Forum |  HardWare.fr | News | Articles | PC | S'identifier | S'inscrire | Shop Recherche
1058 connectés 

 


aimez vous être sondé ?


 
17.9 %
 5 votes
1.  Hummm...
 
 
3.6 %
    1 vote
2.  des fois.
 
 
10.7 %
 3 votes
3.  un peu..
 
 
7.1 %
 2 votes
4.  souvent...
 
 
10.7 %
 3 votes
5.  de plus en plus ?
 
 
0.0 %
        0 vote
6.  je ne peux m'en passer !
 
 
3.6 %
    1 vote
7.  c'est irrésistible !!
 
 
0.0 %
        0 vote
8.  tout le temps !!!
 
 
10.7 %
 3 votes
9.  encore, encore !!!!
 
 
35.7 %
 10 votes
10.  plus fort !!!!!!!!!
 

Total : 32 votes (4 votes blancs)
Ce sondage est clos, vous ne pouvez plus voter
 Mot :   Pseudo :  
  Aller à la page :
 
 Page :   1  2  3  4  5  ..  67  68  69  ..  97  98  99  100  101  102
Auteur Sujet :

La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar.

n°60082758
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-06-2020 à 15:17:34  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Edmond Tesquieu.

 

https://zupimages.net/up/20/26/c777.jpghttps://zupimages.net/up/20/26/u0qw.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jacques Gressif.

 

https://zupimages.net/up/20/26/gdpv.jpghttps://zupimages.net/up/20/26/uizw.gif


Message édité par talbazar le 22-06-2020 à 17:12:07
mood
Publicité
Posté le 22-06-2020 à 15:17:34  profilanswer
 

n°60088515
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-06-2020 à 11:19:12  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gaëtan Pon.

 

https://zupimages.net/up/20/27/abfl.jpghttps://zupimages.net/up/20/26/kjws.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : André Puisement.

 

https://zupimages.net/up/20/26/1bm7.jpghttps://zupimages.net/up/20/26/o1rw.gif

 


 


Message édité par talbazar le 01-07-2020 à 12:20:40
n°60132396
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 29-06-2020 à 11:55:48  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alex Calibure.

 

https://zupimages.net/up/20/27/a8tk.jpghttps://zupimages.net/up/20/27/rjyl.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Claire Delune.

 

https://zupimages.net/up/20/27/jy4p.jpghttps://zupimages.net/up/20/27/dtjd.gif


Message édité par talbazar le 29-06-2020 à 20:18:06
n°60149449
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-07-2020 à 11:10:08  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Marius Tensile.

 
https://zupimages.net/up/20/27/7fu1.jpghttps://zupimages.net/up/20/27/ftvf.gif
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Camille Honnête.

 
https://zupimages.net/up/20/27/ipqb.jpghttps://zupimages.net/up/20/27/zqs1.gif

n°60155843
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-07-2020 à 08:28:42  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Les Thénardier.

 
https://zupimages.net/up/20/27/ptm0.jpghttps://zupimages.net/up/20/27/s5bw.gif
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Georges Péracomique.

 
https://zupimages.net/up/20/27/zqlv.jpghttps://zupimages.net/up/20/27/0yzu.gif

n°60177930
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 05-07-2020 à 12:31:14  profilanswer
 

Salon littéraire

 

Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.

 

Aujourd'hui : Noeud coulant pour Martin Smith. Extrait numéro 70

 

https://zupimages.net/up/20/27/diz0.jpghttps://zupimages.net/up/20/27/a4vc.gif

 

Angèle Deyord se trouvait encore dans le sous-marin Sea-Fox lorsqu’elle émergea de son inconscience, au fond d’une étroite cabine faiblement éclairée. Elle distinguait des bruits de voix étouffées qui se mêlaient aux feulements sourds et monotones d’une motorisation. De gros tuyaux parcouraient les cloisons peintes en beige. Très proches d’elle, Jess Ross et Gilbert Tricard gisaient inanimés sur le sol, mais au vu de la large tache de sang qui maculait le flanc de son fidèle équipier, il ne lui fallut pas longtemps pour qu’elle comprenne l’horrible vérité. Tué sans doute par une balle, Teddy la Fouine aux yeux grands ouverts avait perdu la vie. Son complice, son collègue, celui qu’elle adorait charrier en se dérobant faussement à ses insistances carrées et sa drague lourdingue était couché sur le côté ; un filet de sang avait coulé sur le sol métallique pour serpenter vers elle en inondant son propre pantalon, ultime et tragique passerelle liquide cherchant à les unir au-delà de la mort. Le cerveau encore confus à cause de son sommeil artificiel, Angèle accusa le terrible choc de cette réalité, une vision à laquelle elle ne pouvait se dérober et qui explosait les limites de sa résistance émotionnelle. Elle était encore sous l’influence de cet affreux traumatisme, lorsque l’agent Jess se réveilla à son tour. En trois secondes, lui aussi décoda le tableau. Ses yeux naviguèrent un instant entre le cadavre et le visage de sa collègue anéantie. Comme il n’était pas entravé, il se passa une main sur le front, essayant par ce geste de chasser un reliquat de brume intérieure.

 

– Gilbert est mort, Jess.

 

– Oui, je le vois bien.

 

Elle regardait le corps fixement, sans oser le toucher. Il était probable qu’elle tentait de ne pas craquer, mais Ross comprenait qu’elle fut bouleversée.

 

– Ce n’est pas le moment, Angèle, tu saisis ?

 

Un bruit métallique chassa sa réponse, la petite porte ovale se débarra brusquement.

 

– Debout là-dedans, enfin ceux qui le peuvent !

 

Ce salopard de Grand Tonio levait le poing sur eux, avec dedans un énorme Colt Boa 6in aussi lourd qu’une enclume. Lui et la brochette des six affreux qui le secondaient, pareillement armés, se gardèrent bien de mettre un pied dans le cagibi et se contentèrent de mettre Angèle et Jess en joue dans l’étroit couloir. Aucun doute ne pouvait naître en voyant l’allure de ces marioles, Degaffe ne manquait pas de génie pour exploiter les talents. Gros Bill ne faisait cependant pas partie du sinistre comité d’accueil. Pitou le Tatoué poussa Angèle durement dans le dos pour abolir sa réticence à faire un pas devant l’autre, elle lui aurait bien lentement découpé au scalpel tout ce qui dépassait de sa gueule de con, avec la bite en prime. Un vrai plaisir de péter une à une ses dents jaunes au marteau. Pour le moment, ce commando de bouchers qui avait la pourriture dans le sang possédait l’avantage, puisqu’il  brandissait sur leurs prisonniers ses longs pipe-lines à pruneaux ; mais la policière se promettait d’en flinguer au moins deux à la première occasion et par n‘importe quel moyen, histoire de venger la mort de son Gilbert. Tout en progressant sur ses guiboles encore mal assurées, Jess savait être dans un sous-marin et sa connaissance globale des submersibles lui indiquait qu’ils déambulaient dans la zone de vie au-dessus des batteries. Après quelques échelons, ils quitteraient sans doute le bâtiment par l’arrière et sa sortie de secours. Le groupe émergea effectivement par le sas de sauvetage du Sea-Fox et Angèle plissa les yeux. Comme son compagnon d’infortune, elle découvrait en effet un quai brillant de mille feux qui bordait une formidable forteresse de béton à l’épaisse voûte rocheuse. Quittant le pont métallique du sous-marin, elle et Jess débarquèrent enfin sous la contrainte, leurs gardiens ne relâchaient pas une seule seconde leur menaçante vigilance ; mais il faut bien dire que l’aspect insolite et grandiose de ce port souterrain coupait plutôt la chique aux prisonniers. Leurs narines aspiraient une forte senteur iodée et il faisait très chaud, ils se mirent aussitôt à transpirer fortement, en raison de la moiteur suffocante et désagréable de cet environnement artificiel. Quelques hommes s’activaient encore à contrôler l’amarrage du bateau, sur lequel ils avaient déjà posé plusieurs passerelles de différentes largeurs. Les policiers découvraient par cet antre extraordinaire toute l’étendue des moyens du docteur Hubert Van Degaffe, puisque ce repaire offrait la vision dantesque d’un monde secret insoupçonné.

 

– Je crève de chaud, fit Angèle, parce qu’elle ne savait pas quoi dire d’autre.

 

Plus loin devant eux, ils distinguèrent un attroupement d’hommes et femmes que menait Gros bill en personne, des clampins qui l’écoutaient comme des touristes en visite guidée. C’était là le haut staff international de la Samsara Foundation, enfin Green Horizon, pardon, débarqués en même temps qu’eux par une autre issue ; mais l‘identité de tous ces gugus endimanchés, Angèle et Jess ne pouvaient bien entendu pas la connaître. Ils n’en virent pas plus, le bataillon d’assassins les mena vers un immense escalier métallique, jugeant peu utile d’employer l’ascenseur pour convoyer leurs hôtes vers un étage supérieur.  

 

– C’est bon, fit Jim Main Folle à Riton Tape-Dru en grimpant les marches, on est pas en retard, quand ils seront casés, je me sers un vin blanc.

 

Au gré d’un cheminement dans plusieurs couloirs tortueux aux murs allant du jaune canari au gris anthracite, leurs tribulations sous bonne garde les amenèrent devant la porte d’un loft que Cannibal Cult déverrouilla. C’est ainsi qu’après avoir été poussés dans cet appartement, Angèle et Jess firent la rencontre de Martin Smith, de Vaya Condios et F. Gordon Strazdinovsky. Désormais frères et sœurs de misère, ils firent aussitôt plus ample connaissance, en toutes affinités, cela va sans dire. La franchise des propos aidant, ils décidèrent mutuellement de se faire confiance, l’intuition de Smith ne voulant pas prendre la nouvelle compagnie pour des saletés de taupes à la solde du doc.

 

– On vous croyait morts, déclara Jess, en désignant Martin et Vaya.

 

– C’est un miracle que ce ne soit pas le cas, répondit Martin. Je suis désolé pour votre collègue. Désormais nous sommes cinq, ça paraît difficile, mais peut-être pourrons nous tenter quelque chose pour sortir d’ici.

 

– Le FBI est sur les dents, fit Jess, notre disparition va le faire agir. D’après nos geôliers, il aurait perdu des hommes et Roy Larymore va mettre tout en oeuvre pour nous retrouver. En attendant, je me demande bien ce qui se bricole à l‘intérieur de ce volcan, cet endroit dont le monde ignore l’existence est assez hallucinant.

 

– Peut-être vaut-il mieux ne pas tout savoir, lui répondit Vaya, en rentrant les épaules.

 

– Ce taré de Van Degaffe, questionna Angèle, entretenait peut-être une relation complexe avec sa mère ?

 

– Voilà qui n’excuse pas l’utilisation des enfants qui ont étés les victimes de ce malade mental, ajouta Martin. Ses expériences sont du pur délire et son obsession de bidouiller l’humanité est grandissante. Nous sommes tous concernés, tant que nous sommes en vie. Ce n’est pas parce qu’on est pris au piège qu’il faut perdre tout espoir. Si nous le pouvons, il faut nous procurer des armes, pour être prêts, si comme vous dites il peut nous arriver une aide extérieure.

 

En dépit de son allure de putschiste résolu, Smith ne faisait en réalité qu’accentuer le sentiment d’impuissance de tous face au péril et il n‘était guère convaincant. Il n’y a rien de plus paralysant que le désespoir. Reste que l’arrivée des nouveaux-venus constituait pour le moment une divine surprise. L’appartement était spacieux et confortable et Angèle et Vaya s‘y retrouvèrent dans une complicité féminine rassurante. En attendant mieux, il faudrait en effet, à part égale, y trouver ensemble le meilleur moyen pour tuer le temps et l’angoisse, parce que la situation n’avait tout de même vraiment rien de séduisante.

 

https://zupimages.net/up/20/27/0ea1.jpg

 

Bon dimanche à tous.

 

https://zupimages.net/up/20/27/pkt5.jpg

 


Message édité par talbazar le 06-07-2020 à 13:25:35
n°60192631
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-07-2020 à 11:00:13  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Georgine Tonic.

 

https://zupimages.net/up/20/28/dk5w.jpghttps://zupimages.net/up/20/28/xt0g.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Adrien Deutrois.

 

https://zupimages.net/up/20/28/e2zd.jpghttps://zupimages.net/up/20/28/4cab.gif


Message édité par talbazar le 07-07-2020 à 11:07:17
n°60210838
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-07-2020 à 14:05:01  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/28/rsu4.jpghttps://zupimages.net/up/20/28/7wt7.jpghttps://zupimages.net/up/20/28/d835.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Léonard Meblanche.

 

https://zupimages.net/up/20/28/05rw.jpghttps://zupimages.net/up/20/28/xon2.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Benoît Zillon de Pie.

 

https://zupimages.net/up/20/28/gh54.jpghttps://zupimages.net/up/20/28/3i8i.gif


Message édité par talbazar le 09-07-2020 à 21:22:26
n°60228374
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-07-2020 à 10:28:36  profilanswer
 

Salon littéraire
 

 

Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 

 

Aujourd'hui : Biographie de Gaston Boudiou. Extrait numéro 59.

 

https://zupimages.net/up/17/36/ewbs.jpghttps://zupimages.net/up/20/28/h9j5.gif

 

Alors que l’escouade des gendarmes de Saint Derche encercle à présent de très près le château abandonné, Gilles est toujours dans la cave pour y enfermer Joseph Wronski. L’ignoble sac à vin du trio maléfique ignore encore tout du sort fatal de ses acolytes. Le malfaiteur braque toujours son fusil et maintient son prisonnier en joue, mais la soif le travaille au corps, il a donc hâte de boucler sa tafiole et remonter pour s’enfiler une bière. Là-haut, dans le grenier, Christophe ne mettra sans doute pas longtemps à conclure sa petite affaire avec la jolie gamine. Ce salaud-là, ce n’est pas le genre à atteindre le sommet du bonheur à la seule force de son poignet, même si l’aide qu’il réclame doit en général s’obtenir à coup de tartes dans la tronche ! En revanche, quand il va revenir, Raymond ne devrait pas trop apprécier la coloration « galante » donnée à leur garde pendant son absence. Les deux hommes vont sûrement s’empoigner sur le sujet, mais lui, Gilles, il n’en a rien à foutre des intrigues de ce genre, parce que la seule chose qui lui importe, c’est au final de palper les billets. Christophe peut mettre la mioche en cloque, ça ne fera pas de différence si elle doit bientôt moisir six pieds sous la terre. En tout cas, ce n’est pas une franche engueulade, même un peu musclée, entre les deux autres cons qui le dépossédera de son avenir à lui. Après remise de la rançon, il ne les verra plus. L’appel de son gosier devient pressant, il faut à présent verrouiller le hippie dans sa geôle, une pièce obscure parmi d’autres qui n’est qu’un vulgaire trou à rat dans les soubassements de la ruine, mais celle qu’il vise possède une porte encore solide munie d’un bon loquet. Alors qu’ils avancent vers une inquiétante noirceur, devant laquelle la faible lumière d‘un soupirail et d’une petite fenêtre basse où pendouillent d‘énormes ronces capitule peu à peu, de son côté Joseph marche docilement devant l’autre, crissant sous ses pas le verre brisé, tout en renâclant et fustigeant sa propre lâcheté. Il est las de son obéissance passive et maudit le sentiment de toute-puissance que donne à l’autre poivrot un simple fusil. Là, au pied du mur, il voit qu’y repose une vieille serpe rouillée, sa lame ocre au fer éteint en forme de croissant brille pourtant dans l’esprit du prof comme une étoile dans la nuit. La faucille possède encore son manche. En face de cette trouvaille inattendue, Joseph refuse sur le champ de se laisser emprisonner comme une pauvre bête de ménagerie. Puisque l’objet traîne au milieu d’un bric-à-brac de vieilles ferrailles et de madriers noircis et véreux, le bandit ne semble pas prêter plus que ça attention à l’outil. La pulsion devient primitive et s’affranchit d’un coup des conséquences, l’espace clos englobe soudain le motif et Joseph titube un instant comme s’il avait bu, pour se retenir d’une main au mur salpêtré ; car tout à coup, il a fait mine de trébucher sur un reste de seau. Une embûche plausible dans cette obscurité. Il faut que sa prochaine action ne compose qu’un seul geste.

 

– Qu’est ce que tu…?

 

Après s’être penché en donnant l’illusion de vouloir se rattraper, le temps d’une seconde, Joseph pivote brusquement sur lui-même. Sa main droite qui tient la faucille frappe au hasard, la gauche cramponne fermement le canon de l’arme de chasse pour l’éloigner de lui. Mais Gilles, trop surpris, n’a pas tiré, il cherche juste à se dépêtrer de l’emprise mortelle pour combattre à son tour, alors que le fer courbé lui a percé le ventre d’une bonne profondeur, perçant les intestins et occasionnant sans doute une vive douleur. La mêlée est vive, arme à feu contre arme blanche, poussée du corps contre poussée du corps ; un coup de feu part enfin, mais n’atteint heureusement que l’enduit de ciment qu’il effrite largement. Sans lâcher sa prise, usant de toute la force dont il est capable pour tenir le canon à distance, Joseph a rejoué du manche aussitôt ; cette fois, il a visé le cou, que tranche au passage le fil émoussé du métal, un spectaculaire flot de sang jaillit aussitôt de cette atroce blessure. L’ancien prof arrache enfin le fusil des mains de l’autre qu‘il vient d‘égorger salement, s‘aidant en plus de sa jambe pour repousser vivement son adversaire ; mais après s’être emparé de l’arme, il n’a toutefois pas besoin de s’en servir, puisque Gilles est tombé lourdement à genoux, la main sur la plaie, sanguinolent, le regard plus étonné que mauvais. Il perd son sang par saccades. Joseph, qui compte bien économiser sa seconde cartouche, ne veux pas l’achever. Qu’il pourrisse en enfer, il a son compte. Lui pense juste que la donne vient de changer et que sa prochaine munition devra être pour Christophe. Comme il tourne le dos pour s’éloigner, un second coup de feu claque derrière lui, tiré par l’agonisant avec le revolver qu’il cachait dans sa veste. Propulsé vers l’avant, touché avec précision entre les omoplates, Joseph meurt sur le coup, puis c’est au tour de son assassin de pousser aussitôt son dernier soupir, en lâchant par la bouche une rivière de sang. Excité, trop confiant dans sa victoire obtenue de haute lutte, Joseph aurait du le fouiller, d’autant plus que ce salaud avait des cartouches plein ses poches. Faute de quoi, Wronski a perdu la vie. Adieu les chèvres ardéchoises, l’existence paisible et les bons fromages de la communauté. Quand on rêve que la paix universelle vienne à régner sur le monde, il est illusoire de penser dominer un type n’existant que pour mieux le pourrir.

 

La double salve a retentit fortement dans la vieille bâtisse et alarmés, Gaston et Antigone se sont instinctivement jetés vers la fenêtre. C’est ainsi qu’ils découvrent au pied du bâtiment le corps de Christophe tombé du grenier avant de s‘échouer sur les graviers, son pantalon encore descendu sur les chevilles. Avec toute l’apparence du cadavre, mais il ne porte aucune blessure apparente. Les deux autres s’interrogent du regard, vient-il de se faire descendre, et par qui ? Ils tremblent surtout pour Angèle, mais figés par la terreur et leur ignorance sur l’origine exacte des coups de feu, ils n’osent plus faire un geste et encore moins sortir de la chambre crasseuse. Dans la forêt, le Colonel Patrick Enbois est en alerte, ses hommes l’ont informé de la chute mortelle d’un des preneurs d’otages et les détonations ne lui laissent désormais pas d’autre choix que de passer à l’action. Sans plus attendre, il ordonne l’assaut, craignant certainement de mettre la vie des otages en danger ; mais il est trop tard, ses hommes se faufilent prudemment comme des couleuvres vers l’entrée du château, sans rencontrer de résistance. Arme au poing, ils investissent pas à pas les lieux, se scindent en deux, une partie grimpe à l’étage, l’autre descend dans la cave. Ils trouvent d’abord Antigone et Gaston, puis libèrent la pauvre Angèle terrifiée accroupie dans les combles, avant de découvrir les deux cadavres du sous-sol. Otages sains et saufs, moins un, cibles neutralisées, sans qu‘il fut nécessaire de tirer. Les trois corps, dont deux qui croyaient valoir de l’or et qui ne valaient rien, sont alignés côte à côte dans la cour et les ambulances conviées à s’approcher pour les prendre en charge. Opération terminée, les hommes encore à poste dans la forêt sont appelés à la quitter, puis à se regrouper. « Un de ces jours, fait l’un des gendarmes à son commandant, il faudra songer à détruire ce vieux tas de pierres, qui n‘est même pas classé. » Il prononce cette phrase avec le flegme de certains policiers confrontés aux pires abjections.

 

Une fois à l’extérieur, Gaston Boudiou a du mal retrouver sa sérénité. Son esprit ne semble pas croire au calme revenu.  En serrant sa sœur en larmes contre lui et en apprenant le sacrifice tragique de son ami, son cœur s’est serré de douleur. Il sait qu’il va enfin retrouver Brigitte Parade, restée prudemment en amont du chemin, mais avant de monter dans le fourgon de la police pour filer vers Saint Derche, il est resté un moment à se recueillir devant la 2cv bigarrée de Joe. L’unique vestige d’un rêve heureux tristement évanoui. Le geste héroïque de l’ancien prof a sans doute été de la folie, mais l’homme a fait preuve d’un inestimable courage, ce qui les a sans doute sauvés. Un flic rend à Gaston le Nikon F et sans trop savoir pourquoi, Gaston prend une photo de la voiture aux couleurs d‘arc en ciel, un cliché sur lequel il méditera longtemps, tout au cours de sa vie. Il retrouve ensuite Brigitte avec une joie immense, au sein d’effusions qui viennent prouver leurs sentiments réciproques. Ils ne peuvent cependant s’enivrer plus longtemps de leurs embrassades éperdues, puisqu’ils sont conviés à rejoindre la gendarmerie, où Enbois pourra finalement conclure son rapport, car en effet, le corps de Raymond vient d’être retrouvé au volant de sa voiture accidentée. Toutes deux très éprouvées, Angèle se serre sur le siège contre Antigone, laquelle aura vu pousser au cours de cette aventure désastreuse son premier cheveu blanc.

 

Le retour à Paris est marquée par l’invasion bouillonnante des journalistes qui font le siège de la villa. C’est sans doute la vision de cette foule de professionnels avides de commentaires sur l’affaire qui conduira Gaston à développer plus tard dans son livre très bien vendu sa propre version concernant une mystérieuse « Opération Velours » concoctée par les services secrets. Ils fêtent ensuite en famille comme il se doit l’évènement de leur libération, évidemment ternie par le décès de Joseph Wronski enterré à Bripue, sa ville d’origine. Angèle s’organise ensuite de longues séances de méditation dans sa baignoire, prenant soin de ne pas mouiller sa lourde chevelure blonde, jouant les sirènes en soignant son charme juvénile ; la sous-direction du Comité Miss Blonde vient d’établir la liste définitive des candidates, sur laquelle sa présence est confirmée. La jeune fille plus maquillée qu’un Renoir a décidé qu’elle prendrait bientôt des cours de diction. Un jour, posée comme une championne sur le podium triangulaire que dessinent talent, mérite et cachets, elle sera une merveilleuse actrice. Gaston se perd pendant de longues heures au bras de Brigitte dans de longues promenades au milieu du Paris encore fébrile. Parfois, enivrés de silence, ils s’enfoncent en amoureux dans la forêt de Rambouillet. Un matin, Antigone a pris le combiné du téléphone qui vient de sonner, tordant sans y penser de ses longs doigts nerveux la spirale du cordon gris. Elle a ployé ses longues jambes pour s’asseoir sur l’accoudoir du canapé fleuri et les yeux embués, sans doute au bord de vraies larmes, elle a finalement reposé l’appareil en regardant Angèle et Gaston pour leur annoncer d‘une voix chevrotante et sourde :

 

– Emile est de retour.

 

https://zupimages.net/up/20/28/1cw3.jpg

 

Bon dimanche à tous.

 

https://zupimages.net/up/20/28/tvqv.jpg


Message édité par talbazar le 12-07-2020 à 10:43:33
n°60287661
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-07-2020 à 16:29:59  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/30/v1h6.jpghttps://zupimages.net/up/20/30/kioz.jpghttps://zupimages.net/up/20/30/qdmp.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Aurore Polaire.

 

https://zupimages.net/up/20/30/rmt3.jpghttps://zupimages.net/up/20/30/q5yd.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Néo Lithique.

 

https://zupimages.net/up/20/30/bar6.jpghttps://zupimages.net/up/20/30/ppjp.gif

 


Message édité par talbazar le 20-07-2020 à 20:32:01
mood
Publicité
Posté le 20-07-2020 à 16:29:59  profilanswer
 

n°60330241
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 26-07-2020 à 14:34:24  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.

 

Aujourd'hui : L'épilée du Nil. Extrait numéro 105.

 

https://zupimages.net/up/20/30/2aar.jpghttps://zupimages.net/up/20/30/clt3.gif

 

Merdenkorinnanâr avait glissé son mandat d’amener dans la poche de sa tunique alignant 20 étoiles : mission accomplie, enfin on y était presque. Pour une fois sans combattre. Combien de fois, lui, le général en chef, n’avait-il pas été confronté à sa mort proche ? Lui, le bras armé de l’Egypte, trimballé dans sa prime enfance de nourrice en nourrice, gosse indésirable dans une famille trop nombreuse, engagé par l’arsenal royal au service d’un régiment de charrerie à huit ans, puis longtemps capitaine porte-étendard sous la protection de Seth pour repousser les tribus belliqueuses, laissé plus tard pour mort dans la plaine de Talmoutourou, avec une hache de cuivre plantée entre les épaules. D’innombrables poèmes illustrés racontaient ses plus belles blessures et il était plus habitué en fin de compte aux savanes arides qu’à la ville, en raison de cette vie aventureuse et risquée. Sa position actuelle au sommet des forces armées du pays avait quelque chose de miraculeux, mais lui qui vivait toujours sans trop posséder connaissait parfaitement l’envers de son rêve en apparence fortuné, car le guerrier des sables l’avait en fin de compte bâti sur un immense cimetière. La guerre et ses combats physiques n’avaient jamais rien d’une chorégraphie élégante. Comme disent les germains, quand un militaire parle d’histoire, il ne s’agit pas pour lui d’écrire, mais simplement d’occire (nicht bringen, sondern umbrigen). Il avait souvent donné la mort jusqu’à l’épuisement, à coup de pied, de poing, de sabre, tout entier au service de sa grande ambition et le petit soldat autrefois délaissé par son père avait tracé habilement son chemin jusqu’au pied du trône, sans jamais s’attarder à se pencher trop longtemps sur le bord de ce vilain trou où se placent les momies malchanceuses. Il fallait bien consentir à trimballer constamment sur soi l’odeur des centaines de cadavres démembrés sur les champs de bataille. En dehors de pharaon, jamais personne n’entrait en revanche dans la peau d’un dieu et en dépit de tout son courage, de son énergie et de son talent, Merdenkorinnanâr gardait le plus souvent en société un visage fermé, sans jamais s‘épancher trop longtemps sur son triste passé. Il se délassait tranquillement sous sa tente au premier sablier du jour, en goûtant la fraîcheur d’une pastèque pour son petit-déjeuner, lorsqu’il fut happé par la tension environnante qui venait brusquement d’éclater à l’intérieur du vaste bivouac. Il paraissait évident aux cris d’alerte poussés par les soldats que quelqu’un venait de marcher sur la queue sacrée du cobra cracheur. Avant même qu’il puisse le constater par lui-même, on vint en effet le prévenir que les romains s’étaient évadés de leur prison sur roues. Après avoir enfilé sa tunique treillis couleur sable au camouflage chromatique spécial zone désertique, lorsqu’il s’approcha des chariots qui enfermaient les captifs, le général constata que si les bouffeurs de pizzas manquaient de toute évidence à l’appel, ils n’avaient pas en revanche libéré les autres prisonniers. Le staff de la CGP n’avait donc pas bougé et jouait plus que jamais les incrédules derrière les barreaux. Amétatla prenait une pause de femme du monde et toussotait dans sa manche avec distinction, Tépénib causait innocemment pâtisserie orientale avec Valisansoùth, Keskiya délivrait un cours d’arabe littéraire à Moisi, lequel cramponnait contre lui sa petite hyène rose en peluche et la belle Aménorée donnait sa tétée du matin à sa fille à moitié grecque, en tâchant d‘éviter au mieux les regards masculins.

 

Merdenkorinnanâr aligna en bon ordre les rangs de ses troupes, entre lesquels, la mine sombre, il passa en silence. Tout le camp se figea, on arrêta de faire la vaisselle, de casser du bois, de nettoyer les tentes ou de frotter les chevaux. Le général traversa la masse muette bardée de javelots aux pointes acérées, en secouant sur sa large poitrine sa médaille de Seth et sa grande croix de Thot, puis il demanda les noms des gardes en charge des romains, avant de faire agenouiller ces derniers à ses pieds, les mains liées derrière le dos. Pâtregrec-Gouèledemétèk et Amoneu-Étroséré, les yeux écarquillés par une vague d’effroi, regardaient au loin l’eau du fleuve où se planquaient les crocodiles voraces. A cause de leur négligence coupable, l’armée de l’Egypte venait de subir un terrible affront et tous les deux savaient qu’ils n’auraient pas la force de résister à la torture des coups de bâton, qui allaient sans doute leur tomber en rafales sur les deux oreilles. Alors qu’ils savaient courir tout droit au sacrifice patriotique, ils s’efforçaient aussi de dominer dans leur esprit un reste de cuite et de raviver en eux une flamme de lucidité.

 

– Bon, les gars, fit le général en les toisant méchamment, si vous pouviez me résumer brièvement cette sale affaire ?

 

– Sergent-chef Pâtregrec-Gouèledemétèk du 12ème régiment à pied, normalement chef de pièce sur lance-caillou tracté à dos de mulet, effectivement affecté à la garde de nuit des romains. A vos ordres. C’est à cause des putes, mon général, des romaines elles-aussi, qui nous ont bernés par excès de boisson gauloise soutirées en salves et abus sournois de leurs charmes gratuits.

 

– Un allègement des procédures plutôt singulier, mon ami, alors que vous étiez en mission de surveillance nocturne, dont vous connaissiez parfaitement l‘importance pour la couronne. Merci de cet éclairage passionnant sur votre activité sur zone, qui prouve votre coupable défaillance et n‘est certainement pas l‘occasion de vous mettre à l‘honneur. Encore heureux que nos dirigeants de PME soient encore avec nous. Ses yeux se plissèrent sur le fautif avec une implacable dureté. Et toi, fit-il en se tournant vers le second garde, c’est quoi ton exposé ?

 

– Caporal-chef Amoneu-Étroséré de la 5ème compagnie de piquiers, chef de section grande mobilité, deux fois blessé à la bataille de Kèldèche, effectivement affecté avec mon camarade à la garde de nuit des espions romains. Au rapport, mon général. Je confirme comme mon collègue la présence de civiles prostituées rôdant autour des véhicules après le couvre-feu, des petites garces aguicheuses qui nous ont par traîtrise collé une bonne charge, à l’aide d’une bonne amphore de rosé de Glanum mis au frais, permettant ainsi la fuite des prisonniers et leur dispersion.  

 

– Vous avez conscience que le temps écoulé et la faveur de la nuit ne va pas faciliter la reconnaissance de leur itinéraire ?

 

– Oui, mon général !  firent les deux soldats à l’unisson. Un cri poussé si fortement qu’il réveilla brusquement leur atroce gueule de bois.  

 

–  Bien, messieurs, je n’ai pas de temps à perdre et je n’ai pas l’intention de faire de vous des handicapés qu‘il me faudra ensuite trimballer. Je me vois donc dans l’obligation de vous détruire sur place.

 

La routine. La main sur la corde et prêts à mettre en œuvre leur système de déclenchement, un rang d’archers pris immédiatement position, genoux à terre, pointant un œil attentif sur les deux gardes, en attentant l’ordre d’exécution. Sur un bref signe de la main du général Merdenkorinnanâr, Amoneu-Étroséré et Pâtregrec-Gouèledemétèk furent instantanément transformés en hérissons, grosses boules sanguinolentes hérissées de flèches plantées avec précision.

 

– Zone claire ! Fit le commandant des archers, ancien démineur de bouses de zébus, en regardant les objets à terre devenus des paquets de viande informes, à présent totalement inoffensifs.

 

Le général pouvait à présent focaliser sur ses recherches et démarrer les manœuvres de poursuite. Alors que le campement reprenait ses activités matinales, lui alla rejoindre sa tente en prenant un air dégagé, réfléchissant que les romains ne pouvaient être partis très loin. Les romaines avaient disparues elles-aussi et elles étaient peut-être avec eux. Dans un premier temps, la chasse aux indices ne donna rien, les traces de sandales des fugitifs insurgés s’arrêtaient aux berges détrempées du Nil, mais il était peu probable qu’ils aient eut l’audace d’affronter les crocodiles et les hippopotames, en plongeant avec leurs fringues dans l‘eau noire pour nager de l‘autre côté. Les rives étaient tout de même fort éloignées. Merdenkorinnanâr fit donc l’erreur de penser la traversée du fleuve improbable. L’activation immédiate du plan grande fuite Romana ordonna donc un ample déploiement des sections de recherche vers le nord et le sud, avec obligation de mettre tous les villages rencontrés à disposition de coopération, par une intimidation méthodique, voir l‘exécution d‘otages pour les moins coopératifs. La région hôte de ce territoire entrait donc provisoirement en crise majeure, alors que les cavaliers en nombre important se lançaient sur les chemins pierreux et les dunes grises, afin de retrouver au plus vite Tampax Nostrum et Veuquetum Fourlanus ; qu’ils soient par ailleurs morts ou vifs une fois débusqués. Le truc vraiment fâcheux avec la mise en place de ce dispositif était qu’il retardait la marche en direction de Ankhelkarton-Tulmé et qu’on perdait ainsi un temps précieux. Il était cependant hors de question pour Merdenkorinnanâr de se présenter devant la reine avec les mains à moitié vides. Il harcela donc ses gars en leur rappelant la noblesse du métier, pour qu’ils se grouillent de lui ramener en vitesse ces deux fils de putes d’évadés.

 

C’est donc sur une patrouille particulièrement farouche que tomba la caravane de Baravektonpèt, riche négociant et patron de la parfumerie Diorjadôr, lequel voyageait en compagnie de Gémémébeline-Solucebôté, conseiller particulier en maquillage royal, avec qui il remontait vers Thèbes ; puisque ces deux hommes qui sentaient la cocotte avaient l’intention de s’associer pour ouvrir un Institut de beauté dans la grande ville. Bien évidemment, une fois arrêtés sur le bas-côté, leurs chameaux ainsi que les esclaves du personnel furent soigneusement fouillés, avant d’être redirigés vers le camp de l’armée, pour l‘interrogation finale et se mettre en attente de nouvelles instructions. Les marchands, tout en protestant qu’ils n’étaient que de pauvres et paisibles voyageurs de commerce, furent donc escortés sur les sentiers de sable et l’étendue de graviers gris que formait la piste en direction de la base militaire. Sous le ronronnement des chameaux qui empestaient le parfum et que l‘on fit démarrer en leur tapant brutalement sur les couilles au son du clairon, les négociants furent avertis qu’au moindre geste brusque ou suspect de leur part, on leur cinglerait le visage avec un fouet ou un nerf de bœuf, jusqu'à ce que leur sang misérable vienne à ruisseler sur les joues.

 

https://zupimages.net/up/20/30/twxh.jpg

 

Bon dimanche à tous.

 

https://zupimages.net/up/20/30/533m.jpg


Message édité par talbazar le 26-07-2020 à 14:51:13
n°60343219
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 28-07-2020 à 09:52:27  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/31/6x9u.jpghttps://zupimages.net/up/20/31/rkrv.jpghttps://zupimages.net/up/20/31/y1dn.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Séverin Hydraulique.

 

https://zupimages.net/up/20/31/eui1.jpghttps://zupimages.net/up/20/31/49ht.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Clément Comeletan.

 

https://zupimages.net/up/20/35/sj61.jpghttps://zupimages.net/up/20/31/2t7g.gif


Message édité par talbazar le 24-08-2020 à 08:52:04
n°60355560
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 29-07-2020 à 15:14:51  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Olga Vroche.

 

https://zupimages.net/up/20/31/edko.jpghttps://zupimages.net/up/20/31/paox.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Arthur Bopompe.

 

https://zupimages.net/up/20/31/xois.jpghttps://zupimages.net/up/20/31/dbu8.gif


Message édité par talbazar le 29-07-2020 à 15:19:58
n°60384275
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-08-2020 à 11:05:42  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - Tome 2 - Sus au sein royal. Extrait numéro 58.

 

https://zupimages.net/up/20/31/h0s8.jpghttps://zupimages.net/up/20/31/ff98.gif

 

Ce fut dès-lors une meslée effroyable entre les amazonardes et les Frissons de première rangée, une lutte farouche, âpre et de grande mervoille. Après avoir galopé un moment lances basses sur les prés Liminaires, la formidable bataille issue de leur rencontre se mit à destruir les gens par grandes mises à mort. Il était dit que cette fois-là, on allait combattre jusqu’au bout, au nom de sainte Kramouille sans doute, mais plus sûrement à celui de sa propre bannière. Plongée au cœur de la joute sanglante, Arlette Davidson fauchait par conséquent sans hésiter chacun qui voulait la frapper ; à ses côtés, ses sœurs complémentaient très méchamment sa fougue, en témoignant de leur ardeur furibonde la tuerie effroyable. Les chevaux des Frissons foulaient de leurs sabots les corps percés en grand nombre de leurs ennemies, les hommes de Camelote savaient parfaitement illusoire de se voir par celles-ci rendre pris. Le combat était devenu si confus que parfois, des deux côtés, on frappait sans pitié les amis. Pendant de longues heures, aucun des deux camps ne fut cependant déconfié. Par grand massacre, Vladimir le Gland perçait bras et jambes des furies, coupant les têtes en semant l’épouvante. Autour de lui et par sa cause, des dizaines d’amazonardes estropiées tombaient sans vie sur la terre à l’herbe rougie. Vint le temps où Délisse de Sister se trouva en face de lui, une grande hache à deux lames alourdissant sa main. L’amazonarde tira brutalement le mors de son bourrin au milieu de la sanglante discorde, passant comme une harpie dans la querelle pour tailler son chemin, frappant tant et tant les écus adverses qu’elle eut enfin le cou de Vladimir sous son fer aiguisé. En dépit d’une défense obstinée qu’il lui fit, elle fit sauter promptement sa tête qui tomba sur le sol, avant de recevoir un méchant trait dans le dos qui la tua elle-aussi. Sonkusur Lakomod mourut également peu après, d’un seul coup d’épée qui lui brisa les côtes. On dénombra bientôt autant de cadavres vainqueurs jetés sur les cadavres de ceux qu’ils pensaient avoir vaincus. En apparence, la bataille n’offrait à l’œil pas de victoire ; mais à bien regarder, le massacre général ne terrassait pas exactement tout le monde. Le roi des Frissons était mort, ainsi qu’un grand nombre de ses sujets, mais il s’agissait seulement de ceux des premières lignes, c’est à dire les plus enragés à venir à bout de leurs ennemies et qui n’avaient jamais frayés avec les guerrières secrètement, en incroyable pacte d’amour charnel et d’amitié. De même se composait le front des amazonardes qu’ils combattaient, les plus furieuses à vouloir se manger du Frisson. Ainsi, ceux et celles qui faisaient le pari des unions se tenaient-il habilement en retrait vers l’arrière, en prenant soin de ne point porter coup, pour mieux laisser leurs opposants s’entretuer librement. Après le fort carnage qui s’arrêta enfin faute de combattants, le seigneur vicomte Benoît Taillenfer tomba joyeux en cœur d’amoureux dans les bras de Sonya Laporte, car leur astuce en forme d’habile félonie avait très bien réussie. Le corps de Arlette Davidson fut retrouvé horriblement lardé de coups de dague et la tête du roi Vladimir fut plantée sur une pique que l’on ficha en terre. Il était temps maintenant que les corps s’épuisent à d’autres étreintes, car les amazonardes et les Frissons conciliés pouvaient désormais s’unir au grand jour. Ce fut dès lors près du champ de bataille l’orgie de la fraternité. Après toutes ces papouilles de la bonne amitié et de l’amour sans contrainte, un émissaire fourbu de Camelote vint se rendre sur le pré du désastre, pour informer Benoît que la reine Berthe de Boucogne s’était tragiquement pendue à une poutre du château, en apprenant la mort de son noble chéri. Les Frissons n’avaient donc plus de souverains, voilà pourquoi Benoît Taillenfer fut porté en triomphe, car il serait celui qui brandirait à présent la couronne de ce royaume, en bonne entente avec les voisines, dont les pays fusionneraient sans doute au gré des futurs héritiers et des héritières, pour un avenir mixte de progrès partagé.

 

Pendant que se passaient ces choses mémorables, la reine Daenerysk Lémésté restée en son château de Luckycuni, en jouant faussement l'alitée, farfouillait à présent dans son grand coffre, pour y extraire sa carte détaillée illustrant les territoires du volcan du Guilidoris et du col de Baizeboudin. Déjà, elle avait préparé sa tenue en vue du grand voyage. A la pensée de se courber pour saisir entre ses doigts menus le petit brin de la Pinette qui ne poussait que dans cette lointaine contrée, tout son corps en tremblait violemment. Elle peinait à contenir l’argument de ses songes que lui promettait cette quête du saint Râle, en dépit des pièges de la nature qui sans doute l’attendaient. Le long périple n’était pas sans danger, mais elle aurait grande joie au dénouement de son parcours, sachant que les confins qu’elle allait découvrir la porterait au sommet du plaisir. Elle ne pouvait plus longtemps demeurer dans ses murs, alors que sa chair frémissait à la seule idée de cette belle entreprise ; à vrai dire, le feu en était bien difficile à éteindre. Elle s’apprêtait à rouler la carte pour la fourrer dans son giron, mais alors qu’elle accomplissait ce geste, le seigneur de Balaizebaloches William de Bochibre se planta brusquement devant elle, car n’oublions pas qu’il était traître à la communauté. Sans prévenir, il venait de pénétrer dans la chambre comme un fougueux, brandissant dans sa main sa longue épée, aussi coupante qu’un rasoir. Daenerysk sut que pour rester en vie elle n’aurait d’autre choix que de laver l’affront par le sang, mais lui avait son arme, alors que de son côté, elle en était démunie.

 

– Bougre de con, que me veux-tu ? Tu vas prendre mon panard dans la gueule si t’essayes juste de m’approcher. Et j’ai encore mes dents pour te couper ton bout.

 

– Balivernes, valeureuse dame au clair visage ! Soit plutôt attentive, c’est ta carte que je veux, car c’est pour moi une grande merveille que la beauté de son tracé. Ne soit ni sotte, ni folle, puisque nous pouvons nous entendre et chevaucher ensemble. Je te propose alliance, un est meilleur que deux. Si tu refuses, je peux aussi m’emparer du feuillet et t’occire sans merci sur ce plancher.

 

– Ah bah, c’est quoi ce gringue ? fit la reine profondément surprise, tu te ramènes chez moi pour faire le fouinard, et après tu me proposes de manger dans la même gamelle ? J’ai tout de même un peu de mal à déculotter ta pensée et ton accord tordu.

 

– Le temps presse, Daenerysk, la vie de ton royaume s’apprête à changer, le mage Mirlen me l‘a prophétisé et la guerre en cours en est le maître d‘oeuvre. Partons vite, ce n’est tout de même pas mariage que je te propose, je n’ai pas demandé ta main, mais ta carte. Allons ensemble arpenter le volcan du Guilidoris, car nous avons le désir de cueillir la fleur de Pinette en commun, toi pour ton compte, moi pour l’offrir à la reine Amanda Blair du Fion, qui me fera son roi, comme elle a promis.

 

Il était vrai que le vagabondage envisagé semblait très périlleux. Le drame était possible à chaque jour de marche. Daenerysk se mit à réfléchir intensément aux termes de la convention. Tant que ce ruffian ne se perdrait pas avec elle en coupables charnalités non désirées, du moins avant que la Pinette ne soit découverte, il y avait avantages à recevoir une aide d’un vaillant chevalier. La force est dangereuse, mais une amazonarde n’en est toutefois jamais dépourvue. Il pourraient donc faire poulette et coq pour affronter à la fois cette grandiose aventure et les grandes matinées en dormant sagement côte à côte ; mais si cet étranger venait à la trahir ensuite en lui volant sa plante, il paierait de sa vie la conséquence de ses actes.

 

– D’ac, je vais pas lâcher d’un cran parce que tu me chatouilles le pif avec ton jouet, sous prétexte que tu veux me faire une boutonnière si je te refile pas mon papelard, mais soit, allons-y tous les deux, seulement, si tu joues trop solo une fois arrivés, crois-moi bien, je te fais avaler ta chique !

 

C’est donc ainsi que naquit le pacte d’entraide entre la reine amazonarde et William de Bochibre, concrétisant par le fait la félonie de ce dernier vis à vis de la communauté de la gnôle. Les gens sont ce qu’ils sont et personne ne fait de la nuit le jour. En faisant mine de baguenauder pour ne pas éveiller les soupçons, ils firent provisions d’armes, de boissons et d’aliments, puis ils sellèrent deux bons chevaux pour sortir discrètement par une petite poterne de Lukycuni, prêts à franchir la grande vallée du Mikosik en direction du nord. Trottant conjointement en silence, ils s’assuraient de fuir prudemment la plaine de la fée Konde, pour contourner largement le sinueux défilé des Dermoépilés, où se déroulaient justement les combats qui signaient dans ces royaumes perdus la naissance et les promesses d’un nouveau monde.

 

https://zupimages.net/up/20/31/duv5.jpg

 

Excellent dimanche.

 

https://zupimages.net/up/20/31/2jkl.jpg

 


Message édité par talbazar le 02-08-2020 à 19:22:52
n°60391862
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-08-2020 à 14:30:11  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/32/4822.jpghttps://zupimages.net/up/20/32/zcdm.jpghttps://zupimages.net/up/20/32/wj0s.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Edmond Trolex.

 

https://zupimages.net/up/20/32/l937.jpghttps://zupimages.net/up/20/32/5acl.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Baudouin Génieur.

 

https://zupimages.net/up/20/32/bjq6.jpghttps://zupimages.net/up/20/32/k5vr.gif


Message édité par talbazar le 03-08-2020 à 20:59:07
n°60399881
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-08-2020 à 15:01:04  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Maximilien d'Ouessant.

 

https://zupimages.net/up/20/32/e8on.jpghttps://zupimages.net/up/20/32/kt2h.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Patrick Autkor.

 

https://zupimages.net/up/20/32/w756.jpghttps://zupimages.net/up/20/32/2pyn.gif


Message édité par talbazar le 05-08-2020 à 10:38:57
n°60450606
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 11-08-2020 à 15:03:35  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Geoffroi de Mindel.

 

https://zupimages.net/up/20/33/bj8d.jpghttps://zupimages.net/up/20/33/o7qi.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Les soeurs Ball.

 

https://zupimages.net/up/20/33/pss1.jpghttps://zupimages.net/up/20/33/t5ri.gif


Message édité par talbazar le 11-08-2020 à 19:33:48
n°60475084
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 14-08-2020 à 10:23:06  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : André Hokui.

 

https://zupimages.net/up/20/33/gtu3.jpghttps://zupimages.net/up/20/33/xhdv.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Hugo Moncheval.

 

https://zupimages.net/up/20/33/wo3o.jpghttps://zupimages.net/up/20/33/348s.gif


Message édité par talbazar le 14-08-2020 à 14:25:38
n°60493901
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-08-2020 à 16:47:57  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 

 

Aujourd'hui : Coup de chance dans l'hyperbole. Extrait numéro 77.

 

https://zupimages.net/up/20/33/5mq6.jpghttps://zupimages.net/up/20/33/4w72.gif

 

Être introduit et circuler dans un Sharsherman Flash Space Patrol constitue toujours un privilège rare pour un civil, quelque soit la défédération à laquelle appartient un tel bâtiment de guerre, le plus puissant que puisse posséder une flotte armée. L’immensité des compartiments et des corridors d’accès produit au visiteur un certain vertige, même si les transbordeurs commerciaux atteignent parfois des dimensions encore plus impressionnantes, compte tenu des proportions hors-normes de leurs soutes. Alors que, se faisant passer pour le capitaine en second du cargo Cheerleader piraté, Brod Put et son acolyte Jean Traviolte suivent docilement l’officier Rustin Hofman et grimpent la large passerelle en graphyrolit conduisant au noyau qui va les mener vers la cabine du Sharshermankommodore Erik von Struheim ; le reste des pirates, toujours revêtus de leurs scaphandres, déambule à travers les spacieux corridors du pont 03, entouré d’une petite escorte armée de Metrallettas Nuetronicas et constituée de seulement trois hommes. Le groupe est cependant sous la surveillance constante de minuscules cams erratiques, dont le visocoll vigilant et docile relate leurs moindres faits et gestes au centre de sécurité du poste de commandement. Le gros vaisseau résonne de leurs pas tranquilles portés par les semelles en caoutex, les invités qui s’échangent entre eux des blagues foireuses de prolos de l’espace pour donner le change sont en réalité prêts pour la manœuvre la plus audacieuse de leur carrière de forbans. Il s’agit ni plus ni moins que de prendre le contrôle de ce navire de guerre colossal, en le soumettant brièvement à une brutale condition anoxique mortelle pour son équipage. L’objectif étant d’annihiler le déphasage des sondes 02, en les calant sur une valeur constante rassurante, tout en provoquant une alarme-feu généralisée qui passera inaperçue. Un beau travail de salopard plus facile à dire qu’à exécuter, mais sans doute moins exténuant que d’aborder un transbordeur en chatouillant au lasergun sa milice combative. Dans ce Sharsherman bourré de soldats, la manœuvre de prise se doit d’être un brin plus subtile pour avoir une chance de réussir. Mais comme disent les terriens, le ver est déjà dans le fruit et les nouveaux venus qui tiennent leurs casque sous le bras n’ont pas plus l’intention d’enlever leur équipement que de renoncer à leur plan. Avant de parvenir au quartier où ils seront consignés, le gros problème est de neutraliser leurs trois gardes, alors qu’ils sont sous la surveillance constante des objectifs minuscules. Le groupe a dépassé le compartiment de la centrifugeuse et longe la salle des injecteurs à zions, puis les sections où dorment les déflagrateurs. Après le local de la pompe nitroxyde, il sera trop tard et une passerelle les mènera au pont 02. Yann Gabin, le pirate à qui on a confié le hack offert par Vaness Parada pour saboter en série tous les oxymètres du bord s’est tourné nonchalamment vers l’un des gardes, ayant décelé chez ce gars aux lèvres un poil trop bleues un usage possible de la drogue la plus rare qui soit partout ailleurs, mais qui s‘échange souvent au sein des équipages de transbordeur.  

 

– Vous ne devez-pas vous marrer tous les jours, vous les bidasses, si ça vous tente, on a pas mal d’alcacide avec nous, on possède notre propre labo sur le Cheerleader.

 

Les trois gardes réagissent aussitôt à l’hameçon. Il est clair que cette opportunité inespérée les fait déjà saliver. Ils ne sont pas particulièrement défiants vis à vis de ces rats de cambouis, puisque le Sharshermankommandeur les a complaisamment laissés rentrer et qu’eux n’ont pas d’autres consignes que de leur tenir la jambe pour les conduire dans leur quartier ; après tout, ces scaphandriers nullement menaçants ne sont jusqu’à nouvel ordre ni des ennemis, ni des prisonniers.

 

– Pas mal, ça veut dire quoi ? fait un autre soldat.

 

– De quoi tenir un an si tu veux, ma poule. Et pas d’eullars entre nous, on vous en file, si vous voulez, ces bonbons là, on les compte jamais.
 
 Evidemment, l’alcacide c’est bien autre chose que la fade coïne de son éminence et Yann Gabin le sait très bien, l’attrait de ce machin est irrésistible pour la plupart des types, surtout ceux qui traînent à longueur de temps dans les mornes orbites. Sa consommation est cependant bien plus délicate pour un militaire, elle est même sévèrement interdite et le pirate devine que l’échange ne pourra se faire sous le regard trop curieux d’un visocoll. Cette saleté analyserait très bien qu’ils ne s’offraient pas des pilules nutritives. Déjà, le plus accroc des gardes modifie par implant la trajectoire des cams, lesquelles volent brusquement vers l’extrémité du corridor, avant de se stabiliser en vol stationnaire en scrutant le mur. Une manœuvre qui paraîtra tout de même un brin étrange au contrôle. Un autre garde débarre la coulisse d’une salle où logent les énormes pompes à canal latéral, celle que les soldats nomment entre eux la chambre des gaz, parce qu‘on y trouve les extracteurs de dioxyde de carbone, les concentrateurs à oxygène et les énormes bonbonnes d‘hydrogène reliées aux réservoirs de flotte. Obnubilés par l’appât, les trois gardes font pénétrer avec eux Yann Gabin et trois autres pirates, mais ce faisant, ils signent aussitôt leur arrêt de mort. Lorsque Yann sort d’une poche de son scaphandre son gros sachet de pilules roses, les yeux des soldats n’ont d’yeux que pour ce dernier, tellement appétissant. Une seule fraction de seconde d’absence fatale, au cours de laquelle ils reçoivent le jet mortel d’un petit Spark shooter en pleine tête, un tir d’élite rapide et si bien ajusté par un pirate qu’il crame au passage la minuscule pastille en aluton de leur implant identitaire. Sans même avoir compris ce qui leur arrivait. Yann tire ensuite son hack et le connecte au premier poste mural de sécurité incendie qu’il repère, informant à la fois par message crypté de son implant Alan Drelon et Isa Djani de son geste. Brod Put est également prévenu, puisque désormais, c’est à lui de jouer. Toute la bande de pirates est à présent regroupée auprès des pompes, sans même avoir jeté un regard sur les cadavres aux crânes encore fumants. La porte de la salle une fois verrouillée, après le décryptage de son code rendu possible par la science d‘un jouet indépendantiste, tous revissent soigneusement leurs casques, en espérant que leur attente ne vienne pas à s’éterniser trop longtemps. Les cams aveugles, les cervometteurs des gardes soudainement muets, l’évaporation anormale du groupe de civils, autant d’anomalies qui vont sonner une alerte imminente.
 
 Lorsque parvenus au noyau, Brod Put et Jean Traviolte se présentent dans la cabine du Sharshermankommodore Erik von Struheim, ce dernier vient justement de congédier un Sharshermankapitän et se trouve donc seul, avec un unique leutnant en faction dans le couloir pour garder sa porte. Après la clôture de cette dernière derrière leur dos, les pirates notent au passage dans ce bureau privé un petit holocasteur branché sur la fréquence de la nouvelle bibeule épicurienne de son éminence. A bord, même pour un officier d’un tel rang, on se dérive l’esprit comme on peut, mater des nonnes à poil en plein swing, même hors cérémonie, n’a jamais tué personne.

 

– Messieurs, je vous souhaite la bienvenue. Vous venez de faire une entrée fracassante dans l’espace martien, mais j’ai besoin d’un contact informatif un peu plus consistant concernant vos avaries, votre capitaine, Angeline Joly, je crois, ne s’est pas montrée très prolixe. Je vous informe aussi de mon intention d’envoyer une présence armée à votre bord, ce que vous comprendrez, je le pense, et je vais devoir également vous signaler auprès de l’amirauté. Je ne quitterai pas ma position actuelle, mais un Shaleclair Thunder Flash X-40 vous servira probablement d’escorte jusqu’à votre départ. Vous rentrerez plus tard sur Mercure, je présume ?

 

– Oui, sans la cargaison qui a été volée, hélas. Des cristaux d’Obsitide et des germes cristallins de Calméron de très grande valeur, une véritable aubaine pour le marché noir et une sacrée perte sèche pour notre défédération. Mais nous ne pourrons de toute façon aller nulle-part sans votre coopération. Notre capitaine fera très rapidement le point avec vous plus en détail, mais j’ai déjà ici une liste globale des réparations nécessaires à notre navire, que vous pouvez déjà consulter.

 

Au moment où il termine sa phrase, Brod Put reçoit dans son implant le bip convenu envoyé par Yann Gabin. Il n’a plus qu’une minute pour accomplir son exploit et si ce coup de poker ne fonctionne pas, ils sont perdus. Mais poussé par une légitime curiosité, le Sharshermankommodore enclenche sur sa console la clef offerte par le pirate. En accomplissant cette action en apparence anodine, Erik von Struheim vient en réalité de saboter toutes les alarmes-incendies, les sondes à dioxygène et les capteurs de température de son vaisseau. Alors que l’officier principal pense observer une simple progression d’indications signalant les avanies du transbordeur piraté, un programme caché se connecte à la fois au hack mis en place par Gabin et au contrôleur général de la centrale de mesure. Nouvel étalonnage, nouvelle calibration, un sabotage si discret qu’il est impossible à déceler pour le centre de commandement du poste de pilotage. Les sondes disséminées dans chaque recoin du Sharsherman continuent d’afficher en série des valeurs correctes, alors qu’elles sont complètement bousillées. Les yeux toujours baissés sur sa longue liste technique, Erik von Struheim ne voit pas le Spinray Blast Pistol que vient de dégager Jhon Traviolte de sa poche ventrale. Un jet du petit lasergun perce la tête du commandant, puis les pirates remettent leurs casques dans la foulée. Brod Put lance ensuite de manière factice le vaisseau en alerte incendie généralisée, mais les alarmes sonores inopérantes ne sonneront pas, pas plus que ne vont s‘activer les voyants lumineux. En revanche, le hack de Gabin veillant à les affranchir des pourcentages autorisés, les installations d'extinction automatique très fonctionnelles se mettent à diffuser sans limite, dans toute l’intégralité du vaisseau et jusqu’au moindre recoin, des volumes massifs d’argon, de diazote gazeux et de diazote de carbone, autant de gaz destinés à éliminer tout phénomène de combustion. Sans l’information qu’une alerte incendie les menace, le taux d’oxygène dévoilé par les capteurs restant par ailleurs en apparence partout correct, tout l’équipage militaire, où qu’il puisse se trouver, se met à respirer sans s’en rendre compte une grande quantité de gaz mortel inodore, alors qu’en même temps, l’oxygène dans l’air qu’il respire diminue drastiquement. Non, il n’y a pas le feu à bord, mais la sécurité détraquée réagit en le croyant et diffuse sournoisement et sans aucun frein son gaz mortel, en vidant les bonbonnes de manière complètement erronée, avec un effet létal pour l’équipage relativement rapide. De fait, le Sharsherman Flash Space Patrol Z-104 n’est alors bientôt plus qu’un sombre cercueil géant.

 

https://zupimages.net/up/20/33/voy8.jpg

 

Bon dimanche à tous.
https://zupimages.net/up/20/33/9z1d.jpg


Message édité par talbazar le 17-08-2020 à 07:15:53
n°60518218
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-08-2020 à 15:44:33  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Doralphis Desatan.

 

https://zupimages.net/up/20/34/yxps.jpghttps://zupimages.net/up/20/34/0233.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Toussaint Boncoup.

 

https://zupimages.net/up/20/34/mrqx.jpghttps://zupimages.net/up/20/34/5hvi.gif


Message édité par talbazar le 19-08-2020 à 19:46:30
n°60531976
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-08-2020 à 08:41:03  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Ashley Rance..

 

https://zupimages.net/up/20/34/85ia.jpghttps://zupimages.net/up/20/34/nrxg.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Marinette Manmieux..

 

https://zupimages.net/up/20/34/yhbm.jpghttps://zupimages.net/up/20/34/f0mn.gif

 


Message édité par talbazar le 21-08-2020 à 08:53:06
n°60565508
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-08-2020 à 14:40:06  profilanswer
 

Le congélateur muséographique.

 

Aujourd'hui : Ilya Repin (1844-1930) Ivan the Terrible and His Son Ivan on November 16, 1581(detail), 1885, Tretyakov Gallery, Moscow.

 

https://zupimages.net/up/20/35/eih6.jpg

 

Le congélateur muséographique.

 

Aujourd'hui : YourChildhoodRuined.com

 

https://zupimages.net/up/20/35/ste6.jpg

 

https://zupimages.net/up/20/35/0qgs.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/1bqy.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/g7mq.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Marcel Liéapif.

 

https://zupimages.net/up/20/35/mxkw.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/4dzp.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bernard Idité.

 

https://zupimages.net/up/20/35/8z4d.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/nl0b.gif

  


Message édité par talbazar le 26-08-2020 à 11:37:09
n°60587823
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 28-08-2020 à 10:25:54  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/35/4sq8.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Elie Kantrope.

 

https://zupimages.net/up/20/35/y76i.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/eu9z.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Franck Orloupé.

 

https://zupimages.net/up/20/35/rbys.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/2icm.gif

 


Message édité par talbazar le 28-08-2020 à 10:39:23
n°60602903
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-08-2020 à 05:53:58  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Aaron Rone.

 
https://zupimages.net/up/20/35/48e5.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/0s27.gif
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Mathis Agedebas.

 
https://zupimages.net/up/20/35/mibu.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/9vva.gif

n°60605571
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-08-2020 à 15:34:48  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Edmond Kuespoulet.

 

https://zupimages.net/up/20/35/d229.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/h04f.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Christian-Pierre de Lave.

 

https://zupimages.net/up/20/36/m16d.jpghttps://zupimages.net/up/20/35/afwa.gif

 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.

 

Aujourd'hui : Le chant de l'égout. Extrait numéro 05.

 

https://zupimages.net/up/20/35/2cpk.jpg

 

Il serait faux de dire que moi, Bébert le sewerman, je n’ai pas d’ami, puisque j’en connais deux, mais il ne sont pas de votre nature. Il reste cependant vrai qu’en dehors d’ici, je ne suis rien pour personne. De toute façon, si je les ai choisis et que je ne me suis pas débarrassé d’eux lorsque je pouvais le faire, c’est sans doute parce qu’ils n’ont jamais eu d’amour à donner. Je vous parle bien de cette saleté de proximité d’âme supposée éclairer vos vies. Quoi qu'il en soit, ce n’est pas votre amour rayonnant qui éclaire les égouts. Le premier de mes potes, c’est Léon, un beau crocodile du Nil de sept ans, que j’ai connu tout bébé. On se connaît bien, lui et moi, mais la règle entre nous est on ne plus  simple : je l’approche de loin, si je puis me faire comprendre ainsi. Après-tout, c’est peut-être la règle d’or de la bonne amitié qui dure. Léon l’écailleux est agile, patient et très puissant, ce sont d’ailleurs ses mâchoires surtout qui le sont ; c’est un nageur redoutable qui fouette sa queue avec la vivacité d’un éclair du ciel et ses longs crocs d’ivoire ont toujours le dernier mot. Son appétit vorace sait de façon admirable me venger de vous. Même son apparente absence à la surface de l’eau est dangereuse, puisque le surgissement de sa présence parfois insoupçonnée se montre toujours mortel. Léon ne semble faire aucun effort pour nager, seulement pour attaquer. Parfois, il gonfle la gorge pour rugir et lorsque j’écoute ce son rauque qui se répercute sous les voûtes obscures, je dois bien l’avouer, moi non plus je n’en mène pas très large. Mais il peut vocaliser tant qu’il veut, puisque là où je l’ai cantonné, dans un bassin secret bien à lui du côté de la Roquette, personne d’autre que sa victime ne peut l’entendre. Je l’ai trouvé un jour, à peine plus grand que le bout de ma botte, il a bien grandi depuis, jugez-en : il fait plus de deux fois ma taille et je ne suis pas petit. Quand cette brave bête attaque son baigneur et tourne et tourne sur elle-même pour déchirer la chair humaine, vous n’êtes pas pour elle un bel être pensant, mais juste un gros paquet de viande qui va le nourrir : voilà une créature avisée qui sait remettre les gens à la bonne place. Il vit dans le noir permanent, sauf quand je lui rend visite, mais qui (à part peut-être les petites fleurs des champs), a jamais eu besoin du soleil pour se sentir vivant ? Ma deuxième copine de l’égout s’appelle Léa, un grand anaconda femelle de presque 7 mètres, pesant pas loin de 200 kg, enfin je crois, mais qui donc aurait l‘idée de la peser ? Parfois, sa petite tête émerge hors de l’eau croupie, on ne pourrait jamais se douter de la fantastique envergure qu‘elle prolonge. À Léon je lui livre les hommes, à Léa je lui donne les femmes, c’est ma petite coquetterie. Mon beau serpent géant vit sous le Marais, ma douce pépette faussement somnolente, toute de force lovée. Avec elle, je n’échange rien non plus, elle me reconnaît, me tolère et voilà tout. Elle aussi je l’ai trouvée très jeune, coincée dans une lourde trappe et je crois que sans mon intervention, elle était foutue pour de bon. Sa manière fulgurante d’enserrer sa proie avec son gros corps de liane verte taché de noir est spectaculaire, bien différente des fureurs aquatiques et bouillonnantes de Léon ; mais ensuite, son emprise est bien plus tranquille, sa mise à mort sur le ciment est reposante et jamais sanglante. C’est peut-être en raison de cette galanterie que je ne lui balance que des femmes. Elle ouvre ensuite sa gueule en grand pour les avaler, ça dure longtemps, ensuite elle se colle dans son coin pendant des jours pour digérer. Voilà, vous connaissez désormais mes seuls amis, Léon, Léa, mes deux L, mes deux ailes aussi, parce que pour votre bienveillante humanité, je ne représente probablement rien d’autre qu’un ange de l’enfer.

 

C’est précisément en allant porter son panier de rats morts à Léon, après une bonne chasse, que j’ai repéré le trou béant dans un mur. Une brèche énigmatique pratiquée à l’évidence de main d’homme et qui n’avait selon moi rien à faire là. Mon égout, on ne l’abime jamais sans en payer le prix. Juste à côté, j’ai repéré au fond du canal le gros tas de gravats. L’entrée du tunnel ne faisait pas un mètre de large, mais suffisante pour laisser passer un type. On creusait cette paroi. Je me suis engagé dans la cavité étroite, éclairé par ma frontale, la petite galerie se prolongeait sur quelques mètres avant de s’arrêter, elle n’allait plus nulle part et j’ai dû retourner à reculons. Je connais les plans du réseau par cœur, aussi une fois sur la berge je me suis mis à beaucoup réfléchir et en connectant correctement les câbles de mon cerveau, j’ai finalement compris à quoi pouvait servir ces travaux clandestins et le motif de cet insolite percement. En continuant encore un peu, les gars n’allaient pas écrire gratuitement un nouveau chapitre de la poésie suburbaine, mais ils tomberaient fatalement sur la salle des coffres du Crédit Global. J’ai pensé que, bien entendu, ils le préméditaient avec justesse. Voilà, des branquignoles commettaient le crime dans mon domaine sans me l’avoir demandé. J’ai repéré la brouette un peu plus loin, les encâblures de bons mètrages, des emballages de sandwichs vides, tout le toutim du parfait tunnelier, ça m’a pas fait plaisir, mais il faudrait bien que je mette mon bémol à l‘enthousiasme un peu trop naïf de ces intrus. J’avais ma priorité, aussi j’ai pris mon panier de rats pour aller sous le Marais les donner à Léa, j’avais changé d’avis sur le destinataire et il y avait pas mal de chemin à faire pour rejoindre le serpent. Ensuite, je suis retourné dans mon gourbi de luxe pour attraper mon fusil, ma grosse moumoute d‘une taille presque trop petite, pas mal de cartouches et même une thermos de café ; puis je suis revenu près du fameux tunnel, posté dans l’ombre à une trentaine de mètres de lui. Dérobé à la vue des connards perceurs, bercé en permanence par les borborygmes sourds de l’égout, usant en nocturne d’une discrète patience d’araignée, il me fallait simplement les laisser venir à moi. Franchement, mon père le flic suicidé trop jeune aurait certainement été ému par autant de sollicitude déployée pour ces fils de putes. Mais si vous le voulez bien, laissons un peu de côté les névroses familiales. Disons plus simplement que moi, Bébert l’égoutier, j’agissais au mieux en fonction de mon actualité. Ceci étant dit, mon goût pour l’événementiel s’arrêtait là, vous pensez bien. J’étais pratiquement certain de leur mobile, à ces braqueurs, mais j’espérais tout de même qu’ils ne seraient pas dix à se ramener ici. Pourtant, la chasse était ouverte et ce truc sentait bon ; même si, la main sur mon fusil, je n’avais rien d’un désinvolte.  

 

Bon dimanche à tous.

 

https://zupimages.net/up/20/35/uj45.gif


Message édité par talbazar le 01-09-2020 à 16:48:11
n°60623579
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-09-2020 à 16:29:10  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Zacharie Olabras..

 

https://zupimages.net/up/20/36/5gs8.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/tw5r.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Thimolas Son..

 

https://zupimages.net/up/20/36/lggv.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/k965.gif


Message édité par talbazar le 01-09-2020 à 16:40:04
n°60630343
jumelai
Posté le 02-09-2020 à 12:59:26  profilanswer
 

Merci docteur pour vos travaux en bobotique qui ont valu l’Âme d'Or des Cieux par Dieu sans jamais même avoir éscrimé  
 
Et s'il fallait que je vienne raconter ce qu'il en est de l'instant où Dieu a fait tomber les Tables de la loi sur l'Egypte...
Et s'il fallait que je vienne raconter par quel moyen Dieu déculassa une Renault 21
Et s'il fallait...
 
Il y a des histoires qui se racontent
D'autres inracontables  
Et il y a des histoires qui doivent se raconter en étant inracontables
Mais s'il faut que je me retrouve dans une joute contre moi-même, s'il faut que j’ânonne, j’ânonnerais

n°60630482
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-09-2020 à 13:16:59  profilanswer
 

Bon, nous pensons que chacun fait ce qu'il veut de son avis.

n°60635864
jumelai
Posté le 02-09-2020 à 23:16:47  profilanswer
 

Et après ça s'étonne d'être végétarien

n°60636521
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-09-2020 à 07:53:32  profilanswer
 

Un signe des temps, sinon de civilisation.

n°60639843
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-09-2020 à 13:27:15  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gustave Utagueule.

 
https://zupimages.net/up/20/36/lxim.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/ty0m.gif
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Kiki One.

 
https://zupimages.net/up/20/36/2cxd.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/am9d.gif

n°60647234
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-09-2020 à 09:44:27  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Victor Polémil.

 

https://zupimages.net/up/20/36/fljg.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/yjuj.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Guy Toune.

 

https://zupimages.net/up/20/36/9kep.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/10me.gif

 


Message édité par talbazar le 04-09-2020 à 09:52:31
n°60656508
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 05-09-2020 à 09:18:06  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Semence.

 

https://zupimages.net/up/20/36/cw95.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/r0pe.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Francis Phyllis.

 

https://zupimages.net/up/20/36/79uo.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/jguz.gif


Message édité par talbazar le 05-09-2020 à 09:25:20
n°60663662
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-09-2020 à 12:43:34  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.

 


Aujourd'hui : La jet larguée. Extrait numéro 51.

 

https://zupimages.net/up/20/36/99ak.jpghttps://zupimages.net/up/20/36/ij44.gif

 

Pour des raisons économiques, le porte-avions Krav Mega ne transportait que des hélicoptères et plusieurs bataillons de Fusiliers Marins Commandos. Mouillée au large de l’île de Badigooince, sa lourde coque grise imposait sa présence au-dessus des vagues moirées de l‘océan, en exigeant la constante attention d’un équipage commandé conjointement par la générale Zoya Kachevbowman et l’amiral Timothy Maxwellgadeïev, couple opérant sur place la convergence de l‘organisation du commandement de leur corps respectif. Isolé au milieu de nulle part, le grand bâtiment envoyé en mission  surveillait attentivement les eaux de cette terre perdue, tout en se rendant invisible par un éloignement prudent. Officiellement, il croisait dans ce coin maritime de la planète pour rechercher les traces de l’épave du Vol PJ 612 Paris-Kilapile de la Petro Jelly, un avion de type Airboing H24, un 5A7 modifié qui transportait 225 personnes à bord, dont 212 passagers et un Chihuahua. En réalité, l’opération Tornade venait d’effacer en secret toutes les traces de ladite épave trouvée sur l’île, en éliminant au passage les survivants aperçus au sommet du volcan. Les anciens baraquements russicains ayant pu servir de refuge avaient aussi été réduits en cendre, mais leur désertion par d’éventuels habitants, alors qu’ils démontraient des signes d’activités récentes, restait une énigme. Tel était le rapport livré par les hélicoptères à leur retour, mais la faiblesse d’une seule maille peut provoquer la rupture de toute une chaîne, Kachevbowman et Maxwellgadeïev ne pouvaient donc se contenter d’une information teintée d’une telle incertitude. Les queues de détente étant essentiellement conçues pour être appuyées, le haut-commandement savait déjà qu’il devait prendre la dure décision d’envoyer des troupes au sol finaliser le nettoyage, mais il n’attendait pour ce faire que l’approbation et l’ordre de Newscou. En attendant, couché dans sa propre cabine exiguë, Timothy caressait les seins de Zoya, deux jolis attributs féminins qu’elle avouait elle-même être d’une extrême sensibilité. Le couple venait en effet de se lancer à corps perdus dans un duel amoureux épuisant. Ils étaient liés par un réel attachement et à chaque fois, le contact sexuel entre eux produisait pas mal d’étincelles.

 

– Tim, Tu fais l’amour comme une machine. J’ai l’impression d’avoir traversé un champ de mines. Elle se posa sur un coude pour le regarder tendrement, en prenant sa plus jolie moue, il n’en menait pas large et il avait l’air crevé.

 

– Merci pour la qualité de l’info, chérie. Il peinait à se dégager de sa torpeur. Zoya, il faut envoyer les gars.

 

–  Ben oui, ils sont là pour ça et leur formation, ce n’est pas le désespoir. Peut-être qu’il n’y a plus personne dans ces décombres, après-tout, mais on doit aller le vérifier.

 

–  C’est bien beau de chercher à savoir pour agir, mais on nous demande de commettre des crimes et les discours de la Maison Rouge sentent un peu le faisandé ! Si seulement on pouvait remonter les chaînes d’ancres et rentrer chez nous, je trouve qu‘on en a assez fait.

 

Avant qu’il ne vienne à trop imager ses paroles, Zoya se retrouva sur lui pour peser sur son torse et l’embrasser. Le lendemain, loin des bruits du monde, ils étaient côte à côte sur une passerelle à scruter le vaste horizon ensoleillé, lorsque tomba l’ordre de la présidence. Plus que jamais, Bronislav Enjoyourself et le ministre de la défense Tom Walkerlouditski étaient déterminés à agir pour mettre un point final à cette affaire. Le Krav Mega pouvait se rapprocher de la côte et les commandos étaient sommés de débarquer. Le pouvoir ordonnait, les marins devaient suivre et bien évidemment, l’action à venir ne supportait aucune contre-attaque intellectuelle, à présent, fallait y aller. Tout ce que Newscou attendait de l’île de Badigooince, c’est qu’elle fasse une belle ruine à l’issue de ce nouveau raid et par-dessus tout, c’est qu’elle puisse se faire oublier pour toujours. Avec des conditions météorologiques idéales, 32 paras en tenue de saut tapèrent le sol du volcan, pendant que six dinghies noirs, plus furtifs que les hélicos, débarquaient sur la plage après une course écumante de 15 nautiques. Devant les hommes armés, la jungle proche, verte et tranquille, formait l’axe d’infiltration pédestre désigné. Mais avant qu’ils ne parviennent sous le couvert des arbres, les crabes attaquèrent. Deux énormes crustacés surgirent des frondaisons, quatre autres émergèrent des vagues pour se ruer sur les intrus. Des bêtes infernales, extrêmement rapides, dont l’agression surprise n’avait pas d’autre but que de tuer les hommes pour les dévorer. Plongés sans être prévenus au cœur d’une atroce réalité, les combattants firent parler les fusils contre les monstres géants, à la morsure démentielle et aux pinces d’une force incroyable. Les arthropodes d’une taille démesurée étaient cependant si agiles, qu’avant de pouvoir être enfin terrassés, quatre malheureux  hommes subirent sous leurs coups un sort funeste, le corps broyé par les formidables étaux cartilagineux. Sous les tirs incessants destinés à les contenir, d’autres crabes sortaient des eaux, pattes levées, montagnes luisantes acharnées à la perte des humains que dominaient largement ces dieux marins. Ils griffaient le sable de leurs huit pattes d’une mobilité hallucinante, tournoyant rapidement au milieu des balles qui perforaient enfin leur terrifiante carapace ; alors que leurs pinces aussi puissantes que des pelleteuses claquaient dans l’air chaud, en cherchant jusqu’au bout à déchirer les chairs. Ils écrasèrent en mourant plusieurs hommes sous leur poids. Le commandant de la compagnie fut un instant saisi par l’emprise effroyable, soulevé haut vers le ciel bleu, immédiatement coupé en deux dans un flot de sang par les tenailles implacables. On tirait encore et encore au fusil d‘assaut, de nouveaux crabes jaillissaient en nombre du proche océan, leurs griffes noires empêtrées de varech, le cauchemar de Badigooince ne semblait jamais devoir s’arrêter. Ils formaient par leur masse des cibles faciles, pourtant les hommes aguerris étaient totalement terrifiés, ces bêtes apocalyptiques aux petits yeux d’un ébène glacé n’avaient rien de normales. Bien entendu, ce que leurs proies ne savaient pas, c’est que toutes ces choses immondes répondaient simplement à l’appel inaudible de Ghduluh, l'immortelle entité qui réclamait par leur intermédiaire toujours plus de mort et de sang.

 

https://zupimages.net/up/20/36/9bbz.jpg

 

Bon dimanche à tous

 

https://zupimages.net/up/20/36/poip.gif

  



Message édité par talbazar le 06-09-2020 à 12:52:17
n°60682440
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 08-09-2020 à 12:22:41  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/37/m4yi.jpghttps://zupimages.net/up/20/37/tl4c.jpghttps://zupimages.net/up/20/37/f659.jpg
 

 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jésus Plissencroix.

 
https://zupimages.net/up/20/37/m3wl.jpghttps://zupimages.net/up/20/37/xz57.gif
 

 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Lucas Ramélisé.

 
https://zupimages.net/up/20/37/tf8q.jpghttps://zupimages.net/up/20/37/nuo5.gif
 
 
 
 

n°60699284
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 10-09-2020 à 08:19:24  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Chantal Bazar.

 
https://zupimages.net/up/20/37/ok8n.jpghttps://zupimages.net/up/20/37/hyrt.gif
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Hossam Féchié.

 
https://zupimages.net/up/20/37/evas.jpghttps://zupimages.net/up/20/14/2yyt.gif

n°60722440
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-09-2020 à 16:24:42  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Joachim Onanthus.

 
https://zupimages.net/up/20/37/9bih.jpghttps://zupimages.net/up/20/37/q5nt.gif
 
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Auguste Tensile de Cuisine.

 
https://zupimages.net/up/20/37/9r8a.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/93wk.gif

n°60727458
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 13-09-2020 à 13:58:20  profilanswer
 

Salon littéraire
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Noeud coulant pour Martin Smith. Extrait numéro 71.

 

https://zupimages.net/up/20/37/uw84.jpghttps://zupimages.net/up/20/37/k79c.gif

 

Guy Ness n’était plus que l’ombre de lui-même. Profondément affecté par la disparition de la malheureuse Echo 16, il ne lissait plus avec soin ses plumes grises et traînait sans but ses pattes sales sur les quais d’Honolulu ; il ne parvenait plus à réévaluer les termes de son contrat avec l‘existence. Le ventre vide, le perroquet ignorait même les poubelles pour se nourrir, plongé au cœur d’une immense solitude. Maigre et les yeux ternes, il développait des pensées suicidaires et il ne trouvait plus, en dehors de son immense détresse, le moindre lot d’émotions positives disponibles. Le pire était de se rendre compte que les oiseaux malheureux pouvaient cultiver de bons souvenirs, source de nostalgie joyeuse et tendre. Mais comment survivre à présent à l’horreur de son deuil ? Amoureux de la défunte à l’animalité idéale, (ce brave cobaye qui avait partagé son précieux sentiment et l‘avait choisi, lui), le souvenir de la petite rate ne cessait de le fasciner et de l’éblouir : mais il savait qu’il n’y aurait plus désormais de fabuleux voyage de noces, ni le rêve d’une vie tranquille en sa compagnie. La mort de Echo 16 lui collait dans le bide un coup de poing brûlant, aussi féroce qu’un tir fatal à l’abdomen et ce décès tragique propageait dans sa tête une ombre douloureuse qui lui masquait toute joie. La brave petite au poil immaculé était passée entre les mains cruelles de son bourreau, ce docteur dingo qui lui avait pratiqué de fausses caresses pour mieux la buter, mais pour quel genre de sacrifice ? Tout ça pour  basculer  minablement dans le tombeau d’une poubelle anonyme et puante chez l’attorney. Roy Larymore et Lizabeth Payton n’avaient sans doute pas d’avantage de considération pour lui. C’est là qu’il comprenait à quel point Vaya Condios lui manquait terriblement, tout comme la belle Angèle Deyord, elles au moins auraient compris sa peine et sa douleur !
 
 Les cours de justice pouvaient bien coller le docteur Van Degaffe sur la chaise électrique, sa romance à lui était définitivement perdue. Le gabonais qui venait de prendre la mort de son amour en pleine gueule traînait ses heures vides du côté des Tiger Docks, pauvre loque ailée incapable de prendre son envol ; il rêvait juste de se gaver de pistaches jusqu’à l’abrutissement. Il en rêvait seulement, parce des pistaches, il n’en avait pas, il lui aurait même été très difficile de faire l’effort d’essayer d’en trouver. Il n’était plus qu’une éponge à malheur, son deuil coulait en lui comme s’il avait percé dans son corps une glande à poison qui lui brûlait les veines. La seule perspective qui semblait l’attendre était de plonger la tête la première dans les eaux noires du port, pour en finir avec cette garce de vie. Manquerait plus que le paradis des rongeurs, où trônait certainement à présent son bel amour perdu, ne puisse accueillir un perroquet aussi naze que lui. Il rôdait donc d’un pas las sur la jetée, insensible au spectacle magnifique de la mer bleue, lorsqu’il vit s’approcher de lui un gars de la rue. Un de ces foutus pilleurs d’oiseaux de mer aux ailes grises qui se prennent pour les super-caïds de la baie. Guy Ness poussa un soupir, il ne voulait pas d’ennui avec ce palmipède, mais il n’allait pas fuir, se battre ou supplier, l’autre pouvait bien le percer à mort, dans un sens il serait soulagé. Après-tout, ici, c’était lui l’oiseau rare et un flic qui plus est ! De toute façon, une nuit ou l’autre, au détour d’une caisse il finirait bien par se faire démolir dans un coin de ces ports aux gourbis douteux. L’autre emmerdeur se planta d’un coup d’aile devant lui, à portée de voix, en prenant un air suspicieux. Il avait un large cercle noir tatoué autour de son gros bec et ses yeux jaunes, à la prunelle perçante mais astucieuse, cerclés d’un fin liseré rouge, lui donnaient un air de sale camé halluciné. Partout dans le monde, quand on a le malheur d’être un piaf plus petit que ces salauds de goélands, le sang peut couler. La seule chose que partageaient Guy et ce maudit traîne-la-palme, ce n’était après-tout qu’une stupéfiante familiarité avec le grand ciel bleu. Mais pour le reste, ils ne partageaient certainement pas la même vision du monde. D’ailleurs, l’inconnu devait avoir pas mal de potes planqués sur les toits en train de les observer. Juste histoire de voir quel serait le vainqueur en cas de baston. L’oiseau blanc contourna une flaque d’eau croupie pour réduire encore la distance et rentra les épaules, le corps tassé et posé sur deux larges palmes en stabilité absolue, ça voulait dire qu’il était prêt pour la bagarre. Puisque de toute évidence, sa brusque irruption devant Guy n’impliquait pas plus le shopping que la flânerie. Pourtant, il redressa lentement son cou, parut se détendre et quand il ouvrit le bec, ce n’était pas pour franchement menacer.

 

– Salut.

 

– Salut.

 

– T’es pas du coin, toi, je me trompe ?

 

C’était difficile à croire, mais il semblait sincèrement curieux, sans animosité. Guy Ness ne finirait peut-être pas avec ses belles plumes grises maculées de sable et de sang. Le perroquet encaissa la surprise, il s’était déjà préparé au pire.

 

– Je m’appelle Guy Ness, j’arrive de l’Europe. Je suis recherché par les flics d’Honolulu et je viens de perdre ma copine dans une histoire triste et douteuse.

 

– C’est moche. Moi c’est Jhon Livingston le goéland. Je sais, perdre sa nana n’incite pas à goûter avec enthousiasme aux joies insouciantes du vol plané. Moi aussi, j’ai perdu la mienne l’année dernière, la cage thoracique broyée par une saleté de camion.

 

– Je suis désolé. Le gabonais hocha la tête. Lorsqu’il avait prononcé ses paroles, les yeux un peu mi-clos, tout le poids du corps de Jhon avait paru s’alourdir brusquement sur ses courtes pattes. Incroyable mais finalement, ce gars-là soudain dénué de roublardise échangeait quelque chose de l’ordre du sentiment avec lui. Pendant un moment, il n’y eut pas autre chose entre eux qu’un échange de regards empathiques.

 

– T’as faim ?

 

– Pas vraiment, j’ai juste envie de me démolir la tête avec un trop plein de  pistaches.

 

– Viens, je sais où on peut en piquer, chez Janis' grocery store, elle laisse toujours la porte ouverte.

 

C’est ainsi que, après un bref arrêt sur l’acier d’un échafaudage, Guy et ce Jhon au méchant bec de baïonnette allèrent faire en douce un casse rapide derrière les vitres de cette épicerie, pour en ressortir avec chacun deux sachets de 500g de pistaches. Et c’est au final comme ça que, longeant les bassins pour atterrir sous les ombrages bienfaisants du ‘A’ala Park, le perroquet s’alluma l’esprit avec le goéland en boulottant trop de graines jusqu’au dégueulis.

 

– Pourquoi les flics te recherchent, alors que le FBI t‘aurait au contraire à la bonne ? avait demandé sans malice Jhon Livingston.

 

–  Bon, je te fais confiance, avait répondu Guy, sans doute un peu trop bavard, je suis du service, moi aussi.

 

–  Je m’en fous, je crains que les marins, ils n’aiment pas quand on zone sur leurs ponts pour leur tirer leur pêche.

 

Et c’est aussi ainsi qu’entre deux goulées de pistaches, Guy avait raconté à son nouveau pote ce qui l’avait amené dans l’archipel Hawaïen : de la disparition suspecte de Vaya et Martin, en passant par celle de Jess, Angèle et Gilbert, le meurtre sordide du sénateur Rupin, le « suicide » de Baby la Mouche, l’incendie criminel de la Samsara Foundation et le cas de l’étrange docteur Van Degaffe, responsable au final de la mort cruelle et tragique d’Echo 16. Dans le parc, des jardiniers nonchalants finissaient de balayer lentement quelques feuilles ; Jhon colla une énième graine dans son gosier, l’œil perdu sur une poubelle prometteuse. Dans ce coin-ci, petit îlot de verdure claironné sur le béton, les bagarres entre oiseaux pour la bouffe étaient souvent fréquentes et dures. Les goélands, ils connaissent rarement la gêne alimentaire et les autres espèces, tout ce qu’elles peuvent faire, c’est de supporter héroïquement leur voisinage.

 

– Ben mon vieux, c’est pas commun, tout ça et puis ça ternit un peu les bonnes couleurs de la vie. Il jeta un œil sur le perroquet qui tapotait son gros bec court sur une branche pour le nettoyer, Guy avait l’air complètement bourré. Ecoute-moi bien mon pote, je crois que je connais un truc qui pourrait t’aider à retrouver tes amis. Des fois, avec ma bande, on va voler du côté de Molokaï et dans ces eaux là, on trouve un curieux volcan. Nous, on est sûrs que cette montagne cache des choses bizarres. Des fois, par exemple, on voit surgir des vagues un sous-marin, toujours le même. Des types accostent et disparaissent, c’est pas très net. Je ne pense pas que les visiteurs se rendent sur cet îlot pour aller apprendre comment faire pousser du blé, je parle de la céréale, bien entendu. J’ai souvent vu naviguer tout proche des bateaux qui portaient le sigle de la Samsara Foundation. Franchement, il faudrait que tu fouines un peu par là-bas.

 

Pour Guy, le vent chaud se mit à glisser entres les branches comme une puissante consolation venue du ciel. Le courant d’air bienfaisant souleva ses plumes et le perroquet l’accueillit avec plaisir, comme un salutaire coup de brosse divin. Bien qu’il soit à présent pété comme un furoncle et qu‘il avait du mal à pousser la conversation plus avant, il comprenait très bien que Jhon venait de lui livrer une information essentielle, peut-être décisive. Son œil rond retrouva un brin d’éclat, cette information venait réjouir son petit cœur, jusque-là brisé. Le gris du Gabon se mit à trembler un peu sous le couvert, fallait-il vraiment espérer et croire que cette piste puisse enfin mener quelque-part ? Seulement, il ne voulait pas alerter Roy Larymore pour des prunes, il voulait vérifier d’abord l’existence de ce volcan par lui-même.

 

– Tu m’emmènerais voir, Jhon ?

 

– Aucun problème, Guy, on y va maintenant, si tu veux.

 

https://zupimages.net/up/20/37/tdzq.jpg

 

Bon dimanche à tous.

 

https://zupimages.net/up/20/37/tuld.jpg

 


Message édité par talbazar le 13-09-2020 à 14:33:26
n°60749004
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 15-09-2020 à 11:43:26  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/38/73h2.jpghttps://zupimages.net/up/20/38/p6vu.jpghttps://zupimages.net/up/20/38/8ktc.jpg

 

https://zupimages.net/up/20/38/mhev.jpg

 

Revue de presse.

 

Aujourd'hui : Le casque obligatoire.

 

https://zupimages.net/up/20/38/q2b7.jpg


Message édité par talbazar le 15-09-2020 à 11:53:31
n°60763349
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-09-2020 à 17:01:07  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Tom Atfarcie.

 
https://zupimages.net/up/20/38/irwi.jpghttps://zupimages.net/up/20/38/13fu.gif
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Janine Ja.

 
https://zupimages.net/up/20/38/jx8k.jpghttps://zupimages.net/up/20/38/m2ig.gif
 

n°60770917
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-09-2020 à 13:18:15  profilanswer
 

Revue de presse.

 

Aujourd'hui : Qui enlève les poignées de porte ?

 

https://zupimages.net/up/20/38/80nk.jpg

 

Revue de presse.

 

Aujourd'hui : Le lavoir préhistorique.

 

https://zupimages.net/up/20/38/lfq6.jpg


Message édité par talbazar le 18-09-2020 à 06:17:32
mood
Publicité
Posté le   profilanswer
 

 Page :   1  2  3  4  5  ..  67  68  69  ..  97  98  99  100  101  102

Aller à :
Ajouter une réponse
 

Sujets relatifs
Le topik des gens de taille moyenneEncyclopédie de la musique
[Topic Unik] Wikipédia - L'encyclopédie libre!échange dvd ufc mème qualitée moyenne pour les fans
Température Moyenne pour un petit moteur corsa ?Meilleure encyclopedie en langue anglaise ?
Topic vérification de LU : Pensez vous être plus con que la moyenne ?Encyclopédie Musicale en ligne
[Rch] livre semblable a l'encyclopedie du savoir relatif et absou B.WLa classe moyenne en France
Plus de sujets relatifs à : La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar.


Copyright © 1997-2022 Hardware.fr SARL (Signaler un contenu illicite / Données personnelles) / Groupe LDLC / Shop HFR