Reprise du message précédent :
redrap
 
je viens de prendre mon 1er Esperal  

HumanRAGE

source Vidal
Je me demande quand même si le premier réflexe n'est pas d'arrêter le traitement

En effet pas joyeux comme medoc

Perso, à l'époque où je tisais comme un porc et que je ne voulais pas vraiment arrêter, je picolais quand même sous Espéral
Je devenais rouge comme une pivoine, j'avais des bouffées de chaleur et la gerbe... Mon niveau de motivation à me murger était très élevé, je pense

Je ne sais pas si c'est encore beaucoup prescrit. Dans ma tête, c'est un traitement d'un autre temps, plutôt passé de mode, parce que soit pas très efficace, soit dangereux.

D’après, ce que j’avais lu une fois je ne sais où, ce n’est plus prescrit (ou quasiment). J’en avais pris une semaine, j’ai arrêté, trop contraignant  

c'est magique cette merde, passé de 2.5L@8° par soir en guise de diner, à devoir faire durer une cannette de 25cl sur 4h
 
et meme si on saute un cachet, l'effet dure plus de 24h
 
devoir reboucher une bouteille de biere, heureusement que j'étais équipé  

c'est le seul defaut, faut avoir envie de s'en sortir vu que la prise est volontaire

Mais ça te pourrit la vie ou pas ? Parce que les effets semblent assez merdiques quand même

je ne travaille plu donc deja y a pas les apero de midi
 
mais j'ai testé progressivement et effectivement si tu bois trop vite le rappel a l'ordre est brutal, j'ai cru faire un malaise y a 5j, vue en effet tunnel, sang qui bat dans les tempes a tout rompre etc j'ai du rester 2h allongé et les pieds surelevés avant de reprendre une gorgée
 
c'est MA GI QUE

par contre faut bien etre sobre 24h avant de prendre le premier, sinon ca doit finir aux urgences

il m'a fallu une semaine pour me faire a l'idée et sauter l'epicerie pour etre a jeun assez longtemps avant de commencer le traitement

Le max que je fais c'est 14h. La nuit (entre 22h et 12h).

Une semaine sans picoler ?

Mouarf  

24h
mais il m'a fallu une semaine pour me faire a l'idée et reussir a sauter un soir sans aller a l'epicerie

et 4.5ans de psychiatre tout les 15j pour en arriver la aussi

Le plus important, c'est que ça te convienne et que ça soit efficace pour le but que tu t'es fixé

J'ai déjà entendu des témoignages de gens qui trouvaient que c'était un bon traitement, mais ils sont plutôt rares et souvent appartiennent à d'anciennes générations d'alcoolos, vu que cette utilisation de la molécule date des années 50 et que ça a été très longtemps le seul traitement proposé pour lutter contre l'alcoolodépendance.
Perso, ça ne m'empêchait pas de picoler, j'acceptais juste d'être malade, puis j'arrêtais les prises

Depuis une trentaine d'années, il y a quand même beaucoup plus de molécules et de stratégies différentes proposées par la médecine.
Mais c'est sûr que le renforcement négatif ça a toujours eu un impact

Je ne connaissais pas, mais je vois le principe. J'ai arrêté la clope grâce au champix, qui rend le tabac dégueulasse.

Bravo pour l'étape franchie, je comprends que cette molécule est un élément seulement d'un travail démarré il y a déjà un moment !
Le fait que tu aies des résultats positifs montre que tu es prêt à affronter ton problème et c'est déjà énorme, quelque soit le résultat final.

Force à toi, la bataille a démarré

Noémie Lenoir : sa dépendance à l'alc0ol, les conséquences sur sa vie, elle témoigne | Speech

Il y a aussi Muriel Robin qui a beaucoup témoigné à propos de son alcoolisme.

Je trouve ça intéressant, d'un point de vue sociologique, que les femmes soient celles qui parlent le plus facilement de leur alcoolodépendance dans l'espace médiatique.
Sans doute parce que quand on est un "bonhomme", on est incapable de reconnaître une faiblesse, tavu, je gère, t'inquiète, même pas mal ?

L'excellente actrice Noémie Lvovsky en a aussi parlé récemment, il faut que je remette la main sur son témoignage, c'était vraiment édifiant et sans compromis.

Je pense que c'était, et que c'est sûrement encore, plus facilement accepté chez les hommes alors que totalement tabou chez les femmes. Johnny, Depardieu, Villeret, Gainsbourg bien sûr en remontant un peu, il y a sûrement trop de noms que tout le monde connaissait, tout le monde savait, c'était accepté, presque normal, comme s'ils n'avaient rien à se reprocher, loin de l'alcoolisme féminin qui est encore aujourd'hui plus mal vu. Il y avait eu un très bon reportage sur le sujet sur Arte ou F5 il y a quelques années.  
Mais tu vois des gens comme Sébastien qui en parlent maintenant.

A titre perso, être une femme et avoir été alcoolique, c'est encore très très mal vu.
Ce qui m'a marqué, quand j'étais au CSAPA pour arrêter, sur les 9 personnes présentes, 1/3 max de femmes, et il est fréquemment arrivé que je sois la seule.
Et j'étais quasiment la seule à avoir une mono dépendance, les autres participants couplaient 2 voir 3 dépendances (tabac, alcool, médicaments, drogues).

De mon ressenti, cependant, lorsqu'une femme devient alcoolique, c'est qu'il y a une cause "profonde", pas seulement de l'alcoolisme "festif"

 
Jeremy Ferrari (l'humoriste je précise au cas où   ) s'est beaucoup épanché récemment sur son alcoolisme

Il est vrai qu'en France, une femme alcoolisée, même dans un contexte mondain, est encore largement mal vu, là où lorsque c'est un homme, c'est "rigolo".

L'alcoolisme vient rarement d'une cause uniquement festive, mais ton témoignage sur les femmes ne m'étonne pas, c'est encore caché, et ça dure.

C'est vrai, il est un peu la relève et l'évoque sans tabous, j'aime sa liberté d'en parler.

En tant que lurker sans alcoolisme ça me désole pour vous que ces horizons de temps soit déjà des records.. et en même temps c'est logique.

Est-ce que faire un passage en centre de cure, même quelques jours seulement, n'est pas à prévoir pour enclencher la descente dans ce cas ? Ne serait-ce que 7 jours pour ne pas avoir le choix, pas d'epicier à côté, et revenir chez soi avec les risques associés seulement après ces quelques jours ça devrait déjà aider.

Pour ta remarque sur la cure, je suis abstinence depuis 5 ans. J'ai arrêté sans passer par la case cure, parce que déjà une cure dure 3 semaines. Avec une populace pas forcément top pour se soigner. J'ai eu des retours de personnes sortant de cure, où les loustics faisaient rentrer des drogues dures à l'hôpital.
A titre perso, je ne me voyais partir 3 semaines, en laissant ma fille avec son père, en plein divorce.  
Et puis, raison très con, pendant 3 semaines, le personnel "s'occupe de toi", mais à la sortie de la cure, il faut quand même que je fasse les courses, j'étais persuadée que j'allais passer au rayon alcool.
Et pour me "désintoxiquer" complètement de l'alcool, il m'a fallu 6 mois (et j'ai commencé en janvier 2020, jusque avant le confinement du au covid)

 
Bah écoute, mon cousin en est décédé, ça fera 3 ans à la fin du mois, et c'était vraiment de l'alcoolisme festif. Il a commencé très jeune, aux alentours de 20 ans (il jouait beaucoup au rugby).
Pour des raisons personnelles, je n'ai pas pu me rendre à son enterrement, mon frère m'a rapporté que ce qui a été retenu de mon cousin, c'est qu'il adorait faire la fête.....

Quand t'en es à en mourir, je suppose relativement jeune ?, donc avec une consommation sûrement très importante et quotidienne, difficile de voir où est encore la fête...

 
  Tu commences fort! Bonne route!

J'ai vu ce film, "des jours meilleurs", il est pas mal, sur l'alcoolisme des femmes. C'est plutôt bien joué: https://www.youtube.com/watch?v=_o7 [...] stribution

Je passe chaque journée à me dire ce soir je bois pas, et chaque soir je me retrouve à me descendre deux bouteilles de vin solo après quelques bières
 
Donc

Sounds familiar.

Courage à toi, et n'hésite pas à partager un peu plus les mécanismes qui te poussent à cela.

Personne n'est médecin ou addictologue ici (à ma connaissance) donc pas de recette ou conseil miracle à appliquer, mais réfléchir, verbaliser et partager ça peut aussi aider à détricoter et trouver l'angle d'attaque pour arriver à s'éloigner du malin

Force!

Le déni est le pire ennemi du toxico. Tu drap, donc tu sais que tu as cette fragilité.

Welcome aboard, tu peux parler ici. Ou pas

 
Bon ben j'ai 43 ans, et je suis alcoolique.

C'est bien de le reconnaître.  
 
Consommation à quel niveau ? Es tu suivi ?

J'ai commencé à boire tous les jours, dès le matin, lors du premier confinement.
 
Aujourd'hui, une bouteille de vin minimum, pas loin de deux en moyenne, ou l'équivalent en bière.
 

Tout les jours depuis 5 ans ?!
Là il faut agir, il faut te diriger vers un centre d'addictologie. Bon courage camarade.

Ça c'est pas bon. Mon frangin faisait pareil. Maintenant c'est terminé, interdit d'alcool à vie. Il a passé 15 jours en soins intensifs, ça l'a bien aidé à tenir.

Ça fait 5 ans qu'il est abstinent.

Boire dès le matin, c'est un très mauvais signal. Tu devrais consulter un addictologue.

Je confirme que dans mon cas, avant d'arrêter, c'était toute la journée, même la nuit. Et ce n'est pas bon du tout

Quand je picolais vraiment beaucoup (du genre une à deux bouteilles de vodka par jour), j'étais obligé de boire le matin pour commencer ma journée "normalement", sinon j'étais complètement HS.
Et ça m'arrivait que le manque me réveille la nuit et que je doive remettre du bois dans la machine avant de retourner cuver.
 
Quand on boit du lever au coucher, c'est qu'on est complètement intoxiqué, qu'on ne dessoule jamais vraiment, et qu'on est obligé de continuer pour ne pas être en manque, quelle que soit la quantité ingurgitée.
 
Là, oui, je pense qu'il n'y a pas d'alternative à la consultation médicale pour mettre en place un protocole de sevrage, car même si on trouve la volonté de le faire tout seul, ça peut être dangereux (delirium tremens, épilepsie, bouffées délirantes...).