Reprise du message précédent :
Citation :
Voila j'ai cette question : "Est ce qu'avoir conscience de soi c'est ce connaitre" (C'est un commentaire)
Il me manque l'interet philosophique , que je vais donc couper en these et anti these. Pas de probleme pour l'anti these. Mais pour la these j'ai eu du mal a trouver et j'ai penser a sa :
Conscience de soi => unite => 5 sens => connaissance de ces gouts etc , donc de soi
Conscience de soi => unite => Facon de pensé => Connaissance de nous meme
En faite pour cette question je pense non , et j'ai deja plein plein d'argument pour le non (l'anti -these) mais la these , je sais pas si la base que j'ai trouvé est bien
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La conscience de soi est-elle connaissance ?
La " conscience de soi " est une relation immédiate à soi telle qu?elle enveloppe une " connaissance " d?elle-même. Cette " connaissance " n?est autre que le fait de s?apercevoir, " savoir " qu?on se représente quelque chose, " savoir " quelque chose et savoir qu?on le sait. En ce sens, la conscience de soi est la manière qu'a le sujet de s'appréhender lui-même comme sujet, comme " Je pense " (cogito), distinct des autres consciences et du monde. Mais d?une chose qui existe on doit normalement pouvoir dire ce qu?elle est, la caractériser comme ceci ou comme cela, car quelque chose existe toujours d?une certaine manière ou elle n?existe pas !
Cependant, " prendre connaissance de... " implique un travail de l'intelligence. La connaissance s'acquiert par la médiation de concepts c'est-à-dire d'idées générales et objectives qui souvent s'opposent aux illusions de la conscience. Savoir qu?on existe ne signifie pas encore qu?on sache qui l?on est. C'est pourquoi, la connaissance de soi est l'une des finalités primitives assignées au philosophe. Mais la connaissance apporte au sujet conscient des déterminations qui le transforme en objet (étudiable), en un " moi " empirique et pluriel qui ne se confond jamais avec le " Je " transcendantal toujours identique à lui-même.
La question est donc de savoir d?une part si le " moi " peut faire l'objet d'une connaissance et si cette connaissance peut se résumer à la conscience de soi ou, du moins, consister dans un approfondissement de la conscience de soi ? Si la conscience est un fait, un point de départ, la condition de possibilité d'une réflexion critique sur soi et le monde d'où nous pouvons tirer une connaissance objective et juste, cette connaissance en tant que telle n?est-elle pas tout autre chose que la conscience ? Il est indispensable ici de décrire la conscience de soi, sa signification mais surtout ses limites et de la confronter aux exigences propres d?une connaissance véritable. Mais d?autre part peut-on confondre le moi empirique connaissable comme objet avec le " Je " transcendantal condition de toute connaissance ?
La conscience est d?abord présence à soi. En ce sens, j'ai conscience d'être conscient sinon ce serait la perte de toute conscience (je ferais des choses sans le savoir). Chacun fait l'expérience de cette coïncidence avec lui-même par laquelle il sait qu'il existe. Ainsi, je suis toujours ce que j'ai conscience d'être parce que l'existence est la première donnée de toute conscience : Je suis, j'existe tel que je m'apparais dans chacune de mes pensées (émotions, sentiments, souvenirs, réflexions, perceptions etc...). Le sujet conscient est le sujet qui dit " moi ". Le moi se pense sous une certaine forme parce qu'il est d'abord un esprit. Je suis mes pensées, mes pensées font ce que je suis. Qu?est-ce que le " soi " ? Il est bien possible que nous ne connaissions pas très bien notre moi personnel, mais nous en avons tous au moins une idée en partant de notre propre expérience. Nous vivons avec un sens de l?identité personnelle, dont nous cherchons constamment l?affirmation, qui est une appréhension de notre moi. Ainsi, il n?est pas difficile de questionner le sentiment du moi dans ses manifestations. Le moi est le sujet en tant qu?il s?affirme dans ce qui est mien, dans un sentiment d?appartenance. Moi, cela n?a de sens que par rapport à ce que je considère comme étant à moi. Je me mets au centre d?un monde, comme l?araignée au centre de sa toile. A chaque objet de mon monde est relié un fil qui constitue mon attachement à cet objet. Moi c?est donc aussi : ma maison, mes livres, ma femme et mon chien ! C?est aussi mes convictions, mes croyances, mes aspirations, mes regrets, mes souvenirs, en bref, tout ce que je considère comme étant à moi, ce qui m'est personnel, comme contribuant étroitement au sens très aigu que je puis avoir de mon identité particulière. Je suis moi lorsque je marque mon individualité en m'identifiant à une culture dont je suis fier, tout en m?opposant à d?autres (je suis " français " ). Je suis moi lorsque je m?identifie à mon rôle social (je suis " médecin ", " avocat ", " informaticien "...). Je suis aussi mon corps c?est-à-dire mon apparence, l?image valorisante ou dévalorisante que je construis de moi et qui rejaillit sur le sentiment que j?ai de moi-même. Je suis ma personnalité, mon caractère, toutes les différences psychologiques qui me distinguent des autres. Je suis une personne (non plus un individu comme somme de différence), c?est-à-dire un sujet moral qui possède une dignité et mérite le respect. Comme personne, je suis un être responsable capable de répondre devant les autres de ses actes : se savoir une personne c'est ainsi reconnaître la valeur universelle de l'identité qui est présente en chacun, et pas seulement une valeur particulière. Bref, le sujet conscient qui dit " moi " est capable par une approche introspective de préciser qui suis-je " moi " : avec mon histoire personnelle, avec la configuration de pensée qui m'est propre, avec mes opinions, l'image que j'ai de moi, ce que je porte dans mon intimité, ce que représente mon intériorité. Le sens du moi prend racine dans un passé et il tisse les souvenirs. L'idée que j'ai de moi n'est pas séparable de la mémoire.
Pourtant, tout cela n'est peut-être que préjugés ou généralités très éloignées de moi !
Ainsi, chez Descartes, l?épreuve du doute radical (qui écarte toutes les représentations empiriques qui ne sont que des préjugés que l'homme a sur lui-même) est la garantie de la vérité de mes représentations de moi-même. " Je suis, mais que suis-je ? ", demande Descartes. Et la réponse vient aussitôt : " à savoir, une chose qui pense ". L'essence, ou encore le fondement substantiel du " je " est ainsi descriptible sous forme d'un objet conceptualisable : une substance pensante, mieux, une res cogitans (chose pensante), dont le caractère de substance permet de déduire des caractères essentiels : unité, immortalité, mais aussi chose créée, dépendante d'un créateur infiniment parfait. Je suis essentiellement une âme, disposant d'une liberté infinie et d'un entendement fini, fécondée par les " germes de vérité " placés en elle par la bonté infinie de Dieu.
Pourtant, il est impossible de passer d?une existence (première vérité) à une essence ; la conscience de soi n'est ni une intuition intellectuelle (renvoyant à une substance) ni une intuition sensible (déterminant un objet empirique). Selon Kant, en effet, l'ego cogito n'est qu'un sophisme (un raisonnement faux, un préjugé logique et grammatical) : Descartes tire une existence réelle du sujet en acte (qui se pense lui-même comme sujet) dont il vient de prendre conscience ; or, il ne faut pas confondre ce qui en-soi pense, ce qui objectivement et absolument est un être pensant, existant comme substance simple, personnelle, et ce qui se connaît comme être pensant, ce qui se considère comme sujet par rapport à l'unité de sa propre conscience. Dans le cogito, Descartes reste sujet c'est-à-dire pur pouvoir de synthèse et ne fait que penser son existence. Il est donc le sujet du jugement qui ne peut jamais devenir un objet (comme être subsistant par soi-même) faute d'un contenu. Autrement dit, le sujet du cogito n'est qu'une forme vide : il n'est pas un être, mais une simple faculté formelle de recevoir des intuitions empiriques (une réceptivité) et de les déterminer intellectuellement pour en faire des connaissances. Ce qui signifie que nous ne trouvons jamais la conscience de soi en dehors de la présence d'un contenu empirique : si le sujet est sujet de jugement, faculté organisatrice du donné empirique, il ne peut prendre conscience de lui-même qu'à travers son activité ; ce n'est que dans le miroir de ses actes que le moi peut se ressaisir comme unité de ses représentations. Si le sujet de l'acte est une forme vide il ne peut donc pas être un objet de connaissance pour lui-même, ni comme substance (Objekt), ni comme objet déterminable scientifiquement (Gegenstand) : la saisie immédiate de nous-mêmes au travers de nos actes ne peut nous livrer au mieux que le sentiment d'une existence qui est le contraire d'une connaissance objective. Ainsi, jamais le sujet ne peut être pleinement un objet pour lui-même : quand je me perçois j'ai pour objet quelque chose que je ne suis pas en tant que sujet, puisque je suis alors la faculté et l'acte de percevoir, non le contenu.
Voila, je m'arrête là (fin de la première partie). Bonne lecture en espérant qu'elle pourra t'aider !