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Auteur Sujet :

La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar.

n°56361544
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-04-2019 à 00:26:46  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - Tome 2 - Sus au sein royal. Extrait numéro 49.

 

https://zupimages.net/up/19/16/7bwj.jpghttps://zupimages.net/up/19/16/e6v1.gif

 

La forge de Zazette perchait en rase campagne au lieu dit du « Bois Monjonc » et lorsque les sieurs Calagale et Juvenal s’y rendirent en compagnie d’Hilde, la damoiselle en tablier de peau s’y tenoit aux côtés de son mari Helleborus Niger ; occupé lui-même sous l’auvent à trancher une hanche de cerf, par fonction nourricière. Hilde se jeta aussitôt en liesse dans les bras du colosse, dans un partage des corps qui prouvait à lui seul qu’ils étaient frère et sœur. Puis la servante bisa de même deux fois sur les joues rouges de la forgeronne, puisque celle-ci était repue de la joie des entrailles que lui donnait son épousé. La chaumière s’encastrait à l’orée d’une forêt étouffante, laquelle fournissait toutefois une manne précieuse pour alimenter le feu nécessaire à l’ouvrage des métaux. Tout près, coulait une rivière où dansaient de fameux brochets et saumons, si abondants qu’ils auraient pu nourrir toute la vie et sans faillir un grand nombre de pucelles sans mari. N’était cette forge aux murs noircis qui prouvaient un labeur journalier, Calagale jugeait ce lieu parfaitement reposant. Un peu méfiante devant les étrangers, Zazette les invita dans sa demeure modeste qui faisait corps à l’atelier, dans lequel il fallut d’abord se frayer son chemin au milieu d’un grand nombre d’ustensiles. Ce n’était point tablée de grand seigneur et là, entre la cheminée et le lit clos que les vers depuis longtemps rongeaient, l’œil des chevaliers n’y voyait rien de précieux. Hanaps de pauvre corne usée, plats de terre ébréchés et un seul chandelier doré, qui à lui seul donnait un peu de luxe à la pièce enfumée. A tout parier, Juvenal estimait qu’aux repas, les deux manants se partageaient la même écuelle pour picorer. Le grand cerf écorché pendu au clou de la forge prouvait toutefois qu’Helleborus n’hésitait pas à entrer en délit de braconnage. Certainement, si les soldats de la reine venaient à chamailler ce géant pour qu’il avoue son crime, de grant oiseuse se mellaissent et prendroient tous de bons gadins sur la figure, avant que l’autre ne perdoit le rictus de son rire. Rien ne venait cependant prouver ici que dame Zazette était quelque part messagère du destin et la forge ne donnait point le sentiment d’être l’antre du diable. En vérité, la blonde gueuse n’avait en apparence rien d’une sorcière, telles ces vieilles chouettes bigleuses qui font l’hiver couler le sang des nouveaux-nés sur la blanche neige. Sur l’invitation des deux doigts de la métalleuse, l’assemblée se posa autour de la grande table afin de parlementer. Helleborus Niger s’empressa aussitôt de servir une piquette qui murmurait de façon claire : bois ou vas-t‘en. Même s’il n’était point noble, ce gars de haute taille portait à son majeur la bague d’une étrange ligue, car il était sans doute le sujet d’une secrète confrérie. Comme Calagale osait avec audace lui poser la question, il avoua sans gêne qu’il était membre de la Bronze Compagnie, qu’on connaissait aussi partout dans le Fion. Une secte de sorciers en doctrine commune, qui goûtaient la caresse des démons de la nuit sur les poils de notre sainte Kramouille ; d’inquiétants fils de l’ombre jurant sous la ronde lune en face d’étranges reliquaires aux runes mystérieuses. Les chevaliers se regardèrent en coin, ces adeptes de la Bronze Compagnie étaient connus pour concocter dans leur vase de bien vilains philtres magiques. De toute évidence, ce n’était point Zazette qui tranchait dans la nuit la gorge des poulets sur la pierre ancestrale, mais son mari. Les deux soldats avaient de toute façon sur cette question un point de vue hostile et les façons cachées de ces deux forgerons secouaient fort leur esprit apeuré. Bien au contraire, Hilde semblait plutôt se réjouir que son frère leur parlât ouvertement de sa connaissance en choses de magie.

 

– En bonne parenté, ma doulce Zazette, mon cher Helleborus, je vous prie d’accueillir avec tous les égards ces nobles gens qui nous viennent du Fion.

 

– Si tu les mènes chez nous, Hilde, c’est à coup sûr qu’ils vont nous demander une fiole de poison.

 

– Holà ! Qui te parle d’une modeste burette de ciguë ? C’est à vrai dire de quelques barriques opiacées que nous passerons commande, puisqu’il s’agit dans mon idée d’assoupir en bon sommeil toute la châtellenie de Touatuakagué, avec tous ses bourgeois et ses vaillants lanciers. La reine est grosse de peu et va bientôt marier le suzerain de mes amis, c’est l’occasion pour nous de profiter des noces pour faire main basse sur sa fortune, comprenez-vous ?

 

– Notre messire Jean Bon de Always, seigneur de l’Essexenrut, ajouta Juvenal, ne veut point ici produire de fils héritier. De notre côté, nous ne voulons pas guerroyer contre ce pays et perdre nos soudards en d‘inutiles combats, biax doux amis, puisque nous visons Mouyse. Quand à vous, pour le prix de votre aide, vous recevrez en retour de la paix le trésor du royaume, si vous garantissez pioncette à cette contrée. Nous voulons juste nous en aller.

 

Et donc, avant de partir, Calagale et Juvenal toppèrent la main calleuse d’Helleborus pour que le stratagème soit bien acté, de manière à concocter le dispositif permettant d‘éviter que le sang coule. Lorsqu’ils revinrent dans Touatuakagué, les hérauts aux étendards bariolés parcouraient déjà la ville en grande procession, leur annonce promettait les futures noces du noble Jean Bon du Fion et de Touatulanîkée à la bouche rieuse.

 

– Par la bénie Kramouille, les choses vont vite ce me semble, fit Juvénal à son compère, en arrivant sur le perron de la demeure royale. Espérons que nos empoisonneurs seront prêts pour endormir comme on a dit ce satané banquet.  

 

Au matin du grand jour, les cloches sonnèrent en carillon pour annoncer le mariage. Bannerets, barons, vicomtes, comtes, marquis et ducs arrivèrent en grandes pompes des fiefs avoisinants. Ils venaient surtout pour disputer tournois de fête, lesquels devaient avoir lieu pendant les jours suivants ; puisque le grand vainqueur recevrait en cadeau l’honorifique jarretière de leur majesté. De joie véritable, Touatulanîkée se séchait les yeux à son bliaut, toute émue d’entendre les trompettes sonner sur les créneaux, elle ne pouvait savoir que sous les tentes aux fières bannières, l’armée du Fion se préparait pour s‘en aller. Alors que les valets tressaient aux rubans de soie les cheveux de sa promise, Jean Bon s’efforçait de sourire et de paraître ému, car il devait donner le change. Déjà lui parvenait l’odeur appétissante provenant des cuisines, où l’on cuisait anguilles, grasses oies et roussolles, mais lui n‘avait point cœur à ripailler. Ses troupes campées sous les murailles avaient reçu des tonneaux de vin en provenance du château, mais la consigne interdisait très formellement de s’assoter, puisqu’il faudrait bientôt décamper en bon ordre. Dans quelques heures, Helleborus Niger viendrait à bout du sommelier, de manière à placer dans les coupes son pinard frelaté. Vint finalement le temps de la cérémonie de main droite à main droite. Dans la chapelle en bois, où, pendant que le seigneur Jean Bon et Touatulanîkée se disaient oui, (lui le nouveau mari faisant la promesse, en coutume du Fion, de faire craquer à tout jamais les reins de sa dulcinée), Calagale et Juvenal jouaient doctement le rôle des témoins. On passa dans les doigts des mariés les annelets dorés. Dans les rues en liesse que l‘on avait fleuries, on distribuait les miches de pains épicés et la donnée fut lâchée aux pauvres de la ville, lesquels recevaient en grand merci la pluie des pièces dans leurs paumes tendues.

 

 Le soir, dans la grande salle au sol recouvert de jonc propre et de menthe odorante, les hauts murs enrichis pour l’occasion par de beaux draps soyeux, les convives applaudirent leur maîtresse et son nouveau mari. Dans les hanaps, on fit couler en abondance le fameux vin drogué, mais les barons du Fion s’abstinrent d’y tremper leurs lèvres, tout en laissant les autres jouer les gargouilles à qui mieux mieux. Bientôt, la reine Touatulanîkée fut à moitié bourrée, rajustant avec mal la tenue de ses crins blonds et galonnés. Elle laissait voir sa cuisse par sa robe fendue et son médecin présent disait que pour l’enfant, il fallait qu’elle arrête de boire, mais elle préféra durement le rabrouer, puisqu’elle était enfin mariée. Au son de la vielle et du luth, les ménestrels se démenèrent pour réjouir l’assemblée, puis brusquement, les joyeuses têtes tombèrent dans les pâtés. D’autres se vautrèrent sur les plats d’or, les bras tendus comme en action de grâce et même les beaux lévriers s’étonnaient de les voir tout à coup si fortement ronfler. L’extinction des voix et des cris joyeux devint presque totale, puis le silence éteignit les bruits de la fête, prouvant aux chevaliers du Fion que le philtre des forgerons venait de fonctionner. Jeunes gens, jeunes filles, vieux barons et vieilles duchesses, toute la noblesse mondaine reposait à présent sur les viandes étalées. Alors que dans les salles de garde, dormait jusqu’au dernier soldat de l’armée de Touatuakagué. C’est le moment que Hilde attendait pour s’emparer des pièces et des joyaux du trésor royal, qu’Helleborus installa sur un chariot qui attendait dehors. Ils étaient sûrs de ne point rencontrer la patrouille du guet, dont les hommes roupillaient comme tout le monde, y compris la milice des gardes tombés sur les remparts. La servante avait même débarrassé la reine de son bel anneau d’or. La rouée savait bien que grâce à l’action de son frère, l’intégralité du castel mettrait au moins trois jours pour se réveiller. Dans la plaine, messire Jean Bon rejoignit son armée, non sans avoir ironiquement sucé les lèvres de sa fausse femme endormie en bon baiser d’adieu. Il fut suivi de Calagale et de Juvenal qui n’en pouvaient plus de rigoler. Les hommes portés en selle avaient déjà attelé tous les chevaux de bât. Dans le soir chaud et clair, alors que Jean Bon de Always donnait l’ordre à son ost de se mettre en branle, pour quitter au plus vite cette terre du p’tit lieu et le royaume de Touatuakagué, une clameur formidable s’éleva de toute part, poussée par les arbalétriers aux seins de fer pointus cousus sur leurs tuniques.

 

https://zupimages.net/up/19/16/gb1e.jpg

 

Bon dimanche à tous, attention dans les escaliers.

 

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Message édité par talbazar le 22-04-2019 à 11:27:01
mood
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Posté le 21-04-2019 à 00:26:46  profilanswer
 

n°56374607
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-04-2019 à 13:44:04  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alphonse Osoldes.

 

https://zupimages.net/up/19/17/sahg.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Suzy Gun.

 

https://zupimages.net/up/19/17/f289.jpg

 


Message édité par talbazar le 23-04-2019 à 20:47:33
n°56407759
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 27-04-2019 à 10:00:53  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : Coup de chance dans l'hyperbole. Extrait numéro 68.

 

https://zupimages.net/up/19/17/q2hg.jpghttps://zupimages.net/up/19/17/ttwl.gif

 

Il n’existe qu’un seul moyen pour un éventuel clandestin de pénétrer dans un Panzig Space Rocket SR-1007 posé sur le sol, il peut et doit s’introduire par une ouverture exiguë située sous les ailettes de dissipation thermique qui procèdent aux purges d’arrêt nécessaires. Mais avant, il ne pourrait contrer la vigilance des Ray Guns Robo Hunter MIB Cosplay LARP et se ferait déchiqueter en essayant d’approcher, sans même parler de s’affranchir ensuite du bouclier, si par hasard il y parvenait. L’intrus en scaphandre vient tout de même de désamorcer temporairement les canons, en récupérant leur code ponctuel dans l’implant même de Gerhard Lanvingt (ce qui explique la vive et fugace douleur ressentie par ce dernier dans la serre géante), puis il inactive le bouclier de l’appareil, en laissant filer à distance une ventouse gnosmag bricolée avec une simple sonde en oryle, de manière à provoquer un champ de fuite parasite et suffisant pour démagnétiser la coque, source du rayonnement. L’inconnu sait ce qu’il doit faire, il est lui-même un ancien Panzigoberkanonier jupitérien, un soldat retourné à la terre, façon de parler. Avant d’aller plus loin, il tend son bras par l’étroit trapèze de refroidissement qu‘il vient d‘emprunter, tenant dans son poing un vieux Goliathon 83 infinity beam protector, une arme qu’il n’a pas voulu céder à Fanch Yoland lors des perquisitions. Il désintègre alors d’un rayon silencieux sa ventouse, afin de rétablir le fonctionnement du bouclier et l‘intensité du phénomène de protection. A présent, après avoir piraté facilement l’ouverture du sas, il est à bord. Aidé par sa connaissance parfaite de ce type d’engin, il va se cacher dans un recoin sombre de l’épurateur d’air. Il reste là, assis, engoncé dans sa combinaison en fermant les coudes, pour attendre le retour des pilotes légitimes. Ses poches pleines de seitaphiles lui garantissent une heureuse invisibilité thermique. le Panzigoberkanonier Gerhard Lanvingt et le Panzigbéret Michael White ne tardent pas à revenir dans le vaisseau et ne se doutent de rien, lorsqu’ils reprennent leur place au poste de commande.

 

Le passager secret tapis derrière eux est un vieil homme, son front se plisse de rides temporaires qui se rajoutent aux autres. Le voilà qui dévisse posément son casque et retire ses gants, il n’a jamais été dans ses intentions d’empêcher le décollage, pour tourner à son avantage la barre du destin. Il aurait pris alors le risque d’échouer en se faisant abattre. Maintenant, alors que les soldats s’activent à l’avant de leur vaisseau pour faire ronfler les tuyères du Panzig, il n’a plus d’inquiétude. Les préparatifs mis en œuvre et les approbations du tableau de bord semblent durer une éternité, le langage impersonnel du chasseur aérien annonce toutefois son ascension imminente vers le ciel martien. Diffusion zionnique optimisée. Une poussée franche au-dessus de son propre vortex poussiéreux, un bruit sourd indiquent qu’il est déjà en train de quitter le socle immuable du désert ocré. Pendant la brève extraction, le clandestin imagine seulement l’appareil en train de s’élever au-dessus des dômes de la ferme, des installations qui englobèrent toute sa vie, après la fin de son engagement dans les troupes jupitériennes défédérées. Une communauté paisible au sein de laquelle Zona la fermière et Manu Mekton l’accueillirent comme s’il était membre de leur propre famille. Militaire, il avait survécu aux conflits violents qui avaient émaillé la galaxie au temps de sa jeunesse, bien avant que les administrants ne soient une partie intégrante des Congrès planétaires. Il se dit qu’il a probablement assez vécu. N’ayant plus rien à perdre, il vérifie la charge tubulaire de son antique lasergun et se lève doucement. Objectif localisé annoncé en clair dans le confinement du cockpit, il a donc vu juste. Une dernière fois, son cerveau revoit avec plaisir le beau visage félin de son amie, en train de lui sourire au milieu du brouillard d’eau déclenché artificiellement dans le dôme B2. Il espère qu’elle va lui survivre très longtemps encore. En pensée, il lui renvoie un salut affectueux et muet. Le premier, Michael White a tourné la tête, il est tué dans sa pose juste avant de déclencher sur les serres son tir prévu ; puis, perplexe, Gerhard tombe à son tour sur ses commandes, le visage carbonisé par le second rayon brûlant du Goliathon 83. Sorti vainqueur d’un combat sans lutte, le fermier ordonne au Panzig de passer en vol libre au-dessus des cratères asséchés d’Agannippe Fossa. L’intrus ignore ses victimes, il se donne l’impression d’être seul au monde, le protocole exigé par le vol de l’appareil s’exécute correctement. Le vieux paysan retrouve alors un bref instant l’immense plaisir de piloter, puis il chasse cette minute d’émotion et se lance vers le sol dans un piqué vertigineux, en prenant pour seule cible l‘ombre du vaisseau sur l’immense champ de dunes. Au moment de l’explosion du Panzig et de ses quatre méga-bombes Atomic Orbetor X, une déflagration qui pulvérise en cratère les sables fondus autour de lui en s‘écrasant, la main non gantée du vieux sacrifié ne sèche aucune larme.

 

Un peu avant cet événement et loin de là, la barge civile T 24/7 The Lure of leather poursuit tranquillement son chemin, escortée par les deux Panzigs qui le survolent en parallèle à basse altitude. Le Panzigoberkanonier Jhon-Pedro Mariole du vaisseau tribord vient juste de recevoir l’ordre impératif d’anéantir le convoi émis par le Panzigeschwaderführer Gerhard Lanvingt, par l’intermédiaire de son Panzigbéret. Aussitôt, le Panzig concerné informe l’autre appareil qu’il doit se mettre immédiatement avec lui en correction d’apogée, afin d’agir en prévision des tirs imminents. Les vaisseaux réduisent également leur allure, mais ce faisant, Jhon-Pedro Mariole remarque trop tard le signalement de la mine traçante qui se projette sur lui, entraînant sa destruction immédiate dans une nuée de débris. L’autre Panzig se voit contraint de renoncer à l’agression prévue et s‘éloigne, le temps de vérifier sa conformité structurelle, suite au formidable effet de souffle qui vient de fuser dans le ciel de Mars. L’explosion a pulvérisé vers le bas des éclats de plastacier sur la barge, perçant la coque non blindée du char de queue, en provoquant sa dépréssurisation immédiate et la mort de ses passagers, hommes, femmes et enfants. En réponse à cet accident majeur, le captain Jhon-Jhon Lidé bloque immédiatement le convoi qui se met à l’arrêt. C’est alors que devant ses yeux médusés, il voit peu-après courir sur la gauche de sa barge Flash Gourdin en simple combinaison skinsuit, le colosse brandi avec son exobras son terrible Wee Gee Ray Gun Gun. Ce cinglé vient de tirer le premier, avant même que le Panzig restant ne vienne à réaliser le danger qui le menace. Touché de plein fouet par les puissantes rafales lumineuses, l’appareil est à son tour abattu, il n’est ensuite plus qu’un tas de ferrailles inutiles et noircies, enfoncées profondément dans le sable à la belle couleur saumon.

 

– Bordel, fait Jhon-Jhon à Karela qui vient de le rejoindre en urgence dans le cockpit de la barge, pour un sacré coup de torchon, c’en est un !

 

– Ouais, ajoute Fanch en les retrouvant à son tour, l’arroseur a été plus que mouillé et pas par du menu crachin, Gourdin ne l’a pas raté ! mais ces pauvres gens installés en queue ne méritaient pas un tel carnage…

 

– Attendez, lance encore Jhon Jhon en levant brusquement la main, quelqu'un cherche à communiquer sur ma fréquence.

 

Au cœur du salmigondis formé par le flot grésillant, Karela Borounie reconnaît toute de suite la voix diffuse d’Adriena Karembar, la brune inflexible qui commande la base rebelle. Cette dernière cherche désespérément à émettre en direction de ses chefs. Contact enfin pris avec réussite dans une joie réciproque, Fanch et sa femme sont aussitôt avertis du désastre affectant gravement le QG souterrain, après le tir orbital du vaisseau amiral Sharsherman Flash Space Patrol Z-01 du général Digoule.

 


https://zupimages.net/up/19/17/5qo4.jpg

 

Bon wk à tous. Méfiez-vous des queues de casseroles.

 

https://zupimages.net/up/19/17/i1wi.jpg

 


Message édité par talbazar le 29-04-2019 à 04:30:51
n°56445306
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-05-2019 à 09:56:08  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/19/18/mobq.jpg
 
Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Régis Latif.

 
https://zupimages.net/up/19/18/tbak.jpg
 

n°56462927
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-05-2019 à 23:07:54  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/19/18/iji7.jpghttps://zupimages.net/up/19/18/viq6.jpg

 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La jet larguée. Extrait numéro 42.

 

https://zupimages.net/up/19/18/08hx.jpghttps://zupimages.net/up/19/18/2xey.gif

 

Bobby Fiermongol ne dormait plus beaucoup. Perclus de fatigue, il offrit de bon matin une nouvelle bûche à l’âtre de son salon, tout en souriant tendrement à sa femme assise en face de lui. Anicette le regarda ensuite éplucher le dernier rapport remis par son avocat, un document qui, outre les questions purement juridiques, faisait le point sur l’actualité des événements liés au crash. L’épouse essayait de s’insérer dans les interstices de la pensée de son mari, mais il n’offrait qu’une image de collégien soupçonné d’avoir commis une grosse bêtise. La mobilisation des réflexions de son mari en train de décoder les lignes semblait pourtant très intense. Le volet judiciaire du fait divers tragique le touchait de plein fouet, puisque les juges d’instruction le mettaient directement en cause dans cette affaire, comme s’il avait pratiqué de sa propre main d’odieux crimes de sang. Anicette savait pourtant que Bobby agissait moins dans une logique de déni que d’esquive, pour sauver sa compagnie d‘un opprobre dévastateur. A l’exception des familles de victimes, tous les protagonistes semblaient s’entendre pour établir un récit très subjectif de l’accident, en émettant un certain nombre de suppositions, parfois contradictoires, de manière à ce qu’elles se présentent comme des acquis pour sauver leurs propres intérêts. La tentative de meurtre sur Sonja Sweet Petitcoeur pouvait surtout s’interpréter comme le geste d’une odieuse main noire, au service d’une occultation conformiste criminelle et faussement frileuse.

 

– Qui y a t-il  dans ce rapport,  Bobby ?

 

– Rien de trépidant, ma chère, ni de trop menaçant pour moi, je te rassure. Il s’attacha à lui faire une lecture du rapport à haute voix, pendant qu’elle lui resservait un thé :

 

«  Les enquêteurs de la compagnie Petro Jelly récoltent le maximum de bruits de couloirs et devraient être prochainement rejoints par une équipe technique d‘Airboing, le constructeur de l‘appareil du modèle disparu (de type H24, modifié 5A7). Le PDG Bobby Fiermongol de la Petro Jelly a indiqué que l’enquête essaye d’être menée conjointement avec des enquêteurs russicains. Les causes et le lieu du crash font actuellement le sujet d’un rapport préliminaire de la compagnie publié dans l’année, mais qui ne saurait être établi dans l’urgence. Mise en cause par le vol du poney initiateur de la catastrophe, la Mochkomkudite a décrété dix années de deuil national et rappelle à tous que ses frontières sont plus que jamais hautement sécurisées. Les compagnies Well Transit, Crash Airways et Pelleafric Airlines, qui ne possèdent pas de 5A7, suggèrent à titre préventif l’immobilisation partout dans le monde de tous les avions du même modèle et surtout ceux de la Petro Jelly. Une précaution notamment adoptée par la Gerbique, qui revendique toujours ses prétentions territoriales sur l’île de Badigooince et a demandé à ses propres compagnies aériennes de suspendre les vols vers la Russique de leurs Airboings 5A7, une version customisée du H24 (Le 5A7 RELAX étant une version colorisée du H24). L’organisme boukistanais chargé de la sécurité dans les transports (le Saplancéokmonfrèr) réclame l’envoi par son émirat d’une équipe réduite d’inspecteurs et d’experts chargés d’apporter leur aide dans l’enquête. Les experts techniques de l’avionneur Airboing pensent identifier le problème sous couvert d’anonymat, pour gérer leur crise. Ils assurent que le 5A7 a toujours apporté la garantie d’une auto-certification par eux-mêmes. La Pétro-Jelly ne conteste pas formellement que ses pilotes aient pu un instant piquer du nez, ni que la chef de cabine alcoolique Kinni Quelpapishi ne soit pas actuellement en cure de décrochage. Bien entendu, une question essentielle demeure pour faire toute la lumière : le pilote Steven Eight et le copilote Jack-André Tyler étaient-ils en sortie de piste, après avoir passé la nuit entière en discothèque ? La compagnie Petro Jelly a décidé de reporter temporairement l’augmentation prochaine des billets, tout en rappelant par l’intermédiaire de Marithé Konerie qu’ils sont toujours comme d’habitude non annulables et non-remboursables. Quand à elle, Vanessa Erelle, directrice générale adjointe chargée des avions égarés, rappelle qu’on ne doit surtout plus parler d’un avion au vol reporté, ce qui est exceptionnel chez la PJ, mais plutôt d’un vol déporté. Le Centre international des consommateurs réclame dans les meilleurs délais la création d’un hôtel sur chaque île déserte, pour parer à l‘éventualité d‘un crash similaire au vol PJ 612. Il accuse également au passage le président directeur général Bobby Fiermongol d’être plus gros et moins économe que ses avions. »

 

– Les salauds ! fit Anicette. Vas-y, continue.

 

–  Le «Newscou Tempo» vient de publier la retranscription partielle et disponible de la conversation avec les contrôleurs, à défaut de l’enregistrement des boites noires, qui restent toujours à découvrir. Le quotidien russicain s’appuie essentiellement sur les déclarations d’une source proche d’une personne dont le cousin connaît le frère d’un menuisier marié à une vendeuse de parfum de l’aéroport ayant eu accès à une conversation entre un douanier et un passager en transit, à propos des échanges entre l’équipage et les contrôleurs. Selon les déclarations souriantes de Victoria de la Jaille sur la chaîne de télévision Danmon Kanal, depuis l’accident les techniciens de surface ont reçu des notes précises pour aller balayer plus soigneusement les terrasses de l’aéroport parisien. Les toboggans sont désormais interdits aux enfants et seront bientôt démontés, tout en rappelant que la vente des ballons de baudruche de forme équine reste formellement prohibée dans l’enceinte aéroportuaire.  Selon la Russique, les recherches, actuellement interrompues par le mauvais temps, pourraient sans doute reprendre un jour. Pour le chef de la marine Timothy Maxwellgadeïev, envoyé sur cette zone éloignée à bord du porte-avion Krav-Méga, l’avion s'est de toute évidence crashé en mer, puisqu’il aurait été localisé grâce à des bruits de sonars très diffus, mais l’armée discute encore entre elle pour déterminer au mieux la position du fuselage. Le militaire assure détenir quelques sacs mortuaires, au cas où.  Le chef de la diplomatie russicaine, Jhon Kennechkine, déplore au passage la tragique agression passionnelle dont aurait été victime l’avocate des familles de victimes et éventuellement garante de leurs effets personnels, Sonja Sweet Petitcoeur. 

 

Bobby posa ses feuillets sur la table, pour boire son thé froid. Somme toute, on avançait nulle part et l’avocat ne mentionnait pas cette foutue cagnotte privée mise en place par les familles des passagers, dans le but de financer la recherche de nouvelles vérités. Un déploiement d’énergie momentanément interrompu par l’hospitalisation de Sweet Peticoeur. Anicette alluma la télévision, en évitant soigneusement la chaîne Danmon Kanal. Elle tomba sur un vieux show célébrant un concert du chanteur Georges Pinson et ses Pinsonnettes. La ritournelle entêtante de «Une barrette pour tes cheveux» s’insinua aussitôt dans la pièce, célébrée entre autres en retrait par les furieuses contorsions du nombril des danseuses Sandra Poblanc et Loana Boudine.  

 

– Ah, fit-elle en éteignant finalement le poste, je n’en peux plus de l’entendre, celui-là, il est partout ! Tout comme l’autre, là, cet espèce de singe rocker de Carl Wash. Moi je te le dis, des fois, les crash ont du bon !

 

– Il n’y a pas que Mozart, ma chérie, il en faut pour toutes les oreilles.

 

Le téléphone sonna. Bobby sembla tout d’abord exaspéré, tant ses ennuis se déclinaient au pluriel et qu’il n’avait guère envie de répondre à l‘emmerdeur probable. Le regard d’Anicette disqualifia sa décision de laisser courir, il décrocha donc avant de blêmir brutalement, comme traversé par un puissant courant électrique. Lorsqu’il raccrocha enfin, son expression inquiète acheva d’alarmer sa femme.

 

– Que se passe-t-il, Bobby ?

 

– C’est Marithé, elle vient d’avoir un accident de voiture en se rendant au siège de la compagnie. C’est assez grave, paraît-il.

 

Pour Anicette, la secrétaire de direction était davantage une amie très chère qu’une rivale amoureuse et la nouvelle la dévastait tout autant que son mari. Lorsqu’il parvinrent à l’hôpital, la pauvre Marithé Konerie se trouvait toujours en soins intensifs au service de réanimation.

 

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Message édité par talbazar le 03-05-2019 à 23:14:57
n°56488241
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-05-2019 à 17:15:49  profilanswer
 

Revue de presse.

 

Aujourd'hui : la dernière séance.

 

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Revue de presse.

 

Aujourd'hui : Adieu Mathurine.

 

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Message édité par talbazar le 07-05-2019 à 18:44:33
n°56523878
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-05-2019 à 00:01:53  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : Noeud coulant pour Martin Smith. Extrait numéro 62.

 

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La série d’images proposées par les caméras du parking principal plongeaient le gardien de nuit de la Samsara Foundation dans une profonde réflexion. Michael Only observait en noir et blanc les types venus accompagner le professeur Brüder Karamasow qui sortaient des bidons de leurs bagnoles. Ces types avaient déboulés dans l’institut à une heure où personne ne travaillait, ce qui posait déjà question.  Habituellement, cet horaire tardif indiquait le moment où le vigile Michael jouait l’ogre à sandwich, vaguement assoupi devant son bureau situé près des grilles, tout en essayant de rester vigilant. La consigne commandait sûrement d’aller voir de plus près ces zigotos, pour leur demander ce qu’ils fabriquaient au cul de leur voiture, en employant un ton très âpre. Les trois coolies n’affichaient pas des mines de laborantins et les caméras offraient pour les yeux un scénario bien insolite. La suspicion avait toujours été le plus merveilleux des mots entendus par les oreilles d’Only, il trépignait donc sur son fauteuil, en réfrénant l’envie de déserter sa veille pour aller questionner ces connards magouilleurs. Parce que le trio s’absorbait dans une activité si intensive qu’elle ne semblait pas du tout aller dans la bonne direction. Les nombreux jerrycans eux-mêmes devaient contenir 10 litres chacun, ça faisait lourd et beaucoup. Dans l’esprit soupçonneux mais simple de Michael, une livraison de produit pour la Samsara devait se pratiquer en journée, en fourgonnette ou en camion labellisé, mais pas en voiture particulière, ni avec des mecs cravatés oeuvrant sous la lune, il n’en démordait pas. Et jamais, lui, le veilleur de nuit, il n’avait signé le moindre bon de réception. Et pour cause, aucune entreprise ne livrait quoi que ce soit aux étoiles pour les labos. Somme toute, il n’y avait que la présence effective du directeur pour justifier un tel manège sur le parking et en toute conscience, Michael Only trouva finalement cet état de fait très insuffisant. N’y tenant plus, il se leva et s’empara de son blouson, alluma sa lampe-torche et pris la direction du parking, en faisant taire à présent toute imagination. Arme sur la hanche, force physique et moins d’âme qu’un animal. Chaque pas exerçait chez lui une sorte de purge bénéfique, chassant avec bonheur toutes ces heures inutiles qu’il passait derrière son bureau. Il était aussi heureux de se dégourdir les pattes qu’un intello peut l’être sur le chemin du vernissage de son artiste préféré.

 

– Merde, murmura Grand Tonio en cognant le coude de Joe Gangsta, avant de poser doucement son bidon d’essence sur le sol, voila l’autre clou de portique qui se pointe pour faire l’inventaire.

 

– On peut savoir ce que vous-êtes en train de bricoler ?

 

Tout en parlant, Only collait avec une satisfaction sadique le faisceau puissant de sa lampe en plein dans les mirettes de Tonio, ce qui obligea ce dernier à se protéger le visage de son bras, pour fuir la lumière aveuglante. Dans le dos du gêneur, Sam Wishper, Vic Rasor et Jim Main Folle braquaient des trucs bien plus gênants pour la santé.

 

– C’est de l’eau distillée pour le patron, répondit calmement Joe Gansta, en regardant le gardien se prendre les rafales de prunes entre les épaules. Un cocktail mortel gracieusement offert par les maisons Beretta, Colt et Browning. Le loustic trop curieux s’affala de tout son long, percé comme une passoire.

 

– Bon dieu de merde, hurla Grand Tonio, je suis aveugle !

 

Il l’était pas tant que ça, puisqu’il alla passer sa rage en filant un bon coup de pompe au cadavre de Michael Only. El barbudo et Le Barbouilleur claquèrent les coffres enfin vidés, en regardant Kwai Chow et Ricki le Dingo traîner les restes du minable à l’intérieur.

 

– Tu te rappelles de ce mec, Barbouilleur, que t’avais charcuté à l’hôtel Saint-Pierre et qui était mort en souriant ?

 

– Oui, oui, le type qu’on avait retrouvé dans le placard ? un sacré blagueur ! Je lui avais démoli sa gueule, après, pour lui rendre son sérieux. Il gardait les yeux grands ouverts, en plus, ce maudit clown.

 

– Je vous le dis les gars, ironisa Riton Tape-dru en portant son lourd bidon à bout de bras, la peine de mort, c’était franchement pour les mecs comme vous.

 

– Qu’est-ce que tu chantes ? tu es bien toujours en liberté, toi.

 

– Y’a que la foi qui vous sauvera, mais moi, je ne crois pas aux miracles. Allez, on ramène le gasoil à l’intérieur, terminé pour ce soir de jouer les pompistes.

 

Après l’intermède fâcheux et quand toute la bande fut finalement rentrée, les nombreux bidons s’alignaient contre le grand bureau de l‘accueil, juste à côté du corps en blouson troué, sous la bonne garde de Cannibal Cult, de Riton Tape-Dru et de Moonshine Booze. Les autres allèrent rejoindre Gros Bill, parce qu’il avait besoin d’eux pour trimballer des documents. Après avoir parcouru quelques couloirs, ils tombèrent sur leur chef, auquel un professeur Karamasow était en train d’expliquer le fonctionnement des appareils situés dans différentes salles, comme la pièce où se pratiquait l’EEG (l’électroencéphalographie, celle de l’IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle), la MEG (la magnétoencéphalographie) ou la TEP (tomographie par émission de positrons), avec de grands appareils blancs chargés d’explorer le cerveau. Le directeur précisait qu’un millimètre cube de cerveau contient 100 000 neurones reliés par un milliard de connexions. Certains gars se marrèrent, pour Le Barbouilleur et Pitou le Tatoué, dans le cas de la caboche à Gros Bill fallait plutôt diviser par 10 000, sans parler du bout de ferraille qui se baladait dans sa cervelle et qui lui provoquait de temps à autre de méchants courts-circuits. Gros bill n’écoutait cependant pas plus les explications de Brüder que les railleries de ses sbires, il leur désigna juste un chariot à roulettes chargés d’un empilement conséquent de dossiers. Il avait déjà fait main-basse sur les clefs informatiques.

 

– Allez charger ce bazar dans les voitures et ne traînez pas.

 

En passant, Pitou tomba sur une bonbonne dont l’étiquette précisait le contenu comme étant du HCI, de l’acide chlorhydrique.

 

– Toxique, mortel, dangereux, que du bon, quoi. Je l’embarque, ça peut toujours servir.
 
 En revanche, il délaissa une écœurante collection de gros bocaux remplis d’organes posés près de sa découverte. Près de la réception, Cannibal Cult et Riton Tape-Dru commençaient l’arrosage et l’endroit puait l’essence à plein nez. Le corps de Michael Only avait reçu sa douche d’hydrocarbure. Dans quelques minutes, le gardien malchanceux ne serait plus qu’un petit tas de chairs carbonisées, pas plus grand qu’un rôti. Et puis tout le monde se retrouva dans l’animalerie, où les singes d’abord muets se mirent à faire un barouf d’enfer, ils avaient peut-être la perception de ce qui allait leur arriver. En tout cas mieux que Karamasow, lequel pensait toujours que la bande allait le ramener chez lui. Fallait vraiment qu’il ait confiance. Au lieu de ça, Gros Bill le menaça tout à coup de son arme et Jim Main Folle le poussa brutalement dans la cage d’un chimpanzé.

 

– Qu’est-ce que vous faites ?

 

Il n’obtint pas de réponse, alors que l’animal tonsuré partait chercher la sécurité dans un coin de sa prison. Brüder assista impuissant au spectacle des gangsters qui vidaient tranquillement sur le sol un bidon devant lui. On le laissa seul, en proie à une angoisse inextinguible, son lobe frontal devait lui envoyer des infos catastrophiques. Il comprenait sans doute enfin ce qui l’attendait et son visage était défiguré par une formidable panique. C’est bien connu, un esprit trop inquiet agit toujours sur la santé, mais l’éminent professeur n’aurait toutefois pas le temps de tomber malade, puisqu’il allait rapidement entrer en combustion, en compagnie de son pote chauve aux grandes oreilles.  

 

– Tu veux savoir un truc ? demanda Ricki le Dingo à Joe Gangsta en s’éloignant, à la télé j’ai vu un truc qui racontait que les chimpanzés mâles préfèrent les vieilles femelles aux plus jeunes.

 

– De vrais cons ces chimpanzés. Entre Blanche Pearl et Nicotine Queen, en tout cas moi j’ai choisi.

 

Lorsque les vastes locaux de la Samsara furent plus gonflés d’essence qu’une éponge plongée au fond d‘un réservoir de Buick, la bande se retrouva dehors et Gros Bill présenta son briquet à Cannibal Cult.

 

– A toi l’honneur.

 

Le mince ruisseau volatil qui coulait devant les portes ouvertes s’embrasa aussitôt, alors que tout le monde trottait vers les voitures. Les incendiaires quittèrent le brasier rapidement, loin de la chaleur émise par l’énorme feu rougeoyant. Les alarmes n’en pouvait plus de sonner, puis les flammes puissantes se chargèrent de les faire taire. Il eut y plus tard de formidables explosions en série et le ciel de cette portion d’Honolulu s‘anima d‘une grande lueur orange. Le spectacle était grandiose et fascinant, mais les criminels n’en profitèrent pas, les voitures filaient déjà sur Diamond Head Road. Dans celle conduite par Kwai Chow, les hommes de Bill ne pouvaient parier sur qui, de Cheeta le singe ou du vieux Tarzan des labos avait cramé en premier, faute de pouvoir le vérifier ; mais dans celle conduite par Sam wishper, El Barbudo jurait tout haut pour une mort simultanée, vu l’ampleur gigantesque de l'incendie qu‘ils venaient de provoquer.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 14-05-2019 à 10:43:54
n°56532595
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 13-05-2019 à 12:49:33  profilanswer
 

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Revue de presse.
 
Aujourd'hui : l'heure de printemps.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jules Céré.

 
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n°56552115
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 15-05-2019 à 12:21:16  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Les machines essentielles du pro-fesseur Talbazar.
 
Aujourd'hui : le verre franchissable.

 

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Mais qu’y a-t-il derrière l’autre côté du miroir ? La plupart du temps un mur au carrelage hideux ou à la tapisserie de mauvais goût, voilà pourquoi passer au travers d’une glace n’a aucun intérêt. Ceci étant dit, la Moyenne Encyclopédie doit payer ses factures, il lui faut donc constamment se montrer à l’affût des projets utiles pour innover. Le cadre de vie examiné propose de mettre à disposition un nouveau matériau révolutionnaire, aussi bien en résidence service seniors que dans l’espace privé. A l’heure où les conteneurs pour verre sont de plus en plus enterrés, le pro-fesseur Talbazar a décidé au contraire de rendre cette matière plus aérienne, pour une heureuse gestion de l’espace de proximité. Ainsi est née l’idée de rendre le verre franchissable. Si le plastique vulgaire est le miroir tragique de notre sur-consommation galopante, grâce à notre nouvelle invention il est désormais possible de galoper au travers d’un miroir, pour passer sans dommage de l’autre côté de cette extraordinaire vitrine du renouveau. La ME du PT s’est d’abord basée sur le fait que l’eau de mer est 855 fois plus dense que l’air pour étudier la résistance musculaire humaine et en discuter longuement avec les différents porteurs du projet, sans déboucher sur un travail bâclé. Il fut donc imaginé en premier lieu un miroir d’eau salée pour réaliser les premières recherches, en employant une équitable et stricte parité d’apnéistes hommes et femmes pour le traverser, afin que chacun et chacune trouve sa place. Des cobayes rémunérés et déclarés légalement, provenant par ailleurs autant du milieu urbain que du rural éloigné. Des dizaines de sujets volontaires se succéderont pour passer à travers la paroi liquide, avant d’envisager de les projeter sur un mur à l’épaisseur solide, sous un ensoleillement optimisé et favorable. L’axe majeur décidé pour cette transition corporelle étant, en premier lieu, de réussir à récupérer les poissons d’un aquarium sans avoir à le vider.

 

Le changement drastique de matériel opéré fut ensuite l’occasion d’observer au mieux les bons comportements et d’offrir aux chercheurs une solution satisfaisante au sujet de l‘angle d’attaque idéal d‘un verre franchissable. La main droite mise en avant fut déclarée comme étant une position du corps optimale. Les tests reproduits en toute transparence sur la localisation expérimentale ont alors permis d’accroître, par intrication quantique, l’espoir d’une traversée réversible de cette vitre innovante, sans émissions polluantes. Un appel au crowdfunding, l’actionnariat citoyen, fut aussitôt lancé. La Moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar est du genre bien renseignée, elle sait que finalement peu de parisiens ont des poules et un potager, mais que les vitres sont partout, et qu’elles sont généralement un obstacle à la libre circulation des personnes qui veulent passer derrière, pour aller voir si vous y êtes. On découvre en général derrière sa fenêtre un paysage que l’on soupçonne, mais qu’on est impitoyablement dans l’impossibilité de rejoindre. Avec le verre franchissable, cette frustration se termine enfin, puisqu’il va créer à chaque tentative de passage un puissant vortex énergétique pour être franchi ; mais attention, il ne s’agit pas là d’une téléportation, mais bien d’un véritable transfert de vous-même, d’un bord à l’autre de la paroi vitrée. Dès que vous posez la main droite dessus, puis que vous avancez le pied gauche vers la vitre franchissable, il se forme subitement un disque invisible d’environ 33,45 tours d’accrétion de gaz moléculaire, environnant les points d‘impact d‘un corps accostant la surface, dont les atomes tourbillonnent rapidement à la vitesse de la lumière, se combinent momentanément à ceux de la matière vitreuse, par immersion photonique, puis toutes les particules de ce corps soudain canalisé se propulsent  de l‘autre côté de la barrière matérielle, sous l’effet d’une action répulsive inversée. Les cellules du  toucheur se recomposent de cette manière en flux sortant pour passer au-delà du plan et sont donc comme avalées, quasiment sans chatouilles, alors qu’intervient une éjection moléculaire massive instantanée au-delà du verre franchissable, sans altération structurelle et qui ne semble donc pas, pour l‘œil humain, avoir subie la moindre transformation apparente. L’effet est bluffant pour ceux qui vous observent, qu’ils se trouvent d‘un côté ou de l‘autre de la vitre. Notamment Norbert et Gisèle, metteur en scène et secrétaire comptable de votre entreprise spécialisée dans la pipe électronique, qui détestent toutefois vous voir pénétrer dans leur bureau de cette manière. Puisque vous voilà transformé par irruption subite en flux de bidoche éjectée par la baie vitrée en verre franchissable, pendant que ce dernier agit en véritable pompe mécanique pour corps biologique au sein de l‘open espace bruyant, sans aucune altération du réseau wifi. A vous de jouer avec joie et bonheur le passe muraille, mais précisons toutefois pour rester honnête que l’emploi d’un verre franchissable reste non recommandé pour les vitrines des magasins.

 



Message édité par talbazar le 15-05-2019 à 12:57:40
n°56563677
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-05-2019 à 14:50:04  profilanswer
 

Revue de presse.
 
Aujourd'hui : l'heure d'automne contre-attaque.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Yvan Tilateur.
 

 

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Message édité par talbazar le 16-05-2019 à 18:41:52
mood
Publicité
Posté le 16-05-2019 à 14:50:04  profilanswer
 

n°56579029
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 18-05-2019 à 10:46:08  profilanswer
 

Revue de presse.
 
Aujourd'hui : Le 25 ème grand concours.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Paul Ution.

 

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Message édité par talbazar le 18-05-2019 à 10:49:24
n°56589564
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 19-05-2019 à 14:18:10  profilanswer
 

Revue de presse.
 
Aujourd'hui : Le chantier de rénovation.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Jeffrey Tasseur.

 

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Message édité par talbazar le 19-05-2019 à 14:25:59
n°56604415
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 21-05-2019 à 12:40:07  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Philippe Idéglucide.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gilles Estcinqheure.

 

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Message édité par talbazar le 21-05-2019 à 19:25:28
n°56612994
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 22-05-2019 à 11:40:29  profilanswer
 

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Courrier des lecteurs.
 
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n°56645994
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 26-05-2019 à 09:40:41  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : Biographie de Gaston Boudiou. Extrait numéro 51.

 

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L’agence publicitaire «Pubisix» de Gabriel Abenlcoco est un beau bâtiment haussmannien devant lequel Gaston et sa sœur sont enfin arrivés. Alors que la secrétaire de l’accueil leur oppose un ferme barrage, trois étages plus hauts le directeur n’est pas de très bonne humeur, il vient de perdre deux de ses dessinateurs. Des salauds de gauchistes partis tracer leurs simagrées vengeresses sur des duplicateurs à alcool puants, avant d’aller placarder leurs affiches minimalistes dans les rues. Bourré de caféine et de nicotine, Abenlcoco en tient deux dans les mains, des tracts qu’il brandit devant tout le monde et qui plombent soudain tout le couloir enfumé d’une pesanteur signifiante. « La parole est un cocktail Molotov », tu parles d’un slogan ! Et celui-là : «Déculottez vos phrases pour être à la hauteur des sans-culottes», Gabriel en mangerait son cigare de rage. Heureusement, personne parmi ses employés ne menace d’entamer une grève, c’est déjà pas mal. Alors qu’on parle d’introduire bientôt la publicité à la télévision, c’est bien assez pour lui, niveau réflexion. Il bouchonne avec énergie les affiches de ses ex-collaborateurs, avant de balancer les dessins dans une poubelle proche ; l’affirmation sauvage de ce monde tuera toute poésie, qu‘elle invraisemblable prétention ! En tout cas, voilà deux affiches de moins qui n’iront pas tapisser les murs des usines occupées. Lui, le publicitaire Gabriel Abenlcoco, fervent partisan d’une société de grande consommation (et pour cause), il a eut tant de mal à déboulonner sa propre idole incarnée par son ouvrier de père, lequel l’a barbé toute son enfance avec son vieux Front populaire. Tâchant d’oublier les caricaturistes contestataires, parce que pour le moment, le pouvoir dans son agence, c’est encore lui, il descend pour se retrouver nez à nez devant Gaston Boudiou, avant de reconnaître aussitôt la petite Angèle, sa nouvelle égérie de Monsieur Propre. Un jolie brin de fille dont la belle-mère étrangère qui avait encaissé le chèque affichait un bel accent et une certaine classe. Au moins, la jolie gamine à la bouche violine n’a pas l’air d’avoir le moindre problème avec toute sorte d’autorité, même si son frère qu’elle lui présente a tout l‘air d’un drogué. Ces deux-là se montrent bien agités et lui déblatèrent une histoire à dormir debout, au sujet de l‘enlèvement de ladite belle-mère. Gabriel laisse dire, en dépit des coups d’œil alarmés de la secrétaire, le directeur est tout à coup pour la liberté d’expression. Dans le discours affolé des adolescents, il est surtout question du photographe Raymond Toupidor, un type qu’Angèle affirme avoir un penchant certain pour les clichés de cul rémunérateurs. C’est Raymond qui avait personnellement recommandé ce charmant modèle mineur auprès de l’agence. Pendant que la jeune pin-up pour produit nettoyant accuse vertement le roi de la pellicule publicitaire d‘être un pervers, Abenlcoco se demande si la bonne réputation de son agence pourrait se trouver mise en cause. «Pubisix» plongée par ricochet et malgré elle dans les affres de la plus vulgaire pornographie ? La chose ne lui plait pas du tout. Gaston le sort abruptement de ses pensées.

 

– Toupidor n’habite plus chez lui, savez-vous où nous pourrions le trouver ?

 

– Je n’en sais rien.

 

– Il travaillait sur lequel de vos projets, dernièrement, à part Mr Propre ?

 

– Je crois savoir qu’il faisait des repérages de belles ruines monumentales pour Tiffa Cerises. Bizarre d’ailleurs, pour une marque dont le slogan principal est « Choisissez moi en toute simplicité ». Mais je vous trouve très intrusif, jeune homme.

 

La pauvre secrétaire observe du coin de l’œil ce drôle de débat qui s’éternise, visiblement, elle a du mal à comprendre que le patron accorde une telle audience à ces mioches dans le hall de l’entrée. Elle s’étonne encore plus, lorsqu’il les invite à remonter à l’étage sur ses pas. Gabriel a peut-être avalé un whisky de trop. Dans l’ascenseur, la haute stature du big boss domine celles de ses interlocuteurs. Il se tourne vers Angèle avec aménité :

 

– Je vous aime bien, mademoiselle, vous êtes plus qu’un visage au milieu des autres, je vous souhaite sincèrement une carrière longue et belle, mais vous devrez faire très attention aux gens que vous allez fréquenter. Et rappelez-vous que vivre sa vie n’oblige pas à nager dans le bonheur, mais seulement à se préserver du malheur.

 

– Montrer mes fesses ne fera pas de moi une meilleure actrice, j’ai peut-être appris ça en me rendant chez Toupidor, monsieur.

 

– J’ai du mal à croire ce que vous me racontez sur lui. C’est pour ça que je veux vérifier certaines choses avec vous. Il a évidemment quelques dossiers chez nous, c‘est un collaborateur parmi les autres. En ce qui concerne madame Inseouine de la Nouille, vous devriez contacter la police sans tarder, si sa disparition vous inquiète autant.

 

Après quelques pas, ils pénètrent dans un bureau occupé par une femme emprunte d’un style libéré que Gabriel présente comme étant Ginette, une ancienne des Beaux-Arts, pour l’heure assise sur un trépied recouvert de peluche jaune et en train de siroter un Vérigoud Soda. A la demande de son boss, la directrice de création lui sort le dossier contenant les clichés en Ektachrome de Toupidor pour Tiffa Cerises. Tous présentent de beaux mannequins habillés chic au milieu de châteaux en ruines. Il y a également une carte postale aux fausses couleurs d’un petit village appelé Saint Frusquin.

 

– Pour l’amour du ciel, Ginette, ouvrez-donc la fenêtre de ce fumoir ! Il est vrai que la pièce baigne dans un véritable brouillard tabagique. Savez-vous ce que devient Toupidor, au fait ? J’aimerai lui parler.

 

– C'est exact que ce suce-la-joie ne m’a pas donné signe de vie depuis un moment, je n’arrive d’ailleurs pas à le joindre. Mais Tiffa Cerises, ce n’est pas pour demain. Aurions-nous un problème, monsieur Abenlcoco ?

 

– Non, non, mais s’il se manifeste, j’aimerais juste le savoir, j‘ai besoin de lui parler. Ce type ne m’a pas l’air trop net, aussi sûr que j’ai parfois bien du mal à garer ma Pontiac dans les rues de Paris, surtout ces jours-ci. Dites-moi, Ginette, il ne vous aurait pas fait des propositions indécentes, par hasard ?

 

Soudain nerveuse, Ginette s’allume une cigarette blonde et rougit comme une pivoine en secouant la tête négativement, Gaston jure aussitôt qu’elle a couché un jour avec lui ; puis le frère d’Angèle subtilise discrètement la carte postale en la mettant dans sa poche. Il faut à présent quitter l’agence, cette fois le directeur ne les raccompagne pas. De retour à la villa, ils tentent de contacter Émile à Manhattan pour lui faire part de la disparition d’Antigone, mais le téléphone de son hôtel ne répond pas. Et puis on sonne à la porte, c’est Joseph Wronski qui se présente lorsque Gaston va ouvrir. Cheveux longs et veste afghane, il ne ressemble plus du tout au prof cravaté qui dominait la joyeuse communauté de Bripue. Derrière son frangin, Angèle regarde ce clodo de hippie avec une certaine méfiance.

 

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Bon dimanche à tous.

 

https://zupimages.net/up/19/21/osoc.jpg


Message édité par talbazar le 28-05-2019 à 09:02:14
n°56657368
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 27-05-2019 à 11:39:14  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Franck Ulé.

 

https://zupimages.net/up/19/22/7yvb.jpg NB: Notons que le psyentifique précise bien deux sans quatre vingt dix sept.

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Nicolas Gène

 

https://zupimages.net/up/19/22/yw7v.jpg

 


Message édité par talbazar le 30-05-2019 à 09:49:27
n°56686705
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-05-2019 à 09:44:38  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Charles Esienne.

 
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Revue de presse.
 
Aujourd'hui : Une fermeture digne.

 
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n°56726970
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-06-2019 à 16:06:10  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : L'épilée du Nil. Extrait numéro 97.

 

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 Les dernières innovations militaires comptaient le catapultage des zébus de 115 (kilos), mais également l’emploi de petites jumelles destinées à se rapprocher au plus près de la cible pour en ramener des informations claires. Le général Merdenkorinnanâr toisait donc devant lui les deux petites nubiennes qu’il venait d’envoyer pour observer la caravane ennemie. Les gamines Pîm et Pâm se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, elles se relevèrent sur ordre après avoir baisé les sandales du chef de l‘armée d‘Egypte, l‘une à droite et l‘autre à gauche. Le charmant binôme fit ensuite son rapport, diligenté dans le strict dialecte conventionné des communications militaires.

 

– Roseau, double roseau, bras, jambe, filet d’eau, à vous, fit Pîm, Pâm confirmant par gestes les dires de sa sœur.

 

– Bien reçu, approuva Merdenkorinnanâr, poussin de caille, flanc de colline, corbeille avec anse. Terminé.

 

Les jumelles secouèrent gracieusement leurs tresses de cheveux, avant de recevoir la permission officielle de s’en aller. Trois coups de cornes résonnèrent ensuite dans les dunes, afin d’avertir les sous-officiers de l’équipe qu’on allait intervenir sur terrain civil, pour procéder à la neutralisation de la caravane et l’enlèvement des ses composantes. Il faudrait désormais se mettre à couvert après la phase d’approche et l’encerclement, avant d’investir les tentes. L’absence de chameaux sur ce terrain d’opération diminuaient la capacité d’emport, mais le pillage encombrant du campement de la CGPT n’était pas à l’ordre du jour, seul comptait la capture de ses dirigeants, que la reine Néefièretarée désirait voir capturés vivants et conduits devant elle, avec la corde au cou. Merdenkorinnanâr fit craquer ses doigts et réajusta son armure de cuir, avant de plonger au cœur de la manœuvre. On n’était plus en simulation de combat, mais grâce aux moyens d’observation améliorés par ses petites jumelles nubiennes, le général avait à présent une idée précise du terrain et du  dispositif tactique qu’il allait mettre en œuvre. Cette pratique constituait bien une innovation majeure, bien plus importante dans la résolution des conflits que l’invention du lancer de briquettes crues sur forces hostiles, une nouveauté qui avait fait tant sensation lors de la prise de l’oasis de Foufoune. L’armée égyptienne n’avait guère évoluée depuis les dynasties III à VI et le règne éclair de trois jours du roi illégitime Jteserledéssèr, lorsque furent projetés les premiers tirs de zébus pendant les combats menés pour le destituer. Les progrès militaires audacieux caractérisaient donc bien en propre le style du général en chef ; tout comme dans le domaine des arts, les nouveaux créateurs de monuments officiels faisaient de plus en plus appel au mécénat privé, ce qui n‘était jusque-là jamais arrivé. La splendeur de la pyramide de Poustéfès érigée par les marchands de bière pouvait en garantir l’éclatant témoignage. Quoi qu’il en fut, le détachement ne courait cependant pas dans le sable chaud pour y sculpter de belles têtes en stuc, mais pour porter un fer implacable sur les ennemis de l’Etat. Le plus difficile serait de faire admettre aux combattants la prise de contact subtile qui devrait caractériser ce mouvement ; puisqu’il n’était pas question d’anéantir cette caravane de civils sous un déluge de zébus de mortier. Après l’acquisition des renseignements utiles à l’engagement, les soldats du commando se déployèrent silencieusement en cercle sur les lignes de crête autour de leur objectif, comptant sur l’effet de surprise pour achever leur parfaite infiltration.  

 

Inconsciente du danger qui menaçait son entreprise, la comptable Katikèlsalop vautrée au milieu des boules de laine consultait sous sa tente les papyri relatifs au bilan des ventes de draps sur le marché d’El-Amarné. Une progression de 2% par rapport à celles réalisées l’année passée au même endroit. Compte tenu de la nouvelle diversification commerciale, l’écoulement des céramiques rouges à bord noir semblait très prometteuse, mais il semblait nécessaire d’accentuer l’effort publicitaire sur les vases aux décors blancs de capridés. Dans la tente voisine, Aménorée berçait son bébé, en s’efforçant d’offrir à Avouktebel des gestes d’une douceur absolue. Assise en face de la mère et de l’enfant, Amétatla regardait avec indulgence l’attendrissant tableau, cette naissance avait comme par enchantement réconcilié les deux femmes et l’épouse de Tépénib cessait d’être potentiellement hostile envers sa fille, qu‘elle ne traitait plus de sagouine dépravée. La voix suave d’Aménorée lâchait une mélodie entêtante entre sourires et bisous, Amétatla gobait des friandises, à présent indifférente à l’irruption d’un scandaleux sang de pauvre grec dans sa propre famille. La grand-mère était surtout satisfaite de la nouvelle expertise proposée par la Compagnie Générale des Tissus et Poteries, parce qu’elle offrait l’opportunité d’une nouvelle croissance à l’ancienne ONS. Désormais associé à part égale avec Valisansoùth, Tépénib pouvait compter sur elle pour veiller au bon dosage commercial concernant la diffusion itinérante des deux spécialités, dans un pays en crise dont la monnaie était hélas pour le moment sévèrement dévaluée. Amétatla avait toujours rêvé de dépenser plus qu’elle ne pouvait gagner, mais avec cette nouvelle relance conjoncturelle inespérée, elle espérait à présent pavoiser dans les plus hautes sphères de la société. Elle s’imaginait que le courroux de la pharaonne finirait bien par s’atténuer, grisée par la bonne marche des affaires, elle se plaisait  à l’espérer. Le principe étant toujours de bien vendre pour mieux acheter. Elle se prit à rêver du proche achat pour ses besoins d’une litière de luxe à 14 beaux porteurs phéniciens, avec assiette constante et régulateurs de raideurs avant et arrière, un véhicule de haut standing aux rideaux de soie qui la changerait de sa vieille mule. Un peu trop bling-bling, sans doute, mais pourquoi pas ? Peut-être sur un plus long terme, la CGPT pourrait-elle s’offrir l’exaltation d’explorer d’autres pistes, avec la location d’un bon navire qui mouillerait dans le port de Pharos, afin de permettre quelques juteuses exportations et de nouvelles campagnes de ventes lointaines ; tout en gardant un œil vigilant sur les clients, mais surtout sur la concurrence. Sous la pénombre des voilages, Avouktebel fit un léger rôt avant de s’endormir paisiblement sur le sein de sa mère.

 

Les romains Vequetum Fourlanus et Tampax Nostrum jouaient aux dés en veillant le sommeil des blessés qui dormaient près d’eux. Le bras de Tépénib était bien amoché et le coup de sabre avait percé Valisansoùth tout près de ses reins, mais la vie des deux hommes ne semblait pas en danger. Keskiya et le petit Moisi occupaient également un coin de la tente et bien que somnolente, la nourrice ne sommeillait pas, mais elle regardait l’enfant d’un air triste et de ses yeux coulaient les navrantes gouttes de ses larmes. Comme si le chagrin de cette pauvre femme avait pour but d’alimenter le Nil éternel. De temps à autres, l’espion Tampax glissait un œil salace sur le beau front anxieux aussi plissé de rides que les vagues du fleuve, son compatriote lâchait alors trois mots relatifs à la morale. Ils rêvaient tous les deux de retourner à Rome pour embrasser leurs chers parents, ils espéraient trouver un moyen de partir sur la mer blanche et gonflée, en sentant enfin sur leurs cheveux ébouriffés  souffler le vent de la noble Italie. Pourtant, un certain sens de l’honneur les incitait à rester au sein de la caravane, en partageant avec la même idée de grandeur le sentiment de partager un sacrifice identique. Ils savaient que Néefièretarée projetait sans doute pour eux le plus terrible châtiment et que seule une mort atroce leur serait distribuée. Le pouvoir vaut surtout par ce qu’en fait le maître.

 

Leur destin et celui des autres bascula un peu plus tard, au moment où le général Merdenkorinnanâr commanda son assaut, dont la chronologie venait d‘être parfaitement étudiée. Toutes les tentes furent investies au même moment, aussi facilement qu‘au cours d’une séance de sport matinale ; le niveau de menace étant réellement nul. Seuls les fils de la Louve et de l’aigle semblaient pouvoir peut-être résister un peu, mais il n’était pas question pour les romains de tenir tête à une telle masse de soldats du rang, les deux hommes déposèrent donc sagement leurs glaives au sol, avant d’être maîtrisés et solidement ligotés. Le chef de l’armée n’avait toutefois pas besoin d’un dictionnaire bilingue pour comprendre ce que Vequetum voulait lui dire en le traitant dans sa langue de lasanophorus, esclave du pot de chambre, ou bien encore de jus de foricaede, comme on appelait dans Rome les toilettes publiques.

 

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Message édité par talbazar le 06-06-2019 à 08:49:29
n°56751645
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 06-06-2019 à 20:19:44  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Léonide Abeille.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bérénice Calope de Veau.

 
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n°56814879
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 14-06-2019 à 09:49:48  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La saga du trône de Fion - Tome 2 - Sus au sein royal. Extrait numéro 50.

 

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Chevauchant leurs roussins par l’immense pays des Frissons, en empruntant l’orgueilleux défilé des Dermoépilés, le mage Mirlen de la Pérouse et le chevalier Erald de Bavevieux taisaient leurs deux goules comme tristes pénitents. Il leur hâtait d’admirer enfin les tourelles de Camelote, en priant que le roi Vladimir le Gland veuille bien si possible les honorer. Le couple de muets savait que dans ce royaume inconnu, la pointe de leur lance puisse pleurer quelques larmes de sang, si jamais les Frissons viennent à trouver drôlasse de voir s’approcher d’eux de la menuaille provenant de la Lukycuni. C’était là une triste terre des hommes, un fief depuis longtemps spolié par les Amazonardes qui violaient ses étalons d’hôtes pour s’emplir la panse de moutards, par vérité bien établie. Voilà pourquoi les cavaliers redoutaient de devoir endurer prison et blessures par la pince de pute servaille, en allant quérir l’hospitalité de cet étrange monarque. Au milieu des falaises vertigineuses, c’était trop grand effort d’ouvrir la bouche pour se parler, il courbaient donc l’échine comme les bossus du dos, le cou scié par les méchantes courroies de leurs écus. Lukycuni semblait désormais très loin, puisqu’ils avaient délaissé depuis bien longtemps les champs où les Amazornardes faisaient paître leurs yacks de belles couilles ; à présent, seule la bise des montagnes glissait sous les manteaux pour imposer sa froide vérité. Par la profonde échancrure minérale de ce long défilé, ils avaient néanmoins du plaisir à contempler de loin la beauté des hautes plaines enneigées, un spectacle tout capable de ravir à mervoille sang et cuer de gent, tout autant que cors de fame. Ils virent dans les nuages dorés l’épervier chassant l’oie, la pauvre proie moult grant noise demenoit, avant qu’elle ne s’abatte sur le pré, plus occise de paor qu’avec les serres de son méchant bourreau.

 

– Mortekramouille ! messire Mirlen, lâcha Erald en rompant pour une fois son mutisme, j’ose espérer que les proches évènements viennent à se dérouler selon l’ordonnance que vous avez prévue. Point ne désire que ma main droite soit brûlée par maudit feu de soufre, plutôt me souvenir plus tard devant mes gosses des riches échoppes de Camelote aux enseignes amusantes.

 

Mirlen se passa juste la main sur le front, car le ville désirée se montrait enfin dans la vaste campagne sur laquelle déboulait le grand canyon. On y allait par la commodité magnifique d’une route très droite. Il fallait juste que cette voie rectiligne ne les conduise pas directement vers l’échafaud.

 

 – Voilà donc cette cité dont les Amazonardes utilisent par la force les habitants pour les contraindre à combler leurs doux tonneaux d‘amour, au risque d’en devenir complètement odieuses.

 

 – Si fait, mon ami, répondit Mirlen, vous voyez devant vous surgir la capitale de nos Frissons.

 

Le château qui régnait sur ce territoire avait beau se peupler d’une population mâle et sans doute vengeresse, il semblait peu défendable. Ce n’était point une forteresse inexpugnable, mais un pauvre palais sans défense aux murs peu épais, mal tenu par un roi sans nerf qui siégeait toujours par un vrai miracle sur son trône damné, au bras de sa mystérieuse châtelaine. Une sombre fatalité semblait s’être abattue sur ces tourelles branlantes et sans créneaux, lesquelles n‘abritaient aucune femme. Il tenait cependant du miracle que les Amazonardes puissent tolérer la présence de la reine Berthe de Boucogne dans ce misérable castel isolé, cerné de temps à autre par les fières guerrières aux dures épées vermeilles. Erald et Mirlen avançaient prudemment, il est toujours de mauvaise coutume d’approcher de la porte d’un château sans être présenté. Sur la muraille, il virent s’agiter au-dessus d’eux un soudard aux grosses joues plus rouges qu’une grillade, d’allure plus crocheteur que bon archer et bien trop large d’entre les yeux pour viser sans faillir. Le court d’échine aux dents jaunes encocha tout de même une flèche pour la forme et demanda dans sa moustache ce que voulaient les estrangers.

 

– Holà, holà, du guet de la barbacane ! cria Mirlen, en se mettant debout bien droit dessus ses étriers, point ne cherchons chez vous riotes ni chamailleries ! Nous désirons seulement parler en bonne entente, devant sa bonne flambée, avec votre majesté Vladimir le Gland, roi des Frissons aux exploits généreux, beau grand seigneur de Camelote à la couronne d’or, noble symbole qui tant pose vertés et met un home en pris.  

 

– Pointez vos fioles, si vous rappliquez réellement en potes et n’êtes point de mèche avec les garces de Lukycuni. Je pige bien que les selles en cuir de vous deux portent des burnes de loustics, ça me rassure un peu.

 

– Nous venons de chez elles, certes, mais ne sommes point alliés de ces furieuses, précisa Erald. Nous voilà gens du Fion, de la communauté de la gnôle, en pieuse mission pour quérir une fleur de Pinette, seule artifice propre à délurer les cuisses de la souveraine Amanda Blair, notre gracieuse majesté. Ainsi, tels que vous nous voyez, nous sommes pour notre triste reine en quête du Saint Râle et randonnons avec quelque-uns de nos amis vers le volcan du Guilidoris, pressés que nous sommes d’atteindre le col du Baizeboudin, lieu béni où se dit que pousse la précieuse panacée.

 

– Soit, bien le bonjour à Camelote, filez juste un coup de pompe dans la lourde, car elle est peu fermée.

 

Erald et Mirlen se jetèrent un regard à l’unisson, c’était la preuve de plus que les Frissons ne luttaient plus correctement pour faire valoir leur virile dignité. Ils pressèrent des genoux les flancs de leurs destriers pour avancer ; quand ils passèrent la porte sans herse, l’olifant fut tout de même sonné. Ici, point de donzelle, aucune pucelle ou dame, mais une flopée de gars laissés par les Amazonardes en géniture, puisqu’elles se réservaient de leur côté toutes les jouvencelles, afin de les élever en leur propre maison. Ils traversèrent la place carrée encombrée de chariots et descendirent de cheval, le type descendu du merlon par des marches traîtresses vint se proposer pour les conduire au logis. Erald et Mirlen le rassurèrent une fois de plus, disant qu’ils étaient nobles cœurs, ils redoutaient toujours les chaînes de la captivité. Le garde les mena directement dans la grande salle du trône située dans une loge du donjon, où ils furent mis en présence du roi et de la reine que l’on venait de prévenir. Vladimir le Gland était chauve et court sur pattes, peut-être un peu trop amateur de boissons distillées. Ses yeux n’avaient pas plus d’expression qu’une dalle de cimetière. Bien qu’il loucha durement sur le fait que ses visiteurs soient armés tous les deux d‘une épée, il leur proposa d’ailleurs de suite de boire un coup, en motif de bel accueil. Le truc glissa dans le gosier du chevalier Erald comme s’il venait d’avaler une lance enflammée. Vladimir n’avait sans doute rien des dons qu’on accorde aux héros et sa mise ordinaire était composée d’une simple tunique faite avec des morceaux de velours cousus ensemble, peut-être que son dur métier de roi le gâtait un peu. Il avait cependant la paternité de ce royaume et d’après les dires entendus les Frissons lui obéissaient de bon gré. Il n’avait point d’enfant, mais son couple semblait former un exemple d’harmonie familiale. Assise à ses côtés, incarnant toute la force féminine de l’amour, sa douce mie Berthe de Boucogne ne disait rien, hochant seulement de temps à autre sa blanche tête voilée au menton enserré d’un gorget de tissu bleu. En vérité, Mirlen vit bien qu’elle portait une perruque d’un blond aussi éclatant que l‘or pur, qu’elle avait beaucoup de poils sur les bras et qu’elle chaussait du 52. Son mari la vanta longuement, il précisa qu’accoudée à sa fenestre, la dame de Camelote n’avait pas son pareil pour broder en fils d’or de belles bourses de soie. Elle semblait encore, contrairement à lui, encore un peu perdue dans les vaines agitations de la jeunesse, mais l’on sait que quête de femme exigera toujours de l’homme un éternel dépassement de lui-même. Il n’y a rien de plus louable pour l’amant que de subvenir pleinement aux besoins de l’être aimé, toujours est-il que Berthe de Boucogne ne se laissait pas aisément définir. Elle était si apprêtée, mat, dolante et sopiranz, qu’elle devait cependant passer bien des heures le peigne à la main, penchée au-dessus de la fontaine. Par finesse de jugement, Erald cogna le coude de Mirlen, avant de lui parler tout bas dans l’oreille.

 

– Par l’auréole de notre sainte Kramouille, voyez-donc, par force d’évidence Berthe de Boucogne n’est point dameseil en dépit de son accoutrement, mais bon damelot ! La gueuse royale est en réalité un jouvenceau qui s’accoutre en travelot, voilà qui me semble issu d’un grand charmement !

 

– Oui, répondit Mirlen dans le même murmure, molt en pert de sa biauté, mais voilà pourquoi les Amazonardes la tolèrent avec bienveillance dans cette cité.

 

Levant sa coupe pour discuter, Vladimir fit poliment cesser leur babil inaudible.

 

– Alors, mes putains de salopards, on visite la région ?

 

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Message édité par talbazar le 15-06-2019 à 08:14:07
n°56829111
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 16-06-2019 à 09:48:25  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Albert Téchérie.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Sacha Tenfeu.

 
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n°56844990
talbazar
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Posté le 18-06-2019 à 11:31:07  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Anne Alfabète.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui :Nestor Réciprok

 

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Message édité par talbazar le 17-07-2019 à 16:28:06
n°56886822
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 23-06-2019 à 12:16:47  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : Coup de chance dans l'hyperbole. Extrait numéro en 69.

 

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 La Marie-Jeanne file dans le grand silence des régions sombres du désert interstellaire, à peine picotées par de lointaines mouchetures brillantes. Déréglant brièvement l’horloge qui règle en métronome la valse des planètes, la fusée trace son propre chemin rapide dans l’immense mouvement sidéral. Radio muette et implants mutiques, l’engin porte un équipage qui rêve de décroître sa vitesse à l’horizon d’un soleil connu. Du moins, c’est le cas pour Emeline et Basile, qui calment leur nostalgie des tours terriennes en faisant l’amour hors gravité dans leur propre vaisseau et Alan fait de même avec Isa, alors que le couple de pirates n’attend pour sa part que l’heureuse confirmation d’une rencontre opportune pour aborder une proie. Ces désirs divergents ne font donc pas de l’équipage une famille que l’on peut croire unie, leur alliance de façade pour quitter Kourdukon, après leur victoire sur les Matriarches, n‘aura été que de simple raison. Devant le nombre des corsaires de l’espace qui sont à bord, vingt deux hommes et femmes en tout, Arnold, Charlie et Jhon-Piol devinent aussi que leurs décisions importeront peu, si jamais un vent de guerre vient balayer les ponts de la fusée. Ils savent que les loups des étoiles avec qui ils cohabitent actuellement ne peuvent se satisfaire d’une simple fusée de tourisme. Il leur faut un navire plus grand et plus solide, s’ils veulent encore pouvoir menacer les transbordeurs des flottes commerciales. Dans les ténèbres de la nuit cosmique, le ressentiment des quatre hommes et de leur amie est palpable, alors que Alan Drelon, Isa Djani, Brod Put et Jean Traviolte tiennent de temps à autres des conseils discrets, auxquels les autres ne sont pas invités à participer. Il semble certain qu’à un moment donné, les pirates vont fondre sur un ennemi potentiel, instaurant un point critique dans la longue randonnée spatiale. Le seul élément positif est qu’il ne sera pas question de l’anéantir, mais de s’approprier son cargo en bien propre, considéré comme un but en soi. Le sort de l’équipage adverse dépendra bien sûr de sa bonne volonté, il vaudrait d’ailleurs mieux pour lui qu‘il fasse preuve d‘une salutaire lâcheté, sous peine de périr impitoyablement sur les tôles sanglantes. Symbole tragique de sa propre défaite, le souvenir des mercenaires Águilas Negras hante encore le couple de pirates et distille dans l’esprit des deux chefs un désir venimeux de vengeance. Le brigadier général Vince London a de son côté sans doute déjà reçu la Médaille d’honneur du congrès, pour avoir sauvé la précieuse cargaison du Suck my pony et débarrassé l‘espace des forbans légendaires.
 
 Pour l’heure, les clans antagonistes s’évitent au maximum et se fréquentent dans une cordialité tendue. La  symphonie visuelle d’une galaxie naine sera bientôt visible à tribord du cap et le pilotage automatique fait son boulot. Sans but particulier, Arnold Montburg et Charlie Badelairese se sont retrouvés dans la galerie de maintenance du réacteur et déambulent sous l’imposante cuillère à particules du port zionnique, en se partageant des pilules de cake.  

 

– On est quand même en cheville avec des types pourris jusqu’à l’os.

 

– Ouais, ces gars-là on une vie tumultueuse, notre proche avenir ne promet rien de bon.

 

– Si seulement on pouvait trouver le moyen de s’en débarrasser. J’en ai parlé à Jhon Piol, il est bien d’accord avec cette idée.

 

– Un projet fédérateur et jousissif, certes, mais as-tu vraiment envie que ton corps aille danser dans le vide pour l’éternité ? Parce que c’est ce qui se passerait à coup sûr. On est pas de taille à lutter contre ces cinglés, je te rappelle qu‘ils sont plus nombreux que nous.

 

– Peut-être. De toute façon, on finira bien par débarquer quelque part et ce sera adios à la petite organisation criminelle. Personnellement, j’en ai ma claque de leurs petites conférences en catimini. La seule chose dont je rêve en dormant, c’est seulement d’une longue plage ensoleillée. En disant ces paroles, son visage s’illumine un bref instant, lorsqu’il passe dans la pleine lumière offerte par un voyant de capteur arrière signalant le bon verrouillage d’un clapet d’appairage.  

 

Quelques temps plus tard, alors que tous peuvent observer visuellement la galaxie lointaine, l’actualité débarque d’une façon fracassante sous la forme d’un transbordeur isolé, avec une panse ventrue, sans doute on ne peut plus accrocheuse pour la bande de pillards, puisque ce sublime ouvrage de la technologie humaine doit avoir ses soutes bien remplies de trésors alléchants. Cette rencontre opportune va donc probablement chambouler le programme de la tranquille croisière, ce que prouve d’ailleurs l’excitation aussitôt montrée par les pirates à la vue du cargo par la fenêtre d‘observation. Alan Drelon fait grimper tout le monde sans exception sur le pont de commande principal, puisque les forbans tiennent enfin leur lapin. Lorsque tous sont réunis dans la cabine de navigation, la fébrilité dangereuse dont fait preuve Isa contraste de façon visible avec le sentiment d’angoisse qui fait trembler Emeline. Les visages d’Alan et de Brod ne sont plus que de froids blocs de pierre, alors qu’ils observent attentivement les feux longeant la coque primaire du tranbordeur inconnu, lequel se dote d’un solide fuselage de plastigraphène en triple couche. La spécialité des chantiers de construction mercuriens Dortrug, ce qui signifie que l‘armateur doit probablement appartenir à cette défédération. Une chose qui serait d'ailleurs facile à vérifier une fois connue son identité, mais qu‘il va sans doute incessamment lui-même décliner. Il ne porte cependant pas les couleurs d’une compagnie privée, ni aucun symbole trahissant la présence d‘une milice à bord. La grosse bête appétissante, repue et docile corrige sa course et la freine, car elle aussi a pris connaissance de la fusée.

 

– Vous comptez l’arraisonner, n’est ce pas ? demande Basile à Isa.

 

– On ne peut rien vous cacher. Elle lui répond en fixant intensément le radar, puis l‘écran du capteur de base avancé. C’est bon, Alan, il ralentit. Le jet de propulsion de l’autre navire vient en effet de passer brièvement en sous-lumière violette, obéissant ainsi au commandement des nombreux thrusters de manoeuvre.

 

Dans le cockpit de la Marie-Jeanne, la menace est maintenant omniprésente et chacun des pirates brandit avec fermeté son lasergun, de manière à bien faire comprendre à Basile, Emeline, Arnold, Charlie et Jhon Piol qu’il serait vain et dangereux pour eux de s’opposer aux décisions qui vont être prises. Ils n’ont donc plus qu’à se résigner en faisant preuve d’une impuissance bouleversante. L’idée d’Alan est tout bêtement de déclarer une avarie mineure sur la petite fusée et de réclamer assistance. Tout le poids de son corps se porte en avant, alors qu’il pose les deux mains sur le rebord de la table opérationnelle, ses phalanges blanchies prouvent qu’il se cramponne avec une certaine force, témoignant de la tension interne qui vient de l’investir. La radio communique enfin.

 

– Ici Angeline Joly, capitaine du Cheerleader, signalez.

 

– Jean Mitchoum, ment Alan, pilote de la Marie-Jeanne, occultant en plus sciemment le nombre réel de son équipage. Supposons la menace d’une déchirure minime sur aileron tribord, pourriez-vous nous envoyer une cosse de maintenance pour vérification ?

 

– Ok, préparation navette, maintenez votre allure. Désirez-vous rencontre ?

 

– Sans-doute nécessaire, car nous venons de constater en plus à bord une fuite conséquente sur enceinte fluide. Procédant ainsi, Alan devine que l’apport des techniciens du Cheerleader sera plus important et que la navette choisie devrait pouvoir lui garantir ensuite l’embarquement de ses propres flibustiers.

 

– Bon, déclare simplement Jean Traviolte, par l’intermédiaire de son implant neuronal, on va pouvoir oublier la misère. Il plie les doigts vers ses camarades pour leur faire le signe universel de son éminence.

 

– Ah, fait le captain Angeline, dans ce cas c’est différent, nous dirigeons vers vous une capsule grande capacité, dix-sept hommes, calculez l’amarrage pour prévoir l‘ouverture de l’accroche-dock.

 

Le Cheerleader ouvre l’un de ses larges flancs et le hangar béant illuminé libère un petit vaisseau propulsé par son unique tuyère à plasma magnétisée. La cosse de secours se rapproche de la Marie-Jeanne en 47 secondes. A l’intérieur de la fusée, Isa Djani croche la main d’Alan, ses beaux yeux brillent d’une satisfaction intense. Ce qui ne l’empêche pas de tenir fermement, dans l’autre, la crosse métallique de son Renwal Roto Blaster.

 

– Approche, petit oiseau, approche.

 

La cosse effectue une lente rotation autour du long fuseau en carbonacier de la Marie Jeanne, dont l’un des ailerons semble effectivement avoir souffert en apparence de l’atterrissage sur 8495SK-Rolling Stones ; mais ce défaut de surface, dûment vérifié avant le décollage, ne présente en réalité aucune menace réelle pour l’appareil, ce que confirment finalement par radio les experts du Cheerleader, avant de demander l’autorisation de grimper à bord à l’issue du rendez-vous. Lorsqu’ils sont tous installés dans le sas, laissant un seul des leurs aux commandes de la navette, le dangereux dérèglement volontaire du système de transit organisé sur l’ordre d’Alan est suffisant pour les tuer sur le coup. Brod Put s’équipe alors du scaphandre d’un de ces pauvres gars, puis il prépare sa sortie pour aller régler son compte au pilote solitaire, en veillant à ne pas éveiller le moindre soupçon. Les allées et venues des techniciens sont toujours courants autour des capsules de maintenance, il n’a même pas besoin de prévenir le factionnaire de son retour immédiat. En revanche, lorsque le malchanceux a reçu sa dose mortelle de la part du P-29 Mégalaser pistol-High Energy Laser Weapon du pirate, ce dernier déclare que la voie est enfin libre pour aller dire son petit bonjour au transbordeur ; avec sans doute l’espoir de s’emparer ensuite d’un joli pactole. Après avoir attendu un temps estimé raisonnable pour les réparations du circuit soit-disant défaillant, la totalité de la bande de pillards embarque dans la cosse pour rejoindre le vaisseau-mère, en évitant de répondre aux appels réitérés de son capitaine. Sous la menace des armes, Angeline est aussitôt contrainte, sans désordre et sans le tir d’une seule volée de laser, de céder complaisamment aux exigences de ses envahisseurs, puis elle est clôturée avec son second et son équipage, soustrait des dix-sept malchanceux, dans un quartier de vie du troisième pont. Ils n’ont pas résisté, on leur laisse donc provisoirement la vie. Auparavant, elle confirme que son vaisseau mercurien provient bien d’une flotte nationalisée. Après la fermeture de la baie, la visite des soutes et le contrôle de la cargaison dépasse les espérances des forbans de l‘espace, ils découvrent en effet dans les entrepôts un entassement fabuleux de caisses en plastalumine, contenant des milliers de roches constituées par des pyramides naturelles de noires gemstones, formées par des cristaux automorphes d’Obsitide d’une très grande valeur ; mais elles côtoient également de rares germes cristallins de Calméron bleue en géodes poreuses, en quantités absolument phénoménales. Lorsque les pirates joyeux se réunissent au grand complet dans le vaste poste de commande du Cheerleader, pour trinquer leur succès à coup de canettes de vodky bien glacé, Jean Traviolte pousse tout à coup un grand coup de gueule, car il est le premier à se rendre compte que la fusée vient de rétrograder.

 

–  Merde les gars, regardez voir un peu ça, la Marie Jeanne vient de nous quitter !

 

–  Laisse, lui répond Alan en étreignant les hanches d‘une Isa radieuse, désormais ces pauvres ploucs ne nous sont plus utiles. Même si j’avais décidé de leur envoyer l’ex et gracieux capitaine de notre nouveau vaisseau, ainsi que son gentil personnel. Maintenant que ces idiots se sont barrés, je crois bien qu’il va falloir réfléchir à ce qu’on va faire de nos prisonniers.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 24-06-2019 à 13:05:08
n°56896985
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 24-06-2019 à 16:20:05  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Dimitri Sélectif.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Amédard Win.

 

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Message édité par talbazar le 24-06-2019 à 16:29:35
n°56903605
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-06-2019 à 12:08:30  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui :Zi Zi.

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui :Thierry Sketou.

 

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Message édité par talbazar le 25-06-2019 à 16:53:16
n°56923520
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 27-06-2019 à 12:23:29  profilanswer
 

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Courrier des lecteurs (spécial problèmes)

 

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Message édité par talbazar le 27-06-2019 à 16:12:08
n°56945264
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-06-2019 à 10:07:59  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : La jet larguée. Extrait numéro 43.

 

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Leurs gros nez gris pointés en avant pour voler sur zone au ras des vagues, avec leurs feux réglementaires verts et rouges plantés sur le bide, les hélicoptères de l’aéronavale russicaine transportaient la mort vers l’île de Badigooince. Moins rapides que des chasseurs, certes, mais néanmoins alourdis d’une considérable technologie emportée qui devait faire très mal. Canon de 30 mm à visée laser et roquettes de 28 mm sur un objectif passif, les gars en forme physique irréprochable étaient sereins et avaient correctement planché l’environnement du terrain avant leur mission. En rase-motte rapide au-dessus des flots calmes, il était encore trop tôt pour sortir les guiboles à l’extérieur avant de mitrailler. Les casques prenaient note en direct des instructions provenant du Krav Méga et les pilotes répondaient de même pour donner des nouvelles en temps réel sur la situation vécue par l’escadron. L’île en vue à midi, l’opération Tornade pouvait commencer. Le redoutable trio aérien se scinda comme prévu au moment opportun, un pour la grande plage, un pour le volcan, un pour l’ancienne base proprement dite, regroupement après nettoyage et retour base. La première destruction visa la queue brisée de l’avion crashé, échouée comme une baleine rose, morte et bien visible sur l’ancien tarmac ruiné. Elle explosa en provoquant un colossal champignon de feu de belle facture, déclenché par un tir de missile air-sol, les pompiers n’étaient naturellement pas invités. Ce qui restait de la moitié de l’aéronef de la Petro Jelly fut ainsi proprement désintégré dans un formidable et bref jaillissement d‘acier. Une action facile. Prochain objectif à détruire, les vieux baraquements militaires construits sur un lieux dégagé, où l’on supposait trouver du monde, du people chanceux et survivant, mais qui ne le serait pas une nouvelle fois. Le campement repéré se trouva aussitôt sous le feu et chaque casemate fut proprement pulvérisée. La terre trembla plusieurs fois, mais de toute évidence, il ne traînait personne là-dessous ; le pilote signala l’étrangeté au QG, tout en continuant à bombarder et de noyer le sol sous un déluge de hautes flammes oranges. Autorisation accordée pour élargir le périmètre à la jungle proche, au cas ou les rescapés s’y seraient planqués. Zzzziiiiii baaam ! les troncs d’arbres déchiquetés en masse s’envolèrent pour retomber aussitôt au milieu du gigantesque incendie qui vomissait à chaque frappe des panaches brûlants. En peu de temps, l’hélico rageur fit table-rase de l’objectif et de ses environs. Après ce survol dévastateur, les vestiges de l’ancienne base russicaine des années cinquante n’existaient plus, mais le bilan ne proposait que des dévastations matérielles, ce qui ne collait pas du tout aux prévisions. Un petit vol libre d’observation ne donna rien de nouveau, cette putain d’île semblait bien déserte, plongeant les combattants dans une profonde perplexité ; puisqu’il s’agissait là d’un accroc certain à l’ordre de mission. Les passagers ne pouvaient tout de même pas s’être enterrés dans le sable ! L’hélicoptère renouvela ses tirs par principe, élargissant encore largement son périmètre d’attaque, mais aucun type affolé ne galopait en bas pour échapper au bombardement. Les roquettes ne détruisaient que des plantes et du vieux bois pourris. Il y avait pourtant de toute évidence les traces d’une activité récente, mais le campement paraissait bel et bien inhabité. N’ayant plus rien de concret à viser, l’hélicoptère abandonna son objectif totalement incendié, puis il anticipa le ralliement pour rejoindre son collègue, en train d’œuvrer au-dessus de la plage. Enfin du vivant, de belle taille, puisque deux crabes géants paniqués et pinces en l’air venaient d’être débusqués par ce dernier en lisière de forêt, avant de recevoir chacun une bonne giclée d’acier en plein dans leurs bides carapacés. Le pied d’harponner de telles cibles de choix, mais toujours pas de rescapés humains à se mettre sous le canon ; l’information devait à présent chatouiller désagréablement les oreilles de Zoya Kachevbowman et de Timothy Maxwellgadeïev. La preuve étant que les états majors ne donnaient pour l’instant aucune directives concrètes face à la situation et laissaient aux hélicos le choix de leur action pour se réorganiser. Le site de cette opération puait le mystère, raser toute la jungle n’était pourtant pas prévu. Après le partage des informations et dans le cadre d’une compréhension commune, les deux appareils filèrent en direction de la montagne trônant en majesté au centre de l‘île, où leur camarade venait de se montrer beaucoup plus veinard. L’opération Tornade tenait enfin ses pertes humaines espérées, signalées par la fumée de leurs foyers imprudents.

 

Les fidèles de l’église auto-définie du pape Eloi de Pouillet étaient en train de prier en cercle en se tenant par la main, afin de saluer l’heureuse délivrance de leur corps promise avec l’arrivée providentielle des hélicoptères de secours. Leur âmes l’étaient déjà, en vertu de la grâce accordée par leur maître bien aimé, bien que sa sainteté sembla en réalité le seul à prendre conscience du danger imminent qui leur tombait dessus. Sans donner l’alarme en aucune manière, une intuition salvatrice électrisa rapidement ses mollets pour le faire courir à toutes jambes sur la pente et quitter seul le campement, dans le but de trouver l’abri épais des végétaux poussant un peu plus bas. Il se félicita de sa réaction rapide, en écoutant le déclenchement brutal des premiers tirs. De longs mitraillages ponctués d’explosions terrifiantes secouèrent le sommet de la montagne, soulignés par les vrombissements permanents des engins en vol stationnaire. Du crime en règle et un beau hachis de civils éberlués qui lançaient au ciel leurs cris déchirants. Les balles puissantes fauchèrent les pauvres ouailles de Pouillet sur place, aucun n’eut le temps de fuir et pas un ne réchappa à la crémation d‘un enfer devenu tout à coup bien réel. Les yeux agrandis par la terreur d’être à son tour mortellement frappé, lové dans les fougères comme une bête traquée, Eloi ne voyait rien du drame en cours, il ne pouvait que l’imaginer. La situation alarmante le laissait recroquevillé sur lui-même dans la verdure luxuriante, il n’avait même pas l’idée de prier, il attendait juste que revienne le silence et l’immense soulagement de voir enfin les hélicoptères s’éloigner. Mais l’envolée barbare effervescente se déchaînait encore, sans prendre de répit. Terrifié et tremblant, Pouillet redouta de voir les tueurs se poser, alors que les coups de bélier de leur attaque sauvage et très proche offrait dans son esprit les horribles parenthèses d’une angoisse effroyable. Sa seule profession de foi se nommait à présent la survie immédiate, alors que les trois appareils groupaient leurs tirs sur un objectif pourtant décimé. Une balle perdue zébra un bananier tout près du pieux rescapé du massacre en cours, une autre s‘écrasa dans l‘herbe juste devant lui, plusieurs se fichèrent dans les troncs alentours. Comme si ce geste pouvait servir à quelque-chose, Eloi de Pouillet cramponnait bêtement dans sa main moite et crispée le revolver du défunt Moktar Bouif. Le sentiment d’impuissance face à la situation le laissait en réalité complètement paralysé. Une rafale siffla au-dessus de sa tête, perçant la jungle en aveugle, mais à part le gourou tapis dans les hautes fougères, il n’y avait plus personne à occire, les tirs devinrent plus espacés, avant de s‘arrêter. L’opération meurtrière n’avait duré en fait que quelques minutes. Le retour sur le porte-avion s’annonça au micro après un dernier ballet d’observation, une section de commandos investirait bientôt l’île pour vérifier au sol le bilan de l’action et compter les victimes.

 

Dans le silence revenu sur le bivouac dévasté, Pouillet émergea lentement du sentiment de terreur qui venait de l’envahir. Alors qu’il osait se remettre debout, il vit s’avancer vers lui en titubant Guilaine Roquefort, l’une de ses fidèles gravement blessée au ventre. Marchant comme un robot, la pauvre tenait ses entrailles ensanglantés en roulant des yeux pathétiques. Quasiment sans réfléchir, le guru leva son arme pour tirer sur ce fantôme rougi qui surgissait des coulisses de l’enfer. Guilaine tomba dans les broussailles, le crâne brutalement fracassé par la balle du revolver. Il n’y avait plus d’église, il n’y avait plus de fans soumis, il n’y avait plus de rédemption, la jungle hostile ne composait plus qu’une fresque dangereuse et mortelle. Terminé les rires, les partages et la complicité. En achevant cette malheureuse, Eloi de Pouillet venait de résister à la certitude de sa propre annihilation et il reprenait d’un seul coup par l’action ses esprits pour agir à sa propre sauvegarde. Il devinait avec anxiété que les militaires allaient revenir et que plus rien ne renaîtrait alors des cendres qu’ils laisseraient derrière eux. La mortelle virée de ces trois aéronefs ne représentait qu’un avant-goût d’une apocalypse prévisible, dont cette fois il ne réchapperait pas. Près de lui, une fumée noire qu’il ne remarqua pas glissait entre les arbres, une ombre menaçante et satisfaite du chaos sanglant qui venait subitement de gangrener l’île. Alimenté par les deuils splendides qui en découlaient, gavé par l’incroyable cauchemar vécu par les humains en train d’expirer sous les coups des balles acérées, repu par leur tragique détresse, splendidement régénéré par tout ce déchaînement de cruauté irrésistible, Ghduluh le démoniaque se mit à boire la tension apeurée et formidable de l’homme qui se tenait devant lui. Pleinement rassasiée, la chose se grisa avec gourmandise, pendant quelques instants, de la peur incommensurable qui torturait cette misérable existence craintive. Lui-même glorieux passeur d’épouvante, le monstre invisible s’empara de l’esprit vaincu et bouleversé dont il se délecta, il s’attacha à cette faible proie trop facile à dompter et qu‘il habiterait désormais jusqu‘à s‘en lasser, il le posséda complètement, en épousant au passage avec un contentement sublime l’effroi ressenti. Descendu du plus haut des cieux noirs implacables, le puissant Ghduluh s’était réveillé et il ne pouvait être éconduit.

 

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Bon dimanche à tous. Portez le bob pour vous prémunir des rayons.

 

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Message édité par talbazar le 30-06-2019 à 10:14:22
n°56962104
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 02-07-2019 à 11:01:01  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Michel Idoine.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Victor Senu.

 

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Message édité par talbazar le 02-07-2019 à 11:27:01
n°56975754
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 03-07-2019 à 15:51:25  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Iannis d'Apéro.


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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Fleur Deschamp.

 

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Message édité par talbazar le 05-07-2019 à 09:50:36
n°56983052
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 04-07-2019 à 14:24:32  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Denis de Grossesse.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Pierre Plonde

 

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Message édité par talbazar le 05-07-2019 à 09:54:08
n°57003182
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 07-07-2019 à 13:34:46  profilanswer
 

Salon littéraire :
 
Les oeuvres essentielles du pro-fesseur Talbazar
 
Aujourd'hui : Noeud coulant pour Martin Smith. Extrait numéro 63.

 

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Angèle Deyord sentait très bon. Elle le pouvait, puisqu’elle venait de prendre deux douches à vingt minutes d’intervalle. Au cours de la première, prise par un désir gentiment fou, elle avait dévissé le pommeau pour se satisfaire avec lenteur en pensant au beau Roy Larymore, dans le rôle titre du marchand de plaisir irrésistible. Un orgasme bienvenu et d’une puissance incroyable était ensuite venu conclure cette petite manigance de plomberie intime, alors que l‘eau tiède venait combler d’une inondation biblique la petite alchimie intérieure de l‘exploratrice matinale, satisfaisant au final la commande de départ. Elle s’était plantée devant la glace un bon moment, examinant les longues mèches de ses cheveux mouillés et noirs courant sur sa peau délicate, ses seins ni lourds, ni petits, qu’elle avait redressés un bref instant des deux mains par une sorte de jeu, avant d’enfiler ses sous-vêtements. Calé dans son dos, Gilbert Tricard aurait sans aucun doute apprécié dignement le spectacle, mais c’est l’autre play-boy, souriant et rasé de près, qui venait de lui voler la vedette dans le corps tout mignon de la policière, afin de le combler comme il se doit. Au moment ultime de quitter la salle d’eau, alors que le cœur lui montait encore un peu à la bouche, elle avait accentué devant le miroir le tracé de ses lèvres d’un impeccable rouge-vif éclatant, avant de leur faire prononcer dans un murmure à peine audible : Roy, besame monstruo ! A présent parfumée par l’élixir d’un grand couturier, ramené de Paris, Angèle se tenait assise et perdue dans ses pensées, sur la grande table violacée en bois de violette du salon. Un large serre-tête rose et un peu vintage retenait sa chevelure en arrière, elle avait enfilé une robe courte zippée tout du long à l‘arrière, noire et moulante, joliment garnie de dentelles ajourées qui maquillaient d’arabesques coquines son dos et ses bras. A ses côtés, les autres meubles de la vaste pièce révélaient des essences tout aussi précieuses et directement sur sa gauche, une grande armoire vitrée en ébène rouge accumulait une invraisemblable quantité d’alcools forts et variés. En face de la jeune femme, trônait la superbe maquette de belle taille d’un canot Spencer Runabout, réalisée elle-même en acajou vernis et dont il ne manquait aucun détail, y compris les minuscules sièges en cuir vert. Posé sur un support du même bois juste sous la large fenêtre, le modèle réduit profilé du bateau luxueux faisait toute la longueur du petit meuble sur lequel il était exposé. Le genre d’engin aquatique pour friqué qu’on imagine facilement agrémenter par sa présence la carte postale d’une île enchanteresse. La créature au physique incroyable qui venait de s’inviter entre les jambes d’Angèle tout à l’heure pénétra dans la pièce, sans qu’il puisse se douter qu’elle lui avait tressé sous la douche de si sympathiques lauriers. Elle se redressa brusquement pour se remettre sur ses pieds, afin d’effacer une pose qui pouvait peut-être s’avérer inconvenante. En s’approchant, Roy Larymore lui décocha un sourire des plus généreux, mais elle vit bien qu‘il avait laissé traîné son regard sur ses jolies fesses avec une insistance brève, mais particulière.

 

– C’est un très bel objet, fit-elle, en désignant du bout du doigt la petite embarcation. Elle savait pertinemment ne pas très bien maîtriser son accent anglais, tout comme elle pouvait compter sur cette petite faiblesse vocale pour lui garantir en réalité un surcroît de charme de petite française délurée.

 

– Oui, c’est vrai, mais son grand frère qu’il reproduit si bien est encore plus racé, je l’ai amarré dans une des keys des Bahamas, où je possède un petit pied à terre.  

 

Ils étaient très près l’un de l’autre, le soleil d’Honolulu qui traversait les rideaux blanchissait la courbe gracile du front d’Angèle et renforçait par contraste les ombres de son visage, lui offrant un surcroit de beauté. Il la regarda sans rien dire avant de lui ranger, en prenant tout son temps, une mèche folle derrière l’oreille, un geste d’une sensualité parfaitement explicite qu‘elle apprécia avec bonheur.

 

–  Vous êtes très en beauté lorsque vous délaissez l’uniforme. Savez-vous qu’ici, Aloha veut aussi bien dire bonjour que au-revoir ?

 

–  Non, je ne le savais pas. Elle ne pouvait plus échapper à l’attraction magnétique de ses yeux qui trahissaient d’ordinaire une acuité intellectuelle certaine, mais pour l’instant seulement teintés d’une certaine réjouissance malicieuse.

 

–  Il y a du café dans la cuisine, si vous le désirez.

 

–  Merci.

 

Elle désirait bien autre chose, tout son être soudain vulnérable révélait en vérité un aveu bienveillant qui ne pouvait pas le tromper. Electrisé par une douce chaleur, le ventre d’Angèle n’attendait plus que le réjouissement d’un contact assumé sans fard. Elle osa lui poser une main sur la taille, il se rapprocha encore. Ils se trouvaient à présent corps contre corps. Le cœur battant, elle lui proposa ses lèvres qu’il embrassa enfin avec volupté. En se dévisageant, ils restèrent un bon moment silencieux, avant que l’arrivée de Gilbert et de Jess ne vienne rompre le charme. Guy Ness et Echo 16 étaient restés dans la chambre pour blablater entre eux des histoires de bestiaux. Après s’être dégagés prestement sans révéler le contact intime qui venait d’avoir lieu, Angèle et Roy s’échangèrent un dernier regard complice qui voulait en dire beaucoup, avant d’écouter dignement Ross leur dire qu’il y avait du nouveau. La Samsara Foundation venait de cramer dans la nuit et les restes probables de son directeur se trouvaient dans les décombres, d’après l‘analyse dentaire d’un des crânes calcinés qu‘on avait retrouvés.

 

–  Merde, c’est pas possible ! fit Angèle, passablement écœurée.

 

–  Et bien messieurs, lâcha Roy, vous devrez désormais enquêter sur des cendres !

 

–  Oui, ajouta Gilbert, il ne s’agit pas d’un incendie accidentel, s’il nous fallait encore la preuve que le professeur Brüder Karamasow magouillait bien avec Van Degaffe, elle nous saute à présent à la figure. Mais on n’est pas plus avancés, l’institut est à ce qu’il paraît complètement carbonisé, avec toutes ses précieuses archives.  

 

Comme on se mettait d’accord pour se rendre sans tarder vers Diamond Head afin d’aller examiner le chaos fumant et qu’Angèle allait rejoindre sa chambre pour quitter sa petite robe si craquante, un malabar se présenta à la porte de la villa pour demander à parler à Roy. Il s’agissait de Sonny Dealspot, un des agents du FBI qui gardait pour l’heure l’entrée de la propriété. Ce qu’il avait à dire à son patron était positivement incroyable, puisqu’il raconta avoir reçu un message de la part d’un coursier, dont on avait bien entendu soigneusement décortiqué le pedigree ; mais au bout du compte, il s’était avéré qu’il ne s’agissait que d’un simple quidam parfaitement réglo, qui ne faisait que transmettre l’info de la part d‘un parfait inconnu. Enfin pas tout à fait, puisque la missive tendue était signée d’Elliot Goldmind, lequel donnait rendez-vous aux flics français, vers dix heures environs, dans le Swordfish, le bar où ces derniers l’avaient déjà précédemment rencontré, avant que ce blaireau ne se fassent méchamment déquillé dans la rue par une moto. Ce fameux Cheebe Surger officiellement décédé, mais qu’on pensait bien vivant et miraculeusement rajeuni par les soins du docteur Van Degaffe. L’ancien champion de Monopoly supposé avouait ainsi sa véritable identité et annonçait qu’il avait des révélations urgentes à faire, sans s’étendre d’avantage sur celles-ci. La Samsara, où ce qu’il en restait, pouvait attendre encore un peu, l’intrigant rencard passait maintenant avant tout le reste. Roy Larymore chargeait déjà Sonny Dealspot de mettre en service une petite armée, mais Jess l’en dissuada aussitôt. Il n’était pas forcément utile de tomber sur le râble de ce mec avec un escadron du FBI, ce qui risquait tout bonnement de faire foirer la bonne marche du rendez-vous. Gilbert la Fouine et Angèle approuvèrent, ils étaient assez grands pour se tirer d’affaire en cas de grabuge. Les forces de Larymore pourraient suivre, ok, mais de très loin. Après quelques dernières paroles pour vaincre les réticences du district attorney, les flics français s’engouffrèrent dans une grosse bagnole blindée, pour ensuite filer promptement en prenant River Street. Ils laissaient chez Roy Larymore le perroquet Guy Ness et la souris Echo 16, lesquels n’avaient pas daigné les accompagner.

 

Elliot Goldmind était bien assis tout seul au Swordfish, les traits inquiets, vêtu d’une chemise hawaïenne dans les tons roses et d’une veste de costard bleu-marine. Au-dessus de sa tête et du bar, entouré de petits drapeaux, brillait le grand espadon collé au mur, avec son aile d’acier et sa pupille globuleuse ; un œil qui, il y a peu, avait tant dérangé le défunt tueur Gustavo Piccolini.

 

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Bon dimanche à tous.

 

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Message édité par talbazar le 07-07-2019 à 19:51:43
n°57020129
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 09-07-2019 à 14:21:12  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Gloria Tablague.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alfred Tillement

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Message édité par talbazar le 10-07-2019 à 07:59:15
n°57045549
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 12-07-2019 à 10:09:42  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Nick Talope.


 
https://zupimages.net/up/19/28/54h7.jpg
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alexis Kedargot.


 
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n°57059332
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 14-07-2019 à 11:16:12  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Cui Cui.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Edouard Léclair.

 
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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Catherine Nette.

 
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n°57088449
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 17-07-2019 à 11:04:53  profilanswer
 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Timothé Tine.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Yves Vaoput.

 

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Message édité par talbazar le 18-07-2019 à 19:21:20
n°57100208
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 18-07-2019 à 14:41:28  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : André Pardérière.

https://zupimages.net/up/19/29/35bn.jpghttps://zupimages.net/up/19/29/lgff.gif

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Arlette Canicule.

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Message édité par talbazar le 18-07-2019 à 15:49:52
n°57114723
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 20-07-2019 à 11:26:34  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Emmanuel Mensuel.

 

https://zupimages.net/up/19/29/4bsi.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Rémi Zenpose.

 

https://zupimages.net/up/19/29/nv1o.jpg

 

https://zupimages.net/up/19/29/a2my.gif

 


Message édité par talbazar le 20-07-2019 à 11:29:12
n°57154560
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 25-07-2019 à 10:54:07  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/19/30/dgei.jpg

 

https://www.mediafire.com/file/7hmp [...] s.pdf/file


Message édité par talbazar le 01-08-2019 à 13:33:29
n°57180962
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 28-07-2019 à 09:30:11  profilanswer
 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Annabelle Miche.

 

 

https://zupimages.net/up/19/30/bm1y.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Victor Lecou.

 

https://zupimages.net/up/19/30/wc3f.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Arsène Musicale.

 

https://zupimages.net/up/19/30/ooz7.jpg

 

https://zupimages.net/up/19/30/at5m.gif

  


Message édité par talbazar le 28-07-2019 à 10:47:52
n°57200371
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 30-07-2019 à 15:38:21  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/19/31/i1wp.jpghttps://zupimages.net/up/19/31/9s80.jpghttps://zupimages.net/up/19/31/uaq6.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Bernard Ghilé.

 

https://zupimages.net/up/19/31/ov2e.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Alain Fini.

 

https://zupimages.net/up/19/31/qqgs.jpg https://zupimages.net/up/19/31/jl03.gif

  


Message édité par talbazar le 30-07-2019 à 15:59:36
n°57217205
talbazar
morte la bête, mort le venin
Posté le 01-08-2019 à 12:57:11  profilanswer
 

https://zupimages.net/up/19/31/hm9j.jpg

 

Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Hector Nade.

 

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Salon des inventions
 
Fiches mémo des grands inventeurs.
 
Aujourd'hui : Conrad de Brest.

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Message édité par talbazar le 01-08-2019 à 13:48:54
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