[La présidente] je vous demande si vous pensez que Claude Guéant peut avoir touché des fonds à titre personnel ?
[Sarkozy]– Je le crois honnête, je ne l’imagine pas recevoir des valises de billets d‘un homme comme Takieddine.
Durant l’enquête, le chauffeur de Ziad Takieddine a raconté qu’il entrait place Beauvau en voiture et se garait dans la cour du ministère. « C’est une folie cette histoire ! Comment peut-on imaginer qu’il entrait sans être fouillé au ministère de l’Intérieur ! Même aux Galeries Lafayette on est fouillé ! Pour moi, c’est clair, je réponds pour moi. Je n’ai rien touché. Jamais ! Demain Claude Guéant répondra pour lui. »

L’audience reprend ce jeudi. Avec l’heure d’audition de Claude Guéant [Ne pouvant être entendu plus d’une heure, compte tenu de son état de santé].

Procès du financement libyen de Sarkozy : l’accusation patauge

L’ex-président de la République a été de nouveau interrogé durant plus de six heures, mercredi 5 février, sans que le Parquet national financier parvienne à le déstabiliser.

Pour revenir à Bernard Squarcini, il regrette vivement que durant l’enquête, les policiers de la police de l’air et des frontières du Bourget en poste le 3 mai 2012 n’aient pas été entendus pour détailler dans quelles conditions Béchir Saleh avait pu prendre l’avion sous l’identité d’Alexandre Djouhri. « Ça manque ! Parce que si Squarcini est là, il est coupable ! On est soit deux coupables soit deux innocents », lance l’ancien président. La phrase, après près de trois heures d'interrogatoire, lui a échappé. C’est bien la seule fois où Nicolas Sarkozy a envisagé à haute voix l’hypothèse de sa culpabilité.

« Comment prouver ma bonne foi ? Après dix ans d’instruction, j’attends toujours les preuves ! »
 
[La présidente] Nathalie Gavarino, à cet instant, le coupe de sa voix douce, droit dans les yeux : « Je vous rappelle une chose. Ce système de la preuve peut reposer sur un faisceau d’indices. Et l’ordonnance de renvoi vise un faisceau d’indices… » Nicolas Sarkozy accuse le coup. « Bien sûr, je connais le faisceau d’indices… On parle de 10, 20, 50, 60 millions », réagit-il. Elle le coupe à nouveau : « Cela va jusqu’à 400 millions », surenchérit-elle, évoquant des propos de Ziad Takieddine dans une émission de télévision. « Je vous remercie, oui, 400 millions. Je sais parfaitement qu’il y a un faisceau d’indices, mais on vous accuse d’avoir volé le supermarché de Saint-Etienne, et je ne l’ai pas fait ! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ! », poursuit Sarkozy. L’audience poursuit son cours, avec désormais cette expression nouvelle, « faisceau d’indices », prononcée pour la première fois dans cette salle. Et avec elle, une menace sur la défense de l’ancien président, qui, en une poignée de secondes, a paru désarçonné.

Nicolas Sarkozy doit se faire poser vendredi 7 février le bracelet électronique auquel il a été condamné dans l’affaire dite des écoutes, a-t-on appris de source proche du dossier.
 

Au cours de cet entretien [fin janvier au tribunal de Paris], l'ancien président n'a pas demandé à bénéficier immédiatement d'une libération conditionnelle, selon les mêmes sources. La loi permet aux condamnés de plus de 70 ans de demander à bénéficier sans délai d'une libération conditionnelle sous certaines conditions. Dans son cas, la question se posait de savoir si cette mesure pouvait être demandée avant même la pose du bracelet.

L'ancien président, pâgé de 70 ans, a l’autorisation de s’absenter de son domicile entre 8h et 20h, et jusqu'à 21h30 les lundis, mercredis et jeudis, précise le parquet. Cela correspond aux jours où il doit se rendre au tribunal de Paris pour un autre procès, celui du financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007

Un loubard, et un flic
Qui s'balade en survêtement
Il fait chaque jour son jogging
Avec son berger allemand
De la cave au parking
C'est vachement enrichissant