Histoires véritables de la France métropolitaine.
Aujourd'hui : la retraite de Russie.
Peu après la révolution, Napoléon Bonaparte, empereur des français, était un petit con sec et nerveux, qui n’avait pas son pareil pour faire passer de vie à trépas 10.000 braves mecs, d’un seul coup ou presque. Bien sûr, ça grognait bien un peu… Quels boulets, ces vieux de ma garde ! Se disait à part lui le petit général. Il était moche et d’une maigreur maladive, oubliait son peigne, bosseur probablement, intelligent peut-être et s’exprimait avec un accent corsé. Plus tard, il a pris pas mal de bide, sans doute à cause d’un excès de bière belge, habitude regrettable contractée en Westphalie et dont il abusa, toute sa vie le prouve. Il ressemblait à de nombreux dictateurs, mais ce fut le premier en pire. Cet homme fascinait et ses généraux, pour des raisons d’hygiène mentale, se foutaient souvent de sa gueule, mais jamais en face, tu penses. Il portait habituellement une redingote grise relevée par-devant, et surtout par-derrière, au cas où. Le matin, en quittant Joséphine avec un extraordinaire bruit de succion , il s’habillait caporalement d’un ridicule kimono brodé d’abeilles en or qui avait coûté très cher à la république. Mais l’état c’était moi d’abord. Quand on lui faisait remarquer ce genre de détail, il entrait dans une violente colère qui durait peu, une fois fusillé le rabat-joie. Napoléon fut couronné par un excellent dentiste, au cours d’une cérémonie magnifique. Soucieux de la propreté de Paris, il coula de nombreux canons pris à l’ennemi, pour faire pisser les chiens sur les innombrables statues qu’il fit ériger à sa gloire, dans la capitale. Il parcourait les bivouacs en criant à tue-tête « PSG vaincra, tous, tous ensemble, pour leur mettre au c… » Les autres, là-haut, sur la colline, chiaient dans leur froc, en claquant leurs sales dents de Prussiens. La richesse de son âme lui faisait connaître les noms de tous ses soldats, en tant que chef des RG, dont il collectionnait les fiches, pris d’érection, avec une admirable énergie.
En 1812, le Tsar de Russie commença à nous faire chier. Napoléon lui envoya 500.000 travailleurs intérimaires, hyper motivés, spécialement recrutés par l‘ANPE,* des vrais, avec de gros tambours et des épaulettes, vous auriez fait pareil. En Russie pré-Soviétique, la retraite se méritait, on va le voir. Alors que l’armée visitait Moscou, sur la place rouge qui était vide, il avait un jolie nom son guide Nathalie, un grognard, en fait un sale espion de my name is Bond, jeta son mégot par inadvertance dans l’entrepôt d’une distillerie de vodka. Le thermomètre grimpa brusquement, mettant le feu comme aux meilleures heures de Ministry of Sound, la meilleure boîte d’Europe, puis redescendit aussitôt.
Il gela et la Grande Armée n’avait plus les moyens de vivre. Elle pensa à se jeter sous un train, pour en finir, mais ce n’était pas encore, en 1812, les grandes heures de la SNCF. S’étant déjà retiré de Joséphine en émettant un son effroyable, Napoléon décida d’évacuer le pays après l’avoir pillé. Regarde, Tovaritch, on ne peut faire confiance à ces chiens de capitalistes ! Alexandre était de son côté pété de rire de voir les français en chemises Hawaïennes dans la vaste plaine, où coule sans répit la Moskova et l’alcool frelaté. Cartouches en bandouillère, portant grands sombreros et moustaches de machos, les cosaques déboulaient férocement dans le grand désert blanc, dont nous parle si bien Jean-Louis Etienne. Voyant tout ceci, les pensées profondes de Napoléon atteignirent plus d’un mètre d’épaisseur.
A l’arrière-garde, les cavaliers sans pitié harcelaient les jeunes vivrières et Madelon ne servait plus à boire qu’à ceux qui la payait. Comme elles, après la triste bataille du 24 octobre, à Malojaroslawetz, au nom que vous devriez essayer de prononcer, la ville changea plusieurs fois de mains. Dans le froid cinglant, les hommes épuisés et affamés se découpaient en tranche. Des fois, quelle aubaine, on trouvait un cheval mort qui n’avançait pas vite, forcément. Beaucoup de soldats étaient débandés, pour le coup. Pourtant, pas un seul soldat tué n’osait médire de son Empereur, chose incroyable. Sur le champs de bataille envahi de noirs corbeaux sournois, ignorant les centaines de milliers de lettres anonymes qui tombaient à ses bottes fourrées, le maréchal Ney, brave des braves, protégeait ses points de retraite jusqu’au bout, arc-bouté sur son dernier trimestre de fonctionnaire. On le voyait toujours son gros truc à la main, « dormant ou ne dormant pas ». Le général Eblé et ses mignons pontonniers délaissèrent les glaçons qu’ils suçaient pour construire trois ponts sur la Bérézina. Un pour les piétons, un autre pour les canons type Karembeu, un troisième pour se prouver que, dans la vie, on peut faire les choses gratuitement, mon fils. Pour faire votre sainte volonté, mon Dieu. Je vous laisse méditer là-dessus. Les survivants arrivèrent à Koenigsberg où l’Empereur trouva que, sa foi, la bière n’était pas mauvaise. Je vous l’avait bien dit.
Ce fut une grande défaite dont nous pouvons être fiers. Ils n’étaient plus que 3000 en arrivant au port et coûtèrent très cher en médailles et chocolats de bienvenue, aux dires de ma tante, la caisse des dépôts et consignations.
* ( La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar / Institutions inutiles : l'ANPE - VOL 1)
Message édité par talbazar le 04-12-2009 à 18:36:06