Reprise du message précédent :

Boooooordel  

Toujours à rattraper ton retard ?  

Des avis sur Shaolin Cowboy de Geoff Darrow ? J'ai adoré Hard Boiled mais je sais pas si le style si radical de Darrow fonctionnerait sur une saga de 600 pages.

Ca ne m'a jamais donné envie. C'était mon avis très intéressant  

Merci. Je vais peut etre me laisser tenter par Oleg quand je passerai devant mon libraire

On m'a offert Le ministre et la Joconde.
 

 
Autant le dire simplement, ce n'était pas un livre pour moi. Je suis ravi de voir autant de commentaires élogieux en tapant le titre du livre dans Google, tout le monde a l'air d'avoir apprécié, je vais pouvoir dire tout le mal que j'en ai pensé sans me dire que ça fera du tort à grand monde.
 
Un régal : https://www.actuabd.com/Le-Ministre [...] re-Malraux
Portrait drolatique : https://www.francetvinfo.fr/culture [...] 49622.html
Désopilant [...] jubilatoire [...] on rit à chaque page : https://www.rcf.fr/articles/culture [...] re-malraux
etc. bref vous avez l'idée.
 
Je pourrais partir de ce commentaire sur Babelio tiens :
 

 
Effectivement il y a tout ça dans ce livre, et rien, mais alors vraiment rien ne m'a intéressé.  
 
Déjà j'ignorais tout du livre. Je ne connaissais pas cette histoire vraie, je ne savais pas que son héros était était André Malraux (il s'appelle André Bergé dans le livre, allez savoir pourquoi), je ne comprenais pas bien pourquoi le commandant du bateau ressemble à De Gaulle (enfin si je comprends l'idée, mais pff), je ne connais pas les personnages du livre, bref je n'avais pas les références. Donc j'ai pris la bd pour ce que je pensais qu'elle était, une histoire.  
 
Le problème, c'est que pour moi, elle n'est nulle, cette histoire. Elle est sans intérêt – j'en viens même à me demander s'il y en a vraiment une. Attention à partir d'ici je vais spoiler tout le livre, ce qui n'a à mon avis aucune importance puisque l'histoire ne semble pas être l'intérêt de cette bd (d'ailleurs je vois que l'article d'ActuaBD balance la fin tranquillou, donc a priori je ne suis pas le seul à le penser, même parmi les gens qui ont apprécié la bd).
 
L'histoire donc, c'est Malraux qui embarque avec la Joconde sur le France pour l'amener aux États-Unis. Et au bout de quelques heures, on s'aperçoit que le tableau a disparu. À partir de là on entre dans une autre dimension, un genre de réalité parallèle où les actions de chacun n'ont plus aucun sens.  
Malraux retrouve le tableau une page plus tard, posé dans sa chambre. Que fait-il ? Il dit "Merde... Qu'est-ce que j'ai encore foutu ?" et c'est tout. Il pourrait dire à tout le monde "le tableau est dans ma chambre" et tout serait terminé, mais évidemment ce n'est pas le propos du livre, qui est "rocambolesque", donc on va plutôt faire des trucs "rocambolesques".  
Le lendemain, quand autour de lui on évoque la fouille de sa chambre, il tombe dans les pommes. Le médecin lui file des amphétamines (drôle), donc on enchaine sur une planche où il fait du ping-pong, du flipper, du tir, du squash, bref un truc classique de l'humour qui marche bien ailleurs mais là ben bof. Ensuite on a droit à des pages et des pages de lui qui parle, c'est sûrement rigolo parce qu'il est désagréable, prétentieux, jaloux, verbeux, en gros ridicule ; après ça, mon passage préféré dans TOUTES les œuvres quel que soit le support : le héros prend du LSD et donc bim voici 3 doubles pages de délire sans queue ni tête, bon sang c'est vraiment le truc que je hais le plus, ces passages de délires sans intérêt juste là pour tester la créativité des auteurs et faire gagner du temps à l'histoire.  
Plus loin un quidam est accusé du vol, "il a tout avoué !" dit le chef de la sécurité, et là c'est drôle (non) parce que André prend sa défense (ça s'arrête là, on en entendra plus parler).  
Le héros parle, parle, parle, rêve de sa jeunesse et est donc désagréable avec un marin (vous ne comprenez pas, moi non plus), plus loin il est jaloux de Karayan et lui envoie un courrier dans lequel le mot "collaboration" est souligné (wink wink), ensuite il fait un discours formidable devant une foule de gens et à la fin on s'aperçoit que tout le monde est parti (non mais sérieusement ?! Ce gag ?)
Là on atteint un autre moment passionnant : avant de faire ce discours, il envoie son secrétaire chercher ses lunettes dans sa chambre, en oubliant un truc, 3 fois rien : le tableau est dans sa chambre. Le secrétaire y va, évidemment il voit le tableau, et que fait-il ? Eh ben c'est pas clair à ce moment-là. (Là aussi il pourrait retourner le tableau, et fin de l'histoire, mais non bien sûr, il faut du rocambolesque, alors on va continuer à en mettre.)
Le héros retourne dans sa chambre, voit que le tableau a disparu, s'envoie du LSD (en comprimé), part dans un délire ours-blanc-Titanic-fascisme comme j'aime cf. plus haut, et en sort... sur le pont du bateau, au moment où l'on découvre son secrétaire, la Joconde sous le bras, qui cherche à s'échapper.  
À s'échapper de quoi ? Il est sur un putain de bateau, au milieu de l'atlantique, sur le pont où se trouvent des dizaines de personnes, et il court avec la Joconde sous le bras ? Mais qu'est-ce que c'est que cette scène ? Eh bien cette scène c'est l'apothéose du livre, parce qu'à la planche suivante le secrétaire se retrouve acculé sur la rambarde du bateau, et dans un enchainement de cases raté, jette le tableau à la mer parce que le chef de la sécurité lui donne un coup de poing au visage.
Je vais plus vite pour la fin, à ce moment-là je n'ai qu'une envie c'est d'en finir : vous savez quoi ? CE N'ÉTAIT PAS LE VRAI TABLEAU ! Le commandant Charles De Gaulle avait le vrai tableau dans sa cabine. Quel gag, quel humour, quel génie ! Et quelle originalité ! (On ne saura jamais pourquoi une copie de la Joconde s'est retrouvée dans la chambre du héros.  
Le héros écrit un discours, il fait une Titanic au bord de la rambarde et la mer l'arrose complètement ah-ah-ah, il débarque à New York, il prononce son discours, il discute avec une Jackie Kennedy plus ou moins réussie, et fin sur le bon vieux gag du secrétaire vient le voir pour lui dire "le code pour s'échapper des mondanités", alors qu'évidemment il voulait rester avec Jackie Kennedy.
 
Peut-être que si j'avais lu la 4e de couv, ou bien des critiques au sujet du livre, j'aurais moins détesté. Mais là, vraiment, quelle purge. Bref je suis content d'avoir pu vous partager ce grand moment tout en sachant que ça ne fera de mal à personne vu le succès critique du livre.

Brah brah brah §§§§ Parappa qui régularise cette merde. Qui lui pète les chevilles.

J'apprécie toujours tes CR quand tu as bien aimé le bouquin. Mais je les apprécie plus encore quand tu as détesté.

 
 
Ca a l'air très nul   La couverture est très moche déjà.

J'aime beaucoup ce que vous faites monsieur  Para

Typiquement le genre de trucs que j'aurai lu à la médiathèque, mais là même pas du coup

Oui joli CR, nous nous empresserons de ne pas lire cette bd

Au moins ça vous aura fait sourire.
 
Je devrais récupérer bientôt Ana et l'entremonde ( https://www.glenat.com/jeunesse-gle [...] 2344047972 ) de Marc Dubuisson et Cy, les retours ont l'air bon, ça m'intéresse.

Le libraire se cache sort sa BD, faisons-lui de la promo il est sympa.
La preview : https://www.editions-delcourt.fr/bd/preview/jim-thorpe

L'exemple même du cancer du monde de l'édition.

Pourquoi ?

C'est le genre de BD qui selon moi ne devrait jamais voir le jour et qui participe grandement à une surproduction.
 
J'ai un peu réduit la voilure de mon côté, je me demande qui achète encore des BD indé à 25 voir 30€ le volume désormais ?

Sans savoir l'auteur (est-ce le scénariste ou le dessinateur ?) je dirai qu'à vue de nez ça tient la route.
 
Le dessin est correct, la couleur idem, reste l'histoire qui ne me branche pas.  
Le résultat est "convenu" dans le sens où ça ne révolutionne pas le domaine, mais c'est propre.

Delcourt c'est de la BD indé ?

Non je ne parlais par forcément de l'album du libraire. D'ailleurs dans l'indé y a un paquet de bouses aussi qui ne devraient pas sortir.

Il a fait un tweet ce matin pour dire que les ventes sont décevantes. Déjà, sortir une bd sur la vie d'un célèbre joueur de football américain, c'est un pari risqué étant donné que c'est un sport confidentiel chez nous. Mais ça a le mérite d'être original comme sujet. Le problème, c'est que le dessin et la colorisation sont impersonnels, du genre qu'on a déjà vu dans 1000 bds moyennasses. Pareil pour le découpage, ça manque de rythme. Et les dialogues sont plan-plan.

Je pense que le libraire est scénariste.

No shit. Dessin sans âme, scénario par un blogueur libraire. Les risques de succès étaient minimes. Ca résume bien ce besoin éditorial d'occuper l'espace qui n'a ni queue ni tête.

C'est vrai qu'il est sympa, le libraire qui se cache pour mourir. C'est vrai aussi que je l'ai entendu je ne sais combien de fois se plaindre de la surproduction (à raison), causée par une blinde de BD génériques sans aucun intérêt. Team donut78 ici : c'est quoi ce truc d'un intérêt zéro, médiocre à tous les niveaux : dessin, narration, dialogues ?

Le problème avec la BD est qu'elle se vend trop bien. Une BD aux ventes minables fera tout de même 10 fois mieux qu'un roman aux ventes minables. Tant que les éditeurs expansionnistes arriveront au minimum à rentrer dans leurs frais même avec un flop, ils continueront à inonder le marché de daubes. Et tant pis pour ces auteurs qui gagnent des clopinettes, les concurrents plus sélectifs dont les BD sont noyées dans l'océan de sorties et les libraires qui passent plus de temps à gérer leurs stocks qu'à conseiller leurs clients.
 

Je crois que ça passionnait le libraire qui se cache de faire les cartons. On devrait pouvoir retrouver des billets dessus je pense. Le voir participer à la superproduction, c'est cocasse    
 
J'aimais bien son blog aussi. Surtout les billets sur les clients  

J'en avais discuté avec des auteurs. Je crois que l'un d'eux avait avancé le chiffre de 6000 sorties annuelles.    
 
Ça fait 20 nouvelles BD à lire par jour, 6 jours pas semaine (le 7eme tu le garde pour brûler 99% de la production).

On est d'accord. Ca rejoint aussi les critiques qu'on avait pu lire sur les bd scénarisées par une célèbre grenouille.
Mais c'est la même histoire que les bouquins, les rentrées littéraires à 400 nouveaux bouquins dont les 2/3 finiront au pilon.

6 000 sorties annuelles, c'était à peu près le chiffre il y a 10 ans. On a passé les 10 000. Après, il faut aussi voir les ventes, en croissance continuelle. C'est même le seul type de livre qui connaît une telle croissance. Aujourd'hui, 1 livre sur 4 vendu en France est une BD, à peu près la même chose que les romans (tous genres confondus hors jeunesse). On pourrait donc penser que l'accroissement du nombre de titres publiés répond au nombre de lecteurs tout autant en croissance.
 
Sauf qu'il faut aussi tempérer cette croissance du nombre d'acheteurs de BD par la permanence du fonds. Une BD vendue ne veut pas pour autant dire une nouveauté vendue. Et pas seulement à cause des quadras nostalgiques qui se refont leur collec' de Tintin ou Blueberry mais aussi dans les mangas où chaque année xxx gamins commencent à lire One Piece ou Naruto en partant du n°1 sorti il y a plus de 20 ans.
 
C'est quelque chose que les nouveaux auteurs, BD, romans ou autre, ont du mal à saisir quand leur nouvelle oeuvre sort. Ils ont presque toujours l'impression d'être en concurrence avec les autres nouveautés du mois. Mais presque jamais avec les 2000 ans de littérature qui précèdent, ou même simplement le best des 50 dernières annèes pour la littérature contemporaine et la BD.

Beaucoup de mangas non ?

Plus de la moitié. Mais tous les types de BD sont en croissance en nombre d'exemplaires vendus. Les chiffres GFK 2021 :
 

Ensuite il commence à y avoir des mangas français

C'est déjà plus cohérent que la bd du libraire qui se cache  

Merci. Etonné de la vigueur du marché hors manga malgré les prix. Tant mieux.

Oh non, pitié
 
Après je vais peut-être me faire l'avocat du diable, mais es-ce un problème cette surproduction ? à part pour le dos des libraires, mais du moment que le lecteur trouve les bds qu'il aime. Même noyé dans les productions sans intérêt, j'arriverais toujours à trouver mon nouveau Charles Burns, ou Vives lorsqu'il sortira.

Ça cycle plus vite chez les libraires, donc moins de chances de voir un truc qui vaut le coup.

Et tu "trouve ton Charles Burns et ton Vives" parce que tu les cherches.

Comment dire

Et l'appauvrissement des auteurs. Les ventes se répartissent, sauf pour l'éditeur  

Vives c'est l'exception, et je ne considère pas Lastman comme du manga. Par compte j'ai vu des trucs horribles qui essaient de ressembler à du manga en reprenant tous les pires tics de mangas.

Nouveaux lecteurs. Et pour appuyer ce que je disais à propos du fonds, même en manga :
 

 
Les mangas qui font la vitalité économique de ce marché sont, comme pour la BD française, belge ou américaine, les resucées de vieux persos qui traversent les décennies. Il n'y a aucune différence structurelle entre les mangas et le reste. Juste que le gamin/ado veut du vrai feuilleton à parution rapide tandis que le fan d'Astérix ou Blake et Mortimer se contente d'un album tous les deux ans. Mais côté vitalité de la création, c'est kif-kif.

Comme Kyjja et donut78 : appauvrissement des auteurs, présence en librairie de plus en plus courte. Tant pour les nouveautés que les rééditions.