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Auteur Sujet :

La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar.

n°60770917
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-09-2020 à 13:18:15  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Revue de presse.

 

Aujourd'hui : Qui enlève les poignées de porte ?

 

https://zupimages.net/up/20/38/80nk.jpg

 

Revue de presse.

 

Aujourd'hui : Le lavoir préhistorique.

 

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Message édité par talbazar le 18-09-2020 à 06:17:32
mood
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Posté le 17-09-2020 à 13:18:15  profilanswer
 

n°60788686
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-09-2020 à 12:55:33  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/38/rh6h.jpghttps://zupimages.net/up/20/38/ev62.jpeghttps://zupimages.net/up/20/38/kkuv.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Sandra Matisé.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gilles Pleubergère.

 

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Message édité par talbazar le 22-09-2020 à 12:38:15
n°60797469
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-09-2020 à 15:23:50  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Biographie de Gaston Boudiou. Extrait numéro 60.

 

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Le sentiment affiché par Emile Pertuis est surtout celui d’une grande culpabilité. Celle de ne pas avoir été présent pour défendre sa famille de l’odieuse machination criminelle ourdie par le trio décédé, mais également de ne pas avoir pu préserver son couple de l’ennui. De toute évidence, Antigone n’était donc pas comblée en tant qu’épouse, elle et lui s’étaient pourtant jurés un amour éternel. La dévotion qu’Emile semblait porter à sa compagne n’avait pas été une garantie suffisante, puisqu’elle était tombée amoureuse d’un odieux brigand affamé par le fric. Pourtant, le médecin se sent responsable de cette déchirure et semble n’avoir qu’un seul désir, celui de la réparer. Il va s’attacher maintenant à ce que les liens du cœur prennent un nouveau relief et les jours qui vont suivrent son retour à Paris, il évitera avec soin d’afficher la démesure de toute jalousie, seulement préoccupé à ce que la leçon du passé puisse uniquement redessiner l’avenir. Au fil des mois qui suivirent, Antigone sembla sincèrement tirer de cette attitude bienveillante un soulagement et une joie authentique. Elle avait fait payer à tout le monde un prix bien trop élevé pour avoir cru se libérer d’une routine jugée irritante, avec finalement n‘importe qui. En reconnaissant l‘amour entier d‘Emile, en définitif identique au sien, elle se dotera désormais d’une noble mission, afin de lui donner les preuves qu’elle savait lui rendre, elle en fait le serment. De nouvelles espérances communes devaient changer coûte que coûte leur nouvel horizon, aussi prendraient-ils bientôt de vraies vacances, et c’est ensemble qu’ils galoperaient en riant dans les couloirs d’hôtel, en buvant d’un même verre aux sources pétillantes de l’amour renouvelé. Tout le reste ne sera que silence.

 

De leur côté, Angèle et Gaston n’assistent pas aux débats d’alcôve et aux murmures nés du drame intime, ils ne peuvent faire que supposer leurs issues heureuses dans la résilience évidente affichée par le couple meurtri. On ne reste jamais ensemble lorsqu’on se déteste réellement. Au-delà des articles sournois de France-Dimanche, la passion d’Antigone et Emile, qui se rendent aujourd’hui des milliers de baisers, n’a pas sombrée dans les flots déchaînés déclenchés par l’enlèvement tragique et crapuleux. Les larmes d’Antigone ne collent plus sur ses joues ses longues mèches noires, Emile plus attentionné que jamais est doux et gentil et bien qu’elle se trouve encore traumatisée par cette crise sérieuse qu‘elle vient de vivre, Angèle pense plus que jamais à faire du cinéma. Gaston qui continue l’école buissonnière vit sa jeunesse au bras de Brigitte Parade, ce qu’il trouve très exaltant. Il va chez elle dans son cinquième étage de la rue du Théâtre et lui fait l’amour dans son petit lit, collé dans un étroit placard. En ce moment, elle lit un bouquin sur la princesse Ghislaine de Monaco. Elle dit en riant qu’elle adore les parfums de Guerlain, mais qu’elle a pas les moyens de s‘en offrir, puis entièrement nus, ils fument de concert la cigarette de la détente. Tout ce que Gaston espère et demande, alors qu’il comprend ce que veut dire être amoureux pour la première fois, c’est de croquer avec elle la vie à belles dents. Comme vient de le dire justement Jean-Marais au micro de Radio Monte-Carlo, si le plaisir est le bonheur des fous, le bonheur est le plaisir des sages. Hé ! a ajouté Brigitte en bousculant Gaston sur les couvertures avec espièglerie, le bonheur quand on le tient, il ne faut jamais s’endormir dessus !

 

Paris est plus calme, le mois d’août approche et la révolution prend des congés. Les oreilles ouvrières ou étudiantes se décoincent un peu d’Europe 1 et contrairement au slogan peu avant affiché sur les murs, la radio tout à coup ne ment plus. Tout comme on se remet sans trop de courage au turbin, alors qu’il était bien dit qu’on ne travaillerai plus jamais. Les gares au trafic enfin normal s’emplissent de belles voyageuses et dans les rues, les kiosquiers affables proposent des revues qui traitent encore avec d’amples détails des événements. La pédagogie autoritaire disparaît de l’enseignement et les élèves participent aux conseils de classe, mais les gaullistes gagnent une large victoire aux législatives. Après le 15 juillet, les dirigeants de Prague pourtant conscients du danger refusent toutes visites en URSS à propos de négociations bilatérales. Sur les murs grattés et nettoyés, la pub Levi’s fait sur ses affiches la part belle aux jeunes chevelus et la scène théâtrale glisse effrontément sur les trottoirs pour trouver son public. Par ailleurs, on annonce un festival pop sur l'île de Wight, Michel Delpech illustrera ce rassemblement préfigurant celui de Woodstock, en chantant quelque temps plus tard l’arrivée d’une foule sympathique évoquant une  « pluie de papillons ». Dans les locaux cossus de l’agence «Pubisix», où va se dérouler le concours « Miss blonde », on se prépare à couronner la fille la plus sex appeal de 1968. Le directeur Gabriel Abenlcoco, qui la présente lui-même aux organisateurs du concours, est ravi de revoir la petite Angèle Boudiou, arrivée un peu en retard et paniquée, dont le charme évident ne peut tromper personne. Celle qui rêve plus que jamais de beaux rôles dramatiques illumine d’abord par sa présence la réception, puis elle triomphe sur le haut podium où elle déambule en maillot de bain bleu ; certains parlent d’elle, après sa victoire incontestée, comme de la prochaine poupée de chair nationale. Ravie, étourdie, Angèle remercie les applaudissements et lance des œillades à la ronde. Dans son fort intérieur, elle se dit que si elle doit se rendre aux USA, elle attendra sagement le grand film d’un grand réalisateur. En attendant, il faudra bien commencer en France par un petit rôle dans un film moyen ; l’idéal étant une belle histoire d’amour, avant de donner une meilleure suite à sa carrière, puisque elle est bien décidée à jouer la comédie toute sa vie. Pour le moment, elle se contente de déballer ses petits cadeaux enfermés dans leurs boites enrubannées. Il est déjà question qu’elle se rendre aux studios des Buttes Chaumont pour participer à une émission publique de l’ORTF. Levant ensuite son verre et contente d’incarner Miss blonde, elle sèche sur ses joues maquillées ses larmes de vraie joie, car elle goûte enfin la satisfaction d’être quelqu’un. Déjà, c’est sûr, on devrait la reconnaître dans la rue et si elle doit encore poser nue, cette fois, ce sera pour Picasso.

 

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https://www.youtube.com/watch?v=n4VqSkLmc3Q

 

Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 20-09-2020 à 18:55:50
n°60824379
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-09-2020 à 11:58:48  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Benjamin Sisseur.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Davy de Passage

 
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n°60836860
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 24-09-2020 à 14:06:38  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Racine..

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Colin Merlu..

 

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Message édité par talbazar le 24-09-2020 à 14:26:47
n°60851737
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-09-2020 à 20:53:37  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/39/vme2.jpg
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Octave Ultruc.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Félix Dezinc.

 
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n°60859434
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 27-09-2020 à 08:57:02  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Luis Treham.

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Valentin Donésie.

 

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Message édité par talbazar le 27-09-2020 à 14:30:47
n°60871961
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 28-09-2020 à 15:55:23  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Lucas Mion de Lait.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Tiago Duchili.

 
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n°60880170
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 29-09-2020 à 13:50:02  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Momo Lécule.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Chlore de Javel.

 
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n°60897382
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-10-2020 à 12:11:48  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Carl Paccio.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bernard Ticleonze.

 

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Message édité par talbazar le 01-10-2020 à 12:59:20
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Posté le 01-10-2020 à 12:11:48  profilanswer
 

n°60912646
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-10-2020 à 20:57:35  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Bave-Kroimoi.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Pierrot de Bébé.

 
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n°60917845
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-10-2020 à 17:16:54  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Stéphane Delui.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Thomas Rigot.

 

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Message édité par talbazar le 05-10-2020 à 09:25:39
n°60921289
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-10-2020 à 11:09:36  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil. Extrait numéro 106.

 

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Coincé dans ce nome de merde, le général Merdenkorinnanâr enrageait. Ses braves cuirassés lui avaient seulement ramené une caravane de parfumeurs aux urnes coûteuses qui traînait dans le secteur, arrêtée lors d’un contrôle routier. Une start-up des senteurs et des cosmétiques, patronnée par un vieux sec et un autre type aussi gras qu’un hippopotame des lacs thébains. Certes, leur embarras et leur silence semblaient suspects, mais une ultime vérification prouvait bel et bien que Gémémébeline-Solucebôté étaient un maquilleur royal, fournisseur officiel de la cour en cleaning cream, eyebrows et charcoal sticks auprès de la bien-aimée fille des dieux et reine Néefièretarée. Le haut-gradé l’avait d’ailleurs déjà croisé auparavant, alors que ce voyageur de commerce vantait au pied de la pharaonne sa fameuse solution beauté la « Palette de Narmer ». Le moindre trafic sur les pistes étant figé par les soldats en raison de l’évasion, le général jugeait tout de même bon de garder tout ce beau monde sous la main, en partie d’ailleurs pour la propre sécurité des marchands. Le Dieu Nil inondait les terres par décret naturel, les oueds auparavant arides se gorgeaient d’une eau limoneuse et comme le fleuve qui débordait, l’ancien vainqueur de Jôpou la syrienne s’animait d’un trop-plein de colère. Merdenkorinnanâr ne pouvait admettre de s’être fait aussi facilement berné par la volonté des dieux. Bloqué au milieu de nulle part dans sa marche jusque-là triomphale, humilié dans sa victoire par deux peigne-culs de romains, le chef des armées faisait les cent pas dans sa tente en maugréant et soudain pris d’un accès de colère, il s’empara d’un presse-papier en or de 3 kilos représentant Khonsou, le dieu lunaire, pour le balancer sur le sol avec colère. Aux enfers la gloire publique écornée qui vient saboter tout son bonheur privé ! La fuite des prisonniers entachait gravement sa belle énergie héroïque, en l’obligeant à piétiner de rage dans ces marais boueux. Il fit patiemment sa toilette, rasa sa barbe de près avec sa dague en fer de météorite, enfila sa cotte de cuir et prit ses armes, dont il se ceignit les reins. Ainsi paré comme le beau dieu Montou, le général sortit de la guitoune pour visiter son camp. Il laissa un instant son regard se repaître de la vision paisible qu’offraient les longues berges herbeuses, où paissait un troupeau de taureaux noirs et de génisses blanches, qu’accompagnaient quelques bouviers plongés à mi-flotte. Certains de ces types en pagne portaient leur veau sur l’échine et priaient à voix haute des formules pour ne pas se noyer. Deux légères barques en papyrus alourdies de pêcheurs nonchalants sillonnaient également le cours d’eau pour poser leurs filets.

 

Merdenkorinnanâr vit venir vers lui les deux petites jumelles Pim et Pâm qui s’approchaient en progression terrestre. Il les avait envoyées en opération de contrôle visuel pour scruter les deux rives du Nil, afin d’apercevoir un mouvement possible des fuyards. Les mioches à bonne vue absolument semblables étaient maintenant côte à côte et de retour, après une action combinée sur un objectif ciblé qui s’était finalement dérobé. Pim fut la première à faire son rapport formel, un discours succinct qui niait toute présence ostensible de l’ennemi sur les berges :

 

– Deux poissons, bras levés, Apis, Horus couronné, cruche, moitié de lion. Aucune trace éloignée de mouvement suspect.

 

– Oui, ajouta Pâm en adoptant un point de vue identique, éventail, cruche, ibis, main tendue, chou-blanc à l’horizon.

 

Bien que les nouvelles délivrées par ses jumelles ne soient pas bonnes du tout, le général se félicitait de l’excellence de son matériel de focalisation, considérant que l’investissement des gamines identiques sur la fonction de surveillance était une bonne chose. Il ordonna le repos et conseilla à Pim et sa sœur d’aller manger des figues et de boire un peu de lait, elles l’avaient mérité. La capacité d’emport des vivres pillés détenus par le convoi le permettait amplement. Après le salut, les jumelles déguerpirent de concert en secouant leurs tresses brunes. Lui passa sans s’arrêter devant les cages des dirigeants de la PME CGPT, les captifs roupillaient tous comme des chats repus, il aurait bien botté le cul de ces fichus entrepreneurs un par un, mais à quoi bon, ce défoulement ne saurait le protéger de la fureur de la Dame des deux pays Néefièretarée, lorsqu’il viendrait à s’aplatir humblement à ses pieds pour lui dire que les romains avaient fui par sa faute. Seul le petit Moisi ne dormait pas. Derrière les barreaux en bois, le fameux héritier de l’Egypte fixa longtemps le militaire avec ses grands yeux noirs, puis il lâcha comme une énigme l’une de ses sempiternelles phrases dénuées de bon sens. Apparemment, cet imbécile ne savait pas prononcer autre chose :

 

– Quand il tonne hors saison, pluie et neige sans raison.

 

Ouais, pensa le général en lui-même, il ferait bien mieux d’étrangler cet affreux moutard sur le champ. C’était tout de même ce que la reine avait prévu pour lui au départ. Il fallait à présent se recentrer sur l’opérationnel, puisque si les recherches ne donnaient rien d’ici au soir, il faudrait bien prendre la pénible décision de se remettre en route. Une mise en branle des colonnes qui impliquait qu’elles avancent plus rapidement. La collecte et l’analyse des renseignements n’ayant rien donné, il ordonna donc d’accélérer les préparatifs du départ. Il avança ensuite sous les ovations des régiments, y compris ceux des peu bavards mercenaires bithyniens, puis il s’arrêta devant la belle litière Simkâ royale de Schrèptètnuptèt, qui s’y trouvait toujours endormie. Le chef des porteurs de l’engin, Amékel-Vachar, était entré en discussion avec les marchands de parfums et de cosmétiques Baravektonpèt et Gémémébeline-Solucebôté. Mais il y avait aussi en leur compagnie un type étrange, aussi noir que du charbon, à la peau ridée par le soleil et le menton couvert de barbe grise, mais qui  n’avait toutefois pas l’allure d’un combattant. Lorsque Merdenkorinnanâr ordonna à cet intrus de lui décliner son identité, ce dernier raconta s’appeler Tatrôdfroufrou, ajoutant qu’il faisait profession de magicien astrologue éthiopien sur les grands chemins. Il sortit même un petit papyrus de visite pour le tendre au militaire et lui en faire cadeau, histoire d’appuyer ses paroles par l‘image, tout en lui recommandant éventuellement ses services, si ce nouveau client potentiel voulait un jour retrouver la joie, l’amour ou les objets perdus. Merdenkorinnanâr n’était cependant pas en mission d’achat de service personnel et il se méfiait des réseaux d’informateurs ennemis. Oui, mais voilà, ce type en peau d’ébène prétendait qu’en associant formules et philtres, il pouvait sans doute provoquer le réveil de la belle-sœur Royale, en empruntant juste quelques ingrédients aux maquilleurs, parce qu’il avait reçu de la belle dormeuse un puissant message d’alarme psychique. Les caravaniers y voyaient naturellement une formidable opportunité publicitaire pour la parfumerie Diorjadôr et une occasion rêvée de favoriser le renom du futur Institut de beauté Thèbain qu’ils voulaient bâtir ensemble. Déjà, sans plus prêter attention au général, Tatrôdfroufrou recommençait à dessiner avec son bâton des hiéroglyphes sur le sable, pour embrouiller la tête de ses interlocuteurs avec Kai-Egu l’humain, les quatre formes de l’esprit Baie, Hati l’exécution instinctive, plus tout un tas de trucs pas très clairs supposés afficher devant les autres sa haute science de l‘invisible. Intrigué lui-même, réfléchissant qu’en lui ramenant sa belle-doche en bon état, il pourrait peut-être redorer son blason auprès de la reine, Merdenkorinnanâr invita tout ce monde à le suivre dans sa tente pas encore démontée. Il leur offrait de trinquer avec lui d’un fameux pinard gaulois inflammable, celui-là même qui faisait l’heureuse réputation du bar des Zrabs de Memphis. Une proposition qui ne pouvait donc certainement pas se refuser.

 

– Voyez-vous, fit le mage Tatrôdfroufrou, en jouant avec une poignée de sable, parce qu’il était comme les autres assis par terre,  la noble Schrèptètnuptèt ne fait en réalité que rêver de sa mort, je le sais parce que j’ai dialogué avec mon intuition. Elle a juste fermé les yeux pour laisser son silence intérieur s’installer, mais par la force de mon lien magique issu du vase sacré où j‘aurai collé mes ingrédients, je peux la replonger dans le grand bain de la vie. Faudra peut-être aussi que je fume des plantes magiques en lâchant des bouffées aux quatre points cardinaux, mais ça c’est juste un détail de procédure. Enfin bref, je ferai juste mon job de médium spirituel, scribe éclairé, médaillé du mérite et du dévouement éthiopien.

 

– On a rien à perdre, ajouta Merdenkorinnanâr, telle qu’elle est là, elle ne ressemble à rien. Il n’alla pas jusqu’à raconter aux autres qu’il avait jeté sur la belle ensommeillée un regard plus que bienveillant et qu’il l’a prendrait bien comme compagne de cœur.

 

– Bon, demanda Baravektonpèt au désensorceleur, de quoi tu auras besoin ?

 

– D’abord du bon jaja de juif carthaginois pour me mettre dans l’ambiance, mais également en tant que condensateur d‘énergie vaporeuse, ensuite une petite étude du dossier qui vous coûtera pas si chère parce que je suis perfectionniste, mon petit trèfle à quatre feuilles porte-bonheur nimbé d’or qui ne me quitte jamais, mais surtout quelque-uns des ingrédients que vous transportez pour fabriquer vos maquillages : de la myrrhe, de la cardamome, de la cannelle et de l'huile d'olive.

 

– Si on te paye pour accroître notre réputation méditerranéenne, on veut des résultats, lui répondit Gémémébeline-Solucebôté, qui avait un peu peur de se faire escroquer par un vulgaire charlatan.

 

– Moi je pratique seulement la divination assyrienne, mais je veux bien consentir à faire la cérémonie moitié-prix, pour savoir si ça va marcher. Il me faudra juste un foie de mouton, de l'huile et de l’eau.

 

Ainsi fut fait aussitôt et après le paiement comptant, Tatrôdfroufrou visionna en se concentrant dans les entrailles de la bête fraîchement tuée, puis il observa une goutte d’huile tombant dans une gamelle remplie d’eau du Nil.

 

– C’est bon, les gars, Adonis m’a parlé, je n’ai plus aucun doute et on peut y aller, ça devrait marcher.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 05-10-2020 à 09:08:49
n°60943844
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-10-2020 à 16:40:01  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Paul Isdédouane.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Isaac Avomi.

 

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Message édité par talbazar le 06-10-2020 à 17:05:24
n°60960996
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 08-10-2020 à 15:20:52  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Benjamin Cindice.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Iskander Ipette.

 
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n°60981005
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 10-10-2020 à 22:54:18  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - Tome 2 - Sus au sein royal. Extrait numéro 59.

 

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On routait. Loin du gîte, dans un pays fort lointain, situé tout au nord de l‘Hyperbourrée. Les noires mouches importunaient les robustes chevaux de l’armée et tous les soldats en marche regrettaient leur chambre et leur jardin fleuri. Gaultier Quilamolle, comte de Septizémie, margrave de la Sianusite, grand sénéchal du Fion se trouve au centre, flanqué par dignité du seigneur de l’Essexenrut Jean Bon de Always, lui-même suivi des preux barons le chevalier Calagale et Juvenal des Oursins. On hissait devant eux la lourde bannière du Fion, laquelle exhortait en ses mots brodés d’or la haute Déesse Kramouille à veiller sur la trop rafraîchie reine Amanda Blair : Amanda Blairiscus Kramouille gratia Fionnais regina regnat ! Suivant les gens de guerre, Robin qui boit et ses amis les moines avançaient en bonnes recrues, à peine avaient-ils encore envie de rire entre cousines, tant ils étaient occupés à prier benoîtement pour que la maladie s’éloigne d’eux et quitte la contrée. Femme point n’hésite, car tout comme eux, Jeanne-Mireille d’Arc à beau chapeau de chèvrefeuille torturait son chapelet d’ivoire pour appeler sur toute l’armée la grâce bénie du Ciel ; puisque la wérole agitait quelque-part dans le royaume de Kiess sa désastreuse clochette, identique pour ce coup au flavel rempli de menace du lépreux, car cette épidémie voulait s’offrir tous les vivants. Parfois, Gaultier arrêtait son cheval, puis il haussait en crissements la visière de son heaume, pour rappeler d’une voix forte à l’honneur, mais les hommes apeurés baissaient la tête et l’effort de leur chef semblait vain. Ah quoi ! trois fois hélas ! nos pauvres vies vont peut-être s’effacer en ces lieux comme un triste songe ! serait-on inhumé dans ces landes pourries sans le moindre cercueil, pourrait-on seulement regarder se lever la prochaine aurore ? Il semblait que sur cette multitude, la mort se faisait déjà trop apparente. A l’arrière-garde trottaient les tribus Zgomatix que menait Olbo Zgeg en personne. La horde des chevelus aux regards louches encadrait savamment la carriole au trésor. Hilde la servante, Zazette sa belle-sœur forgeronne et son mari Helleborus Niger veillaient sur leur précieuse charrette, tout en se demandant si les nomades n’avaient pas un peu vent de leur secret. Leurs attitudes sournoises prouvaient qu’ils conspiraient et leurs yeux qui fixaient l‘équipage brillaient comme des escarboucles. Ces mauvaises tribus avaient toujours eu moins soif de conquêtes que de cupidité. Alors que la troupe désenchantée circulait sur la terre herbeuse, il fallut bien un moment prendre son repas, car aucune guerre ne saurait s’engager avec le ventre creux.

 

Sans trop s’éparpiller, l’expédition troqua ainsi l’armure pour la gamelle, en la remplissant de bonne couenne grasse et de millet bouilli. On partagea le pain avec ceux qui n’en avait plus. Robin et ceux de sa Commanderie posèrent les fesses en cercle autour d‘un maigre feu.

 

– Par le nom du pauvre roi vaincu Foutre 1er Danjou, cette armée en déprime nous mène à sa perte ! pesta Jeanne, en remplissant avec de l'hypocras les cornes que lui tendaient ses gentils compagnons.

 

– S’il nous voyait, approuva Percevalve, en grande délectation de sa goulée, l’Ovoïde Vazy Métoian LXIX, que l’on désire serrer si fort pour l’étrangler, serait bien en droit de rigoler.

 

Cependant, l’atmosphère n’était pas à la joie et le calme régnant sur l’ost était impressionnant ; l’inquiétude partagée par tous quand à la crainte d’être atteint par la wérolerie formait une impression puissante. Cette peur impalpable n’était pas du tout identique à celle émanant de tout idéal de combat et c’est dans ce climat de crainte diffuse et générale que sonnèrent justement quelques cors à tout rompre. Puisque descendant la colline, se présentât devant eux une formidable armée. Assis sur un pliant, Gaultier serra fermement son épée. A ses côtés, ses vaillants prirent crainte que ne s’engage sans préalable une bataille sur ce champ.

 

– Foutrekramouille, fit Calagale, qui sont tous ces gens ?

 

– La piétaille est conséquente, ajouta Juvenal des Oursins, en observant l’étrange assemblée composée de lanciers, d’une piétaille munie d’arcs et de riches cavaliers,  serait-ce déjà les forces de Kiess qui viennent nous chercher noises pour ferrailler ?

 

– Non pas, précisa Gaultier, je ne voit point flotter au-dessus des casques de ces marauds la bannière de Geoffroi de Moumouth ou celle de Bertrand Dudéclin.

 

– Et pas davantage briller sur les écus les blasons de Gilles bâton de la Raie, du sénéchal Vallombreuse Fouettequeue ou du marquis Savorgnan de Bésil. Gaultier Quilamolle sonna tout de même l’alarme pour rassembler ses gens, afin que l’on fit face avec dignité au sombre péril qui galopait toujours vers eux.

 

De son côté, quand furent enfin visibles à ses yeux les couleurs du royaume de Touatuakagué, messire Jean Bon de Always en lâcha de stupeur le pilon qu’il croquait. Pour le coup, il craignit que n’eut lieu ici-même par sa faute un gigantesque carnage. Mais voici que, de l’armée nouvellement apparue, s’avançait en houspillant son cheval un héraut messagier. Portant le chiffon blanc, l’homme ne tarda pas à se présenter devant messire Gaultier.

 

– Oyez, gens du Fion, voici que se présente à vous les vaillantes forces de la terre du p’tit lieu. La puissante, courtoise et renommée Caroline-Marie-Thérèse-Charlotte-Antoinette Touatulanîkée, resplendissante reine de Touatuakagué, gardienne de la couronne de la terre du p’tit lieu, souveraine du Doigt des derniers hommes et vivant rempart du Marais-Jean, pense qu’il est de votre intérêt de la rencontrer.

 

– Soit, répondit Quilamolle, point n’espérons combat tragique contre vous sans écouter les dires de votre reine auparavant, nous voulons bien.

 

– Mortecouille, lâcha Jean devant les autres en se lissant la barbe, la gueuse vient chercher son trésor !

 

– Par mes chausses, approuva Calagale, la vie n’est pas un jeu joyeux !

 

– Doux ami, ironisa Juvenal, ta sainte épouse et la mère de ton gosse nous a bien rattrapé.

 

– Que nenni, cesse tes fariboles, celle-ci n’est pas mon épousée et ne le sera jamais ! Je reste seigneur de l’Essexenrut et je porte à mon doigt l’anneau qui me lie à ma bonne mie Mouyse de la Verrière de Always, qui moult plaisir me procure, car il s’agit de celle qui m’a donné en grâce mes deux bien-aimées filles, Blanche et Aurore, dont mon cœur à présent se languit de leur cruelle absence. Oui, mes biaux amis, comme je vous dis, quand je pense à Mouyse et mes petites damoiselles, l’eau de mon cœur dévale en grande pluie sur mon visège.

 

– Hé bien, pour le moment, de ces maudits bois prenent a huer, car si on le fâche, l’ost de Touatuakagué nous promet une bien autre saignée ! Visiblement, les rustres que voilà ne sont pas de pacifiques bergers.

 

Flanquée de cinq capitaines fiers comme des maréchaux, la reine de Touatuakagué se présenta sur sa belle jument grise. Derrière elle, son infanterie avait fait quelques pas en avant. Face à la splendide vision offerte par la monarque, Gaultier Quilamolle en fit craquer ses épaulières. Il invoqua aussitôt Kramouille pour lui demander secours et assistance, car le visage de cette femme, pour lui aussi resplendissant que fraîche rose,  le plongeait en grande suavité. Qui aurait parlé de son extrême beauté n’aurait pour lui point chanté fable, car il en avait déjà sa pique d’amour fortement frémissante. De son côté, lorsqu’elle aperçut ce beau seigneur prêt à la recevoir, Touatulanîkée faillit se pâmer en déraison, tant elle trouvait le sénéchal à son goût. De bon cœur elle se rendrait à cet homme sous la première tonnelle. Ils firent l’un et l’autre l’immense effort d'essayer que leurs gens respectifs point ne chaillent à propos de leurs regards chaudement échangés, au moment où la reine mit pied à terre, en tirant avec grâce sur les pans de son manteau de vair. L’amour l’en prit et Gaultier ne put résister, il lui prêta la main.

 

– Bele dame de Touatuakagué, Kramouille vos doint bon jere.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 11-10-2020 à 09:01:30
n°60993866
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-10-2020 à 15:36:26  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Les soeurs Roues-Jumellées.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Lisa Bruti.

 

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Message édité par talbazar le 13-10-2020 à 07:36:55
n°61010152
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 14-10-2020 à 12:45:59  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Arsène Ducrime.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Denis Bards.

 

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Message édité par talbazar le 16-10-2020 à 07:22:31
n°61023150
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 15-10-2020 à 14:05:52  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Hugo Bernique.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Colette Aimelakékette.

 

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Message édité par talbazar le 15-10-2020 à 14:16:20
n°61043294
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-10-2020 à 15:29:39  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Edmée Talrare.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Manu Cléaire.

 

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Message édité par talbazar le 18-10-2020 à 09:49:08
n°61059768
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-10-2020 à 16:40:46  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'alphabet magdalénien.

 

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Découverte en 1896 par l’abbé Julio, la grotte ornée de la Squaw, située à 35 km du champ du père Mathurin, est une attraction majeure des environs de Troulbled. Dans les couches stériles argilo-sableuses, fut à l’époque découvert un squelette humain qui portait à son cou un lourd collier de dents de cerf, avec toute l’ostentation orgueilleuse et machiste d’un mafieux marseillais. C’est à partir d’une dent isolée non émoussée, que l’individu sus-mentionné tenait toujours dans sa main robuste, que le pro-fesseur Talbazar a pu en première mondiale déchiffrer l’évidence d’un système d’écriture magdalénien. Nous savons, grâce aux chasseurs, que chez le cerf de deux ans et plus, la dentition est définitive jusqu‘au coup de grâce. Dans le cas de la dent encore cramponnée par l’inconnu de la Squaw, il ne s’agissait pas d’une dent jugale, mais d’une incisive en forme de pelle (l’homme préhistorique en roulait sans doute aussi) dont la position comparée avec la codification apportée sur la mâchoire d’un cerf moderne l’identifie comme numérotée I1 (Incisive 1). Dès-lors, le pro-fesseur Talbazar a pu aisément déterminer que la lettre A étant la première lettre de l’alphabet, nous pouvons donner pour cette dent la formule suivante I1 = A1, donc I = A, puisque le motif gravé en creux et souligné d’ocre représentant trois lignes horizontales superposées ne pouvait que correspondre au phonème susdit. Il était dès lors assez logique de penser que chaque perle décorée puisse représenter un son.

 

Tenant le A pour dit, l’analyse attentive de la position d’une dent identique au sein du collier et possédant le même motif prouvera par intuition inductive un ordonnancement apportant sa logique aux phonèmes complémentaires. L’inventeur de l’alphabet magdalénien va donc facilement déterminer sur les perles dentaires une suite d’évidence transcrite tt’aal’bab’z’aa'zz’ar ; évoquée par ce collier suivant la position de chaque dent constitutive de l’ornement et l’identification individuelle de son marquage. Il ne fait guère de doute qu’à l’instar de nos gourmettes modernes gravées de nos prénoms, le collier mis en cause ne puisse évoquer autre chose que le nom de son propriétaire, enterré avec lui, sans doute pour que le reste du groupe humain puisse plus facilement l‘oublier. L’étude du crâne et du profil facial orthognathe du fossile, très différent de celui de l’hyène des cavernes vu en section sagittale, mais montrant des fosses canines bien marquées, combiné à une étude à la loupe des apophyses mastoïdes, peuvent nous aiguiller sur la façon de prononcer tt’aal’bab’z’aa'zz’ar par l’homme quaternaire, ce qui pourrait se traduire par Talbazar dans la bouche d’un sapiens du XXIème siècle. L’inventeur a donc non seulement apporté la preuve d’un alphabet écrit existant lors de la dernière phase du Paléolithique supérieur européen, mais aussi que le représentant de la culture magdalénienne découvert dans la grotte de la Squaw avec son lourd collier de mafieux s’appelait certainement Talbazar, ce qui par une coïncidence extraordinaire donne l’inconnu pour un splendide ancêtre premier du découvreur.


Message édité par talbazar le 19-10-2020 à 21:04:41
n°61068395
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-10-2020 à 13:56:24  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bertrand Saixuail.

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Charles Aut.

 

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Message édité par talbazar le 21-10-2020 à 14:03:58
n°61087993
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-10-2020 à 12:25:11  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Rodrigo Ogle.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Roger Rotique.

 
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n°61109740
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 24-10-2020 à 17:32:29  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Coup de chance dans l'hyperbole. Extrait numéro 78.

 

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Si l’espace est toujours silencieux, un vaisseau ne l’est pas, puisque en dehors des feulements de sa marche, son potentiel humain se montre souvent plus ou moins bruyant. Les pirates en scaphandres ont à présent tué toute vie à bord du gros Sharsherman et c’est dans un calme impressionnant qu’ils déambulent, au milieu des cadavres de l’équipage. Un massacre très volontaire, destiné à prendre le contrôle du croiseur. Un objectif ambitieux s’il en est, alors que l’orbite de Mars frappée de loi martiale fourmille de Panzigs Space Rocket SR, de Shaleclairs Thunder Flash et d’Orbiters X, sans parler du Sharsherman Flash Space Patrol Z-01 de l’amirauté, commandé par le général Digoule lui-même. 11 soldats équipés de combinaisons étanches ont été surpris dans le hangar de la baie 03, aussitôt massacrés sans avoir pu donner l’alerte par les forbans stellaires, après un bref combat et la perte de trois de ces derniers. Les loups des étoiles sont dorénavant bel et bien les maîtres de l’engin ; ce que Brod Put confirme avec enthousiasme à ses chefs Alan Drelon et Isa Djani, restés quand à eux dans le transbordeur Cheerleader. Dans les couloirs, sur les coursives, dans les cabines et les postes, partout où, terrassés par l’anoxie, la mort les a pris subitement, les militaires défédérés goûtent au sommeil le plus profond de leur existence, puisqu’il va durer éternellement. En dehors des pillards, plus rien de vivant ne remue sous la clarté des luminaires du navire peu à peu réoxygéné et ce spectacle aurait frappé n’importe qui d’épouvante, mais aux notes de leur chant de ralliement « Suis mon exemple, si tu l’oses ! », le nouvel équipage qui a revêtu l’uniforme de leurs victimes est si ravi de son audace triomphale, qu’il se contente de regrouper les morts pour les coller un par un  dans l’incinérateur. Ensuite, Brod Put et Jean Traviolte sont allés prendre le commandement effectif de l’appareil, enfin débarrassé de son équipage légitime. Le résultat des dernières prises n’est pas maigre, le cargo Cheerleader se gave en effet d’une cargaison hors de prix et les pirates de l’espace sont devenus les nouveaux maîtres d’un des plus gros bâtiment que peut afficher une armée. Aux uns l’apocalypse, aux autres le triomphe ! Portés il y a peu pour morts par les mercenaires Águilas Negras et le brigadier général Vince London, Alan et Isa reviennent de cette façon sur le devant de la scène de façon spectaculaire, mais en vertu de leur contrat passé avec Vaness Parada, ils doivent encore couronner leur victoire en se posant sur Mars.

 

Il faut une nécessité impérieuse pour qu’un Shersherman ouvre largement son flanc de plastacier, afin de proposer l’abri d’une de ses baies à un autre petit vaisseau en approche. Le navire-mère Sharsherman Flash Space Patrol Z-01, de la flotte militaire martienne, s’éventre pourtant docilement en présentant son hangar illuminé aux nouveaux arrivants : les dix juges de la respectable cour galactique qui l’observent en contre-plongée. Leur propulsion dans la noirceur du vide est lente et en dehors de Mars toute proche et du gigantesque navire austère qui va bientôt les avaler, leur regard porte sur l’infini. Pour organiser leur transfert à bord de son propre vaisseau, le général Digoule les a fait grimper à bord du XZ-7 Space Ship Force One, le véhicule personnel de l’ex-président Nikos Sirkisi. Le juge Jak Dutran apprécie avec une apparente désinvolture cette marque d’attention du nouveau maître de Mars, au cynisme évidemment provocateur.

 

– Le message est assez limpide, je suppose que le nouveau chef de Mars va nous abreuver de ses délirantes dénégations à propos de ses exactions. Son tir illégal établit pourtant une éclatante évidence.

 

– A nous autres de faire en sorte que le Tsar n’ait plus dans un proche avenir qu’une vision plus que résiduelle de son propre pouvoir, fait Torino Berliose, en toussant fortement, car sa longue virée spatiale a grandement malmené son corps de 137 ans, dont pratiquement plus aucun organe n’est d’origine.

 

– Le monde est un réseau que nous agitons par des fils à peine visibles, messieurs, ajoute le juge sélénite Wogang Muzar. Digoule n’entendra pas raison, mais nous devons écouter son témoignage à propos de ses agissements, même si nous connaissons déjà son texte à la virgule près. Ce personnage à la colère sourde et implosive n’attire aucune confusion, mais le chaos qui règne sur Mars ne peut en revanche perdurer, vous le savez tous. Hélas, si la Terre n’entre pas rapidement en guerre, rien pourtant n’interdit de le supposer. Notre indépendance est souveraine, mais ce général qui agit comme bon lui semble la rend finalement relative. L‘émergence d’une dictature martienne est déjà dangereuse pour les échanges commerciaux, cette tache d’huile pourrait nous éclabousser nous-mêmes jusqu’aux confins de l’univers, en affaiblissant finalement par imitation notre propre pouvoir. Nous savons aussi que ce gouvernement ne sera pas provisoire et qu’il menacera à terme celui des administrants. Nous devons réparer l’erreur du cénaz martien et concéder une part de victoire aux indépendantistes ; puisque dans leur propre combat ne réside pas le véritable danger.

 

– Oui, Wogang, renchérit son collègue Igur Strivisky, les mineurs rebelles ne sont pas en réalité les ennemis des administrants les plus avisés, ce serait plutôt leurs alliés.

 

Soudain attentifs à leurs propres sensations, les dix juges se préparent au transbordement, alors que le long cigare rouge qui les transporte s’engage enfin dans la baie grande ouverte du Sharsherman. Non loin de là, leur propre clipper Sta Trique, le vieux Space Ship X8 à six ponts marqué du logo de la cour galactique, va attendre patiemment leur retour. Lorsqu’ils sont autorisés à sortir enfin de leur fusée, les hautes  et basses lumières du dock les éblouissent un instant. Une escorte mène alors les vénérables anciens devant le général Digoule, qui les attend debout dans sa cabine.

 

– Bienvenue à mon bord, honorables maîtres. Selon mes dernières informations, le président de la cour Louis Bitovan voyagerait au large des Pléiades, vous lui transmettrez mon respect lors de vos retrouvailles. Il fait ensuite appel à un rob H8 qui propose à tous des canettes de Cagnoc et quelques pilules apéritives.

 

– Nous transmettrons, approuve Torino Berlioz, en attirant de la part des autres un léger mouvement de leurs têtes blanchies, pour approbation.

 

– Je suis bien aise de voir des juges sélénites en face de moi, reprend Digoule, un affront leur a été gravement porté par l’armatrice Parada, qui a organisé l’évasion de mes prisonniers en attente d‘être jugés, alors qu’ils étaient sous votre responsabilité.

 

– Général, ou dois-je mieux vous identifier sous le terme de président ? Lâche ironiquement Jak Dutran, ne changez pas selon votre aise le sens de notre visite. Contre l’usage du droit, vous avez contrevenu aux lois de la guerre sur votre planète, aucune argumentation ne pourrait justifier ce manquement notoire à toute bonne civilisation.

 

– Je suis en guerre, Mars est en guerre, les frontières entre droit et devoir sont parfois guère perceptibles, honorable maître. Au fond de lui-même, il aurait facilement abattu sur le champ ces fossiles inutiles.

 

– Non, place Wogang Muzar, quand bien même nous aurions nos propres griefs, assez graves il est vrai, envers vos ennemis, les choses ne sont pas ainsi. Votre tir malencontreux a résonné bien vilainement jusqu’aux profondeurs célestes et c’est pourquoi nous sommes ici. Beaucoup de planètes défédérées ont pris l’initiative de nous alerter.  

 

– Admettons que l’arrosage de cette maudite base rebelle avec un missile HFR était un peu excessive, je m’en excuse auprès de vous, tribuns, mais la guerre sur Mars n’a que trop durée. Peu m’importe aujourd’hui si Fanch Yoland, Karela Borounie et les leurs ne sont plus que de simples silhouettes sombres imprimées sur la roche. Il n’y aura que deux catégories d’hommes à l’issue de ce conflit, les vainqueurs et les vaincus. Je compte bien faire partie de la première.

 

– Nous approfondirons ce point plus tard, ajoute Igur Strivisky, vous entravez la liberté de deux femmes dont le sort nous inquiète grandement, nous aimerions qu’elles se présentent à nous.

 

– Jolie Goyette et Suzanne Magouine sont des complices de la rébellion.

 

– N’aggravez plus votre cas, général, coupe brusquement Torino Berlioz, dont les prunelles claires ont lancé des éclairs explicites, ce n’est plus à vous d’en juger. Nous désirons les voir, ici, tout de suite. Il augmenta son désir par un fort signal implantaire, ce qui pouvait contresigner sa suggestion dans le cerveau du général avec une certaine menace.    

 

Digoule s’arrange un moment pour mettre une certaine distance entre lui et les juges, il ne sait pas si le fait que ses prisonnières soient toujours en vie constitue en soi une bonne ou une mauvaise chose. Il lutte un instant avec la satisfaction perverse d’imaginer ces  doctes représentants de la cour galactique flotter nus dans le vide. Il se retourne ensuite pour faire face à dix ombres froides et résolues.                                    

 

– Général Digoule, fait Jak Dutran, en lissant de la main ses cheveux blancs, croyez-nous, votre ambition un peu trop voyante n’est pas raisonnable. Votre guerre locale empêche un bon nombre de Compagnies d’être rentables et c’est une chose impossible pour elles. Iriez-vous jusqu’à engager une nouvelle confrontation pleine de surprises ? L’allusion à une intervention des milices sur ordre de la cour, voir éventuellement aux forces d’autres planètes, n’était même pas voilée. Faites ce que nous voulons, nous vous conseillons de ne pas contrevenir à nos désirs, allez les chercher.

 

Après-tout, il envisage soudain dans la femme et la maîtresse de Sirkisi la possibilité de monnayer une certaine armistice avec ces dix vieilleries un peu trop vindicatives. Le Tsar ordonne donc en conséquence qu’on amène Jolie et Suzanne et elles entrent peu-après dans la cabine, avec une peur palpable.          

 

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Bon WK à tous.

 

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Message édité par talbazar le 25-10-2020 à 09:28:49
n°61123194
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Posté le 26-10-2020 à 10:54:38  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : David Ordure.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Florian Tal.

 

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Message édité par talbazar le 26-10-2020 à 11:23:39
n°61134207
talbazar
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Posté le 27-10-2020 à 10:14:07  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : François Dechine.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Emile Difoissan.

 
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n°61166279
talbazar
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Posté le 29-10-2020 à 13:37:16  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alex Libris.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Vivien Tcoucher.

 

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Message édité par talbazar le 30-10-2020 à 08:46:48
n°61181635
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Posté le 30-10-2020 à 18:51:44  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Antonin Cantique.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Lucas Misole de Force.

 

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Message édité par talbazar le 30-10-2020 à 19:41:16
n°61190934
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Posté le 31-10-2020 à 17:40:04  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Henrico Cotier.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Les jumeaux Doux.

 

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Message édité par talbazar le 02-11-2020 à 19:45:37
n°61208932
talbazar
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Posté le 02-11-2020 à 14:53:15  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alban de Maquero.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Hervé Lociraptor.

 
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n°61222560
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Posté le 03-11-2020 à 17:54:24  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Yvon Oput.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : René Patite.

 

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Message édité par talbazar le 03-11-2020 à 18:14:30
n°61238463
talbazar
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Posté le 04-11-2020 à 18:04:07  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Régis-Abel Boulay.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Christian Bul.

 

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Message édité par talbazar le 05-11-2020 à 12:51:51
n°61263083
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-11-2020 à 17:46:36  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Marcella Kejlemi.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Geoffroy de Frigo.

 

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Message édité par talbazar le 06-11-2020 à 17:53:23
n°61281627
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 08-11-2020 à 17:54:49  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Les cousins Tor/Tueux.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Valery Mederimbo.

 

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Message édité par talbazar le 08-11-2020 à 18:09:21
n°61292973
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-11-2020 à 18:47:02  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Le chant de l'égout. Extrait numéro 06.

 

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Je pourrais m’en foutre des coffres du Crédit Global, puisque pour ma part, je place mes pauvres billes à la French Bank. Non, ces sales membres de la société, à la responsabilité visiblement minimale, me chatouillaient les pendentifs de la joie pour bien autre chose. Ils s’attaquaient à mon égout, ce monde secret où tout le monde n’est en fin de compte qu’une ombre insignifiante et où moi, Bébert l’égoutier, je fais régner l’ordre. La cupidité de l’homme civilisé n’illustre pas la lumière du partage qui inonde soit-disant la surface de la terre et ces intrus, de toute évidence ce n’étaient pas des concentrés de soleil. J’allais leur en offrir gracieusement, moi, des billets de banque et de l‘autobronzant ! Pensaient-ils pouvoir se balader dans mon éden obscur pour y coller leur pattes avides sans que je ne réagisse ? Il fallait que je leur apprenne que l’égout n’existe que pour recycler les déchets, ce dont bien entendu et selon moi, ils faisaient partie. Les moustiques et les rats se voyaient injurier par ces zigotos, en quelque sorte ces démolisseurs leur cramaient la priorité ; où allait-on si les courants chauds de mes ruisseaux commençaient à charrier des types comme eux ? Non, vilaines taupes délinquantes, vous devrez apprendre que mon égout ne sera jamais pour quiconque un investissement profitable. Quand on descend ici, ce n’est pas pour sauter à pieds-joints sur le tremplin social et ma mission consistait pour le coup à balayer pour de bon, dans la tête de ces intrus, la naïveté d’un tel espoir. Pour moi, c’était déjà pratiquement acté, l’égout allait devenir le théâtre de leur sépulture et je tenais entre mes mains le bon moyen pour le démontrer.

 

Comme toujours, la solution en tout est la maîtrise du temps. J’ai attendu deux bonnes heures, le dos contre ce mur où allumées par ma lampe frontale, des taches de pourriture grignotaient petit à petit la peinture cloquée. Mes narines aspiraient une odeur de moisi, les parfums d’ici ne sont pas ceux des dames, ils ne sont pas comme eux faits pour séduire. Sur ma droite, le petit ru charriait la bonne eau du ciel désacralisée en faible courant, c’est lui qui m’apportait ce vent nauséabond, un effluve qui mélangeait à part égale l’odeur de la vieille chaussette et du chat mort. Je m’étais libéré de mon masque, mais j’étais habitué à la pestilence d‘une atmosphère impure, ça n’allait plus jamais provoquer ma nausée. D’ailleurs, j’ai bu avec délice tout le café de ma bonbonne. Je me suis allongé plusieurs fois, les jambes en long sur le ciment, mon estomac se barbouillait d’une autre aigreur, car l’audace de mes proies venues foutre le bazar chez moi perturbaient quand même un peu mes sécrétions gastriques. J’étais resté longtemps debout, fusil en main, et j’avais un peu mal aux genoux ; l’habitude de vivre sous la terre rendait mes articulations fragiles. Je restais aux aguets comme un chasseur à l’affût, regardant devant moi vers l’unique voûte que pointait la perspective fuyante et comme prévu, c’est par cet accès en arcade qu’ils sont venus. Le grand nettoyage pouvait enfin commencer, mais ce n’était pas encore pour moi le lever du rideau. Je restais un moment tapis dans mon ombre, pour patiemment les observer. En guise de strass et de paillettes, les lampes-torches des perceurs de coffre braquaient leurs lumières mouvantes dans la nuit, il fallait que j’en compte le nombre avant de leur offrir une ultime destinée. Leur petites têtes de voleurs devaient encore penser qu’ils avaient atteints le plus haut niveau de l’excellence, moi je savais seulement un truc, ce n’était pas de ma bouche que viendraient les félicitations. Ils étaient trois, deux hommes et une femme pour autant que je puisse le deviner et moi, le cavalier seul, je les regardais faire de petits déplacements sur la berge étroite. Une lampe puissante montée sur un trépied jeta le plein soleil sur leurs manigances et à présent, je pus les voir distinctement. Le trio portait des combinaisons blanches et des masques à gaz leur rendaient sans doute l’air plus respirable. Très bien équipés pour arpenter ma jungle souterraine, ils procédaient lentement, silencieux, on n’était pas ici au festival du rire. La femme portait une queue de cheval blonde, la taille fine, sans doute jolie, elle s’éloigna un instant, puis revint en soutenant la brouette vide qu’elle déposa aux pieds de ses collègues d’infâmie. Ils relevaient leurs masques pour pouvoir s’entendre.

 

– Faut qu’on mette les bouchées doubles aujourd‘hui, fit l’un des quidams, c’est presque fini.

 

– Tu me prends pour une nunuche, Carlo ? Je suis pas du genre à baisser les bras.

 

– Mais non Sarah, on sait bien que ce n’est pas ton style, ajouta l‘autre type. C’est pas pour rien que tu marches avec nous.

 

– En attendant, mettez-vous au boulot pour finir de percer ce foutu tunnel. On s’attaquera aux coffres demain.

 

L’un des mecs s’empara d’un perforateur et rentra à croupetons dans l’ouverture étroite pratiquée dans le mur. Aussitôt, il fit naître un vacarme démentiel et un épais flot de poussières blanches s’échappa par le trou. La voûte accusait une résonance infernale et je me demandais comment tout ce boucan pouvait ne pas alerter les oreilles de la banque. La salle des coffres devait forcément se situer aux premières loges de cette insupportable cacophonie. L’homme et la femme restés à l’extérieur tinrent un moment un conciliabule inaudible, puis ils me donnèrent un aperçu complet de la répartition des tâches. L’un perçait, l’autre évacuait les gravas et la minette les chargeait dans la brouette pour les jeter plus loin dans le ruisseau. De braves ouvriers couverts de poussière, somme toute, qui agissaient presque par habitude, mais je n’avais pas l’intention de leur filer le moindre coup de pouce. Mon objectif consistait au contraire à ce que ne viennent pas se multiplier les projets de ce type. Il n’était pas question que le dé du hasard décide pour moi, alors j’ai cramponné plus fermement la crosse de mon B325 Browning de 1988, pesant ses 3,4kg d’autorité indiscutable. Quand bien même l’un de ces imbéciles parviendrait à me fausser compagnie, j’étais tranquille, j’aurai toujours sur lui l’avantage du terrain. Lorsque le bruit s’arrêta enfin, je suis sorti à découvert pour diriger mes pas vers eux.
 
 La fille était penchée sur sa brouette, elle se redressa d’un bond en me voyant venir, puis elle se figea, interloquée. Son compagnon agita au contraire nerveusement la main sans me quitter des yeux, comme s’il voulait m’apprendre l’alphabet des sourds. En les voyant bouche-bée, un frisson de joie pure parcourut ma colonne vertébrale. Ils n’étaient pas armés. Le troisième monte en l’air recommençait à produire son vacarme dans son trou de souris. Comme c’était ma tournée, je me suis encore approché, puis j’ai tiré dans la jambe de la fille, ensuite en plein dans la poitrine de son voisin. L’une a hurlé si fort qu’un long cri a traversé l’obstacle en plexiglas posé sur sa bouche obstruée, l’autre s’est simplement écroulé sans plus bouger. Le tintouin s’est arrêté soudainement, j’avais déjà rechargé. J’ai penché la tête, j’ai vu le cul de l’autre qui rampait à reculons pour se dégager, j’ai tiré un peu plus bas que sa nuque en arrachant de la viande, puis il s‘est arrêté tout net, raide mort et la tête sur les genoux. Ce n’était pas encore le grand silence, parce que couchée sur le sol ensanglanté où elle tentait de ramper, la fameuse Sarah hurlait toujours sa douleur ; alors j’ai sorti de la poche de ma doudoune les menottes de papa, puis j’ai pris mon fusil par le canon et j’ai frappé rudement en plein dans sa petite gueule, en décrochant son masque au passage.

 



Message édité par talbazar le 09-11-2020 à 19:46:48
n°61303042
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Posté le 10-11-2020 à 17:08:02  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Cécilia Mépié.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Antonin Chant.

 

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Message édité par talbazar le 10-11-2020 à 17:46:34
n°61310442
talbazar
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Posté le 11-11-2020 à 16:06:01  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Aimé Técon.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Arnaud Dule.

 

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Message édité par talbazar le 11-11-2020 à 16:25:17
n°61331280
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 13-11-2020 à 18:42:52  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : La jet larguée. Extrait numéro 52.

 

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Les morts subites de Bobby Fiermongol et Marithé Konerie, maîtresse et  secrétaire du mari, avaient lié encore plus fortement son épouse Anicette avec Océane Eight, la femme du commandant Eight, accessoirement patronne du bar maquillage « Waterproof Lounge ». Une évidence dont pu se rendre compte le commissaire Laurent Bergougneux, en se rendant au domicile d’Anicette. Invité à franchir le grand portail blanc qui s’ouvrit devant sa voiture pour pénétrer dans le domaine luxueux, il tomba sur les deux femmes affairées autour d’un bosquet de rosiers écarlates. Elles conservaient, en dépit de leur maturité, des gestes qui s’exprimaient avec une grâce de danseuse, une activité qu’elles avaient autrefois toutes les deux pratiquée. Laurent recevait en les voyant côte à côte une petite leçon d’élégance et de style. Aucune faute de goût chez Anicette, qui portait le bon rouge à lèvres et le bon mascara posé sur ses grands cils, les cheveux en chignon bien laqués et parfaitement crêpés. Au son de la voiture, Océane, beaucoup plus jeune, tourna sur elle-même sa silhouette admirable, elle possédait un teint de porcelaine et de jolis yeux bleus. Le policier n’attira cependant le sourire chez aucune des deux. Il est vrai que la disparition tragique d’un époux, celui de Anicette étant mort et celui de l’autre porté disparu, n’était pas une occasion rêvée pour rire aux éclats. A leurs pieds, un joli panier posé sur l’herbe devait renfermer au moins deux kilos de fraises. Devant ces deux marquises équipées de sécateurs, le banlieusard qu’était Bergougneux avait un peu le sentiment de mettre les pieds dans un jardin de Versailles. Elles arrivaient, dirent-elles ; donc à la suite des présentations et du serrage des mains, il fut invité à se garer plus près de l’habitation. Il patienta le dos contre sa portière pour les attendre, elles marchaient en discutant avec un air complice de variétés hybrides et de levée de plantes capricieuse. La maison moderne de l’ancien PDG de la Petro Jelly avait une allure de palais de verre, un monde emprisonnant clarté et pureté. D’immenses baies en verre prenaient en effet la place des murs qui dessinaient une architecture limpide et dépouillée, un brin Bauhaus, mais le toit surtout, qui dessinait deux ailes reposant sur trois piliers de béton blanc était une curiosité à lui tout seul, puisque l’architecte les qualifiait lui-même de « paraboloïdes hyperboliques ». Le résultat de cette baraque aérienne, qui donnait l’impression d’être prête à prendre son envol sur sa piste verte et qui formait 800 m² habitables, estomaquait proprement Bergougneux. C’était donc en ce lieu magique et privilégié que, chouchouté conjointement par sa femme et sa maîtresse unies, Bobby Fiermongol avait vagabondé jusqu’à la fin ses sentiments, au cœur d’un chassé-croisé amoureux pacifique. Le commissaire n’était cependant pas venu pour démêler les manœuvres imbriquées et les intrigues d’alcôve du¨Pdg. Pour tenir cette maison idyllique, le couple de bourgeois avait engagé sur les conseils d’Océane une jeune bonne du nom de Catherine, habillée de blanc et peu prolixe. La beauté stoïque et réservée de cette domestique hypnotisa Laurent comme s’il avait bu un philtre d’amour, ce n’était après tout qu’une étoile de plus accrochée au firmament de ce monde parfait, construit avec un art consommé par le pouvoir et l’argent. Il ne fut pas étonné d’apprendre par le bouche d‘Anicette, alors qu’il pénétrait dans le salon où trônait une cheminée gigantesque et que Catherine le débarrassait avec obligeance de son manteau, que cette maison construite dans les années 1970 était classée.

 

Ils prirent place autour d’une immense table octogonale en verre teinté de bleu, où Catherine déposa des boissons et des verres. Les grandes baies ancrée sur la large terrasse captaient une lumière naturelle, conçue pour animer avec science dans cet intérieur les heures et les saisons, avec une rigueur exigeante. Elles offraient aussi au yeux de Bergougneux, engoncé au milieu de coussins chatoyants, une vue panoramique du jardin de 6 hectares qui le transformait en rêve étonnement accessible. L’ensemble du séjour présentait d’heureuses perspectives verticales. A l’angle d’un des hauts murs, une statue antique de marbre blanc charmait l’œil par sa pose ondoyante. L’espace immense proposé par cette pièce, déjà propre au vertige, était décuplé par un savant jeu de miroirs qui faisait face aux fenêtres. Il y avait également accrochée au mur, près de la cheminée sans feu, une vieille hélice d’avion en bois vernis. Au cours d’une aimable visite de cet extraordinaire domicile proposée plus tard par la maîtresse de maison, le commissaire apprendrait que les chambres séparées de Bobby Fiermongol et de sa femme se superposaient entre le rez-de-chaussée à demi enterré et le premier étage, lequel s’ornait en plus d’un étonnant patio fleuri.

 

– Votre maison est magnifique, madame Fiermongol, on va dire simplement qu’elle en jette !

 

– Merci commissaire, ici c’était surtout le rêve de Bobby, celui dont les journaux ont souvent écrit qu’il donnait des ailes à la France. Ce domaine financé par la Petro Jelly n’est que le fruit de ses exigences et de ses désirs. Depuis, en perdant mon mari et Marithé, j’ai rempli la piscine de mes larmes, comme vous le savez. J’ai décidé de vendre, je pense que rester dans ce lieu, aussi idéal soit-il, serait contre-indiqué pour ma raison. Je sais que votre visite est informelle, mais me direz-vous où en est votre enquête ?

 

– Hé bien, je ne dirais pas que toutes les polices de l’Europe sont sur le coup ! En tout cas, j’ai à présent la certitude que le meurtre de Marithé Konerie résulte d’une erreur d‘appréciation, alors que c’est sans doute Sonia Sweet Peticoeur qui était visée, pour la seconde fois. Au vu des documents trouvés chez elle, je n’ai plus guère de soupçons concernant une action de la Petro Jelly visant à la faire taire. J’ai d’autre part pris connaissance, excusez-moi, de la relation entretenue par votre époux avec Marithé. Votre mari savait qu’elles partageaient la même chambre, je ne crois pas qu’il aurait pris le moindre risque de faire supprimer par erreur une femme qu’il aimait.

 

– Ne vous excusez pas, commissaire, Marithé était depuis des années ma meilleure amie et sa liaison avec Bobby m’était indifférente, puisque bien au contraire, je l‘ai toujours approuvée. Elle remercia Catherine qui venait d’apporter un surplus de gâteaux.

 

– Comment se porte Sonia ? interrogea Océane, en repliant ses longues jambes pour le plaisir sincère et furtif de Bergougneux.

 

– Elle est toujours en sommeil profond et les médecins n’envisagent pas de la réveiller pour l’instant. J’ai sécurisé sa chambre au maximum, puisque je la pense toujours en danger. Il est toutefois très difficile de placer l’ensemble d’un hôpital sous surveillance.

 

– Je pourrai peut-être vous débarrasser de ce souci supplémentaire, commissaire, ajouta Anicette. Avant de mettre ce lieu en vente, j’ai déjà offert provisoirement les clefs de mon paradis à Océane, qui va vivre en ma compagnie quelque temps, puisque nous partageons déjà nos benzodiazépines pour nous aider à dormir ! Nous pourrions également aménager en secret une chambre médicalisée ici-même, pour héberger Sonia. En totalité à ma charge, bien entendu. Voyez ce projet comme ma part personnelle contributive pour accéder à la vérité, il m’est insupportable de penser que Bobby ait pu être soupçonné.  

 

– Voilà un plan d’hospitalisation original, mais après-tout, la loi ne s’oppose pas forcément à cette idée. Prenez toutefois conscience que Sonia Sweet Peticoeur ne souffre pas d’un mal bénin et qu‘elle est en danger, comme cette option que vous proposez vous y mettrait peut-être également. Sa sécurité m’est primordiale, comprenez que sa présence impliquerait pour vous une importante présence policière et une équipe médicale permanente à son chevet. Je pourrai toutefois valider ce transfert, si elle me garantit la protection et l’isolement de l’avocate. Nous ferions pour ainsi dire du sur-mesure en aménageant chez vous une chambre pour elle, jusqu‘à sa guérison. Les regards de Laurent se perdaient tout en parlant sur la longue façade transparente, où le soleil tapait quand même un peu trop. Il plissa les yeux.

 

– Catherine, fit Anicette, voulez-vous baisser un peu les volets ?

 

La jeune domestique s’exécuta en saisissant la télécommande afin d’obturer en partie les baies, ce qui, comme le désirait sa patronne, diminua avec un certain bonheur confortable la luminosité dans le salon. La conversation roula quelque temps à propos de choses anodines. Si Bergougneux était admiratif de la beauté glorieuse et sensuelle de Catherine, accentuée par la sobriété silencieuse de sa mise en retrait protocolaire, il était subjugué par l’alliance de Anicette et Océane, parce qu’elles combinaient chacune une certaine forme de talent et de génie, l’une développait une belle intelligence analytique, et l’autre affichait la grâce d’une réelle intuition. C’était comme s’il voyait s’incarner devant lui les charmes de la vieille Angleterre et de la côte d’azur. Il n’était guère étonnant que ces deux femmes soient tombées amoureuses d’hommes vouant chacun à leur manière leur existence entière à favoriser les échanges entre le ciel et la terre.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

 

– C’est donc bien Vanessa Erelle, l’ancienne directrice générale adjointe chargée des avions égarés, qui vient de reprendre le siège vacant de votre mari aux commandes de la Petro Jelly ? Vous le confirmez ?

 

– C’est exact commissaire, fit Anicette, le dernier Conseil d’Administration en a décidé ainsi. L’immobilisation forcée des avions 5A7 a porté un coup dur à la compagnie, souhaitons qu’elle obtienne la fin de cette suspension abusive des vols.

 

– Mon problème est de résoudre un meurtre et une tentative, je n’ai pas tant que ça d’éléments sur le mystère de la disparition du vol PJ 612 Paris-Kilapile, la plupart de mes informations viennent des infos en réalité, mais je commence à croire que toutes ces affaires sont étroitement liées.

 

– « L’accusation soupçonnant le personnel et plus particulièrement mon mari est honteuse, s’exclama Océane, Steven est un pilote très compétent. Ne croyez jamais tout ce que racontent les journaux ! Nous savons qu’il y a eu collision, il ne peut s’agir que d’un problème technique». Anicette semblait un peu gênée, la Petro Jelly n’avait pas été tendre avec son propre personnel, offrant plusieurs fois et publiquement des allusions plutôt dérangeantes. Elle détourna les yeux de son amie indignée pour fixer un instant la table.

 

– Je retiens seulement la thèse de Petitcoeur, qui accuse la Russique d’obstruer volontairement l’enquête en cours ; pour le reste, je suis dans le flou, tout comme vous, tant que l’on n’aura pas de certitude sur ce qu’il est advenu de cet avion. Je prendrais bientôt contact avec les équipes d’inspecteurs chargés d’apporter des éclaircissements. Je regrette pour votre mari, madame Height, la dernière conclusion apportée par le gouvernement russicain est que l’Airboing a sans doute disparu en mer, dans un endroit difficilement accessible, ce qui explique la lenteur des recherches. Au vu des derniers éléments disponibles, je le crains aussi, mais seule la découverte des boîtes noires apportera son point final à cette triste affaire. En l’écoutant parler, Océane avait les yeux humides.  

 

Il se séparèrent en toute cordialité après la visite complète de la maison et Laurent Bergougneux quitta le domaine enchanteur. L’idée de rapatrier Sonia Sweet Petitcoeur dans ce cadre isolé lui plaisait finalement, il tâcherait d’en convaincre qui de droit pour en obtenir l’autorisation officielle. Peut-être aussi que la pensée de revenir se charmer de toutes ces fragrances féminines influençait sa décision, mais il ne pouvait pas se l’avouer franchement, ce n’aurait pas été très professionnel.

 

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Message édité par talbazar le 13-11-2020 à 19:38:32
n°61338218
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 14-11-2020 à 15:29:34  profilanswer
 

Revue de Presse
 
Aujourd'hui : La brigade anticélibat.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Honoré Dubois.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jasmine Decharbon.

 
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n°61347602
talbazar
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Posté le 15-11-2020 à 17:44:22  profilanswer
 

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Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Noeud coulant pour Martin Smith. Extrait numéro 72.

 

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Le bruit des talons et les rires s’éloignèrent dans le couloir. Blanche Pearl resta seule dans son appartement après le départ de ses filles. Face au splendide miroir, près duquel flamboyaient de belles gerbes de roses rouges, elle resta paupières closes, ses vieilles mains fripées posées sur les genoux, dont l‘un sortait nu du riche fourreau bleu et fendu qu‘elle portait. Ne plus penser à rien, se vider de tout, mais cela semblait une chose impossible à satisfaire pour son cerveau, lequel lui repassait en boucle les menaçantes paroles de Van Degaffe. Trouver le calme en soi, sans faire le moindre geste, guider sa respiration. Il n’y avait plus rien à débattre après cette terrible confession du docteur. Les seules images qui venaient à elle, derrière ses yeux fermés, étaient celles de la petite fille tyrannisée qu’elle fut, de la jeune femme insouciante et libertine ; puis de la vamp à matelots, cette fiancée d’une heure, mince et riante, que l’on payait plutôt bien pour qu‘elle s‘allonge. Sur le tapis roulant de son songe éveillé, elle arriva au bout du compte devant la patronne intraitable du Tripoli, la vieillarde trop maquillée qui gérait avec poigne son équipe d’amoureuses ; lesquelles vendaient à la demande des plaisirs aussi fugaces que coupables aux jeunes hommes trop tôt mariés. Avec toujours, sous son regard sévère, le ballet des montées solennelles et rituelles sur l’escalier de son boxon, où elle louait pour un heure à peine le ravaudage charnel des cœurs et des corps perdus. Par sa propre beauté, Blanche avait cru prendre sa revanche de gamine malheureuse et violée, mais les charmes n’étaient plus, elle vivait aujourd’hui dans la peur du présent et l’angoisse de l’avenir, pourtant elle avait obstinément refusé de se faire rajeunir.

 

 Elle ouvrit brusquement ses yeux trop fardés et se fixa durement dans la glace. Elle esquissa un sourire moqueur sur ses lèvres bien rouges plissées par l’âge et l’amertume. Quelque chose en elle ne devait pas céder. Elle observa ce visage de vieille femme, puis le compara à la photographie de la jeune fille qu’elle fut autrefois, posée près de la table, près des parfums précieux ; le long parcours mental qu’elle venait d’effectuer ne lui prouvait qu’une seule chose, elle n’avait jamais rencontré l’amour. Elle en avait juste murmuré poliment la formule impossible dans les bras velus des dockers, des gars robustes et tatoués qui ne pensaient même pas la conquérir, puisqu’ils avaient payé le prix qu‘elle exigeait ; avant qu’ils ne retournent jouer leur poker. Elle laissa retomber ses bras interminables le long de son corps chétif, cherchant à effacer les visages de ces clients, dont beaucoup naturellement étaient sans doute morts à présent. Dans son cerveau, elle ne laissa la place qu’à une immense tache noire, qu’elle pressa jusqu’au bout pour en tirer des larmes claires et libératrices, de longs flots qui coulèrent sans retenue sur ses joues fripées. Après un dernier regard sur sa poitrine abîmée par le temps, d’un volume éteint, elle leva la tête, pour mieux glisser ses prunelles sur les lumières brillantes de la chambre sans fenêtre ; puis elle se leva pour accomplir quelques pas, avec peut-être encore quelque grâce de geisha. Elle mit en route pour la énième fois le petit appareil enregistreur qu’elle avait installé discrètement sous le bureau de Van Degaffe, avec la complicité d’un homme de ménage qu‘elle avait bien payé, un hawaïen du cru. La voix de Hubert Van Degaffe se joignait à celle de Doc Morgan, pour annoncer la mise à mort de Blanche :

 

– Elle me manque déjà, Doc, cette vieille toquée n’a jamais voulu goûter la joie de garder un corps jeune, il doit y avoir un truc mal branché entre sa cervelle et le reste. Connaissez-vous son dernier beau rêve ? Elle veut reprendre sa vie de tripot avec tout son harem et faire tourner la Rose Noire à son compte. Une idée idiote qui n’aura finalement réussie qu’à hâter sa fin. Ce n’est pas cette enseigne que je vais lui offrir, mais plutôt quatre planches de cercueil.

 

– Je croyais que Pearl était un pilier de votre recherche sur le clonage adénumérique, cher Hubert, l‘Adénoplastie moléculaire que vous avez brillamment mise au point ne vous tente plus ?

 

–  J’ai réussi un drôle de jeu de scène unique avec elle, c’est vrai ; si vous aviez Vaya Condios et sa réplique en face de vous, vous ne sauriez pas dire qu’elle est l’originale. J’ai moi-même plusieurs fois porté le masque corporel de Martin Smith, mais tout cela est si provisoire et il y a encore tant d‘éléments à parfaire ! Je dois faire en urgence la part des choses, je reprendrai mes expériences avec quelqu’un d’autre, mais Blanche est finalement trop dangereuse, elle sait beaucoup trop de choses. Il est impossible, alors que la police me traque avec une force nouvelle, qu’elle puisse reprendre sa vie d’avant en emportant une partie de mes secrets. Cette satanée garce serait bien capable de me faire chanter, vous savez, si je lui lâche un peu trop la bride ! J’ai pu tenir à elle, je l’avoue, mais à présent, c’est terminé. la Samsara est devenue Green Horizon et croyez-moi, madame Blanche Pearl est pour ainsi dire enterrée. Je plaisantais tout à l’heure, il n’y pas de cimetière ni de cercueil ici, les plaques de marbre neuves et les couronnes de fleurs, on les jette simplement aux requins. Mais il est bien possible que je la garde en partie congelée, mes études futures devraient avoir besoin de certains de ses restes. Je garde la pudeur de ne pas vous les énumérer.

 

– Si vous le dites, je sais bien que vous ferez au mieux et comme vous l’entendez. Pauvre Blanche, destinée à finir en pâtée pour squale !

 

Blanche Pearl coupa brusquement le son du petit dictaphone. Le reste du dialogue ne tournait plus autour d’elle, mais développait des considérations sur les résultats prometteurs, plus ou moins obtenus, concernant la rate Belle 2K10. Douloureusement vivante, monolithique et amère, Blanche marcha en rond dans le silence de sa chambre, comme si elle était entourée de barreaux invisibles. Ce salaud de vieux fou avait tort sur un point, elle n’était pas encore passée dans l’autre monde. Mais alors qu’elle venait juste de convoquer les filles du Tripoli pour tout leur raconter, elle ne leur avait rien dit, pour ne pas les affoler outre-mesure. Elle avait de ses yeux vu le regard apeuré d’un enfant cobaye enlevé par le diabolique, au fond d’une chambre obscure de la clinique alpine des Flocons d’Argent. Elle n’aurait pas ses putes pour confidentes, elles les laissait vivre leur vie aux mains des assassins. Elle avait autre chose à faire, avant de plonger dans le grand néant. Avec une tristesse sourde, elle retourna en face du miroir qui devait coûter cher, le volcan soignait bien la qualité de ses hôtes. Tirant le tiroir de la table vers elle, elle plongea la main sur le Springfield cal 45 noir qu’elle y trouva. L’arme de belle facture possédait une crosse joliment ciselée. Dans le couloir, elle croisa Clodo Gueule de Bois, Tonio Œil de velours et Le Saboteur, un filet de sueur coula subitement dans son dos, elle savait bien que ces ordures n’étaient pas strictement liés à la bande à Gros Bill, mais qu’en revanche ils touchaient leur salaire pour surtout la surveiller, elle, mais aussi les filles. Ils formaient dans le volcan, en quelque sorte, la garde rapprochée de Van Degaffe. De toute évidence, ce trio de bellâtres formerait ses bourreaux, ils n’auraient pas pitié d’une pute à la retraite, dès la consigne reçue, ils seraient juste là pour mettre un terme définitif à sa carrière. Mais ils la laissèrent passer sans faire d’histoire, le tocsin ne devait pas encore sonner. Ils ne la suivirent pas non plus, ils n’avaient pas reçu l’ordre et elle était encore une sorte de princesse de ces lieux. Perchée sur ses sandales laquées, Blanche entama une marche suffocante dans la contrée de béton qui menait aux labos, où les gars localisaient le docteur Van Degaffe aux dernières nouvelles. La gorge serrée, Blanche glissait sans faiblesse entre les carrelages gris, passait d’une porte à l’autre, la haine s’évaporait à chaque pas entre ses longs cils qu‘elle s‘efforçait de tenir secs. Grand Tonio et Pitou le Tatoué tenaient la garde, le premier alla prévenir le patron, l’autre débarra la porte à son retour pour laisser passer Blanche. Ils étaient seuls. Van Degaffe se retourna, une manche de sa blouse immaculée s’enfonçait dans la poche de son pantalon noir, la lumière artificielle du laboratoire opacifiait ses grosses lunettes en cachant ses yeux. Dans sa main libre, il tenait Belle 2K10 en train de couiner une bravache stupide, du genre « Réussir ou mourir ! ». Le prof fit un pas vers Blanche en faisant vibrer le sol métallique.

 

– Ah Blanche, que me vaut cette visite ? J’ai beaucoup de travail.

 

– Les filles vous l’ont déjà dit, Hubert, il faudrait apprendre à vous reposer. Allez-donc dormir un peu.

 

 Elle dégagea le pistolet du petit sac très féminin qu’elle portait, puis elle tira devant elle, à deux reprises. Van de gaffe s’écroula sans crier, en laissant échapper la rate effrayée. Les détonations enchaînèrent dans la même minute un autre événement funeste, puisque trois balles de Grand Tonio traversèrent également le dos de Blanche. Quand on apporta les dégâts devant doc Morgan, il constata une étrangeté singulière, puisqu’en se penchant sur les blessés, il s’aperçut qu’ils étaient toujours vivants.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 15-11-2020 à 17:58:39
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talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-11-2020 à 18:23:31  profilanswer
 

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