"Ohio cause pas des masses", je rentre de mes 3 semaines de vacances au Japon.
Mon parcours
- 4j à Tokyo
- 2j à Ogose, dans la province de Saitama
- 7j à Kyoto
- 3j à Tokyo
L'arrivée
Pris un vol direct Air Fronsse. Pour une "basse saison", je trouve que le prix du billet pique pas mal ; 1260 € + 63,000 miles pour une seule valise en soute. J'allais partir initialement sur un Finnair à 1370 € avec 2 valises, mais une escale à Helsinki et surtout une longue escale au retour. J'aimerais avoir votre avis sur si j'ai fait le bon choix.
Sur conseil d'une amie qui vit là-bas, j'ai en tout cas privilégié l'arrivée à Tokyo Haneda, Tokyo Nirita étant au Canada niveau excentration !
Arrivée un peu sur une note amère, car du fait de mon changement de vol, je suis arrivé à 5h du matin au lieu de 13h, et l'hôtel où je restais n'acceptait pas les réservations dès la veille pour cause de "maintenance". Au terme de mon vol de 14h, j'ai donc dû trainer dans le parc Hamarikyu Gardens (je restais à Shiodome). Un régal !
Cependant, j'étais très très très surpris que dans un pays aussi avancé que le Japon, les restaurants soient fermés le matin (ce qui, par exemple, n'était pas le cas en Malaisie, de mémoire). Au sens plus large, une de mes plus grandes déceptions du Japon, c'est que leurs commerces de bouche ont les mêmes horaires de merde que la France (ouvrent tard, ferment tôt ainsi qu'aux heures du déjeuner - càd de 14h à 18h me concernant). Ce n'était par exemple pas du tout le cas en Malaisie.
Mes impressions sur un peu tout
En matière de transports, Tokyo est une ville hyper bien desservie en trains, qui contrairement à la France sont propres et qui fonctionnent. A Kyoto, je suis plus sceptique : ils ont ce concept de bus où dès que tu montes dans le bus, le bus lit dans tes pensées et part systématiquement dans le sens inverse de celui dans lequel il est censé aller. Et comptez pas sur Google Maps pour vous aider à trouver le bon côté de la route où l'attendre !
Bref, à Kyoto j'ai dû me résigner à prendre beaucoup de taxis. Et ne rêvez pas : contrairement à l'Asie du Sud Est, ils sont vraiment hors de prix (compter 5€ par kilomètre à tous casser !).
Avec le PASSMO, une carte que les touristes peuvent récupérer à l'aéroport (équivalent du Navigo à Paris), on peut charger des crédits et les utiliser sur quasi tous les trains. En revanche, je ne comprends pourquoi il est aussi inutilement compliqué de s'en faire refaire un en cas de perte ; les automates, censés en produire, ne les vendaient plus pour soi-disant "cause de pénuerie de puces électroniques" (au Japon, oui, c'est cela même, lol !) et il aura fallu que je retourne à l'aéroport en récupérer un... pour rien, puisqu'il expire au bout d'un mois (je pensais pouvoir le réutiliser aussi lors de mes prochains voyages...).
Puis un autre truc niveau transports qui m'a traumatisé : les trains Shinkanzen (une espèce de train qui traverse la gare tellement vite que tu sens l'espace-temps se déformer au passage !) sont clairement sous-dimensionnés (une fois n'est pas coutume) pour accueillir de grosses valises ; je priais pour que le compartiment ridicule au fond du wagon soit libre, car chaque touriste qui attendait sur le quai avait deux grosses valises sur lui, et y en avait un paquet ! Il y a bien un wagon dédié aux gros bagages, mais pour compliquer inutilement les choses, il faut une "réservation préalable". Heureusement, je n'ai pas eu de problèmes, mais beaucoup la boule au ventre : je me suis payé un retour en première classe (green car) au retour de Kyoto à Tokyo juste pour être sûr pouvoir caser mes valises ! Bref, il y a quand même pas mal de simplification qui s'impose ici ; en Allemagne, par exemple, ils ont une espèce d'étagère au milieu du wagon où y a quand même de la place pour pas mal de bagages !
Je confirme au passage que le JR Railpass n'était pas du tout rentable pour moi : A tout casser, j'en ai eu pour 250 € maximum de trains sur 3 semaines entre Tokyo, Kawagoe et Kyoto !
Se repérer dans le métro relève du sacerdoce ! Des flèches vous indiquent où aller en pointant dans tous les sens, vers le haut en colimaçon... la signalétique japonaise, c'était du chinois pour moi ! Et sans l'appli Navitime qu'on m'a conseillée ici (+son option payante à 15€/mois), je me serais certainement retrouvé en Chine !
Les kombinis, ces petites épiceries où on a envie d'acheter tous les pains aux goûts étranges (melon, tiramisu, noix de coco, clémentine !) dépannent vachement et sont relativement bon marché. Mais ce qu'on y trouve est quand même assez chimique et très sucré. Je me demande comment les japonais font pour rester aussi fins et immortels...
Pas spécialement été gêné par l'absence de poubelles publiques (je mettais tout dans un sac en plastique dans mon sac à dos), en revanche, quel bonheur d'avoir des WC partout !
Une chose à laquelle je ne m'attendais vraiment pas, c'est que les japonais sont A-D-O-R-A-B-L-E-S, contrairement à comment on me les avait vendus (tous des voyous xénophobes - d'après une touriste américaine qui travaillait au Japon il y a 25 ans, c'était le cas à son époque, mais ils ont changé du tout au tout).
En matière de forfait Internet sur place, j'ai commandé une eSIM Airalo sur conseil de ce topic, pour hélas me rendre compte qu'elle est inutilisable au Japon (beaucoup d'utilisateurs Reddit qui en témoignent, la qualité est extrêmement mauvaise). Je l'ai donc troquée pour une eSIM Ubiji, pas géniale géniale, mais la plupart du temps, ça fonctionnait. Si je l'avais su, j'aurais tout simplement commandé le pack de mon opérateur Orange, qui pour 30 € proposait un pack data, appels et SMS. Noté pour la prochaine fois.
Niveau bouffe... que dire... c'est le paradis. Maintenant je sais pourquoi l'être humain quand il meurt, il va au Japon (le japonais, lui, est immortel, mais s'il venait à mourir, il retomberait sur place). C'est à cause de la bouffe ! Bon, je vous avoue quand même qu'au bout de 2 semaines, ça me manquait le burger et la pizza et les sushis me ressortaient par les narines à force ! Mieux vaut être patient pour trouver de la bouffe classique européenne ; à Kyoto, j'ai recherché sur Google Maps "le meilleur burger de Kyoto". J'ai dû parcourir des kilomètres à pied de ruelles plongées dans le noir dans un coin très chelou, pour tomber sur une ruelle au milieu de nulle part, éclairée par une lanterne unique, avec une queue de... 25 mètres devant l'équivalent d'un kebab du coin ! Le gars me donne un numéro et me dit qu'il y a une demie-heure d'attente. Naturellement, j'abandonne et finis, comme souvent, sur un triangle au riz et aux algues du kombini. (ftain, j'adore ça, ça me manque déjà !).
Une chose toutefois scandaleuse, c'est que quand vous êtes étranger, on vous présente un menu en anglais avec des tarifs surgonflés à bloc. C'est inadmissible ! Du coup, j'ai fini par demander les menus en japonais que je traduisais avec Google Translate !
Sans transition, c'est vraiment le gros point noir du Japon, qui limite m'a "gâché" mon séjour : le Japon, c'est un pays où y a du monde partout, tout le temps ! C'est le seul pays où si tu descends du train et que tu t'arrêtes de marcher pour lire une pancarte, on te rentre dedans à tous les coups par derrière ! Ca m'a VRAIMENT traumatisé ! A tel point que dès que je voulais arrêter de marcher, j'étais obligé de me coller à un pillier ! Et encore : tous les guides touristiques me disaient que "j'avais la chance qu'il n'y ait personne, car on est en basse saison.". Moi qui suis misanthrope sur les bords, je pense que si j'étais allé en haute saison, je me serais jeté du haut de la Tokyo Skytree ! Bref, c'est probablement ce qui a fait que ma petite escapade avec mon amie au milieu de la cambrousse près de chez elle à Saitama a probablement été le jour le plus agréable de mon séjour ! Sans l'IA de mon téléphone, je n'aurais pas pu prendre une seule photo potable !
Je militerais aisément pour que le Japon limite le nombre de touristes, mais là n'est pas le problème ; pour combler "l'insuffisance de chaire humaine" dans les lieux touristiques surbondés, le Japon a inventé le concept de "school trip" global ; les écoliers du pays entier viennent visiter les lieux touristiques les plus populaires... tous en même temps ! Même s'ils me gênaient beaucoup moins que des touristes classiques, leur quantité a clairement gâché le plaisir ! Déjà, de base, je ne comprends pas pourquoi les japonais ont besoin de visiter leurs propres monuments comme passage obligé à l'école (ils ont toute leur vie pour le faire, eux), mais de surcroît, j'ai été très surpris de la quantité de touristes japonais en plus des étrangers. Bref, tout ça pour dire que ce pays regorge de touristes et que sa structure touristique et clairement sous-dimensionnée.
En parlant de sous-dimensionné, c'est un peu l'impression que j'ai eu pour tout au Japon : métros aux heures de pointe, lieux touristiques, mais surtout, à ma grande surprise, les restaurants ! Je ne comprends tout simplement pas pourquoi quand quelqu'un arrive devant un petit kebab et voit une queue de 25m jusqu'à l'extérieur, il fasse la queue quand même !? Ca n'a pas de sens ! Pourquoi il n'est jamais possible de juste arriver au resto, la gueule enfarinée, poser son cul et bouffer, merde ?? A tel point qu'au Japon, il est mal vu de rester à sa table une fois qu'on a fini de manger. Je comprends pourquoi, mais ce n'est pas agréable. Encore une fois, y a un truc qui ne va pas...
Parlons un peu de l'incivilité de certains touristes : le plus insupportable pour moi, c'était surtout les touristes qui s'incrustaient entre le photographe et vous, ou pire encore, des touristes qui prenaient leurs temps devant des spots populaires comme autour de la Pagode Dorée ; des instituteurs d'écoles japonais les engueulaient et ils trouvaient manière à rouspéter. J'ai trouvé que les japonais se laissaient hélas un peu trop faire par ces bandits et ça m'a franchement rendu fou de colère !
Un autre truc que je ne comprends absolument pas : les horaires absurdes des attractions touristiques ; on range les pandas du zoo Ueno (soit l'attraction principale...) à 15h, on ferme le château d'Osaka à 16h... non mais franchement c'est quoi ces horaires de merde, avec cette masse de touristes, le minimum c'est 7h-22h ! Bizarrement, les lieux moins populaires sont ouverts à des horaires normaux, eux, comme la tour Tsūtenkaku d'Osaka qui ferme bien à 19h, elle... le monde à l'envers !
Niveau coût de la vie, avec le Yen bas, j'ai senti que le coût de la vie était identique à Paris sur Tokyo/Kyoto. Je n'oserais pas imaginer avec un Yen haut... je n'y suis pas habitué, car ayant parcouru l'Asie du Sud Est, dans ma tête, l'Asie c'est cheap.
Au final, malgré tout, j'ai bien aimé mon séjour au Japon, mais je suis déçu par rapport à mes attentes initiales, qui étaient élevées. Certes, je ne suis pas beaucoup sorti des grandes villes et des brochures à touristes, mais je trouve que le pays n'allie pas forcément l'utile à l'agréable, et que pour un pays aussi évolué, il y a beaucoup d'avantages que j'aie trouvés en Asie du Sud Est qui ne s'applique pas au Japon, notamment en matière d'horaires, de flexibilité, d'infrastructures correctement dimensionnées...etc. Après, le Japon est beaucoup plus touristique, mais hélas, la masse trop importante de touristes gâche vraiment le plaisir ! Sur ce plan, je conseillerais donc plutôt la Corée du Sud, qui est un pays avec beaucoup de similarités au Japon, la surpopulation touristique en moins (en tout cas, à l'époque où j'y étais allé, c'était en 2019). Je précise que c'est un pays où je me verrais bien retourner quand même, mais probablement en saison de typhons et de tremblements de terre, histoire qu'on me dégage un peu le passage !
Terminons quand même sur une note positive : Avec la Corée du Sud, c'est le seul pays où les hôtels 4 étoiles méritent clairement 4 étoiles. Ils sont confortables, le personnel nous met aux anges, la literie toujours de bonne qualité, et, excellente surprise pour moi, les japonais ont du bon sens : il y a une baignoire dans chaque chambre, tout comme il devrait y avoir un volant dans chaque voiture ! Enfin ! En matière d'insonorisation des chambres, tout comme la Corée du Sud, j'ai été très très agréablement surpris ! C'est probablement les deux seuls pays où c'est le cas !
Mon programme/lieux visités
- Jour 1: Arrivée à Shiodome, découverte et repérage dans Tokyo, visite du parc Hama Rikyu
- Jour 2: Découverte d'Ikebukuro, Shibuya, zoo d'Ueno...etc.
- Jour 3: Bus tour dans Tokyo (Meiji Jingu, Imperial Palace, Ameyoko Shopping Street, Senso-ji Temple/Asakusa, Tokyo Skytree... croisière dans le fleuve annulée, remplacée par... le parc Hama Rikyu que je connaissais déjà pour le coup !). Journée sympa, mais polluée par le surtourisme.
- Jour 4: Bus tour à Hakone (abords du Mont Foudjoie, visite d'un village ninja, croisière bâteau un peu bâteau...etc.). Journée sympa, mais polluée par le surtourisme.
- Jour 5: Déménagement à Kawagoe
- Jour 6: Randonnée à Ogose avec mon amie ; ravi de la bouffée d'oxygène après Tokyo ! Un régal !
- Jour 7: Déménagement à Kyoto
- Jour 8: Bus tour Kyoto (Kiyomizu-dera, Sanjusangendo, Arashiyama, Bamboo Forest, Tenryu-ji, Kinkakuji, Fushimi Inari-taisha Shrine). Journée sympa, mais une horreur de monde !
- Jour 9: Repos, laundry. Le laundromat japonais était probablement la plus belle chose que j'aie visité à Kyoto : ils ont des machines à laver magiques avec du détergent intégré et sèche bien les vêtements ! On n'a même pas besoin de les défroisser ! C'est des malades !
- Jour 10: Visite autonome de Nara. Bof, à part les bambis partout, pas grand chose à voir...
- Jour 11: Group tour à Hiroshima/Miyajima depuis Kyoto en Shinkanzen. Hiroshima ne sert à rien, vous pouvez zapper. Par contre, Miyajima c'est LE MUST !
- Jour 12: Visite d'Osaka, à 1h de Kyoto en train. Levé tard ce jour-là, donc raté le château d'Osaka qui ferme dès potrons minets. J'ai visité le jardin autour du coup, mais y a rien à voir à part du gazon. Puis Dotonbori et le quartier la tour Tsutenkaku à Shinzekai. Pas mal !
- Jours 13 et 14: Je commençais à être un peu fatigué, alors j'ai visité plus calmement Kyoto (Gion, palais impérial, Nijo Castle...), rien de ouf !
- Jour 15: Retour à Tokyo
- Jour 16: Visite d'Akihabara et du district d'Odaiba en front de mer
- Jour 17: Revisite de mon amie à Saitama
- Jour 18: Retour au pays du camembert
Impression globale
Le Japon est clairement un pays à part, avec ses avantages et hélas beaucoup à mon goût d'inconvénients. Certes, c'est le seul pays au monde où les gens sont suffisamment intelligent pour admettre que le but de la vie c'est Pokémon, leurs paysages sont extraordinaires, les gens adorables, la délinquance inexistante (inconcevable pour un français !), la bouffe exquise et le confort globalement au rendez-vous !
Mais mes exigences étant élevées en arrivant dans le pays, j'y ai retrouvé beaucoup de tracas de France que j'espérais ne pas retrouver : les horaires ridicules des attractions populaires et des restos, la météo en roulette russe, les structures sous dimensionnées, le galères des métros et des trains, et des impressions de déjà vu au fur et à mesure de l'avancée de mon séjour (toutes les rues de shopping se ressemblent, tous les temples et les châteaux se ressemblent, des shrines et des torii, bon ok, on a compris !).
Au final, je dirais que ça valait le coup de découvrir le pays, ça m'a fait un sacré dépaysement, mais une bonne partie du plaisir a été surtout gâchée par la surabondance de touristes. Le même séjour avec 4 fois moins de touristes, et je pense que je serais globalement reparti avec une impression bien meilleure ! C'est donc peut-être ce sentiment de ne pas en avoir eu pour mon argent, en faisant le déplacement à l'autre bout du globe, que je suis reparti avec un bilan mitigé.
Bref, j'ai longtemps voulu aller au Japon, je suis allé au Japon. C'était bien, mais ce n'est pas l'expérience la plus mémorable de ma vie, celle-ci restant l'indétrônable Bali !
Sur ce, je déclare le concours de méchancetés ouvert.
Merci de m'avoir lu (ou pas).
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"Pour diriger un troupeau de 1000 vaches, il faut 1 bâton. Pour diriger un troupeau de 1000 hommes, il faut 1000 bâtons. Pour diriger un troupeau de 1000 français, il faut beaucoup beaucoup de bâtons." - Proverbe africain