petitebrunette1 | Reprise du message précédent :
Buque au ski a écrit :
C'est un fait, hein. Réellement, c'est ancré dans la culture latino-américaine. C'est réellement un héritage du Bolivarisme, ce besoin d'une figure "forte" ... même quand elle ne l'est pas.
Quand Pepe Mujica était président de l'Uruguay il le subissait aussi. C'était presque le Christ libérateur là-bas. Et pourtant, si y a bien un mec qui ne joue pas le mâle Alpha et qui ne jouait pas spécialement de son image c'était bien lui : c'est le peuple qui "impose" ça. Aujourd'hui le Macron Uruguayen vit la même chose ... mais lui s'en sert énormément. Et c'est pareil dans la quasi totalité des pays latino-américains, que ce soit un homme ou une femme au pouvoir. Faut voire le culte de la personnalité qu'il y avait au Chili sur Michelle Bachelet, c'était ... enfin, concrètement, on voit ça avec des yeux Européens on a l'impression d'être dans une dictature.
D'où, justement, je pense cette facilité à entrer en dictature dans ces pays. Ou cette facilité à l'immobilisme, y a une sorte de "vénération" qui se fait (pour en rester sur le Chili, suffit de voir l'immobilisme pendant près de 20 ans à base de yoyo Bachelet - Pinera) et qui associée à ce "c'est comme ça, on s'y fait" présent dans pas mal de ces pays, contribue à l'installation de certaines dérives politiques.
|
Alors franchement, je ne me suis jamais posée la question de savoir si l'AL aimait et recherchait les dictatures. Cela m'étonnerait beaucoup, que cela corresponde à une volonté, à un idéal recherché. Le fait que tous les pays d'AL aient à peu de chose près le même passé (coup d'Etat, une ou plusieurs dictatures...) ne veut pas dire qu'ils aiment ça, qu'ils recherchent ou se complaisent dans cette situation. Leur passé porte simplement la marque de la domination "estadounidense". Les EU ont toujours tiré les ficelles à leur profit, et financé ce genre de chamboulements politiques. Je n'ai jamais pensé que cela pouvait correspondre à un désir.
Comme un peu partout dans le monde, des candidats extrêmistes remportent les élections, des solutions plutôt draconiennes sont adoptées car les gens sont des déçus de la politique telle qu'ils l'ont connue, ainsi que des partis "centristes" qui n'ont rien donné. On le voit aussi en Europe ou l'extrême droite arrive au pouvoir dans de plus en plus de pays.
Milei, tout le monde sait que c'est un frappadingue, mais il a proposé quelque chose de nouveau et l'Argentine n'a pas le choix, les partis plus conventionnels au pouvoir l'ont amenée au bord du goufre. Je pense qu'il a été élu par désarroi, parce que l'Argentine ne sait plus quoi faire pour inverser la tendance et s'en sortir économiquement. D'autres pays élisent aussi des dirigeants de partis extrêmes (Salvador, Chili...)
Les gens ne croient plus aux belles paroles pour lutter contre la délinquance, l'insécurité ou pour ou sauver l'économie (ou même survivre économiquement) En Argentine, avec l'énorme inflation , quelle autre solution avaient-ils?
Alors oui, sans doute que les électeurs ne votent pas seulement pour un programme mais aussi pour une personne. C''est le cas partout et depuis toujours, non? Je ne pense pas que ce soit réservé à l'AL. (Toi-même tu mentionnes Macron)
En ce qui concerne Bachelet, je ne suis pas sure qu'il y ait eu un culte de la personnalité à son sujet, elle a le charisme d'une huitre et a même été très peu populaire à certains moments. Le capital sympathie dont elle a bénéficié est plus dû au passé de son père après le coup d'Etat et à son propre passé sous le régime Pinochet.
Mais justement, ce yoyo dont tu parles entre Bachelet et Piñera , magouilles et compagnie, on se combat face caméra mais on est voisins en vacances.... fait que les gens ne croient plus aux partis modérés pour couper court à une situation qui réclame des coupures "à la tronçonneuse". Après, Milei, je ne sais pas, j'ai des doutes, tout comme Boric, mais bon.
---------------
Reviens,bgx
|