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Auteur | Sujet : La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar. |
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Homerde Gonadoclaste apocryphe | Reprise du message précédent : Message édité par Homerde le 15-11-2017 à 16:31:37 --------------- J'ai les bonbons qui collent au papier :/ |
Publicité | Posté le 15-11-2017 à 16:30:43 |
talbazar morte la bête, mort le venin | Bon allez, je me casse en Australie. |
Homerde Gonadoclaste apocryphe |
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Publicité | Posté le 23-11-2017 à 16:44:54 |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Salon des inventions Salon littéraire : Angèle et Gaston Boudiou forment un tandem sacré, un peu comme les deux pouces d’une paire de moufles. Aussi, lorsque ce week-end là sa sœur l’informe qu’elle a reçue une lettre du comité organisateur, lequel l’invite à être l’unique mannequin vedette du cinquième festival du tricot de grand-mère à Troulbled, il se montre ravi pour elle. Pour sa part, il prend de la main d’Ernestine une carte postale intrigante signée Marité Hissedru, un bout de carton écorné, taché, au verso simplement illisible ; un étrange message écrit en trois lignes malhabiles, dont il ne déchiffre que les mots soleil, larmes et dormir. L’épicière a sans doute pris une bonne cuite en traçant ce message énigmatique, mais son adresse à Paris peut cependant être assez bien lue. Gaston cesse vite d’y penser et va simplement laisser trainer le message sur son bureau d’écolier. Les vacances de Pâques se rapprochent grandement, elles auront lieu du 3 au 19 avril, le jeune homme se dit qu’il rendra une petite visite à la femme qui l‘a déniaisé, lorsqu’il se rendra à Paris pour aller voir son père. Depuis qu’il est en amour avec Véronique, la belle Marité n’a plus pour lui qu’une existence vaporeuse. Enthousiaste et radieuse, Angèle est donc rentrée dans sa chambre, pour lui faire part de sa nouvelle proposition. Guidé par la main virtuelle de Nicolas Hyacinthe Roubignolle, cet autre lui-même venu du passé et qui lui prodigue en plus des conseils dans l’oreille en sourdine, son frère est justement en train de s’appliquer sur une toile censée représenter avec force détails la bataille de Wagram. Plus de 1000 canons crachant le feu sur des villageois débordés sur leur flanc gauche. Il pose à cet instant une délicate touche indigo sur l’archiduc Charles en train de regarder ses uhlans, percés à mort par quelques baïonnettes. Le tout forme une scène épique et grandiose, peinte avec minutie et talent, pour illustrer le fameux passage du Danube. Ce grand tableau cubiste peint uniquement en larges carrés jaunes et bleus sera certainement du meilleur effet dans le salon de coiffure de monsieur Philippe Lagarce, à Troulbled. Même si, avec la toison plus que généreuse qu‘il arbore à la Brian Jones, Gaston n’est certainement pas son meilleur client. Naturellement, le jeune homme projette déjà de dessiner l’affiche du festival auquel va participer Angèle. Il pose enfin son pinceau sur le camaïeux gras de sa palette, pour lire le courrier qu’elle lui tend en réprimant à peine une certaine fougue. – Tu vois, hein ? pendant que toi tu bamboches toute la semaine au Zanzibar avec tes copains, moi je travaille sérieusement pour mon avenir. Tout le monde raconte que j’ai les plus belles jambes de Troulbled ! Gaston la regarde intensément et lui répond sans remuer les lèvres, car c’est précisément ce jour qu’il va se découvrir un formidable don pour l’engastrimythie, autrement dit, en l’écrivant sans avoir besoin de sa bouche, la ventriloquie. Cette particularité physiologique saura le servir bien des fois, notamment plus tard en période d’examens, lorsqu’il fera parler les tableaux noirs à sa place, pour mieux dérouter son jury. En attendant, Angèle roule des billes, son frangin l’épatera toujours. – Ah mince, fait-elle abasourdie, voilà que tu parles avec tes boyaux, maintenant ! Deux semaines plus tard, tout le monde prend le bus pour se rendre joyeusement dans la salle des fêtes de Troulbled, à l’endroit même où Angèle avait déjà triomphé dans sa pièce de théâtre. Véronique Taloche dans son long manteau poilu est-là aussi, venue de Bripue sur la 50 de Jean Micheton. Sollicité par le comité organisateur amusé par sa proposition, Gaston monte sur les planches avec une marionnette à l’effigie de Mitterrand, pour dérider tout le monde et les faire patienter en faisant quelques blagues sur le Général. Il ne va utiliser que ses seules tripes, pour sortir des vannes qui ne sont pas du goût de tout le monde, notamment de monsieur l‘abbé Lamour, lequel proteste violemment en se signant ostensiblement, avant de quitter les lieux. Imperturbable, Gaston poursuit son numéro, en précisant que de Gaulle est en train de visiter le Louvre avec son ministre : – Alors Malraux, il est pas mal ce Picasso, hein? – Mon Général, c’est un miroir ! Et puis, bouche fermée, marchant de long en large, s’amusant comme un fou, Gaston serre les fesses et agite furieusement son pantin pour lui faire parodier la phrase d’un journaliste anglais : – Les français ont pour de Gaulle la même pensée que pour leur femme, ils l’aiment sans passion et en ont la trouille, mais ils n’ont pas le courage de s’en séparer ! – Ferme ta gueule ! Un type courroucé dans la salle a tenu à se lever. – Mais oui, répond Gaston, en déclenchant une bordée de rires, c’est bien ce que je suis en train de faire ! – Savez-vous, reprend aussitôt la marionnette, ce que disait le général à ses troupes, pendant la guerre ? Il les regardait comme Napoléon, mais lui, il leur disait : soldats, je suis content de moi. – Dehors, sale gauchiste ! Les plus jeunes dans la salle se marrent, les vieux sifflent, l’ambiance devient houleuse, après deux où trois nouvelles conneries, Gaston quitte la scène pour laisser place au défilé. Certains l’applaudissent, d’autres non. Quand bien même il n’a pas desserré une seule fois les dents pour faire son zouave et faire parler Mitterrand, Boudiou n’a jamais été très à l’aise face au public. Beaucoup sont néanmoins contents que ce petit hippie se soit finalement tu. Ce dernier va alors s’asseoir sagement au premier rang, entre une Ernestine très fatiguée et une Véronique hilare. Joseph Wronski n’était pas là pour l’entendre, dommage. Et puis c’est au tour d’Angèle de monopoliser l’attention, les anciens sont cette fois ravis du spectacle. Elle se pointe avec un col roulé rouge et ondule sur les planches comme il faut. Un beau pull chaud sans motif ni torsades tricoté par Germaine Phildor, une vieille habitante de Peaumé le Coin. La belle Angèle se déhanche avec science et malice, croisement des célèbres mannequins Twiggy « la brindille » et de Jean Shrimpton « la crevette », les scandaleuses égéries de la minijupe. Elle prend son temps, use de sa science des projecteurs pour offrir au pull-over sa minute de gloire. Elle part, revient vêtue d’un autre pull sans manche aux couleurs acidulées, fait une moue à la France Gall qui parachève sa conquête de la salle. La salle est en liesse, siffle et congratule. Angèle part, revient, à chaque fois avec un tricot différent, elle met le feu à son public, engoncée dans un manteau à capuche, dans un nouveau pull à grosses mailles, au motif ajouré, au col bateau ou rond. le jury prend note, les mémés commentent sévèrement les points employés, les côtes, les finitions ; les reines du raglan sont toutes ravies, mais chacune se voit déjà en réalité la grande gagnante de ce concours officiel. Angèle revient une fois de plus triomphalement sur scène en tournant son petit cul, cette fois dans un bikini rose minimaliste tricoté par Thérèse Tromblon, histoire d’enflammer le public par une apothéose d’un érotisme fou. Germaine s’indigne à haute voix, non pas sur la plastique brûlante dévoilée par la gamine, mais parce c’est de la triche, son foutu cache-sexe, là, c’est pas du tricot, c’est du crochet ! Thérèse lui montre le poing de loin. Les autres concurrentes sont enchantées par la querelle. Sauf une. Peut-être un peu trop submergée d’émotion, mémé Ernestine porte tout à coup la main à son cœur déjà fragile et s’affale au pied de Gaston. C’est aussitôt le drame, le pompier de service se précipite au milieu du brouhaha, les lumières se rallument, on appelle l’ambulance dans l‘affolement, Angèle toujours à moitié à poil s’est projetée des planches vers sa grand-mère inconsciente, sa frêle mémé Boudiou que soutient un Gaston soudain affolé. Véronique et Jean observent la triste scène avec des visages graves, comme s’ils ne comprenaient pas ce qui vient d’arriver. Conduite en urgence à l’hôpital de Bripue, les médecins ne pourront hélas pas sauver de la grande faucheuse la femme tellement énergique d’Alcyme Boudiou, morte subitement en 1968 au cinquième festival du tricot de grand-mère de Troulbled. Cette fois, Angèle et Gaston, surtout lui, n’ont plus qu’un seul lien familial susceptible de venir les relier à leur propre histoire, en la personne du parisien Emile Pertuis.
Bon dimanche à tous. Message édité par talbazar le 10-12-2017 à 09:01:25 |
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talbazar morte la bête, mort le venin | ben t'as du temps à perdre ! |
Bidiblop | Je suis au travail, donc par définition oui --------------- Trollin', trollin', tro-llin' on HFR ! |
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