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  [Ecriture Sujet 7]Résultats

 

 

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Auteur Sujet :

[Ecriture Sujet 7]Résultats

n°3739637
yulara
Byte Hunter
Posté le 13-09-2004 à 19:55:14  profilanswer
 

pour en savoir plus, n'hesitez pas à consulter le topic d'origine:
http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] 0902-1.htm  

Sujet n°7 a écrit :

Vous pénétrez dans un endroit qui vous rappelle un moment fort de votre vie passée.



Participations :


----- RESULTATS DU SUJET 7 --------------------------------------

  • 1er avec 20 points: Enora
  • 2eme avec 15 points: Grenouille Bleue
  • 3eme avec 7 points: Alhana
  • 4eme avec 6 points: Osama
  • 5emes avec 4 points: Infi888 et Tigerlily-2
  • 7emes avec 3 points: Tigerlily-1 et rpgman-1
  • 9emes avec 2 points: Elmar_ et rpgman-2
  • 11emes sans points: karhn, le textorien, lechimistefou et moktar1er


nous avons eu 14 participations, et 11 votes enregistrés.
 
Félicitations à tous, et n'hésitez pas à vous lancer dans le sujet 8!
--------------------------------------------------------------

Principe de Fonctionnement a écrit :

Un membre post un court extrait de roman ou une description de scène, ceux qui le souhaitent peuvent remodeler le sujet à leur idée, avec leur style, en collant ou non de près au sujet de départ (entre 20 et 40 lignes).  
 
Vous pouvez soumettre un texte entre le moment ou le sujet est proposé et le moment ou le vote est ouvert pour ce sujet (le vendredi suivant).
 
Pour poster, mettez votre texte dans les balises citation :
 

Sujet <n°sujet> - <votre pseudo> a écrit :

 
<votre texte
 ...
 fin du texte>







 
------------------------------------------------------------
 

Principe des Votes a écrit :

Pour les votes (pensez à enlever les espaces dans les balises) :  
 
Citation :
[ fixed]
Auteur n°1 : xxx  
Auteur n°2 : yyy
Auteur n°3 : zzz
Remarques : abcd
[ /fixed]
 
    * On ne vote pas pour soi-même (ce n'est pas une règle, simplement une question de courtoisie )  
    * Pour éviter de donner l'impression de voter au hasard (ce qui ne serait pas respectueux des efforts produits, vous en conviendrez), pensez à laisser une appréciation, même succinte : c'est toujours agréable de savoir "comment" on a été lu



 
enfin, n'oubliez pas que ce topic est avant tout un plaisir s'adressant à des gens amoureux des mots mais pas specialement ecrivain ou critique litteraire. c'est ouvert à tous, et dans la bonne humeur ;)


Message édité par yulara le 17-10-2004 à 14:12:06

---------------
Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
mood
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Posté le 13-09-2004 à 19:55:14  profilanswer
 

n°3740346
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 13-09-2004 à 21:03:58  profilanswer
 

Citation :

 Vous pénétrez dans un endroit qui vous rappelle un moment fort de votre vie <7> karnh :  
 
    La grille d'acier s’effaça en un grincement aigu. J’étais maintenant ici, en ces lieux où ma vie s’effondra.  
  Je fis des premiers pas prudents. Mes jambes tremblaient et mon regard effleurait les moindres recoins de cette cours. A gauche le banc en pierre recouvert de graffitis, en face la vieille poubelle meurtrie par l’érosion. Tout était comme on me l’avait rapporté il y quelques minutes.  
  Un mugissement dans le ciel d’encre me fit sursauter tellement mon esprit était capté par cette cours. Une fine pluie, mais terriblement froide se mit à tomber et je sentis à côté de moi que l’on revêtait les imperméables. Je ne fit rien pour me protéger.
  — Voulez-vous vous abritez le temps de l’averse ? demanda l’homme qui se trouvait à ma gauche.
  — Non, répondis-je d’une voix absente. Non…
  Mes yeux se tournèrent ensuite vers la droite. C’était ici exactement. Dans ce coin droit que le monde s’arrêta. Un couteau traînait sur le sol, sa lame rouge de sang. Je ne pu contenir mes larmes. Je n’éclatai pourtant pas en sanglot. Juste quelques larmes roulèrent sur mon visage, aussitôt mêler à la pluie geler. Je m’approchai doucement de ce coin. Un éclair illumina brièvement les environs, révélant une chaussure non loin du couteau vermeil.  
  Une chuchotement derrière moi m’incita à me retourner. C’était les deux inspecteurs de police, ils bavardaient. Je pu entendre quelques mots :
  — … que dix ans… rentrait de l’école… un homme à surgit…
  L’autre répondit :
  — … pauvre petit… trouvera le coupable…
  Leurs voix étaient tremblantes, éteintes.  
  Ils se tournèrent ensuite vers moi, le visage plein de compassion.  
  Je regardai ma montre. 18h30, déjà deux heures…
  Mon cœur s’emballa subitement à la penser que jamais mes yeux ne croiseront ce visage souriant, ces yeux malicieux, son nez légèrement trop gros et ses cheveux d’un blond presque blanc.  
  Pourtant, une part de moi continue et continuera toujours de penser à lui. Chaque jour, chaque seconde mon âme s’animera à sa pensée. Rien ne pourra ôter l’image gravée au plus profond de mon cœur, de mon fils maintenant dans un autre monde…


Message édité par karnh le 14-09-2004 à 17:26:53
n°3743636
Infi888
Intermittent des forums
Posté le 14-09-2004 à 08:47:52  profilanswer
 

J'ai pris enseignements des mes précédentes erreurs, je vais passer un peu plus de temps à écrire mon texte  :D  
 
(drapeau masqué)

n°3745957
Infi888
Intermittent des forums
Posté le 14-09-2004 à 14:03:14  profilanswer
 

Désolé, ça va être long et chiant.  :sweat:  
Et puis ça risque aussi d'être lourd mais pour ça vous êtes habitués :D
 
PS : je ferais peut être quelques modifications, même si je ne me sens plus le courages d'y retourner.
 
Bonne chance à tous.
 

Sujet <n°7> - <Infi888> a écrit :

 
Passé-présent
 
Le paysage qui s'offre à mon regard, éveille de douloureuses pointes de nostalgie dans mon coeur. Derrière la petite route départementale qui court le long de la rivière, s'étends la demeure de mon enfance. Délimitée par un petit muret en pierre et par quelques buissons sauvages, elle porte les stigmates du temps et de l'abandon. Je reconnais toutefois les contours caractéristiques du batiment qui s'étale entre les arbres. Il a vu naitre bon nombre des miens lorsque ma famille y vivait encore et je ne peux m'empécher de ressentir l'amer culpabilité d'avoir renié la tradition en quittant ce foyer pour faire fortune en ville. Pourtant si je sais que tout cela fut nécessaire, je n'en conçois pas moins ce voyage comme un retour aux sources, un moyen de racheter une faute qui m'a pèse de longues années.
Alors que mes jambes me portent plus près encore de mon objectif, les senteurs si caractéristiques du lieu évoquent en moi mille souvenirs qui ne demandaient qu'à éclore dans un concert de sensations et de sentiments. La lavande qui jalonne par touffe la route, me chatouille les narines de ses éffluves entetantes. Sans efforts, le vent finit de me pousser à quelques pas seulement de l'entrée : c'est le passé qui prend possession de ma volontée.
 
Cette grille je la connais… Je me rappelle lorsque enfant, je faisais courir mes doigts sur sa surface afin d’en effeuiller la peinture. Un jour, j’avais même tenté d’en ôter toute trace, pour en dévoiler un métal que j’espérais précieux. Ma mère m’avait retrouvé là, patiemment planté devant ce monceau de ferraille, les cheveux et les vêtements couvert d’une fine pellicule blanche, concentré et ne ménageant pas ma peine pour dévoiler aux yeux de tous les richesses que j’escomptais.
A l’époque, mes parents n’étaient pas riches et malgré tout leurs efforts pour sauver les apparences dans le village, notre petite propriété plantée dans les hautes collines et ombragée par des nombreux arbres et buissons, perdait peu à peu sa prestance à travers un délabrement léger mais continu. Mon père avait beau passer ses week-end à rafistoler à droite et à gauche les principales avaries, la pluie, le vent et tout simplement le temps faisait plus à l’affaire qu’il n’était possible de lutter. Alors années après année, les herbes folles gagnaient du terrain sur le petit chemin qui menait à notre demeure, et je voyais mon environnement prendre les allures de petite forêt que j’imaginais tropicale et remplie de danger. Si nous avions été seuls sur cette terre, cette situation ne m’aurait pas dérangée le moins du monde : J’adorais me glisser dans l’herbe, sentir le feuillages des arbustes me chatouiller les cheveux et les branches s’agripper à mes vêtement comme autant de mains indigènes quémandant richesse à l'aventurier aureolé de gloire que je représentais. Je me rêvais explorateur et inventais de multiples aventures pleines d’action et de chasse au trésor. Malheureusement les enfant des voisins, reprenant les paroles humiliantes de leur parents, passaient leur temps à se moquer de notre pauvreté et à jeter les choses les plus innommables dans notre propriété. Je souffrais beaucoup de cette hargne stupide et aveugle qui me rendait solitaire et renfermé. Mes parents subissaient aussi ce genre de moqueries, mais j’étais alors trop jeune pour m’en rendre compte, ce qui aggravait la solitude que je pouvais éprouver. Le rêve et l’imaginaire étaient à l ‘époque mes seuls asiles.
 
Les souvenirs finissent par glisser le long de ma conscience au moment ou je pousse les deux battants de la grille dans un long grincement qui déchire l'air. M’étant remis en marche je goutte le plaisir simple de fouler à nouveau le chemin de gravillons qui mène à l’entrée. Rien n’est comparable au bruit des pierres qui roulent et s’entrechoquent lorsque le poids du corps y met du sien. On a presque l’impression d’une certaine tendresse malgré la rugosité de cette surface minérale. Cette sensation vaut bien à mes yeux celles de l’herbe verte et tendre qui ploie lorsqu’on s’y couche.
Peu à peu alors que je repousse quelques fougères intrépides, et que la frondaison fait place à un soleil éclatant, je distingue les premiers détails de la maison où j’ai passé toute mon enfance.
 
Si je la voyais plus grande, elle garde malgré l’abandon, une majesté inattaquable que ni l’effritement des murs ni les trous dans la toiture n’arrive à tromper. Sa face est couverte de lierre et je distingue ici et là de nombreux nids où les oiseaux passent l’hivers. Malgré l’effondrement de la dépendance, je n’ai aucun mal à juxtaposer ce quelle est à ce qu’elle fut. Et c’est avec un soupir de satisfaction que je revois mes parents déjeuner sur la terrasse en me jetant des coups d’œil emplies d’une tendresse qui me manque effroyablement depuis leur disparition.
Ils avaient l’habitude de disposer la table de biais près de la porte principale afin de bénéficier, à la faveur du temps, d’une zone chaude mais ombragée grâce aux arbres qui bordent l’allée. Les repas que l’on y faisait avaient beau être souvent frugales, ma mère y mettait tellement d’amour et d’ingéniosité que chaque bouchée nous émerveillait de sa saveur, mon père et moi. Une larme de nostalgie chargée de tristesse se mis à rouler le long de ma joue lorsque je les revus me prendre dans leur bras. Ils s’aimaient et m’aimaient tellement fort que je sens encore mon cœur se serrer lorsque je pense à leur regard qui se tournait vers moi, leur bras tendus cherchant à m’attirer dans leur plus tendre refuge.
Chassant d’un revers de manche les larmes qui s’accumulaient à mes yeux, je finis par arriver au pied de l’édifice. Je n’avais pas l’intention d’y pénétrer après les avertissements très stricts et clairs de l’architecte, mais je voulais ardemment poser mes mains sur le bois de la porte d’entrée afin de sentir son grain, comme si elle allait me fournir un peu de son inépuisable sérénité. Mon père en était particulièrement fier et il clamait haut et fort que si la maison devait s’écrouler, la porte, intacte, couvrirait probablement les ruines comme une cerise sur un gateau. Et il avait raison. Malgré les nombreuses griffures infligées certainement par des animaux sauvages, aucune trace de vers ou de moisissure ne venait porter atteinte à l’intégrité de cette oeuvre. Un petit coup de ponçage et de vernie suffirait à lui redonner tout son éclat d’antan et je songeais sérieusement à être celui qui procéderait personnellement à cette rénovation. Il avait fallu plusieurs mois à mon père pour trouver un tronc suffisamment sain et fort pour supporter la coupe et le traitement qu’il comptait lui faire subir et un mois supplémentaire pour la réalisation elle même. Encore aujourd’hui je ne sais vraiment pas comment il a réussit un tel prodige mais la porte est encore là pour prouver a quel point il était doué…
 
A quelques centimètres en dessous de la poignée, à l’ombre d’un des nombreux ornements sculptés, se trouve, un détail auquel je tiens tout particulièrement car il représente un véritable changement dans mon enfance, dont aujourd’hui encore je bénéficie des bienfaits. Mon père tenait à cette porte comme à la prunelle de ces yeux. Une fois où je l’avais cognée particulièrement fort en voulant rejoindre le jardin, lieu de mes pérégrinations, il avait abandonné toute occupation séance tenante pour accourir de la cuisine et constater les dégâts, c’est à dire aucun, et me tancer vivement pour mon empressement. Appliquer ma marque sur un des panneaux de bois représentait donc pour moi, le summum du courage et de l’intrépidité, même si ne sachant pas quoi y inscrire je préférais trouver une occasion plus « spéciale » pour me lancer. La peur d’une punition particulièrement pénible y était sûrement aussi pour beaucoup.
 
Pour autant, cette occasion me fut donnée en 1937 quelques mois après que nos voisins les plus proches durent quitter la région afin de permettre au chef de famille de s’acquitter de son rôle de professeur dans une autre ville. Le départ avait du être prévu de longue date, car l’acquéreur suivant ne mit pas longtemps à se faire connaître. Quand je dis connaître, c’est un bien grand mot. Mes parents ne goûtaient pas vraiment la compagnie de leurs contemporains si bien que ce n’est qu’après quelques jours que nous nous rendîmes comptes du changement. Il fallut encore une bonne semaine pour que rencontrâmes ceux qui avaient fait l’acquisition du beau domaine qui jouxtait le notre. Il s’agissait d’un couple d’age moyen versés dans l’art et la littérature qui avaient finis par s’exiler dans ce petit coin perdu pour retrouver le calme nécessaire à la pratique de leur activité respective. Leurs récents succès les avait pourvu d’un joli pécule qu’ils avaient investis dans la maison des Legrand, nos précédents voisin. Leur modernité fit forte impression à mes parents et eux, qui restaient si souvent seuls, reclus chez eux, finirent par passer de plus en plus de temps en leur compagnie. Leur fille alitée et souffrante depuis leur arrivée manquait encore à l’appel. Mais j’allais rapidement faire sa connaissance.
 
Retour en 1958 : un rapide coup d’œil, vers la marre aujourd’hui presque asséchée qui s’aligne au bout du jardin, et au saule pleureur qui s’y épanche, finit par me faire plonger plus profondément encore dans mes souvenirs.
Lorsque j’étais jeune, j’adorais me glisser à l’ombre des grandes et tombantes ramures de son feuillage pour y chercher une cachette propice à mes aventures. De là, je voyais une bonne partie du jardin, car mon père, appréciant de s’y coucher, faisait un effort tout particulier pour garder le coin propre et soigné. Il s’agissait de ma retraite et bien immobile dans la verdure, ma silhouette se confondait presque parfaitement avec l’arbre. J’aimais la sensation de pouvoir voir sans être vu, je me sentais en sécurité et protégé… Du moins jusqu’au jour du grand événement.
D'une certaine façon, dont je ne me suis rendu compte que bien plus tard, je pense que cet arbre était certainement ce que je considérais comme mon seul ami. Il m'écoutait patiemment lorsque je lui racontais mes problèmes et ne me jugeais pas sur l'état de mes chaussures ou pantalons. Tel le lichen nous formions un organisme symbiotique. Il me procurait l'asile et je lui offrais mon indéflectible attachement.
 
Par une douce après midi de pringtemps, il avait plut quelques heures avant que je ne sois autorisé à sortir, si bien que le soleil miroitait en chaque goutte que la végétation avait accumulée. Tout scintillait dans un vert éclatant et profond agrémenté d’un concert de chants d’oiseaux et de criquets. Les odeurs étaient décuplées et enbaumaient la totalité du jardin d'effluves subtiles et épicées. Tout respirait la vie et une forme de gaitée naturelle qui se propageait dans mon corps en de longs frissons de plaisir. J’étais aux anges et je profitais de l’occasion pour courir en tout sens et sentir la fraîcheur pénétrer mon corps de sa douceur. Je décidais alors de voir quel effet tout ceci avait sous le saule.
Féerique est un terme encore trop fade. On aurait dit une cascade d’étoile tombant du ciel en une pluie de lumière. Les quelques insectes qui voletaient en tout sens comme de petites fées, mêlaient encore plus de magie à l’ensemble du tableau. Les couleurs prenaient des teintes inimaginables, parfois en ondulant dans le vent en de longue trainées lumineuses ou sous forme de petite pointe de couleur scintillantes. Je laissais alors mon corps goûter à l’incroyable émerveillement de ce spectacle. Si Dieu existe je crus le voir parmis les éclats innombrables que me jetaient les branchages du saule pleureur. Bien que pris d’une intense satisfaction contemplative, je finis par entendre un léger bruissement dans les feuillages de mon univers. Intrigué de ne pas y reconnaître le déplacement d’un oiseau ou d’un mammifère, je tournais la tête dans l’espoir d’apercevoir la source de cette perturbation. Alors que mes yeux étaient encore éblouis par une telle clarté, je vis se détacher une silhouette légèrement moins brillante.
 
L’apparition, de petite taille, flottait au cœur de la verdure, se frayant un chemin en ondulant tel un voile dans le vent. Le tout était empreint d’une grâce sans comparaison et je restais bouche bée, les yeux écarquillés. A mesure de son avancé, la forme prenait corps et consistance, troquant son essence vaporeuse pour une robe scintillante mêlant des tons pastel d’un goût raffiné et la légèreté d’une plume volant au vent. Ca et là, quelques goutes de pluies s'attachaient à former de multiples et excises parrures. A mesure que mes yeux s’accommodaient, je vis apparaître les traits d’une jeune fille d’une grande beauté. Ses longs cheveux noirs, cascadaient en une rivière d’onyx aux reflets argentés, sur des épaules fines et délicates. Son nez, léger et fin, soulignait un bouche charnue et pleine, dont la rougeur contrastait du plus bel effet avec sa peau blanche et laiteuse. Ses yeux, d’un vert émeraude irisé d’or exprimaient une telle intelligence et finesse d'esprit que je restais perdu dans leurs reflets comme happé par la profondeur de ce qu'ils exprimaient. Elle s’approcha encore de moi et me déposa un baiser sur le nez sans un mot, me laissant totalement abasourdis et désemparé, avant de disparaître comme elle était venu.
 
Il me fallut un bon bout de temps avant de ne retrouver qu’un semblant de mobilité. Avais je bien vu ce qui m'était arrivé ? N'était ce pas un mirage que ma solitude aurait généré ? Non, aucun rêve ne pouvait égaler un tel tableau et provoquer les émois dont j'étais la victime. A l'évidence, j’étais tombé amoureux d’une vision à l’âge de 14 ans et je savais au plus profond de moi que nous étions d’une certaines façon accordés l’un à l’autre. Le soir même, pendant que mes parents dormaient, je me glissais hors du lit, allais subtiliser un couteau dans la cuisine et gravais pour l’éternité sur la porte d’entrée une cœur moucheté d’étoiles en hommage à cette apparition qui allait devenir 6 ans plus tard ma femme : c'est à dire Elodie, la fille des voisins. Je ne sais toujours pas pourquoi elle me choisit moi, je n’étais ni particulièrement beau ni particulièrement intelligent. Peut être était ce tout simplement qu’elle aussi avait la faculté de rêver et qu’elle trouvait en moi un compagnon de songes ?
 
Mais ceci est le passé et aussi doux soit il, je sens qu’il me faut revenir à la réalité. Je jette donc un coup d’œil en arrière, cherchant des yeux celle qui a remplit ma vie de tout ce qu’on peut souhaiter. Élodie, est resté prêt de la grille et me jette un sourire qui me transporte d’une joie intemporelle, et sans borne. Chacun d’eux à plus fait pour mon bonheur que toute l’argent que j’ai pu gagner, et dieu sait qu’aujourd’hui mes richesses sont nombreuses. Pour ceci et pour le toute le reste, qu’elle soit mille fois remerciée et chérie.
Je me retourne alors vers la maison de mon enfance et lui jète un regard amusé et serein, oui j’ai bien fait d’écouter Elodie, rénover cette endroit sera la marque indélébile de notre attachement commun, d’hier jusqu’à demain. Certains lieux on ainsi la capacité de marier passé et futur sans se noyer ni dans l’un ni dans l’autre. Je suis heureux d’avoir vécu dans l’un d’eux et de perpétuer le travail de ma famille aujourd’hui éteinte. La vie ne fait que commencer.



n°3747324
Infi888
Intermittent des forums
Posté le 14-09-2004 à 16:19:17  profilanswer
 

Je plaide pour l'ouverture dès maintenant du topic de vote pour le sujet 7. Pour moi faire 15 critiques d'un coup finit par être un calvaire. Pouvoir les écrire au fur et à mesure de la parution des textes éviterait de tout faire d'un seul coup : ce serait moins chiant. [:spamafote]
 
PS : bien sur il s'agirait d'éditer son poste a chaque nouveau texte, pas d'en pondre un nouveau à chaque critique.


Message édité par Infi888 le 14-09-2004 à 16:20:21
n°3747371
yulara
Byte Hunter
Posté le 14-09-2004 à 16:25:31  profilanswer
 

heu... ben perso moi je les critique au fur et à mesure mais dans un fichier chez moi, et je le post que lorsque les votes sont ouverts... t1 s'il fallait que je les critiques tous en meme temps je m'en sortirai pas :D


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Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°3747405
Tigerlily
Posté le 14-09-2004 à 16:29:44  profilanswer
 

Citation :

Sujet n°7 : Tigerlily
 
Vous pénétrez dans un endroit qui vous rappelle un moment fort de votre vie passée.
 
Quand on se nomme Jane Doe, chaque endroit que l'on visite prend une dimension spéciale.
C'était d'autant plus vrai pour Jane Sharon Doe qui, ce jour là, visitait Rome. Après plus de dix ans de recherches, de séances d'hypnose, de thérapie freudienne, d'acupuncture, de yoga, après des centaines des dollars dépensés pour les services de privés inutiles, après des milliers d'affichettes collées dans chaque ville qu'elle traversait... Pour la première fois, Jane voyageait seule, simplement par plaisir. Elle avait tiré un trait sur ce passé inexistant. Il lui avait fallu des années pour accepter qu'elle ne se retrouverait jamais. Elle songeait même à modifier son nom. L'équipe soignante de l'hopital de Boston l'avait affectueusement prénommée Sharon. Cela lui correspondrait mieux que Jane.
 
Ce voyage en Europe lui avait couté une fortune, aussi en savourait-elle chaque seconde. Un saut de puce en avion l'avait amenée de Paris la veille. Dans deux jours, ce serait Pragues, puis Londres avant de retourner à Boston. Il devait déjà neiger là-bas, alors qu'à Rome, l'air était doux. En flânant dans les rues pavées, elle levait le visage vers le haut, laissant le soleil hâler encore un peu plus sa peau mate. Elle respirait les odeurs à plein nez, s'amusant à en fractionner et discerner les parfums. Café, sauge, tomates...  
 
Un homme la croisa, se retourna sur son passage et la siffla effrontement. Jane sourit et continua sur son rythme nonchalant. Même à un âge estimé à quarante ans, on pouvait rester séduisante. La vie était belle, même ainsi amputée. Elle se sentait si bien. Plus besoin de réflechir, de forcer son esprit, de se demander constamment si l'endroit était familier ou non... Même si... Jane ne voulait plus entendre parler de cela.
 
Aucun guide touristique ne parlait de la petite ruelle qu'elle emprunta. Elle avait failli ne pas la voir, tant elle était sinueuse et cachée par des buissons décoratifs. Ses pieds l'avaient simplement guidés là, avec le même automatisme que lorsqu'elle rentrait chez elle le soir après le travail. Un peu plus loin se trouvait un petit restaurant. Elle entra et commanda un espresso dans un italien parfait. Elle parlait cinq langues et n'aurait su dire laquelle était sa langue maternelle. On lui avait immédiatement parlé anglais à Boston, et depuis elle pensait et rêvait dans cette langue. Mais qu'en était-il avant?
 
Elle chassa ces pensées en humant son café. La première gorgée lui brula presque les lèvres. C'est en abaissant sa tasse qu'elle vit la petite vieille.
Elle était debout devant sa table, mais elle était si petite que ses yeux se trouvaient au niveau de ceux de Jane. De grands yeux noirs, ouverts sil largement qu'ils menaçaient de s'échapper de leurs orbites.
- Dio! Non è possibile! Carla! souffla-t-elle.
Jane eut un geste tellement brusque que sa sous-tasse se brisa avec un bruit net.
- Chi essete? Mi conoscete? cria presque Jane en se dressant d'un bond.
La vieille femme porta une main à sa poitrine. Elle murmura encore une fois:
- Carla...
Et elle s'effondra.
 
Jane resta longuement assise, immobile, après le départ des ambulanciers. Elle avait regardé sans broncher le médecin refermer la fermeture éclair du sac de plastique sur le vieux visage fripé. L'aubergiste, une femme d'une cinquantaine d'années, était venue poser une main qui se voulait réconfortante sur l'épaule de Jane.
- C'est mieux ainsi, vous savez. Elle était seule, et elle perdait la tête. Elle interpellait souvent mes clients, les prenant pour ses enfants. Elle est en paix maintenant.
- Elle n'avait plus de famille?
- Non, plus personne.
- Avait-elle... déjà mentionné le nom de Carla?
- Je ne crois pas. Mais qui sait? Je ne retiens pas tout non plus. Allez, ma petite dame, ne vous en faites pas trop. Ce n'est pas de votre faute.
Jane lui rendit un pâle sourire. Elle venait de recevoir une vie de plus, une vie qui avait duré quelques secondes. Celle de Carla.


 
Je me rends compte maintenant que j'ai fini que 1) je suis en train de vous faire le tour des affections mentales ou physiques 2) c'est trop loin du sujet. Je le poste quand même, mais je ferai peut-être un autre essai sur ce sujet.

n°3747483
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 14-09-2004 à 16:38:36  profilanswer
 

Je crois que mon texte est un peu court... comparé au votre :)

n°3747714
Marnie
Posté le 14-09-2004 à 17:05:49  profilanswer
 

karnh a écrit :

Je crois que mon texte est un peu court... comparé au votre :)


Non mais c'est bien :) Si on commence à pondre de vraies nouvelles j'arrête de critiquer moi.
 
Mais il y a déjà 3 textes ! :ouch: J'arrive pas à trouver d'idée directrice :sweat: .


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Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
n°3757151
rpgman
Posté le 15-09-2004 à 17:49:29  profilanswer
 

Infi888 a écrit :

Je plaide pour l'ouverture dès maintenant du topic de vote pour le sujet 7. Pour moi faire 15 critiques d'un coup finit par être un calvaire. Pouvoir les écrire au fur et à mesure de la parution des textes éviterait de tout faire d'un seul coup : ce serait moins chiant. [:spamafote]
 
PS : bien sur il s'agirait d'éditer son poste a chaque nouveau texte, pas d'en pondre un nouveau à chaque critique.


 

Yulara a écrit a écrit :

heu... ben perso moi je les critique au fur et à mesure mais dans un fichier chez moi, et je le post que lorsque les votes sont ouverts... t1 s'il fallait que je les critiques tous en meme temps je m'en sortirai pas :D



 
Ben, ce n'est pas pratique pour ceux qui retouchent leurs textes :/


Message édité par rpgman le 15-09-2004 à 17:50:13
mood
Publicité
Posté le 15-09-2004 à 17:49:29  profilanswer
 

n°3757711
yulara
Byte Hunter
Posté le 15-09-2004 à 19:00:32  profilanswer
 

rpgman a écrit :

Ben, ce n'est pas pratique pour ceux qui retouchent leurs textes :/


ben je sais pas s'il y a beaucoup de participants qui retouchent leurs textes une fois posté, en tout cas sans le dire dans un post[:yulara]
je pense qu'on poste les textes lorsqu'on les pense finis, et si jamais il y a des retouches elles sont mineures, non?


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Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°3757772
karnh
Mes potes dans la signature !
Posté le 15-09-2004 à 19:05:58  profilanswer
 

Ouai, pour moi j'ai pas prévenu mais c'était juste un mot ! :)

n°3761577
cmic
Posté le 16-09-2004 à 09:23:31  profilanswer
 

Marnie a écrit :

Non mais c'est bien :) Si on commence à pondre de vraies nouvelles j'arrête de critiquer moi.
 
Mais il y a déjà 3 textes ! :ouch: J'arrive pas à trouver d'idée directrice :sweat: .


 
Ben pour être inspiré, faut arrêter de gamberger sur des intégrales triples !!  Les porte-manteaux, ça embrume le cerveau, c'est bien connu.
Sourires matinaux de cmic.  

n°3761586
cmic
Posté le 16-09-2004 à 09:25:54  profilanswer
 

Tigerlily a écrit :

[quote]Sujet n°7 : Tigerlily
 
....
Je me rends compte maintenant que j'ai fini que 1) je suis en train de vous faire le tour des affections mentales ou physiques 2) c'est trop loin du sujet. Je le poste quand même, mais je ferai peut-être un autre essai sur ce sujet.


 
Pas grave tout ça. J'aime bien toute l'émotion qui rôde dans ton texte. La fin un peu trop abrupte/moderne ?
A suivre !!
 

n°3761630
cmic
Posté le 16-09-2004 à 09:35:59  profilanswer
 

Infi888 a écrit :

Désolé, ça va être long et chiant.  :sweat:  
Et puis ça risque aussi d'être lourd mais pour ça vous êtes habitués :D
 
PS : je ferais peut être quelques modifications, même si je ne me sens plus le courages d'y retourner.
 
Bonne chance à tous.


 
Effectivement, c'est un peu [euphémisme] long. Surtout beaucoup d'emphase dès le début du texte. On dirait du Stendhal. Tout ca pour nous raconter un histoire (vécue ?) d'amour. L'amour c'est plus léger que ça, ça s'envole, ça vibre dans les regards, non ??  
 
NB: Toute cette reflexion n'est pas du tout agressive et n'engage *que moi* , bien sûr.
 

n°3761826
Infi888
Intermittent des forums
Posté le 16-09-2004 à 10:26:15  profilanswer
 

cmic a écrit :

Effectivement, c'est un peu [euphémisme] long. Surtout beaucoup d'emphase dès le début du texte. On dirait du Stendhal. Tout ca pour nous raconter un histoire (vécue ?) d'amour. L'amour c'est plus léger que ça, ça s'envole, ça vibre dans les regards, non ??  
 
NB: Toute cette reflexion n'est pas du tout agressive et n'engage *que moi* , bien sûr.


 
Je te rassure, je ne prends pas mal ta critique :D.
J'admet que le "Stendhal" m'a fait rire, tellement je m'en sens loin,  mais j'apprecie ton avis. Maintenant, non ce n'est pas du vécu. Par contre en ce qui concerne l'emphase, c'était un choix lié au fait que ce n'est pas une histoire d'amour en tant que telle, mais un souvenir embeli de la réalité (et aussi que cela se passe au debut-millieu du siècle). ;)

n°3762481
Tigerlily
Posté le 16-09-2004 à 11:50:28  profilanswer
 

Une deuxième tentative... je préfère celle-là.
 

Citation :


Sujet n°7 : Tigerlily, (essai n°2)
 
Madeleine regardait son époux, debout à quelques mètres d’elle. Comme il était resté beau et fier, quelle allure conquérante lui donnait son uniforme encore impeccable ! On aurait pu croire un jeune soldat. Et pourtant…
Une nouvelle rafale de vent la fit frissonner. Elle se rapprocha de lui lentement, appuyant chaque pas sur sa cane. Sa main se posa sur son avant bras solide et elle murmura :
- Ca va aller, Frank ?
Elle observa avec tendresse et attention son visage, théâtre de tant d’émotions. Il déglutit avant de répondre :
- Bien sur, ma colombe.
Il lui rendit son sourire. Il savait qu’elle n’était pas dupe. Après toutes ces années… Il savait que dans quelques jours ça irait mieux, que tout s’estomperait. Mais il lui fallait revenir là, chaque année.  
Comme à chaque fois, il lui dit d’un ton confiant :
- Reste là, Maddy. Je ne serai pas long.
Compréhensive, elle le laissa s’en aller. Elle se rassit et le regarda s’en aller, ses pieds s’enfonçant dans le sable humide.
Frank fit une centaine de mètres et s’arrêta face à la mer. Oui, il devait revenir ici. Il le devait à tous ceux qui étaient tombés ce jour là. Harvey, dont le fils venait tout juste de naître. Collin, le jeune anglais distingué, qui avait atterri Dieu sait comment dans son unité. Stan, jamais à court ni de blagues salaces ni de cigarettes. Paul, James, Bill, et tant d’autres. Tant d’autres.
Lentement, les bruits de bombardements, les sifflements des balles et les hurlements des blessés firent place à un autre souvenir. Quelque chose de mille fois plus doux, qui fit sourire Frank un instant. Ses premières vacances en Europe, en famille. Son premier baiser, sur cette même plage de Normandie. Drôle de hasard. Il avait onze ans. Elle en avait douze, elle s’appelait Camille. Ils s’étaient regardés, surpris, après que leurs lèvres se soient rejointes. Ils avaient ri, c’était vraiment trop dégoûtant, trop mouillé.
Le charmant visage de Camille s’évanouit dans l’esprit de Frank. Le fracas de la bataille reprit ses droits. Une vague de souffrance et de tristesse envahit le vieil homme. Oui, il se sentait vieux, désormais. Pour la première fois, il murmura :
- C’est sans doute la dernière fois, les gars. Mon dernier 6 juin. Préparez-moi une place, là-haut.
Il se retourna vers Madeleine. Des mèches de ses cheveux blancs s’étaient échappées de son chignon et volaient dans le vent violent. Lentement, il retourna vers elle. Il pouvait rentrer, à présent.  

n°3762718
Infi888
Intermittent des forums
Posté le 16-09-2004 à 12:17:36  profilanswer
 

Tigerlily a écrit :

Une deuxième tentative... je préfère celle-là.
 

Citation :


Sujet n°7 : Tigerlily, (essai n°2)
 
Madeleine regardait son époux, debout à quelques mètres d’elle. Comme il était resté beau et fier, quelle allure conquérante lui donnait son uniforme encore impeccable ! On aurait pu croire un jeune soldat. Et pourtant…
Une nouvelle rafale de vent la fit frissonner. Elle se rapprocha de lui lentement, appuyant chaque pas sur sa cane. Sa main se posa sur son avant bras solide et elle murmura :
- Ca va aller, Frank ?
Elle observa avec tendresse et attention son visage, théâtre de tant d’émotions. Il déglutit avant de répondre :
- Bien sur, ma colombe.
Il lui rendit son sourire. Il savait qu’elle n’était pas dupe. Après toutes ces années… Il savait que dans quelques jours ça irait mieux, que tout s’estomperait. Mais il lui fallait revenir là, chaque année.  
Comme à chaque fois, il lui dit d’un ton confiant :
- Reste là, Maddy. Je ne serai pas long.
Compréhensive, elle le laissa s’en aller. Elle se rassit et le regarda s’en aller, ses pieds s’enfonçant dans le sable humide.
Frank fit une centaine de mètres et s’arrêta face à la mer. Oui, il devait revenir ici. Il le devait à tous ceux qui étaient tombés ce jour là. Harvey, dont le fils venait tout juste de naître. Collin, le jeune anglais distingué, qui avait atterri Dieu sait comment dans son unité. Stan, jamais à court ni de blagues salaces ni de cigarettes. Paul, James, Bill, et tant d’autres. Tant d’autres.
Lentement, les bruits de bombardements, les sifflements des balles et les hurlements des blessés firent place à un autre souvenir. Quelque chose de mille fois plus doux, qui fit sourire Frank un instant. Ses premières vacances en Europe, en famille. Son premier baiser, sur cette même plage de Normandie. Drôle de hasard. Il avait onze ans. Elle en avait douze, elle s’appelait Camille. Ils s’étaient regardés, surpris, après que leurs lèvres se soient rejointes. Ils avaient ri, c’était vraiment trop dégoûtant, trop mouillé.
Le charmant visage de Camille s’évanouit dans l’esprit de Frank. Le fracas de la bataille reprit ses droits. Une vague de souffrance et de tristesse envahit le vieil homme. Oui, il se sentait vieux, désormais. Pour la première fois, il murmura :
- C’est sans doute la dernière fois, les gars. Mon dernier 6 juin. Préparez-moi une place, là-haut.
Il se retourna vers Madeleine. Des mèches de ses cheveux blancs s’étaient échappées de son chignon et volaient dans le vent violent. Lentement, il retourna vers elle. Il pouvait rentrer, à présent.  




 
J'aime bien les deux, mais la deuxième, de par mes grands parents normands vivant sur une des plages du débarquement, attise mon intéret. :D
 
Mais je préfère quand même la première je pense.

n°3776540
rpgman
Posté le 18-09-2004 à 12:27:36  profilanswer
 

Tigerlily a écrit :

Une deuxième tentative... je préfère celle-là.
 

Citation :


 Il le devait à tous ceux qui étaient tombés ce jour là. Harvey, dont le fils venait tout juste de naître.




 
Ne voulais-tu pas dire petit-fils ?  :??:

n°3785471
Osama
Posté le 20-09-2004 à 01:37:06  profilanswer
 

Pour mon premier essai, j'ai pris quelques libertés avec le sujet :D
 

Sujet 7 - Osama a écrit :

 
Brouillard... Des pensées confuses fusaient encore dans ma tête mais mon esprit embrumé ne put en saisir aucune. Encore empêtré dans ce chaos intérieur, ma première impression fut celle, pénible, d'un réveil pâteux après un long coma. Je sortais d'un de ces états dans lequel il est dangereux d'errer trop longtemps, où la conscience, dérivant trop longtemps pour pouvoir retrouver son chemin, finit par se perdre dans les méandres du monde de l'oubli. Funambule, j'avançais à l'aveuglette en espérant tomber du bon côté. Au loin, je sentais comme une faible lueur me guider...
 
Lumière... Peu à peu, le voile se déchira et j'émergeai au milieu d'une pièce nouvelle dans laquelle je me tenais, debout et immobile. Une petite chambre, simple et dépouillée. En face de moi se trouvait un petit lit en bois qui faisait le coin, et à gauche un bureau sur lequel s'entassaient plusieurs papiers. De l'autre côté se trouvait la fenêtre, grande et lumineuse. Juste sous le rebord, un bocal contenait un poisson rouge. Je m'approchais.
 
Au dehors, le monde extérieur renaissait devant moi, et j'entendis la rumeur de la rue monter jusqu'à la fenêtre. Sur mon visage je sentais la lumière chaude et agréable d'un soleil de fin de matinée. Toutes ces sensations apaisantes me ramenaient doucement à la réalité. Et plus le monde tangible reprenait ses droits dans la petite chambre, et plus je réalisai que je ne savais rien de cet endroit, ni même comment j'avais bien pu arriver jusque là. Où étais-je ? Que m'était-il arrivé ??
 
Je me retournais vers le bureau, cherchant des yeux une réponse, regardant ça et là les endroits où la réalité finissait de refaire surface, comme des lézards fuyant mon regard. A hauteur de visage, un calendrier de la semaine était accroché au mur; je crus d'abord qu'il n'y avait rien écrit, puis me rendis compte de mon erreur : les notes écrites y étaient tellement nombreuses que ce petit morceau de carton saturé d'encre m'apparut vide alors qu'il était plein.
 
C'est alors que je fus brusquement saisi par une inquiétante sensation de malaise. L'inconnu qui baignait cette chambre et mon esprit m'avait jusque là laissé étrangement calme, mais cette fois c'était différent. J'avais l'angoissante l'intuition que quelque chose de désagréable venait de se réveiller en moi, quelque chose dont je n'avais pas envie de me rappeler. Mais je savais que c'était trop tard, que je ne pourrais plus refouler cette chose plus longtemps, qu'elle était déjà en train de remonter à la surface.
 
Mes yeux se posèrent sur un post-it que je n'avais pas vu. Un éclair de lucidité retrouvée déchira mon esprit, et je compris. Ce que je n'avais pas voulu reconnaitre sur ce calendrier, c'était ma propre écriture. Je pris le post-it et lus : "Syndrome de Korsakoff : je suis incapable de fabriquer de nouveaux souvenirs..."



n°3785985
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 20-09-2004 à 09:56:53  profilanswer
 

Bon. Je n'avais pas d'idée, donc je me demandais si quelqu'un oserait.
Comme personne ne l'a fait, c'est à moi de m'y coller...
Et non, rien à voir avec une expérience personnelle ;)
 
 
 
 

Grenouille Bleue - Texte 7 :

Mon souffle est court contre sa joue, sa respiration brûlante autour de ma nuque. Mes mains courent le long de son corps aux vallons encaissés, aux montagnes dressées vers le levant. La lumière du jour fané filtre par les persiennes. Elle éclaire son visage d'une teinte mordorée. Je lui mordore la lèvre inférieure doucement, écarte une mèche de ses yeux avant de l'embrasser de nouveau.
"Je t'aime" murmure-t-elle en reprenant son souffle.
"Je t'aime" réponds-je en perdant le mien.
 
Je pénétre dans cet endroit comme au confessionnal, avec la révérence d'un païen dont les yeux se décillent. C'est mon chemin de Damas à moi, mon nirvana, mon golconda. Comme d'habitude, je ferme les yeux pour me perdre dans ce lent mouvement et comme d'habitude, j'attends que les souvenirs affluent. Cela ne met pas longtemps, cette fois-ci. Quelques secondes qui s'égrènent comme les notes d'une partition, un orchestre céleste qui entrouvre ma mémoire.
 
Et soudain elle est là, aussi facilement que ça. Je rouvre les yeux pour voir un autre visage devant le mien, des cheveux qui ont bruni, une peau qui s'est adoucie, des lèvres plus minces, des yeux amusés. Je la sens vibrer sous moi, elle me sent vibrer en elle, et je la regarde avec avidité. Sa beauté me captive, me coupe le souffle. Je gémis doucement et la fille accélère le rythme, sans doute convaincue du plaisir qu'elle me procure. Comment peut-elle se douter qu'elle n'est qu'un simple réceptacle, une clé vers mes souvenirs enfouis, vers le seul amour que je pourrai jamais éprouver ? Je devrais me sentir coupable, mais je n'en ai pas la force.
 
Dix ans qu'elle a disparu dans cet accident. Dix ans qu'elle ne dort plus à mes côtés, sa tête sur mon épaule, ses cheveux chatouillant mon nez. Elle me manque, oh, mon dieu, elle me manque tellement.... Il ne se passe pas un jour sans que je pense à elle.
 
Mais il n'y a qu'à ce moment précis que je peux la sentir contre moi, que je peux retrouver les sensations qui m'enchantaient à l'époque. Toutes ces filles anonymes forment un pont obscène vers ce souvenir sublime, cette vie magique, la femme de ma vie.
 
Je jouis avec l'amertume du désespoir, les souvenirs refluent en moi, je me sens vidé.
"Je t'aime" murmure la fille en perdant son souffle.  
"Je t'aime" réponds-je en reprenant le mien.
 
 
 


Message édité par Grenouille Bleue le 20-09-2004 à 10:01:09
n°3788667
Elmar_
Grimoire ampoulé
Posté le 20-09-2004 à 17:00:42  profilanswer
 

Premier post et premier test dans cet atelier d'écriture qui me semble très enrichissant. J'en profite donc pour vous saluer tous bien bas, écrivains en herbe ou non, notamment le dénommé Grenouille qui m'a conseillé de venir vous enquiquiner un brin.
 
Bon, trève de parlotes. en piste !
 

Sujet 7 - Elmar a écrit :

 
Le plancher craque alors que vous pénétrez dans la salle endeuillée. Les volets sont fermés, laissant tout de même filtrés les rayons éparses d'un soleil matinal. Une fine couche de poussière recouvre aujourd'hui les larges fauteuils en cuir, vêtus pour l'occasion d'immenses draps blancs. Ces derniers donnent à la pièce l'air d'un paradis nacré où le silence règne en maître. Vous vous souvenez ?
 
En avançant dans la pénombre, vous jetez un regard alentour. Personne. Non, personne n'est venu ici depuis longtemps. Trop longtemps. Des mois, des années ? Vous ne sauriez le dire. Dehors, la nature s'éveille. Les frondaisons des arbres bruissent sous la caresse d'un vent printanier tandis qu'au loin, vous croyez discerner le chant de quelques tourterelles. Elles sont si charmantes en cette saison. Mais ici, rien. Une pièce muette où la nuit semble avoir resserrer son étau implacable. Vous vous souvenez ?
 
Au fond de la pièce, là, illuminé par un mince rayon de lumière, vous le retrouvez. Lui aussi recouvert d'un de ces linges immaculés, il se dresse néanmoins dans toute sa splendeur. Vieux, il est. Mais encore resplendissant il demeure, tout vernis et agrémenté de deux bougeoirs finement ouvragés. Le clavier tempéré a jauni avec l'âge. Qu'importe ! A mesure que vous passez la main sur les touches, l'impensable se produit. D'abord, douce mélodie semblable au murmure d'une muse esseulée , le chant s'élève des entrailles de l'instrument. Les secondes s'égrènent tandis que la musique s'écoule. La mélopée monte en gravité puis redescend tout aussi subitement. Les airs s'enchaînent, évoquant à votre mémoire d'amères réminiscences. Les rires de vos gamins lorsque vous les couvriez de baisers, leur ébouriffant au passage leurs belles chevelures. Les regards ébahis de vos petits-enfants alors que vous vous laissiez aller au plaisir des oeuvres d'un Bethoveen ou autre Mozart en herbe. Vous vous souvenez ?
 
Mais aujourd'hui, les premiers s'entassent dans des maisons puants la mort et les souvenirs, grabataires obnubilés par leur vie d'antan. Les autres, mères, célibataires, tantes ou cousins, profitent comme ils peuvent de leur vie dans un monde où corruption et argent sont souverains. Et vous, vous êtes là, dans votre maison, votre demeure. Vous vous souvenez ?
 
Vous êtes mort ici, dans cette pièce. Votre pièce. C'était il y a si longtemps, déjà... ou était-ce hier ? Vous ne vous souvenez plus.
 




Message édité par Elmar_ le 24-09-2004 à 22:48:16
n°3789159
yulara
Byte Hunter
Posté le 20-09-2004 à 18:17:59  profilanswer
 

:hello: aux petits nouveaux: Osama et Elmar_
si ça vous tente de vous exercer pour la phase suivante (critiques/votes), le sujet 6 est là ;) (meme si les votes sont fermés, un avis de plus sur ses textes fait toujours plaisir :p)
 
 
sinon, pour les autres, je pense ouvrir les votes pour ce sujet, disons, vendredi. donc avis aux retardataires!
et bien sur vous avez toujours la possibilité de proposer des sujets dans le topic général ;)
 
bonne continuation


---------------
Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°3789336
rpgman
Posté le 20-09-2004 à 18:43:39  profilanswer
 

yulara a écrit :


sinon, pour les autres, je pense ouvrir les votes pour ce sujet, disons, vendredi. donc avis aux retardataires!
 
bonne continuation


 
Houlà, ça fait just quand même, non ?  :ouch:  
A moins que tu parles du vendredi 1er ?  :D

n°3789344
Grenouille​ Bleue
Batracien Azuré
Posté le 20-09-2004 à 18:44:38  profilanswer
 

rpgman a écrit :

Houlà, ça fait just quand même, non ?  :ouch:  
A moins que tu parles du vendredi 1er ?  :D


 
Ca permet de speeder un peu les choses et d'éviter les pavés de 100 lignes  :whistle:

n°3789361
yulara
Byte Hunter
Posté le 20-09-2004 à 18:48:30  profilanswer
 

ben ça fera 2 semaines d'ouverture pour le sujet, c'est dejà pas mal non?
 
(pis surtout ça m'arrange niveau planning meis bon, ça c'est une autre histoire :whistle: )


---------------
Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°3789418
Infi888
Intermittent des forums
Posté le 20-09-2004 à 18:56:43  profilanswer
 

Grenouille Bleue a écrit :

Ca permet de speeder un peu les choses et d'éviter les pavés de 100 lignes  :whistle:


 
Fais attention grenouille bleue, ça m'embetterais de devoir te faire du mal ! :fou:   :D


Message édité par Infi888 le 20-09-2004 à 18:57:05
n°3789436
rpgman
Posté le 20-09-2004 à 18:58:19  profilanswer
 

yulara a écrit :

ben ça fera 2 semaines d'ouverture pour le sujet, c'est dejà pas mal non?
 
(pis surtout ça m'arrange niveau planning meis bon, ça c'est une autre histoire :whistle: )


 
Disons que je m'imaginais que le temps d'ouverture du sujet 6 était dans la moyenne  :whistle:  
Plus sérieusement, une ouverture de 3 semaines-1 mois, je trouve ça plus cool perso...

n°3789707
yulara
Byte Hunter
Posté le 20-09-2004 à 19:35:39  profilanswer
 

rpgman a écrit :

Disons que je m'imaginais que le temps d'ouverture du sujet 6 était dans la moyenne  :whistle:  
Plus sérieusement, une ouverture de 3 semaines-1 mois, je trouve ça plus cool perso...


au debut le rythme c'etait un sujet par semaine :lol:
le sujet 6 a été long parce qu'il y avait les vacances [:yulara]


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Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°3800150
alhana
kippou..... ra m'aider?
Posté le 22-09-2004 à 00:02:54  profilanswer
 

coucou voila une revenante et ma petite contributions
 
 
Alhana sujet 7
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     Les marches craquent légèrement sous mes pas. La peinture des murs semble dater du siècle dernier si ce n’est même du précédent. Enfin je ne me souvient guère de la cage d’escalier, en fait. J’étais plutôt abonnées aux ascenseurs.  
 
      Je me souviens surtout du plafonnier  et de l’espèce de bruit de grillons qu’on entendait filtrer à travers les doubles portes. J’étais la seule à trouver que cela ressemblait à des grillons d’ailleurs. Mais à dix ans on essaye par tout les moyens de mettre un peu de rêve dans un monde où la dure réalité est un peu trop présente.  
 
      Perdues dans mes souvenirs, j’arrive déjà sur le palier du 5eme étage. C’est un peu haut, mais je ne voulais pas revenir en passant par l’ascenseur. J’aurais eu trop de mal a appuyer sur le bouton de l’étage ; peur de ne plus en repartir cette fois. Même si aujourd’hui 15 ans plus tard je suis campée bien droite sur mes deux jambes !  
C’est un peu une victoire pour moi que d’avoir monté ces 50 et quelques marches et c’est presque triomphante que j’y arrive. Mais maintenant que je suis devant la porte mes doigts se rétractent presque devant la poignée !    
Arriverais-je à faire de nouveau partie de ce monde ?
 
 Je pousse la porte du service  de pédiatrie, lentement, comme si le moindre grincement pouvait me trahir. Une rangée de siège est installée dans le couloir central. Les mêmes fauteuils  qui avaient dut un temps  être roses, mais qui aujourd’hui palissaient d’une couleur indéfinissable.  
Ils ont vu passer tant de douleur, d’angoisse mais parfois aussi de joie et d’ineffable soulagement. J’aurais voulu qu’ils me racontent tout ce qu’ils savaient. Les peines partagées des mamans qui venaient chercher l’écoute. Elles cherchaient l’espoir, même parfois d’une façons peut être un peu égoïste. Ecouter les autres permet de savoir s’il existe pire que son cas.  
 
       Ces bons vieux morceaux de plastique furent aussi le lieu privilégié des chamailleries avec les autres enfants ! C’était à celui qui aurait la meilleur vue de l’ensemble du service ! On choisissait notre place au devant du spectacle de la fin de matinée ! On admirait, plein de la candeur de notre enfance, le ballet des seaux et serpillières que les dames de service improvisaient pour nous. Nous étions et seraient à jamais leur seul public, mais pour elles nous serions toujours le meilleur.
 Il fallait voir briller nos yeux, quand elles réprimandaient gentiment les médecins pour avoir marché dans la salle qu’elles venaient de laver, et faisaient mine de les poursuivre avec leurs balais !
On riait, mais on savait bien que l’arrivée des pédiatres augurait bien autre chose que du rire !
     En effet après le ballet des  lavettes c’était le ballet des infirmières et de leurs seringues ! Oh ! On ne leur en voulait pas, enfin pas à toutes ! Je me souviens surtout  de Catherine que tout le monde appelait Tine ! Un ange de douceur.    
 
     Mais la visite des médecins voulait surtout dire nouvelles aux familles, questions, espoirs ou fatalités. Quand le docteur sortait de ma chambre, mes parents le suivaient dans le couloir et fermaient la porte. L’infirmière ou l’aide soignante restait avec moi et parlait de choses et d’autres, pour que je n’entende pas. Il n’y avait rien de pire que ces absurdes diversions. Plus on me parlait ou même me chatouillait, plus l’image de cette porte grandissait devant mes yeux. J’étais obsédée par le conciliabule qui se déroulait dans le couloir. Je voulais être derrière cette porte.  
     Mais quand mes parents revenaient, je ne posaient jamais aucune questions. Je n’avais pas besoin, je voyait leur yeux. Ils avaient besoin de moi presque autant que j’avais besoin d’eux. Alors je restais silencieuse ou parlait d’autre chose, mais l’image de la porte restait imprimée en moi. Derrière la porte….
 
 Assise sur le siège central de la rangée, comme pour mes dix ans, je regarde passer les professionnels et les patients. Ici une infirmière qui court vers la salle de soins. Oh! Je ne m’inquiète pas, ce n’est pas une urgence . Une infirmiere ca court tout le temps c’est une definition des services de pediatrie, et meme des services en general !  
« Quand on a pas de tête il faut avoir des jambes », c’était le phrases culte de notre chère Tine.
C’est intéressant de voir comme la mémoire est sélective. Je me souviens que les piqûres et les différent examens faisaient parfois mal, mais je ne me souviens pas de la sensation même de la douleur.  
Par contre j’entend clairement le rire de Tine dans mes oreilles et je sens encore les mains douces de la kiné qui essayaient de soulager mon petit corps perclus de  douleurs. Comme j’aimerais avoir su leur dire ou leur faire comprendre combien elles étaient importantes pour moi, comment elle me soulageaient.
 J’ai longtemps vécu comme un profond remord l’absence de reconnaissance de l’enfance. Mais maintenant que je suis revenue ici et que je les revois travailler : je sais. Je ne regrette plus car je sais qu’elles savaient, sans avoir besoin de leur dire avec des mots. Les yeux des enfants parlent seuls.
 
 Observer ce flot d’émotions humaine, m’effraie mais à la fois m’apaise. Rien n’a changé. Les médecins rouspéteront toujours, les infirmières courront toujours, les enfants riront toujours dans les couloirs. Même si du fond de leur chambres ils se demanderont toujours ce qui se passe derrière la porte !
Une petite main se pose sur mon genou :
« - Tu joue avec moi, Madame ? »
Je n’ai pas le temps de répondre  qu’une puéricultrice arrive derrière le petit bonhomme !
- Dis donc, Théo si j’avais attendu que tu me trouves j’aurais pu rester caché longtemps ; et n’enquiquine pas la dame !
- Oh il n’y a vraiment pas de mal, ce petit est un amour !
- Oui mais un peu cyclonesque sur les bords ! Je peux vous renseigner, vous cherchez quelqu'un ? »
 Je me lève alors fièrement  et lui tendant la main avec un grand sourire :
- Je suis un peu en avance, mais je commence aujourd’hui. Je suis la nouvelle infirmière ! »
 
 Et oui maintenant C’est moi qui serait derrière la porte !
-----------------------------------------------------------
 
 
edit: deolée je crois que c'est un peu long!


Message édité par alhana le 22-09-2004 à 00:10:08
n°3805440
rpgman
Posté le 22-09-2004 à 18:52:40  profilanswer
 

Je sollicite un report de l'ouverture des votes à lundi, je suis en train de terminer mon texte et j'ai très envie d'en écrire un deuxième  :)  
 
Cela dérange t-il quelqu'un ?  :??:

n°3806207
yulara
Byte Hunter
Posté le 22-09-2004 à 20:34:21  profilanswer
 

oui lundi j'aurais pas le net :lol:
dans ma grande bonté je te donne jusqu'à dimanche soir :o


---------------
Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
n°3806743
rpgman
Posté le 22-09-2004 à 21:29:08  profilanswer
 

yulara a écrit :

oui lundi j'aurais pas le net :lol:
dans ma grande bonté je te donne jusqu'à dimanche soir :o


 
Merci, grande et auguste yulara, pour ton infinie et miséricordieuse bontée [:augie]  :whistle:


Message édité par rpgman le 22-09-2004 à 21:30:32
n°3811208
Marnie
Posté le 23-09-2004 à 14:27:12  profilanswer
 

Tigerlily : en Italien, "qui êtes-vous ?" se dit "chi siete ?", voire "chi è lei ?" (ou "lei chi è ?", j'ai un doute sur l'ordre des mots) si on veut être vachement poli.
Le verbe être est irrégulier dans toutes les langues que je connais ;).


---------------
Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
n°3811755
Tigerlily
Posté le 23-09-2004 à 15:31:21  profilanswer
 

Marnie a écrit :

Tigerlily : en Italien, "qui êtes-vous ?" se dit "chi siete ?", voire "chi è lei ?" (ou "lei chi è ?", j'ai un doute sur l'ordre des mots) si on veut être vachement poli.
Le verbe être est irrégulier dans toutes les langues que je connais ;).


 
Maintenant, tout le monde comprend que je n'en suis qu'à mon 2e cours d'italien...  :lol:  
Zut, moi qui pensais pouvoir faire illusion... méchant babelfish!!!

n°3811990
Marnie
Posté le 23-09-2004 à 16:03:03  profilanswer
 

:D
T'as pas fini de rigoler avec les conjugaisons en italien.


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Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
n°3812009
le textori​en
ultime et impossible
Posté le 23-09-2004 à 16:06:32  profilanswer
 

Sujet <n°7> - <le textorien> a écrit :

 
<Peut-on vivre deux fois le même moment?
Les lumières vespérales tendaient à disparaitre dans ce ciel de feu. Pour certain, l'appothéose du romantisme était à porté de main. Personnellement, je savais à quoi m'attendre. J'avait déjà vécu cette scène une fois, je la revivais à présent. Je la revivrait encore plusieur fois.
Le décort serais toujours immuable: la plage. Le sable et la mer jouaient à un étrange jeu de la guerre, lorsquel'un prenait du terrain, l'autre le regagnait aussitôt. Le soleil se couchait au loin vers les montagnes dans mon dos. Elles aussi ne changeraient pas ce soir. Quelque frêle plantes poussaient dans ce désert de sable.
Certains pense que toutes les plages se ressemblent, c'est faux, chaque plage est différantes. Elles ont toute des souvenir différantes, ce n'est pas les même pied qui les ont foulé. Chaque parcelle de sable a une âme.
La plage me reconnaissait autant que je la reconnaissais. J'étais venu, il y avait un mois et elle ne m'avais pas oublier. Quelque part, les escarbiles de la précédante soirée gisaient. Ma tête avait alors tourné et le sable n'avait accellit dans ses bras.
Tout recommencerait, la dune deviendrait la gardiennes de mes secret inavouable et de mes lâchetés les plus viles.
Au même lieu, je fit les mêmes erreurs...>





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les ombres sont les enfants de la lumière
n°3812023
le textori​en
ultime et impossible
Posté le 23-09-2004 à 16:08:33  profilanswer
 

C'est peu être un peu court...


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les ombres sont les enfants de la lumière
n°3820472
rpgman
Posté le 25-09-2004 à 00:06:32  profilanswer
 

Sujet n°7 - rpgman - 1 a écrit :

 
 
        L’homme haletait. Il étais las, épuisé d’avoir grimpé tout le jour les pénibles chemins de la montagne. Mais il n’en avait cure. Il reconnaissait à présent la paroi rocheuse abrupte qui le surplombait, annonciatrice de ce qu’il recherchait.
        Encore peu de temps, il le savait. A chaque pas, il se sentait plus fébrile, et une grande excitation mêlée d’impatience agitait son cœur. Ces derniers instants, suspendus entre cette attente qu’il endurait depuis si longtemps et l’accomplissement final de son cheminement personnel, furent pour lui comme le fugace moment où la lumière du soleil semble subsister dans un ciel obscur, après que la Mère l’ai englouti. Ils passèrent vite.
         Il aperçut la marque sombre qui tachait la muraille rocheuse. L’entrée de la grotte, enfin. La nuit tombait, surtout il ne devait pas céder à l’emprise de son impatience qui l’encourageait à commencer sans tarder. Non. Il avait suffisamment attendu, suffisamment vécu pour savoir qu’une précipitation inopportune pouvait tout gâcher, alors il s’arrêta près de l’édifice, posa son paquetage, non sans soulagement, et pris sa hache pour couper quelques arbustes. Il était temps de préparer le campement.
        Il disposa les branches dans le foyer  et sortit une petite poignée d’herbes sèches d’un grand paquet emmitouflé de fourrure, pour la déposer près du tas de brindilles. Prenant ces pierres à feu, il les frappa l’une contre l’autre, faisant jaillir du premier coup une étincelle qui tomba dans le petit creux ménagé dans les herbes. Karam souffla vivement, et la fragile lueur vacillante se mua en vie féroce qui se communiqua aux herbes avec vivacité. Les flammes grandirent alors, et s’emparèrent du bois. Satisfait, l’homme contempla un moment le feu, agenouillé, puis entreprit de monter sa petite tente de voyage. Après, il pourrait manger ce lièvre qu’il avait abattu tout à l’heure, et dormir. Ou tout du moins essayer. Il se tourna un instant vers la caverne. La lumière tremblotante du foyer semblait livrer un farouche combat aux ténèbres, qui cédaient parfois pour laisser transparaître une paroi de pierre brillante, vite recouverte par l’ombre noire de l’obscurité. On aurait dit des esprits du feu luttant contre des esprits ténébreux. A cette pensée, l’homme eu un frisson. Il toucha machinalement son amulette, nouée autour de son cou, et marmonna quelques paroles. Il faudra qu’il dorme. Demain sera le Grand Jour.
 
                                                                     *
                                                                   *   *
 
         Karam se réveilla avec le soleil, l’esprit encore embrumé d’une nuit peu réparatrice. Le feu vivace qu’il avait laissé la veille s’était mué en un foyer de charbon noirci, où rougeoyait ça et là quelques braises éparses. Il se leva vite, déjeuna d’un pain de voyage et d’un peu d’eau tirée de son outre, puis commença les préparatifs. A l’aide d’un peu de charbon de bois, il commença à dessiner sur son corps les signes magiques qui le protègeraient dans son voyage au pays des esprits. Une fois le torse recouvert de cercles concentriques, partant de ces tétons et se chevauchant, lignes des forces de vie symbolisant le pouvoir de la Mère, il prit un volumineux sac donc il tira une petite bourse de cuir qu’il emplit de charbon emprunté au foyer. Il sortit ensuite une lampe à graisse taillée dans la pierre, qu’il alluma avec une braise mourante, et jeta le sac sur ces épaules. Il était prêt à entrer.
         Les rayons du soleil naissant commençaient à pénétrer dans la caverne, repoussant de quelques mètres le domaine des esprits obscurs. Récitant les paroles de protection, il en franchi les limites. A mesure qu’il s’éloignait de l’entrée, la forte lumière du jour laissa la place à la fragile lueur de sa lampe, qui faisait trembler les ombres de la moindre aspérité du boyau rocheux.
         Karam connaissait parfaitement ce boyau, pour l’avoir parcouru tant de fois dans ces cauchemars, réminiscences de la terreur qu’il avait éprouvé quand, enfant, il avait suivi clandestinement Darsfem, Celui-qui-Créé. Il se rappelait combien difficile avait été pour lui cette épreuve, quel courage mêlé d’inconscience juvénile il avait eu pour oser suivre, silencieusement, la lumière d’étoile mourante de la lampe de Darsfem. Cela, autant que le reste, avait contribué à le changer si profondément.  
         A présent, il se demandait pourquoi les esprits avaient été si indulgents avec lui, qui s’était aventuré sans se protéger dans leur antre, en bravant l’interdit de sa tribu. Peut-être savaient-ils qu’il reviendrait un jour, pour y accomplir sa destinée ? Peut-être voyaient-ils déjà en lui un Homme qui Créé ? Oui, ce devait être cela, et cette pensée atténua la peur sous-jacente qu’il éprouvait malgré lui. Ses pas se firent moins hésitants et il s’enfonça dans résolument dans la grotte.
          Surpris, il arriva très vite dans la première salle. Dans son souvenir, le chemin avait été infiniment plus long. Tendant le bras pour tenter d’éclairer la vaste cavité, il ne parvint pas à percer les ténèbres. Il longea alors la paroi, comme il l’avait fait en suivant Darsfem, et au bout de quelques pas apparurent les premières Mains. Il s’arrêta devant la première, silhouette ocre aux doigts coupés, et récita une prière adressée aux Grands Ancêtres de la tribu, qui avaient peint ces mains il y a tant de saisons que le vieux Braham soutenait que le père de son père lui-même ignorait qui en étaient les instigateurs.
          Il se remit en marche, continua à suivre la paroi jonchée de Mains, et aperçu l’orifice du second boyau, dans lequel il s’engouffra. C’était un passage étroit et bas qui l’obligea à marcher courbé, et il dû même à un moment s’accroupir et avancer péniblement en s’aidant de la main gauche, l’autre tenant la lampe de l’autre main, attentif à ne pas renverser la graisse, précieux combustible qui lui permettait d’emporter une parcelle d’esprit de lumière au sein de la Mère.  
          Encore quelques pas, et le couloir commença à s’élargir tout en gagnant en hauteur. Karam pu alors se redresser, et ces pas se firent plus circonspects. Dans ces souvenirs, le passage était beaucoup moins étroit et ne l’avait pas marqué, mais la scène qu’il vécut en débouchant dans la salle suivante fut pour lui si forte qu’elle était marquée en traits indélébiles dans son esprit.  
 
      Il vit la faible lueur qu’il suivait depuis un moment s’arrêter quelques instants, puis se poser au niveau du sol. Et d’autres lumières s’éveillèrent, fragiles lucioles qui naissaient dans les airs pour se poser ensuite en un endroit, toujours différent. Alors qu’il approchait lentement, les pâles palpitations isolées conjuguaient leurs forces, de plus en plus nombreuses, et arrachaient aux esprits sombres de la nuit leur proie. De grands animaux, sur les murs.  
          Effrayé, mais poussé par une indicible envie de découvrir, il se faufila à pas de loup dans la salle, et se glissa derrière un rocher d’où il pu observer Darsfem finir ces préparatifs. Toutes ces lampes illuminaient la caverne de milles reflets aux multiples ombres dansantes, et Karam contempla, les yeux écarquillés, le grand Ours des cavernes, féroce et terrible sur un pan de roche, les antilopes gravées, donc les sillons étaient colorés d’ocre, les bisons, les hyènes, les chevaux, toutes ces créatures de la Mère qu’il n’avait pas tous vu en chair et en os, fruits de la main des Hommes-qui-Créent, symboles du lien particulier qui unissait la Mère et ces Enfants.  
          Et c’était au tour de Darsfem de louer la Mère aujourd’hui, en reproduisant une de ces créatures. L’homme s’était placé face à un pan de mur vierge, et commença à peindre. Fasciné, l’enfant regarda le Grand Mammouth prendre forme, au fil d’un long travail, admirant la virtuosité de l’artiste, la dextérité de sa main qui faisait surgir sur la roche les immenses défenses recourbées de la bête…

 
          Comment était-il sortit ? Karam ne s’en souvenait plus. Sans doute avait-il suivi Darsfem quand il eu terminé, quittant cette grotte comme il y était entré, mais à jamais transformé par cette expérience. Il comprit peu de temps après qu’à présent, sa vie avait un unique but, retourner dans cette caverne merveilleuse et y peindre en honneur de la Mère le chef-d’œuvre de sa vie. Et ce jour, enfin, était arrivé. Il savait précisément ce qu’il voulait peindre, le grand Lion des cavernes, puissant et majestueux. Il entra en souriant dans la salle. Tout devait commencer.



Message édité par rpgman le 29-09-2004 à 22:24:16
n°3820512
rpgman
Posté le 25-09-2004 à 00:15:10  profilanswer
 

Voilà, un peu long, le deuxième devrait être plus court  :D  
Enfin, j'espère arriver à l'écrire avant demain soir  :sweat:

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