Groomy a écrit :
CR de la Skyrhune, 1ère édition. 21km, 1700D+
Déjà un mot sur l'organisation, newsletter régulière, roadbook, vidéo, page facebook active, des bons plans d’hébergement, de restauration, (petit) buffet gratos le soir, du monde tout le long d'un parcours bien balisé.
Tous ça pour un prix planché (15 € si je me souviens bien), vraiment des passionnés derrière
C'était donc ma première course de montagne, j'avais pas dépassé les 250m de dénivelé avant. J'ai donc fait 1200 km aller/retour rien que me faire mal aux jambes (vous connaissez ça ). Je voulais découvrir les sensations, voir si c'était mon truc ou pas.
J'ai donc fait l'aller le vendredi, 7h00 de train, un peu de stop, arrivé à 21h00 au camping du village, patron sympa, la prochaine fois prévoir la frontale pour monter la tente La nuit a été fraiche.
Départ de la course à 15h00 le samedi, la météo prévoit 28/29°C, ça me rassure pas en tant que breton je suis pas amateur des grosses chaleurs. J'avais déjà un peu de pression car l'orga nous a bien répété que la course serait difficile et très technique avec une barrière horaire de 3h10 vers le 14ème km (!) déjà tendu à passer. Autant dire que l'objectif c'est de terminer dans les temps.
La course
495 personnes sur la ligne, fait chaud, je pars tout derrière volontairement. Ça commence à monter un peu au bout de quelques centaines de mètres et là... les gens se mettent à marcher Je me dis que si on marche maintenant je vais mettre 6h à terminer ce truc, je m'attendais à que ça envoie un peu plus, donc je double un peu (pour rappel j'étais en queue de peloton, je doute pas que devant c'était le sprint).
La première vraie côte arrive vite, là c'est du gros cailloux bien chiant, ça reste large mais je me résigne à suivre le rythme : c'est pas si mal au final... je sais que pour arriver dans les temps faut passer en moins de 55 minutes je ferais le point à ce moment là.
Je passe le premier col en 40 minutes (Miramar, 542m, 4.3km de course), donc large en avance, je me sens bien, la chaleur me gène pas, ça me rassure un peu sur mes possibilités de finissage de la course.
On passe à la descente, faut savoir que je suis nul en descente, j'appréhendais mais ça se passe bien, ça descend raide mais le terrain est sympa, je me fais doubler mais je m'amuse bien. Ensuite c'est la partie facile du parcours sur quelques kms, je cours tranquille, je glisse sur un rocher et me casse la gueule dans un ruisseau mais pas de bobo et ça rafraichi. Arrive le 1er ravitaillement au 9ème km, à passer en moins d'1h25, j'en suis à 1h05... tout est sous contrôle.
Il y a un second petit sommer à passer (411m) mais bizarrement j'en ai peu de souvenir (enfin si la descente a fait mal aux jambes), le 12km arrive vite, un gars annonce "ça y est on y est", oui le bas de la Rhune, 700m de D+ sur 2.2km, l’icône de la course, avec en haut le pylône que j'observe avec envie depuis mon arrivée à Ascain.
La première partie de la montée se passe relativement bien, je double un peu, j'ai pas trop mal aux jambes, je suis largement en avance sur la barrière des 3h10, plus d'inquiétude à ce niveau. Le paysage est magnifique, la longue ligne de participant qui grimpe c'est beau à voir. Il y a quelques types épuisés sur les cotés, une fille qui titube, je retiens un type qui manque de tomber en arrière. On a même droit à plusieurs passages de la patrouille de France , 'sont vraiment fort à l'orga...
A la moitié de l'ascension il y a un petit palier, ça permet de courir quelques dizaines de mètres, je me vois déjà au sommet. Puis en face c'est de l'herbe ça a l'air cool mais dés les premiers mètres il y a un problème, la pente est super forte en fait, puis j'ai hyper mal au jambe et j'avance pas, les autres non plus faut dire. L'antenne qui semblait si proche est si loin maintenant... et je vois devant que c'est encore plus dur, les gens sont pliés en deux et il y a putain de mur de roche. Je doute.
Là je pense plus à rien, je vois plus les gens autour de moi, un pied devant l'autre, je lève seulement la tête pour repérer ce qu'il reste du tracé. Reste que la roche, le sommet est là à quelques mètres, je suis à pattes, les bras s'y mettent autant que les jambes. Mais ça vient toujours pas, on contourne un peu, quelques mètres de plat pas bien large, j'ose pas regarder en bas je me demande s'il y eu des morts. Enfin je vois la fin, il reste 10 mètres, j'ai des débuts de crampes dans les mollets, pas envie de m'écrouler maintenant, je fais attention à mes mouvements... puis la dernière marche je suis sur la Rhune... Le ravitaillement (j'ai plus d'eau), une pause.
Ah oui on est qu'au 15ème kilo... faut repartir, il y un gamin qui m'indique le passage, on peut pas prendre la piste à touriste à coté plutôt ? Parce que là ça descend sacrément sec, je suis crevé moi.
J’ai plus le mental et le physique pour envoyer, je descends comme je peux, pas se casser la gueule surtout. A la limite le début ça peut aller, ça change. En plus je croise des pottoks en liberté, c'est la classe. Sauf qu’après 15 minutes à ce rythme j’en ai marre, ça fait que descendre ça tape, j’ai mal aux jambes.
Je veux du plat, une côte. Ça s’arrête jamais, tu passes un virage et ça plonge encore, des cailloux, des racines, puis du bitume, toujours en descente. Je perds une quinzaine de place. Presque 5 bornes sur ce terrain
Le panneau dernier kilomètre, enfin le village, c'est plat je revis je cours. J'en redouble 2 qui faisaient les malins dans la descente. L'arrivée tranquille, même pas mal ahah easy, bien roulant votre parcours
4h01, 248ème sur 410 à l'arrivée. Comme on est jamais content je rage un peu d'avoir loupé le moins de 4h pour 1 minute mais je l'ai fait. Sans préparation spécifique je me suis aligné 1700m de D+ et j'arrive presque en milieu de classement
Bon, quand est ce que je recommence ?
Épilogue
Ravito, douche, bouffe. Avec l'habituel fatigue d'après course. Retour au camping, blabla avec quelques coureurs. Dodo sous la tente, fait chaud cette fois, puis il y a du vent, avec les arbres ça fait un bruit monstre impossible de dormir correctement.
Je me suis lavé les dents avec la première féminine (2h38) Sympathique (et joli), elle était bien emmerdé avec son méga trophée en pierre en étant comme moi à pied, elle cherchait quelqu'un pour la transporter jusqu'à St Jean de Luz, la vainqueur en détresse et personne pour l'aider... Elle est aussi d'origine bretonne -on est trop fort les bretons-. Sur le moment je rend pas bien compte mais j'ai regardé ensuite ses quelques perfs et voilà quoi... J'aurais du la demander en mariage, tant pis ce sera pour la prochaine fois
Superbe course et région magnifique.
Strava : http://www.strava.com/activities/200667283
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