Tuerie de Chevaline : douze ans après le quadruple meurtre, où en est l’enquête ?
 
Selon les informations du Parisien, confirmant celles de RTL, une nouvelle expertise balistique, réalisée en décembre 2023, a permis d’établir que l’arme « la plus probablement » utilisée dans la tuerie de Chevaline était bien un pistolet « Luger Modèle P06-29 », de calibre 7,65 mm, issue d’une série de 940 exemplaires fabriquée en 1935 en Suisse.
 
Au cours des expertises, réalisées grâce aux 21 balles du même calibre retrouvées sur la scène de crime, deux séries de fabrication avaient été identifiées comme était « très proche de l’arme recherchée ». Mais l’une d’elles présente « une meilleure compatibilité », selon une source proche du dossier.
 
Mais ce n’est pas tout. Selon nos confrères de RTL, la magistrate a également lancé de nouvelles expertises, notamment génétiques, sur des mégots de cigarette retrouvés près de la scène du crime. La tenue de la quatrième victime, le cycliste Sylvain Mollier, ainsi que les vêtements d’une des fillettes rescapées, devraient également être analysés, affirme la radio.
 
https://www.leparisien.fr/faits-div [...] al%20media

les enquêteurs français ne sont « plus très loin » de résoudre le quadruple meurtre de Chevaline, en Haute-Savoie, en 2012, a estimé la procureure de la République d’Annecy, Line Bonnet, dans une interview à la Tribune de Genève, un quotidien helvète.
https://www.leparisien.fr/faits-div [...] O32DFI.php

En octobre 2020, huit ans après les faits, les enquêteurs repèrent à l’aide de drones une cabane qu’ils n’ont jusque-là jamais vue, malgré des heures de recherche dans les bois. Elle se trouve à seulement quelques centaines de mètres au-dessus du parking du Martinet.

Le propriétaire leur confiera qu’à une période, pouvant correspondre à celle du crime, il avait trouvé la porte de son chalet non verrouillée, avec les clés dessus, alors qu’il avait l’habitude de les cacher. Un élément peut-être important au regard du profil du tueur de Chevaline qui se dégage aujourd’hui. Des proches du dossier ont la conviction qu’il pourrait s’agir d’un survivaliste, une sorte d’homme des bois, familier des lieux.

Un témoignage a d’ores et déjà attiré l’attention des gendarmes. En toute fin d’émission, le standard a reçu l’appel intrigant d’un entrepreneur de la région faisant part de la disparition de l’un de ses employés en septembre dernier… soit au même moment que Lina. Cet homme, employé en CDI depuis douze ans, n’a plus donné signe de vie du jour au lendemain à son patron. Toujours selon celui-ci, il vivrait qui plus est « tout près » du domicile de Lina. Selon nos informations, il s’agit d’un village situé à 10 km à peine de Plaine, où l’ado s’est volatilisée.

Simple coïncidence ? La piste, dont Fanny Groll a reconnu n’avoir jamais entendu parler, intéresse en tout cas vivement les enquêteurs, qui sont d’ores et déjà en train de la vérifier.

Réquisition du ministère de la Justice :
 
"C’est la 1ʳᵉ fois que je reçois une réquisition du ministère de la Justice", explique le producteur de l’émission, Jean-Marie Goix, à nos confrères de RTL. La Chancellerie semble avoir suivi de près la diffusion d’Appel à témoins, et les gendarmes "ont été très intéressés par ce témoignage".
 
À tel point que jeudi 30 mai, les enquêteurs se sont rendus au domicile de l’employeur du salarié disparu. Même si cet entrepreneur avait contacté les gendarmes dès le mois d’octobre au sujet de l’absence de son employé.
 
https://www.midilibre.fr/2024/06/01 [...] 988618.php

Plusieurs mégots de cigarettes ont été découverts à proximité de la BMW dans laquelle les victimes ont été retrouvées mortes. « Des expertises ont déjà eu lieu sur les mégots les moins abîmés. (Les cigarettes) avaient été fumées par un homme qui apparaissait dans une précédente affaire, un chasseur alpin. Il était présent sur ce parking une semaine avant les faits parce qu’il attendait ses camarades qui étaient en manœuvre dans le massif des Bauges », rappelle Brendan Kemmet [coauteur d’un livre-enquête et d’une série sur l’affaire]. Les mégots qui vont être une nouvelle fois expertisés sont, dit-il, « plus anciens » ; les cigarettes auraient donc été consommées plusieurs jours, voire plusieurs semaines avant la tuerie. Et donc probablement pas par le meurtrier.

D’autre part, pourquoi ce criminel « méticuleux » aurait-il fait l’erreur de laisser des mégots de cigarette ?

Quant aux vêtements du cycliste, ils ont eux aussi déjà été expertisés dans le passé. « Mais il y a eu des progrès en matière d'extraction d’ADN sur des matériaux qui étaient très difficiles à exploiter auparavant. On sait que le FBI travaille beaucoup là-dessus », note Brendan Kemmet.

Il y a trois semaines exactement, l’évasion du détenu Mohamed Amra se soldait par la mort de deux surveillants pénitentiaires. Quelque 300 enquêteurs le traquent toujours, lui et les membres du commando. Notre grand reporter Jean Michel Décugis répond à toutes vos questions en direct ce mardi 4 juin.

La piste de l’enlèvement par une bande rivale est-elle prise au sérieux ?
Dede

Bonjour Dede. C'est une hypothèse peu probable mais c'est une rumeur tenace surtout dans les prisons : Amra aurait été enlevé pour être séquestré, torturé et tué de la part d'un clan rival. Selon nos informations, à ce jour, aucun élément d'enquête n'accrédite cette thèse.

«Ce fut la pire nuit de ma vie» : 16 ans après les faits, l’Américaine Amanda Knox de retour dans un tribunal italien
 
 
Pour avoir dénoncé Patrick Lumumba, rapidement mis hors de cause, elle a été condamnée en 2011 à trois ans de prison pour diffamation, sans toutefois être renvoyée derrière les barreaux. En octobre dernier, la Cour de cassation a cependant annulé cette condamnation et ordonné un nouveau procès, et c'est ce volet de l'affaire qui est actuellement rejugé à Florence.
https://www.lefigaro.fr/faits-diver [...] n-20240605

   Savonarol  
le 05/06/2024 à 14:19
Intéressant : condamnation à 30 ans en 2008, liberé en 2021. Moins de 50% de la peine.
 
Probe
le 05/06/2024 à 13:45
Une innocente passe quatre ans en prison tandis que le coupable de viol et de meurtre avec 47 coups de poignard écope de 30 ans mais n'en fait que 16.

La protection physique [isolement / autres détenus] offerte à Cédric Jubillar par le biais de ce régime de l’isolement présente toutefois un risque majeur : l’apparition de troubles psychiatriques.
 
D’ailleurs, selon l’une des rares personnes à s’entretenir régulièrement avec lui, « le mec le plus connu du Tarn » ne serait plus tout à fait le même. Autrefois réputé pour son caractère expansif, il ne s’exprimerait plus que de façon assez monocorde, sans laisser transparaître d’émotion et sans jamais évoquer la disparition de sa femme. Marqué par l’épreuve du temps long de la détention, Cédric Jubillar suivrait surtout un lourd traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs et de tranquillisants prescrit par le service médico-psychologique (SMP) de la prison.
 
Privé de tout parloir avec ses proches depuis le début de sa détention, il ne croise par ailleurs aucun détenu

Au fil du temps, les contacts épistolaires avec son fils et sa fille (9 ans et 5 ans) se sont considérablement espacés et les lettres de soutien qu’il reçoit de temps en temps proviendraient de deux femmes qu’il ne connaît pas. Pour tromper la monotonie de sa solitude carcérale, il lui reste les exercices de musculation auxquels il s’astreindrait encore chaque matin, les compétitions sportives à la télévision et la lecture avec, en ce moment, un attrait pour Stephen King, le maître américain du roman policier et d’horreur.

En tant que journaliste spécialisé dans les affaires judiciaires à La Dépêche du Midi, Frédéric Abéla a couvert avec assiduité depuis plus de trois ans l’enquête autour de la disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines. Il en a tiré un ouvrage, "Jubillar, l’enquête inachevée", qui sort ce mercredi 19 juin, avec une préface signée du célèbre avocat pénaliste toulousain Georges Catala.

Pourquoi en sommes-nous à ce constat ["on ne sait pas"], trois ans et demi après les faits ?

Georges Catala : Vous avez d’un côté les statistiques, l’instinct, le travail des enquêteurs, qui font qu’on va tourner autour du mari, de façon assez classique. Le crime n’est jamais loin de la personne qui disparaît. Donc on ne peut pas en vouloir aux gendarmes d’avoir fait un travail énorme pour enquêter à charge contre Cédric Jubillar. Mais on ne peut pas non plus ignorer, et c’est ce qu’on comprend à la lecture du livre, que malgré tous les moyens mis en œuvre par les enquêteurs et le travail de police scientifique, on n’a rien trouvé. Tout n’est que supposition.

Quels sont les éléments qui pèsent à charge contre Cédric Jubillar selon vous ?

Frédéric Abéla : Il y a un faisceau d’éléments qui constitue une trame à charge contre Cédric Jubillar, mais pris un par un, chaque élément est contestable. Néanmoins, ce qui l’accable le plus selon moi, ce sont les éléments liés à la téléphonie, et notamment à l’usage qu’il a fait de son téléphone cette nuit-là, qui est très éloigné de son usage habituel. Mais même cet élément-là est contestable. Et le reste, c’est de l’habillage : des éléments de contexte, une personnalité clivante, et surtout des témoignages, dont on sait qu’ils peuvent toujours être fragiles, parce qu’ils sont mouvants, évolutifs. J’en cite un exemple dans le livre, avec une femme qui est venue témoigner un an après les faits, déclarant qu’elle était certaine, à 100 %, d’avoir vu Cédric Jubillar nettoyer son véhicule à Albi le matin du 17 décembre 2020 – Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16, ndlr. Or, les enquêteurs avaient déjà placé un mouchard sur la voiture de Cédric Jubillar à cette date, et ce mouchard indique que la voiture ne pouvait pas être à Albi ce jour-là. Si les gendarmes n’avaient pas encore pu placer ce traceur, le témoignage à charge contre Cédric Jubillar pourrait bien figurer dans le dossier aujourd’hui.

Selon nos informations, la piste supposant que l’enfant est mort après s’être perdu seul n’est pour l’heure pas encore privilégiée. "Si nous avions des certitudes que l’enfant se soit perdu, on arrêterait tout. Et nous n’avons pas du tout cette certitude. On en est loin et nous travaillons encore pour ne rien laisser passer", assure une source qui suit l’affaire Émile depuis la première heure.