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Auteur | Sujet : La moyenne Encyclopédie du pro-fesseur Talbazar. |
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talbazar morte la bête, mort le venin | Reprise du message précédent : https://zupimages.net/up/18/04/9y21.jpg Le soleil au zénith dessine dans le ciel gris un cercle imprécis et falot. A bord du Sharsherman immobile au milieu des rocailles, chacun profite des commodités offertes par le vaisseau spatial pour imprimer et avaler quelques pilules de cuisses de cannes aux échalotes. Dans une nef militaire, par principe, on mange toujours très bien. Phil Martinet fait passer ses deux gélules nutritives avec une lampée de sa canette de vin bleu, qu’il partage presque à regret avec Jeff Coupé. – Faut le dire, à cantine dégueulasse, guerre mauvaise. Ce n’est pas le moindre avantage d’avoir trouvé ce zinc. – Dites-donc, lance Jeff lorsqu’il a bu, ils roupillent ou quoi, les défs ? On est venus jusqu’à vous un peu trop peinards. Presque intimidé malgré lui, il regarde du coin de l’œil la grande carcasse de Flash Gourdin assis sur un siège, note au passage que l‘évadé semble indifférent à tout ce qui l‘entoure. Le pilote du Cragstan ne sait pas trop quoi en penser, il lui trouve juste une sale gueule, mais il a toujours eu un a priori férocement négatif sur les taulards galactiques en général. – Ils vont se pointer, le calme ne va pas durer. Ils ne peuvent communiquer, mais ils connaissent parfaitement la position de cette épave. Et ils veulent sans doute se venger. Fanch ne se retourne pas pour répondre, il semble fasciné par l’image informe que tente de crachoter l’holocasteur du cockpit. Un message brouillé du commandement déféré, mis a mal comme le reste par la vigilance incessante de ses hommes. Il est impossible de discerner la moindre cohérence dans le chapelet d’éclairs lumineux qui dansent devant ses yeux. – Bon, fait Jorg, fini l’étape gourmande inoubliable, maintenant on récupère le maximum des trucs utiles que l’on trouvera pour les ramener à la maison-mère. – Oui, lui répond Karela, quel dommage de laisser cet engin à l’ennemi, une aubaine pareille ne se renouvellera sans doute jamais. – Non, fait Flash en sortant de sa léthargie, on ne leur laisse pas. On le fait sauter. Tout le monde se retourne vers le manchot couturé, lorsqu’il ponctue sa phrase en agitant sa prothèses au-dessus de sa tête, avec un moulinet identique à celui que fait l’aileron d’un requin perçant l’océan. Puis, dodelinant de la tête en raison d‘un tic qui ne le quitte plus, il laisse ensuite retomber lentement son membre d’acier. Son autre main dévoile encore des traces de cloques et d’ampoules effroyables, mais il n’en souffre plus. – C’est pas toi qui commande, ici. Phil se croit encouragé dans son intervention par le regard méprisant que vient de lancer Jorg à la dérobée. Siguiline se mord la lèvre. – Allons les gars, c’est ce qu’on va faire, en effet. Et maintenant au boulot. Joignant le geste à la parole, Fanch demande l’aide de Karela pour dévisser de sa niche un lourd cumulozithion. Une incroyable réserve d’énergie douce-tension dont profitera la base pour longtemps. – Hey, l’as des as, fait Jeff dans son casque, t’éloigne pas trop. T’as pas besoin de faire des kilomètres pour pisser dans ta combi. – Ok ok, bien reçu, la pouf du bataillon, je n’ai pas l’intention de rester tout seul ici, paraît que ta sœur adore quand je met le feu dans sa sustente. – C’est ça, vit tes rêves, avant que tu puisses pornifier avec ma frangine, on cultivera des bananes dans les cratères de Cimmeria, trou du cul. – Je monte sur la coque, je verrais mieux le secteur. – Agis comme tu veux mais fais pas le con. Fanch a dit qu’on lâchera une sonde en partant, de toute manière. – Hey, Jeff, de toi à moi, t’en penses quoi de l’handicapé de mes deux, là ? – J’aime pas le genre, il a l’air siphonné mais il est de notre côté et c’est pas à nous de juger. Vas t’amuser mais fais-vite, on va bientôt se barrer. Si tu es encore là-dessus quand ça va péter, tu vas percuter Pluton, fils. Phil assure sa prise pour grimper les échelons saillants sur le flanc de la forteresse volante. Il est content d’accomplir cet exercice physique obligé, puisque aucun scaphandre martien ne posséde de dorsal, de toute manière. La gravité moindre lui facilite une ascension aisée, avant qu’il ne déambule sur le large dos du monstre, dont l‘impression de lourdeur est impressionnante. Une exquise lumière colore à présent de rose les ombres coulant sur la grosse masse bombée. Il profite d’un point de vue privilégié sur l’horizon de la planète rouge et distingue parfaitement le dôme abandonné. Au loin, deux barres montagneuses fort éloignées l’une de l’autre semblent s’interpénétrer par illusion, en gommant conjointement leur distance respective. De fins nuages poussiéreux et délités s’accrochent sans mouvement aux formidables arêtes érodées. Le coin propose un vaste panorama calme et tranquille, qui gonfle de gratitude le cœur du soldat, tout à la joie de se sentir un fière natif martien. Parce que c’est bien pour l’indépendance de ce monde qu’il se bat, puisque c‘est également l‘ambition de tous ses potes mineurs, qui ne se gênent à présent plus pour faire un doigt d‘honneur cinglant à la SGL (Sanchez/Gomez/Lopez) Corporation, monopole marchand des extraordinaires minéraux extraterrestes attractifs puis extractés et tractés dans l’espace. Sans se faire d’illusion, il sait toutefois que la beauté orangée de ce ciel limpide sera sous peu gâchée par l’inévitable irruption rageuse d’un squadron de Panzigs défédérés. Jeff l’appelle au bout d’un moment : – Bon dieu, Phil, tu bronzes ? On ne t’as pas envoyé en mission-suicide, rapplique tes miches en vitesse, on se tire. De son perchoir, Phil voit s’ouvrir la porte, puis la passerelle qui libère le Cragstan. Il croit apercevoir que ce n’est pas Jeff, mais Jorg qui le conduit. Reprenant l’échelle, il les rejoint en suçant l’eau de son collecteur, dans lequel il a rajouté en douce un petit adjuvant non toléré mais pas du tout mauvais. On ferme la porte, tout le monde garde son scaphandre. De la taille d’une puce de chat, une sonde est lâchée afin de garder un œil sur l’épave, et puis Jorg fait crisser les chenilles. – Lâche le fauve, Jorg, fait Karela en rangeant encore une petite caisse sur une plus grosse. Il faut dégager d’ici le plus vite possible. Flash s’est installé d’office dans la tourelle. Nouvellement promue Panzigoberkanonier de son Panzig Space Rocket SR-1007, Sophia Marso reçoit dans son implant l’ordre de décrocher. Elle signale sa manœuvre aux Panzibéreten qui l’accompagnent, puis vire sur l’aileron gauche afin de neutraliser une microsonde balladeuse signalée près de la cible officielle. L’engin se sépare à une vitesse fulgurante des quarante autres qui composent l’escadrille. La sonde ennemie est muette quand à sa position, mais élargissant volontairement son vol, la pilote défédérée avise un minuscule éclat trahissant un véhicule en mouvement, en train d’errer dans une zone fort éloignée du Sharsherman. Elle reçoit l’ordre de poursuivre et gérer le feu, car son commandant subodore une présence d’insurgés. Il faut manœuvrer très vite, se rapprocher, plonger et tirer en simultané avec ses deux Ray Guns Robo Hunter MIB Cosplay LARP, mais au moment précis où elle va cracher le feu, c’est elle et son équipage qui reçoit le tir de Flash de plein fouet, lequel les pulvérise instantanément dans un geyser de flammes. Lorsque en altitude l’essaim groupé de ses camarades passe en réduisant de vitesse à l’aplomb du Sharsherman, Jorg renseigné par la sonde déclenche avec une précision diabolique l’explosion du croiseur et les trente neufs appareils volent avec lui en éclat. L’équipage du Dragstan perçoit clairement le souffle de l’immense déflagration dans l‘atmosphère ténue puissamment ionisée, mais ils ont pris soin de se protéger à l’abri d’une haute montagne. Un colossal champignon de sable et de poussières s’élève pour former une monstrueuse colonne dans le ciel ébranlé. A l’emplacement du cratère nouvellement creusé, plus aucune création de l‘homme n‘existe et le vieux dôme ruiné lui-même a disparu. Fanch n’espérait même pas un tel zéro faute en éliminant d‘un coup l‘ensemble des Panzigs. Il félicite toutefois Flash pour l’efficacité de son engagement, mais le bagnard reste sans réaction. Nikos Sirkisi et tout son continuum militaro-marchand vient une nouvelle fois, en une seule seconde, de se prendre une beigne époustouflante. – Think global, act local, se réjouit Phil en tapant sur l’épaule de Jeff, mais faut vraiment que je parle à ta sœur. https://zupimages.net/up/18/04/1t38.jpg Message édité par talbazar le 22-01-2018 à 11:54:38 |
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