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Auteur Sujet :

La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar.

n°59514228
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-04-2020 à 11:32:08  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
https://zupimages.net/up/20/16/j04f.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/x0mo.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/rm8u.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Armel Paquet.

 

https://zupimages.net/up/20/16/34ll.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/vndf.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gay Lordhauser.

 

https://zupimages.net/up/20/16/i3qw.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/ka6f.gif

 


Message édité par talbazar le 18-04-2020 à 11:30:34
mood
Publicité
Posté le 17-04-2020 à 11:32:08  profilanswer
 

n°59532959
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-04-2020 à 11:41:24  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/16/pvbp.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/26e3.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/hfke.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Odette de Kilamettent.

 

https://zupimages.net/up/20/16/dznf.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/4vym.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Christian Quètouverte.

 

https://zupimages.net/up/20/16/glse.jpghttps://zupimages.net/up/20/16/9yvn.gif


Message édité par talbazar le 19-04-2020 à 13:04:58
n°59542112
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-04-2020 à 11:19:33  profilanswer
 

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Salon littéraire.

 

Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.

 

Aujourd'hui : La jet larguée. Extrait numéro 49.

 

https://zupimages.net/up/20/17/8ve1.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/8ay1.gif

 

Ils progressaient pas à pas dans la jungle étouffante, provoquant la fuite au-dessus de leurs têtes d’oiseaux magnifiques aux longues ailes dorées, plus sauvages que farouches, mais ils ne regardaient plus ni la faune de l‘île, ni sa flore, faisant fi du site enchanteur, terrifiés par le souvenir récent des abominables tueurs ennemis. Marchant avec discipline sous les bambous derrière Bali et Balo, très agiles pour leur âge, les survivants n’avaient à cette heure aucun goût pour l’ornithologie et même le botaniste du C.N.R.S, Pierre Simon Langevin, ne semblait guère enclin à vouloir investiguer les mystères de la création. Uniquement préoccupés par leur proche survie, ils se voulaient volontairement coupés de la nature et de ses lois. Pour autant, certaines conversations anodines débattues entre eux révélaient tout de même une certaine insouciance. Comme s’il fallait conjurer, par des mots et des pensées indifférentes au triste présent, l’idée même de souffrance et de mort ; alors qu’ils venaient d’être les victimes d’une prédation odieuse de la part de l’armée russicaine. Beaucoup se posaient des questions sur leur point de chute, mais les indigènes ne daignaient répondre à aucune question. Muets, les Gouroungourous préféraient avancer rapidement et sans hésitation, exhortant de la main le groupe à les suivre. Quelques voix basses derrière eux évoquaient l’exode de Pouillet, on se demandait si là-haut dans la montagne ce cinglé et ses fidèles avaient pu échapper à l‘ouragan de feu. Personne cependant n’était tenté d’aller vérifier. Plusieurs fois, le très jeune mannequin Cindy Laurel exprima sa crainte qu’un animal tassé dans les hautes herbes ne vienne à surgir pour les attaquer, comme un loup affamé bondissant sur de pauvres brebis, sa collègue Jenifer Hardy pensait plutôt aux crabes géants. Plus amène, le député Dominique expliquait doctement à l’actrice Inès Deloncle comment réparer une commode fendillée et derrière eux, l’écrivain Ewin Talbaway vantait à tous le confort des semelles tout-terrain de ses chaussures, qu’il avait trouvées dans l’épave de l’avion. Shirley écoutait Steward lui raconter que c’est chez les pilotes de ligne que le taux de divorce est le plus prononcé ; pendant que Steven expliquait le fonctionnement de l’aéroplane conçu par Clément Ader à son amie Loraine, en train de l‘écouter bravement. Juste à leurs côtés, Summer regrettait simplement la télévision. Parce qu’il pensait trouver des oreilles pour l’entendre, Michel Total parlait quand à lui d’aménagements portuaires gigantesques, de propriétés luxueuses en bord de plage, de gestion de placements obligataires et de capital variable ; Pierre Simon Langevin l’obligeait à se répéter souvent, uniquement pour se rendre irritant, non sans une certaine perfidie. Plus connecté au présent, Roparz Ouznavire donnait son avis sur la situation et en laissait l’appréciation souveraine à son compatriote Meriadeg Euzenat. Les bretons trimballaient tous les deux le brancard du pauvre Georges Pinson au visage aminci, dont les yeux révulsés par la fièvre semblaient regarder ce que les vivants ne peuvent voir. Ils étaient encadrés par Sandra Poblanc et Loana Boudine, que cette marche forcée épuisait. Faisant preuve depuis le crash d’une maturité inhabituelle chez un enfant si jeune, Brandon Courage refoulait bravement ses larmes. Muette, Ayesh Chfinid-koridgé Ltadkopï s’était noyée discrètement parmi ceux de son peuple, pauvres familles propulsées dans cette aventure hallucinante.

 

Ils étaient enfin arrivés au pied du grand volcan enchâssé dans la jungle. L’expédition s’acheva en suivant une rivière qui les mena au pied d’une grotte encastrée dans un pan rocheux, cerné par les rhododendrons et les bambous qui poussaient ici à profusion. L’entrée tapissée de lichens était en réalité masquée par une haute cascade, à côté de laquelle trônait une haute statue en pierre volcanique et de facture gouroungourou, un colosse naïf presque menaçant qui provoqua le vif intérêt de Pierre-Simon. Elle figurait une sorte de démon aux traits stylisés et aux yeux globuleux.

 

– Grand Shokot, plus danger, fit Bali en s’inclinant respectueusement devant l’étrange totem, puis il invita toute la troupe à se glisser entre les trombes d’eau, pour pénétrer dans l’énigmatique souterrain.

 

Glissant sur les rochers, chacun s’engouffra à sa suite dans la béance moussue, motivé avant tout par l’instinct de l’abri. Les yeux sondèrent la profondeur obscure, le bruit de la chute d’une belle puissance était assourdissant et cette formidable douche naturelle leur masquait à présent complètement la forêt.

 

– Gast ! Lâcha Roparz, en désignant la cataracte qui tombait d’une hauteur prodigieuse, ça dégringole !

 

– Ouais, ajouta son compère Meriadeg, ça pisse comme vache et ça me rappelle trop bien le pays  !
 
 Le coin où ils se tenaient réunis et tassés sentait un mélange de feuilles mortes et d’huile minérale. Dans la pénombre de la petite salle voûtée, Cindy ramena encore son histoire de bête fauve invisible et cruelle, Jack-André poussa un bref cri rauque dans son dos pour lui faire peur, elle le traita de con. Bien que l’atmosphère de la grotte fut très humide, le sol sec était constitué d’une argile fissurée par l’évaporation. Ils marchèrent quelques minutes sur le même tapis craquelé en empruntant un large corridor à la suite de Bali et Balo, débouchant cette fois dans une salle beaucoup plus vaste et au plafond plus élevé, percé d’un trou circulaire qui l’inondait en rayons obliques d’une abondante lumière solaire. Un mince ruisseau circulait en son milieu, alimenté par un filet régulier qui coulait sur la paroi verdâtre. Steven commanda d’en remplir bidons et gourdes et c’est à cet instant qu’il se rendit compte à quel point les conversations de tout à l’heure avaient masqué l‘angoisse générale et toute l’équipe semblait en fait très éprouvée. Il vit enfin les larmes couler sur les visages pâles et hâves, ainsi que les plaintes basses de ceux qui se dispersaient au milieu des éboulements. Il accrocha les yeux suppliants et distingua l’amertume que provoquait en eux cette cachette lugubre, il constata pour finir la peur viscérale chez tout le monde d’entendre à nouveau surgir les hélicoptères russicains. L’épreuve n’en finissait plus d’être rude. Déjà, plus désinvolte, tout en parlant à sa femme dans sa langue, Balo obtenait des flammes du bois qu’il était allé chercher. En bon ordre, chacun s’occupa à travailler utilement pour occuper les lieux, on fouilla les sacs pour se partager un peu de nourriture, la majorité finit par se dire qu’en désespoir de cause, cette grotte largement éclairée pouvait passer pour habitable.

 

– Bon, ordonna Steven, tâchez de vous caser tous quelque-part, il va falloir s’habituer à l’endroit parce que pour le moment, il en vaut bien un autre pour se cacher.
 
 Le lendemain était un matin brumeux comme cette île savait en produire. La nuit n’avait guère insufflé de sommeil dans les corps éparpillés et seule Summer s’était levée, à la recherche de son chien qu’elle avait perdu. Elle n’osait cependant élever la voix pour appeler Perlin, de crainte de réveiller les autres. Le feu fumait encore doucement, mais Bali et Balo s’étaient absentés. Shirley se leva à son tour, alors qu’une ultime pensée rêveuse ponctuée de scènes d’anéantissement confuses voulait démêler la différence entre paix, trêve et armistice. En baillant, l’hôtesse alla tenir compagnie à sa collègue, cherchant à son tour des yeux le chihuahua qu’aucune des deux ne trouva. Puis, après avoir cheminé dans le tunnel pour se rendre dans la première grotte, elles tombèrent sur la belle Wanda que la mauvaise nuit avait découronnée et qui surgissait brusquement de la tonitruante muraille liquide. Elle montrait un visage préoccupé, comme une femme préhistorique qui aurait perdu son feu, avec la crainte de se faire dérouiller par le reste de la tribu, puis elle invita les deux autres à se rendre à l’extérieur. Il régnait un grand silence dans la jungle proche, une sérénité que déchira brutalement le cri de Summer, lorsqu’elle découvrit le petit corps ensanglanté de Perlin dans les bras de la terrible statue de pierre qui gardait l’entrée. Nul doute que le chien minuscule avait été offert en sacrifice au grand Shokot, en le peignant du rouge ignoble de sa vie. L’horrible flot qui maculait en longs filets l’étrange totem était encore tout frais.

 

– Les salauds, fit Summer, entre autres suppliques indignées, c’est signé des deux autres zouaves, ah mais quels salauds, mon petit chou, mon pauvre petit chou ! L’horreur de la mort gratuite de Perlin tapait aussi durement son cœur que sa tête.

 

Reste qu’après ce forfait sanguinaire, Bali et Balo ne revinrent pas de la journée, ni de celle d’après et nul ne pouvait dire où ils se trouvaient. Au troisième jour de ce crime canin incompréhensible, les Gouroungourous n’étaient toujours pas là, mais le chanteur Georges Pinson rendit l’âme, vaincu par l’infection. Dès lors, alors que Steward et Roparz avaient sans autre cérémonie rebouché sa tombe creusée sous un bananier, une vilaine boule où se mêlaient la peine et l’angoisse ne quitta plus la gorge de Loana, simple poupée défaite plus tragique qu‘une braise qui s‘éteint sous sa propre cendre. La pauvre danseuse resta là, hors du monde, insensible à tout réconfort et assise à l’écart sur une pierre de cette grotte, qui prenait pour elle l’allure d’une chambre de la mort enchâssée dans l’enfer étouffant des arbres de Badigooince. Il n’y a que les sages pour savoir que tout est vain, éphémère et que seul le paradis est bâti sur du sable, plus instable que nos stupides vanités.

 

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Message édité par talbazar le 20-04-2020 à 11:53:33
n°59551123
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-04-2020 à 09:57:10  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Denise Obutène.

 

https://zupimages.net/up/20/17/tnh6.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/axfl.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Les sœurs Mydie et Laurabelle Equart.

 

https://zupimages.net/up/20/17/gpk2.jpghttps://zupimages.net/up/19/43/ahjq.gif


Message édité par talbazar le 21-04-2020 à 10:11:18
n°59562329
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-04-2020 à 11:38:19  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/17/f4ar.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Nicolas Noixde.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Paul Ogne.

 

https://zupimages.net/up/20/17/uhq8.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/9ygn.gif

 


 


Message édité par talbazar le 22-04-2020 à 11:58:06
n°59566294
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-04-2020 à 17:45:45  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/17/58fd.jpg

 

Salon littéraire.
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Noeud coulant pour Martin Smith. Extrait numéro en 69.

 

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A peine couverte par sa nuisette mauve, Lizabeth se laissa conduire par l’emplumé vers l’endroit où se tenait Echo 16, pauvre bête oppressée et douloureuse, car effectivement la mauvaise mine du rat de labo était franchement inquiétante. Sans force, elle gisait sur son flanc blanc et les sifflements de sa respiration fendaient l‘âme. A la voir, les yeux de Guy Ness s’allumaient d’effroi et le sentiment de sa détresse impuissante face à l’agonie de son amie lui mordait le cœur. Oserons-nous dire qu’elle puait un peu ? Echo 16 ouvrit un peu la bouche, frémissant des moustaches, puis elle jeta fébrilement sur les autres ses grandes prunelles écarquillées, quelque chose d’infâme et de dangereusement mortel semblait bouillir sous sa peau, elle crevait de fièvre. On distinguait quelques ulcères qui bombaient sous les poils. Lizabeth Payton était bien emmerdée, elle n’allait quand-même pas appeler une ambulance et le doc chargé de recoudre l’agent Bonzini venait de s’en aller avec ses assistantes. Elle-même était phobique des hôpitaux, les ligatures d’artères, les grincements de la scie chirurgicale sur les os, la pourpre des longs jets de sang écumeux sur les draps, tout ce qu’il fallait pour plomber son exquise frimousse ! Elle n’était pas née pour porter secours aux blessés et l’odeur des antiseptiques lui collaient la nausée. Elle, elle existait d’abord et avant tout pour dépenser de l’argent, pas pour envisager son existence dans le corps d’une infirmière. Elle resta donc un bon moment silencieuse devant le sort de la misérable, paralysée par le sentiment de ne savoir que faire, peut-être un peu bouleversée quand même, mais elle avoua son indécision à Guy et tourna les talons pour aller chercher Roy. Le perroquet resta donc seul au chevet de sa chérie. Celle-ci tourna faiblement sa tête brûlante pour lui parler d’une voie atone.

 

– C’était prévu depuis le départ, Guy, cette pente-là, je vais pas la remonter. Mais ne t’inquiètes pas va, la mort, c’est pas transmissible.

 

– Dis pas de bêtise. Il s’épanchait en retenant ses larmes, mais il ne pouvait rien faire d’autre que lui serrer tendrement la patte avec la sienne.

 

La rate aux plastides bourrées de chlorophylle claquait des dents à présent, elle souffrait sans doute cruellement, un peu de bave abominable et verte s’échappait de ses lèvres, elle chuchotait à voix basse, si lentement, et à chaque nouveau mot qu’elle essayait de prononcer, elle affaissait un peu ses yeux déjà éteints. Elle remercia Guy de se montrer si consolant.

 

– Guy, ce salopard de Van Degaffe devra payer sa dette, hein ? Pour le doc je n’étais qu’une simple matière animale, mais nous deux, on avait du bonheur d’être ensemble, pas vrai ? Tu te rappelleras bien de moi, j’espère.

 

– Allons ma vieille, t’es pas foutue. Je peux pas l’accepter. Il savait bien pourtant que l’échéance fatale approchait, c‘était inéluctable. Tu parles trop, ça te fatigue.

 

– C’est long et difficile de se sentir glisser dans le trou sombre, tu sais. Le perroquet n’était plus devant elle qu’une forme vague, remplie pour la mourante d’une commisération infinie. Elle essaya encore de relever sa petite caboche qui lui sembla de plomb. C’est urgent, c’est essentiel, mais il faut encore que je te le dise, je t’aimais très fort Guy ! Depuis le premier jour, tu te rappelles, dans la soute de l’avion ?

 

– Moi aussi, mon Echo, je t’aime comme la chair de ma chair !
 
 La cruauté de son mal l’emporta soudainement, elle cessa d’un coup de s’agiter et la chambre tomba dans le silence. Guy poussa le bout de son gros bec noire sur les petites lèvres figées et roses d’Echo 16, plein de pudeur pour la défunte rendue à l’absolue tranquillité, mais son propre sang était glacé. Son oeil d’oiseau embué, il resta immobile devant la mort et l’abandon, engourdi dans son propre plumage, plongé dans un anéantissement effroyable. Il prolongea ce temps d’inertie jusqu’à l’arrivée de Roy, lequel constata lui aussi le décès du pauvre cobaye. Guy ne voulait pas émettre de lamentations devant cet homme, il préféra s’envoler par pudeur vers la cuisine, afin de se gaver frénétiquement de pistaches. Et puis, alors que Roy prenait le bout de la queue d’Echo 16 pour jeter le cadavre blanc dans la poubelle, le Gabonnais complètement ravagé par le désespoir s’envola par la fenêtre ouverte, pour fuir au-dessus d’Honolulu. Il avait perdu la trace de Vaya Condios, il avait perdu celle d’Angèle Deyord, il pleurait à présent son amour défunt et pendant qu’étourdi de chagrin, il gardait un vol perpendiculaire au-dessus de Pearl-Harbor, il lorgna longuement sur l’océan Pacifique, laissant le vent qui passait dans ses plumes emporter la violence de ses larmes.

 

Pendant qu’Echo 16 passait tristement l’arme à gauche chez l‘attorney, dans le centre secret du docteur Hubert Van Degaffe, il y avait du beau monde. Le toubib lui-même avait remisé sa blouse blanche et ses éprouvettes, pour arborer un smocking et un nœud papillon, alors qu’il prenait le soin de s’entretenir avec les hommes d’affaires et les banquiers présents, des hommes influents qui faisaient tous partie de son organisation. Il y avait également quelques femmes en robes longues, mais si elles  occupaient forcément une fonction importante dans l’organigramme, elles étaient plus rares. Tous étaient venus jusqu’au volcan par l’intermédiaire du sous-marin Sea-Fox, qui les avait transportés avant de se glisser sous la formidable montagne. Après la prise de cocktails pour leur souhaiter la bienvenue, puis la projection privée du film « Espion lève-moi », Van Degaffe les convia à tour de rôle dans son mirifique et néanmoins discret jardin, pour échanger avec eux des conversations badines, au cours desquelles il vanta l’allure des uns et des autres, sans jamais évoquer une seule fois le business. Il les recevait à chaque fois en présence des filles de Blanche Pearl mises sur leur 31, elle-même chargée de faire la présentation de son cheptel bien maquillé aux célibataires attentifs et ravis. Un tel rassemblement des acteurs aux ordres du docteur était inhabituel et toutes les têtes mondiales dirigeant la Samsara Foundation dans chaque pays se trouvaient par exemple réunies. La destruction par le feu du département Hawaïen et la mort tragique du professeur Brüder Karamasow leur avait été un avertissement suffisamment clair, pour qu’ils ne puissent penser éviter cette invitation. Ils prenaient donc plutôt la chose du bon côté, contents d’être chouchoutés par le boss dans la douceur tropicale, attentifs à ce que leur dirait le grand patron sur ses projets de l’année. Il fallait bien aussi rendre sa copie quand l’heure des comptes avait sonnée. Ravis qu’on les prenne en compte en les faisant venir dans le saint des saints, ils saluaient tout de même en bonne politesse les gars de la bande à gros Bill, sachant que ces travailleurs qui faisaient chaud au cœur alourdissaient leurs poches avec des jouets sacrément dangereux.

 

Van Degaffe les fit asseoir dans une grande salle de réunion, dont il présidait bien entendu la tablée, puis il leur fit distribuer des sodas et des sucreries. Le court nabot bigleux tassé sur son siège incarnait tout sauf un beau dieu de campus, mais personne dans l’assemblée n’aurait aimé qu’il ne vienne à passer sa rage vitriolée sur  l’un d’entre eux. Hubert était la toute puissance qui régnait sur une église particulièrement violente, et le réalisme de cette constatation avait de quoi faire frémir le plus audacieux. Doc Morgan siégeait avec son sourire habituel à la droite du maître, passant en revue les visages qu’il ne connaissait pas tous.

 

– Mes chers collaboratrices et collaborateurs, commença le doc sans se lever, grâce à vous et votre saine gestion, nos centres de soins ont augmenté leurs lits et les consultations internes sont en progression. Toutes les disciplines médicales concernées participent ainsi sans problème à une heureuse prise en charge globale de nos clients en cure de rajeunissement. Vous savez que certains d’entre eux éprouvent encore quelques fâcheuses difficultés de sommeil, mais nos laboratoires y remédieront certainement bientôt. L’objectif est bien entendu de multiplier les demandeurs et je sais que vos équipes sont prêtes à aider dans ce formidable projet. Les lois étriquées et étouffantes entraînent parfois des réactions irrationnelles de la part de certains états, mais comment peut-on vouloir jeter avec autant de désinvolture un voile sur l’immortalité que je promettrais bientôt aux plus méritants ? Je dois maintenant vous remercier, parce que je vois que vous faites preuve d’une extraordinaire ingéniosité pour couvrir avec profit nos activités. Je peux vous dire que je perce les mystères du corps humain chaque jour de mieux en mieux, mais je vous fais grâce de mes expériences en cours, elles vous ennuieraient. Si je vous ai amenés ici, c’est pour vous dire que notre complexe médico-industriel va devoir changer de nom. La tranquillité offerte jusqu’à présent au développement de la Samsara Foundation ne doit pas fausser notre jugement, elle risque tout simplement de fausser la réalité et vous pousser à commettre des erreurs, voir de vous laisser intimider, comme ce fut hélas le cas pour ce regretté professeur Karamasow, qui l‘a hélas payé de sa vie. Mes recherches sont coûteuses, notamment en recherche clinique, mais elles participent à faire avancer le système d’innovation. Il me faut ici remercier monsieur Charles Helsinki, ici présent, dont les liens privilégiés avec l’industrie pharmaceutique nous offrent heureusement quelques moyens. Toute médecine est fondée sur des preuves, voilà donc pourquoi je compte sur vous pour soigner au mieux vos bilans. L’inertie consentante de certains pouvoirs publics nous aident parfois, mais seule mon expertise qualifiée est déterminante pour envisager l’avenir de mes travaux, et naturellement, le vôtre. Après la perte de mon complexe hawaïen, j’ai donc décidé que la Samsara Foundation, comprenant tous ses laboratoires de recherches et de diagnostics, changerait désormais son nom, pour prendre celui de Green Horizon. Mes cabinets de lobbying, qui ont d’immenses moyens, y sont déjà préparés. Mesdames et messieurs, il n’est pas suffisant d’être invisible, il est nécessaire que cela soit. Levons donc nos verres à l’appellation nouvelle de vos activités et que vos imbéciles de gouvernements prêtent longue vie malgré eux à Green Horizon.

 

Personne ne s’opposa, il n’y eut pas d’objection, on connaissait la règle. Et puis, qu’importait un changement de nom, puisque les produits et l’étiquette continuaient d’être similaires. Van Degaffe était puissant, il contrôlait tout, il aurait fallut manquer d’instinct pour émettre une remarque. Ils s’égayèrent ensuite en bon ordre dans leurs appartements désignés. Maria Goulue dandina des nichons sous son débardeur pailleté, lorsqu’elle alla rejoindre et satisfaire un avocat guindé ; alors que, fleurant tous les parfums du monde, Vénus Jade prit le bras d’un cinquantenaire bedonnant, (une grosse pièce et pas seulement physiquement), avec pour intention de le jeter sur son lit, en tordant du cul autour pour faire sa french star. Le personnel huppé du doc, ce n’était pas le genre à se satisfaire des goûts d’un trappeur simplet. Seule Baby la mèche s’obstina à jouer devant son banquier de client la vieille mécanique usée de la nunuche faussement généreuse, souvent à coups de monologues parfois excellents ; mais après tout, qui peut se vanter de connaître les dosages et les seuls ingrédients qui composent la recette exacte du bonheur ?

 

https://zupimages.net/up/20/17/l5k4.jpg


Message édité par talbazar le 22-04-2020 à 18:28:42
n°59575075
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-04-2020 à 14:51:44  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Kevin Aigreblanc..

 

https://zupimages.net/up/20/17/o91p.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/6nhf.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Silvie Rus..

 

https://zupimages.net/up/20/17/47dl.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/lv53.gif


Message édité par talbazar le 23-04-2020 à 15:02:18
n°59584381
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 24-04-2020 à 14:20:01  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/20/17/1ydh.jpg
https://zupimages.net/up/20/17/qzkg.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/v7qk.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/kjof.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Marc Shive du Département.

 

https://zupimages.net/up/20/17/bgdi.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/w354.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : André Zoudre.

 

https://zupimages.net/up/20/17/ii3h.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/myxc.gif


Message édité par talbazar le 24-04-2020 à 14:57:22
n°59591347
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-04-2020 à 09:51:17  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Henri-Pierre de Touche.

 

https://zupimages.net/up/20/17/midg.jpghttps://zupimages.net/up/20/17/qqy2.gif

 


Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : André Chevelé.

 

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Message édité par talbazar le 25-04-2020 à 09:55:38
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talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 27-04-2020 à 06:23:22  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Rudolf Diesel-Sanplon.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Laurent Combrant.

 
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Posté le 27-04-2020 à 06:23:22  profilanswer
 

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talbazar
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Posté le 27-04-2020 à 18:28:15  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Fernando Nu.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Bonfromage.

 

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Message édité par talbazar le 28-04-2020 à 12:48:38
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talbazar
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Posté le 28-04-2020 à 19:57:10  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Marc Kaïsme.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Renée Couvillon.

 

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Message édité par talbazar le 28-04-2020 à 21:31:08
n°59636948
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 29-04-2020 à 21:09:25  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Fiona Briqueau..

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Christian Tipode..

 

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Message édité par talbazar le 29-04-2020 à 21:17:12
n°59643195
talbazar
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Posté le 30-04-2020 à 13:45:20  profilanswer
 

Salon littéraire.
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Biographie de Gaston Boudiou. Extrait numéro 58.

 

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Pour avoir cherché à faire son malin, Joseph a reçu de Gilles un coup de crosse dans le bide qui lui a coupé la respiration. Le pauvre prof est resté par terre, suffocant, incapable de contenir la douleur, un flash dans l’estomac si terrible qu’il l’a même empêché de pousser un cri. L’autre ivrogne lui a ensuite pointé le canon de son fusil sur le visage et le prof s’est tenu à carreau. Il n’y avait d’ailleurs rien à négocier. Bien qu’inscrit avec elles sur la liste officielle de l’opposition, Gaston et les femmes se le tiennent également pour dit. La France de 1968 compte 50 millions d’habitants, la planète trois milliards et il aura fallu qu’ils tombent sur les plus tordus d’entre eux ! Mais il semble toutefois inutile de jouer les gros biceps avec ces tarés, quand on devine que l’on ne gagnera pas les hostilités et Joseph Wronski vient d‘en faire brutalement les frais. Quand à Christophe, l’augmentation irrépressible de son désir est en train de faire un pied de nez aux recommandations du chef absent, ses sens maladifs sont en chasse et son regard lubrique passe sans arrêt d’Antigone à Angèle, avec une précision de métronome ; ses pourritures de spermatozoïdes avariés sont probablement en plein conseil d’administration et entre la vieille et la jeune, son choix est un vrai casse-tête : elles sont aussi désirables l’une que l’autre, dans un genre totalement différent. Un petit problème de politique familiale, même si la grande brune prétentieuse baisée par Raymond n’est pas la véritable mère de la petite blonde ; mais pour lui, ces deux-là côte à côte valent plus que l‘or. La perversion du kidnappeur fait des calculs, puisqu’un bon plan peut éventuellement en cacher un autre, il va pourtant falloir choisir avant le retour de Raymond, la performance ne sera pas garantie pour honorer ces deux chiennasses, comme il le faut. Les prunelles collées sur leurs seins triomphants, il se fait déjà des idées, la vision des deux femmes est en train de mettre le feu à ses pulsions névrotiques. Seule la présence de Gilles l’empêche encore de raidir librement son bazar ou de sortir sa queue pour la flanquer au garde-à-vous devant le joli nez de sa future proie, il cherche encore laquelle. Lui, il aime d’abord les femmes pour leur beauté extérieure et il se trouve gâté en face de ces deux mannequins. Angèle surtout sent bien qu’il devient très dangereux, l’adolescente n’a pas besoin de lui prendre le pouls pour comprendre les fondamentaux du violeur, son appétit de morsures et de bas déchirés. Elle se fait toute petite, assise et penchée en avant sur le lit de camp, elle tire sur sa jupe et se tasse sur elle-même du mieux possible, pour effacer ses courbes avantageuses, puis elle ramasse ses jambes admirables et se fige sur place. L’idée que cette ordure puisse seulement l’effleurer lui glace l’esprit, ses regards pervers sont déjà un supplice. Il ne renonce pas pour autant à l’examiner, très longuement, comme un délice de pâtisserie. Antigone semble à présent lui échapper, puisque c’est bien la sœur de Gaston qu’il convoite ouvertement et pour elle, ce n’est pas un petit défi de soutenir le regard de ce type, qui est une puissante menace à lui tout-seul. Si elle pouvait lire dans ses pensée, elle serait sans-doute encore plus terrifiée, puisqu’il est mentalement en train de se demander si elle est encore vierge. Une vierge, bordel. Sa volonté de la posséder sur le champ, en y mettant sans doute pas mal de violences, se fait plus impérieuse.

 

– Gilles, fait-il à son complice, tu devrais aller enfermer le hippie dans la cave, ça lui ferait les pieds et comme ça il pourra plus bourrer le mou aux autres. Et ramène-moi une bière, après. Je crois que je vais faire visiter le grenier à la petite, entre-temps.

 

– Si tu veux.

 

Gilles n’est pas du genre à faire la morale et en plus il a aussi plutôt soif, il fait donc marcher Joseph sous la garde de son fusil, avant de disparaître avec lui pour prendre la direction du sous-sol. Il n’est pas le chef et il n’a pas l’intention de contrarier son pote. Gaston, Angèle et Antigone restent donc à la seule merci de Christophe. L’ordre claque, impératif, souligné par l’exhibition ostentatoire du pistolet qu’il pointe sur Angèle. Elle n’a d’autre choix que de s’exécuter, devant les yeux impuissants et inquiets de Gaston, lui comme elles ont toujours pensé que les seules prières ne guérissent rien.  

 

– Toi, suis-moi, je veux te montrer un truc là-haut qui va te plaire.

 

– Si vous lui faites du mal…
 
– Tu feras quoi ? T’as une bonne tête, faudrait pas la défigurer. Ne t’inquiète pas, va,  je te la rendrais, ta sœur, je vais pas la tuer, pas encore. Si je me décide, vous passerez tous ensemble.

 

La même hantise, la même angoisse étreignent Antigone et Gaston, qui restent seuls dans la chambre fermée à clef, alors que l’autre excité embarque Angèle sous la menace de son arme. Il l’oblige d’un geste à grimper l’escalier vermoulu qui mène au grenier. Derrière elle, il savoure la progression, il regarde flotter les cheveux blonds, enfin libre de déguster ces petites fesses pour lui tout seul, aux prises avec un délicieux vertige. Raymond est vraiment un con, il ne connaît rien aux relations humaines et cette petite innocente au cul qui dandine à chaque marche, il va la sauter. Étrangement, il ne se sent coupable de rien, il cherche juste à rendre la communication plus vivante. Angèle est pour le moment l’élue de son sexe, même s’il sait qu’il faudra bien se montrer drôlement actif pour parvenir à ses fins ; mais justement, il adore ce jeu délicieux, auquel il a joué si souvent sur des inconnues, en évitant toujours les barreaux. Manquerait plus qu’elle veuille bien, ça lui gâcherait certainement un peu le plaisir. Le grenier est grand et ne possède qu’une seul fenêtre aux vitres brisées qui démarre au plancher, un vieux lit contre un mur se couvre encore de draps poussiéreux. En face de la fenêtre, trône une armoire sculptée de belle taille qui n’enferme sans doute que le vide. Christophe apprécie et se gonfle, ils sont tranquilles. Angèle a le sentiment de survoler sa vie, son poing serré froisse sa lettre à l’intime, elle se montre si apeurée que ses doutes repoussent à toute force les horribles aveux qu‘elle refuse encore de formaliser, toute sa résolution repose à présent sur une base tellement fragile. Elle lit sa honte et sa crainte dans le regard de cette saleté d’ordure. Ce grenier est bien évidemment une mise en scène humiliante, violente, Angèle est ravagée par son sentiment d’infériorité - elle n’a aucune envie de mourir- le faudra-t-il pour éviter le pire ? Rien ne la protège psychiquement de la volonté de l’autre salaud et pourtant, c’est bien elle qui devrait le tuer, s‘il ose la toucher.

 

– Allez, ne soit pas pudique, je veux juste te regarder.

 

Paralysée par le vertige du gouffre que le bandit creuse entre elle et lui, Angèle ne peut pas plus céder à l’abandon qu’à la révolte, il est cependant impensable pour elle qu’elle puisse se montrer nue devant lui. Comme elle reste là, silencieuse, figée et impuissante, il faut bien qu’il déclenche l’horreur et provoquer chez elle un réveil salutaire. Il avance d’un pas seulement, mais sa bouche dessine un trait beaucoup plus dur.

 

– Fais ce que je te dis.

 

Comme elle ne bouge toujours pas, il cède tout à coup au fantasme rageur, il faut qu’elle pleure, qu’elle se montre indécente, il faut qu’elle accepte qu‘il a besoin de la posséder. Il s’est avancé encore, puis il a frappé la joue avec son poing pour la décider, une seule fois, fort, et Angèle est tombée. Alors, en la voyant étendue sur le sol, il s’est jeté brusquement sur elle de tout son poids, la main avide plongée dans le décolleté masse la poitrine, pince un mamelon, il n’y a plus d’entrave à la folie et si sa main droite tient toujours le pistolet, l’autre se déplace sans ménagement vers la petite culotte blanche qu’elle fouille sans ménagement. Rendu ivre par l’inexorable fureur de sa déchéance, le violeur ne s’appartient plus, parce qu’il savoure au plus haut point cet affreux combat. Angèle se débat, hurle, sent sur elle l’haleine épouvantable, l’autre cherche à l’étrangler, tire les cheveux, alors qu’il soulève la jupe et déchire les bas. Il est devenu fou. Elle est trempée de sueurs froides, son cœur bat la chamade, elle suffoque, roule et se détache enfin de lui pour fuir vers la porte verrouillée à triple tour. Il n’y a pas de mots pour décrire ce qu’elle est en train de vivre, pas plus qu‘il n‘y a d‘issue, seule la haute fenêtre au carreaux cassés lui propose un extérieur faussement salutaire, il se perche trop haut. Angèle a envie de vomir, l’autre con a réduit la distance pour se diriger vers elle, si sûr de lui qu’il en a le pantalon tombé par terre. Grotesque, il brandit son arme, méconnaissable.

 

– Si tu ne cèdes pas, je te préviens, moi je n’hésiterai pas.

 

Angèle se voit mourir, avec l’atroce constat de se voir acculée comme un rat dans cette pièce miteuse. L’agression dépasse bien entendu l’acceptable, pourtant, elle reprend mieux ses esprits que lui. Elle constate sa dignité maltraitée, son corps bafoué, mais elle ne peut pourtant pas céder sa jeune vie à ce malade. Elle sait qu’il peut tirer et ce qu’il vient de lui faire vivre prouve à quel point il est complètement givré. Gagner du temps, peut-être, elle fait un atroce effort pour délier sa langue, afin qu‘elle sorte par ses lèvres tuméfiées des mots que pourtant elle ne voudrait pas dire.

 

– Attends. Pas comme ça. Lentement, elle enlève son chemisier et se retrouve en soutien-gorge, oubliant sa terreur, elle donne à l’agresseur le sentiment qu’elle se soumet. Elle ose peut-être presque croire qu’il se sent mal de l’avoir frappée, elle sait aussi qu‘elle ne pourra pas fuir les prochains coups. Viens l’enlever toi-même.

 

Il s’est avancé en clopinant, jubilant sans doute de son abus et Angèle a pivotée un peu en le laissant venir, faussement abandonnée. Elle a cependant toujours sa jupe sur les reins. Il est là, le dos collé à la vieille fenêtre et toujours obnubilé par sa volonté infernale. Même si la peur s’est insinuée dans les tréfonds de son être, la jeune fille n’a qu’à pousser du genoux de toutes ses forces pour le faire basculer, alors elle le fait, avec une énergie qui la dépasse, ignorant le pistolet, ignorant tout ce qui n’est pas ce seul geste de vengeance et de survie. Sous le poids d’un Christophe surpris, la fenêtre pourrie a volée en éclats et il est tombé sans un cri dans la cour. Angèle met beaucoup de temps pour comprendre ce qui vient de lui arriver. Elle a penché la tête pour regarder le corps inerte, étrangement soulagée par la bienfaisance de cette vision. Si la fenêtre avait résisté… Le problème est qu’il a emporté la clef dans sa poche et qu’elle est à présent enfermée dans le vaste grenier.  

 

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Message édité par talbazar le 30-04-2020 à 13:59:13
n°59646498
talbazar
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Posté le 30-04-2020 à 18:09:36  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Véronique et Vincent de Boeuf.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Anik Noptique.

 

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Message édité par talbazar le 30-04-2020 à 18:20:08
n°59661497
talbazar
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Posté le 02-05-2020 à 11:02:32  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Irina Veta-Propergols.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Aladin Donneau.

 

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Message édité par talbazar le 03-05-2020 à 09:27:26
n°59679629
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-05-2020 à 11:45:59  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Erwan Imale.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jhon Off.

 

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Message édité par talbazar le 04-05-2020 à 18:02:36
n°59703489
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-05-2020 à 15:37:24  profilanswer
 

Salon littéraire.
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil. Extrait numéro 104.

 

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Alors que, tristement confinée dans son palais d’Ankhelkarton-Tulmé, la pharaonne Néefièretarée, cette époustouflante nouvelle Isis issue de tant et tant de rois, perdait à jamais le don sacré d’offrir la vie, Merdenkorinnanâr voyageait dans la chaleur atroce, traversant déserts et marécages avec sa grande armée, pour convoyer les prisonniers. Assis sur son beau cheval blanc, le général potassait un manuscrit traduit d’un auteur romain anonyme, lequel traitait des différentes manipulations du langage et de la propagande, dans le but d'assurer le maintien au pouvoir d’un régime totalitaire. Il ne fallait par exemple jamais dire blessé à la gorge mais enrhumé, ne pas parler de lutte sanglante mais de débat de fond ; il fallait surtout identifier le plus tôt possible les auteurs de satires et de papyrus critiquant le pouvoir. Il en était au passage expliquant la marche à suivre pour expulser des fermiers par la garde nationale, en cas de suspicion généralisée, lorsqu’il vit arriver à sa hauteur le destrier d’un officier, venu lui signaler que Schrèptètnuptèt avait remuée, juste un peu. Merdenkorinnanâr s’apprêtait à tomber de son cheval du pied droit pour aller vérifier, lorsque l’autre l’arrêta du bras, rajoutant que depuis, la belle-sœur de la reine adoptait toujours avec obstination la position repos. Si la noble dame venait de prouver pendant un bref instant un regain de sa vitalité, elle n’en restait pas moins pour le moment aussi inerte qu’un sac de blé. Tapotant des genoux les flancs de sa monture, le maître des forces de l’Egypte entama donc tranquillement un nouveau chapitre de ses feuillets, consacré à l’utilisation de la guerre froide dans les campagnes militaires romaines. En tant qu’égyptien, il avait du mal à comprendre des phrases utilisant des mots ou des expressions comme « der des ders », « drôle de guerre », « Excalibur », « Durandal », « casus belli », « campagne de Russie », surtout que la passé simple, employé en abondance par l’auteur, introduisait en plus dans ses textes un désagréable effet de distance. Dans son obscure complexité, cet ouvrage lui rappelait parfois ses difficultés de compréhension, lorsqu’il avait voulu lire un savant papyrus de médecine générale, un ouvrage monumental qui décrivait en détail la graisse blanche des os, eux-mêmes cachés sous les morceaux de viande tapis sous la peau. Alors que le soir tombait, les roulements de tambours résonnèrent longuement, pour annoncer la halte bienvenue de la nuit. Les soldats montèrent les tentes une à une afin de s’y calfeutrer, le camp grouilla de monde en attendant le noir, les cuisiniers distribuèrent des lapins morts avec équité ; les autres les mangèrent sous les arbres dans la fumée et l‘odeur des chairs brûlées, contents d’être enfin débarrassés de leurs casques et de leurs cuirasses. En dépit de l’heure tardive, le camp étouffait toujours sous une chaleur conséquente ; certains crurent entendre une lionne s’approcher et s‘agitèrent un moment en fixant les broussailles, puis la nuit bienfaisante enveloppa tout. Sous sa toile, Merdenkorinnanâr reprit sa lecture avant de dormir, soulagé d’avoir enfin compris que le « je » posait en réalité la parole d’un autre, et des phrases comme « la lance desus la tempe, je prena un sabre in extremis » devinrent enfin plus compréhensibles. Après, lorsqu’il fut question de montagnes de morts, la lecture devint plus fluide. Certains troufions avinés tardèrent un peu à s’endormir, sortant des dagues à cran d’arrêt de leur ceinture en se traitant de débiles et de singes, puis, gardées à l’extérieur par quelques sentinelles, toutes les tentes plongèrent dans le silence et la paix.

 

L’un de ces gardes, Pâtregrec-Gouèledemétèk, était en train de jouer au dés avec son collègue Amoneu-Étroséré pour passer le temps, ces deux-là étaient précisément chargés de surveiller les carrioles emprisonnant les captifs. Le premier des gardes expliquait à l’autre que lorsqu’il jouait, il n’employait pas ses yeux de chair mais ceux de son esprit et s’il était vrai qu’il gagnait chaque partie, en réalité il trichait comme un porc. La nuit promettait d’être longue et la chance insolente de Pâtregrec-Gouèledemétèk commençait à ronger les nerfs de l’autre. Le veinard devait sans arrêt occuper l’esprit du rival qu‘il filoutait, lui expliquant par exemple la bonne méthode pour lire dans les tripes de poulet, ou bien il lui racontait avec force détails sa glorieuse campagne en Lybie, où un commandant de forteresse l‘avait même embrassé sur la bouche en récompense de ses exploits.

 

– Et tu vois, Amoneu-Étroséré, un jour, bien avant qu’on en fasse des statues, Rê est monté au ciel.

 

– Comme Jésus va le faire ?

 

– Qui ça ?

 

– Laisse tomber, je dis ça, je dis rien.

 

– Et alors, plus tard, comme il avait sa claque de nous autres, parce qu’on lui refilait des offrandes périmées, Rê envoya sa fille pour qu’elle colle des beignes aux humains et faire cesser dans les temples le trafic de bananes avariées.

 

– Sa fille, tu veux parler de Sekhmet la lionne ?

 

– Voilà. Alors elle s’est mise à becqueter les hommes les uns après les autres et comme la chose lui plaisait, la boulimique décida de ne plus remonter dans les nuages. Son père avait grandement les boules, parce que sa fille faisait un gros carnage sur la terre, il décida donc de mélanger de la bière avec du sang, pour provoquer de la pluie avec.

 

– J’ai compris ! Sekhmet a sifflé tout le viandox frelaté à son papa et s’est retrouvée bourrée comme une pelle.

 

– Du coup, pétée comme une vache en bonne ruse, la méchante lionne est devenue la gentille Hathor. Ensuite, son papa lui a facilement botté le cul et la prise par les cornes pour la ramener là-haut avec lui. 421 ! j’ai encore gagné.

 

– Si tu te sers pas de tes yeux, moi je suis pas aveugle, j’ai l’impression qu’avec tes fables, tu es en train de m’embrouiller.

 

Ils furent interrompus par la romaine Publica, laquelle passait tranquillement devant eux. Elle transportait à la nubienne une petite amphore sur sa tête, marchant avec précaution, comme si chaque pas devait dessiner son destin.

 

– Dis-donc, la petite pute, lui lâcha sans tendresse Amoneu-Étroséré, il serait grandement temps d’aller au lit, si t‘en as un.

 

Comme elle s’avançait vers eux en souriant, ses copines Meretrix, Lupa et Scortum sortirent à leur tour de l’ombre pour l’accompagner, elles ne portaient sur elles que de fines écharpes en lin pour couvrir leur belle nudité.

 

– Salut les gars, vous voulez boire un coup ?

 

– On est en service. Tas quoi là-dedans ?

 

– Du rosé de Provence, du bon, c’est du spécial apéro et il est encore frais ! On a même des olives pimentées.

 

– Je te le dis, fit Pâtregrec-Gouèledemétèk à son collègue, les femmes, c’est toutes des Sekhmet, à la base. Sauf ma mère et ma fille, bien entendu.

 

– Tu peux injurier tes dieux tant que tu veux, lui dit Meretrix, en s‘allongeant sur le sol nonchalamment, on s’en fout, nous on est toutes des romaines. Alors, un petit godet avec nous ?

 

– Laissez-vous tenter, les mignons, on est pas méchantes, ajouta Scortum, en s’étirant, pour mieux leur montrer ses seins.

 

Avec une détermination qui changea subitement de nature, les deux sentinelles devinrent gais comme les italiens, quand ils savent qu’ils auront des femmes et du vin. Après-tout, ils n’y avait qu’eux pour juger à cette heure qui était coupable de quoi, puisque l‘ordre dans ce secteur, à présent c‘était eux. Amoneu-Étroséré sortit une timbale en os venue de nulle part, vu qu’il ne faut jamais faire offense aux périodes de bonheur. Du coup, ils trinquèrent à la santé de Néefièretarée, l’accomplie, la plus grande souveraine de tous les temps, pleine de talents, surtout son coffre. L’amphore de vin se vida peu à peu et les gardes saluèrent à chaque gorgée leurs charmantes bienfaitrices en caresses appuyées, tout en ponctuant leurs rires avec de grasses plaisanteries. Aucun des deux, et pour cause, ne vit toutefois Lupa mettre sa poudre opiacée dans leur ultime gorgée. Leurs voix prirent tout à coup un timbre de cloche fêlée et puis, sur les genoux de leurs servantes criminellement sexy, ils tombèrent rapidement dans un sommeil profond.

 

– Pas trop tôt, clama Meretrix, de vrais délinquants sexuels, ces deux-là ! Même pas dignes de notre profession.

 

– Tu as raison, il y a des thérapies qui devraient être obligatoires. Pendant qu’elle parlait, Lupa leur faisait les poches et Publica les fouillait de même avec dextérité, dans l‘espoir de récupérer un peu de monnaie. Elles furent un peu chanceuses.

 

– Dépêchons nous les filles, apostropha Scortum, j’ai les clefs.

 

Les locataires des charrettes carcérales les virent arriver en roulant de grands yeux. Sans pousser le dialogue, Scortum débarra le cadenas qui enfermait Vequetum Fourlanus et Tampax Nostrum. Après être sortis de leur prison roulante, les deux romains embrassèrent les femmes dans une ambiance joyeuse et fraternelle. Elles se séparèrent enfin des hommes qu’elles venaient de délivrer, après il est vrai un bon million de battements de leurs cils.

 

– Merci pour l’auxilium, fit Tampax sur un ton enthousiaste, grand merci les nanas, voilà du bel artificium ! Sûr que ça va chier sub luceum, quand ils verront qu’on s’est fait la malle. Demain-matin, j’en connais qui vont se faire passer un savon et qui vont sans doute voir s’altérer grandement leurs fonctions de reproduction.

 

Comme convenu, seuls les romains pouvaient s’évader avec succès, puisque Tépénib et Valisansoùth étaient blessés et affichaient toujours des teintes affreuses, que Moisi et Avouktebel étaient beaucoup trop jeunes et que Keskiya et Aménorée n‘imaginaient pas un seul instant les abandonner. Amétatla ne voulait pas non plus s’écarter de ses biens ou des siens, elle ne fut donc pas rongée par le poison du doute et leva le pouce à la suggestion commune de passivité. Jusqu’au bout, elle voterait farouchement contre la valse des PDG et protégerait du mieux possible ce qu’elle appelait son nouvel empire. Ses affaires ne pouvant que pâtir des remous d’une ambiance rendue trop instable ; alors que si par miracle, Néefièretarée lui accordait sa grâce, elle-même entendait bien redessiner une nouvelle carte personnelle du monde égyptien fashionable, dans un pays qu’elle trouvait par ailleurs beaucoup trop macho. Et pourquoi pas, un jour, se lancer dans le bijou et investir dans la pierre ? Non, bien entendu, cette cavale hasardeuse ne méritait pas le sacrifice matériel et moral qu‘elle exigeait, quand bien même la pharaonne les menaçait toujours de la pire des morts, lorsqu‘ils franchiraient les portes de Ankhelkarton-Tulmé. Du fond de sa cage toujours fermée, Aménorée salua aussi les veinards de la main, puis elle éclata en sanglots en tenant sa petite fille dans les bras. Résolue à son sort, remettant désormais son existence entre les mains d‘Osiris, la direction de la CGPT souhaita finalement bonne chance et bonne route aux fuyards. En revanche, les deux fils de la louve formaient un solide noyau de convaincus, et après un dernier salut en assurant aux autres qu’ils chercheraient un stratagème pour leur venir en aide, ils décampèrent promptement avec les filles dans la nuit noire. L’objectif premier étant de traverser le Nil dans sa largeur en nageant jusqu’au bout de ses forces, sans même un boudin autour de la taille, pour placer le grand fleuve entre l‘armée et eux. Il y avait en effet là-bas dans une vallée une petite bourgade qui s’appelait Raltoupet, et les filles promettaient qu’on pourrait s’y cacher avant de rentrer en Italie, pays de la justice et de la démocratie.
 
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Message édité par talbazar le 06-05-2020 à 19:29:23
n°59711219
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-05-2020 à 11:54:59  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Sylvain d'Honneur..

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Marité Orisation..

 

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Message édité par talbazar le 07-05-2020 à 16:30:01
n°59729024
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-05-2020 à 07:59:11  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jacob Ropriétaire.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Henri Drophyle.

 

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Message édité par talbazar le 09-05-2020 à 08:18:24
n°59742302
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 10-05-2020 à 19:03:12  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Anna Zard.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alex Périence.

 

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Message édité par talbazar le 10-05-2020 à 19:08:21
n°59748178
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 11-05-2020 à 11:55:33  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Maurice Kecertain.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Mathieu Lami.

 

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Message édité par talbazar le 11-05-2020 à 12:41:15
n°59752564
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 11-05-2020 à 18:46:55  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - Tome 2 - Sus au sein royal. Extrait numéro 57.

 

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La reine des Amazonardes languissait encore d’un dur tourment fourrageant ses boyaux, mais cette fois-ci, cela ne semblait pas être ce douloureux mal de lune que l’on sait parfois torturer les pucelles en saignement. Mandé auprès de la souffrante, maître Mirlen de la Pérouse s’avouait totalement vaincu, après avoir tout tenté pour la soulager, sans noter d’amélioration durable. Il lui conseilla la marche à pied sans manger, d’absorber en revanche le midi une nourriture de qualité, d’essayer la promenade en site calme, la bonne vidange du colon, la stimulation urinaire, la cure de pollen ; mais en dépit de ses moyens savants, le vieux magicien ne pouvait parvenir à guérir ces douleurs inconnues, bien que la malade lui rendit aimablement toutes les parties de son corps accessibles. Il fallut alors se rendre à l’évidence, Daenerysk Lémésté ne serait pas fraîche, guillerette et disponible pour combattre l’armée des Frissons, puisqu’ils viendraient bientôt devant ses murs dans la fureur de batailler.

 

– Or ça, majesté, la paix et la grâce de notre sainte Kramouille soit avec vous, amen. Le feu qui taraude votre posvre corps n’est point bellerie, je l’assure, car voici que j’ai longuement alchimié la maldigestion de votre bol alimentaire, point n’ai trouvé grosse carence en lysine, ni moisissures cancérigène, ou autre acide urique mal éliminé par vos deux reins, rien ne m’explique cet horrible  mal qui vous laisse sans force au fond de votre lit, comme une simple poupée blonde à longues tresses. Il faut convoquer céant votre noble conseil, puisque selon mon avis, vous ne pouvez dans votre état partir en guerre.

 

– Fait chier mon pote, on cause, on cause, mais les Frissons ne vont pas tarder à se radiner et moi, je pourrais que lape pour leur coller des gnons. Comme tu le vois, j’ai comme deux allumettes plantées dans les gobilles et le baquet en foirade. Je manque d’aller aux quetsches à chaque fois que je respire. T’es bon toubib, pourtant, mais bon, je dois encore garder le plumard, y’a rien d’autre à faire et j’y chanterai mieux à sûreté, on va dire que je n’ai pas le choix. D’entrée, tu vas dire aux frangines que j’ai la crève et qu’elles devront alpaguer ces salauds sans moi.

 

En réalité, Daenerysk jouait seulement la souveraine alitée et n’avait pas besoin de guérison, puisque son mal était habilement simulé. Elle avait discrètement chatouillé sa gorge avec une plume pour renverser son dîner, afin que Mirlen puisse cuider au mal inconnu. Elle se disait ardée de l’intérieur par un feu secret, elle hurlait comme une femme priant sa délivrance, elle pleurait que la mort la tirait vers elle en sa nacelle, elle flageolait, disant qu’elle ne pouvait rester longtemps fichée, puis elle tombait tristement sur son lit en criant « à moy, à moy », car elle faisait à chaque instant mine de pousser son dernier soupir. En vérité, elle voulait profiter de cette guerre pour quitter son royaume et partir au lointain quérir la « fleur de Pinette » sur le volcan du Guilidoris, dont elle possédait justement la carte. Elle osait seule espérer se préserver des grands loups rôdant par fortes bandes dans ces contrées solitaires et infernales. Elle fléchissait le genoux près de son lit devant sainte Kramouille Noble Dame, pour qu’elle concède à lui livrer la fameuse plante aux vertus aphrodisiaques. Son peuple serait bien entendu un temps désolé de son absence, mais elle ne pouvait résister au bonheur d’entrecuisses promis par son expédition. Elle veillait fort tard à la lampe, lissant la fameuse et grande carte de peau sur la table de sa chambre, admirative devant les rivières profondes qu’il faudrait traverser, les buissonnets qu’il faudrait contourner, les pentes ardues qu’il faudrait gravir comme le font les simples bergères, avec la robe dans la ceinture pour mieux fuir le danger. Elle mangerai de pauvres noix glanées dans la fraîcheur du vent, peut-être que même, tout là-haut, il neigerait sur sa tête cachée dans les fourrures, mais elle en était sûr et certaine, elle reviendrait ensuite dans son royaume avec un brin de Pinette dans sa musette. Voilà qu’elle partait elle-aussi vers la quête du Saint Râle et que lui importaient les ours, les loups et la terrible froidure, si cette belle fleur magique devait faire pousser à la petite sienne la belle chansonnette de l‘amour ardent ! Car elle rêvait à présent d’une telle psalmodie de sa chair consumée, elle voulait devenir véhémente et l’espérait chaudement. Elle perdait entre les jambes, rien qu’en y pensant, des gouttes plus grosses que celles de la pluie d‘octobre. Elle voulait tout simplement que ses cuisses jolies fassent des étincelles. Les Amazonardes ne sont pas supposées prendre des amants et pourtant elle en avait bien un, puisqu’en secret, messire le seigneur vicomte Benoît Taillenfer la rendait coupable de fougueuses tringleries, lorsqu’elle allait à sa rencontre sur les prés Liminaires, courant les bois hérissant la plaine de la Fée Konde, comme tant et tant des siennes le pratiquaient aussi, sans rien dire à personne. Elle ignorait ainsi que Sonya Laporte était également la maîtresse de Taillanfer, et que cette dernière en était d’ailleurs très fortement éprise. Et pourtant, les Frissons lui voulaient la guerre, prenant le parti du roi de Camelote Vladimir le Gland et sa maudite reine Berthe de Boucogne, qui haïssait le peuple de Lukycuni. Elle-même devait agir avec une grande prudence, car elle avait aussi des baronnes garantes de leurs traditions, telles les fières Sonkusur Lakomod, Délisse de Sister ou l’ombrageuse Arlette Davidson. Il est certain que si ces guerrières avaient eut vent des plaisirs coupables de leur reine avec les mâles ennemis, elles n’aurait pas hésiter une seule seconde à la décapiter.

 

Pour l’heure, Daenerysk feignait donc la maladie, en abandonnant toute dignité. Mais elle rêvait tout de même d’acrobaties voluptueuses communes aux femmes bienveillantes, elle se voyait oisive et dévorée par la fournaise ardente provoquée par la plante sacrée, livrée en damnation aux coups chéris de son amant, souillée par lui, soumise aux sens, enrichie de son muscle géant qui cognerait ses fesses pour les faire sonner plus fort qu‘un tambourin, encore et encore, car elle saurait bénéficier de la cure offerte par l'herbe bénie, pieux végétal qui déchirait les robes et proposait si bien complaintes d’oreillers. La vraie joie s’entend toujours. Ah oui ! pensait-elle par avance en se glissant la main, Benoit la jetterait sur le lit de fougères pour lui rompre bras et jambes et démouler ses reins, il l’empalerait ensuite fort vilainement par le fondement, si transpercée qu’il en ferait sortir les tripes et ce serait la plus merveilleuse chose qu’on vit oncques. Elle voulait se voir saccagée de plaisir, bien plus ardente qu’une violée de briganderie, puisqu’elle entendait déjà dans ses draps et sa tête chanter l’harmonie des orgues de l’amour physique.

 

En attendant, l’armée frissonne se présenta le lendemain aux portes de Lukycuni, révélant le tumulte d’une actualité très dangereuse, car leurs chevaux ébranlaient en grand nombre la contrée. On était loin de la réunification désirée secrètement par certains qui composaient les deux parties. Dans la cité des amazonardes, on quérissait les forces et distribuait les armes, les unes criaient pour foncer à l’assaut, les autres haranguaient les compagnes de combat pour écraser l’envahisseur. Il n’était pas coutume que les Frissons s’opposent à elles, elles en nourrissaient une grande fureur. Sur sa bourrique joliment harnachée, Arlette Davidson piétinait dans la cour, elle prenait commandement, puisque la reine ne le pouvait. Dans sa belle cuirasse, elle redressa sa taille et ses seins pour observer le ciel, le temps resterait beau ; puis son visage sévère se posa sur les figures de ses nobles guerrières, braves, endurantes et bien exercées. Comment ne pas penser qu’elles allaient écraser ceux qui osaient les attaquer ? Après-tout, avaient-elles jamais eu besoin d’un prétexte pour aller taquiner les Frissons ? Elles feraient tout de même payer cher cette incursion odieuse et trancheraient ensuite la gorge des survivants avec leurs armes en fer. L’armée des femmes coagula en grande hâte et foule immense vers l’entrée de la ville, dont les cloches sonnaient, puis l’on ouvrit toute grande la lourde porte qui la fermait. Surgissant des remparts en pierre comme une vague terrible, les amazonardes firent aussi bien miroiter leurs épées aux pommeaux ciselés, leurs piques luisantes, que leurs bracelets en or et leurs bijoux d‘argent. Désormais prêtes à semer la terreur, avec, sortant des casques, leurs chevelures brunes, blondes ou rousses flottant sur les épaules, elles talonnèrent en furie leurs chevaux et leurs yacks pour attaquer l’ennemi.

 

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Bonne fin de confinement à tous.

 

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Message édité par talbazar le 12-05-2020 à 06:12:11
n°59793674
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-05-2020 à 17:43:51  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Eva Kecin.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Vincent Humain.

 
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n°59798131
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-05-2020 à 16:01:12  profilanswer
 

Salon littéraire.
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : Coup de chance dans l'hyperbole. Extrait numéro 76.

 

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Le gros Whale Ship pousse sa masse obstinée dans la nuée cristalline et brune que percent sporadiquement des éclairs terrifiants. Une vague sableuse si démesurée qu’elle n’a plus de hauteur ; le front du mur s’anticipe lui-même d’une voûte colossale et sombre qui forme en quelque sorte, à l’avant de cet enfer tempétueux, le nouveau ciel de Mars. Au sol, le sable poussé par un vent extraordinaire s’arrache, s’agglutine et grimpe en volutes gigantesques, au sein desquelles l’appareil pourtant imposant n’est qu’une dérisoire insignifiance ; il se trouve complètement englobé par cette formidable tourmente qu’il ose défier. Au cours de sa progression, des centaines de petites roches frappent parfois sa coque résistante en heurts sporadiques, mais l’engin militaire n’en tire aucun dommage, il subit juste stoïquement cette grêle inquiétante sans en être affecté, sans jamais dévier de son cap qui le rapproche peu à peu du QG rebelle dévasté. Dans le cockpit aveugle, la navigation se passe du besoin humain, réduit à sa seule observation attentive de contrôle, une vérification permanente des paramètres de progression et un repérage sécuritaire de chaque seconde. Des certifications de routine, qui limitent le plus souvent la parole de l’équipage à de simples nécessités opérationnelles. Jacky Villerette et Adriena Karambar n’en disent pas d’avantage aux autres, puisqu’ils sont encore animés intérieurement par la fébrilité de leur rencontre amoureuse dans le Cragstan. Assis en vis à vis sur leur siège qui forme en compagnie de ceux des voisins impassibles un large cercle dans l‘habitacle, ils ont de temps en temps un échange de regards explicites révélant leur nouvelle unité charnelle, servie quelques instant auparavant par des sentiments réciproques. Tout en scrutant la console placée devant elle, Adriana a même passé négligemment sa cuisse par-dessus l’accoudoir, peut-être une sorte d’invitation explicitement sexuelle au chef de division, lequel s’amuse sans doute à la dérobée de percevoir un tel message. En dehors du déchaînement des éléments naturels, il n’y a pas de menace avérée trahissant une intervention de l’armée défédérée, ce que posait, dès la mise en place de ce plan audacieux, une certaine évidence. On note également à deux reprises la présence de mines, temporairement inopérantes, fort heureusement. Youg Garante prend la parole, exprimant tout haut ce que les coéquipiers constatent également :

 

– Location base, 202, 03, nous y sommes, mais on va dire que ça cogne bien à l’extérieur !

 

– Pas fâché d’être arrivé, lâche un des expéditionnaires, en poussant un soupir de soulagement.

 

– Ok pour le rendez-vous, on procède à l’évacuation, ordonne Adriena, après avoir reçu le signal du QG, dont les hommes et les femmes se tiennent prêts à embarquer.

 

Le point de rencontre est un piton rocheux isolé, percé d’une porte masquant l’entrée d’un tunnel épargné. A présent noyé dans la tempête furibonde, il faut l’utilité des radios de scaphandre pour parvenir au repérage. En dépit de l’ouragan minéral qui souffle sur eux, tous les survivants couverts de poussières de l’armée indépendantiste se sont arrachés du sanctuaire pour se masser devant l’énorme gueule de la machine. Celle-ci s'ouvre enfin largement pour leur permettre d‘y accéder sans attendre. Le Whale Ship avale au passage des monceaux de sable, dont les ruées frappent la soute en crépitant sans épargner le Cragstan, alors que Adriana en ordonne justement la sortie, avant de refermer son transporteur. Le gros de la troupe s’amasse ensuite devant les marches de la plateforme menant au pont supérieur, en attendant de rejoindre l’équipage ; alors que Ruppert Ridfort, prenant le commandement du Cragstan, s’affaire à démarrer le véhicule en compagnie d’une trentaine d’hommes. Puis le Gebirgsmütze le fait sortir dans le maëlstorm tourbillonnant, tous ses phares allumés et sans attendre, permettant au Whale dont le ventre est plein de sable de s’isoler enfin de l’extérieur. L’armée des rebelles martiens répartie dans les deux engins fuit aussitôt sa base désormais déserte, prenant pour objectif la dernière position de Fanch Yolande et Karela Borounie. Une mission à haut risque vers l’inconnu d’un vaste horizon, pour l’instant complètement obstrué par la tempête en cours. Une orgueilleuse ivresse gonfle le cœur de Adriena Karembar, toujours aussi peu perturbée par les chocs funèbres heurtant la coque de son vaisseau, elle est pourtant la chef d’une bien mince flottille, où elle a regroupé l’ensemble de ses forces. Si jamais son armée doit courir au désastre, elle le fera de façon superbement héroïque, puisque après la destruction de leur camp principal, chacun des mineurs est désormais bien décidé à livrer son dernier combat. Le train des deux machines file à présent à vitesse maximum vers Marte Vallis, indifférent au monstrueux manteau de grains jaunes qui ne cessent de s’abattre sur lui ; puisque cet écran naturel et capricieux représente au contraire un précieux atout et la garantie d’une certaine sauvegarde contre les jets de laser mortels.  

 

Ignorant cette audacieuse équipée au sol et tapi très haut dans la noire orbite martienne, le Sharshermankommodore Erik von Struheim, du Sharsherman Flash Space Patrol Z-104, esquisse un léger mouvement de recul, puis il reste un moment à contempler le gros transbordeur civil qui vient de surgir devant son vaisseau. L’intrus encore lointain avance dans sa direction, contrevenant de ce fait aux ordres de la loi martiale qui interdit toute approche de Mars aux bâtiments commerciaux. Une façon très insolente de faire son entrée, mais Grand Contrôle lui a déjà fait cracher son identité : le Cheerleader, cargo de la défédération mercurienne, capitaine Angeline Joly, certifié dévalisé de sa riche cargaison aux environs du Sextant. Le commandant du navire militaire ne sait pas trop quoi penser d’une irruption si volontariste, mais il ne la considère pas comme un problème, juste une simple préoccupation qui ne mérite pas pour l’instant le branle-bas de combat. Il a de toute façon la capacité de détruire cet audacieux en une simple demi-seconde, sans même hérisser le dixième de son artillerie. Il juge également inutile de mobiliser les Panzigs en patrouille proche, puis il estime éteindre les soupçons en arraisonnant lui-même cet importun. Il n’est pas forcément nécessaire d’encombrer l’orbite avec les débris de ce véhicule suspect en lui tirant dessus, au risque d’augmenter les risques de collision future. La désintégration partielle de cet intrus envelopperait Mars de ses débris pendant plusieurs années, il faut donc envisager une certaine prudence, la plus petite explosion pourrait endommager malencontreusement et à retardement n’importe quel vaisseau militaire au bouclier désactivé. Il est tout de même urgent d’en savoir plus, puisque ce transbordeur ne montre aucune manœuvre d’évitement.

 

– Sharshermankommodore Erik von Struheim du Sharsherman Flash Space Patrol Z-104, signalez-vous.

 

– Ici Angeline Joly, capitaine du Cheerleader, déclarons acte de piraterie et vol de cargaison. Demandons asile martien et transfert d‘équipage. Mon vaisseau déplore des avaries importantes qui nécessitent réparations.

 

Ouais, plausible. Un simple poids-mort de l’espace malchanceux à la dérive. Le danger cesse peut-être de croître. Von Struheim va voir ça de plus près et tirer cette affaire au clair, sans alerter outre-mesure l’Etat-major. Il n’est pas du tout pressé d’entendre miauler la voix du Général Digoulle dans son implant. Il pense juste que ces rats de cambouis ont bien de la chance d’être encore en vie.

 

– Nous pouvons vous prendre en charge, rouler jusqu’à nous, nous libérons un pont pour vous accueillir. Erik von Struheim configure les postes aussitôt et se focalise sur la suite des opérations, il n’a toujours pas l’intention d’ébruiter sa manœuvre, histoire de décider jusqu’au bout à sa guise. Il prendrait cet équipage de civils sous sa garde et le Cheerleader resterait sagement en orbite stationnaire, jusqu’à nouvel ordre. En concertation avec ses officiers, il assure donc l’approche du cargo dans un cadre urgent-opération, mobilisant éventuellement des médecins-d’unité. Il est sans doute un peu content d’échapper à sa routine de surveillance passive.

 

– Ici Cheerleader, nous transitons vers vous.

 

Une navette de transfèrement Torpède ZF s’échappe effectivement du flanc du transbordeur, puisque les deux navires massifs sont à présent très proches, en disponibilité réciproque. Le hangar 09 du Sharsherman déploie alors sa baie en ouverture basse, sécurisé par des soldats en armes, mais les hommes et les femmes en scaphandre de travail qui sautent un par un sur le tarmac, en quittant la cheminée d’accès de leur petit bolide, ne semblent guère dangereux. Raide comme une antenne, les cheveux roulés en chignon sous son casque, avec des yeux un peu mauvais, le Sharshermankommandeur Rustin Hofman les accueille en bloc au nom du commandant, tout en les dévisageant attentivement. Ils sont une cinquantaine, apparemment tous en bonne santé. La seule chose anormale est l’absence du capitaine Angeline Joly, retenue selon son équipage par une nécessité de service. Les nouveaux arrivants sont ensuite dirigés vers un quartier spécial, alors que le capitaine en second est invité à rencontrer immédiatement le Sharshermankommodore Erik von Struheim dans sa cabine. S’efforçant de ne pas se montrer méprisant, le forban Brod Put, lequel s’est présenté sous une fausse identité, remercie alors fort aimablement Hofman pour son aide et son obligeance.

 

– Fameuse tempête sur Utopia, hein ? On a vu ça. Il ne s’attire aucune réponse de la part de l’autre, qui l’invite seulement à marcher.

 

 Juste derrière lui, le pirate Jean Traviolte fronce légèrement les sourcils et ferme les yeux l’espace d’un instant, sans faire un mouvement, parce qu’il vient d’entendre dans son implant la voix d’Isa Djani en train de s’exprimer sans excitation sur une fréquence ultra-privée, pour leur souhaiter à tous bon courage. Lorsqu’il rouvre les yeux, avant de quitter le garage par un étroit couloir pour rejoindre le sas, Traviolte reste sans expression. Il a juste tenu à rassurer par la pensée Alan Drelon et Isa Djani que pour l’instant, tout va pour le mieux. Ce n’est pas encore, en effet, le moment dans ce fameux raid de se comporter comme un loup.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 18-05-2020 à 08:24:53
n°59824698
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-05-2020 à 19:33:28  profilanswer
 

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Spécial collection Histoire :

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jacques Ormajeur.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alibert Berdurif.

 

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Message édité par talbazar le 20-05-2020 à 19:37:13
n°59828585
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-05-2020 à 11:57:05  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Sam Survole.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Le marquis de Luioumoi.

 

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Message édité par talbazar le 21-05-2020 à 12:18:42
n°59834729
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-05-2020 à 10:40:15  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Otto Matik.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Colette Goguette.

 
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n°59841725
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-05-2020 à 09:00:05  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Isidore Alotel.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jean Chie.

 
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n°59847577
talbazar
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Posté le 24-05-2020 à 08:27:06  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Pierre Tombale.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Luc Rénien.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Opar Crom.

 
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n°59894115
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 29-05-2020 à 10:44:43  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Olga Laxie.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : René Potisme.

 

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Message édité par talbazar le 03-06-2020 à 08:49:03
n°59905518
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-05-2020 à 16:13:12  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : Le chant de l'égout. Extrait numéro 04.

 

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« Voici l’histoire et le portrait de notre égout-père, racontée au nom de ses braves enfants, car il n’a cessé de vivre en leur noble cœur, sous les auspices de l’immortel dieu Bébert et dans le jeu de sa gloire éternelle. Que les Sept sages et lui puissent approuver la franchise de mon hommage que je donne aux peuples des rats et qui s‘épanche par la grande sagesse des petites lèvres de ma grande gueule »

 

Messire d’Artagnan de Pigalle - (Mémoires orales, pensées, faits, portraits de l’Égout et des branches qui en descendent)

 

Dieu Bébert a tragiquement frappé de sa terrible foudre le souverain des Halles et le duc Henri II n’est plus. En apprenant cette nouvelle, sa veuve Constance a failli en perdre ses petits. Que lui importe, en fait, que Henri ait trouvé de cette façon une mort glorieuse sous les feux du divin, son roi la laisse désemparée, bientôt Reine-mère et forcément régente. Son ventre dodu lui tiraille, gros et gras, chahuté par les fruits qu’il porte, car elle sera bientôt prête à donner la vie, une nichée remuante d’où va émerger l’héritier des Halles ; mais en ces temps incertains, c’est surtout la peur qui remue sa poitrine. Lorsqu’un mâle sortira, en bon premier de portée c’est lui qui sera l’élu, elle a déjà décidé de son nom, le dauphin s’appellera Croc de Fer, un nom de champion et de preux, qu’il faudra respecter et dont il saura tirer gloire. Il faudrait bien entendu, au début de sa jeune existence, qu’elle partage les dangers avec lui. Surtout, il sera nécessaire que les fameux barons Louis de Bourbon et V Louis lui prêtent leur allégeance, car prévoyant sa mort, Henri II avait promis son trône à Charles VII et sa femme Rategonde, passant outre sa propre filiation. Quelques vassaux seront probablement fidèles à ce dernier serment. La netteté des périls du présent donne à Constance le vertige, puisque son oncle Cathelineau lui-même pourrait ne pas être loyal, il avait plusieurs fois affiché sans honte sa prétention de mener les bandes, il ferait bon marché du raton royal qu’elle portait, ce pauvre petit ne serait pour lui qu‘un fardeau inutile. Déjà, la reine avait vent que le déloyal rameutait ses propres partisans dans les coins obscurs et les conduits méandreux sous la rue Rambuteau, les temps qui s‘annonçaient n‘en seraient pas bénis. C’est donc dans la crainte de ces troubles futurs que la reine Constance lèche posément sa fameuse grosseur, trottant de manière fébrile en jetant des regards de tous les côtés, tout en marchant rapidement. Elle coure ainsi en trainant son gros ventre, n’y tenant plus, vers la plage aux vieilles canettes pour y perdre les eaux. Dans l’ombre de ce coin privilégié transformé en palais, entourée de sa cour et de ses gardes, elle donne finalement naissance à Croc de Fer. Une pauvre petite larve nue aux grosses oreilles, lové innocemment au milieu de ses frères et soeurs, alors qu’il incarne bien le nouveau chef légitime des fils de la boue de ce coin-ci. Un nouveau roi pour les Halles, acclamé par les vivats qui se répercutent sous les voûtes de béton en échos lointains : « Le roi est mort, vive le roi ! ». L’évènement sera bientôt porté au Roi des rats, le mythique Grand Conseil des sept liés par leurs queues imbriquées et nourris par la communauté, toutes tribus confondues. Des philosophes de brillante raison qui feraient au prince son horoscope, saluant comme il se doit le nouveau souverain des Halles, en l’imprégnant de leur sagesse. Annoncé par les gardes, Cathelineau vient de surgir, richement poilu de s’être fait lécher par l’un de ses pages, une large balafre lui prête un museau repoussant, cette affreuse cicatrice témoigne pourtant d’un noble et ancien combat. Sans même un regard pour la nichée de huit, il n’a d’yeux que pour Croc de Fer, cachant sans doute au mieux la colère qu’il éprouve.

 

– Ainsi le voilà donc, ce beau petit neveu ! Il est bon qu’il ne soit pas né à la lumière du jour. Il a bien les fortes griffes de notre duc Henri, si glorieusement tombé.

 

En relevant sa belle queue, Constance a roulé sur l’épaule, presque involontairement sa patte se pose sur la tête de son précieux petit, comme si elle cherchait déjà à le protéger, dans un geste provoqué par la fièvre du cœur.

 

– Mon oncle, le soutiendrez-vous, ou ferez vous alliance avec les barons dissidents ? J’ai besoin de connaître vos intentions.

 

– Il y a peut-être plus urgent à traiter aujourd’hui que la sucession de votre mari, ma chère Constance, même si un messager m’a dit que Louis de Bourbon et V Louis ont effectivement rejoints Charles VII et Radegonde à nos frontières, près de Bonne-Nouvelle. La rumeur tenace prétend que le Marais s’agite, son roi Louis XV et la reine Margot viennent de placer un corps de dix-mille guerriers près du grand bassin. Ils voudraient profiter de la mort d’Henri pour nous envahir que je ne serai pas étonné.

 

– Par la sainte tapette, Cathelineau, qu’elle cruauté d’être bien née ! une reine hérite autant de gloire que de regrets. Ce Marais ne cessera jamais de nous inquiéter. Croc de Fer vient à peine de naître et une guerre menace déjà le trône qu‘il est trop jeune pour occuper. Elle secoue sa tête couronné d’une sorte de diadème en toile d’araignée et se retient devant son oncle de pleurer à chaudes larmes, se contentant de baiser ses petits à la peau satinée. La bienséance aidant, elle partage avec son illustre vis à vis le globe appétissant et carminé d’une belle cerise. Les crocs jaunes de l’oncle en font aussitôt de la dentelle, en dépit de son rang, ce rat n’hésite jamais à parler la gueule pleine. Sa proche vieillesse était patente et il avait les griffes usées.

 

– Allons ma nièce, ne pleurez-pas, fit-il en plissant sa balafre pour mordre dans le fruit juteux, vous prenez la régence et moi, je saurais faire mon devoir pour protéger les Halles. Et puis, soyez-en certaine, les plus grand barons de notre royaume le feront également. Quoi que puisse affirmer Charles VII, le trône n’est pas vacant. Allons, réjouissons-nous et faisons fête, l’égout abrite grâce à vous de belles âmes nouvelles. La cerise avalée, le rustre laisse un moment traîner son regard sur le brillant des poils qui donne au cou de la reine Constance un charmant brun velouté. Vous n’avez sans doute pu l’apprendre parce que vous accouchiez, mais savez-vous qu’il y aurait dans l’égout une sorte de prophète blanc aux yeux rouges venu d‘en-haut ? Son nom m’échappe à vrai-dire, certains le nomment Logi 6 L et d’autres Saint Bernard, il prêche de bien étranges choses, ce mécréant, puisqu’il affirme que Bébert n’est pas un dieu, mais seulement un ange à deux pattes comme les autres. Il dit que les hommes bien en chair sont des milliards à vivre sous le ciel et que lui est précisément né de leurs œuvres mystérieuses. L’étranger aurait conseillé à quelques-uns qui l’on rencontré de ne plus céder leurs crottes à l‘égoutier, ni d’accepter ses gâteaux, car il les offrirait uniquement dans le but de tous nous exterminer. Un fou, probablement, ce rat blanc, n’y a t-il pas plus belle mort que de s’offrir au seigneur suprême de ce monde pour que justement vivent les autres ?

 

– Le Grand Conseil saura quoi faire de cet insensé, Cathelineau. Tous deux se mirent à rire de ces fables. Depuis la nuit des temps, Bébert régnait sur la surface, depuis l’origine de l’égout, le grand Bébert promettait l’abondance.

 

– En tout cas, s’il croise la route de ceux qui composent la ligue du dieu Bébert, c’en sera fait de lui !
 
 Avant qu’il ne prenne congé suivi par ses gentilsrats, Constance fut pétrifiée par l’étincelle qu’elle perçut dans l’œil rond de son oncle, lorsque le balafré se retourna une dernière fois, la bouche impassible, afin de regarder Croc de Fer piétiner la portée pour atteindre en vainqueur la mamelle de sa mère. Elle fut alors certaine que Cathelineau tenterait tout pour faire disparaître son gentil neveu. Le premier bonheur est d’être mère, le second est de voir ses enfants tous les jours, le troisième est seulement d’être reine et vient en bon dernier, voilà ce que pensa ensuite la noble rate en se retrouvant presque seule. Elle regarda les petites robes roses aux bouches avides qui la tétaient avec vivacité. De trop nombreux dangers parcouraient à présent les allées du cloaque. En dépit des ultimes volontés de son époux, Constance ne pouvait se résoudre à ce que Charles VII et Radegonde prennent sa place légitime de ce côté-ci du grand égout. Il lui fallait de toute urgence convaincre les barons V Louis et Louis de Bourbon d’accepter sa propre régence. Bientôt, Croc de Fer règnerait sur les Halles, il en aurait bien entendu la tête et le corps, puisque tant qu’elle serait vivante, l’histoire de sa tribu ne pouvait s’entendre autrement, mais l‘on ne pourrait en juger qu‘après l‘avoir vécue.

 

Bon soleil de week-end à tous.

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Message édité par talbazar le 30-05-2020 à 16:32:23
n°59913364
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 31-05-2020 à 18:54:50  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui :Tim Oléparlefeu.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui :Jean-Philippe Erdument.

 

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Message édité par talbazar le 01-06-2020 à 21:40:38
n°59921176
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-06-2020 à 21:44:16  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Le comte Ebon.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Laurent Seignement.

 

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Message édité par talbazar le 03-06-2020 à 08:34:16
n°59968296
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-06-2020 à 12:55:16  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Roger Minaldezola.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Louis-Philippe Ocrisie.

 

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Message édité par talbazar le 07-06-2020 à 14:10:58
n°60001179
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 11-06-2020 à 13:10:35  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bernard Guman.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jules Limpudence.

 

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Message édité par talbazar le 11-06-2020 à 16:24:30
n°60005819
Homerde
Gonadoclaste apocryphe
Posté le 11-06-2020 à 22:13:35  profilanswer
 

Je répare ma guillotine [:vave:4]


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J'ai les bonbons qui collent au papier :/
n°60005943
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 11-06-2020 à 22:39:08  profilanswer
 

Je repine haut ma guitare ?

n°60021970
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 14-06-2020 à 15:55:43  profilanswer
 

Salon littéraire.
 

 

Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 

 

Aujourd'hui : La jet larguée. Extrait numéro 50.

 

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Comme un être d’outre-tombeau, Ghduluh l’immortel errait au sommet de la montagne, en empruntant les traits d’Eloi de Pouillet qu’il rendait pourtant méconnaissables. Il tâtonnait dans les fourrés avec ses mains crochues, fouillant la jungle de ses prunelles cauchemardesques et blanches, à la recherche des cadavres de ses anciennes ouailles. Il voûtait alors brusquement son corps mort, afin de les dévorer crus entre ses lèvres bleues. Il n’était plus qu’une horreur répugnante et cannibale, assoiffée de sang humain. Tourmenté par sa faim terrifiante, l’immonde plongeait aussitôt dans les fougères à chacune de ses tristes trouvailles, nullement apaisé par ses repas macabres et odieux. Seule une atroce envie guidait ses pas mal assurés, car il n’était pas aussi à l’aise qu’il l’aurait voulu pour maîtriser ce corps qu’il avait tué. L’ombre des ombres marchait en hésitant, au milieu du formidable massacre des hommes et des femmes que cette île venait de lui offrir. Sa silhouette épouvantable et sanglante glissait au milieu des fumées et même s’il plongeait les dents dans chaque corps qu’il recensait, il ne se trouvait jamais rassasié. Grisé par l’opulence macabre qu‘il découvrait avec délectation, il empoignait ces cœurs qui ne battaient plus, après les avoir arrachés des côtes, puis il léchait avec avidité le creuset des ventres ouverts, mordait quelquefois une oreille comme une pâtisserie, ou il plaquait ses mains sur les visages pour en gober les yeux, comme autrefois ces pauvres gens le faisaient des olives. Nulle autre lueur ne brillait plus dans ce cerveau éteint que l’obscurité menaçante, car Ghduluh l’envahissait à présent pour le soumettre à la plus incroyable renaissance. Toutes les pensées d’Eloi s’étaient évanouies à jamais, comme il se doit pour quelqu’un qui a cessé de vivre, remplacées par une unique volonté de meurtres anthropophages, et tout ce qui avait fait la personnalité de l’ancien guru n’était plus soumis qu’à une seule et unique loi. Ses sens téléguidés par l’ineffable ne présentaient que des impressions subjectives, lesquelles n’agissaient plus que dans un seul but : puisque ce cadavre habité n’était désormais régi que par un fantastique appétit de néant, où les fantômes des vivants n’incarneraient que des réalités idéales qui les rendraient succulentes. Le démon plantait ses dents comme autant de poignards pour arracher les chairs, et chaque bouchée rouge venait signer le terrible pacte appelant au retour triomphant de Ghduluh. Afin qu’il mène à bien sa nouvelle mission, celle qui lui ferait anéantir l’humanité. Il s’attachait à disséquer avec ses doigts glacés les trépassés abandonnés par l’attaque aérienne des russicains, mais comment contenter une faim qui durait depuis des millions d’années ? Il était le véritable maître de l’autre-monde et seule son apparence était à peu-près humaine, mais tout ce qu’il redoutait à présent fut sa relégation éternelle aux pages de l’oubli, dont le vieux livre jauni du Nonotetrocon abandonné dans l’épave de l’avion l’avait par miracle extirpé.

 

Bientôt, il ne trouva plus de victimes pour se satisfaire. Alors il se releva et se mit à rugir, face au grand océan que le volcan dominait majestueusement. Son cri rendit muet toute vie alentour et la jungle devint brusquement silencieuse. Ghduluh hésita en reniflant le vent, il y avait des âmes sur cette île, il entendait le battement de cœurs qui cette fois pulsaient librement. Des êtres bien vivants. Il sentait les palpitations de la vie venir jusqu’à lui et il se prit à baver au songe des fruits de ces délices. Des hommes marchaient du côté des plages, il devait forcément s’en repaître et c’est pourquoi il abandonna son horrible charnier, d‘où il ne laissait qu‘os et crânes, pour hâter ses pas dans cette direction. Au cours de la descente, les épines mordirent ses mollets sans qu’il ne ressente rien, les lianes lui fouettèrent le visage sans ralentir sa course, les serpents venimeux lui cédèrent la voie, car il était le maître des cieux noirs et plus dangereux qu’eux. Ghduluh se dégagea enfin des broussailles, pour fouler le sable vierge de la grande plage. Sa poitrine scanda les chants qui moquent la vie et le visage blanchi, il prononça un après l’autre, face aux vagues, les noms des esprits de la mort et les ancêtres du non-secours, ceux qui rôdent en cohortes invisibles au milieu des cimetières, louant la souffrance, le meurtre, les maladies et les infirmités, en appelant de leurs vœux la montée infinie des piliers de la dévastation. Indifférent au spectacle paisible de la mer qui lui battait les jambes, la chose louait les anciens pervertis, citant les vieux démons universels, dont les silhouettes brumeuses brillent dans la nuit pour accabler les hommes remplis de crainte ; il vénérait ici les suceurs de sang et les harpies gourmandes, sa voix griffonnait sur le bleu du ciel les prières interdites aux apôtres du malheur qui font toujours pleurer. Il y eut un grand frémissement par-dessus les eaux, il fallait croire que peut-être l’océan lui-même s’indignait des outrages déclamés par le monstre. Manipulés par une autre et nouvelle conscience, les yeux d’Eloi de Pouillet ne pouvaient voir et pourtant ils voyaient. Ils regardèrent d’abord s’élever un violent rempart d’écume, puis le corps elliptique d’un crabe géant perça brusquement les flots. Réveillée des profondeurs dans lesquelles elle dormait, la bête avait senti la viande dont elle voulait faire son profit. Un brin d’intelligence commandait à la bête que ce repas serait facile, il s’approcha donc rapidement vers la plage, levant haut ses pinces coupantes, titan de cartilage rose prêt à dévorer l’homme, lequel pourtant ne bougea pas.  

 

Impassible, Ghduluh leva les deux bras, sa voix puissante tonna son propre nom, car il était Ghduluh, le Malfaisant lui-même, le fils des enfers éternels, le destructeur sans frein, l’inhumain, émergé du texte oublié et des fosses du temps où jamais aucune lumière n’a su pénétrer. Interdit, le crabe stoppa sa course, encore menaçant, dandinant de droite à gauche, en ouvrant tout grand les ciseaux de sa gueule béante. Les pointes noires de ses énormes pinces claquaient devant lui comme impuissantes, brassant l’air en hésitant. L’animal laissa brutalement tomber l’un de ces membres formidables sur le sable, puis il recula peu à peu, une chose inconnue venait de dompter sa conscience. Un vent puissant émoussait le tranchant de ses armes, il resta un moment interdit devant ce corps humain pourtant si désirable, mais il n’avait plus faim. Sagement, il se coucha devant la volonté de Ghduluh l’immortel, calmant son appétit pour retourner à reculons au sein de l’océan, où l’autre le regarda disparaître, n’était-il pas le Seigneur sans âge des abysses et des souterrains auquel il fallait obéir ? Le pacte qu’il venait d'accomplir avec cette belle créature marine lui était naturel, ce crabe ne représentait pour lui qu’un simple maillon de la terreur bénie, à qui il ferait peut-être même l’offrande d’une pauvre victime, s’il se trouvait. Un long frisson parcouru sa chair morte, puis le démon reprit sa démarche claudicante vers l’orée des bois, et plus il retournait vers l’intérieur des terres, plus l’odeur merveilleuse des humains se faisait insistante.

 

Lorsqu’il parvint près de la grotte où s’étaient réfugiés les survivants, il ne put cependant avancer davantage. Mugissant de rage, claquant des dents pour mordre le vide, il se gratta le nez en restant interdit, car une force puissante l’empêcha d’aller plus loin ; alors que la torture du fumet des hommes se faisait malgré-tout plus pressante, en allumant au fond de ses entrailles un feu brûlant. Il sentait là une présence invisible, un ennemi redoutable et troublant qui rivalisait son propre pouvoir en l‘empêchant de se goinfrer. Alors, après encore quelques pas devenus pénibles, Ghduluh distingua la sculpture figée entre les bambous et les bananiers, il constata ainsi la présence de Shokot qui lui barrait la route avec force, et il tomba impuissant au pied du grand totem sanctifié par le pauvre Perlin. Le sang du petit chien égorgé laissait encore de grandes coulures sur la pierre sculptée, rouge et attrayant, pourtant Shokot consacré par cette eau de la vie rendait ce lieu tabou pour le démon. Ne pouvant lécher ce bon sang à loisir, Ghduluh cria de rage, longtemps irrésolu, puis il s’avoua à regret temporairement vaincu par une force aussi solide qu‘imbattable. Tout en grondements et vociférations, Ghduluh en colère renonça provisoirement à pénétrer dans la grotte, puisque tant que ce sang ne serait pas effacé, il ne pourrait l’atteindre, sous peine d’être vaincu par un esprit plus fort que le sien. Imitant le crabe qui avait plié devant lui, au nom du Grand Shokot dont il ne pouvait disputer les proies, il recula à son tour humblement dans les fougères épaisses, pour attendre son heure.

 


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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 15-06-2020 à 18:42:01
n°60066213
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-06-2020 à 15:31:56  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Joe Pération.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Ariette de Poisson..

 

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Message édité par talbazar le 19-06-2020 à 15:45:31
n°60082758
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-06-2020 à 15:17:34  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Edmond Tesquieu.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jacques Gressif.

 

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Message édité par talbazar le 22-06-2020 à 17:12:07
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