clementdousset a écrit :
Bonjour Capa, bonjour Jovalise,
Très belle carte en effet, Capa. Très bonne idée d'associer visuellement le corps, les diverses sensations et l'espace. Le rapport de la sensation à l'espace est certainement quelque chose qui me préoccupe.
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Bonjour Clément, Jovalise, Panzer, et bien d'autres,
La carte est malheureusement fournie sans boussole
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clementdousset a écrit :
Pour moi au départ -tu l'as sans doute compris- toute la diversité des sensations que l'on peut ressentir est issue de la modulation d'un affect primal. Mais la question qui se pose est de savoir si cet affect primal ne varierait qu'en quantité et alors les variations de qualité (entre les types de sensation : tactiles, olfactives auditives etc. et entre les sensations elles-mêmes) apparaîtraient secondairement. Ou si l'affect primal en variant en quantité ne varierait pas aussi en qualité.
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A partir de là je voudrais reprendre à la vitesse zéro ou hyper lentement. Tu feras peut-être toi même le constat en te mettant au préalable à la place du néophyte en lisant le traité sur la perception de Bergson qu'il n'est pas simple d'avoir une vision immédiate de l'ensemble d'un texte tant soit peu technique et dépassant une centaine de mots. Et quant à moi je suis sûr d'une seule chose c'est que si passionnant que soit le sujet, il n'est pas facile. Je propose donc de profiter de ton récapitulatif pour faire le point étape par étape.
Pour commencer , je pense pouvoir traduire ta phrase sur la modulation d'un affect primal comme suit :
clementdousset a écrit :
Mais la question qui se pose est de savoir si cet affect primal ne varierait qu'en quantité et alors les variations de qualité (entre les types de sensation : tactiles, olfactives auditives etc. et entre les sensations elles-mêmes) apparaîtraient secondairement. Ou si l'affect primal en variant en quantité ne varierait pas aussi en qualité.
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Traduction :
clementdousset a écrit :
En fait dès le début j'ai conçu que l'affect primal en variant de quantité varierait aussi de signe affectif c'est à dire qu'il parcourrait une échelle allant d'un mal-être extrême à un bien être extrême. Il me paraît maintenant très difficile de ne pas associer à chaque degré de l'affect une certaine forme de qualité.
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Traduction :
Finalement pour ce simple paragraphe il semble qu'on puisse traduire l'ensemble des modulations subies par l'affect à l'issue d'une expérience quelconque et reçu par un sujet humain selon le schéma suivant :
Il y a évidemment intérêt à créer à présent un composant M, qu'on nommera si tu es d'accord, modulateur opérationnel d'affect.
Quelques remarques :
1/ les résistances en entrée des branches de quanti/quali-modulation ne sont a priori que des interrupteurs. C'est suffisant pour correspondre à tes notifications. La grande branche de quali-modulation pure peut donc être éteinte.
2/ en revanche au niveau du couplage entre le quanti-modulateur et le quali-modulateur dans la branche de quanti-modulation il y a de nombreuses possibilités.
2.a/ Le (sub)quanti-modulateur de la branche principale de quanti-modulation est en effet couplé à un (sub)quali-modulateur car tu notifies bien : "Il me paraît maintenant très difficile de ne pas associer à chaque degré de l'affect une certaine forme de qualité."
2.b/ Mais la forme de qualité n'est pas précisée. Ce qui peut signifier qu'il existe autant de quali-modulateur que de qualités. Mais quelles sont alors toutes les qualités entrant en ligne de compte? Pourrais-tu en donner un listing ?
2.c/ De plus il peut alors y avoir énormément de (sub)couplages si plusieurs sous qualités doivent être couplées lors de la (sub)quanti-modulation.
2.d/ Il peut aussi y avoir un couplage entre les sous qualités entre elles !
2.e/ Enfin il peut y avoir d'autres interactions entre les qualités lors de certaines combinaisons. Disons par exemple des effets surprenants (non linéaires) si on a douloureux et laid, ou douloureux et bon...
3/ Il semble important de réfléchir à la forme idéale la plus simple pour coller à tes spécifications. Pour conserver une forme simple à ce genre de circuits il se peut qu'il faille analyser les quanti/quali-modulateur de manière à leur donner plus de possibilités. Par exemple la création d'un super-quali-modulateur capable de contenir toutes les qualités en fonction du contexte serait évidemment une aubaine. Mais est-ce réaliste?
4/ Dernière remarque que je note pour moi même avant d'oublier, M est-il récursif ?
En tous cas il peut représenter ses modulateurs internes.

panzerdivizion a écrit :
Question parrallèle a ce topique:
Je serai curieux de savoir comment rêvent les aveugles de naissance. est ce que pendant cette phase le cerveau produit "un contenu" ou est ce qu'il s'agit purement de ressentis et d'émotions ?
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Bonjour Panzer D., Clément (rebonjour), Jovalise, Von Rubbard ainsi que les membres du Ji-club à Rouen,
Heu ... je me risquerais à anticiper une réponse officielle. Cher Panzer D., est-il possible que sans affect primal il ne puisse y avoir une sensation? Ceci dit, les affects primaux en provenance du corps ou du ventre de la mère sont à la disposition de tous les enfants. Et à la naissance nous rêvons d'anatomie (abstraite) et d'une mer de lave .
Il ne peut en être autrement mais la possibilité de signaux parasites sur les canaux des affects ne saurait être irrévocablement écartée ouvrant d'étonnantes possibilités à l'imaginaire de l'enfant - imaginaire réduit mais capable de dé/re-quanti/quali-fication .
Pour le reste de ta question c'est encore un mystère où il ne m'est pas possible d'y voir.
Salutations Cappa
clementdousset a écrit :
Précisément, est-ce que la sensation de l'espace n'est pas dérivée directement d'une qualité de l'affect primal ou est-ce qu'elle est uniquement dérivée de sa modulation ?
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Bonjour Clément, Jovalise, Panzer Division, Gilou, Gilles, Cybergame, Nopossum, et il se peut que j'en oublie,
Je reprends le cours de notre dernier échange. Cette phrase est simplement la suite de ta notice précédente lorsque tu as eu fini de décrire la modulation d'un affect ce que j'ai traduit par un MOA (Modulateur Opérationnel d'Affect) dont les schémas sont joints à ma précédente contribution (voir un paragraphe plus haut).
Ta question peut se traduire comme suit :
(Si j'ai bien compris cette phrase, prenons une rivière et un barrage. On demande si un bâton qu'on ramasse bien après le barrage, en aval de la rivière, était là avant le barrage ou après.)
A quoi tu donnes 2 réponses alternativement possibles :
- La sensation d'espace est contenue dans l'affect au niveau primal, comme qualité. Donc elle apparaîtra peut-être après lors de la modulation mais en tant que simple dérive du signal primal.
(Le bâton était là avant le barrage, il n'a fait que dériver, ou en tout cas la qualité nécessaire pour que le bâton apparaisse était là...)
- La sensation d'espace est bien apparue après le traitement par modulation de l'affect.
(Le bâton n'existait pas en amont du barrage, ce qui conditionne son apparition en aval prend naissance au barrage...)
Remarque/interrogation :
Si la qualité qui fait naître la sensation d'espace n'est pas contenue dans le segment primal de l'affect, il me semble impossible qu'elle apparaisse dans la modulation sauf si le modulateur est couplé à une autre chaîne de traitement (transversale) qui croise les informations spatiales.
clementdousset a écrit :
Bon, on va éclairer un peu les choses. D'où vient la différence entre avoir mal à l'orteil droit et avoir mal à l'orteil gauche ? je suppose qu'il y aurait une modulation de l'affect primal qu'on pourrait appeler mal à l'orteil et qu'on pourrait représenter par une certaine courbe. Je suppose maintenant deux variantes de cette courbe, une qui serait pour l'orteil droit, l'autre qui serait pour le gauche. Eh bien, est-ce que la différence entre ces deux courbes suffirait à expliquer que la différence entre ces deux ressentis soit située spatialement ? Ou bien est-ce que la sensation de spatialité, de ressenti spatial n'oblige pas à tenir compte quand même d'un aspect "spatial" de la qualité de l'affect primal?
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D'abord oublions ma remarque. En résumé de ce que tu dis au paragraphe précédent :
- Dérivée de l'affect primal donc contenu dans le signal primal correctement traité par un dérivateur.
- Ou dérivé de la modulation uniquement donc contenu dans le modulateur.
Maintenant je reviens à tes orteils sensibles et je dois avouer qu'il m'est impossible de ne pas te demander une information spatiale préexistente ! Ainsi , pourquoi ne pas me donner une carte innée des affects du corps ? Ceci expliquerait la reconnaissance spatiale de tes orteils sans surcroît d'information dans le signal.
En effet je pense que tu possédes génétiquement la capacité de reconnaître assez finement une certaine quantité de
signaux venus de ton corps. Si tel est le cas, s'il se produit un affect entre les points où la sensation est clairement repérée dans la carte du corps, il ne reste qu'à interpoler entre les points connus et nous en déduisons les nouvelles coordonnées.
Bien-sûr c'est un long calcul mais à vrai dire c'est souvent que nous devons réfléchir pour trouver précisément le lieu d'origine d'une sensation, d'une douleur. Interpoler, choisir un point entre deux sources qu'on pense n'être que
des relais de la douleur, procéder par tout moyen d'analyse, tout cela est long. Mais il est possible d'apprendre avec le temps et la mémoire des expériences à repérer des sensations disposées arbitrairement dans le corps, et ce, partant seulement de la donnée de quelques points privilégiés du corps où la sensation est immédiatement repérable spatialement.
CEPENDANT , ta question reste valable pour un organisme trop peu évolué pour intégrer des informations spatiales (grille donnée) ou seulement y réfléchir (virus, bactéries, amibe...).
Mais ce genre d'organismes risque d'avoir un corps si simple que les problèmes sont moins compliqués et finalement à sa portée. De plus, il me semble que la connaissance des affections de son corps prend une importance d'autant plus grande que le corps évolue. Mais cette évolution se fait en nous dotant de la capacité de traitement adéquate. On ne voit donc pas se produire ce problème immense qui consiste à donner l'injonction à un organisme complexe de spatialiser du jour au lendemain en partant de rien. Il est vrai que dans ce cas (théorique) ta question de savoir si le signal contient une spatialisation suffisante est cruciale!
En conclusion, si comme je le pense on a une grille spatiale du corps où les sensations sont bien identifiées (chaque sensation qui tombe sur un point de la grille est repérée facilement) alors l'intelligence permet de construire le reste, notamment par extrapolation pour le monde extérieur.
Une question apparaît si on introduit l'analyse spatiale basée sur la grille ou interpolé, c'est celle de savoir quelle est l'articulation de l'analyse avec le processus de modulation de l'affect ?
clementdousset a écrit :
Mais si on conçoit une composante spatiale pour l'affect primal, pourquoi ne pas concevoir aussi une composante tactile, olfactive, auditive, visuelle...?
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Il se pourrait que l'affect puisse avoir autant de composantes que nous avons de sens. Certaines composantes sont indétectables ou neutres, mais un affect est un signal aussi gros qu'on veut puisque les sens sont conçus pour traiter des signaux par une nécessité biologique non forcément compatible avec le but louable de voir le monde à partir des plus petits signaux possibles.
Bien-sûr un gros affect qui enverrait des signaux intenses aux 5 sens à la fois a tout lieu de perturber l'organisme. Pourtant le cas reste rare et toutefois recherchée par les personnes blasées souvent riches et paresseuses. Ces personnes sont par exemple accoutumées à de riches sensations pendant les repas.
Plus près du peuple, l'expérience d'une mouche qui vole est typique. Cette expérience génère à mon attention un affect qui se décompose selon 2 composantes, l'une sonore, le bourdonnement, et l'autre visuelle, le vol. Les 2 composantes fournissent une information spatiale chacune.
Cdmt.
C.
Message édité par cappa le 31-05-2011 à 13:42:33
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Tester le 1er multisondage HFR ---> MULTISONDAGE.