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Auteur | Sujet : La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar. |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Reprise du message précédent : Salon des inventions https://zupimages.net/up/17/51/luxg.jpg Salon littéraire : https://zupimages.net/up/17/51/hozg.jpghttps://zupimages.net/up/17/51/k8z8.gif L’oberleutnant Franck Sonotrou sait que le temps lui est compté et qu’il va se faire repérer sous peu, alors qu’il progresse à pas de loup dans le Sharsherman Flash Space Patrol Z-01 de l’amirauté. Rassuré cependant lorsqu’il trie les informations délivrées par le visocoll lâché dans la coursive, il avance tout de même résolument, puisque son but est désormais d’atteindre au plus vite la cabine de l’avocadoc Clark Goebbels. L’assassin du cénazteur Pourichine est tout de même surpris de constater l’intrigante somnolence du vaisseau militaire, alors qu’il ose ouvrir une porte de service, puis longe un couloir de dégagement assez court censé l’amener précisément devant l’appartement de sa cible. Lorsque celle-ci va quitter son logement, elle devrait être équipée des pieds à la tête d’un scaphandre, Franck veut donc prendre sa place, visière obstruée, pour s’introduire dans le Panzig qui va descendre sur Mars. Une usurpation osée, mais nullement impossible s’il s’empare de l’implant du quidam. Il espère simplement que ce connard d’expert en boboloss-lobotomie judiciaire saura mourir avec grâce et dignité. En attendant, une fois planté devant l’ouverture visée et malgré tous ses efforts, Franck essaie de calmer les battements de son cœur un peu trop rapides, de juguler le flot de son sang charrié qui circule dans ses veines trop brusquement, en soulevant sa poitrine pour produire un souffle énervé. Et même pas une gélule d’alcobarbit pour calmer cette sarabande organique. D’un simple coup d’œil, l’agent s’aperçoit avec un brin de dépit que la cabine est fermement condamnée. Le détecteur mag du système d’alarme est en plus enclenché, l’avocadoc n’a pas l’air du type offrant d’emblée sa confiance aux types curieux de visiter son intimité. Manquerait plus qu’il soit fringué avec un pare-laser, mais il n’y avait pas d’autre solution que de rentrer chez lui pour s’en rendre compte. Impossible en attendant de rendre inopérant le petit système de gardiennage sophistiqué chargé de protéger la sphère personnelle du suspicieux, sans alerter l’immense vaisseau dans son ensemble sur une éventuelle intrusion. De ce côté-là, le passage en force n’est pas de mise. Franck n’a pas non plus le temps qu’il lui faudrait pour attendre que le résident sorte de lui-même de cette cellule sous haute surveillance. La puissance d’un espion réside plus souvent dans sa ruse que dans son lasergun, mais là, debout comme un con dans ce dangereux couloir blanc, Franck se voit tout bonnement à cours d’idée. Se faire passer pour un inoffensif visiteur en sonnant à la porte n’est en tout cas pas la meilleure qu‘il peut cogiter, le gars qui n’attend personne décoderait la supercherie en moins d’une seconde. Alors qu’il est en train de pester sur les techniques de détection qui protègent son bonhomme, une rumeur soudaine l’alerte brusquement et l’oblige à faire marche-arrière sur le champ. Franck empoigne alors fermement son Atomatic à canon cranté, puisqu’en cas de rencontre, aucune des deux parties n’allait s’encombrer de négocier le moindre consensus. Trop tard. Un Sharshermankapitän en personne surgit au coin de l’allée, encadré d’une vingtaine de soldats brandissant de redoutables Metrallettas Nuetronicas. Une dizaine d’autres surgissent dans son dos pour lui bloquer la retraite, en pointant cette fois des Hydramatic Mark 4 Flame gun. Le gradé lui-même le menace d’un petit Atom Splitter Ray Gun suffisant pour couper un espion en deux, mais il ouvre juste la bouche, avec visiblement l’intention de débattre. Enfin, un minimum. – Pose ton arme. Bon, tirer et mourir ensuite d’un alignement bien ajusté de particules ne semble guère le bon choix, mais Sonotrou se rend compte qu’il devait être pisté depuis un bon moment et qu’un calcul précis de ses intentions vient d’avoir lieu. Il est tout bonnement tombé dans un piège enfantin, puisqu’on devait évidemment se douter qu’il chercherait à quitter le Sharsherman en prenant place sur le Panzig prêt à descendre sur Mars. Finalement assez malin de la part de l’ennemi de le coincer sans faire d’éclaboussures. Il jette piteusement son gun au sol, admettant son impuissance. Un feulement à peine audible débarre la porte fermant la cabine de l’avocadoc, où une trentaine de nouveaux soldats l’attendaient fermement, au cas il aurait tout de même trouvé le moyen de s’introduire dans la pièce. L’expert judiciaire renfrogné est visible derrière eux et de toute évidence, le tripoteur de cerveaux n’en mène pas large. Sévèrement empoigné après avoir vérifié qu‘il n‘est plus menaçant, l’intrus maîtrisé est ensuite conduit sans attendre devant le Général Digoule. Quittant les quartiers résidentiels, l’oberleunant menotté est animé d’un sentiment étrange, en parcourant l’immense véhicule pour une fois au grand jour. Lorsque encadré par sa foule de cerbères, il passe devant la baie en shellglas de la rampe d’abordage 023, il regarde même brièvement avec ironie le Panzig très proche, le nez du gros vaisseau luit à présent de ses feux de rendez-vous orbitaux. Le prisonnier comprend qu’il a loupé son transfert de peu. Il est cependant toujours vivant, ce qui constitue à vrai dire un beau cadeau de la providence. Indifférents au son discret des turbines Rastangaz, ils traversent l’énorme poste d’un canon blast qu’ils franchissent sans un mot, sous le regard morne de leurs occupants, puis ils bifurquent pour s’engager sur une large et sombre passerelle en graphyrolit conduisant au noyau. Sous la menace des lasers qui lui visent toujours les reins, on pousse finalement le captif dans le compartiment d’une simple infirmerie, où le devance et s’engage également à sa suite une bonne volée des gardes. Digoule est là. Le chef de l’armée martienne lâche sur Sonotrou un regard peu avenant, avant de se fendre bientôt d’une espèce de moue méprisante, supposée sans doute imager la morgue du type investi du pouvoir de commander à des forces puissantes. La lueur activée de son casque connecté à son implant prouve d’ailleurs qu’il se trouve en liaison constante avec le centre opérationnel du navire. Il prend le temps de féliciter son Sharshermankapitän et adresse de la main un signe de remerciement global aux patrouilleurs pour leur fameuse prise. Juste derrière son dos, flottant dans le vide, puisque posé sur un sustentateur invisible, gît le corps enveloppé d’une grande cape blanche du cénazteur Vlodim Pourichine. Allongé à présent sur ses milliards d’eulars devenus bien inutiles. Franck s’octroie le pouvoir de prendre la parole en premier : – Alors mon général, on a lâché ses chiens ? – Que pensiez-vous, Sonotrou ? Dès qu’on m’a averti de la différence de masse de ce vaisseau, j’ai su que vous étiez à bord. Mais je reconnais avoir tardé à vous localiser, en tout cas trop tard pour ce pauvre Vlod. Mais je dois vous remercier, quand je vous aurais exhibé au congrès, Sirkisi avec son minable consensus négocié va sérieusement dérouiller, je dirais même qu’il est fini. La voie parlementaire va exiger ma force, quel qu’en soit le prix, sans plus de compromis pour pulvériser définitivement les rebelles. Je promets à ceux-là un bel enfer sous peu. Voilà qui fera regretter aux leaders marchands élus, comme ces salopards de civils de Jack Giriaque et Steve Magouine aux coups tordus, d’avoir voulu me couper les vivres, je vais leur apprendre que rien n‘est jamais assez cher pour l‘armée. Je vais secouer leur confort et leur petite santé, parce que ma vision personnelle et déterminante pour l’avenir immédiat de Mars, comprenez-moi, à présent c’est la terre brûlée. – Comme elle l’a toujours été, à vrai dire. Vous finirez par faire sauter cette planète. – Une clairvoyance que votre meurtre idiot vient pragmatiquement ajuster au mieux et je dois vous féliciter pour ça, puisque mon pari va pouvoir s‘appuyer dorénavant sur de solides arguments. Maintenant, vous allez tranquillement vous laisser faire, afin que je récupère cet imbécile traité de paix que vous comptiez offrir en secret à Yoland. Surtout laissez-vous faire gentiment, le symbole peint sur mon vaisseau n’est pas celui de l’hospitalité. Il s’autorisa un petit sourire aux lèvres. Inutile de préciser que vos capacités d’évasion sont nulles. Et naturellement, je vous conteste absolument la libre disposition du moindre de vos droits. On se passera je pense de la cour galactique pour statuer trop longtemps sur vous. Trahison et assassinat d’un cénazteur, votre sanction, que je n’ai pas de mal à imaginer, suivra le jugement de l’opinion du congrès et de son nouveau président-gouverneur, le temps qu’il soit élu en remplacement de Nikos Sirkisi, bien entendu. – Une destitution colatérale que n’espérait toutefois pas franchement Jolie Goyette, en trahissant son mari simplement pour emmerder les Compagnies administrantes, j’imagine ! – Comment vous savez ça, vous ? Franck patiente sur un siège au gris triste, alors qu’un petit gars frais émoulu de son universid s’occupe, en charcutant brièvement la veine de son poignet gauche, à le délivrer du nanotraité, preuve irréfutable de la magouille présidentielle. Un holocast bleuté du Sharshermankommodore s’affiche pratiquement sans prévenir devant la haute silhouette du Tsar. – Général, un de nos espions installé dans une serre agricole du côté d’Agannippe Fossa nous y signale la présence de Fanch Yoland et de Karela Borounie. Il s’y trouverait même Flash Gourdin. Probablement rendu trop enthousiaste par cette annonce, Digoule ne se gêne pas pour donner son ordre ouvertement. Passant la main dans ses cheveux cendrés, il jubile visiblement déjà de frapper à la tête les indépendantistes. – Au chiotte les droits de la guerre et leurs foutus principes, je vais me passer d‘une autorisation de survol et je ne suis pas du genre, moi, à confondre un soc de charrue avec une épée. Faites immédiatement transmettre aux compagnies de Panzig ma volonté de voir un de leurs engins se placer en orbite à l’aplomb de cette ferme. Dès que j’en donnerai l’ordre, vous la pulvériserez.
Message édité par talbazar le 10-01-2018 à 20:36:07 |
Publicité | Posté le 21-12-2017 à 16:09:04 |
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Publicité | Posté le 30-12-2017 à 16:42:31 |
talbazar morte la bête, mort le venin | Salon littéraire : Au petit cimetière de Troulbled, la tombe de grand-mère Ernestine Boudiou est une véritable roseraie blanche, en ce jour pluvieux où elle rejoint sa dernière demeure. Anéantis par un choc inaltérable, Gaston et Angèle se cramponnent les phalanges en tâchant de rester dignes, mais ce n’est pas facile. Tant de choses remontent du fond de leur mémoire commune à l’occasion de ce triste événement arrivé si soudainement ; alors que la sœur de Gaston venait une nouvelle fois de tutoyer la gloire, en magnifiant avec tant de superbe le chandail populaire tricoté à la main. Droits comme des i dans ce temple du deuil ouvert à tous les vents, ils regardent plus qu’il ne l’écoutent le curé Lamour en train de faire son office sur un ton grave. Le public présent pour faire son adieu à Ernestine est en majorité âgé et composé d’une grosse partie de ses amis de Troulbled, venus là en dépit de leur propre difficulté à se mouvoir sans souffrir. La vie, la mort, le malheur et le bonheur des gens, quel endroit peut mieux résumer toutes ces choses que ce champ poignant parsemé de ses minuscules résidences éternelles ? Puisqu’ils sont encore mineurs tous les deux, la société ne permettra pas au frère et à sa sœur de vivre leur existence seuls à la ferme, mais Emile, qui n’a pu se déplacer, les a informés qu’ils pouvaient les prendre en charge et qu’ils devaient venir habiter chez lui. Une bourrasque plus violente emporte jusqu’aux étoiles les derniers mots d’Enerstine et puis Gaston, Véronique, Jean, Angèle, ainsi qu’une bonne partie des résidents du 36 rue du Couvent pilotés jusqu’ici par la 4L de Joseph Wronski sont repartis vers la ferme, dans une ambiance tout sauf joyeuse. Les larmes aux yeux, Angèle a rangé ses affaires dans sa chambre en compagnie de Jean Micheton, avec qui elle verra enfin le loup avant le départ, comme elle s’en confiera plus tard à son frère. Gaston tourne en rond dans la pièce commune, bizarrement obsédé par la vielle boîte en fer blanc illustré d’un chaton et où mémé rangeait ses petites affaires de couture. Ce petit chat blanc aux grands yeux bleus tout mignons qui a dû largement vivre sa vie de chat et mourir depuis belle lurette, lui aussi, sans savoir qu’une boîte à biscuits allait d’une certaine manière l’immortaliser, jusqu‘à ce que la photo ne s’efface et que la boîte ne vienne à rouiller à son tour au fond d‘une décharge. Tout passe et rien ne dure. Cette simple boîte à la sérigraphie éraflée et au pouvoir immense n’abrite pas seulement la pauvre âme de sa grand-mère, mais semble surtout contenir à elle seule toute l’enfance de Gaston Boudiou, puisqu’il l’a toujours vu trôner à la même place, près de l’antique machine Singer noire aux belles lettres d‘or. Il est de ces objets en apparence insignifiants qui détiennent une formidable faculté de réminiscence, cette persistance mémorielle si chargée d’émotions et qui pourtant échappera toujours complètement aux chats. Tant d’anecdotes renfermées par ce modeste clou du souvenir ! Gaston ne sait ce qu’il fera d’un tel talisman, pourtant il vide soigneusement les petites bobines de fils colorés et les aiguilles, puis il colle la boîte vide au fond de ses bagages. Ainsi va se terminer l’histoire provinciale des gosses Boudiou, après un ultime au-revoir à la bande illuminée du Zanzibar. Ils ont digéré Troulbled et Bripue, il va leur falloir avaler Paris, où sonnent plus que jamais les heures de la révolte. Emile Pertuis et son amie Antigone Inseouine de la Nouille sont venus chaleureusement les chercher à la gare, où immobile face aux piétons agités fume encore une sombre et monstrueuse locomotive à vapeur en survivance, pour les conduire dans le 16ème et les installer dans leur résidence à hautes grilles du quartier de la Muette. Dans les larges rues marquées par les immenses pubs pour les Levi’s, les voitures des jeunes permis se promènent avec leur 90 collé au derrière. La présence proche du bois de Boulogne se montre très rassurante, pour des gamins un poil sauvageons qui ont poussés jusque-là dans l’immense verdure. La baraque blanche est grande et cossue et son propriétaire semble faire d’emblée son possible pour que les jeunes gens puissent s’y sentir à l’aise. Il ne fait aucun commentaire sur la dégaine négligée de son fils qu’il ne connaît pas mais semble finalement satisfait de découvrir enfin. Une bienveillance que Gaston assimile tout de suite, car il devine dans cet inconnu un type plutôt brave et dévoué, un médecin honnête bien à l’aise qui souhaite peut-être tout simplement rattraper le temps perdu. Sa copine Antigone qu’il n’a pas épousée est également une femme cordiale, mais elle fait tout de même preuve par moment d’une certaine austérité, adoptant une posture franchement raide devant l’évier, lorsqu’elle fait la vaisselle, puisque le couple estime ringard d‘avoir du personnel. D’un caractère un peu narquois, cette fille d’un marquis de l’aluminium porte en elle la marque de sa bonne éducation, comme on dit, mais elle fait preuve dans le foyer qu’elle partage avec Emile d’une simplicité qui saura tout de suite trouver le chemin pour atteindre le cœur d’Angèle, une connivence réciproque qui donnera à cette dernière le sentiment de faire partie d’une véritable famille. Toutes les deux, elles sauront développer pendant les années qui suivront une véritable et étonnante relation mère-fille et Antigone cessera du jour au lendemain d‘aller voir un psy pour y pleurnicher le spleen de sa vie, à coups de gros billets. Antigone soutiendra toujours Angèle dans son rêve d’actrice et saura proprement fasciner la jeune fille en retour, en lui dévoilant bien de ses petits secrets, comme par exemple ce jour où elle va lui montrer en riant un body noir en l‘étalant sur le lit, une belle lingerie innovante qui moule le corps d’une femme avec un chic incomparable. Bien qu’âgés de seize ans, Gaston et sa sœur ont donc d’emblée l’impression de venir combler un vide immense dans l’existence de ce couple sans enfant, alors qu’eux-mêmes, sans venir renier la mémoire de leurs biens aimés grands-parents disparus, vont partir à la conquête de véritables parents, sur fond de magie parisienne. Si Gaston et Emile s’apprécient, il existera tout de même toujours plus de distance entre le jeune homme et Antigone, bien que leur relation dans cette nouvelle vie commune fut toujours très cordiale. Il faut bien dire que la femme d’Emile a tout de suite sentie que ce fameux fils retrouvé s’imprègne en continu d’une horrible odeur de shit. Antigone Inseouine de la Nouille qui n’aimait pas le gros-rouge sera toujours l’antithèse absolue d’une hippie déglinguée. La prospérité insolente des temps ne devrait pas être pour elle le prétexte d’un bannissement en masse de tous les interdits, une chose qu’une nombreuse jeunesse de cette génération blue-jean semble pourtant à présent vouloir réclamer. Les nouveaux arrivés sont naturellement reconnaissants envers le couple d’avoir chacun leur chambre à l’étage de cette coquette demeure, par ailleurs équipée d‘un téléphone et de la télévision couleur. Gaston lit tous les soirs les grands auteurs au fond de son lit, jusqu’à minuit passé, avant de fermer les yeux sur une dernière pensée pour Youri Gagarine, le fameux pionnier et cosmonaute russe qui vient de mourir dans le crash de son avion. Normalement inscrit au lycée Jean de la Fontaine, près de la porte Molitor, Gaston n’y mettra en réalité presque jamais les pieds, sauvé de ce calvaire inutile par le jeu d’une astucieuse dispense médicale concoctée par Emile, par ailleurs souvent absent de chez lui. Quand à Angèle, soucieuse d’indépendance, elle a trouvé quelques heures de boulot dans une boulangerie et se réfugie dans ses rêves, puisqu’elle n’attend plus que de monter sur le podium où doit s’élire le concours de la Miss Blonde 1968. Est-ce qu’elle n’a pas lu ce slogan étrange sur une affichette placardée sur un mur, en allant au boulot : « On ne nait pas femme, on le devient ». Et bien elle, puisque son corps est à elle, c’est exactement ce qu’elle compte devenir en se trémoussant dans son bikini rouge. https://www.youtube.com/watch?v=TSP0e5rXUl8 Bon dimanche à tous. Message édité par talbazar le 31-12-2017 à 13:33:08 |
talbazar morte la bête, mort le venin | Le congélateur muséographique. Le congélateur muséographique. Salon des inventions Salon des inventions un petit truc avec lequel je me marre trop et que j'ai envie de partager. Il suffit d'une photo prise de face pour en avoir un aperçu 3D assez bluffant ! http://cvl-demos.cs.nott.ac.uk/vrn [...] f92a2d60d9 Message édité par talbazar le 16-01-2018 à 18:22:33 |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Salon des inventions Salon littéraire : On en fait parfois des tonnes sur la difficulté d’écrire ne serait-ce qu‘une simple lettre, mais que dire sur le désarroi qui prend le lecteur lorsque le texte qu’il est en train de déchiffrer se trouve pour lui aussi douloureux que déstabilisant ? Les mots tracés entrent alors dans son cerveau avec le fracas d’une bataille navale, un Trafalgar de la raison, un sinistre désastre intime qui débranche temporairement son circuit émotionnel, avant de le détruire petit à petit en s’engouffrant par la brèche innocente offerte par ses yeux. Jugeons-en par nous-mêmes en découvrant la lettre reçue par Gaston et signée par Véronique Taloche à son attention : Bripue, le 27 Avril 1968 Mon cher Gaston, J’espère que toi et Angèle vous allez bien et que votre nouvelle vie s’annonce sous les meilleurs auspices. Ici tout va très bien et je suis très heureuse. Je ne suis pas retournée à Troulbled depuis la mort de ta grand-mère. Il y a des choses importantes que je dois te dire et j’ai bien peur que ça t’en bouche un coin, mais tant pis. Tu me dis être impatient que je vienne te voir à Paris, mais tu dois comprendre que notre relation ne sera plus jamais la même, puisque je suis enceinte de ton copain Jean Micheton et que nous allons certainement nous marier cet été à Bripue. Naturellement, ta sœur et toi vous serez cordialement invités, je te communiquerai la date dès que je l’aurai. Prenez bien soin de vous tous les deux. En attendant de se revoir bientôt je t’embrasse très fort, mais seulement sur les joues, mon petit minou. Véronique.
– Les salauds. Gaston Boudiou vit là sa deuxième déception amoureuse, ce qui le ramène vers Marité Hissedrue et l’envie de revoir l’insouciante épicière de Troulbled, laquelle n’est jamais revenue au pays. Il va frapper chez elle, ils vont fumer un joint et elle aura les mots qu’il faudra dire pour lui redonner le moral, les retrouvailles seront formidables et la jolie jeune femme est assurément la personne qu’il doit voir à présent pour dissiper la douleur de cette journée. – Je vais rendre une visite à Marité Hissedrue, tu m’accompagnes, Angèle ? – Si tu veux, puisque j‘ai ma journée. C’était si simple. Dans le métro en marche Gaston tente d’évacuer sa pensée insistante tournée vers Véronique, puis il se demande pourquoi il a tant attendu avant de revoir son ancienne et joyeuse amie. Baignant dans une odeur d’œuf pourri, des types pas très jeunes regardent Angèle à la dérobée, les gens s’affairent sur les quais bondés, le frère et la sœur descendent à Odéon. Le temps est lourd et les rues sont chargées d’un climat social pareillement orageux, matérialisé par quelques slogans encore timides peints hâtivement sur les murs. Les colonnes pierreuses et blondes du théâtre lui-même ne sont pas épargnées. L’art c’est de la merde. La lourde porte en bois de couleur verte qui donne sur la cour est en face d’eux et Gaston l’ouvre, il n’y a pas encore de code à entrer, ce sera pour une autre époque ; mais dans sa loge ténébreuse, la concierge ordonne rageusement à son ridicule petit clébard de cesser d’aboyer. La matrone ne dit rien mais se plante sur le pas de sa porte et les fusille d’un regard chargé d’une interrogation explicite. Elle ne désigne pas ensuite l’escalier en pierre situé dans l’axe, mais un autre en bois plus modeste, situé juste sur la droite. – Ah, celle-là. Plusieurs jours que je l’ai pas vue, mais elle est bien chez elle, j’en suis certaine. Vous me donnerez de ses nouvelles en repartant, parce qu’elle a pas très bonne mine, je trouve. Bon dimanche à tous. https://www.youtube.com/watch?v=qhLlXvkm65Y Message édité par talbazar le 28-01-2018 à 13:10:52 |
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