Reprise du message précédent :
Du jazz, il aimait l'improvisation sur le moment, le feeling, le choix du bon moment pour le chorus...

Je reformule ma question pour moi le rock c'est synonyme on bouge ses cheveux dans le vent , on s'éclate , on ne pense a rien d'autre qu'au bonheur d'écouter les douces mélodies et on est peu sérieux donc c paradoxal d'aimer le rock et de faire de la philosophie , non ?

Tu n'es pas obligé de faire de la philosophie en bougeant les cheveux et en imitant Jimmy Page.    
 
Tu peux te concentrer sur un passage d'Epicure et ses douces mélodies de bonheur et ENSUITE te réécouter Kashmir.

Kashmir , c qui ?

 
Un morceau de Led Zeppelin.

La philosophie et l'art font bon ménage, je vois pas où est le paradoxe.

 
Bah à vrai dire c'est un peu aussi mon cas

 
Pour moi, le rock (enfin, plus précisément la folk + le rock -enfin, pas tous les artistes...), c'est une forme de révolte et de poésie. Une certaine forme de rébellion aussi, mais qui rentre dans un cadre régi par des "lois" musicales.  
 
Dylan: un grand poète "rebelle", qui a toujours refusé d'être catalogué. Lui, petit gars sortant du fond du Minnesota, il a su avoir une vision universelle et la chanter avec des mots extrêmement justes
 
(Blowin' in the wind, A Hard Rain's A-Gonna Fall etc etc, Desolation Row)
 
Si tu vas voir le film sur Johnny Cash, "Walk The Line", tu pourras aussi voir ce mélange passion/rébellion toujours canalisé par la forme musicale, non réservée à une élite sociale.
 
Pour moi, la philo, ça correspond à une forme d'engagement, de réflexion concrète. Ça sert à cerner le monde, à l'analyser, à perséverer dans son être, à privilégier un approndissement sur des notions comme justice, responsabilité etc etc. Et pour moi, faire de la philo, ce n'est pas parler de philo... Et plus j'avance dans mes études, je me rends compte que ce n'est pas le cas de tous les "philosophes"
 
Enfin voilà grosso modo comment je concilie les deux

Un résumé de "Desolation Row", source: http://www.bobdylan-fr.com/trad/desolationrow.html
 

 
Eh bien perso, je trouve cette chanson philosophiquement très riche

 
Merci Zig . Pour moi la philosophie , je la vois comme toi après avoir lu quelques extraits de Spinoza ou autre cependant on peut pas faire de la philosophie sans être un min. concentré sur ce que tu lis ou ce que tu comprends paradoxalement a la musique .. Je sais pas trop si je suis compréhensible    

Euh, nan pas trop
 
Si tu peux reformuler un peu!

 
Depuis le début, je ne comprends PAS DU TOUT ton problème.  
Il te suffit d'être concentré et sérieux quand tu lis de la philo et de planer en écoutant la musique que tu aimes ensuite.  
Ou pourquoi pas de lire de la philo avec la musique que tu aimes en fond.  
On n'a pas qu'une seule humeur, qu'un seul caractère dans la vie. Il y a des gens très sérieux dans leur travail qui déconnent en soirée ou dans un concert etc.

 
 
Je suis trop binaire alors ? Je le concois pas , c'est grave ?  

 
 
n'essaye pas de le comprendre, tu seras mort avant  

Bah moi parfois je suis tout "excitée" quand je lis un truc de Spinoza ou sur Spinoza, ou je peux aussi être super concentrée en écoutant la voix de Dylan prononcer chacun des ses mots

 
 
Pour moi tu fais de la philosophie donc tu écoutes autre chose que du rock car le rock c peace love and sex et que la philosophie c'est très fermé , c ancien .

 
Bah pas pour moi comme je l'ai expliqué un peu plus haut. Faire de la philo ça me fait avant tout perséverer dans mon être, comme la musique!

 
Tu es fascinante , ca donne envie de perseverer dans la philo    

 
S'il suffisait de dire philo = musique pour régler ton problème !...  

 
Oui mais pas à Paris IV en tout cas...

 
Hey, attends, mon post était un peu plus subtil que ça, hein?
 

 
Oui bien sûr !
Je pense que tu as trouvé le bon déclic parce que je le sentais bloqué depuis qqes temps là.  

 
C'est ça les pros    
 
Si je pouvais trouver des déclics pour toutes les situations
 
En tout cas, travaillons l'art du kairos de ce cher Aristote

 
 
La douceur d'une femme , tu peux pas lutter  

 
Je parlerais plutôt de détermination féminine dans mon cas  

Kairos est davantage sophistique non ?  
La raison kairétique est celle qui sait saisir la bonne occasion, le bon moment.  
Aristote c'est la phronesis, la prudence entendue comme évaluation juste de la situation singulière, présente, qui ne se laisse ranger sous aucun universel.

 
 
 
Et en Francais , ca donne quoi ?

Phronesis = prudence.  
Kairos = occasion, opportunité

Ca donnes envie

 
Ah bah je suis à 90% que dans "Ethique à Nicomaque" il y a un exposé de la raison kairétique
 
Attends je vais vérifier

Ce que je vais faire : lire des bouquins de philo et vous faire un résume de ce que j'ai compris .

 
Bon, en 30 secondes, j'ai trouvé ça:
 
http://www.cerphi.net/lec/even2.htm
 
Je n'ai pas encore retrouvé le passage de l'Ethique à Nicomaque. Mais il me semble qu'il "prône" dans certaines situations l'art du kaïros, puisque le monde sublunaire est inséparable de la contingence etc etc. Je vais regarder ça de plus près, mais dit moi tu as un arguments qui vérifierait le contraire

 
Commence par le 2cd chapitre du Spinoza de Deleuze  

 
 
Un livre , j'ai dis    

 
Rien ne t'empêche de tout lire bien sûr

 
 
Je vais lire Hobbes ca me fera un double compromis ma matière et la philosophie  

Ce que je pense de Spinoza.
 
 
Mon feu professeur Gilles Deleuze disait de lui qu'il était un "prince" de la philosophie, et je souscris à son avis très appréciatif (voire laudatif) tant la pensée de Spinoza a su transformer - via son maître ouvrage l'Ethique - non seulement ma façon de penser mais aussi ma façon de réagir.
 
 
Sachant que la lecture assidue et appliquée des écrits de Spinoza remonte déjà à quelques années, je remarque que ce que j'en retiens avec le temps se décante (toute pédante érudition n'ayant strictement plus aucun intérêt dans ma situation). Alors qu'est-ce qui vie en moi (ou persévère) et qui vient de Spinoza ?  
 
 
Un remède simple et diablement efficace contre les affections tristes : l'intellection active. Comment ça marche ? Quoi qu'il arrive dans ma vie et quelles que soient les circonstances (sociales, existentielles, familiales, professionnelles, etc.), pour ne pas m'enfoncer dans un maelström d'idées négatives, épuisantes, incriminantes, sapantes, où finalement le manque de lumières rationnelles va susciter tour à tour des affects de colère, de confusion ou de désarroi (traduisez par dépression), je cultive l'attitude volontaire qui consiste à réfléchir et à comprendre (via l'écriture). Parce que le truc qui est vraiment génial, et que Spinoza résume dans sa célèbre formule du Traité Politique "Ni rire, ni pleurer, ni détester : comprendre", c'est qu'en se mettant à réfléchir, à aligner une idée après l'autre pour tenter de cerner ce qui nous arrive (en "bien" ou en "mal" ), l'important, ce n'est pas tant le résultat obtenu ("wouhaha, j'ai compris" ) ; non, le plus important c'est qu'on soit parvenu à littéralement retourner notre état de passivité (triste) en état d'activité (joyeuse), et ce grâce à ce "sursaut" d'activité intellective.  
 
Plutôt que de se complaire en de vaines lamentations sur les choses qui nous arrivent, on se met (tout bêtement?) à philosopher, à agir, à composer avec des concepts, à considérer dynamiquement et conceptuellement notre vie de désirs, de passions, d'émotions et de parole pour ne jamais sombrer dans la passivité (et sa spirale d'affections tristes).
 
Bon, évidemment, il demeure tout le contexte subversif et génial de l'Ethique, cette oeuvre forte, sublime et qui fait autorité ; mais ce point là - celui du intelligere - est gravé en lettres lumineuses dans mon esprit.
 
Et pour cela je ne saurai trop remercier ce grand sage.  
 
 
Merci donc Spinoza   .

 
Zigmou t'es à Paris IV ?
On s'est vu alors
 
Edit : Tu as cours avec Puech aussi ?
Bon alors un bon plan pour les TDs de métaphysique sur l'Ethique à Nicomaque
http://julien.dutant.free.fr
   

>Zig : je ne vois pas d'argument contre ce que tu dis. Au contraire, c'est intéressant de voir kaïros et phronesis s'articuler chez Aristote.

 
Aaaah, bah j'ai pas tout oublié alors!
 
Il faut vraiment que je retrouve ce passage; dès que je remets la main dessus, je posterai tout ça
 
Développer mes idées me fera un bon exercice de gymnastique intellectuelle, j'en ai bien besoin en ce moment