Un retour également sur le Rhum Fest Paris 2022.
Tout d'abord un petit mot sur la logistique et la gestion de l'accueil qui est franchement perfectible, la validation des billets de fait sur des desks perpendiculaires au flux d'entrée et il faut traverser tout ça pour aller au vestiaire obligatoire.
Oui, il y a toujours un vestiaire obligatoire, dans un billet d'entrée à 55€, soit il est imposé pour de vraie raisons de sécurité et alors on l'inclus dans le prix du billet, soit c'est une manière de pomper 2€ de plus au visiteur et alors bhen.. c'est désolant.
Ce vestiaire crée un ralentissement dans le traitement des entrées, donc longue attente avant d'entrer dans le salon, franchement perfectible.
Toujours au rayon mesquinerie désolante, la vente de bouteilles d'eau avec une marge de sultan. (et comme vous avez du laisser votre sac au vestiaire, ...)
Bref au niveau des organisateurs du salon, l'expérience du visiteur n'est manifestement pas la grande priorité.
Heureusement le salon lui reste toujours aussi intéressant, avec la présence de presque tous les producteurs qui proposent à la dégustation une sélection de leur gamme sans limitation et qui parois ont quelques exclusivités à faire découvrir.
Toujours au programme les MasterClasses gratuites (sur réservation) avec des intervenants passionnés et qui savent de quoi ils parlent. (pour avoir eu droit au "commercial local" pour parler des rhums Longueteau sur un autre salon, je vous assure que la passion du patron et maitre de chais est incomparable).
Un bar à cocktails de haut niveau avec des mix sponsorisés parfois autant chargés en sucre qu'en alcool mais bien faits. Il faut juste savoir qu'ils sont TRES chargés, ajoutés au 30-50 dégustations d'une journée de salon, c'est chaud chaud.
Une petite expo qui faisait un peu figuration (je suppose qu'ajouter un aspect culturel donne droit à un subside ou quelque chose du style) et un bar des nouveautés tenu par une équipe de choc qui connait bien son sujet et impartiale parce qu'elle vend tout.
Enfin une boutique Christian de Montaguère avec a peu près tout ce qui est sur le salon disponible à la vente.
Tout l'espace dégustation est désormais dans le grand "Hall de la Pinède" là ou les premières éditions étaient dans quatre plus petits halls, curieusement il semblait y avoir plus de choses mais c'est probablement un effet de perspective.
Évolution des choses, il semble que certaines maisons aient fait l'impasse sur le salon (Ou se cachait le stand Damoiseau ?) ou du moins clairement réduit la voilure, (Clément et JM sur comptoir d'un mètre sans rien de folichon à déguster), là ou d'autres maisons ont mis le paquet dont longueteau/papillon avec un stand de 10 mètres, HSE toujours en force, .
Bon, suffisamment de blablatage sur l'organisation passons à ce qui intéresse le lecteur avisé : les rhums présents
HSE : présent avec presque toute sa gamme, met en avant ses nouveaux parcellaires dont le "canne d'or" parcellaire 1 en version 5 ans d'age qui est très séduisant.
Bar des nouveautés : Beaucoup de choses intéressantes mais on a privilégié : Pere Labat XO, Dillon XO 9 Ans, HSE 2006, Karukera Expression brut de fut, Savanna Cuvée Brois Rouge 1992/2022.
(on est restés dans l'agricole). On nous conseille de passer voir chez Dillon qui aurait un brut de fut 2013 intéressant.
Dillon : Il y a du changement chez Dillon, ils veulent quitter leur image de rhum à mixer et arrivent avec des vieux qui valent le détour et qui sont vraiment bien positionnés niveau prix.
Le XO 9 ans gouté au bar des nouveautés est vriament séduisant, rappelle un peu le grenadier mais en plus puissant.
Le Brut de Fut 2013/2022, 62° est très intéressant, il y a vraiment un travail d'amélioration chez Dillon.
En blanc, comme tout le monde, un brut de colonne et un canne rouge qui se défendent très bien.
Baie des Trésors : Nouvelle maison, fondée par des cultivateurs de canne, ils font distiller chez St Jamies avec leur réglages.
Ils travaillent principalement sur les différences entre les cannes cultivées sur sol humide et sol aride, le résultat est déjà intéressant, a voir comment ils vont évoluer.
Depaz : passage rapide, la gamme est en dégustation, c'est bon mais là ou Dillon a pris le train de la rénovation de la gamme avec des sorties plus puissantes/funky, Depaz est toujours un peu "dans la ligne de la tradition" ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose.
(typiquement, j'aurais aimé que Longueteau en plus d'innover reste dans la ligne de la tradition, au moins pour son XO..)
Saint-James : Ils préparent quelque chose de manifestement sympa mais il n'y en avait plus sur le salon et on ne savait pas nous expliquer. Ils ont sorti un single cask 1999 qui tient très bien la route. Ils se lancent dans le bio et ont donc déjà des blancs bio à proposer, très bien fait, beau nez floral, vivement les vieux basés sur ces distillats.
Longueteau : a vraiment craqué son slip dans la réservation du stand, mais rétrospectivement ils ont toujours un stand imposant en fait..
Sinon ils ont toujours leur gamme concerto/ prélude et co, leurs blancs à ti punch mais surtout ils ont leur nouvelle marque papillon qui permet de partir dans des directions éloignées de ce qui est attendu de longueteau.
Ils ont un projet en cours de finalisation assez impressionnant avec des vieillissements d'un même jus mais dans des futs de chênes sélectionnés dans 3(4) forets différentes. Le résultat est concluant et on a des différences vraiment marquées entre chaque origine.
Un parcellaire canne rouge, parcelle nr 11 va également sortir.
Plantation : Présente toute sa gamme en dégustation, le dernier Jamaïcain est réussi comme son prédécesseur. Beaucoup de discussion avec leur projet « Barge166 » qui vous permet d’acheter un fut et de le faire vieillir dans leur péniche aménagée.
Quelques jus disponibles à la mise en vieillissement sont disponibles sur le stand, le concept est intéressant, il faudra voir les résultats.
Trois rivières : Un nouveau triple millésime largement en dessous des précédents, faites vos stocks si vous trouvez encore l'ancien. Le reste de la gamme business as usual, c'est bien fait, c'est bon mais rien de révolutionnaire présenté au salon.
Rhum Bullion : Embouteille plein de choses sympathiques mais leur fait subit une réduction trop importante pour nous, après leur marché cible n'est pas prêt pour du 60° donc ça se tient.
Rhum Connexion : Dans le même schéma que Rum Bullion, des embouteillages fortement réduits, mais des jus qui restent bons.
Maison Ferroni : Petit tour du monte avec les bruts de fut présents sur le trand : Antilles, Jamaique, Australie, Barbade.
Mohba : Directon l'Afrique du Sud, la qualité qu'ils ont réussi à sortir en peu de temps est impressionnante, on retient le French Cask Rhum. Après ils sortent également des high ester et des trucs plus expérimentaux avec des maturation avec copeaux de bois brulé dans le fut mais c'est moins abouti.
Old Brothers : On termine en beauté avec un Marie Galante Bielle, un Long Pond et deux jus secrets, toujours de belles sélections.
Voilà, il y a avait énormément plus, on a zappé "l'avenue du sucre" qui était évidemment bien fournie, et on a pas eu le temps de faire tout ce qu'on voulait en Barbades et Jamaique alors qu'on a commencé tôt.
Bref, il faut bien les deux jours pour tout faire et si on aime le rhum, même si la logistique à l'entrée est perfectible, ça reste le salon à faire.
Après il y a aussi le Whisky Live qui se défend bien et qui à l'avantage de couvrir tous les alcools mais pas encore eu l'occasion d'y aller
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