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Quels sont pour vous les trois livres de philo à lire pour un honnête homme ?


 
15.4 %
 273 votes
1.  "La république" de Platon
 
 
6.7 %
 119 votes
2.  "La métaphysique" d'Aristote
 
 
15.7 %
 279 votes
3.  "l'Ethique" de Spinoza
 
 
1.5 %
    27 votes
4.  "Essai de théodicée" de Leibniz
 
 
15.0 %
 266 votes
5.  "Critique de la raison pure" de Kant
 
 
17.8 %
 315 votes
6.  "Par delà le bien et le mal" de Nietzsche
 
 
5.9 %
 105 votes
7.  "L'évolution créatrice" de Bergson
 
 
6.4 %
 113 votes
8.  "Etre et temps" d'Heidegger
 
 
7.5 %
 133 votes
9.  "Qu'est-ce que la philosophie" de Gilles Deleuze
 
 
8.1 %
 144 votes
10.  "Moi, ma vie, mon oeuvre" de obiwan-kenobi
 

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Auteur Sujet :

Philo @ HFR

n°11794298
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 22:55:26  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
tu sais, si l'Antichrist se permet d'écrire des post, t'as aucune raison de ne pas oser nous en presenter ...;)
arf...qu'est ce que je me fais rire...triste plaisir pris à soi même...


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
mood
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Posté le 11-06-2007 à 22:55:26  profilanswer
 

n°11794354
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 22:58:13  profilanswer
 

Tout le monde est invité à poster, pourvu qu'il ait quelque chose à dire. :) (sinon tout le monde se casse :o )


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11794410
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 23:00:45  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Un lurkeur !! [:totoz]
 
Bon bah aboule les droits d'auteur !  [:jeese75]


 
 [:abakuk]  
 
Ma foi, grâce à moi et ma secrète admiration ( ;) ) te voilà reconnu comme penseur et presque enseignant (en plus tu as les concours !), alors tu peux bien m'offrir ça, non ?  :pt1cable:  
 
Alcyon36 => peut-être serais-je courageux un jour, mais pour l'instant je vais rester muet  :ange:  


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11794565
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:09:03  profilanswer
 

Krikrikri a écrit :

[:abakuk]  
 
Ma foi, grâce à moi et ma secrète admiration ( ;) ) te voilà reconnu comme penseur et presque enseignant (en plus tu as les concours !), alors tu peux bien m'offrir ça, non ?  :pt1cable:


 
Je ne suis qu'un obscur petit prof de français de la banlieue de Rouen. :o
 
Mais bientôt, les portes du Collège de France s'ouvriront et même temps que le tapis rouge se déroulera et que les trompettes retentiront.  :sol:
 
Donc magnanimement, je t'offre ce que j'ai écrit... vu que c'est quand même fait pour ça, pour être repris par d'autres et pas pour rester coincé sur ce forum.  :lol:  ;)


Message édité par rahsaan le 11-06-2007 à 23:09:51

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11794631
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 23:11:47  profilanswer
 

au fait, je voulais profiter de ce topic, pour anoncer de manière tt à fait officielle, que je suis dans une merde monstrueuse...
Je dois rédiger un petit mémoire de 50 pages sur Nietzsche pour dans 5jours...je suis au bord du suicide;)
Comme le disait justement le fou à moustache;
 
"La pensée du suicide est un vigoureux réconfort: elle aide à bien traverser plus d'une mauvaise nuit." (PBM, § 157)


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11794689
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 23:14:26  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

au fait, je voulais profiter de ce topic, pour anoncer de manière tt à fait officielle, que je suis dans une merde monstrueuse...
Je dois rédiger un petit mémoire de 50 pages sur Nietzsche pour dans 5jours...je suis au bord du suicide;)
Comme le disait justement le fou à moustache;
 
"La pensée du suicide est un vigoureux réconfort: elle aide à bien traverser plus d'une mauvaise nuit." (PBM, § 157)


 
Arg, ne te transforme pas en Cioran, c'est lui qui disait qu'il gardait toujours la perspective de vouloir se suicider et qu'à eu Alzeimer (ortho ?) donc fiou sous le nez sa perspective ?


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11794750
pascal75
Posté le 11-06-2007 à 23:17:09  profilanswer
 

Commence à t'inquiéter si tu as oublié l'orthographe d'alzheimer :p


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11794758
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:17:33  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

au fait, je voulais profiter de ce topic, pour anoncer de manière tt à fait officielle, que je suis dans une merde monstrueuse...
Je dois rédiger un petit mémoire de 50 pages sur Nietzsche pour dans 5jours...je suis au bord du suicide;)
Comme le disait justement le fou à moustache;
 
"La pensée du suicide est un vigoureux réconfort: elle aide à bien traverser plus d'une mauvaise nuit." (PBM, § 157)


 
C'est sur quoi ? :D
 
Allez, les gars, tous avec Alcyon36 !  
On lance le Official HFR-Philotopik Marathon Alcyon36 Project #1 :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11794786
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:18:42  profilanswer
 

Ecoute, tu balances les citations, moi je te fais quelques ptites phrases de synthèse à la volée, et toi tu montes la mayonnaise, et tu sers ça, façon menu cantine amélioré. :D


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11794801
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 23:19:14  profilanswer
 

Krikrikri a écrit :

Arg, ne te transforme pas en Cioran, c'est lui qui disait qu'il gardait toujours la perspective de vouloir se suicider et qu'à eu Alzeimer (ortho ?) donc fiou sous le nez sa perspective ?


Enfin, l'idée du suicide n'est un vigoureux réconfort que pour une nature faible...
bigre...heuresement, que je m'amuse pas à incorporer l'ERM... :D


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
mood
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Posté le 11-06-2007 à 23:19:14  profilanswer
 

n°11794820
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 23:20:18  profilanswer
 

pascal75 a écrit :

Commence à t'inquiéter si tu as oublié l'orthographe d'alzheimer :p


 
Je suis perdu  :cry:  
 
Rahsaan : beau projet  :lol:


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11794828
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:20:59  profilanswer
 

"Nietzsche, célèbre philosophe allemand du 19e siècle, et qui n'a pas toujours eu la vie facile, a écrit une oeuvre restée célèbre..."
 
...
 
C'est déjà un bon début. :o


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n°11794847
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 11-06-2007 à 23:21:52  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

Enfin, l'idée du suicide n'est un vigoureux réconfort que pour une nature faible...
bigre...heuresement, que je m'amuse pas à incorporer l'ERM... :D


 
Yep, mets ta volonté de puissance au service de la création ! Renonce pas, ahhhh Schopenhauer, tout ma jeunesse !  :whistle:  


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11794866
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 23:23:11  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Ecoute, tu balances les citations, moi je te fais quelques ptites phrases de synthèse à la volée, et toi tu montes la mayonnaise, et tu sers ça, façon menu cantine amélioré. :D


chiche?...domage :lol:  
Ba c sur la politique de Nietzsche, mais cette année, je fais surtout une sorte d'intro.
En quoi la pensée politique de Nietzsche, qui est radicalment contraire à notre "bon gout" d'européens modernes-trop-modernes (esclavage, aristocratisme, pathos de la distance...), est elle audible (utile) pour nous autres democrates?


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11794887
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:24:32  profilanswer
 

Tu connais j'imagine l'article de Constantidinès sur le sujet ? :) (repris dans Lectures de N. )
 
Cependant, c'est un peu limite, car on pourrait montrer que le projet de N. n'est pas politique. Enfin, ce serait un peu long.


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11794917
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 23:26:14  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Tu connais j'imagine l'article de Constantidinès sur le sujet ? :) (repris dans Lectures de N. )
 
Cependant, c'est un peu limite, car on pourrait montrer que le projet de N. n'est pas politique. Enfin, ce serait un peu long.


vi bien sur je connais...;)
c a dire pas politique?


Message édité par alcyon36 le 11-06-2007 à 23:32:36

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11794949
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 23:27:56  profilanswer
 

enfin, tinkiete jai déjà plus ou moins mon plan, je sais quand où je vais...mais c rude de pondre ca en 5 jours...


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11795031
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:33:06  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

enfin, tinkiete jai déjà plus ou moins mon plan, je sais quand où je vais...mais c rude de pondre ca en 5 jours...


 
Je crois que parfois N. passait 10h / jour à son bureau. Et t'es pas malade comme un chien comme lui. :D
 
Pas politique, au sens où N. n'entend pas proposer une nouvelle forme d'Etat, de gouvernement, ni donner une place politique au philosophe. Ca ne se joue pas à ce niveau.


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n°11795176
alcyon36
Posté le 11-06-2007 à 23:39:58  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Je crois que parfois N. passait 10h / jour à son bureau. Et t'es pas malade comme un chien comme lui. :D
 
Pas politique, au sens où N. n'entend pas proposer une nouvelle forme d'Etat, de gouvernement, ni donner une place politique au philosophe. Ca ne se joue pas à ce niveau.


c'est entendu;) ....je suis pas arrivé


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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11795265
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:44:39  profilanswer
 

Non non mais ça ne doit pas te troubler dans ton boulot. ;)
 
Poste ton boulot ici si tu veux. Au moins quelques parties. :)


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11795401
pascal75
Posté le 11-06-2007 à 23:52:59  profilanswer
 

Dans le colloque de Cerisy il y a eu une petite prise de bec entre Derrida et Deleuze à propos de la justice chez Nietzsche. Deleuze maintenait que N. en avait le souci constant.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11795498
rahsaan
Posté le 11-06-2007 à 23:59:07  profilanswer
 

Je viens de feuilleter chez Vrin un petit volume d'articles sur le thème de la justice, justement. C'est fait par Patrick Wotling, donc forcément, il y a un article de lui sur N. : la justice comme moyen d'intensification du sentiment de puissance.  


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11795708
foutre de
Posté le 12-06-2007 à 00:12:47  profilanswer
 

alcyon36 a écrit :

En quoi la pensée politique de Nietzsche, qui est radicalment contraire à notre "bon gout" d'européens modernes-trop-modernes (esclavage, aristocratisme, pathos de la distance...), est elle audible (utile) pour nous autres democrates?


Citation :

Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd'hui, à la vue du travail - on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car il consume un extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l'on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l'on adore aujourd'hui la sécurité comme la divinité suprême. - Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d'« individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers - l'individuum  *  .
 
NIETZSCHE
Aurore, §. 173,


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11795716
rahsaan
Posté le 12-06-2007 à 00:13:08  profilanswer
 

Si je me fais une petite folie, je vais m'acheter le livre de Bernard Mabille, La contingence chez Hegel.
 
(Hé wé, quand on arrive à mon niveau, fini d'acheter des CD, fringues et autres conneries : on lit Malebranche tous les jours, et pour se détendre, on lit quelques pages de Schopenhauer. Et en soirée avec des potes, on rit en relisant le théâtre de Diderot).


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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11795733
rahsaan
Posté le 12-06-2007 à 00:14:08  profilanswer
 

foutre de a écrit :

Citation :

Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd'hui, à la vue du travail - on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car il consume un extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l'on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l'on adore aujourd'hui la sécurité comme la divinité suprême. - Et puis ! épouvante ! Le « travailleur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d'« individus dangereux » ! Et derrière eux, le danger des dangers - l'individuum  *  .
 
NIETZSCHE
Aurore, §. 173,



 
Hmmm... j'ai l'impression que l'auteur de ce dangereux pamphlet subversif ne souhaitait pas travailler plus pour gagner plus. :o


Message édité par rahsaan le 12-06-2007 à 00:17:46

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11795842
pascal75
Posté le 12-06-2007 à 00:20:18  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Si je me fais une petite folie, je vais m'acheter le livre de Bernard Mabille, La contingence chez Hegel.
 
(Hé wé, quand on arrive à mon niveau, fini d'acheter des CD, fringues et autres conneries : on lit Malebranche tous les jours, et pour se détendre, on lit quelques pages de Schopenhauer. Et en soirée avec des potes, on rit en relisant le théâtre de Diderot).


C'est celà, ouiiiiiiii....  [:frag_facile]


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
n°11796051
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 12-06-2007 à 00:37:06  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Si je me fais une petite folie, je vais m'acheter le livre de Bernard Mabille, La contingence chez Hegel.
 
(Hé wé, quand on arrive à mon niveau, fini d'acheter des CD, fringues et autres conneries : on lit Malebranche tous les jours, et pour se détendre, on lit quelques pages de Schopenhauer. Et en soirée avec des potes, on rit en relisant le théâtre de Diderot).


 
 :non: Diderot. Pour rigoler entre potes rien ne vaut du Ionesco !  :p  
 
Tient j'aimerais bien tenter un ptit travail sur Rimbaud et une possible sorte de nihilisme ou quelque chose dans le genre. Mais dur dur quand même  :(


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11796077
rahsaan
Posté le 12-06-2007 à 00:40:30  profilanswer
 

Le nihilisme chez Rimbaud ?  
 
Il y a de belles pages sur Rimbaud dans Poésie et profondeur de Jean-Pierre Richard.
Comment le poète (pas seulement Rimbaud, mais tout poète) parvient-il, grâce à quelques bonheurs d'expressions rares, à trouver sa voix de poète, sa voix d'homme ?  
 
Rimbaud détruit les codes et représentations de la poésie et part à la recherche de l'inouï. Ce qui est une entreprise nihiliste en soi.  
Parvient-il à trouver un nouvel équilibre, par-delà le grand désordre des sens ?...
 
Des humains suffrages
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon


Message édité par rahsaan le 12-06-2007 à 00:43:54

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11796119
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 12-06-2007 à 00:45:23  profilanswer
 

Me fait penser tout ça que j'ai totalement oublié de mettre un vers extra de Laforgue dans ma dissert ce matin : "Ah que la vie est quotidienne..."   :o  
 
Je me demandais justement si cette quasi déconstruction de la poésie de Rimbaud n'éprouvait pas une sorte d'aspiration plus qu'à l'inconnu, à une sorte de néant, où les trouvailles ne germent qu'après d'incroyables recherches (cf Lettres du Voyant)..? M'enfin c'est encore assez flou dans mon esprit, faudrait que je lise quelques ouvrages sur le jeune poète aux semelles de vent.


Message édité par Krikrikri le 12-06-2007 à 01:04:30

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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11796191
rahsaan
Posté le 12-06-2007 à 00:59:18  profilanswer
 

Il me semble que c'est bien comme tu dis.  
 
J'ai envie de rapprocher le Génie de Rimbaud du Dionysos de Nietzsche, tel qu'il apparaît à l'avant-dernier § de PBM. Quelqu'un aurait-il le texte ? :D
 
Génie :
 
...
Il nous a connus tous et nous a tous aimés. Sachons, cette nuit d'hiver, de cap en cap, du pôle tumultueux au château, de la foule à la plage, de regards en regards, forces et sentiments las, le héler et le voir, et le renvoyer, et sous les marées et au haut des déserts de neige, suivre ses vues, ses souffles, son corps, son jour.

 

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 12-06-2007 à 01:28:45

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11796327
rahsaan
Posté le 12-06-2007 à 01:24:11  profilanswer
 

Autre point commun entre Nietzsche et Rimbaud, peut-être incertain, mais qui sait, quand même : Louis-Auguste Blanqui, et son livre L'Eternité par les astres, hypothèse astronomique (1872), où l'idée de l'éternel retour se trouve formulée.  
Nietzsche a pu entendre parler du livre de Blanqui dans L'histoire du matérialisme de Lange.* Et Rimbaud a pu lui aussi lire le livre de Blanqui : je viens de lire quelques arguments dans ce sens sur cette page : http://www.marxists.org/francais/b [...] manach.htm
 

Citation :

Grâce à la personnalité contestée de l’auteur et à la bizarrerie du sujet, le livre [de Blanqui] connut un immense intérêt et la presse le commenta largement. Il n’est pas interdit de penser que Rimbaud ait entendu parler de ce livre, et l’ait même lu. Le livre de Blanqui constituait une puissante source d’inspiration poétique et L’Eternité de Rimbaud pourrait se comprendre, sans être outrancièrement sollicitée, comme une réflexion à propos d’un homme condamné à la prison à vie.Quand Rimbaud écrit : “ Ame sentinelle, / Murmurons l’aveu / De la nuit si nulle / Et du jour en feu ”, on peut imaginer qu’il s’adresse, non pas au vigilant que fut Blanqui, mais au prisonnier qui passe ses nuits à scruter vainement les ténèbres de son cachot, alors que la clarté du jour lui brûle les yeux.
 
Quand il écrit : “ Des humains suffrages, / Des communs élans / Là tu te dégages / Et voles selon. ”, on peut penser qu’il fait allusion à la vie politique tumultueuse de Blanqui, tumulte dont la prison le dégage, et il ne lui reste plus qu’à laisser son esprit voler loin des élans humains.


 
Intéressant, mais je me demande si l'élan poétique rimbaldien ne vole pas au-delà des références d'actualité. Encore que les théories de Blanqui, anarchistes, révolutionnaires, étaient bien pour plaire à Rimbaud le Communard.  
 
Pour un article sur Nietzsche, Lange et ce "retour éternel" tel que décrit par Blanqui, et sur la valeur scientifique ou non de ce Retour, cf. http://fr.wikisource.org/wiki/Note [...] nel_%C2%BB (L'article finit par prendre N. au piège de ses contradictions...)
 
Marc Sautet a écrit un livre, Nietzsche et la Commune (déjà évoqué ici http://forum.hardware.fr/forum2.ph [...] t10939779)  où il analyse l'influence qu'ont pu avoir les mouvements révolutionnaires sur la vie et la pensée de N.  
 
La Commune serait-elle donc un autre point de passage entre N. et Rimbaud ?
 
*C'est aussi dans ce livre que N. a pu se renseigner sur Stirner, mais le livre n'en parle que peu -j'ai pu le vérifier en le consultant à la Sorbonne. Plusieurs études, qui se trouvent sur le Web, se fondent sur la lecture de Lange par N. , qui est établie, pour affirmer que N. a découvert Stirner (grâce à Lange, donc), a été très influencé par lui... mais l'aurait soigneusement dissimulé.


Message édité par rahsaan le 12-06-2007 à 01:42:05

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11797238
foutre de
Posté le 12-06-2007 à 07:52:56  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Il me semble que c'est bien comme tu dis.  
 
J'ai envie de rapprocher le Génie de Rimbaud du Dionysos de Nietzsche, tel qu'il apparaît à l'avant-dernier § de PBM. Quelqu'un aurait-il le texte ? :D
 
Génie :
 
...
Il nous a connus tous et nous a tous aimés. Sachons, cette nuit d'hiver, de cap en cap, du pôle tumultueux au château, de la foule à la plage, de regards en regards, forces et sentiments las, le héler et le voir, et le renvoyer, et sous les marées et au haut des déserts de neige, suivre ses vues, ses souffles, son corps, son jour.


 
il me semblme que c'est surtout le Christ qui est décrit par rimbaud, ses réécritures de scène des évangiles en préparation d'une saison en enfer semble l'attester
 
Quand à résumer Jean-Pierre Richard par le fait qu'il s'agit de trouver sa voix de poète ? (on a lu le même livre ?)


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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11797674
daniel_lev​rai
Semper eadem sed aliter
Posté le 12-06-2007 à 10:07:05  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Si je me fais une petite folie, je vais m'acheter le livre de Bernard Mabille, La contingence chez Hegel.
 
(Hé wé, quand on arrive à mon niveau, fini d'acheter des CD, fringues et autres conneries : on lit Malebranche tous les jours, et pour se détendre, on lit quelques pages de Schopenhauer. Et en soirée avec des potes, on rit en relisant le théâtre de Diderot).


 
 
Tiens, c'est étrange, j'ai connu exactement le mouvement inverse  :lol:  

n°11798256
rahsaan
Posté le 12-06-2007 à 11:22:48  profilanswer
 

foutre de a écrit :

Quand à résumer Jean-Pierre Richard par le fait qu'il s'agit de trouver sa voix de poète ? (on a lu le même livre ?)


 
Il me semble bien que c'est ce que dit Richard au début de son livre.  :heink:  
 
Oui, le Génie a une dimension certainement christique. Rimbaud tend à transformer certains poèmes en débuts de récits, comme pour être au milieu entre poésie et roman.  
 
Le Christ lui-même a une dimension surhumaine (âme sublime, transfiguration de l'existence...)

Message cité 1 fois
Message édité par rahsaan le 12-06-2007 à 13:59:06

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Mon roman d'anticipation, L'I.A. qui m'aimait : https://tinyurl.com/mtz2p872 | Blog ciné/JV : http://cinecourt.over-blog.com
n°11798883
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 12-06-2007 à 12:44:50  profilanswer
 

J'ai une question, il me semble avoir vu quelque part que N. disait de Goethe et de Byron qu'ils étaient des surhommes. Il me semblent avoir à peu près une définition de ce qu'est un surhomme au sens de N. mais en quoi ces deux poètes, romanciers, dramaturges etc. peuvent-ils être des exemples de ce concept ?  
 
Est-ce que le cynisme de Byron, les idées qu'il laisse transparaître dans son oeuvre, ou bien sa vie, ses engagements politiques, notamment en Grèce il me semble ?


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11802097
alcyon36
Posté le 12-06-2007 à 18:22:15  profilanswer
 

Krikrikri a écrit :

J'ai une question, il me semble avoir vu quelque part que N. disait de Goethe et de Byron qu'ils étaient des surhommes. Il me semblent avoir à peu près une définition de ce qu'est un surhomme au sens de N. mais en quoi ces deux poètes, romanciers, dramaturges etc. peuvent-ils être des exemples de ce concept ?  
 
Est-ce que le cynisme de Byron, les idées qu'il laisse transparaître dans son oeuvre, ou bien sa vie, ses engagements politiques, notamment en Grèce il me semble ?


Dieu sait que je n'ai vraiment pas le temps de te repondre comme il le faudrait, mais pour peu que tu connaisses déjà bien la pensée de Nietzsche ce passage devrait t'être particulièrement utile pr comprendre le rapport de Goethe avec le surhumain...(bien que Nietzsche ne dit jamais que goethe ou qui que ce soit, Borgia, Napoléon sont des surhommes, mais il les donent comme exemple de ce vers quoi il faut tendre)
 
"Goethe. Un evenemlent non pour l'Allemagne, mais pour l'Europe. Une tentative grandioe pour depasser le XVIII siecle par un rzetour à la nature, se haussant jusqu'au naturel de la Renaissance; comme un effort de ce iècle pour se surmonter. Il en portait en lui les instincts les plus forts: la sentimentalité, l'idolatrie de la nature, l'anti-historicisme, l'idéalisme, l'irréalisme et l'esprit revolutionnaire. Il eut recours à l'Histoire, aux sciences naturelles, à l'Antiquité et même à Spinoza, mais surtout à l'action pratique. Il s'entoura d'horizons bornés de toute part; il ne se détacha pas de la vie, mais s'installa au beau milieu. Il n'était pas pusillanime, et prit le plus de choses possibles sur lui, pour lui, en lui. Ce qu'il voulait, c'etait la toalité (...] Un tel esprit affraznchi se dresse au centre de l'univers avec un fatalisme joyeux et confiant, avec la conviction profonde que seul l'individuel est condamnablle, mais que tout sera sauvé et reconcilié dans la Totalité - il ne dit plus non... mais une telle foi est la plus haute de toutes les fois possibles; je l'ai baptisée du nom de Dionysos". (CI, divagation d'un inactuel, § 49.)


Message édité par alcyon36 le 12-06-2007 à 18:23:40

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"la pensée de l'être est le souci porté à l'usage de la langue" Heidegger
n°11802838
jean eymar​d
Posté le 12-06-2007 à 19:51:57  profilanswer
 

A propos de Goethe, il y a des etudes qui le donnent comme le plus grand QI ayant existé( 215)  http://villemin.gerard.free.fr/LogForm/QI.htm
Perso, je ne comprend pas pourquoi il est devant Pascal, Descartes, Einstein ou d'autres mais bon...

n°11804186
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 12-06-2007 à 21:49:46  profilanswer
 

Je viens de relire Délire II, Alchimie du Verbe d'une saison en enfer et je dois dire qu'un passage fait terriblement échos à un autre de l'extrait présenté par Alcyon36.
 
Rimbaud : Le Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver : ma vie serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et à la beauté.
 
Nietzsche :Ce qu'il voulait, c'etait la totalité (...] Un tel esprit affranchi se dresse au centre de l'univers avec un fatalisme joyeux et confiant, avec la conviction profonde que seul l'individuel est condamnablle, mais que tout sera sauvé et reconcilié dans la Totalité
 
Décidemment, quelques petites ressemblances s'accumulent. On pourrait presque croire que ces lignes offertes à Goethe reprennent ce qu'écrit Rimbaud dans un de ses délires narratif (et spirituel ?  :heink: ).


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11804558
foutre de
Posté le 12-06-2007 à 22:15:46  profilanswer
 

rahsaan a écrit :

Il me semble bien que c'est ce que dit Richard au début de son livre.  :heink:


la question de Richard est une question d'origine, bien sûr, mais ce n'est pas le poète en train de racler sa gorge pour préparer sa voix. richard est en critique littéraire le maillon qui fait passer de Bachelard au structuralisme : il est encore phénoménologue (comme Bachelard une fois qu'il avait dépassé l'approche psychanalytique de l'imaginaire) et c'est de la phénoménologie que lui vient cette question de l'origine (cf. mes posts au sujet de Fink et des relations husserl/kantisme).
Mais ce n'est pas l'origine d'une voix, c'est l'origine d'une ontologie intime en rapport avec l'expérience de l'abîme (voilà ce qu'avance la préface)

 

quand tu dis que "le poète (pas seulement Rimbaud, mais tout poète) parvient, grâce à quelques bonheurs d'expressions rares, à trouver sa voix de poète, sa voix d'homme", je crois qu'il y a falcification historique. Cette vision d'un poète, d'un auteur, qui chercherait sa voix est spécifiquement romantique. Elle ne concerne absolument pas un poète comme Boileau-Despreaux (qu'est-ce que les Classiques pouvaient bien avoir à faire avec le problème de trouver "sa" voix ?), pas plus les rhétoriqueurs du Moyen-Age (voir les travaux de Paul Zumthor) ni ceux de la Renaissance qui joutaient avec force blasons. Si on regarde le vingtième siècle, ne serait-ce que le "degré zéro" de l'écriture de Barthes, on voit bien que la problématique n'est pas de trouver "sa" voix, l'écriture automatique surréaliste, l'annihilation dadaïste, ne viennent que confirmer cela.

 

non seulement cette recherche de sa voix est profondément narcissique (qui concerne-t-elle ? Musset ?) mais la plupart des auteurs ne s'en soucient pas. Rimbaud à plus forte raison qui débarque ahurissant dès le commencement ; s'il est quelquepart un poète qui ne s'est pas cherché, c'est bien lui.
on pourrait à la rigueur évoquer les problématiques de Ponge, sa volonté de faire de la poésie un art de se dégager d'autrui

Citation :

« Je suppose qu’il s’agit de sauver quelques jeunes hommes du suicide et quelques autres de l’entrée aux flics ou aux pompiers. Je pense à ceux qui se suicident par dégoût, parce qu’ils trouvent que « les autres » ont trop de part en eux-mêmes.
On peut leur dire : donnez tout au moins la parole à la minorité de vous-même. Soyez poètes. Ils répondront : mais c’est là surtout, c’est là encore que je sens les autres en moi-même, lorsque je cherche à m’exprimer je n’y parviens pas. Les paroles sont toutes faites et s’expriment : elles ne m’expriment point. Là encore j’étouffe.
C’est alors qu’enseigner l’art de résister aux paroles devient utile, l’art de ne dire que ce que l’on veut dire, l’art de les violenter et de les soumettre. Somme toute fonder une rhétorique, ou plutôt apprendre à chacun l’art de fonder sa propre rhétorique, est une oeuvre de salut public.
Cela sauve les seules, les rares personnes qu’il importe de sauver : celles qui ont la conscience et le souci et le dégoût des  autres en eux-mêmes.
Celles qui peuvent faire avancer l’esprit et à proprement parler changer la face des choses. »

 

Rhétorique 1929-1930

 

mais on voit vite que ce que cherche Ponge l'amène non pas à produire sa voix mais à entrer dans la création d'un texte dans l'enfoncement de la répétition (Pourquoi une figue de poésie et comment), produisant cent étapes de rédaction du même texte et donnant ainsi naissance à ce qui allait devenir la critique génétique (celle qui travaille à partir des étapes de composition - brouillons, différentes éditions revues et corrigées, etc.). il cherche donc bien autre chose qu'une voix.

 

Cette idée concerne tellement peu les auteurs, qu'elle est bien plus spécifiquement une approche de lecteur qui vient doser une oeuvre une fois qu'elle est achevée et y jeter des jalons, des repères, faire des études de stylistiques pour identifier des constantes (les travaux de Léo Spitzer par exemple). Aucune problématique d'écriture séreuse n'a jamais reposé sur la recherche de "sa" voix, sinon pour des auteurs qui avaient envie de se regarder devenir auteur.
La problématique du style comme idiosyncrasie est elle-même très dix-neuvièmiste (romantisme encore...), elle est renvoyée par Barthes aux déterminismes corporels.

 

si elle est si prégnante, c'est qu'elle correspond à l'imaginaire des adolescents en cours de distinction narcissique, identifiés à leur style, à la configuration d'une psyché, et que c'est à ce moment qu'on leur parle de littérature un peu plus fort , pour leur bac de français (c'est le même genre de lieu commun que celui de la littérature comme évasion qui pullule dans les lycées techniques, pour la bonne raison qu'on n'y lit pas, que la littérature ne peut pas être la réalité, parce que la réalité, c'est le non-lire - et parce que si tu ne proposes pas de l'évasion, du grand spectacle, de l'exotisme, ce que tu proposes est inéchangeable avec les élèves)
Si les catégories littéraires du romantisme restent dominantes dans nos esprits, c'est que ce sont elles que transmet soudain massivement l'école de Jules ferry, moment où société et école vivent une contemporanéité qui n'a pas été répétée depuis, sinion peut-être par l'existentialisme, à l'après guerre.

 

Nous devons donc nous interdire ce genre de généralités sur les poètes qui ne formule que les lieux communs, la doxa, des spectateurs intermittents du phénomène littéraire. A plus forte raison quand on s'adresse à quelqu'un qui n'a pas encore la fac derrière lui, comme krikrikri. Car c'est évidemment face au novice que nous devons être les plus exigents, pas envers lui, mais envers nous mêmes, pour ne pas programmer dans ses représentions des années futures de ménage inutile pour évacuer des impasses intellectuelles (la satanée première impression, les facilités indécrottables, les a priori fonciers).
Passe encore que nous pochadions dans la complicité quand on se sait avoir eu les mêmes lourdes lectures, on peut faire dans l'agenda Vermot, comme dit Pascal75, mais pas devant un commençant. Ce qui peut faire que si on n'a rien à dire, ce n'est pas parce qu'une problématique, un sujet, un thème ne nous intéresse plus, mais aussi parce qu'à certain moment on sait que garder le silence est une attitude plus exigente que parler, fût-ce avec l'autorité du connaisseur; car c'est le moment où nous risquerions de produire des raccourcis - et les raccourcis, comme dit Valery, ce sont les chemins du diable...

Message cité 1 fois
Message édité par foutre de le 12-06-2007 à 22:40:23

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« Une force presque nulle est une force presque infinie dès lors qu'elle est rigoureusement étrangère au système qu'elle met en mouvement »
n°11805163
Krikrikri
Avec le temps...
Posté le 12-06-2007 à 23:00:58  profilanswer
 

Qu'entends-tu foutre de par "Mais ce n'est pas l'origine d'une voix, c'est l'origine d'une ontologie intime en rapport avec l'expérience de l'abîme" ?  
 
Et je me demandais quant à cette recherche de la voix (ici chez Rimbaud) si Rahsaan ne pensait pas peut-être à un passage de la Lettre du Voyant :
 
Le Poète se fait voyant par un long, immense re raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit - et le suprême Savant - car il arrive à l'inconnu !


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"Gardons quelques sourires pour les jours sans joie."
n°11805860
pascal75
Posté le 13-06-2007 à 00:12:38  profilanswer
 

jean eymard a écrit :

A propos de Goethe, il y a des etudes qui le donnent comme le plus grand QI ayant existé( 215)  http://villemin.gerard.free.fr/LogForm/QI.htm
Perso, je ne comprend pas pourquoi il est devant Pascal, Descartes, Einstein ou d'autres mais bon...


C'est très incertain tout ça (voire inutile, mais bon...).
 

jean eymard a écrit :

Je pense que c'est le fait de s'exprimer qui tarie un peu-beaucoup la pensée.
S'exprimer c'est un peu se vider.  
Pour avoir une chance d'accoucher d'une pensée originale et vivifiante il faudrait probablement se retirer a l'écart.  
En fait, pour ne rester que dans la philosophie, ce sont souvent des solitaires  qui ont apporté quelque chose de vraiment interessant.


Je suis d'accord au moins sur le fait que les grandes oeuvres, pas seulement celles des philosophes, se font dans la solitude, mais une solitude habitée par les autres, vivante, et vivifiante, comme tu dis. Je m'imagine bien que si le philosophe ou l'artiste sont seuls dans leur coin, c'est pour mieux épier le monde et le comprendre.


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GAFA  We are stardust Billion year old carbon We are golden
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