l'invitee a écrit :
Dans mon prévisionnel, je suis partie sur une moyenne de remise à 33,5% avec un chiffre d'affaire de vente de livres à 260 000 Euros la première année, qu'en penses-tu ? Peut-on espérer des remises plus avantageuses au début (je connais certains représentants mais en te lisant, j'ai l'impression que cela ne change pas vraiment la donne.)
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33,5% en moyenne, ça me paraît réaliste. Sachant que :
- Tu auras plus pour tes commandes d'implantation (sans doute un +2)
- Tu feras un certain nombre d'opés dans l'année, surtout sur les grandes collections poche, donc +1 à +3 sur une partie de ton réassort de fonds
- Mais tu pourras difficilement obtenir plus de 30% auprès de distributeurs comme Hachette (à l'exception d'Hachette Littérature) ou MDS (le redoutable DDL, hélas indispensable pour un rayon BD), sans parler de Belin ou autres...
Bref, l'un dans l'autre, ça devrait s'équilibrer. Pense bien à demander une révision de tes remises dès la fin de la 1ère année.
Le CA de 260 000 € paraît réaliste aussi, mais il est évidemment impossible de se projeter lors d'une ouverture. Pour te donner une idée, nous avions fait 168 000 € la dernière année passée en entier rue de la Fontaine au Roi et 356 000 € l'année dernière, rue de Lancry. Comme tu peux le voir, l'emplacement est assez déterminant.
Sachant que ton emplacement semble bien choisi, ta projection n'a rien d'irréaliste.
Le fait de connaître certains représ ne t'apportera effectivement pas grand chose côté remise de base. Leur avis pèse sur la décision du chef des ventes, mais même celui-ci se contente la plupart du temps d'appliquer un calcul selon une formule pré-déterminée.
Citation :
Peux-tu me donner les délais des ouvertures de comptes ? Je pense ouvrir fin Avril.
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Je ne me souviens plus exactement, mais prévois des contretemps, du même genre qu'à la sécu.
As-tu déjà ton K-Bis ? Si oui, fonce dès cette semaine. Ca peut prendre quelques jours comme deux semaines selon l'efficacité des services concernés. Il me semble me rappeler que le pire a été Hachette avec quelque chose comme trois semaines. Puis une fois le compte ouvert, la 1ère commande doit être traitée puis livrée, ce qui peut prendre facilement 2 semaines. Après, tout roulera en flux tendu, mais le démarrage est toujours grippé par un maillon quelque part ("Mais madame, je vous ai déjà envoyé mon K-Bis la semaine dernière !" ).
N'oublie pas aussi que pour chaque grand distributeur tu vas avoir à passer une commande séparée par diffuseur. Ca en fait un gros paquet, donc pas mal de RDV IRL ou téléphoniques à planifier, avec des délais de traitement ultérieurs de tes commandes qui seront très variables. Sodis, en principe, tu devrais être en niveau 2 au départ, donc avec un seul repré pour presque tout à l'exception d'Ecole des Loisirs qui diffuse séparément. Volumen, ce sera au moins 2 catalogues différents, donc 2 représ. Hachette, mise sur 5 catalogues. UD, c'est au moins 3. Là encore, ce défilé incessant de représ et de commandes s'intègrera ensuite au quotidien, au fil de l'année. Mais un mois avant l'ouverture, c'est une gageure de voir ou avoir au téléphone tout le monde, qui plus est pour la plus grosse commande que connaîtra jamais ta librairie.
Qui plus est, n'oublie pas que tu dois rattraper avec les représ les nouveautés de mai-juin, censées avoir été passées en février/mars, ainsi que les titres qui "bougent" encore dans les nouveautés de janvier à avril. Tout cela représente un très gros pourcentage des ventes quotidiennes.
Bref, fonce ! Et si tu te rends compte mi-mars que tu ne seras pas prête pour la date prévue, ne déprime pas : on n'est jamais prêt.
Citation :
Par ailleurs, peux-tu m'indiquer au bout de combien de temps paie-t-on les commandes ? Pour la commande d'implantation, j'imagine que l'on peut étaler les paiements à 90 jours fin de mois. Mais en ce qui concerne les commandes habituelles, doit-on les payer à 45 jours fin de mois ou pouvons-nous espérer un délai plus important ?
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En général, pour les 5 "gros" (et même les moyens comme Belles Lettres ou Harmonia), la norme se situe à 60 J/FDM. Pour ta commande d'implantation, tu auras probablement un +60, donc un paiement à 120 jours fin de mois.
Citation :
Enfin, au sujet des salaires, je préfèrerais être salariée (je serai tout le temps à la boutique en me payant au SMIC à temps partiel) avec une autre salariée (payée au SMIC à plein temps). Mais peut-être est-il plus souple de se rémunérer en tant qu'indépendant et de cotiser au RSI. Qu'en penses-tu ?
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De manière générale, il vaut toujours mieux être salarié. Dans notre cas, le choix était facile puisque nous sommes 4 associés (3 au départ) et que les deux employés de la librairie (ma collègue et moi, donc) sont très largement minoritaires dans le capital. Cela a permis à ma collègue d'assumer le mandat de gérante tout en étant salariée. La seule chose dont elle ne bénéficie pas malgré son statut de salariée est l'assurance chômage. Un "avantage", par contre, d'être la gérante, est qu'elle peut moduler son salaire en fonction des besoins. La première année surtout, il peut être nécessaire de ne te payer que 100 ou 200 € pendant deux mois "difficiles". Etant salarié non gérant, je peux aussi le faire officieusement, en n'encaissant simplement pas ma paye (nous sommes restés l'un et l'autre un an sans nous payer, donc je ne parle pas d'un cas abstrait) mais nous continuions à payer les charges de mon SMIC, même si je ne le touchais pas.
Dans ton cas, j'ignore quel est le montage de la société, donc il est difficile de te conseiller. Mais si tu peux être salariée et gérante, c'est le meilleur statut. Presque tous les avantages sans presque aucun inconvénient. Attention au montage couramment pratiqué en SARL du gérant minoritaire "fantôme" (souvent un membre de la famille) pour permettre à celui qui fait le vrai travail de gérance (et qui lui est majoritaire) d'avoir le statut de salarié. Dans un commerce, et spécialement une librairie, c'est quasiment impossible puisque tu vas signer des commandes, des chèques et des traites tous les jours. Au premier contrôle, tu seras jugée "gérante de fait".
Citation :
Merci encore pour ta disponibilité, j'espère que nous aurons l'occasion de nous parler de vive voix bientôt (car tu seras le bienvenu à l'ouverture !).
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Je l'espère aussi ! Je suis rarement à la boutique avant 14h (pour diverses raisons 3615MYLIFE) mais si tu peux passer un soir pas trop tard, je fais presque toutes les fermetures. Nous fermons à 20h, donc si tu peux passer vers 19h, nous aurons le temps de discuter entre deux clients. Au besoin, passe un coup de fil avant pour être sûre que je sois là.
Edit : on fait une soirée mercredi avec une éditrice mauricienne. Si tu es disponible et que ça te dit de venir, on pourra discuter après en buvant des coups (on a prévu un petit pot exotique pour finir la soirée et comme tu as pu le voir notre comptoir est un zinc de bar).
Citation :
Mercredi 23 mars 2011 à 19h45
Rencontre avec Catherine Servan-Schreiber
Histoire d’une musique métisse à l’île Maurice
Chutney indien et séga Bollywood
À l’île Maurice, la rencontre entre les formes musicales africaines, européennes et indiennes, a donné naissance à un style de musique « épicé, piquant, explosif », le chutney. Partant de la tradition chantée du Nord-Est de l’Inde, retraçant l’arrivée des premiers Indiens engagés ou « coolies », après l’abolition de l’esclavage en 1834 : l’histoire d’une musique en diaspora est reconstituée. La circulation renouvelée des textes et des rythmes, l’échange des savoirs et des savoir-faire musicaux entre chanteurs-compositeurs, et l’impact du chutney sur l’émancipation de la femme rurale, montrent le rôle de cette expression créolisée dans la construction de la modernité mauricienne.
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Message édité par BoraBora le 22-03-2011 à 00:09:22
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Qui peut le moins peut le moins.