#TagCR - Celui qui se levait tôt
Ma boite avait eu la bonne idée de m’affréter un vieux coucou dès potron-minet. Le genre d'oiseau qui vous fait lever à 4h30 du mat, une heure batarde à laquelle l'estomac n'a pas encore faim et l'transit en mode déambulateur à moins d'avoir mangé 4 bifidus. Autant dire que dans ces conditions, j'avais prévu de rester en slip sur l'canap, façon Delti.
Je discutais avec Cécilia via Tinder, et ça se passait bien. 2 photos, une cropée et floue, l'autre prometteuse. De fil en aiguille, on a commencé à discuter sur Messenger. Elle cherchait où était le piège avec moi, vu la teneur de mes envolées lyriques. Elle croyait que j'étais fou, je lui disais que j'aimais Jul. Elle trouvait que j'étais cool, j'lui proposais de boire des bulles. Rendez-vous pris pour Samedi.
Flashback : Mardi soir. Je venais de scorer la veille avec une zoulette, je revenais d'un footing, quand Cécilia m'écrit pour me dire qu'elle est dans mon quartier. Ni une ni deux, je lui dis qu'il faut qu'on se voit. Je finis quand même en slip en me disant qu'à 21h, c'était dead à cause de l'avion le lendemain. C'était sans compter sur son dernier message, OK. J'propose un dendez-vous près de chez moi dans un parc. Elle répond OK dans 15/30mn. J'lui dit qu'elle m'oblige à m'rhabiller, et que si elle se traine elle repartira broucouille.
Finalement elle m'attend directement au parc, après 45mn 3-4 coups de Messenger pour savoir où elle est. Ça me soule, je l'appelle direct. Sa voix me donne envie, de celle que j'apprécie et qui me rappelle mon CR avec la barmaid sur la côte. Je raccroche. Il fait presque nuit mais tempéré. Je m'étais bien habillé, tendance bad guy alors que j'ai autant de testostérone qu'un panda dans un zoo. Je vois passer une silhouette, je lui fait signe. Elle s'arrête, mais pas n'importe comment. Jambes croisées, jean moulant, de jolis pieds dressés sur des chaussures à talons du même ton, une cigarette à la main, l'autre légèrement relevée comme si elle me faisait signe. Des airs de Brigitte Bardot, de Saint-Tropez des années 60.
Je déchire une feuille d'un arbre, et je lui apporte : "tiens, je ne suis pas venu les mains vides" Avant de la balancer "dégueulasse j'crois que y avait une chenille"
On commence à marcher, je me moque de ses messages "je suis à l'entrée n°2", alors que le parc à 10 entrées. Elle fume déjà, je savais qu'elle était "grande fumeuse", déception je suis. Elle me dit s'être fait interpeller par un homme avec sa femme "c'est interdit de fumer ici !", en mode Je lui dit qu'elle s'est faite draguer, qu'elle a trop de choupitance pour ce parc de manant.
On homme au loin arrive. Cécilia finit sa dernière latte, et balance le mégo dans l'herbe. L'homme fait une moue et se trouve maintenant à notre hauteur, prêt à ouvrir la bouche. Je le regarde avec mon plus beau sourire, et lui assène un "bonsoir" chaleureux. Il s’apprêtait à nous faire la leçonn désamorçage en règle. Il répond surpris, je me retourne en continuant, il regardait le mégot d'un air dédaigneux. Coup de coude à Cécilia "t'as vu que le mec à failli nous faire la morale là ? bien joué MADAME !" Elle se marre en disant qu'elle avait vu et qu'elle se sentait mal. J'lui dit qu'elle a failli foutre le feu à l'étang, que je ne la supportait déjà plus après 3 minutes.
Elle m'avait dit avoir eu des relations bizarres. Je m'empresse d'en savoir un peu plus. Pour l'anonymat on en restera là, mais c'est triste. Le genre d'histoires troublantes mais touchantes. Je me dis qu'elle mériterait mieux.
Cécilia était sur la défensive, mais au rythme de notre marche autour du parc, tout va mieux. Complicité très rapide, et de mon côté une attirance certaine. J'en apprends plus sur elle. Notamment que je suis la 1ère personne qu'elle rencontre, depuis des mois sur Tinder. Du mal à le croire, mais vu son histoire... et ses réactions, je lui laisse le bénéfice du doute.
Elle finira par vouloir se poser sur une balançoire, telle une enfant. Les 2 à côtés, une balançoire chacun. Elle est déjà en l'air, je vais pour la pousser dans le dos. En fait j'ai en tête une pub récente ou un vieux claqué n'a plus la force de pousser, et fini par utiliser un souffleur de feuille sur la gamine pour la faire osciller Ni une ni deux je la pousse dans le dos, avant de descendre ma main à chaque fois. Elle me met en garde, je la pousse quand même par les fesses en disant que ça à l'air parfait. Elle me dit qu'elle va me tuer, je lui dit qu'elle a le droit de me baffer. Je me mets à mon tour à faire de la balançoire. Moyenne d'âge = 30 ans. Pas mal.
Cécilia aime bien entortiller les chaines sur elle même. Ça lui fait faire des 360 degrés que je prends plaisir à stopper pour lui parler en face. On refera le monde comme ça. Je la trouve atypique, je cherchais le mot pour le dire. Je vois une étoile dans le ciel, celle du berger. Je lui dit qu'elle lui ressemble, en lui montrant. Elle se fout de ma gueule bien comme il faut, en disant qu'elle avait pas son violon. "Tu dis ça à toutes les nanas ? Ca marche ça ? ". Je réponds que je bosse pour Tinder, et que je dois faire des rapports sur des tests de phrases. Ça l'a fait marrer. Elle me demande mon travail, je lui explique, elle s'y intéresse. Notre discussion n'a ni queue ni tête quand même. Elle me dit que si je raconte tout ça, on nous prendra pour des fous. Moi j'adore ce genre de débilités, de non sens, de survol de la vie.
Il est tard, déjà 23h presque, et c'est elle qui le dit. Elle souhaite que je rentre, me disant que elle, elle s'en fout elle est en vacance, mais c'est pour moi. J'apprécie. Elle me dit "on y va" en Italien. Ça finira de m'achever pour sa choupitance. On se lève, je la raccompagne à sa voiture. Elle me parle de toutes les cochonneries qu'il y a dedans, un vrai bric à brac, ça me fait sourire. Elle est distante, pas par la parole, mais son corps s'éloigne vers sa voiture. Signaux mixes, mais moi je l'aime bien. On reste 4-5 minutes comme ça. Elle me demande si on se revoit. Vu ses signaux, je lui retourne la question. Elle semble vouloir, le moment est bizarre. 2 tourtereaux qui n'osent pas se dévoiler, ou peut-être que je me plante, que j'ai merdé.
Je me rapproche d'elle, en lui disait que je crois que ce serait une bonne idée. Samedi, en lui souriant. "Je te fais quand même la bise avant de partir..". Je me colle contre elle, et j'appuie 1 secondes de plus sur chaque joue, avant de venir déposer mes lèvres contre les siennes. C'est délicat, elle semble accepter mais aussi un peu chamboulé. Je recule, la regarde en souriant, et la rapproche de moi. Je lui prends cette fois le visage entre mes mains avant de l'embrasser plus longtemps, moment agréable et plein de retenue. Je la libère assez rapidement, pour ne pas aller trop vite. Je lui souhaite une bonne nuit, et un bon retour, avant de m’éclipser sans me retourner.
Le parc est désert. Seul 2-3 voyous sont là, cachés dans le noir, les rouges orangés des lattes de cigarettes qu'ils tirent se faisant du morse. J'écrirai à Cécilia avant de m'endormir, lui disait qu'elle a oublié de faire de la tyrolienne (dans les jeux d'enfants) et qu'elle va devoir revenir.
Elle répondra par l'affirmatif, disant qu'elle ne reviendrait que pour ça et que ce serait bien dommage.
TL;DR : rencontre de dernière minute dans un parc en pleine nuit avec une charmante femme d'origine italienne. Son passé est marquant, mais attachant. Je lui trouve un quelque chose de très attirant, notamment un grain de folie. Elle est un peu un mix entre ma cavalière et une autre femme que j'ai connu. Complicité entre nous, je suis attiré par elle mais je pense qu'elle de son côté a besoin de temps. On s'est embrassé avant de partir. Je dois la revoir Samedi, mais le retour de Yelena va compliquer les choses pour jongler entre les deux et décider de quelle route je souhaite prendre pour le futur.