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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°7136381
Profil sup​primé
Posté le 04-12-2005 à 12:26:35  answer
 

Reprise du message précédent :
+1 pour Bouveresse, ce petit ton critique :whistle:

mood
Publicité
Posté le 04-12-2005 à 12:26:35  profilanswer
 

n°7136503
rahsaan
Posté le 04-12-2005 à 12:59:57  profilanswer
 


 
Ce fanatisme de la "logique" aussi...  :o


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7143469
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 05-12-2005 à 09:59:20  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

"Ce n'est rien de grand de commander à des ânes ou à des boeufs, c'est former des êtres libres dans la liberté qui est à la fois très difficile et très beau."  


 
La Fontaine ?

n°7143682
rahsaan
Posté le 05-12-2005 à 10:59:12  profilanswer
 


 

rahsaan a écrit :


1) Machiavel
2) Rousseau
3) Erasme


 
 :ange:


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7150817
Velk
Posté le 06-12-2005 à 02:30:10  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

"Ce n'est rien de grand de commander à des ânes ou à des boeufs, c'est former des êtres libres dans la liberté qui est à la fois très difficile et très beau."  
1) Machiavel
2) Rousseau
3) Erasme


Commander m'oriente vers Machiavel, liberté vers Rousseau...

n°7152816
hephaestos
Sanctis Recorda, Sanctis deus.
Posté le 06-12-2005 à 14:46:20  profilanswer
 

Velk a écrit :

Commander m'oriente vers Machiavel, liberté vers Rousseau...


 
Ca me rassure, ma méthode n'était pas si stupide que ça.
 
Perso, j'avais fondé ma conclusion sur "ânes" et "boeufs".

n°7153763
rahsaan
Posté le 06-12-2005 à 16:50:18  profilanswer
 

Hé bien la réponses était... Erasme, dans l'Eloge de la Folie. :o
 
C'est donc Alterthon qui est seul à avoir trouvé. :)


Message édité par rahsaan le 07-12-2005 à 11:16:20

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7154455
Mine anti-​personnel
Posté le 06-12-2005 à 18:21:47  profilanswer
 

"former des êtres libres dans la liberté"
 
T'es sûr que c'est comme ça dans l'original? parce que là, ça fait un peu... pléonastique.

n°7155005
ximothov
Posté le 06-12-2005 à 19:44:43  profilanswer
 

Bonsoir philosophes :D
je voudrais vous demander un petit service, j'ai une dissertation à faire en TS mon sujet et le suivant : Peut on réduire la pensée a un simple calcul ?
 
Je voudrais juste que vous lisiez ma dissert et si ca vous parait correct ou si vous vouyez quelque chose a rajouter ?
en vous remerciant ...


je vire le titre parce que je suis le premier dans google sinon :o et je suis pas le seul a utiliser internet :D
 
  Le fait de penser est quelque chose que les hommes ne cessent jamais d’accomplir dans leurs vies, cependant on peut distinguer deux types de pensées, la pensée rationnelle, qui s’appuierait sur une réflexion et la pensée immédiate ou irrationnelle qui elle s’appuierait plutôt sur des concepts déjà acquis.
 On peut donc se demander si, sachant que la pensée rationnelle s’appuie sur une réflexion, on peut dire qu’elle peut être assimilée à un calcul ? Cependant qu’est-ce que calculer ? Calculer, ce serait appliquer des règles mathématiques afin de tirer une conclusion ? Peut-on calculer ce que l’on fera demain en s’appuyant sur des lois mathématiques ? Est-il possible de calculer des rêves, des souvenir ou des idées ? Si l’on dit que la pensée est un calcul, alors il est possible de créer un ordinateur pensant ? Si la pensée est un calcul alors le fait de penser n’est en fait que l’application de règles déjà connues sur un cas nouveau afin d’essayer d’en tirer une nouvelle conclusion. Il faut donc distinguer les deux types de pensées, la pensée déductive qui s’appuie sur des inférences logiques qui cherchent a vérifier la validité des schémas d’implications entre les prémisses et la conclusion, et la pensée inductive qui s’appuie sur des inférences non logiques, ou l’on cherche a vérifier la valeur de la conclusion. Mais on doit également analyser la pensée comme activité du mental. En premier temps nous devons donc essayer de définir ce qu’est le fait de calculer, ensuite nous devons nous intéresser à la pensée et enfin essayer de voir si on peut établir un rapprochement entre le fait de calculer et penser.
 
 
 En premier temps il est  donc nécessaire d’analyser le fait de penser, en effet qu’est-ce que penser ? En premier temps on peut dire croire que penser n’est en fait que l’activité de notre mental, c’est-à-dire le fait de réfléchir à quelque chose que ce soit consciemment ou pas, ou la pensée n’est-elle en fait qu’un calcul ?
 Le fait de penser se reporte à un champ très large, en effet on peut penser à quelqu’un, penser à un problème de mathématiques en essayant de trouver la solution, imaginer des nouveaux objets. Cependant toutes ces manières de penser diffèrent, on doit distinguer plusieurs types de pensées : la pensée irrationnelle qui est en fait constituée de tout les types de pensées qui ne s’appuient pas sur des raisonnements, c’est-à-dire le fait de penser à quelqu’un, imaginer quelque chose ou encore le fait de « rêver » quand on dit de quelqu’un qu’il « est dans la lune », on peut également distinguer la pensée rationnelle, ou discursive, c’est-à-dire la pensée qui s’appuie sur un raisonnement, celle dont on se sert notamment lors de la résolution d’un problème de mathématique. En effet on s’appuie sur des règles que l’on connaît déjà afin d’essayer de trouver une réponse à la question posée.
 On peut également distinguer le fait de penser à de nouvelles choses, c’est-à-dire imaginer ou créer des objets, ceci ne s’appui sur aucun calcul, en effet la création d’objet provient seulement d’une imagination farfelue qui pensent à des nouvelles choses et non pas en s’appuyant sur des calculs ou des données déjà acquises. Ainsi la pensée qui calcule n’est pas capable de créer.
 
 Nous devons donc également analyser ce qu’est le fait de calculer, qu’est ce que un calcul ? En mathématiques le fait de calculer se reporte ainsi à des opérations d’addition, de soustraction ou de multiplication ou autres, appliqués à des variables en s’appuyant sur des règles afin de résoudre une équation. En ne prenant en compte que ces éléments, si l’on rapporte la pensée à un calcul, on peut dire qu’un ordinateur est capable de penser. Cependant est-ce vraiment le cas ? En prenant un exemple très connu, on demande à un ordinateur de choisir entre une montre qui est cassée et bloquée à trois heures, et une montre qui prend cinq minutes de retard tout les jours. L’ordinateur choisit la montre qui est bloquée à trois heures car elle sera à l’heure deux fois par jours alors qu’un être humain n’hésite pas et choisi la montre qui retarde de cinq minutes tout les jours, car il est doté de « bon sens » et préfère utiliser une montre qui marche mais qui retarde de cinq minutes plutôt qu’une montre qui ne marche que deux fois par jour. En effet l’ordinateur lui ne s’appuie que sur un calcul logique, la montre sera a l’heure deux fois par jours et donc sur une longue durée elle aura donnée la bonne heure plus de fois que la montre qui retarde.
 On ne peut pas contester le fait que l’ordinateur puisse calculer, cependant on ne peut pas dire que l’ordinateur puisse penser, en effet il ne fait qu’appliquer une logique selon laquelle il a été programmé, l’homme quant à lui calcule pour le cas de la montre laquelle sera le plus souvent à l’heure et peut ainsi trouver que la montre qui est bloquée à trois heures donnera finalement plus souvent la bonne heures mais il fait preuve de bon sens et sait que la montre qui retarde de cinq minutes lui sera plus utile,car il analyse également d’autres facteurs. On peut donc se demander si l’on peut ramener toutes les pensées à des calculs ? Ainsi si l’on arrive à mettre sous formes d’équations logiques toutes les pensées possibles serait-il possible donc de créer un ordinateur « intelligent » ? On peut imaginer que cela soit possible, cependant si l’on prend un exemple concret, un homme arrivant à un croisement, il à le choix entre aller à gauche et aller à droite, ne connaissant aucun des deux chemins, il va utiliser son intuition et aller a l’endroit qu’il pense être le mieux alors qu’un ordinateur, n’ayant jamais vu ce cas, ne va pas savoir quel chemin choisir.
 On peut donc dire que l’ordinateur n’est pas capable de penser mais plutôt d’appliquer des règles qu’on lui a introduit et qu’il doit suivre.
 Cependant l’homme est doté de quelque chose que par exemple l’ordinateur n’a pas, la capacité d’interpréter et de comprendre des choses, en effet si on entre dans un ordinateur une certaine formule mathématique qui s’appuie sur un principe logique, par exemple un raisonnement en « si…. Alors… » , alors celui-ci l’appliquera sans chercher à vérifier si ce qu’il dit à un sens, alors que l’homme qui lui est doté de bon sens comprend que si on lui dit quelque chose qui n’a aucun sens c’est-à-dire qui ne veut rien dire, il cherchera lui-même à se corriger.  
 
 On à donc montré que la pensée peut-être rapporté à un calcul dans certain cas : la recherche de solutions à des problèmes, ou plus précisément dans tout les cas ou la pensée s’appuie sur un raisonnement, c’est la pensée discursive, cependant la pensée peut-être également inductive, c’est-à-dire qui s’appuie sur des données déjà connues sur un nouveau afin d’en tirer une nouvelle conclusion, la pensée dans ce cas peut-être assimilée à un mécanisme. On ne peut pas donc dire que la pensée n’est qu’un simple calcul car elle repose également sur d’autres choses comme la capacité de compréhension dont est doté l’être humain ou bien la faculté d’imaginer et de créer des choses.


 
désolé pour le pavé :o


Message édité par ximothov le 08-12-2005 à 19:12:32
n°7155641
ximothov
Posté le 06-12-2005 à 20:57:25  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

Citation :

je voudrais vous demander un petit service,


Non.


 :heink:  
un conseil si tu prefere  :sarcastic:

mood
Publicité
Posté le 06-12-2005 à 20:57:25  profilanswer
 

n°7155669
Baptiste R
Posté le 06-12-2005 à 21:00:07  profilanswer
 

ximothov a écrit :

:heink:  
un conseil si tu prefere  :sarcastic:


Merde... j'ai aussitôt regretté mon geste et effacé le message, mais trop tard, c'est fait. Je suis malgré tout désolé de ma brutalité.

n°7155691
ximothov
Posté le 06-12-2005 à 21:01:49  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

Merde... j'ai aussitôt regretté mon geste et effacé le message, mais trop tard, c'est fait. Je suis malgré tout désolé de ma brutalité.


 :jap:  
pas de probleme ca deviens une habitude sur ce forum :D

n°7155944
Baptiste R
Posté le 06-12-2005 à 21:38:01  profilanswer
 

En bref :
 
Formellement, il y a beaucoup de lourdeurs : répétitions, forme interrogative qui n'est pas maitrisée...
Et gros gros problème : ta distinction entre déduction et induction, grace à laquelle tu réponds à la question est à revoir.

n°7156203
ximothov
Posté le 06-12-2005 à 22:14:02  profilanswer
 

ok merci je vais revoir ca demin .... !
merci beaucoup

n°7160444
rahsaan
Posté le 07-12-2005 à 16:40:22  profilanswer
 

Mine anti-personnel a écrit :

"former des êtres libres dans la liberté"
 
T'es sûr que c'est comme ça dans l'original? parce que là, ça fait un peu... pléonastique.


 
Tu fais bien de demander. Je prends cette citation non de l'oeuvre même mais d'un livre qui la cite. Et c'est bien marqué "des êtres libres dans la liberté". Ca ne vient pas de l'Eloge de la folie d'ailleurs, mais d'une lettre.
Oeuvres choisies, PUF, 1994 p251.


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7185059
Ache
immatriculé-conception
Posté le 11-12-2005 à 18:54:20  profilanswer
 
n°7185140
phyllo
scopus inornatus
Posté le 11-12-2005 à 19:03:12  profilanswer
 

Ache: T'aurais pas le premier volet ? Tant qu'on y est.

n°7185226
Ache
immatriculé-conception
Posté le 11-12-2005 à 19:13:21  profilanswer
 
n°7192149
p'tit petr​oll
Posté le 12-12-2005 à 16:06:46  profilanswer
 

Hello tout le monde.
Est-ce quelqu'un aurait sous le coude un résumé ou fiche de lecture ou compte rendu de surveiller & punir de Foucault? Merci à vous!

n°7194238
Ache
immatriculé-conception
Posté le 12-12-2005 à 19:48:49  profilanswer
 

http://www.uchile.cl/facultades/filosofia/cegecal/diplomag2005/foucault.jpg

n°7194447
rahsaan
Posté le 12-12-2005 à 20:16:52  profilanswer
 

>Ache : bonne réponse. :lol:


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7194936
Baptiste R
Posté le 12-12-2005 à 21:03:00  profilanswer
 


Olalala... l'Abécédaire c'est rien à coté de ça. :ouch:

n°7205111
Ache
immatriculé-conception
Posté le 13-12-2005 à 23:26:08  profilanswer
 


Le Tyran, Le Prêtre, L'Esclave.
 
Extrait :
«
[...]
 C’est pas difficile de savoir si quelque chose est bien ou pas bien… c’est pas tellement compliqué… c’est pas une affaire de morale… Faites l’épreuve suivante, ne serait-ce que dans votre tête : [si vous désirez faire quelque chose] Est-ce que vous vous voyez le faire une infinité de fois ?! … C’est le critère du mode d’existence. Ce que je fais, ce que je dis, est-ce que je pourrais en faire un mode d’existence ? Si je ne peux pas, c’est pas bien, c’est moche ! C’est mal, c’est mauvais. Si je peux, alors oui.
[…]
Si vous voulez faire quelque chose, faites-le comme si vous alliez le faire des milliers de fois. Si vous n’y arrivez pas, faites autre chose.
 
(.. Que ? … C’est Nietzsche qui le disait ! pas moi. Toute objection s’adresse à Nietzsche !)  
[...]
»  

Cours de Gilles Deleuze, l'Éthique de Spinoza, le 9 décembre 1980, à Vincenne.

 

n°7205790
rahsaan
Posté le 14-12-2005 à 00:58:51  profilanswer
 

Très bien ces fichiers. :)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7207532
rahsaan
Posté le 14-12-2005 à 12:04:45  profilanswer
 

alterthon a écrit :

Un critère tel que celui du mode d'existence ne pourrait être valable que s'il était établi que nous somme tous conformés de la même façon, autrement dit que nous existons tous selon un mode commun.
 
Rien de tel n'est établi.


 
Nous sommes tous des modes de deux attributs (Etendue et Pensée) d'une même substance. Spinoza commence le livre I par établir que cette substance est une. Dès lors, chaque partie de la Nature a en commun quelque chose avec n'importe quelle autre partie, ne serait-ce que parce qu'elle est composée de mouvements et de repos.


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n°7210349
Ache
immatriculé-conception
Posté le 14-12-2005 à 18:44:18  profilanswer
 
n°7210595
Baptiste R
Posté le 14-12-2005 à 19:19:26  profilanswer
 

A croire que philosophie effraie même les philosophes.
 
Moi je vais fonder la yeah-philosophie, le mouvement pour une philosophie jeune et fraiche. Et ceux qui ne sont pas da-corps ne sont que des boudins anti-yeah. Après tout, même Sartre disait que l'homme est nécessairement pro-yeah.

n°7210709
Ache
immatriculé-conception
Posté le 14-12-2005 à 19:36:24  profilanswer
 

(La présomption d'innocence, toujours (en droit (envers et contre tous)))
 
Et voici l'essence du pro-yeah :


n°7210805
Baptiste R
Posté le 14-12-2005 à 19:48:51  profilanswer
 

Il a moins de classe que Deleuze quand même ce mec... :D

n°7211261
Ache
immatriculé-conception
Posté le 14-12-2005 à 20:55:43  profilanswer
 



Libres extraits :
«
« Le philosophe ne dit pas q’un dépassement final des contradictions est possible, et que l’homme total nous attend dans l’avenir, comme tout le monde il n’en sait rien. Il dit, et c’est tout autre chose, que le monde commence, que nous n’avons pas à juger de son avenir par ce qui était son passé, que l’idée d’un destin dans les choses n’est pas une idée mais un vertige, que nos rapports avec la nature ne sont pas fixés une fois pour toute, que personne ne peut savoir ce que la liberté peut faire, ni imaginer ce que seraient les mœurs et les rapports humains, dans une civilisation qui ne serait plus hantée par la compétition et la nécessité, il ne met son espoir dans aucun destin même favorable, mais justement, dans ce qui en nous n’est pas destin, dans la contingence de notre histoire, et c’est sa négation qui est position. »  
 
Maurice Merleau-Ponty, Éloge de la philosophie, 1952.
 
« Immergé dans le visible par son corps lui-même visible, le voyant ne s’approprie pas ce qu’il voit, il l’approche seulement par le regard, il l’ouvre sur le monde, et de son côté, ce monde, dont il fait partie, n’est pas en soi ou matière, mon mouvement n’est pas une décision d’esprit, un faire absolu, qui décréterait du fond de la retraite subjective quelque changement du lieu miraculeusement exécuté dans l’étendue, il est la suite naturelle et la maturation d’une vision. Je dis d’une chose qu’elle est mue, mais mon corps, lui, se meut ; mon mouvement se déploie, il n’est pas dans l’ignorance de soi, il n’est pas aveugle pour soi - il rayonne d’un soi. L’énigme tient en ceci, que mon corps est à la fois voyant et visible, lui qui regarde toute chose, il peut aussi se regarder, et reconnaître dans ce qu’il voit alors l’autre côté de sa puissance voyante, il se voit voyant, il se touche touchant, il est visible et sensible pour soi-même; c’est un soi non par transparence comme la pensée, qui ne pense quoique ce soit qu’en l’assimilant, en le constituant, en le transformant en pensée, mais un soi par confusion,  narcissisme, inhérence de celui qui voit à ce qu’il voit, de celui qui touche à ce qu’il touche, du sentant au senti, un soi, donc, qui est pris entre des choses, qui a une face et un dos, un passé et un avenir. »
 
Maurice Merleau-Ponty, L’Œil et l’Esprit, 1960.    
 
« Ce que je suis au total, déborde ce que je suis pour moi. »
 
Maurice Merleau-Ponty, Le Visible et l’Invisible, Posthume.
 
 
[Musique, introduisant ce "commentaire de fin d'émission"]
 
Ah le visible c’est tout ce qui manque à la radio ! Mais en même temps l’invisible c’est peut-être tout ce qui fait son charme - ou comme on a pu dire : « Écoutez, ça n’a rien à voir ! »
 
[Musique]
 
« Eh oui je demande à voir pour savoir, fais-voir un peu, je crois que ce que je vois ». Le visible passe pour LE critère de vérité ; l’évidence, ça crève les yeux ; la réalité, ça saute aux yeux ; faire comprendre, c’est éclairer, mettre en lumière, donner à voir, le vrai s’inscrit dans la lumière, ce qu’indique l’idéal de lucidité. A l’inverse, le refus de savoir est refus de voir, aveuglement, obscurantisme, ou, "cécité de ceux qui sont devant la vérité comme la chauve-souris devant l’éclat du jour" - dit Aristote. Le privilège de la vision, c’est son instantanéité, elle est immédiate comme la lumière, la vision a tout d’une révélation éblouissante, qui ne suppose aucune réflexion : le visible, c’est l’indiscutable, en droit, sinon en fait, rien ne se dérobe à la vue, l’invisible, c’est du potentiellement visible, comme ces infiniment petits ou infiniment grands, qui ont été finalement conquis par le microscope ou le télescope - il suffisait d’habiller l’œil nu. L’invisible n’existerait donc pas positivement, il ne peut être qu’une vue de l’esprit, qui peut prendre deux formes : la pathologie délirante, ou la métaphysique dogmatique. Le délirant prétend voir ce que n’existe pas ; le métaphysicien affirme exister ce qu’on ne peut pas voir. Dans le premier cas, c’est l’emprise du voyant sur le visible, l’esprit halluciné est en proie à des fictions, aux fantasmes de son imagination, il installe son obsession en lieu et place du réel, comme en surimpression. Le métaphysicien, lui, si violemment rejeté par Kant, serait plutôt du genre illuminé, le métaphysicien en dit plus qu’il n’en sait, il table sur l’imperceptible, et il s’essouffle à poursuivre des objets transcendants, c’est à dire, hors de toute expérience possible. Mais au fond, chacun dans son genre, le spirite, le voyant, l’astrologue, le métaphysicien, sont des enthousiastes, des visionnaires aveuglés ; la métaphysique est ce saut de l’ange de la pensée qui plane dans un au-delà inaccessible. A ce qu’on ne voit pas, on ne peut guère que croire. Mais alors, la sagesse populaire est bien étrange, qui commence par dire : « Je ne crois que ce que je vois » pour s’empresser d’ajouter que « l’habit ne fait pas le moine » et que « les apparences sont trompeuses » .    
 
Attention aux effets de fascination, de sidération du visible, il faudrait peut-être renverser la formule : « je ne vois que ce que je crois ». Voir, c’est juger sans en avoir l’air, car le visible n’est jamais si instructif qu’il n’y paraît, le réel est toujours en trompe-l’œil, erreur d’essence, illusion d’optique, le témoignage des sens ne fait pas encore sens. Comme un film, le réel se laisse voir mais il doit être jugé en permanence. C’est l’exemple donné par Husserl : objectivement, d’un cube, on ne perçoit jamais que trois surfaces, c’est moi qui juge que c’est un volume en interprétant les lignes obliques comme des lignes de fuite, comme l’indice d’une profondeur. Il faudrait dire à Descartes que ce n’est pas l’œil qui voit mais que c’est l’âme qui juge, je dois bien admettre cette activité permanente et implicite de mon esprit dans la moindre perception. Toute vision suppose donc un point de vue, mais la vision, curieusement, vise bien au-delà du visible, car, rigoureusement parlant, le visible se limite au seul présent, la perception mobilise pourtant ces deux yeux de l’esprit que sont la mémoire et l’imagination, si nous discernons dans le visible un air de déjà-vu ou de jamais-vu, c’est que nous avons la faculté de revoir en pensée ce qu’on ne voit plus, pour reconnaître quelque chose, et c’est la mémoire. Et de même que l’homme revoit ce qu’il ne voit plus par le souvenir, il peut prévoir ce qu’il ne voit pas encore par l’imagination, faculté d’anticipation et d’extrapolation. Ainsi, dans toute perception la part de l’invisible est immense, si je m’en tenais à ce que je vois, je devrais être aujourd’hui encore géocentriste  puisque je vois le soleil se lever, je le vois passer au-dessus de moi, je le vois se coucher. De même, je penserai que, l’homme qui s’éloigne de moi, rapetisse à vue d’œil. […] En tout cas, il faut en finir avec le mythe de la réalité brute, qui en mettrait plein la vue à un œil innocent. Non. La vision est rencontre du visible et de l’invisible. Elle suppose l’œil, et l’esprit.
»
 
(Le document audio contient aussi des enregistrements des Causeries de Merleau-Ponty, à la radio, en 1948.)
 
__________
Hors de l'émission, voici un passage de L’Œil et l’Esprit :
 
« Le peintre « apporte son corps », dit Valéry. Et, en effet, on ne voit pas comment un Esprit pourrait peindre. C’est en prêtant son corps au monde que le peintre change le monde en peinture.
[…]
« Moi je pense que Cézanne a cherché la profondeur toute sa vie », dit Giacometti. […]
[La profondeur] ne peut s’agir de l’intervalle sans mystère que je verrais d’un avion entre ces arbres proches et lointains. Ni non plus de l’escamotage des choses l’une par l’autre que me représente vivement un dessin perspectif : ces deux vues sont très explicites et ne posent aucune question. Ce qui fait énigme, c’est leur lien, c’est ce qui est entre elles - c’est que je vois les choses chacune à sa place précisément parce qu’elles s’éclipsent l’une l’autre -, c’est qu’elles soient rivales devant mon regard précisément parce qu’elles sont chacune en son lieu. […] De la profondeur ainsi comprise, on ne peut plus dire qu’elle est « troisième dimension ». D’abord, si elle en était une, ce serait la première : il n’y a de formes, de plans définis que si l’on stipule à quelle distance de moi se trouvent leurs différentes parties. Mais une dimension première et qui contient les autres n’est pas une dimension, du moins au sens ordinaire d’un certain rapport selon lequel on mesure. La profondeur ainsi comprise est plutôt l’expérience de la réversibilité des dimensions, d’une « localité » globale où tout est à la fois, dont hauteur, largeur et distance sont abstraites, d’une voluminosité qu’on exprime d’un mot en disant qu’une chose est là. Quand Cézanne cherche la profondeur, c’est cette déflagration de l’Être qu’il cherche.»
 
(En regagnant le point de vue propre, non pas face au monde, mais dans le monde, qui est tout autour, Merleau-Ponty veut réapprendre à voir le monde. Et avec l'incarnation du regard, le regard propre, l'oeil et l'esprit, le monde cesse d’être vue d’en haut. Il n’y a plus de point de vue de dieu.)  
 
(Pour ceux qui font la sourde oreille, et voient d'un mauvais oeil le privilège de la vision accordée par Merleau-Ponty, nous nous efforcerons de proposer, plus tard, Vladimir Jankélévitch !)


Message édité par Ache le 14-12-2005 à 21:09:18
n°7212114
rahsaan
Posté le 14-12-2005 à 22:25:44  profilanswer
 

S'il y a semblant de pétition de principe chez Spinoza, c'est lorsqu'il pose la causa sui au livre I.  
Mais le but de Spinoza est d'établir l'existence de Dieu adéquatement, donc par là même de montrer que les théologiens ne savent tout simplement pas de quoi ils parlent lorsqu'ils disent Dieu. ;)


---------------
Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7212260
Baptiste R
Posté le 14-12-2005 à 22:36:08  profilanswer
 

Tout ce truc sur le visible, ça me ferait dire que le regard est le sens de la compréhension, le sens métaphysique par excellence, le sens qui veut embrasser le réel d'un seul coup d'oeil : le sens panoptique, qui réunit le réel en un foyer, un _point_ focal. Alors que l'ouïe serait le sens............. baroque ? le sens de l'entrechoquement des objets, qui se réuniraient dans un absolu non plus immanent et intreseque (l'oeil ne peut penser sa vision _que_ comme une totalité) mais comme un absolu ponctuel, toujours évanescent, commes Countdown de John Coltrane : pendant deux minutes les notes sont furieuses et tout d'un coup elles s'allongent infininement, durent un instant éternel.
L'odorat serait le sens le plus proche du tact, qui chercherait un écho de la matière.
Le tact serait le goût de l'artiste, du sculpteur, qui pétrit la matière pour en faire émerger l'être souterrain.
Le goût serait la frontière entre l'intériorité et l'extériorité, avec le pont-levis de la langue qui sort furtivement  et les créneaux des dents. Un palais-garde frontière qui controlerait la teneur de ce qui rentre.
Et la coenesthésie ? C'est l'être-là, évidemment !
 
 
Et hop, une taxinomie improvisée en trois coups de truelle. :heink:

n°7212546
rahsaan
Posté le 14-12-2005 à 22:53:45  profilanswer
 

J'aime beaucoup Countdown de Coltrane. :) Tout l'album Giant Steps est vraiment inoubliable ! :)


Message édité par rahsaan le 14-12-2005 à 23:01:03

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7212560
vonstaubit​z
Posté le 14-12-2005 à 22:54:42  profilanswer
 

Baptiste R a écrit :

le regard est le sens de la compréhension, le sens métaphysique par excellence, le sens qui veut embrasser le réel d'un seul coup d'oeil : le sens panoptique, qui réunit le réel en un foyer, un _point_ focal.


Personne ne regarde plus le soleil
Les hommes sont devenus ce qu'ils sont devenus
Des hommes intelligents...

 
Mais bon. Le jeu "trouvez le philosophe" est terminé, dirait-on...

n°7212574
rahsaan
Posté le 14-12-2005 à 22:55:36  profilanswer
 

Le topic peut continuer sans que le jeu soit sans cesse en cours. ;)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7212716
Baptiste R
Posté le 14-12-2005 à 23:04:44  profilanswer
 

Pour Rahsaan :  
Tu connais ça http://michalevy.com/gs_download.html ?

n°7212810
rahsaan
Posté le 14-12-2005 à 23:11:22  profilanswer
 

Très bon ! :love:  
Ce gars a tout compris au jazz, ses improvisations qui bâtissent des architectures éphémères et les défont à mesure qu'elles les font ! :)
Tu devrais poster le lien sur le topic du Jazz. :)


Message édité par rahsaan le 14-12-2005 à 23:11:49

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°7213041
Baptiste R
Posté le 14-12-2005 à 23:27:37  profilanswer
 

Il y a un fil jazz ?  
 
(Je me suis à peine aventuré dans les autres sections)
 
Ha, trouvé.

n°7216713
p'tit petr​oll
Posté le 15-12-2005 à 13:36:52  profilanswer
 

p'tit petroll a écrit :

Hello tout le monde.
Est-ce quelqu'un aurait sous le coude un résumé ou fiche de lecture ou compte rendu de surveiller & punir de Foucault? Merci à vous!


up...
c'est si illégal ici de demander ça?! j'aimerais en savoir le contenu grossièrement c'est tout!

n°7216901
rahsaan
Posté le 15-12-2005 à 14:15:23  profilanswer
 

p'tit petroll a écrit :

up...
c'est si illégal ici de demander ça?! j'aimerais en savoir le contenu grossièrement c'est tout!


 
Dans ce livre, Foucault étudie le paradigme des sociétés de discipline, qui se met en place à la fin du 18e disons, et qui concerne l'organisation des prisons, des usines, des hôpitaux et des écoles. Ces structures constituent des lieux de normalisation des individus, où on les conditionne à obéir à une discipline en produisant sur eux un savoir (sur l'hystérique, sur le délinquant, sur le mauvais élève qui se masturbe etc.)
Ceci pour ce qui est de surveiller.  
L'acte même de punir change lui de sens. Ainsi, si punir signifiait auparavant infliger un mal contre un individu qui avait commis une transgression (lui infliger de la douleur pour se payer du dommage commis en rompant l'interdit social), la punition change de sens au 17e-18e : le criminel passe maintenant par tout un processus de recherche sur lui, en vue de sa réinsertion dans la société. La cruauté est ainsi déplacée, transformée.  
L'attaque polémique consiste ici à dire que la fin des châtiments spéctaculaires (écartélements en place publique etc.) n'est pas le produit d'un progrès de la "tolérance" mais une transformation de la cruauté, qui s'applique de façon bien moins spectaculaire mais peut-être aussi profonde.  
 
Foucault note que le type du délinquant apparaît en même temps que la police moderne, au 19e siècle et qu'il y a de grandes similitudes entre ce monde de petits malfrats que la prison prétendait réinsérer (alors qu'elle les enfonce dans la délinquance) et ces policiers qui surveillent ce monde de marginaux. De même change la figure du criminel, qui doit devenir objet d'horreur, de réprobation morale sentiment que n'éprouvaient pas les gens du 18e), en un temps où se développe la morale de la bourgeoisie triomphante. :o  
Alors que se développe le mouvement du capitalisme, l'individu est discipliné à passer sa vie dans de grandes structures : la famille, puis l'école, puis l'usine/le travail en général etc.
 
Le paradigme des sociétés de discipline se termine après guerre disons, pour céder la place à une autre forme, à une mutation que Foucault appelle les sociétés de contrôle. Si Foucault interroge ainsi l'histoire passée, c'est pour savoir ce qu'il en est de notre temps, de notre actualité, pour se faire historien du présent. Sous quel paradigme vivons-nous ajd ?

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 15-12-2005 à 14:19:43

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n°7217887
p'tit petr​oll
Posté le 15-12-2005 à 16:29:26  profilanswer
 

merci rahsaan.
 
Donc on passerait d'une société qui punit à une société qui enferme et surveille, et enfin qui surveille selon Foucault?
Il y a donc exclusion entre Surveiller et Punir pour lui?
 
Cette grille de lecture me semble représenter une grille de lecture pertinente pour une analyse historico-politique. A-t-elle été appliquée dans l'analyse historique des faits politiques (le nazisme, les idéologies...)? avec quelles dérives?

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