33:28
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Posté le 08-12-2020 à 11:18:02  profilanswer
 

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Posté le 09-12-2020 à 15:01:55  profilanswer
 

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Posté le 11-12-2020 à 16:11:40  profilanswer
 

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Posté le 13-12-2020 à 11:51:36  profilanswer
 

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Posté le 14-12-2020 à 15:55:25  profilanswer
 

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Message édité par talbazar le 14-12-2020 à 15:55:43
n°61626539
talbazar
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Posté le 17-12-2020 à 14:05:55  profilanswer
 

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Posté le 18-12-2020 à 18:32:13  profilanswer
 

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Message édité par talbazar le 22-12-2020 à 11:02:05
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talbazar
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Posté le 20-12-2020 à 13:04:06  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : La jet larguée. Extrait numéro 53.

 

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L’unique et bref message en provenance de l’île était désastreux. En fond sonore, on entendait le crépitement incessant des armes automatiques et le hurlement des hommes, alors que le commandant du raid Prestrov Curtïevski tentait tant bien que mal de faire le point sur la situation, à laquelle lui et les siens tentaient de faire face avec courage.

 

Puma noir à Tornade, sommes attaqués par une multitude de crabes géants, aucune tactique envisageable et progression impossible, commando en passe d’être décimé, situation critique, demandons renforts aériens immédiats et urgents !

 

C’était tout. Après ce sinistre appel radio reçu par le Krav Méga, la générale Zoya Kachevbowman et l’amiral Timothy Maxwellgadeïev avaient immédiatement envoyé des hélicos en mission de soutien, mais après leur arrivée dans l’espace aérien de Badigooince, prêts à l’attaque ou à l’hélitreuillage, ils n’avaient rien trouvé. Les hommes ne découvrirent sur la plage ensanglantée que les restes inquiétants des dinghies déchiquetés et quelques pièces d‘uniformes en lambeaux. Le commandant Prestrov Curtïevski ne répondant pas aux appels répétés, l’incertitude obligea l’amiral à demander aux nouveaux arrivés la plus grande prudence ; puis, en désespoir de cause et face au danger latent, il rappela l’escadre à revenir sur le pont, après avoir ordonné un survol de l’île à basse-altitude qui s’avéra infructueux. Il n’y avait plus aucune trace du commando et à l’évidence, les crabes avaient gagné cette partie. Selon les estimations les plus désastreuses, Curtïevski et tous ses hommes étaient morts en combattant ces ignobles monstruosités. Un soldat, le sous-lieutenant Ivanoah Robinsonovitch avait pourtant survécu au massacre. Cruellement blessé à l’aine, il gisait inconscient dans la forêt, l’esprit évadé du temps et il perdait beaucoup de sang. Sous le couvert des palmes qui lui masquaient la lumière du soleil, son corps était resté invisible aux hélicoptères. Il tremblait dans son sommeil fiévreux, ses veines charriaient un froid absolu et au bout d’un moment de cette dangereuse inertie, son esprit décida de quitter l’oubli. Les yeux ouverts sous le plafond vert et mouvant, il lutta longtemps contre la douleur cruelle en train de le tarauder. Son fusil d’assaut était tout près de lui, il tendit la main pour le rapprocher. Il avait mal, son corps révolté commandait l’immobilité, le militaire savait qu’il ne pouvait accéder à cette demande, parce qu’elle ne serait en réalité que l’angoissante antichambre de sa mort. Son œil ne voulait pas trop longtemps s’attarder sur la grande tache de son treillis, ensanglanté par l‘abondante hémorragie. La longue patte épineuse d’un crabe l’avait fauché, mais ce n’était heureusement pas l’une des pinces, alors il avait mitraillé cette saleté de monstre, puis, malgré la douleur fulgurante, il avait couru pour se réfugier dans les buissons. Perclus de souffrance, il savait qu’à présent, il était seul pour savourer sa victoire dérisoire. Il tendit l’oreille, seuls lui parvenaient le roulement régulier des vagues et le chant des oiseaux. Les crabes géants, repus de ses camarades, avaient sans doute regagné l’océan. La vision de la terrible attaque dominait toujours ses pensées, le militaire tenta péniblement de se lever sur les coudes pour l’effacer, ses nerfs hurlèrent à ce geste, puis, au prix d’un effort qui lui crispa les dents, Robinsonovitch se releva enfin sur ses deux pieds, en s’aidant de son fusil. Il avança d’un pas, puis deux, ça pouvait aller. Cette jungle caressait l’intention de le tuer, il lui opposait celle de survivre, alors il progressa lentement, l’arme au poing, attentif à la moindre traîtrise qui pouvait surgir devant lui. Sa présence effraya un moment les oiseaux multicolores qui piaillaient dans les cimes des palétuviers. Il ne pouvait donner de ses nouvelles et au-delà du supplice physique, le sentiment de solitude l’assaillait grandement, il se força mentalement pour éteindre en lui cette contrainte irrationnelle.

 

C‘est ainsi que, luttant pour ne pas défaillir, il était toujours dans le jeu lorsqu’il approcha la grotte qui servait d’abri aux survivants. Il balaya cependant du regard l’ensemble du paysage exotique sans l’apercevoir. Essoufflé, respirant fort, il se concentra une nouvelle fois sur sa misère morale et physique, portant encore sa main rougie sur sa plaie. Il tomba assis et vaincu, fatigué, à moitié délirant, le ventre mouillé de sang barré par son fusil et le dos appuyé contre un palmier. Dans la grotte, alors qu’elle se tenait à l’écart des autres, le visage de la blonde Loana Boudine n’était plus qu’un triste masque de cuir. Elle pleurait encore la disparition de Georges Pinson. Indifférente aux efforts de Steven Height qui commandait à tous de ménager les réserves, elle l’était aussi aux tentatives de réconfort moral que tentait de lui apporter sa collègue Sandra Poblanc. Ewin Talbaway glosait dans un coin avec Pierre Simon Langevin, à propos des indigènes Gouroungourous adeptes du dieu-cargo, dont les deux représentants Bali et Balo n’étaient pas réapparus. Une disparition qui paradoxalement, lorsqu’ils s’insérèrent dans la conversation, donnait de l’espoir à Dominique Quenique et Brandon Poutrelle. Shirley Cebiène souriait à Steward Steward, comme si cette mimique apaisante pouvait seule parvenir à leur permettre de fuir la réalité. Ayesh Chfinid-koridgé Ltadkopï donnait un peu plus loin et dans sa langue des consignes à ses compatriotes. L’agitation de la petite foule fournissait pourtant la preuve d’une prise de conscience collective, le vaste décor creux du rocher plein de bruits et de bavardages dans laquelle elle évoluait n’était pas neutre. Dehors, rôdaient peut-être des bêtes sauvages et des ennemis armés. Une multitude d’intentions belliqueuses tapies dans les épaisses frondaisons de cette île maudite s’organisaient sans doute à l’extérieur, pour mieux les piéger. Les yeux humides de Loana se refermèrent une nouvelle fois, Sandra s’agenouilla et lui toucha doucement le visage qui se couvrait de larmes, les deux femmes se regardèrent ensuite en silence. Sandra prit les mains tremblantes dans les siennes puis Loana se leva, marchant comme un robot vers la sortie de l’excavation et ne voulant pas l’abandonner, l’autre danseuse plaça ses pas dans les siens. Personne ne fit vraiment attention à elles.

 

Loana voulait se confronter au réel, se lancer dans la lecture silencieuse de la tombe de Georges, plonger auprès du monticule dans un recueillement qu’elle pensait pouvoir apaiser son chagrin. Sandra désirait seulement ne pas la laisser seule. Elles dépassèrent le haut totem du grand Shokot, toujours maculé du sang séché de Perlin, la tombe du chanteur à succès n’était pas très éloignée. Derrière ses paupières à demi closes, Ivanoah Robinsonovitch les regarda de loin, son esprit enquêtait pour démêler le faux du vrai, il se demandait si les deux silhouettes féminines qui progressaient sous les lianes et la végétation verte et brillante, le dos légèrement voûté, n’étaient pas les jouets de son imagination. Son doigt se crispa quand même sur le métal de la gâchette. Les deux femmes formaient de bonnes cibles. Il ouvrit la bouche pour les interpeller, aucun son ne parvint à sortir de sa bouche, tant il était épuisé. Alors, il vit le Maître du royaume des Ombres se profiler entre les grands troncs lisses, sous la forme efflanquée d’Eloi de Pouillet. La jungle toute chargée d’épouvante fit brusquement silence. Les yeux blancs et morts de l’intrus lançaient des maléfices, il n’était qu’un cadavre errant dans les buissons et devant la manifestation de ce spectre hideux, le cœur affolé du militaire dansa d’instinct la sarabande. Cherchant à se rendre invisible, Ghduluh avançait doucement, discret et résolu, puis au moment où malgré-lui, Robinsonovitch retomba une nouvelle fois dans le coma, à la fois terrassé par sa propre douleur et l’horrible vision, il observa la Chose se projeter brusquement en avant pour s’offrir la chair de ses proies ; puisque l’être démoniaque leur brisa le cou à toutes les deux, au cours d’une sordide et mortelle chorégraphie, sans leur laisser la moindre chance de pouvoir s’enfuir.

 

Ivanoah Robinsonovitch se réveilla plus tard sur un reste de crainte. La peur tombait sur ses épaules, il constatait qu’il était toujours incapable de parole. Il venait d’être le témoin d’un outrage meurtrier et puissant et il savait qu’il n’avait pas été victime d’une illusion provoquée par la fièvre. Combattant sa douleur, il se raccrocha à l’espoir communiqué par la présence des deux victimes. Elles n’étaient pas des indigènes, il devinait donc qu’elles étaient sans doute des survivantes du crash, ces naufragés du ciel que le gouvernement l’avait chargé d’éliminer. Il y avait probablement un camp à proximité, ce qui projetait une lumière heureuse sur son propre exil désastreux ; quand bien même ces gens ne représentaient rien d’autres que des cibles pour ses chefs. Encore hanté par la vision du tueur énigmatique et étrange issu de la forêt, il marcha en clopinant vers les deux cadavres, dont il ne restait que quelques os où s‘attachaient quelques bouts de viande. Ivanoah s’accrocha un instant au totem pour reprendre appui, puis il découvrit finalement l’entrée du couloir enterré. Presque incapable de tenir debout, le soldat débarqua en quelques foulées hésitantes dans la grotte, juste en face de la foule stupéfaite qu’il tint en joue avec son automatique ; un long filet de sang suintait sur ses bottes noires, issue de l’énorme plaie qui labourait son ventre.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 22-12-2020 à 11:22:28
n°61666438
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-12-2020 à 20:43:05  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Léo Eléba.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Enzo Ofile.

 
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n°61679433
talbazar
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Posté le 24-12-2020 à 17:56:17  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Le colonel Tardemou.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Philibert Emoi.

 
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n°61681591
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-12-2020 à 12:05:05  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Noeud coulant pour Martin Smith. Extrait numéro 73.

 

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Les battants des ouvertures avaient libéré un sacré rush pour conduire Van Degaffe et Blanche Pearl au bloc en urgence, tous deux allongés sur leur brancard à roulettes respectif. Ensuite, en collant des traces de doigts rouges partout, la main sanglante d’une des infirmières avait claqué la porte blanche sur les gueules offusquées de Pitou le Tatoué et de Grand Tonio. Sans perdre une miette du spectacle, leurs tronches inquiètes restèrent collées un bon moment derrière la grande vitre rectangulaire ; avant que celles de Clodo Gueule de Bois, de Tonio Œil de velours et du Saboteur ne viennent s’additionner. Tous auraient bien collé une balle dans le front de Blanche pour l’achever, mais à présent, c’était Doc Morgan qui pilotait le business et il avait dit non. Quand Gros Bill informé du grabuge allait se pointer à son tour, on aurait droit à un brin de remue-ménage dans le volcan. Une chose était cependant très claire, aucun des gars n’était fier de ce qui venait d’arriver. A quoi ça sert d’avoir une arme, si c’est finalement celle d’un autre qui crache son pruneau avant le vôtre ? Ceci étant dit, le geste de Blanche avait surpris tout le monde. La placidité des gars debout dans le couloir formait un contraste saisissant avec l’agitation qui régnait au sein du bloc, alors que dans son décor impersonnel et froid, Doc Morgan passait d’un brancard à l’autre pour opérer ses patients en même temps. Avec sa tête des mauvais jours sous son calot blanc et son masque sur le nez, le boss par intérim n’avait pas l’air d’être à la noce. Personne n’aurait pu se douter qu’en enchaînant patiemment les gestes qui sauvent pour récupérer les bastos, le toubib était un brin habité par l’esprit de meurtre. Le scalpel s’offrait en expert une ballade dans le bide de Van Degaffe pour en extraire les balles, il aurait pourtant suffit de tourner un brin le poignet pour envoyer le patron dans le grand sommeil. Les gants plongés dans le bouillon écarlate, le chirurgien y pensa fortement. Il aurait pu ensuite invoquer impunément devant Gros Bill la triste fatalité, mais ce n’est pas ce qu’il décida. Tuer Hubert, ici et maintenant, semblait aussi dangereux que prématuré et comme Blanche, douée d’une résistance étonnante, n’avait pas encore rendu son dernier soupir, il sauverait celle-ci également. En revanche, ces deux-là auraient beau s’accrocher à la vie grâce à lui, Morgan veillerait à ce qu’ils dorment pour un bon moment. Les deux blessés enfin tirés d’affaire furent conduits dans leur chambre, selon ses ordres, afin d’y reposer sous bonne garde. Pendant que cette vérole de Gros Bill prenait le séisme en pleine poire et digérait le choc, Doc Morgan s’enferma de son côté dans le bureau de Van Degaffe, pour y savourer un vieux scotch avec délectation.

 

Toutes les dernières conclusions en provenance des labos échouaient là. Il fouilla tous les tiroirs qui se laissèrent ouvrir, fouina pour découvrir les clefs des autres, il scruta tous les écrans, consulta tous les résultats des tests disponibles, il essaya de piocher un maximum d’informations que Hubert n’avait pas codées. Mais en tant qu’homme de confiance et bras droit, il connaissait par cœur un grand nombre des mots de passe utilisés par le boss. Ils s’attarda très longuement et plus particulièrement sur le principe de fonctionnement du scan 5d, de l’omega cam, sur les détails les plus infimes de la bi-transmutation, la décorporation, la recombinaison cellulaire et les manières précises de procéder. Une expérience extraordinaire de clonage qu’il n’avait pour sa part jamais réalisée. Naturellement, il tâcha de sauvegarder pour lui les fruits de cette compilation jubilatoire concernant la duplication à l’identique des polymères glucidiques. Il prenait à présent provisoirement les commandes du repaire et cette domination lui collait pour tout dire une trique savoureuse. Il pouvait remercier Blanche de lui avoir tressé une aussi belle couronne, puisqu’il n’aurait jamais osé tiré lui-même sur le patron, sans lequel au yeux de Gros Bill il n’était rien. C’est pourquoi, il n’avait pas terminé le boulot de la vieille maquerelle, parce que tant que Van Degaffe respirerait correctement, lui-même serait conforté dans le rôle du nouveau boss tout puissant à qui tout le monde se devait d’obéir. Il n’était pas idiot au point d’ignorer que la mort de l’autre risquait d’entraîner la sienne, après le démantèlement probable de Green Horizon. Doc Morgan connaissait déjà depuis longtemps les secrets de Van Degaffe sur l’adénoplastie moléculaire visant à  rajeunir les gens, puisqu’il était en quelque sorte le service après-vente de ce dernier ; mais en plongeant dans les arcanes secrets qu’il avait sous la main, il apprenait à présent l’art stupéfiant de copier-coller les individus, grâce à des appareils dont il allait dorénavant avoir un libre accès. Les expériences et les mutations novatrices effectuées sur les rats, il s’en foutait pour le moment. Content de lui, Morgan laissa couler jusqu’au bout dans ses oreilles la Symphonie nº 4 de Brahms. Un moment, du bout du doigt, il envoya une pichenette sur la photo du manitou bigleux aux verres épais comme des loupes qui trônait sur le bureau dans son cadre doré, parce qu’il n’oubliait pas les menaces mortelles de ce dernier concernant sa chère Mathilda.

 

Le petit séminaire qui venait de réunir le big staff de Green Horizon était clos, mais le personnel VIP n’avait pas encore quitté le volcan. Quelques-unes des filles s’occupaient d’ailleurs toujours à distraire quelques uns des vieux mâles ventripotents du groupe. Doc Morgan se leva pour interpeller Cannibal Cult qui glandait dans le couloir.

 

– Amène-moi l’avocat Jean Jaurez, j’ai un truc à lui dire.

 

Au milieu du fantastique édifice humain que représentait Green Horizon, Jean Jaurez, du cabinet Jaurez et (Léon) Bloom, en était un maillon important ; voué aux codes et aux textes hermétiques et naturellement un spécialiste des droits internationaux de distribution, ce qui comblait toutes les aspirations des labos. Il savait parfaitement tordre les règles du juridique pour claquer le bec aux juges et aux magistrats, parfois un peu trop fouineurs ou suspicieux. Jaurez, un des avocats les plus chers au monde, c’était bien entendu l’ennemi des règles trop contraignantes. Quand lui et ses collègues ne pouvaient pas profaner la légalité à l’avantage de l’organisation, il y avait tout de même toujours un homme à Gros Bill pour supprimer en douce, façon de parler, l‘homme des tribunaux. Mais la plupart du temps, le cabinet Jaurez et Bloom naviguait comme il faut au milieu des décrets, arrêtés, circulaires, accords internationaux, contrats ou règlements, et son boulot traduisait à merveille le travail d’interprétation bénéfique de la loi désirée par Van Degaffe. Lorsque l’avocat convoqué par Cannibal Cult se présenta dans son complet noir à la coupe stricte devant Doc Morgan, il était toutefois manifeste que l’invitation ne lui plaisait qu’à moitié. Il trahissait un coiffeur humiliant et possédait une bouille de gamin aux yeux candides. Cet homme d’allure soignée empestait l’eau de Cologne à chacun de ses mouvements. Avec son visage de poupin blond, il était étonnant que la voix de ce type puisse gueuler plus fort que l’organe vocal de la loi dans une cour d’appel ou d’assise et pourtant, Jean Jaurez donnait pleinement satisfaction dans sa difficile fonction. C’était bien grâce à des pourritures véreuses dans son genre qu’Hubert pouvait étendre sans embûche son contrôle et son pouvoir, au mépris des lois nationales et internationales. Morgan lui serra la pogne et l’invita à s’asseoir en face de lui.

 

– Comme vous le savez, nous faisons actuellement face au silence de Dieu. Le patron va s’en remettre, bien sûr, mais il faudra du temps. En attendant, je prends les commandes de la direction. Il glissa sous le nez de l’avocat une belle boîte de cigare, mais l’autre négligea l’offre d’un havane. Morgan pouvait jouer le grand prince, ce n’était pas les siens.

 

– Je prends note des faits et je suis désolé pour Van Degaffe, j’espère qu’il sera bientôt de nouveau sur ses pieds. Les petits mouvements imperceptibles courant sur la peau de son visage quelque peu crispé trahissaient une certaine gêne.

 

– Nous savons que vous êtes d’un parfait dévouement et j’ai un petit travail à vous confier qui ne saurait pas trop attendre. Voilà, le patron s’est lancé dans l’idée de contrôler un tripot de jeux. Ne me demandez pas les détails du pourquoi, mais je pense que cette décision est liée à l’idée de mettre au vert les putes du Tripoli. Hubert apprécie leur boulot à sa juste valeur, racheter la Rose Noire serait sa manière de les récompenser pour leurs manières dociles de tripoter des couilles malpropres. Blanche ne fait naturellement pas partie de cet éloge, disons que je la garde sous le coude jusqu’au rétablissement de Van Degaffe. C’est lui qui décidera de son sort. Il sera définitif, forcément.

 

–  Ma foi, l’instinct des hommes est toujours fortifié par la raison, n’est-ce pas ?

 

–  Comme vous le dites, ce n’est pas notre société qui dégrade les hommes, c’est leur éloignement de cette société. Je vous parle de la nôtre, évidemment, pas de celle de Voltaire. L’excès d’orgueil qui s’élève un peu trop se punit de lui-même et celui qui perd de vue l’intérêt premier de Green Horizon, il est certain qu’on fera tomber sa belle carrière dans un lointain souvenir. L’avocat Jean Jaurez n’avait pas trop besoin d’analyser chaque mot de cette phrase pour la comprendre. Vous le savez bien, Jaurez, dans notre brillante organisation, le soleil ne brille ni à droite, ni à gauche, mais toujours au-dessus !

 

– Bien, comment voulez-vous que je plante ma pelle ? Cette boîte était autrefois la propriété de Sisco Matteï, il me semble.

 

– Pour commencer, vous allez faire libérer en urgence un certain Piétro le Corse, il croupit actuellement en taule pour le meurtre d’un type nommé Sugar Daddy. C’est lui que Van Degaffe veut pour nouveau gérant. Ce Piétro est à la colle avec une chanteuse appelée Dizzy Pousse-Loupiote, quand ces deux tourtereaux auront pioché grassement dans le bon coffre de banque, ils se débrouilleront ensuite pour remonter le boxon et le remettre à flot. Matteï ne faisait que les jeux, notre but est d’ajouter nos filles pour en faire un merveilleux palais des garces. La Rose Noire, c’est de la relation publique, comprenez-vous ? Après la bêtise de leur patronne, de toute façon, nos chères amies doivent quitter le volcan sans délai.

 

Morgan mit fin à cet entretien cordial après d’ultimes précisions, puis il se prépara pour rendre visite à Blanche.

 

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Joyeux Noël à tous. [:teknofil]

 

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Message édité par talbazar le 25-12-2020 à 15:52:47
n°61684688
talbazar
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Posté le 26-12-2020 à 09:53:19  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Olivia Gra.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Noé Lacorde.

 

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Message édité par talbazar le 26-12-2020 à 10:12:09
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Posté le 27-12-2020 à 11:21:42  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Lucas Charel.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gabin Diccite.

 

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Message édité par talbazar le 29-12-2020 à 09:15:40
n°61706162
talbazar
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Posté le 29-12-2020 à 19:29:56  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Tom Atozeu.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Balthazar Dujeu.

 
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n°61714835
talbazar
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Posté le 30-12-2020 à 20:56:15  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gaby Tuellement.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Fabien Bienfavabien.

 

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Message édité par talbazar le 30-12-2020 à 21:08:52
n°61720868
talbazar
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Posté le 31-12-2020 à 17:52:50  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Martin Spire.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Mat Lagonz.

 

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Message édité par talbazar le 31-12-2020 à 17:56:34
n°61745300
talbazar
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Posté le 04-01-2021 à 14:46:30  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Apollon Gitude.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jonas Tiktabit.

 

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Message édité par talbazar le 04-01-2021 à 17:09:04
n°61756965
talbazar
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Posté le 05-01-2021 à 16:03:36  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Shan Ksavien.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Tess Inglé.

 

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Message édité par talbazar le 08-01-2021 à 09:54:30
n°61791282
talbazar
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Posté le 08-01-2021 à 16:18:29  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Thiébaud Couillon.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Nicole Onevaire-Taibrale.

 
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n°61798521
talbazar
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Posté le 09-01-2021 à 15:01:35  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Adam Telure.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Sacha Touille.

 

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Message édité par talbazar le 09-01-2021 à 17:35:56
n°61811453
talbazar
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Posté le 11-01-2021 à 10:22:21  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Baye d'Ennui.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Pisdepeur.

 

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Message édité par talbazar le 12-01-2021 à 09:19:16
n°61824520
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-01-2021 à 14:52:59  profilanswer
 

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Le congélateur muséographique
 
Aujourd'hui : Trrou Körrou - début XIX.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Matteo Caro.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Lucas Burne.

 
https://zupimages.net/up/21/02/fndq.jpghttps://zupimages.net/up/21/02/rzf6.gif
 
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Mais j'en vois encore beaucoup trop qui suivent pas.


Message édité par talbazar le 12-01-2021 à 14:54:07
n°61861081
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-01-2021 à 09:33:05  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jarod Emacaisse.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Miguel Ante.

 
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