Maldoror Carpe diem, tu vas mourir | Préambule : merci à symantec, l'auteur initial du topic, pour avoir initié ce thread et l'avoir fait vivre, avec partialité, certes, mais avec une dose d'humour que l'on doit saluer. Jusqu'au 1er juillet 2011, date à laquelle il a cessé de s'intéresser à cette affaire, pour des raisons qui ne regardent que lui.
L'ensemble du code de son 1er post original a été sauvegardé par ses soins, et par les miens.
Le 1er post de symantec est disponible ICI
Pour les pressés, les concis, qui veulent prendre rapidement connaissance de l'affaire sans passer trop de temps à lire l'intégralité des trois premiers posts, et à la demande unanime d'Ernestor, voici un petit résumé de l'affaire :
Citation :
Dominique Strauss-Kahn est un économiste et homme politique français, ancien patron du FMI et probable futur candidat à l'élection présidentielle française, il a été accusé de viol par Naffissatou Diallo, femme de ménage travaillant au Sofitel de New-York. Arrêté, inculpé par un Grand Jury, incarcéré, libéré dans des conditions extrèmement restrictives et sous condition d'une caution d'un million de dollar, il commence sa descente aux enfers tandis que l'affaire enfle dans les médias français, certains la comparant à l'affaire Dreyfus (DSK est de confession juive). Finalement, il s'avèrera que Naffissatou Diallo est une menteuse pathologique, qu'elle a menti au fisc américain, à l'immigration, au Grand Jury, au procureur, et qu'elle a des relations troubles avec des détenus pour trafic de stupéfiants. Sans preuves matérielles d'un viol, le témoignage de la plaignante s'effondre, le procureur n'a plus aucun moyen de convaincre le jury à l'unanimité de la culpabilité de DSK. Sans grande surprise, il recommande au juge l'abandon des poursuites à l'encontre de DSK le 23 aout. DSK est rentré en France, libre, le 4 septembre 2011. Cette affaire aura duré un peu plus de trois mois, et aura probablement mis un terme pour longtemps aux ambitions politiques de DSK sur le territoire français.
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L'AFFAIRE DSK
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Mise à jour du 19/09/2011 :
DSK s'exprime en public - "Une faute morale dont je ne suis pas fier, mais aucun acte délictueux n'a été commis"
Affaire DSK / ND - DSK obtient un délai pour se préparer dans la procédure civile
Affaire DSK / Banon : DSK admet avoir tenté d'embrasser Tristane Banon
Affaire DSK / Banon : DSK entendu comme simple témoin, à sa demande, par la police judiciaire
Plainte au civil : Les avocats de DSK demandent plus de temps pour répondre
DSK de retour en France - DSK a atterri ce dimanche 04/09/2011 à 7h05 à Roissy
- 1 - Le Contexte
- 2 - Les Protagonistes
- 3 - Les Faits
- 4 - La Justice
- 5 - A charge et à décharge
- 6 - Quelques Liens
- 3ème post : la théorie du complot
Préambule Toute(s) erreur(s) ou ajout(s) peut m'être demandé/signalé par MP.
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Dominique Strauss-Kahn est, jusqu'au 14 mai 2011, le favori à l'élection présidentielle française de 2012. Ségolène Royal a l'intention de lui faire allégeance, ainsi que Martine Aubry. Il est, au sein du parti socialiste, LE candidat favori pour mener le parti à la victoire. Seul François Hollande fait cavalier seul, en se déclarant candidat à la candidature avant DSK, ce que ce dernier ne lui pardonnait pas. Il avait juré, devant un journaliste de Marianne, que Hollande ne serait jamais ministre s'il se présentait contre lui à la primaire, au risque de faire perdre la gauche.
Les sondages le donnent favori, loin devant Nicolas Sarkozy. Il est respecté à l'international, en tant que patron du FMI. Ses compétences en économie, que seuls ses détracteurs les plus acharnés lui contestent, en font un interlocuteur de choix, en ces périodes de crise.
DSK est ZE WINNER annoncé, vu comme le prochain président de la république française. C'est dans ce contexte que la star médiatisée devient le "perv" (titre du New-York Post, torchon américain, en date du 15 mai 2011), que DSK trébuche sur la moquette cossue d'une suite d'un Sofitel de New-York, et que la France découvre, abasourdie, l'affaire DSK.
L'affaire DSK restera probablement comme un des plus gros fiascos judiciaires aux États-Unis. Elle a même éclipsé la mort de Ben Laden, l'homme le plus recherché de la planète, tué le 2 mai 2011, dont plus personne n'a parlé à compter du 14 mai 2011. DSK a fait la une de plus de 150000 journaux à travers le monde, devenant en 48 heures l'homme le plus connu de la planète.
Alors, l'affaire DSK, c'est quoi ? Et d'abord, c'est qui ?
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Dominique Strauss-Kahn : Economiste et homme politique français.
Principales fonctions et mandats (source : Wikipedia) :
Citation :
Fonctions internationales
1er novembre 2007 – 18 mai 2011 : directeur général du Fonds monétaire international (FMI)
Mandats nationaux
Ministre :
17 mai 1991 – 2 avril 1992 : ministre délégué à l'Industrie et au Commerce extérieur du gouvernement Édith Cresson
4 avril 1992 – 29 mars 1993 : ministre de l'Industrie et du Commerce extérieur du gouvernement Pierre Bérégovoy
4 juin 1997 – 2 novembre 1999 : ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie du gouvernement Lionel Jospinnote 3
Député :
2 avril 1986 – 14 mai 1988 : député de Haute-Savoie
23 juin 1988 – 16 juin 1991 : député de la 8e circonscription du Val-d'Oise
12 juin 1997 – 4 juillet 1997 : député de la 8e circonscription du Val-d'Oisenote 4
2 avril 2001 – 18 juin 2002 : député de la 8e circonscription du Val-d'Oise
19 juin 2002 – 19 juin 2007 : député de la 8e circonscription du Val-d'Oise
20 juin 2007 – 19 octobre 2007 : député de la 8e circonscription du Val-d'Oise
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voici sa photo :
Nafissatou Diallo, femme de chambre au Sofitel de New-York
Au Sofitel, elle se fait appeler Ophelia. Elle est âgée de 32 ans, d’origine guinéenne, présentée comme une musulmane pratiquante, elle vit dans le Bronx. Elle est femme de chambre au Sofitel, veuve et mère célibataire d'une fille nommée Dana âgée de 15 ans.
Elle mesure 1 mètre 80 et sera qualifiée de "peu séduisante" par les avocats de DSK (certains trouveront cette remarque peu élégante).
Le concierge de son immeuble la considère comme "une belle et grande femme qui a la trentaine".
Un parent dit d'elle "qu'elle est vraiment très jolie, comme beaucoup de femmes peule".
Elle est considérée comme discrète par ses voisins. Le groupe Accor (propriétaire du Sofitel) affirme qu'Ophelia était "notée 4,5 sur 5" par la direction du Sofitel de New York, où elle travaille depuis trois ans. Le même groupe Accor est entièrement satisfait de son travail et de son comportement.
Elle fait partie des rares employés à avoir accès au 28e étage, celui des suites de luxe. C'est apparemment une jeune femme effacée, timide, parlant mal l'anglais, qui travaille dur pour subvenir à ses besoins ainsi qu'à ceux de sa fille.
Voici sa photo :
Cyrus Vance, procureur de New-York
Cyrus Vance Junior est âgé de 56 ans, fils de Cyrus Vance, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Jimmy Carter, et avocat de formation, il a été élu procureur du New York County en novembre 2009, sous l'étiquette démocrate. Dans le système judiciaire américain, les procureurs sont élus au suffrage universel pour un mandat de quatre ans.
Le procureur Cyrus Vance est en passe de se présenter à se propre réélection. A ce titre, une affaire comme celle-ci revêt la plus haute importance à ses yeux. C'est lui qui va donner à cette affaire son aspect mélodramatique, en faisant enfermer DSK dans la pire des prisons des Etats-Unis, Rikers Island.
Il lui sera reproché d'avoir bâclé son enquête, notamment en n'enquêtant pas suffisamment sur la fiabilité du témoignage de Naffisatou Diallo. Cyrus appuie systématiquement sur la tête de DSK, jusqu'à le faire descendre, du status de patron du FMI, "banquier du monde", à celui de prisonnier de droit commun sous surveillance anti-suicide à la prison de Rikers Island. Le balancier est lancé, et il est lancé très fort.
Voici sa photo :
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Rappel : il y a un décalage horaire de 6 heures, à New-York, par rapport à l'heure française. Quand il est 9h du matin à New-York, il est 15h à Paris.
NDLR : Les faits et horaires sont basés sur les déclarations de Naffisatou Diallo et Dominique Strauss-Kahn. Compte tenu du silence légitime qu'à gardé DSK durant cette affaire, et des mensonges et contradictions nombreuses qui sont venus émailler les déclarations de Naffisatou Diallo, y compris devant le grand jury, il est difficile de savoir avec précision ce qu'il s'est réellement passé dans cette suite 2806, ce 14 mai 2011, ni surtout à quelle heure les faits se sont produits.
Ce que l'on sait, factuellement :
Vendredi 13 Mai 2011 :
DSK arrive à l’hôtel Sofitel de New York à côté de Times Square, au numéro 45, à l’ouest de la 44e Rue. Il est logé dans la suite 2806, au 28e étage de l'immeuble.
DSK s'est rendu six fois en dix-huit mois dans cet hôtel, dont cinq fois en 2010, c'était son premier séjour cette année. Il n'était pas prévu qu'il occupe cette suite, mais habitué de cet hôtel et la suite étant libre ce weekend, il a été surclassé. Cette suite est habituellement louée 3000 dollars pour 24 heures, mais elle est louée à DSK pour 500 dollars. Le montant de 3000$ sera notamment utilisé au départ de l'affaire par les détracteurs de DSK pour fustiger le luxe dans lequel serait censé se vautrer le directeur du FMI. Ce n'est que plus tard que l'on apprendra que DSK a payé le prix d'une chambre "normale" pour le sofitel de New-York, soit 500$.
A New York en visite privée, il n'a ni chauffeur, ni garde du corps, le siège du FMI étant à Washington. Etant en visite privée, il n'est pas couvert par l'immunité diplomatique.
Samedi 14 Mai 2011 :
DSK quitte son hôtel, fait normalement son "check out", et prend un taxi pour aller déjeuner avec sa fille Camille.
Naffisatou Diallo porte plainte pour viol. Selon une de ses différentes versions, elle aurait été contrainte à faire une fellation à DSK après que celui-ci l'aurait saisie par le vagin, elle l'aurait ensuite violemment repoussé contre une armoire. Elle aurait ensuite attendu qu'il sorte sans qu'il dise un mot, serait entrée dans une autre chambre, aurait commencé à la nettoyer, puis serait revenue dans la suite 2806 avant d'aller voir une de ses chef. Selon une autre de ses versions, elle serait sortie de la suite 2806 et se serait prostée dans le couloir, ce serait sa chef qui l'aurait trouvée là et lui aurait demandé ce qu'il s'est passé.
Selon une troisième version, toujours de Naffisatou Diallo, elle aurait quitté la suite 2806, serait rentré dans une autre chambre brièvement, puis serait retournée dans la suite 2806.
Quoiqu'il en soit, elle apparaît suffisamment désemparée et crédible à ses collègues, pour que l'on procède à l'arrestation de DSK à l'aéroport JFK, lequel DSK a, entre temps, déjeuné avec sa fille Camille.
S'ensuit alors un festival d'informations et de contre-informations, un mélange dans les horaires et les témoignages, qui vont conduire à faire de cette affaire, l'affaire DSK.
D'abord, l'annonce de l'arrestation de DSK sur twitter. A 22h59, le 14 mai, un jeune pop affilié à l'UMP, Jonathan Pinet, balance l'information sur twitter. Il est le premier au monde à lancer l'info :
Aussitôt, Arnaud Dassier, ancien directeur de la campagne internet de Nicolas Sarkozy en 2007, relaye l'information sur son propre compte twitter :
Arnaud Dassier, qui est l'un des actionnaires du site atlantico.fr, site d'information en ligne affilié à l'UMP, auquel participe en tant que rédactrice Tristane Banon, écrivain et journaliste que nous verrons entrer dans la danse un peu plus tard. Ces différentes connexions et coïncidences ne sont pas pour rien dans la naissance de la "théorie du complot", qui, si elle est finalement peu probable en terme de moteur de l'affaire, ne saurait être totalement écartée sur le plan strict de la récupération politique. Il arrive un moment ou trop de coïncidences finissent par former un faisceau de présomption... Mais tout comme dans l'affaire du viol de Naffidatou Diallo par DSK, sans preuve, un faisceau de présomption n'est rien.
Quoiqu'il en soit, les informations contradictoires sont publiées à la seconde où quelqu'un les tweet / mail / tel / etc.. Ainsi, on apprend que DSK aurait oublié dans sa suite son téléphone portable ainsi que des effets personnels, et qu'il aurait quitté précipitamment l'hôtel. On apprend que l'agression aurait eu lieu vers 13h. On nous dit que DSK cherchait à fuir les Etats-Unis à bord d'un avion, et que la police l'a arrêté in extremis avant qu'il ne quitte le sol américain.
Quelques heures plus tard, progressivement, l'information se répand à travers le monde.
Commence un tsunami médiatique unique dans l'histoire du net.
DSK consulte ses avocats, lesquels font savoir que ces accusations ne tiennent pas debout, car à 13h, DSK déjeunait avec sa fille, dans un restaurant de New-York. La police répond alors qu'elle s'est trompée, et que c'est vers 12h30, et non 13h, que l'agression a eu lieu. On n'a en fait jamais trouvé d'effets personnels de DSK oubliés dans la suite comme pour un départ précipité. Il semble que DSK ait cru avoir oublié un téléphone portable (il en possède 4) dans la suite, et ait lui-même appelé l'hôtel pour savoir si on avait trouvé son téléphone. A ce moment-là, on lui aurait tendu un piège afin de lui faire dire où il se trouvait. Il a alors indiqué qu'il se trouvait à l'aéroport JFK, donné son n° de vol et son quai d'embarquement.
C'est dans l'avion que les policiers américains l'ont arrêté.
On a parlé d'une caméra dans les étages, puis on a dit qu'il n'y avait pas de caméra dans les étages. On a parlé d'une fuite précipitée, puis on n'a plus entendu parler de fuite précipitée. Les affirmations et contre-affirmations se sont succédées à un rythme tellement effréné qu'il devenait impossible de suivre les évènements en temps réel, internet était dépassé par la réalité.
Pendant qu'on arrêtait DSK, qu'on l'interrogeait, qu'on le fouillait à corps, qu'on prélevait sur lui jusqu'au liquide séminal de son pénis, Naffisatou Diallo subissait également des examens médicaux.
Résutalt des examens médicaux de DSK :
- des traces de son propre sperme sur son pénis
- des traces de blessures légères aux mains, apparemment consécutives à une maladie de peau. Des miniscules traces de sang seront retrouvées sur les draps de l'hôtel, mais pas sur les vêtements de Naffisatou Diallo.
Résultat des examens médicaux de Naffisatou Diallo :
- du sperme sur le col de sa chemine
- une rougeur sur la fourchette postérieure du vagin
Résultat des examens médicaux dans la suite :
- 5 traces de sperme différents sur la moquette de la suite 2806, donc celui de DSK
- Une trace de sperme non identifiée sur le papier peint
- Une trace de sperme mêlé à de la salive sur la moquette, n'appartenant pas à DSK
Conclusion du rapport médical de Naffisatou Diallo :
«Diagnostic: agression. Cause des blessures: agression. Viol»
Il est à noter que si Naffidatou Diallo était venue en disait qu'elle était tombée sur une poignée de porte, la conclusion aurait probablement été : "Diagnostic : traumatisme. Cause des blessures : traumatisme. Insertion accidentelle d'une poignée de porte". En effet, un rapport médical n'a pas vocation à porter un jugement sur une affaire, il ne fait que des constats. Or, rien ne permet d'affirmer que cette rougeur est dûe à un viol. Rien ne permet non plus d'affirmer le contraire, c'est pourquoi les médecins constatent les lésions, les blessures, forment éventuellement des hypothèses, mais ce sont aux enquêteurs de poser les diagnostics.
Dimanche 15 Mai 2011 :
Inculpation de DSK pour agression sexuelle, séquestration de personne et tentative de viol sur la personne d'une jeune femme de 32 ans dans une chambre d'hôtel à New York". Le porte-parole de la police de New-York précise que l'accusé doit être amené devant un juge du tribunal de Manhattan dans la journée de dimanche, à une heure non précisée. Par la voix de son avocat, William Taylor, DSK fait déclarer à l'AFP qu'il nie tous les faits qui lui sont reprochés et qu'il va plaider non coupable.
A cette étape, il peut vous sembler intéressant de prendre connaissance de l'intégralité du compte-rendu tenu par la police de tous les échanges entre DSK et l'hôtel, puis les policiers, depuis le signalement de la perte de son portable, jusqu'à ce qu'il informe les policiers que, sur les conseils de son avocat, il gardera le silence.
Compte-rendu de l'audition de DSK par la police.
Traduction en français : http://www.liberation.fr/politique [...] plomatique
A partir de cet instant, DSK en tant que patron du FMI est hors-jeu. Le numéro deux du FMI, John Lipsky va assumer les fonctions de directeur général pendant son absence. Anne Sinclair affirme qu'elle "ne croit pas une seul seconde" aux accusations portées contre son mari.
En fin d'après midi la victime présumée reconnait formellement DSK comme son agresseur au milieu d'un groupe d'hommes rassemblés pour une séance d'identification, selon la police. Cette séance de reconnaissance est contestée par les avocats de DSK, qui affirment que le visage de DSK tourne en boucle sur les chaînes de télévision du monde entier, et que Naffisatou Diallo l'a forcément déjà vu à la télévision AVANT la séance d'identification, rendant la validité de celle-ci entachée d'un doute, à minima.
Entendue par les enquêteurs, Naffisatou Diallo réaffirme qu'elle est entrée dans la chambre de DSK afin de la nettoyer, et que celui ci lui a "sauté dessus". Elle quitte le commissariat dans un van, cachée sous un drap blanc. A partir de cet instant, elle vivra cachée, dans un endroit tenu secret, sous le régime de protection américain des témoins. Personne ne connait officiellement, ni son nom, ni son visage. Plusieurs visages de jolies jeunes femmes circulent sur internet, présentées comme étant Naffisatou Diallo. L'une de ces jeunes femmes, lassée d'être confondue avec la jeune femme du Sofitel, finira par porter plainte contre les sites qui ont diffusé sa photo.
La garde-à-vue de DSK s'achève après 30 heures d'audition. Il sort menotté du commissariat de police. Des dizaines de photographes sont là pour immortaliser l'hallucinante image. C'est ce qu'on appelle aux Etats-Unis le Perp Walk, que DSK devra subir, notamment en raison de sa notoriété (les petits malfrats aux Etats-Unis ne subissent pas cette humiliation, pour la simple raison que les médias se fichent d'eux).
Tandis que l'accusé, pourtant présumé innocent, est livré aux médias, la victime présumée, elle, est protégée des médias. C'est une justice totalement différente de la notre qui va juger DSK.
Lundi 16 Mai 2011 :
DSK ne bénéficie pas de l'immunité diplomatique face aux accusations d'agression sexuelle qui pèsent contre lui, précise le porte-parole de la police de New York (information confirmé par les autorités françaises).
Les rumeurs continuent d'aller bon train, à la vitesse du haut débit : DSK se serait presque enfui du Sofitel, oubliant même de faire son check-out. On l'aurait vu "soucieux" et "bouleversé". D'autres témoins affirment avoir vu DSK quitter l'hôtel détendu et souriant. Le procureur de New-York Cyrus Vance Jr, est saisi de l'affaire.
Après une audition devant un juge, Dominique Strauss-Kahn, à la surprise générale, est placé dans en cellule, plutôt que d'être laissé en liberté sous caution (ce qui, d'après certains juristes, est plutôt la norme pour ce genre d'affaires).
Ce même lundi 16 mai, (re)sort en France une affaire dont le public n'avait jamais entendu parler, les accusations d'une journaliste écrivain, Tristane Banon, qui a affirmé avoir été agressée sexuellement en 2001, puis en 2002 puis en 2003, par DSK. Cette approximation sur l'année de son agression fera dire à certains que, lorsque l'on est victime d'une tentative de viol qui est censée avoir détruit sa vie sexuelle, on doit être capable de se souvenir de l'année à laquelle les faits se sont produits. Ce point sera développé au chapitre "Tristane Banon".
Cette deuxième affaire semble définitivement enterrer DSK, et le public commence à s'interroger sur celui qu'il considérait encore, 48h avant, comme le probable futur président de la république française.
L'audition devant le juge se solde par le maintien en détention de DSK à Rikers Island. DSK est sous le coup de 7 chefs d'inculpation, pouvant l'envoyer en prison pour 74 ans. Aux États-Unis, les peines sont cumulatives.
Les chefs d'inculpation sont :
1. Acte sexuel criminel au premier degré (2 fois)
2. Tentative de viol au premier degré
3. Agression sexuelle au premier degré
4. Emprisonnement illégal au second degré
5. Attouchements non consentis
6. Agression sexuelle au troisième degré
Voir ici en version originale la plainte contre DSK.
Au cours de l'audition, le procureur Cyrus Vance Junior indique que "La victime a fourni des détails très impressionnants", et une fouille de la suite semble "correspondre à son récit".
Bien que l'avocat de DSK, Benjamin Brafman, rejette les accusations et demande la libération sous caution de son client, en proposant une caution d'un million de dollars, cette libération lui est refusée. DSK reste en prison est une nouvelle audience est fixée au 20 mai.
Cette audience du 20 mai rassemblera un grand jury composé de 16 personnes minimum jusqu’à 23 au maximum désigné au hasard parmi les citoyens new-yorkais.
Ce grand jury décidera ou non, sous contrôle d'un juge, de son inculpation formelle ("indictment" ) et de l'ouverture ou non d'un procès. C'est devant ce grand jury que le témoin, Naffisatou Diallo, doit, sous serment, témoigner devant les représentants du peuple américain de l'agression qu'elle a subie.
DSK retourne donc à la prison de Rikers Island à New York, où il bénéficie d'une cellule individuelle. Rikers Island est un établissement réputé difficile, d'une capacité de 15 000 détenus, le centre pénitentiaire a été épinglé par les ONG de défense des droits de l'homme à plusieurs reprises. DSK occuper une cellule individuelle et n'entre pas en contact avec les autres prisonniers. Une promenade d'une heure lui est accordée chaque jour, accompagné d'un gardien.
DSK est désormais le numéro 1225789 à la prison de Rikers Island à New York, et le moins que l'on puisse dire est que l'avenir apparaît sombre pour lui.
Au parti socialiste, après la stupéfaction (réelle ou feinte), vient le temps de la réaction : la campagne pour la primaire est là, il faut des candidats pour cette primaire. Le PS veut encore croire que DSK sera rapidement lavé de tout soupçon, mais en coulisse, les ténors s'agitent et tentent de trouver une échappatoire. Les pro-Aubry (Delanoë par exemple) exhortent Martine Aubry à se déclarer candidate à la primaire (c'est déjà fait pour Hollande).
Mardi 17 Mai 2011 :
La presse française est très critiquée par les médias anglo-saxon.
Le Times : "Les récits de ses méthodes sauvages envers des collègues, journalistes et connaissances abondent, mais on a toujours fermé les yeux, grâce à la tradition séculaire de tolérance badine parmi les puissants".
Le New York Times : "De façon historique, les Français font le commerce des rumeurs et des secrets, pour qui ces pratiques remontent à l'époque de la cour royale". Il continue à propos de la fille caché de Mitterrand : "Les Français ont été complices en acceptant cette façon de garder le secret".
Il ajoute : "L'affaire DSK coïncide avec des changements dans la vie publique française, dans laquelle les codes ont déjà commencé à sauter et les secrets commençaient à être révélés". Un tournant lié [i]"au caractère personnel de la présidence de Nicolas Sarkozy".
Un journaliste du Guardian indique que si le penchant de DSK pour les femmes souvent avec harcèlement avait été révélé par la presse, DSK n'en serait pas la aujourd'hui.
Ce même jour, Benjamin Brafman, un des avocats de DSK, indique être en mesure d’avancer des preuves qui remettent en cause la version des faits tels que présentés par la victime. Selon le New York Post (torchon américain qu'il faut toujours lire d'un derrière distrait), DSK et ses avocats pourraient évoquer une relation consentie entre le patron du FMI et la femme de chambre.
Selon le meilleur ami d'Ophelia, qui s'était d'abord présente comme son frère, elle aurait été effarée en découvrant l'identité de DSK, le soir de l'arrestation, à la télévision. Ce dernier ajoute d'ailleurs, que, depuis les faits, "elle a passé deux jours entiers à pleurer".
Toujours en état de choc, elle est sous protection policière. Elle n'a pas formellement porté plainte, c'est en effet le procureur qui a engagé les poursuites contre DSK.
Visiblement troublé, Blake Diallo déclare à propos d'Ophelia "Elle n’est pas ce genre de femme. C’est une femme respectable. Elle ne connaissait même pas ce mec". Il ajoute qu'elle est dans "un endroit sûr, elle souffre, elle essaye de se reconstruire. C’est un choc énorme". Ce frère (qui se révèlera donc être en fait un ami, l'une des nombreuses inexactitudes entourant l'histoire de Naffisatou Diallo) ayant vécu quelques années en France rajoute "si cela c'était passé en France, les choses auraient été très différentes".
Après un entretien avec une femme de ménage de l’hôtel Sofitel "parlant un anglais sommaire", le Figaro indique que la photo de DSK était affichée dans le local ou les employés se changent avant son arrivé à l’Hôtel. A priori le management de l'hôtel attirait l'attention de son personnel avant l'arrivée des clients à soigner particulièrement. Le Figaro affirme qu'Ophelia savait "comme tout le monde" que DSK était un personnage important.
Mercredi 18 Mai 2011 :
A partir de ce jour, des voix vont s'élever, pour protester contre le fait que tout le monde, dans les médias, parle de DSK, et du traitement "inhumain" qui lui a été infligé par la justice américaine, et que personne ou presque ne dit pas un mot de la victime présumée. Les associations féministes montent au créneau. Jean-François Kahn se prend magistralement les pieds dans le tapis, en parlant d'un "troussage de soubrette" (ce qui le poussera à la démission de Marianne), Jack Lang ne fait pas mieux avec son "il n'y a pas mort d'homme" (certes, sorti de son contexte, mais c'est ce qui demeurera de sa phrase plus longue, qui était : "il est surprenant qu'on garde Dominique Strauss-Kahn en prison, dés lors qu'il n'y a pas mort d'homme" ).
Harlem Désir, n'ayant aucun sens du ridicule, demande à Nicolas Sarkozy d'intervenir, habitué qu'il est à voir l'exécutif influer sur le judiciaire, ce qui se fait couramment en France, mais jamais aux Etats-Unis.
D'un autre côté, nous trouvons Gisèle Halimi, qui nous gratifiera d'un prémonitoire : ""Comment voulez-vous croire qu'une simple femme de ménage, noire, mère célibataire de surcroît, ne dise pas la vérité ? Quel serait son intérêt ?"
Bref, l'on peut dire, sans craindre l'exagération, que pratiquement tout le monde a dit n'importe quoi sur cette affaire, les plus sages ayant été finalement les plus silencieux. Ce mercredi 18 mai, Me Benjamin Brafman déclare que "les preuves médico-légales, selon nous, ne coïncident pas avec un rapport forcé". Certains analystes interprètent cela comme une intention de plaider la relation consentie. La victime présumée, quant à elle, dément toute relation sexuelle consentie. Ce même jour, après avoir rencontré un psychologue, DSK est placé sous surveillance anti-suicide : il est contrôlé toutes les 15 à 30 minutes, il porte des chaussures sans lacets, ainsi qu'une combinaison bleue. C'est dans cette combinaison qu'un gardien peu scrupuleux réussira à prendre une photographie de DSK dans sa cellule, photographie qui appartient aux égouts du net, qui n'apporte rien à l'affaire, et que je ne publierai pas ici.
Jeudi 19 Mai 2011 :
DSK démissionne de ses fonctions de directeur général du Fonds monétaire international, tout en affirmant dans une lettre au conseil d'administration être innocent des faits d'agression sexuelle pour lesquels il est incarcéré.
Lettre de démission de DSK : http://www.imf.org/external/french [...] 51811f.pdf
Pendant ce temps, la chambre d'hôtel n° 2806 est passée au crible, les enquêteurs examinent un morceau de la moquette de 3,3 métres sur 1,2 métres, prélevé là où la femme de chambre affirme avoir craché après que le patron du FMI l'ait forcée à lui prodiguer une fellation. La moquette pourrait contenir des traces de sperme, et constituer une preuve cruciale dans le dossier. Les enquêteurs effectuent également des prélèvements sur le lavabo de l'une des deux salles de bains. Il y trouvent des lentilles de contact, une brosse à dents, un verre et des bandages comportant des traces de sang.
Ce même jour, Naffisadou Diallo fait le récit de son agression devant le Grand Jury. Elle y profère alors un mensonge sous serment, affirmant s'être cachée immédiatement après l'agression dont elle aurait été victime. En réalité, on l'apprendra plus tard, la lecture des cartes magnétiques d'ouverture des portes de l'hôtel (qui stockent l'ensemble des opérations d'entrée et de sortie de chaque personnel de l'hôtel) atteste que Naffisatou Diallo a pénétré dans une autre chambre, avant de revenir dans la suite 2806.
Sur la foi des affirmations de Naffisatou Diallo, le Grand Jury inculpe formellement Dominique Strauss-Kahn de 7 chefs d'inculpation. Le procureur demande le maintien en détention de Rykers Island de DSK, mais le juge décide néanmoins d'autoriser la libération sous caution, avec des conditions drastiques :
- caution d'un million de dollar
- dépôt de garantie de 5 millions de dollars
- le retrait de son passeport - une assignation à résidence à New York avec présence de caméras de surveillance - une présence permanente d'un garde armé, à ses frais - le port d'un bracelet électronique muni d'un GPS - des conditions de contact et de sortie restreintes (pas plus de 4 personnes en visite simultanée)
- tout ceci aux frais de DSK
Le temps qu'Anne Sinclair trouve un appartement à New-York, Dominique Strauss-Kahn retourne dans sa cellule de Rikers Island pour la dernière nuit.
Vendredi 20 Mai 2011 :
Anne Sinclair a le plus grand mal à trouver un appartement à New-York. Elle avait loué un appartement à l'hôtel Bristol Plaza, mais la direction de l'hôtel, apprenant que c'était DSK qui devait y résider, a résilié le contrat de location. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, les colocataires ont le droit de réfuter un nouveau locataire (sauf pour raison raciale, religieuse, politique, etc..). Par exemple, ils peuvent refuser d'avoir pour voisin un homme qui sort de prison.
Finalement, Anne Sinclair trouve provisoirement une solution, un appartement de fonction de la société de surveillance Stroz Friedberg, chargée de d'organiser sa mise en résidence surveillée.
Dans cette même journée, l'avocat de Tristane Banon, Me David Koubbi, annonce sur BFM TV que sa cliente ne porterait pas plainte pour l'instant contre DSK.
Il ajoute : "Si Tristane Banon et Dominique Strauss-Kahn ont des choses à se dire cela se fera en France et selon des règles de droit qui seront applicables au citoyen français. En aucun cas ni Tristane Banon ni moi-même ne souhaitons être instrumentalisés par la justice américaine ou prêter quel que concours que ce soit afin que ces deux dossiers soient liés d’une manière ou d’une autre".
Dimanche 22 Mai 2011 :
Dans une interview au journal israélien Haaretz, l'avocat de DSK, Maitre Brafman déclare : "il plaidera non coupable, et en fin de compte il sera acquitté".
Il ajoute : "Il m'a beaucoup impressionné. En dépit des circonstances, il tient bien le coup. Il n'est pas heureux d'être accusé de faits qu'il n'a pas commis"."
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, interrogé par la radio Europe 1 indique que le gouvernement français appuierait une demande de transfèrement en France dans le cas où DSK serait condamné.
DSK envoi un dernier mail aux personnels du FMI :
Citation :
Sent: Sunday, May 22, 2011 6:01 PM
Subject: Message from the Acting Managing Director, John Lipsky
Importance: High
As I mentioned in our recent Town Hall, the former Managing Director regrets that he is not going to be able to address us in person, but expressed his desire to send a message to Fund staff as soon as it was feasible.
I have just received the following letter from him, and I wanted to share it with you as quickly as possible.
John Lipsky
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Dear Colleagues:
You have seen my letter of resignation as Managing Director of the Fund—one of the most difficult communications of my life. I wanted very much to be in touch with you, personally and directly, to express my profound sadness and frustration in having to leave under these circumstances. I am doing so because I believe it to be in the best interests of the institution that I care about so much, and of you, the staff, whom I deeply appreciate and admire.
The past days have been extremely painful for me and my family, as I know they have been for everyone at the Fund. I am very sorry that this has been the case. I deny in the strongest possible terms the allegations which I now face; I am confident that the truth will come out and I will be exonerated. In the meantime, I cannot accept that the Fund—and you dear colleagues—should in any way have to share my own personal nightmare. So, I had to go.
When I first met you, (I am picturing us in the atrium), I confess that all I really had was a sense of commitment to the Fund’s founding vision of global economic cooperation. This last phrase has always been more than just a slogan for me: I come from a place painfully aware of the slide from economic damage to political strife to war, destruction, and human misery. But I had only the vaguest ideas about how to go about the task. I thank you, all of you, for having sharpened that vision not just for me, but for the world, and for having given it content.
The Fund’s response to the crisis has been much praised. I don’t want to leave without remembering with you some key milestones. The early case for fiscal stimulus. The support, analytical and otherwise, for the crisis response by the G20 and the world. The introduction of sensible flexibility in lending tools (FCLs, etc). The large deployment of resources—both securing them, and using them, including in Western Europe for the first time in decades. New tools for identifying crisis risks, like the early warning exercise. Stronger engagement with the emerging market countries, especially in Asia, and with the low-income countries, especially in Africa, including with the new zero interest rate loans. The downsizing of the Fund—difficult as it was—and putting the Fund’s finances on a sound basis with the new income model. And the historic governance reforms, which have strengthened the sense of ownership across the entire global membership.
I also don’t want to leave without telling you—as perhaps I did not do sufficiently before—that I understand and deeply value all the other work that you did. Milestones are easy to remember and quote, but the daily work of the institution is much, much broader. And in your daily work, you invariably delivered: you provided invaluable expertise, be it in high-profile or low-key ways, in countless bilateral surveillance and technical assistance missions; you pushed past bureaucratic caution to confront the world’s policymakers with difficult facts; you quietly accomplished all the back office tasks without which nothing can be done; you embraced innovation in every area; and your dedication was without peer.
I do not doubt, not for one instant, that what the institution has achieved in the last three and a half years is the fruit of your thinking, your work, your conviction. You should be proud of what you have achieved. A tremendous amount of work remains to be done, at a very crucial time; you will deliver time after time, and I will cheer for you when you do so.
I feel privileged and humbled to have worked with such an extraordinary group of people. I will cherish our time together.
And so my dear colleagues, I say thank you, good luck for the future, and au revoir.
Dominique
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Il les informe "de sa profonde tristesse et de sa frustration d’avoir à quitter l’institution dans ces circonstances. Les derniers jours ont été extrêmement pénibles pour moi et ma famille, comme je sais qu'ils l'ont été pour tout le monde au Fonds. Je suis vraiment désolé que cela ait été le cas".
DSK reste persuadé qu’il sera acquitté et "que la vérité finira par sortir" dans cette affaire. Il a expliqué qu’il ne pouvait "accepter que le FMI- ainsi que ses chers collègues – aient à partager ce cauchemar personnel".
Lundi 23 Mai 2011 :
Les fuites s'organisent dans la presse. Selon CNN et France 2, le sperme de DSK a été retrouvé sur le col du chemisier d'Ophélia.
Les prélèvements ont été effectués le jour même de l’agression supposée par la police de New York. Les enquêteurs en ont fait sur trois supports principalement : dans le lavabo de la salle de bain de la chambre où la jeune femme a déclaré avoir craché après avoir été contrainte à pratiquer une fellation, sur la moquette de la suite, et sur son chemisier.
Mardi 24 Mai 2011 :
Selon Le Monde, daté de mercredi 25 mai, des proches de Nicolas Sarkozy avaient pris soin de laisser fuiter auprès du Monde, ces derniers mois, l'existence d'une note, rédigée peu avant la présidentielle de 2007, par un policier de la base. Quelques lignes signalant la présence de M. Strauss-Kahn, surpris en fâcheuse posture dans une voiture, à l'ouest de Paris, dans un haut lieu des rencontres tarifées, à l'occasion d'un banal contrôle.
Si la Préfecture de police et le ministère de l'Intérieur n'ont pas souhaité confirmer l'information, trois sources différentes l'ont fait, assurant également que Nicolas Sarkozy était au courant, avant la nomination de DSK au FMI. Ces derniers mois, au fur et à mesure de la progression de DSK dans les sondages, des hommes de confiance de M.Sarkozy se sont vantés devant des journalistes de "tenir" le patron du FMI, dont ils menaçaient de révéler les frasques. C'est ainsi que cette note a refait providentiellement surface, explique le quotidien.
La police de New York dément ce mardi avoir fourni des informations sur des résultats de prélèvements ADN effectués la semaine dernière sur DSK.
Elle précise n'avoir donné ""aucune information ni résultat" concernant les prélèvements ADN effectués sur DSK et Naffisatou Diallo. Le porte-parole du bureau du procureur, Erin Duggan a rappelé mardi que conformément au droit américain, les informations sur les résultats d'analyses et les éventuelles preuves n'étaient révélées qu'aux audiences des procès.
NDLR : il est en effet illégal de donner des piéces du dossier aux médias tout du moins avant le procès comme le porte parole du procureur le précise. ---------------
Nous ne sommes rien, nous n'allons vers rien. Profitons au moins du voyage !
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