épisode 4 de la série Affutage et matériel
Je vous avais promis de me lancer dans l’exercice de vous faire un topo sur les pierres à affuter.
En faisant cela, je me traitais d’âne bâté dans le même temps, car pour avoir fait des recherche sur les pierres et l’affûtage à la pierre depuis pas mal d'années, je sais que c’est un sujet plutôt vaste et complexe. Où de très nombreuses informations sont plus ou moins gardées secrètes, et d'autres parfaitement imbuvables.
Mais bon j'essaie de vulgariser l'ensemble avec plus ou moins de bonheur réussite (certains diront "erreurs et échecs" mais bon il faut de tout pour faire un monde...)
Je vous post ici le premier chapitre de ma promesse ( attention cela pourra paraître à certains trop long mais je n'ai pas trop le choix).
Bonne lecture
Abordons les pierres industrielles / « synthétiques » et leur composition, réalisation...
Mais d'abord Il faut que je pose des bases pour mieux comprendre...
Les productions de ces pierres synthétiques (industrielles) ne sont pas si vieilles, à peine 60 ans pour l’emploi en termes d’affutage usuel. Bien que certains process utilisés soient plus que millénaire, en effet, on emprunte ici à l’art de la céramique, des terres pressées et/ou cuites.
Quelques infos de bases :
1) On a déjà le type de grain celui-ci peut être de différentes origines (oxydes, alumines/corindon 9Mohs*, carbure de silicium 9,5 Mohs*,…, diamant 10 Mohs) et donc on a déjà un taux de dureté (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Échelle_de_Mohs*) et d’abrasion très différents selon la matière de base, avec des coûts de matière de base très variable de 1 à 100.
2) Le tamisage, on a un ensemble de grains de taille identique plus ou moins homogène et régulier. Il existe différentes techniques de tamisage/tri. Plus c’est précis, plus c’est onéreux.
Filtrer un grain à 10000* revient bien plus cher qu’un filtrage à 240#
3) (#) tout de suite soyons clair et précis la taille des grains diffère selon la norme utilisée (voir le lien au tableau regroupant les différentes normes : http://www.fine-tools.com/G10019.htm). J’utiliserais ici la norme japonaise, car c’est de ce pays que proviennent la majorité des pierres dites industrielles de qualité pour la cuisine (s’entend).
4) La différence entre les pierres passent aussi par la différence entre les liants/ composant autre que le grain.
5) Les pierres subissent aussi des taux de compression (presse) de différents niveaux de poids, pressions.
6) On peut cuire ou non ces pierres à de plus ou moins hautes températures.
7) L’utilisation d’eau ou non lors de la production de la pierre (rend plus facile la production).
8) Les procédés pour parvenir à ces différents niveaux s’appelle le frittage comme pour les métaux ou les réactions chimiques (lors d’une mise en chauffe).
9) Une pierre dite céramique à subit une haute pression plus une haute température.
Les premiers prix sont des pierres filtrés (grossièrement) et pressés sans cuisson. Le poids de presse n’est pas très important. Ces pierres s’usent et se délitent facilement. Il est déconseillé de les laisser trop longtemps dans l’eau.
Puis, On a les pierres dont la technique est dite par frittage :
La gamme au dessus sont des pierres toujours sous presse avec plus de précision quand au calibrage des grains et un taux de compression largement supérieur, Elles sont parfois séchées/ durci au four (on n’est pas dans des températures de céramique encore). Elles peuvent contenir un liant thermo-fusible à assez basse température.
Pour la gamme au dessus on augmente encore le taux de compression et la température du four, ici on choisit avec attention (et secret) les liants thermo-fusibles, on est dans de la céramique...
Le frittage :
« Le frittage est un processus faisant évoluer par traitement thermique un système constitué de particules individuelles (ou un aggloméré poreux), en l’absence de pression externe exercée ou sous l’effet d’une telle pression, de sorte qu’au moins certaines des propriétés du système (sinon toutes) soient modifiées dans le sens d’une réduction de l’énergie libre globale du système. Parallèlement, cette évolution entraîne une diminution importante (sinon complète) de la porosité initiale. Enfin, le processus suppose qu’au moins une phase solide existe constamment pendant tout le traitement thermique, de façon à conserver une certaine stabilité de forme et de dimension au système considéré. »
source : G. Cizeron, Institut de céramique française (Wikipédia)
Frittage des céramiques :
Un matériau céramique est solide à température ambiante et n'est ni métallique, ni organique. Les objets en céramique sont réalisés par solidification à haute température d'une pâte humide plastique (verres minéraux), ou frittage (agglutination par chauffage) d'une poudre sèche préalablement comprimée, sans passer par une phase liquide (céramiques polycristallines) ; par assimilation, on désigne sous le terme « céramique » les objets ainsi fabriqués…
Bien, ce préambule pour bien vous faire comprendre les écarts de prix (autres que la marge de certains revendeurs, car là aussi on a des écarts importants).
(*) L'indice Mohs a de l''importance car il joue sur la capacité à affûter des couteaux aux aciers durs, un indice Mohs de 8 n'arrivera à rien sur un acier porté à 66°RC. Il faut savoir que cette échelle est de plus en plus souvent remplacée par l'échelle de Vickers (GPa) qui permet plus de précision
Diamant = 10Mohs ... 115GPa
Alors me direz vous ! il faut prendre le plus dur pour affûter, en soi ce serait aussi une erreur. Car la dureté c'est l'empreinte que laisse le grain dans le métal (l'abrasion), une pierre diamant va entailler (rayer) profondément et rapidement votre acier, enlevant bien trop de matière pour arriver à un résultant probant.
En clair vous risquez de ne plus avoir de lame, d'acier, avant d'avoir obtenu un fil cohérent.
C'est ce que l'on voit avec certains fusils céramique ou diamant qui bouffe le pôvre couteau en X30cro15, sans réussir à faire un quelconque fil viable
→ un des pourquoi de mon refus du fusil, on a une abrasion très rapide et fortement concave (fusil, meule électrique, les arracheurs de métal ou tout les trucs magique à pas cher), ce qui n'est pas bon pour un couteau de cuisine ou on doit préférer le plat (la base de la pierre à affûter) ou le convexe (l'art de maîtriser son mouvement sur la pierre).
Bien j'ai posé quelques bases (non exhaustives), je compléterais au fur et à mesure les chapitres mais là je vais vous laisser respirer et digéré cela
et aussi faire vos compléments de recherche, cela va de soi
Veuillez me pardonner toutes les fôtes et mots oubliés, j'ai comme à mon habitude, écris cela en trois fois, avec surement pas assez de relecture et sur un petit écran (je ne vois qu'une partie du texte que je dois faire défiler)
merci