fiscalisator a écrit :
Moi aussi d'ailleurs une petite anecdote (désolé je sais que je rale pour les anecdotes, my bad mais bon) que je voulais relater sur le fil depuis longtemps. Sur une fille qui avait un voile et était féministe.
J'ai un ami qui a fait un BTS mécanique. Appelons le Damien.
Il avait une copine de classe, appelons-la Cindy, une fille assez du sud, aux origines méditerranéenne, de ces pays qui vous font fondre les regrets et le vague à l'âme dans les bras de femmes sensuelles (mais c'est une autre histoire). Elle portait le voile, mon ami Damien m'avait expliqué que c'était par pression familiale. Elle avait réussi à décrocher cette place en BTS après liste d'attente aussi était elle arrivée quelques jours après la rentrée.
C'était l'une des rares filles. Enfin l'une des rares femmes car elle semblait plus âgée dans ces manières. Damien lui était blond, un peu rouquin, et venait d'une banlieue normale. Il avait eu de nombreuses petites copines, mais bon, ce qui l’intéressait surtout c'était l'histoire (grand fan de la WWII) et la moto. Bref lui venait d'un milieu catholique ou du moins chrétien mais peu pratiquant. Il n'avait jamais rencontré de fille maghrébine. Au premier abord il n'osait pas l'aborder mais les yeux de Cindy étaient très troublants. Elle avait le regard noir et un sourire mutin indéchiffrable. Damien n'osait toujours pas l'aborder. Cindy portait le hijab, ce tissus employé par les femmes des mahométan aux origines mystiques et traditionnelle.
Peu après la rentrée, le jour férié du 11 novembre tombait un jeudi, et toute la classe restait logés sur le lieu d'études au lieu de repartir chez leurs parents. Damien qui était très sportif, blond, bien bâti (combien de ses amis lui rappelait ses origines allemaniques), proposait à ses copains d’occuper ce jour ferié avec un match de beach volley. Son ami ssitch convoitait depuis longtemps une des 2 filles de la classe : la jeune Clara blonde aux yeux verts et aux formes provocantes. Mais ssitch assez timide demanda à Damien d’aller parler aux filles. D’une manière assurée Damien profita d’une pause café pour ouvrir la conversation avec les jeunes femmes sexy Damien : “Salut” Clara : “Hey” Cindy : “Bonjour” Damien : “Avec les gars on ne rentre pas chez nous demain… à quoi bon d’ailleurs? pour un jour. et puis usinage dès vendredi 8h … “
Clara : “et donc… vous sortez … “
Damien savait bien qu’une sortie était prévue mais lui ne voulait pas choquer Cindy qui semblait plus prude. Elle le dardait maintenant d’un regard désapprobateur. Il était plus décontenancé que jamais. Mais il ne pouvait pas détourner ses yeux lui non plus… Clara le sorti de ce silence
Clara : “hey oh, est-ce que ssitch sort” Damien : “lui surement, moi non. Comme je le disais y a méca vendredi”
Cindy : “pourtant tu n’as pas besoin d’être assidu” dit la belle orientale sur un ton provocateur.
Damien ne savait pas si elle se moquait de lui ou si elle trouvait sa réserve superflue. Peut-être était il plein de préjugés à l’encontre des femmes voilées… après tout. Il avait bien entendu ssitch raconter des anecdotes salaces avec des “”beurettes””. Lui n’était pas comme ça. Cette pensée le poussa à s’expliquer.
Damien : “non mais tu sais moi je veux aller à tous les cours. Je veux travailler sur le rafale plus tard”.
Cindy souriait maintenant franchement laissant apercevoir une expression que Damien n’avait jamais vu. Cindy : “ … je te taquine ok pour demain. Clara a ton numéro je pense”
Damien : “cool” Le soir même Damien se surprit à surfer sur des sites pour adultes avec des catégories pas dans son habitude. Mais il ne donna pas suite. Finalement il s’arrêta assez vite et se replongea dans ses études. Le lendemain en début d'après midi la partie de beach volley allait commencé.
Damien et ses amis s’amusaient dans l’eau. Les filles arrivent et Clara solaire comme à son habitude attirait tous les regards. Ssitch rapidement lui montrant son .. intérêt. Tout le monde fut surpris de constater que non seulement Cindy était bienvenue, elle si discrète d’ordinaire, mais aussi qu’elle était venue avec un hijab spécial.
Damien alla l'accueillir avec salut faussement détaché.
Cindy : “Un beach volley un 11 novembre ? T’es cliniquement diagnostiqué mongole ?”
Damien s’attendait à ce tempérament de feu: “ma famille vient des sudettes. Et ssitch a le sang chaud” Il choisit de ne pas parler de Clara qui était une sacrée salope (encore une autre histoire).
Cindy : “ma famille vient de gaza et une autre branche du liban” Damien : “ironique” Elle ne comprenait pas la blague. Mais pour Damien cela ajouta à son charme. Damien : “tu as pris de quoi te changer ?”
Cindy : “oui mais tout est dans la voiture”
Quelques minutes elle réapparut, avec un hijab sport et un grand kway ample. Damien lui fit part de son étonnement “qu’est ce que c’est ? “
Cindy : “C’est un modèle sport, un model Nike Et c’est un burkini”
Damien : “ça te va bien”
Cette fois Cindy laissa échapper un sourire en baissant les yeux. L’armure était fendue.
La partie commençait, et les équipes changeaient. Au bout d’un moment Damien et Cindy firent équipe. Le vent très fort rendait le dialogue impossible. Donc ils se regardaient beaucoup pour juger le placement. Combien de fois leurs corps s’étaient ils rencontrés ? Tantôt la bise tantôt la tornade contraignait les cheveux hénin de Cindy à s’échapper du hijab. De même que le burkini ne dissimulait plus rien des formes arrogantes de la belle face aux éléments naturels. Damien ne la verrait plus pareil;
Sur une réception tous deux se jetèrent sur le sable. Ssitch avait gagné. Cindy ne cachait pas son énervement et lâcha en arabe ce qui ressemblait à des jurons. Immédiatement elle eu honte. Damien lui tendit la main pour se relever, main qu’elle serra en lui rendant un regard profond.
Sur ce la troupe se sépara, même si ssitch et Clara partirent ensemble. Le soir venu Damien hésita à envoyer un texto à Cindy. Il mangea et après quelques vidéos de raid rafale sur raqqa il lui envoya un message simple pour lui faire part de l’excellente journée qu’il avait passé.
La réponse fut immédiate. “Je suis chez ssitch tu passes ?” Damien se demandait pourquoi finalement elle était chez ssitch. Mais il voulut saisir cette occasion. Son père lui disait souvent qu’il fallait foncer. La garçonnière de ssitch se trouvait à 10 min de là en moto. C’est une Clara essoufflée qui lui ouvrit. Cindy était en cuisine en train de travailler à un repas
Cindy “tu as faim ?” Damien souria “oui, tu nous fais quoi?” Cindy “un couscous”
Ssitch et Clara s’embrassait. Il ne perdait pas de temps… Mais cela laissait à Damien un peu de temps avec Cindy. Damien “tu cuisines souvent?”
Cindy “il faut bien non?”
Damien “je manges peu” Cindy “trop absorbé par les études?” Damien “oui je veux travailler sur le rafale”
Cindy “... si on avait eu des rafales à gaza”
Damien senti le désarroi de la jeune fille et était désolé de la rendre triste.
Damien : “désolé … je voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs” Cindy : “non…. non. Tu as tes rêves c’est bien, mais moi là le BTS mes parents ne sont pas d’accord” Damien : “euh ? ;.. ha bon? pourquoi ça ?”
Cindy : “ils expliquent que c’est risqué, ils sont vieille école. et tu sais chez moi les femmes, sont voilées et n’ont pas le droit d’utiliser les fraiseuses ou les tours, même les numériques.”
Damien : “ok mais ici c’est la France … “
Cindy ; “tu as raison, amusons nous” Ils rejoignirent Ssitch et Clara qui arrêtèrent de s’embrasser pour discuter de choses et d’autres. Damien sentait qu’au fur et à mesure de la soirée, Cindy se rapprochait. La soirée se termina tard dans la nuit et Cindy s’était endormie sur son épaule. Il n’osait plus bouger. Ce ne sont que les bruits dans la chambre attenante qui réveillèrent une femme passée si vite d’inconnue à essentielle aux yeux du jeune homme. Cindy “il est tard” Damien “oui je vais partir” Un sourire gêné en amenant un autre, les deux étudiants s’enlaçaient jusqu’au baiser timide.
Damien bien que fatigué flottait en moto. A son arrivée son téléphone affichait un nouveau SMS Cindy “je vais avoir du mal à dormir” Lui aussi.
Le lendemain, le cours de 8h semblait exceptionnellement tôt. Naturellement les couples se formaient en cours avant les travaux pratiques. Damien était stupéfait de voir que cette femme si douce et tendre dans l’intimité se couvrait de discrétion avec son voile en journée, une promulgation de sa féminité, d’un certain type de féminisme, de ceux qui ne peut-être perçu que par les hommes qui ont été invités. Damien avait l’honneur d’être du nombre. Une heure plus tard, le professeur, sympa (il avait fait l’afrique) avaient donné ses instruction : tourner une pièce simple avec des outils titanes. Chacun son poste. Et là aussi comme sur la plage, comme avec le vent, parler était impossible. Mais les regards hurlaient. N’était ce pas là la beauté du voile ? Il le comprenait maintenant. Même s’il l’avait toujours un peu su. Il n’était pas un de ces fachos qui râlaient constemment après l’immigration. Damien savait que ce n’était là qu’une jalousie pour une forme de culture plus pure et plus essentialiste qu’un amoncellement de coutumes décousue et guidées par des instincts prédateurs ou matérialistes.
Damien n’était plus réellement à ce qu’il faisait. Et n’avançait pas. Son professeur Nono vint lui voir pour lui demander ce qu’il n’allait pas. Il détourna donc les yeux de la tentation et repris une activité et des pensées bien plus terre à terre. Son professeur le sermonna “bon faut te reprendre là … c’est pas comme ça que tu vas aider à buter … “ Son professeur resta interdit et Damien vit l’horreur dans les yeux de son ami. Quelque chose le glaça. Damien eu à peine le temps d’entendre l’homme d’âge mur dire “oh putain l’arabe !” qu’il se retourna, et la vision d’horreur se dévoila de manière incroyable à ses yeux.
Le hijab de Cindy, de SA Cindy s’était pris dans le tour qui tournait à une vitesse incroyable et il vit la cruauté de la mécanique industrielle s’abattre sur la jeune femme sans pitié : la tête de Cindy fut comme aspiré et dans un cri sa boite cranienne éclata, maculant de sang la salle de l’atelier laissant la marque de son sacrifice et de sa féminité dans cet univers d’homme souvent inaccessible aux personnes issues de l’orient mystérieux. Damien n’eut plus de voix. Il ne réalisait pas. Cela venait de se passer sous ses yeux. L’horreur le submergea. L’horreur encore de réaliser que ce sinistre destin était de sa faute. Lui. Lui seul. Il l’avait distraite de sa mission. Sans ce désir elle serait là elle aussi. Et peut-être demain ailleurs.
Ssitch était effondré lui aussi.
Des années plus tard il apprit que ssitch s’était lui aussi rapproché cette nuit là de Cindy, à l’occasion de jeux intime avec Clara. Cindy qui resta décidément un mystère jusqu’au bout.
Donc voilà pourquoi je suis contre le voile dans les études supérieures.
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