Alors qu'il rentrait mardi soir du Parc des princes où il avait assisté au match du Paris Saint-Germain (PSG) contre le Bayern Munich en Ligue des champions, Nicolas Sarkozy est tombé nez à nez avec des fêtards bruyants. L'heure du couvre-feu était largement dépassée et la police, déjà alertée avant l'arrivée de l'ancien président de la République, a décompté une trentaine de participants.
 
Dans cette villa de 500 m2, mitoyenne de la très select et très people Villa Montmorency, enceinte privée située dans le 16e arrondissement de Paris, le producteur Guillaume Genton, réalisateur d'Influenceurs : une vie de rêve à Dubai et également chroniqueur de Cyril Hanouna dans l'émission Touche pas à mon poste, a installé des influenceurs du collectif French House, moyenne d'âge 20 ans, pour filmer leur quotidien pour la chaîne C8.
 
Du marketing d'influence façon Secret Story
De grandes marques comme Givenchy, Calvin Klein ou Adidas lorgnent leurs dizaines de milliers ou de millions d'abonnés qui visionnent chacune de leur vidéo sur les réseaux sociaux. Si on ne sait rien du contrat qui lie ces post-ados de la génération Z à Guillaume Genton, le contrat du producteur signé avec le bailleur de la villa a en revanche été remis à la police.
 
Il prévoyait la location de la luxueuse bâtisse du 6 au 21 avril pour 5 personnes logées la nuit et la présence diurne de 5 techniciens cameramans. L'accord est assorti de clauses obligeant au strict respect de la jauge, prohibant la diffusion de musique dans les jardins et l'application des règles sanitaires sous peine de résiliation et du renvoi de ses occupants. Lors de la soirée et de la nuit du 13 avril, rien de tout cela n'a été respecté, justifiant le courroux de Nicolas Sarkozy et de ses voisins, inquiets à l'idée de vivre à proximité d'un foyer de contagion.
 
Les policiers félicités
Le rapport d'intervention de la police est clair. « Vers 23 heures, monsieur Sarkozy, revenant à son domicile, prenait l'attache du commissaire de la BAC nuit, lit-on. Il confirmait la récurrence des nuisances sonores (…) précisant qu'il avait lui-même, à plusieurs reprises et en vain, demandé aux occupants des lieux de cesser ces faits. Il insistait sur la nécessité de réitérer les interventions à cette adresse, et se félicitait de celle-ci. Il quittait les lieux en saluant les policiers sur place et en les félicitant pour leur intervention. »
 
Sur Twitter, Véronique Waché, la conseillère presse de l'ex-chef de l'État, s'est insurgée contre une information « fausse ». L'entourage de Nicolas Sarkozy a en effet précisé au Parisien, qui avait révélé les faits dans un article depuis supprimé, que ce n'est pas l'ancien président qui avait appelé la police, des voisins s'en étant déjà chargés auparavant.
 
Le rapport de police, lui, détaille : « Cette première intervention en début de soirée donnait lieu à une verbalisation. Les effectifs de police devaient se rendre à nouveau à la même adresse, vers 2 h 30, suite à une reprise des troubles. Sur place, les individus, refusant tout d'abord de quitter des lieux, finissaient par en sortir, mais pour stationner sur la voie publique en vociférant, narguant les fonctionnaires, tout en prenant soin de rester à bonne distance d'eux, mais assez proches de la porte d'entrée de l'immeuble pour échapper à tout contrôle. »
 
17 verbalisations
Au final, 17 fêtards ont été verbalisés pour non-port du masque et non-respect du couvre-feu. Selon des participants, des policiers ont pénétré dans la villa afin de les sanctionner. La préfecture de police dément et affirme que les policiers ont piégé les noctambules en infraction en bloquant l'accès à la maison depuis l'extérieur.
 
Les policiers en faction près du domicile des Sarkozy ont participé aux interpellations. Deux d'entre eux ont affirmé avoir été blessés légèrement. Ils ont déposé une plainte. Les influenceurs, eux, ont dû plier bagage. C8 doit leur retrouver une autre villa afin de poursuivre sa quête de sens de Dubai à Paris.