Crosstopic WRC :
Belle journée à Bitche !
Parti avec du retard de Strasbourg vers 8h, on prend la direction Bitche. L'objectif est de rejoindre Haspelschiedt au nord-est de Bitche qui semble être un secteur interessant.
Arrivée sur Haguenau : bouchon ! La circulation est chaotique sur la voie rapide de contournement au niveau des sorties qui mènent à la 1re spéciale de Haguenau.
Manque de bol, un de ces sorties mène également à la route pour Bitche. Pas grave, on fait un détour de 15 bornes qui sera judicieux au niveau du timing.
La radio branchée sur France Bleu Alsace qui a assuré une couverture exceptionnelle du rallye, on apprends avant d'arriver sur Phillipsbourg que la gendarmerie y dévie la circulation pour permettre l'acces de Bitche par le sud-ouest, l'accès principal étant totalement saturé.
GPS branché, on bifurque à Phillipsbourg dans la direction opposée, vers Sturzelbronn, dans l'espoir de contourner Bitche et d'accéder à Haspelschiedt.
Après plusieurs kilomètres de routes très étroites où croiser à 2 voitures est particulièrement compliqué, un obstacle se dresse sur notre route : un panneau "ROUTE BARREE A 1KM"
"Bon ben on fait quoi ?"
"Va au bout, on verra bien ce qu'il y a !"
Bon ben zou, on continue la route dans la montagne, et bien évidemment, on tombe sur un barrage de flics...qui s'ouvre ! Je demande où nous sommes au gendarme, car malgré le GPS, impossible de savoir où on est par rapport à la spéciale vu que la carte officielle de la spéciale est quasi-muette.
"Y'a pas de parking plus loin, avancez et garez vous dès que vous voyez les voitures devant vous se garer, puis marchez à pied, y'en a pour 1,5 km" nous indique le gendarme.
Ok, pas de soucis, on avance, puis on se gare très vite et on commence à marcher. Haspelschiedt est aux oubliettes, on ne sait pas où on est ni où on va. On suit la foule, on verra bien...
Et on marche, on marche. 1,5 km ? Mon cul, on en fait au moins le double, et en montée en +, ca tire un peu dans les jambes, et surtout, y'avait plein de places libres où on aurait pu se garer + près
.
On arrive quelquepart, dans un carrefour forestier. Devant nous, au loin, une grande zone public. Bondée. Archi-bondée. On oblique dans la foret en espérant trouver un coin + propice.
Après encore de la marche, on arrive finalement sur une autre zone public. Bondée, toujours autant, et mal foutue. En contrebas de la piste, 15 metres en retrait, avec la vue bouchée par d'immenses ballots de paille. Y'a rien à en tirer et on est en cul de sac.
On s'enfonce donc en plein dans la foret, en esperant trouver un autre coin où se mettre, et on débarque finalement au bord de la piste, dans une zone non balisée entre 2 virages sur un petit bout de ligne droite. On va s'y installer.
On y est pas seul, une petite dizaine de spectateurs est au même endroit avec nous. L'ambiance est bon enfant, la vue est dégagée. Le bas coté n'est pas large, tout au plus 3-4 metres avant de se retrouver dos aux arbres.
Bien évidemment la zone n'est pas autorisée (balisée en vert), mais pas formellement interdite (balisée en rouge).
Etant tous plus ou moins arrivée en même temps, il y a une petite discussion entre les différents spectateurs pour évaluer le risque de la zone. A 200 metres, les pilotes arrivent par un virage relativement lent, nous ne sommes pas sur l'exterieur du virage mais bien dans le petit bout de ligne droite qui suit. Ok, on s'installe en restant au maximum en retrait de la piste, au cas où.
Au bout de plusieurs minutes, un commissaire du virage en aval débarque, et nous explique fermement qu'on devrait pas être là, et qu'on à intérêt à se tenir à carreau et à pas faire les cons si on veut pas se faire dégager ou pire, faire retarder la spéciale voir l'annuler.
"On sera sage !"
L'helico de reco passe, suivi quelques minutes plus tard par la DS3 de reconnaissance.
Et enfin, 5 minutes après, IL arrive (les photos sont pourries, j'ai du me contenter du Coolpix une nouvelle fois)
S'enchaine les autres concurrents
Comme on peut le voir sur la dernière photo, la piste du virage est dans un état lamentable, une couche de boue de quelques centimetres semée par les WRC a considérablement ralenti le virage.
Les WRC passaient à pleine balle, puis au bout d'une dizaine de voiture, on percevait nettement au bord de la route une importante baisse de vitesse.
Arrivée à un moment, on assiste à chaque passage à des travers de porc, des tetes à queues, et des hors pistes parfois assez impressionants. Mention spéciale à un pilote inconnu en S2000 qui est arrivé à conserver le controle alors qu'il s'enfoncait dans le bas coté pour en ressortir sans avoir trop perdu de temps. C'était assez impressionant.
Il faut croire que par la suite, les pilotes en fin de spéciale ont fait tourner l'info et prévenus ceux qui ne s'étaient pas encore élancés. Au départ on entendait des pilotes arriver pleine balle, descendre les rapports pleine balle pour arriver en vrac, et sur la fin, on entendait clairement qu'ils ralentissaient prudemment pour franchir sur des oeufs ce virage très glissant.
Fin de la 1re spéciale, vu la gueule du virage, ca promet pour la suivante.
On quitte notre coin, à la recherche d'une buvette/snack. On remonte la piste, jusqu'a se faire tuyoter par un infirmier qui nous indique une buvette près de l'immense zone public que nous avions apercu de loin en arrivant.
Arrivé sur la zone, on se fait aspirer sèchement de l'autre coté de la route par les commissaires qui nous envoient dans ladite zone. Le snack est de l'autre coté, comment y acceder ? Faut traverser la route. Peut-on traverser ? Non !
Certains feintent en s'enfoncant dans le bois pour traverser un peu + loin et revenir de l'autre coté de la piste, mais le détour commence à faire long, surtout qu'il faut franchir une foule très très compacte, alors on laisse tomber et on se réoriente vers notre coin par le même chemin qu'a l'aller (youpi ! encore 1 km de marche).
Retour sur notre bord de piste. Immediatement, on se rend compte d'une chose. Il y a du monde, beaucoup + de monde que le matin. Notre petit repaire de spectateurs n'est plus. Des boulets ont ramené les escabeaux, et au lieu de se placer vers le fond de l'étroite bande verte qui nous sert de "marge de sécurité", il se sont installé en plein milieu, bouchant au passage avec leur hauteur la vue de ceux installés 10 metres en aval sur un petit surplomb.
La vue est gachée, les gens forment une file en avant de ces boulets, et sont au mieux à 1 mètre du bitume.
Ca cloche, d'instinct je sens que ca n'ira pas sans poser de soucis. Les "anciens" du matin essaient bien d'expliquer aux gens de reculer, mais les boulets ne parlent que slave, ni francais ni anglais, et ne sont pas determinés à descendre de leurs escabeaux.
2 commissaires sont installés avec nous, sans doute pour surveiller cet attroupement, mais se révèlent bien passifs.
Un autre commissaire d'un poste du virage en aval vient et commence à gueuler.
La tension est palpable, l'ambiance bon enfant du matin a disparue. Le commissaire du virage s'explique avec les 2 commissaires installés avec nous qui lui répondent simplement "que veux-tu qu'on puisse faire ??"
Il est vrai que si cet interstice en bord de piste suffisait pour une petite quinzaine de spectateurs disciplinés le matin, nous sommes desormais une bonne quarantaine de personnes à s'entasser, et il est difficile de pouvoir esperer faire reculer suffisament tout le monde, ce n'est même pas dit qu'en ayant fait reculer les escabeaux, cela aurait suffi.
Une voiture de reconnaissance passe, puis rien, un hélico nous survole, lentement et assez bas, puis rien.
Une autre commissaire arrive, vient prendre la température, on lui explique la situation, elle nous explique que les gens vont bien finir par reculer.
On s'attends à ce que ca bouge, mais il ne se passe rien. Les commissaires ne vont même pas essayer de pousser les gens à reculer.
Une reco passe pleine balle, comme le matin, mais aucune voiture ne suit derrière.
15 minutes plus tard, un autre commissaire passe et informe tout le monde que la spéciale est annulée
"La spéciale WRC est annulée définitivement, mais je n'ai pas l'info du pourquoi" dit-il "Peut etre les Nationaux passeront plus tard, peut-etre...". Impossible de ne pas penser que ca puisse être pour une autre raison que l'affluence.
Evidemment tout le monde s'en va, sans les WRC l'attrait n'est plus le même et la piste se vide, permettant ainsi à nouveau à la course de se produire, peut etre pour les nationaux. Je ne sais pas si les nationaux ont couru finalement, mais on les a croisés en liaison sur la route après notre départ du site en voiture, soit une bonne heure minimum après l'annonce de l'annulation.
La radio annonce que l'annulation est du au trop grand nombre de spectateurs. Tu m'étonnes ! Il semblerait qu'ailleurs sur le parcours, certains attroupements de spectateurs s'etaient installés directement à l'exterieur de certains virages, et avec des enfants. Apparement, malgré les demandes des commissaires, ils n'ont pas bougé. Si les commissaires ont été aussi persuasifs qu'avec nous (càd une indication de faire reculer d'ici peu mais aucune consigne ferme et immédiate de reculer), il ne faut pas s'étonner. La radio annonce le chiffre de 60000 personnes pour la spéciale de l'apres-midi.
Evidemment nous repartons un peu déçu, mais pas autant que ceux qui se sont déplacés uniquement pour la spéciale de l'apres midi et qui n'ont finalement rien vu du tout.
En repartant, je passe dans ce fameux virage pour regarder le tas de boue présent. J'ai glissé et ait manqué de m'y étaler la gueule. Les pilotes disaient pas des conneries quand ils parlaient de verglas.