Forum |  HardWare.fr | News | Articles | PC | S'identifier | S'inscrire | Shop Recherche
2979 connectés 

 


 Mot :   Pseudo :  
 
 Page :   1  2  3  4  5  6  7  8  9  10  11
Auteur Sujet :

[topic unique] Les libraires d'HFR : passion du livre

n°2151743
Tristou
Keep calm and hack cookies
Posté le 21-03-2009 à 11:51:49  profilanswer
 

Reprise du message précédent :
hello les libraires, ça faisait un moment que je n'avait pas posté. Toujours pas libraire, la cojoncture toussa :o
 
En revanche, je suis lancé dans l'édition associative, c'est super intéressant :)


---------------
"About your cat Mr. Schrödinger : I have good news and bad news"
mood
Publicité
Posté le 21-03-2009 à 11:51:49  profilanswer
 

n°2288184
Anne-Ge
Posté le 19-06-2009 à 11:32:00  profilanswer
 

Bonjour,
 
Je suis en train de faire un stage de découverte en librairie (projet de reconversion pro et je n'aime pas me lancer dans les choses sans savoir où je vais ;) et au bout d'une semaine, je pense enfin avoir trouvé ma voie ! j'ai juste une question aux libraires : est-ce que ça vous a fait ça aussi au début : ce sentiment de n'avoir rien lu ? ou mal lu ??
 
merci de vos réponses !

n°2364790
Tristou
Keep calm and hack cookies
Posté le 15-07-2009 à 02:33:08  profilanswer
 

C'est à dire ?


---------------
"About your cat Mr. Schrödinger : I have good news and bad news"
n°2364903
Anne-Ge
Posté le 15-07-2009 à 10:05:46  profilanswer
 

Tristou a écrit :

C'est à dire ?


 
 
En fait, j'ai l'impression de ne pas connaitre les 3/4 du fond de la librairie où j'étais (bon, après, la libraire et moi n'avons pas les mêmes goûts...) et donc, j'ai ce sentiment, moi qui suis une grande lectrice depuis toujours ou presque, de n'avoir pas lu les bons livres, d'être totalement inculte ... Je découvre des auteurs que je ne savais même pas qu'ils existaient ! et ça fait un peu peur quoi ;)  
 
Suis-je plus claire ? ;)

n°2441758
SaLaDine
Posté le 28-08-2009 à 10:19:52  profilanswer
 

Je ne suis pas libraire mais bibliothécaire (et grande lectrice), mais finalement pour conseiller un lecteur, c'est à peu près la même chose.
 
3 ans que je suis dans la même bibliothèque et je ne connais pas par cœur tous les fonds (et heureusement, sinon je changerais de bibliothèque). A force de ranger, feuilleter on s'améliore!
 
Bon courage.
 

n°2457812
Tristou
Keep calm and hack cookies
Posté le 04-09-2009 à 19:48:05  profilanswer
 

Ca me semble difficile de tout connaitre, le fonds et les nouveautés étant tellement importante. Après ça vient petit à petit, comme Saladine, on découvre au fur et à mesure.

n°2479661
petitebret​onne
keep smiling
Posté le 24-09-2009 à 19:06:02  profilanswer
 

Bonjour à tous,
Moi aussi je suis nouvelle ici et j'ai déboulé parce que je re re recherchais des infos sur la création de librairies en 2009 dans notre beau pays la France. Je constate que la situation est toujours la même: L'envie de beaucoup et leur probables capacités à créer, leurs idées, leurs pratiques, longues pour certains, mais au final rien . Parce que ce genre de projets, à part les intéressés eux-même, ça intéresse qui? C'est très très difficile et je crois vraiment que c'est une voie de garage. Moi aussi j'aimerais monter ma librairie, mais j'aimerais déjà pouvoir travailler en librairie. Je crois qu'à l'heure actuelle je me contenterai d'y passer la serpillière gratuitement....  

n°2488684
BoraBora
Dilettante
Posté le 07-10-2009 à 14:58:55  profilanswer
 

Hello tout le monde !
 
Une posteuse me demande en MP comment on crée une librairie. Puisque c'est une question que l'on me pose souvent IRL, je vais répondre brièvement ici :
 
1 - Il faut d'abord de l'argent. Beaucoup d'argent. Pour une librairie de 60/100 m², compter 50 000 à 150 000 € selon l'emplacement et les investissements (travaux, meubles, logiciels, commercique, frais de bail, enseigne etc.). Au-dessous de 60m², oubliez s'il s'agit d'une librairie généraliste. N'oubliez pas le besoin en fonds de roulement et préparez-vous à ne pas vous payer pendant une longue période (1 à 3 ans).
 
2 - Il faut ensuite un très bon emplacement. Votre réussite en dépendra. Rappelons le vieil adage : "Les 3 choses les plus importantes pour un commerce sont l'emplacement, l'emplacement et l'emplacement". La librairie devra être située dans une rue très passante, qui comporte d'autres commerces, et sera évidemment assez éloignée des éventuels confrères. Ecole(s) proches presque indispensable(s).
 
3 - Que l'on vende des livres ou des téléphones portables, un commerce est une entreprise. Il faut donc être compétent en matière de gestion. Ne pas s'imaginer que l'on va apprendre sur le tas, au fur et à mesure. Quand on aura compris les mécanismes, il sera trop tard, la librairie sera coulée. Faire un stage même très court est indispensable. Un comptable est quasi-indispensable, mais ce n'est pas lui qui gérera ou vous aidera à gérer.
 
4 - On ne sera pas nécessairement un bon libraire parce qu'on aime lire (ne riez pas, j'entends au moins une fois par mois une réflexion de ce genre). Une expérience professionnelle est indispensable. Commencez par dégoter un stage, même non rémunéré, dans une librairie. Et si vous n'avez aucune formation de libraire, faites plusieurs stages. Là encore, le métier de libraire ne s'improvise pas.
 
Si vous avez tout ça, vous pouvez commencer à monter votre business-plan. Je peux répondre à des questions spécifiques, mais je ne peux évidemment pas résumer ici ce qui représente souvent 3 à 6 mois de boulot. D'autant qu'il existe bien trop de variables (taille du local, type d'agglomération, spécialisation ou non, concurrence etc.).
 
Le truc à retenir absolument, c'est qu'une librairie indépendante de petite taille est toujours sur le fil du rasoir. La vente de livres est en France le commerce qui rapporte le moins d'argent. Les marges sont très faibles, les frais importants. En conséquence, toute erreur peut être fatale. Là où ça "passerait" pour d'autres commerces, ça cassera pour la librairie. Même une librairie bien située dans une très grande ville qui compte déjà plusieurs années d'existence (j'ai récemment vu un exemple à Paris).
 
Histoire d'enfoncer le clou, signalons pour ceux qui rêvent un peu trop que :
 
- Les horaires n'ont rien de drôle et l'on bosse le samedi (voire le dimanche matin pour certains) ainsi que plusieurs jours fériés. Ces horaires d'ouverture, une fois fixés, ne sont plus négociables puisqu'ils sont affichés sur la porte. Si l'on est seul, c'est tout simplement l'enfer. Prévoir un remplaçant formé et de confiance avec des disponibilités ou l'on court au désastre (une grippe intestinale un samedi ? Mieux vaut avoir quelqu'un sous la main  ;) ).
 
- C'est un travail épuisant physiquement. Le plus gros du travail de libraire dans une journée, c'est de la manutention.
 
- Malgré tout, c'est un métier formidable. :D


Message édité par BoraBora le 07-10-2009 à 15:00:02

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489145
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 06:42:32  profilanswer
 

Bonjour à tous, et surtout à Borabora qui pourra peut etre m'éclairer. Je viens de lire tout le topik qui m'a bien éclairée sur pas mal de points mais j'ai quand même besoin d'avis.
Je pense monter une librairie (ok, c'est le but du topik :ange: ) mais ne sais pas trop par où commencer. Je souhaite monter une librairie dans le sud de la France avec mes soeurs. Nous serions spécialisées en livres d'Histoire (aie aie aie) c'est à dire: livres d'histoire généraux, livres spécialisés par période, bibliographies...auxquels on ajoute bien entendu les livres sur les religions et les arts liés (ex: pour l'Egypte: son histoire, son art/architecture, livre des morts etc). Je sais que pour l'occident catho il va y avoir du boulot....mais aussi livres d'histoire pour les jeunes (Decaux par exemple, même si ça date!) et romans historiques (je pense notamment à la collection Grands detective de 10/18). Pour être parfaitement au point, je souhaite donc même proposer des livres introuvables car épuisés mais aussi les éditions super méga spécialisées des universitaires. Je pense que ce secteur peut etre porteur.
1° soucis: où puis je récupérer ces livres rares et anciens: car à moins de chercher sur ebay, alapage, les bouquinistes, je ne crois pas pouvoir tout trouver
Ce qui m'amène à mon 2° soucis: comment connaitre tout les titres parus sur des sujets aussi variés. Je ne peux me payer Electre en tant que particulier, y'a t'il d'autres sites?
Ou..dois je attendre d'avoir monté ma librairie avec un stock de livre "trouvables" quitte à me mettre en concurrence avec la Fnac et autres gros puis augmanter au fur et à mesure mon stock selon ma clientèle notamment?  
 
Je suis une ancienne étudiante en histoire et une ancienne vendeuse en librairie (comptabilisant 1 an d'experience seulement au sein de 2 entreprises: une toute petite librairie spécialisée religieux La Procure (et je ne veux pas tomber la dedans, vendre les bulles papales n'est à priori pas dans mon secteur) et une grande librairie généraliste Privat. Je suis actuellement sans emploi et j'ai donc du temps à consacrer à mes recherches mais je me noie (dans un verre d'eau). Mes soeurs n'ont pas d'experience en librairie mais l'une d'elles à 20 ans de ventes derrière elle...
 
Je reprend tes réponses:  
 

Citation :

1 - Il faut d'abord de l'argent. Beaucoup d'argent. Pour une librairie de 60/100 m², compter 50 000 à 150 000 € selon l'emplacement et les investissements (travaux, meubles, logiciels, commercique, frais de bail, enseigne etc.). Au-dessous de 60m², oubliez s'il s'agit d'une librairie généraliste. N'oubliez pas le besoin en fonds de roulement et préparez-vous à ne pas vous payer pendant une longue période (1 à 3 ans).


 
D'accord: c'est là que ça coince dès le départ. J'ai peur de ne pas avoir les fonds, vers qui puis je me tourner pour commencer (on oublie mon banquier, on est en froid :whistle: )
 

Citation :

2 - Il faut ensuite un très bon emplacement. Votre réussite en dépendra. Rappelons le vieil adage : "Les 3 choses les plus importantes pour un commerce sont l'emplacement, l'emplacement et l'emplacement". La librairie devra être située dans une rue très passante, qui comporte d'autres commerces, et sera évidemment assez éloignée des éventuels confrères. Ecole(s) proches presque indispensable(s).


 
J'ai une idée d'emplacement: loin des grandes villes où il y a déjà des librairies, je souhaite me positionner dans un triangle de villages très passant (et notamment l'été) où je serais la seule librairie, ensuite pouvoir proposer un parking à la disposition de mes clients et ajouter un coin salon de thé, basé sur du fait maison (en l'occurence, ma soeur serait en charge de ce poste) avec mobilier ancien/chiné à vendre (y compris les petites cuillères)
 

Citation :

3 - Que l'on vende des livres ou des téléphones portables, un commerce est une entreprise. Il faut donc être compétent en matière de gestion. Ne pas s'imaginer que l'on va apprendre sur le tas, au fur et à mesure. Quand on aura compris les mécanismes, il sera trop tard, la librairie sera coulée. Faire un stage même très court est indispensable. Un comptable est quasi-indispensable, mais ce n'est pas lui qui gérera ou vous aidera à gérer.


 
Pour la gestion, j'ai justement appris sur le tas mais je comptais faire une formation à la CCI, les frangines y passeraient aussi. Est ce suffisant?
 

Citation :


4 - On ne sera pas nécessairement un bon libraire parce qu'on aime lire (ne riez pas, j'entends au moins une fois par mois une réflexion de ce genre). Une expérience professionnelle est indispensable. Commencez par dégoter un stage, même non rémunéré, dans une librairie. Et si vous n'avez aucune formation de libraire, faites plusieurs stages. Là encore, le métier de libraire ne s'improvise pas.


 
Bon, c'est vrai que j'adore lire quand même! Je ne crois pas qu'on puisse etre libraire sans amour des livres. Sinon, petite expérience mais très enrichissante puisque je connais tous les postes d'un libraire.
 

Citation :

Si vous avez tout ça, vous pouvez commencer à monter votre business-plan. Je peux répondre à des questions spécifiques, mais je ne peux évidemment pas résumer ici ce qui représente souvent 3 à 6 mois de boulot. D'autant qu'il existe bien trop de variables (taille du local, type d'agglomération, spécialisation ou non, concurrence etc.).


 
Voilà: un business, c'est quoi???????????Je monte un dossier sur du vent? Tu parle du local, emplacement et tout et tout, mais du coup, je fais plusieurs business plan "fictifs" selon le taille du local (voulus?, souhaité?, possibles?, trouvables?), la ville?, le temps qu'il fait?  :pt1cable:  
Si on pouvait me dire en terme simple en quoi ça consiste, je crois que j'avancerais...
 
J'avais pensé  démarcher dès le début la Fac à proximité (dont je suis une ancienne) et courir après les profs pour qu'ils me disent les programmes, les futurs mémoires et donc la documentation nécessaire...
 
A votre bon coeur pour toutes infos et toutes critiques...
Et merci d'avoir lu jusqu'au bout!

n°2489231
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 10:43:56  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :

Je pense monter une librairie (ok, c'est le but du topik :ange: ) mais ne sais pas trop par où commencer. Je souhaite monter une librairie dans le sud de la France avec mes soeurs. Nous serions spécialisées en livres d'Histoire (aie aie aie) c'est à dire: livres d'histoire généraux, livres spécialisés par période, bibliographies...auxquels on ajoute bien entendu les livres sur les religions et les arts liés (ex: pour l'Egypte: son histoire, son art/architecture, livre des morts etc). Je sais que pour l'occident catho il va y avoir du boulot....mais aussi livres d'histoire pour les jeunes (Decaux par exemple, même si ça date!) et romans historiques (je pense notamment à la collection Grands detective de 10/18). Pour être parfaitement au point, je souhaite donc même proposer des livres introuvables car épuisés mais aussi les éditions super méga spécialisées des universitaires. Je pense que ce secteur peut etre porteur.


Porteur, non, mais viable, oui, éventuellement.

Citation :

1° soucis: où puis je récupérer ces livres rares et anciens: car à moins de chercher sur ebay, alapage, les bouquinistes, je ne crois pas pouvoir tout trouver


Justement, il te faudra chercher :  
 
* Chez les confrères, en ligne ou en boutique. Mais sauf bonne affaire ponctuelle, tu peux oublier. Ils ne pourront te les vendre à un prix qui te permettra de faire une marge suffisante. Pour un livre que tu revendras 10 €, tu ne dois pas dépasser 1 ou 2 € de prix d'achat. N'oublie pas que les livres d'occase ne peuvent être retournés chez le distributeur et qu'en conséquence de nombreux bouquins te resteront sur les bras pour finir par partir dans le carton de soldes ou la poubelle.
 
* Chez les particuliers, en ligne ou en vide-greniers.
 
* Chez... toi, puisque des gens viendront te proposer de racheter des lots de bouquins, dès lors que tu auras pignon sur rue.

Citation :

Ce qui m'amène à mon 2° soucis: comment connaitre tout les titres parus sur des sujets aussi variés. Je ne peux me payer Electre en tant que particulier, y'a t'il d'autres sites?


Trouver les titres : aucun moyen simple. Eplucher les catalogues d'éditeurs, bâtir des bibliographies. [:spamafoote] De toute façon, ouvrir une librairie suppose d'ouvrir un compte chez les principaux distributeurs (Sodis/Interforum/Volumen/Union Distrib'/Hachette, plus les moyens : Harmonia Mundi, Vilo, Belles Lettres etc.) et travailler à une commande "d'implantation". Le travail en question nécessite au moins 1 à 2 mois. Probablement plus quand on est spécialisé dans un domaine aussi vaste que l'histoire, qui est représenté par à peu près tous les distributeurs du marché.
La difficulté supplémentaire dans ton cas est que peu de représ te rendront visite du fait de ton isolement géographique.
 

Citation :

Ou..dois je attendre d'avoir monté ma librairie avec un stock de livre "trouvables" quitte à me mettre en concurrence avec la Fnac et autres gros puis augmanter au fur et à mesure mon stock selon ma clientèle notamment?


Sur le net, tu seras surtout en concurrence avec les librairies spécialisées dans l'histoire.  ;) Mais c'est un faux problème. Une librairie est un commerce de proximité (d'où l'adage sur l'emplacement, l'emplacement et l'emplacement). Sur le web, tu n'existeras tout simplement pas. A moins de devenir LA librairie de référence française, mais là tu vas te heurter à des poids lourds.  ;)  

Citation :

Je suis une ancienne étudiante en histoire et une ancienne vendeuse en librairie (comptabilisant 1 an d'experience seulement au sein de 2 entreprises: une toute petite librairie spécialisée religieux La Procure (et je ne veux pas tomber la dedans, vendre les bulles papales n'est à priori pas dans mon secteur) et une grande librairie généraliste Privat. Je suis actuellement sans emploi et j'ai donc du temps à consacrer à mes recherches mais je me noie (dans un verre d'eau). Mes soeurs n'ont pas d'experience en librairie mais l'une d'elles à 20 ans de ventes derrière elle...


Un an d'expérience, c'est bien. Tu as sans doute beaucoup de choses encore à apprendre, mais tu connais le plus gros du travail quotidien.

Citation :

Je reprend tes réponses:
 
D'accord: c'est là que ça coince dès le départ. J'ai peur de ne pas avoir les fonds, vers qui puis je me tourner pour commencer (on oublie mon banquier, on est en froid :whistle: )


Tu es la seule à le savoir. ;) Famille, amis ? Sinon, autre banquier que celui avec lequel tu es en froid, mais il te faudra engager tes biens propres pour obtenir un crédit. Ou ceux de l'une de tes soeurs. Dans tous les cas, ces biens propres devront être conséquents (immobilier) et un crédit ne pourra que compléter un apport, pas y pallier.

Citation :

J'ai une idée d'emplacement: loin des grandes villes où il y a déjà des librairies, je souhaite me positionner dans un triangle de villages très passant (et notamment l'été) où je serais la seule librairie, ensuite pouvoir proposer un parking à la disposition de mes clients et ajouter un coin salon de thé, basé sur du fait maison (en l'occurence, ma soeur serait en charge de ce poste) avec mobilier ancien/chiné à vendre (y compris les petites cuillères)


Une librairie spécialisée dans l'Histoire loin des grandes villes ? :ouch: Euuuuh... laisse tomber. :D Pour ce qui est du salon de thé et de la brocante, ce n'est pas mon domaine donc je préfère m'abstenir. Et même si ça l'était, seule une étude de marché pourra te dire si c'est viable ou pas.
 
Attention à un écueil courant dans le cas de "librairie + quelque chose" (et ce quelque chose est souvent un salon de thé dans l'imaginaire des créateurs, alors que la réalité des librairies françaises montre que c'est un modèle peu viable) : quand on veut rajouter un autre type de vente à celle de livres, c'est que l'on a conscience, parfois sans se l'avouer, que le CA produit par la partie librairie ne sera pas suffisant. Et si c'est le cas, on tombe immédiatement dans un cercle vicieux : quand on vend peu, on a des marges ridicules, trop de frais, des offices non désirés en pagaille, trop de retours, trop de stock qui ne tourne pas, etc. L'activité complémentaire ne peut compenser un rayon librairie en berne. Surtout dans ton cas puisque si j'ai bien compris vous devrez vivre à 3 sur l'ensemble.
 
Un calcul qui vaut ce qu'il vaut mais donnera une petite idée concrète : dans notre cas de librairie généraliste de 60 m² à Paris, nous devons faire en moyenne sur l'année 1 000 € de CA/jour pour être à l'équilibre et nous payer au SMIC, ma collègue et moi. Evidemment, les loyers sont bien moindres en province (mais les frais de transport de livres sont bien plus élevés). Néanmoins, inutile de te dire que vendre 1 000 € de livres en moyenne chaque jour n'est pas si évident.  ;)

Citation :

Pour la gestion, j'ai justement appris sur le tas mais je comptais faire une formation à la CCI, les frangines y passeraient aussi. Est ce suffisant?


Ca peut suffire, oui, si au moins l'une de vous a des dispositions pour la chose (dans notre cas, c'est ma collègue. Moi, je suis une brelle.  :D ).

Citation :

Bon, c'est vrai que j'adore lire quand même! Je ne crois pas qu'on puisse etre libraire sans amour des livres. Sinon, petite expérience mais très enrichissante puisque je connais tous les postes d'un libraire.


Bien sûr qu'il faut aimer lire ! :p Ce que je voulais dire, c'est qu'on ne fera pas forcément un bon acteur parce qu'on aime aller au cinéma. ;)

Citation :

Voilà: un business, c'est quoi???????????Je monte un dossier sur du vent? Tu parle du local, emplacement et tout et tout, mais du coup, je fais plusieurs business plan "fictifs" selon le taille du local (voulus?, souhaité?, possibles?, trouvables?), la ville?, le temps qu'il fait?  :pt1cable:  
Si on pouvait me dire en terme simple en quoi ça consiste, je crois que j'avancerais...


Tu ne pourras monter le dossier que quand tu auras choisi l'emplacement. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. ;) Quand tu auras trouvé le local, il te faudra d'abord faire une étude de marché pour juger de la viabilité de l'emplacement (nombre de clients potentiels ? Panier moyen ? etc.). Puis calculer tes frais d'implantation (fastidieux mais facile), tes frais de fonctionnement à l'année (fastideux et moins facile), tes espérances de croissance sur les 3 premières années (très difficile), tes besoins en fonds de roulement etc. Il te faudra voir et revoir ces chiffres jusqu'à arriver à la conclusion que :
 
- Oui, l'emplacement et le marché permettront en moins de 3 ans de faire vivre 3 personnes (je pars sur la base de 2 soeurs. Si tu en as 6, c'est une autre histoire :D ).
 
- Oui, les réserves d'argent permettront de tenir pendant toute la période qui précédera l'arrivée à l'équilibre. Car vous allez évidemment perdre de l'argent au début, même en ne vous payant pas. Et ce début peut être très long). C'est un écueil courant dans la création d'entreprise : on capote parce qu'on est à court de fonds alors qu'il aurait fallu tenir encore 6 mois ou un an de plus pour arriver à l'équilibre.
 
Si ces deux conditions ne sont pas remplies, le dossier n'est pas viable. Et si ces notions te sont complètement étrangères, il te faut retourner faire un stage de création d'entreprise. ;)  

Citation :

J'avais pensé  démarcher dès le début la Fac à proximité (dont je suis une ancienne) et courir après les profs pour qu'ils me disent les programmes, les futurs mémoires et donc la documentation nécessaire...


C'est une bonne idée, mais vas-tu vraiment vendre à des étudiants ? Il y a une fac d'Histoire à proximité de l'endroit où tu comptes t'installer ?

Citation :

A votre bon coeur pour toutes infos et toutes critiques...
Et merci d'avoir lu jusqu'au bout!


You're welcome.  :o


Message édité par BoraBora le 08-10-2009 à 10:46:51

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
mood
Publicité
Posté le 08-10-2009 à 10:43:56  profilanswer
 

n°2489247
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 11:12:50  profilanswer
 

Un ENNOOORMME merci Borabora, avec une telle réponse, j'en ai appris plus que mes recherches sur le net, et ça remet en place pas mal de chose...
Juste pour préciser:  
1° oui, nous ne sommes que 3, ça suffit largement à s'étriper...
2°je ne comptais pas m'installer à Tombouctou non plus quand je dis loin de la ville la plus proche, c'est une à 20aine de bornes environs, sur un axe très fréquenté par les gens qui justement vont bosser à la ville mais rejoignent les villages alentours le soir. De plus c'est une région très touristique et le village lui même est un village d'antiquaire qui organise des vides graniers très populaires ainsi que d'autres manifestations plus ou moins historiques (nombre de touristes françophones par an 5 millions)
3° je pensais à la fac non pour les étudiants (quoique si j'ai des occasions...) mais les bibliothèques et notamment le fond privé des historiens...
4° l'idée café/brocante c'est en plus, je ne comptais pas dessus spécialement, une de mes soeurs est accro par contre...à faire à coté et non ensemble plutot!
 
Et sinon: pour le business-plan, j'avoue ne pas avoir bien compris (je suis blonde!!!!): frais de fonctionnement à l'année par exemple: tu inclus quoi?
Sinon, sais tu où je peux me renseigner pour se genre de chose? Un organisme qui pourrait tout me détailler?
 
Et ta librairie, ça tourne comment (j'ai suivi le post et tu venais juste de la monter?), tu as réussi à mettre en place un site avec disquerie?

n°2489250
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 11:14:24  profilanswer
 

et en plus j'ai fait des fautes...pardon

n°2489253
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 11:16:22  profilanswer
 

Un petit addendum pour rappeler les bases. Il te faudra calculer :
 
- Combien cela va te coûter de t'implanter. Pour les livres, pars par exemple sur une base de 8 € HT par livre (mais c'est très variable selon ta proportion de poches/brochés/beaux livres) en comptant un minimum de 6 000 titres pour démarrer. Pense aux logiciels, aux ordis, à la commercique (caisse, affichage, impression tickets etc.), aux meubles, aux travaux, à l'éclairage, aux impressions (cartes de visite, papier en-tête etc.), à la pub pour le démarrage, à tous les frais liés au bail (mois d'avance, frais de dossier etc.), aux frais de constitution de société etc. La liste est très longue et on la sous-estime généralement.
 
- Le montant de tes frais de fonctionnement. Si tu ne sais pas encore où tu seras située, prends une fourchette pour le loyer. Le reste des frais généraux est à peu près le même partout. Assurance, abonnements divers (dont Dilicom, et la maintenance de ton logiciel de gestion), électricité, comptable, frais de transport (variables selon ton CA), consommables (ce qui comprend le papier cadeau), téléphone, frais bancaires, remboursement de crédits etc.
 
- Le montant des salaires chargés, puisqu'il vous faudra bien vous payer un jour.
 
- Calcule tes marges. Reste sur 30% pour commencer.
 
Puis 2 opération simples :
 
 - (Frais généraux) + (Salaires chargés) = (Marge)
 
Ce qui du coup te donne à la louche le CA que tu dois réaliser pour être à l'équilibre. Si l'addition de tes dépenses représente 10 000 euros par mois, tu devras faire 10 000 euros de marge, donc en gros 30 000 euros de CA par mois. Donc vendre en moyenne 30 000 euros de livres chaque mois (sachant évidemment que toutes les périodes de l'année ne sont pas égales). [:spamafoote]
 
- (Frais d'implantation) + (Fonds de roulement) = (Capitaux nécessaires)
 
Sachant que les besoins en fonds de roulement sont ce qu'il y a de plus difficile à calculer pour un créateur. En ce qui concerne les livres, pars sur une base de paiments à 45 jours fin de mois (moyenne entre 30 et 60 jours).


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489269
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 11:29:09  profilanswer
 

WAHOU
Merci
Franchement, pas d'autre mot que merci car c'est une épine gigantesque que tu m'enlève...
Je n'ai plus qu'à m'y mettre....
Merci merci merci

n°2489285
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 11:54:31  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :

Un ENNOOORMME merci Borabora, avec une telle réponse, j'en ai appris plus que mes recherches sur le net, et ça remet en place pas mal de chose...


Tu as posté pendant que j'écrivais mon addendum. :D

Citation :

2°je ne comptais pas m'installer à Tombouctou non plus quand je dis loin de la ville la plus proche, c'est une à 20aine de bornes environs, sur un axe très fréquenté par les gens qui justement vont bosser à la ville mais rejoignent les villages alentours le soir. De plus c'est une région très touristique et le village lui même est un village d'antiquaire qui organise des vides graniers très populaires ainsi que d'autres manifestations plus ou moins historiques (nombre de touristes françophones par an 5 millions)


Certes, mais combien s'arrêteront chez vous, surtout s'ils passent en voiture ? Dans la population locale, quelle est la démographie, les CSP, le panier moyen ? Et mêmes questions pour les touristes.
 
Le nombre de touristes, j'imagine que c'est pour la région et non ce village ? Je sais qu'il y a 4 millions de visiteurs/an à Carcassonne, et cette dernière est en 4ème position dans les monuments les plus visités de France gérés par les Monuments Historiques (derrière l'Arc de triomphe, le Mont St Michel et la Sainte Chapelle). Donc attention : le chiffre important n'est pas combien de gens viennent visiter cette région, mais  
 
- Combien vont passer devant ta librairie
- Sur ce chiffre, combien sont susceptibles de s'y arrêter.
- Et sur ce chiffre, combien sont susceptibles d'y faire un achat (et de combien ?).
 
Il te faudra impérativement déterminer ta "zone de chalandise", c'est-à-dire la zone dont peuvent provenir tes clients.
 
Autre avertissement : un touriste est rarement un acheteur de livres. Parce que :
 
- S'il est lecteur, il a déjà ce qu'il lui fallait dans ses valoches. Raison pour laquelle la période qui précède les vacances est la meilleure de l'année après celle des fêtes.
 
- S'il veut s'acheter quelque chose, il va privilégier ce qu'il ne peut trouver que sur place. Souvenirs, spécialités gastronomiques, trucs d'occase etc. Un livre neuf, quel qu'il soit, il sait qu'il peut le commander à son libraire en rentrant. Il n'a pas besoin de le trimballer pendant toutes ses vacances. C'est encore plus vrai depuis qu'Internet existe et que même les habitants de villes/villages défavorisés en matière de librairie peuvent commander sur fnouc.com et autres Amazon.
 

Citation :

3° je pensais à la fac non pour les étudiants (quoique si j'ai des occasions...) mais les bibliothèques et notamment le fond privé des historiens...


Attention : le marché public (bibliothèques, principalement) est très concurrentiel. N'oublie pas que n'importe quelle librairie généraliste peut procurer les mêmes livres qu'une librairie spécialisée.
 
Le fonds privé des historiens, euuuuuh... COmbien y en a-t-il dans ta zone de chalandise ?  :whistle:

Citation :

Sinon, sais tu où je peux me renseigner pour se genre de chose? Un organisme qui pourrait tout me détailler?


Tout te détailler, non, mais tu pourras te procurer beaucoup de précieux chiffres et renseignements en contactant le SLF. Ils pourront par exemple te fournir (mais pas gratuitement) un CD-ROM qui te donnera les ventes glissantes de l'année d'un panel de librairies indépendantes. Ca aide beaucoup pour la commande d'implantation qui n'est jamais aisée. Ils font des rapports très intéressants, aussi. Et nous défendent avec efficacité. ;) Dans tous les cas, ce sont des gens à contacter.

Citation :

Et ta librairie, ça tourne comment (j'ai suivi le post et tu venais juste de la monter?), tu as réussi à mettre en place un site avec disquerie?


Non, les disques, on a laissé tomber. C'était impraticable. Pour la santé de la libraire, ben... ce n'est pas brillant. Nous plafonnons depuis deux ans sur le même CA et ne sommes toujours pas à l'équilibre après 3 ans et demi d'existence. Bref, c'est la cata. :sweat: La raison en est simple : l'emplacement mal choisi. On cherche à déménager et on est sur quelques plans, mais s'ils ne se concrétisent pas nous serons obligés de fermer en début d'année prochaine. Dans une ville aussi peuplée que Paris, le CA de deux boutiques identiques à 100 mètres l'une de l'autre peut varier du simple au double. Dans notre cas, c'est le simple, pas le double, et c'est la raison pour laquelle nous allons couler si nous ne trouvons pas un autre local mieux placé (ce qui est compliqué par le fait que nous n'avons pas les moyens de payer un pas-de-porte de plusieurs dizaines de milliers d'euros).


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489297
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 12:21:16  profilanswer
 

Argghhh moi qui ai horreur des chiffres, je crois que je vais devoir m'y faire...
Ok, je reprends:
 
Zone de chalandise (je ne savais pas ce que signifiait mais je l'avais déjà fait): 33 300 personnes qui passeront devant l'emplacement, plus large: 53 800 qui ne sont pas desservis en librairies.
 

Citation :

Certes, mais combien s'arrêteront chez vous, surtout s'ils passent en voiture ? Dans la population locale, quelle est la démographie, les CSP, le panier moyen ? Et mêmes questions pour les touristes.


 
Je comptais justement chercher un emplacement avec parking..et proches des autres commerces type boulangerie, medecins...CSP: employés ou Professions intermediaires à 30% (la majorité), age moyen 40-59 ans, panier moyen:je n'y avais pas penser? où trouver cette info? je vais creuser...
Les touristes, c'est pour toute le département (Alpes maritimes) et je comptais sur la proximité de St Paul de Vence pour faire passer ce petit monde devant chez moi...( c'est la principale route d'accès au village). Il faut que je sache combien de touristes passent au village du coup pour me faire une idée précise
En effet, le touriste n'achete pas forcément de livres...je comptais un peu sur ce chiffre pour me remonter le moral quand même...
 
 
 

Citation :

Le fonds privé des historiens, euuuuuh... COmbien y en a-t-il dans ta zone de chalandise ?  :whistle:


 
Il n'y en a qu'un, qui fait partie de la fac, c'est une bibliothèque à part entière où j'ai fait mes études et qui court toujours après les bouquins...Je ne compte pas que là dessus, mais je pensais que c'était un plus que de le connaitre et d'en etre connue.
 
 
 

Citation :

Non, les disques, on a laissé tomber. C'était impraticable. Pour la santé de la libraire, ben... ce n'est pas brillant. Nous plafonnons depuis deux ans sur le même CA et ne sommes toujours pas à l'équilibre après 3 ans et demi d'existence. Bref, c'est la cata. :sweat: La raison en est simple : l'emplacement mal choisi. On cherche à déménager et on est sur quelques plans, mais s'ils ne se concrétisent pas nous serons obligés de fermer en début d'année prochaine. Dans une ville aussi peuplée que Paris, le CA de deux boutiques identiques à 100 mètres l'une de l'autre peut varier du simple au double. Dans notre cas, c'est le simple, pas le double, et c'est la raison pour laquelle nous allons couler si nous ne trouvons pas un autre local mieux placé (ce qui est compliqué par le fait que nous n'avons pas les moyens de payer un pas-de-porte de plusieurs dizaines de milliers d'euros)

.
 
Oh ben merde alors   :( C'est sur qu'avec les loyers à Paris, ça ne doit pas être simple. Vous etes surs que c'est l'emplacement, vous avez tenter d'autres choses? (question bete hein!) Il vous faut refaire toutes les études pour un autre emplacement alors? Vous etes où exactement? Et vous cherchez où?

n°2489307
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 12:51:06  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :

Argghhh moi qui ai horreur des chiffres, je crois que je vais devoir m'y faire..


Ah ça c'est sûr (je hais les chiffres, moi aussi). :D

Citation :

panier moyen:je n'y avais pas penser? où trouver cette info? je vais creuser...


Ca, c'est typiquement l'info que le SLF doit pouvoir te fournir (ce n'est pas très visible parce que le mot ne fait que 3 lettres, mais j'ai mis le lien vers le site dans mon post au-dessus).

Citation :

Les touristes, c'est pour toute le département (Alpes maritimes) et je comptais sur la proximité de St Paul de Vence pour faire passer ce petit monde devant chez moi...( c'est la principale route d'accès au village). Il faut que je sache combien de touristes passent au village du coup pour me faire une idée précise
En effet, le touriste n'achete pas forcément de livres...je comptais un peu sur ce chiffre pour me remonter le moral quand même...


Pense aussi que sur le nombre de touristes, un pourcentage non négligeable vient en groupe dans des cars. Ceux-là ne te visiteront que si tu es à moins de 10 mètres d'une attraction touristique ou que tu passes un accord avec des voyagistes pour qu'ils les amènent chez toi (mais pour une librairie, je vois pas trop l'angle  :( ).

Citation :

Il n'y en a qu'un, qui fait partie de la fac, c'est une bibliothèque à part entière où j'ai fait mes études et qui court toujours après les bouquins...Je ne compte pas que là dessus, mais je pensais que c'était un plus que de le connaitre et d'en etre connue.


Bon plan, ça peut devenir ton plus gros client. Mais ça n'aura pas vraiment de rapport avec ton fonds ou même ta spécialisation puisqu'il saura généralement ce qu'il veut et que tu pourras toujours lui commander. Dans notre cas, nous avons une école de maquillage (cinéma, mode etc.) tout près. C'est plus la proximité qui joue (là encore) que la compétence (inutile de dire que je ne connais RIEN au maquillage  :D ) ou le fonds en rayon (nous commandons au coup par coup les références que nous donnent les profs).

Citation :

Oh ben merde alors   :( C'est sur qu'avec les loyers à Paris, ça ne doit pas être simple. Vous etes surs que c'est l'emplacement, vous avez tenter d'autres choses? (question bete hein!)


Oui oui, c'est bien l'emplacement.  ;) Nous avons comme on dit "fait le plein" de clients depuis plus de 3 ans. C'est-à-dire que nous avons le maximum de clients que permet la zone de chalandise. Et ce n'est pas suffisant. Etude de marché bancale et un peu trop d'optimisme.  :sweat: Pour le reste, la gestion est saine, nous sommes connus (et majoritairement appréciés) etc.
 
Je vais le redire encore une fois : une librairie est un commerce de proximité. A quelques exceptions près, personne ne fait de détours pour acheter des livres. Nos rencontres avec des auteurs (pas loin de 80 depuis le début) ou les médias (article dans Télérama, en particulier) ne nous ont jamais amené un client régulier de plus. On vend aux gens qui passent devant la vitrine, point barre.

Citation :

Il vous faut refaire toutes les études pour un autre emplacement alors? Vous etes où exactement? Et vous cherchez où?


Toutes les études, non, heureusement.  :sweat: Seulement la partie concernant la zone de chalandise. Nous sommes dans le 11ème, rue de la Fontaine-au-roi, à un endroit de la rue qui n'est pas terrible. Le local que nous espérons le plus fait à peu près la même superficie et est à quelques centaines de mètres, rue Lancry. Point de vue population, c'est à peu près la même chose en âges/CSP/etc. que notre emplacement actuel, mais le passage est 10 à 15 fois plus important (à 30 mètres d'un métro, nombreux commerces, 3 écoles, et axe de passage pour les piétons qui vont du métro au canal St Martin).
 
Si nous avons ce local, nous triplerons probablement notre CA, d'après nos estimations, ce qui nous rendra pérennes et permettra même d'embaucher une troisième personne. Mais nous ne sommes pas les seuls à le vouloir et la concurrence va être rude. :cry: Réponse dans quelques semaines...

Message cité 1 fois
Message édité par BoraBora le 08-10-2009 à 12:51:33

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489310
flipo44
Posté le 08-10-2009 à 12:55:50  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :


je ne comptais pas m'installer à Tombouctou non plus quand je dis loin de la ville la plus proche, c'est une à 20aine de bornes environs, sur un axe très fréquenté par les gens qui justement vont bosser à la ville mais rejoignent les villages alentours le soir. De plus c'est une région très touristique et le village lui même est un village d'antiquaire qui organise des vides graniers très populaires ainsi que d'autres manifestations plus ou moins historiques (nombre de touristes françophones par an 5 millions)


sans vouloir enfoncer le clou, je vois pas trop qui va faire 20 bornes pour acheter un livre d'histoire quand avec les amazon etc tout est livré gratuitement :/
 
et pour ce qui est de l'axe passager compte tenu que les gens passent par là pour aller bosser, ben justement je pense pas que le matin avant d'aller au taf ils vont aller acheter des livres anciens, et le soir quand ils ont fini le taf ben ta librairie sera fermée...
 
enfin bref je suis pas du tout dans ce domaine et je me prononce pas sur le potentiel de ton concept, mais au niveau de l'emplacement ça me semble très très optimiste...

n°2489313
flipo44
Posté le 08-10-2009 à 12:59:39  profilanswer
 

BoraBora a écrit :

Nous sommes dans le 11ème, rue de la Fontaine-au-roi, à un endroit de la rue qui n'est pas terrible.


j'ai une copine qui habite a 50m je vais lui dire de t'acheter plein de livres  :D  

Message cité 1 fois
Message édité par flipo44 le 08-10-2009 à 12:59:48
n°2489326
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 13:13:33  profilanswer
 

Borabora: je connais déjà le SLF de nom, j'avais pas penser qu'ils auraient tous ces infos..je vais les contacter dès que possible.
Et pour les touristes, c'est le coté café/brocante qui nous auraient amené ce petit monde, d'où le mélange des idées...mais je ne compte pas trop la dessus...
Du coup, en fait mon emplacement n'est pas top...je devrais me concentrer sur une zone plus pietonne...
Crotte quand même pour ta librairie, pour quelques centaines de metres, c'est difficile à imaginer quand on est pas dans le truc. Ca fait du bien d'en parler avec les gens qui s'y connaisent
 
Flipo: j'apprécie ton commentaire. je vais certainement devoir faire un sondage de la pop locale pour savoir s'ils s'arreteront ou pas. Il y a des coins, à priori impensables où tout le monde s'arrete en partant/rentrant du boulot car la boulangerie est bonne, le primeur frais ect ce n'est pas loin de l'endroit où je comptais m'installer, je peux tout simplement envisager de déplacer l'emplacement...
juste une précision: je ne vendrais pas de livres d'occasion mais d'Histoire et tout ce qui s'y rapporte, on pourrait donc trouver des romans, livres pour enfants, magazines...Bref, plus de choix, sans etre une librairie généraliste (pas de SF ou de livres de cuisine par exemple)

n°2489327
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 13:16:01  profilanswer
 

flipo44 a écrit :

et le soir quand ils ont fini le taf ben ta librairie sera fermée...


Clairement pas, non. Une librairie, ça ferme en général à 19h30, parfois plus tard (20h dans notre cas). Ce n'est pas là qu'est le problème. Le problème, c'est le nombre de gens potentiellement intéressés par l'Histoire.
 
Globalement, et pour dresser un portrait plutôt sombre de la situation :
 
- Les livres d'art ne se vendent pas ou très peu, en dehors de Noël. Nulle part.
 
- Les polars historiques se vendent très bien mais touchent une catégorie de lecteurs qui ne représente qu'une fraction des amateurs de polars. Donc une librairie qui se limiterait aux polars historiques en faisant l'impasse sur le roman noir, le thriller etc. serait boudée par le lecteur de polars moyen. Sociologiquement parlant, on sait que la clientèle de la collection "Grands détectives", par exemple, est presque uniquement féminine, et très majoritairement de plus 40 ans.
 
- Les livres pour la jeunesse en rapport avec l'Histoire ne sont pas ceux qui marchent le mieux, en particulier parce que le plus gros du marché du livre pour la jeunesse est alimenté par les 0-7 ans. Au-delà de cet âge, l'achat d'un livre est généralement décidé par l'enfant lui-même, et la plupart n'en veulent plus (ou alors une BD ou un manga). Et même problème que pour le polar : les parents n'amèneront pas leurs gosses régulièrement parce qu'ils n'y trouveront que 1% de la production (chiffre à la louche, bien sûr). Pas de livres pour les tout-petits, pas de Sam-Sam, pas de Simpson, de Lou, de Nombrils, pas de polars, pas de fantasy etc.
 
Bref, le problème est qu'une librairie spécialisée ne peut satisfaire qu'un public spécialisé. :sweat: Et les seules librairies spécialisées avec un vaste marché, ce sont les librairies spécialisées jeunesse et BD. Dès que l'on sort de ces deux domaines, ça devient carrément marginal et n'est viable que dans une très grande ville, avec un très bon emplacement et une quasi-exclusivité sur le créneau (assortie d'une super réputation). Pour donner une idée, même un genre comme le polar, qui représente une fraction non négligeable du marché du livre, ne fait vivre à Paris que deux librairies spécialisées.


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489328
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 13:17:11  profilanswer
 

flipo44 a écrit :


j'ai une copine qui habite a 50m je vais lui dire de t'acheter plein de livres  :D  


A tous les coups, si elle habite à 50m je dois la connaître. :D


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489329
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 13:18:13  profilanswer
 

encore des fautes...re pardon, je n'aime pas ça et je fais attention d'habitude

n°2489334
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 13:26:15  profilanswer
 


Citation :


- Les livres d'art ne se vendent pas ou très peu, en dehors de Noël. Nulle part.


 
je suis d'accord
 

Citation :

- Les polars historiques se vendent très bien mais touchent une catégorie de lecteurs qui ne représente qu'une fraction des amateurs de polars. Donc une librairie qui se limiterait aux polars historiques en faisant l'impasse sur le roman noir, le thriller etc. serait boudée par le lecteur de polars moyen. Sociologiquement parlant, on sait que la clientèle de la collection "Grands détectives", par exemple, est presque uniquement féminine, et très majoritairement de plus 40 ans.


 
Je suis d'accord, je limite ma clientèle potentielle. Petit ajustement: j'adore les drands detective et j'ai moins de 40 ans :D  

Citation :


- Les livres pour la jeunesse en rapport avec l'Histoire ne sont pas ceux qui marchent le mieux, en particulier parce que le plus gros du marché du livre pour la jeunesse est alimenté par les 0-7 ans. Au-delà de cet âge, l'achat d'un livre est généralement décidé par l'enfant lui-même, et la plupart n'en veulent plus (ou alors une BD ou un manga). Et même problème que pour le polar : les parents n'amèneront pas leurs gosses régulièrement parce qu'ils n'y trouveront que 1% de la production (chiffre à la louche, bien sûr). Pas de livres pour les tout-petits, pas de Sam-Sam, pas de Simpson, de Lou, de Nombrils, pas de polars, pas de fantasy etc.


 
Toujours d'accord...
 

Citation :

Bref, le problème est qu'une librairie spécialisée ne peut satisfaire qu'un public spécialisé. :sweat: Et les seules librairies spécialisées avec un vaste marché, ce sont les librairies spécialisées jeunesse et BD. Dès que l'on sort de ces deux domaines, ça devient carrément marginal et n'est viable que dans une très grande ville, avec un très bon emplacement et une quasi-exclusivité sur le créneau (assortie d'une super réputation). Pour donner une idée, même un genre comme le polar, qui représente une fraction non négligeable du marché du livre, ne fait vivre à Paris que deux librairies spécialisées. [/quotemsg]


 
bon, ok...2h de discussion, et je me dis que je laisse tomber ma spécialisation...j'ouvre une librairie généraliste :na:  
Mais je pense malgré tout qu'il faut creuser...

n°2489335
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 13:28:52  profilanswer
 

BoraBora a écrit :

Et les seules librairies spécialisées avec un vaste marché, ce sont les librairies spécialisées jeunesse et BD. Dès que l'on sort de ces deux domaines, ça devient carrément marginal et n'est viable que dans une très grande ville, avec un très bon emplacement et une quasi-exclusivité sur le créneau (assortie d'une super réputation).


Je m'auto-quote pour rectifier mon énorme oubli de parisien jacobin (j'ai honte  :o ) : il y a une troisième catégorie de librairie spécialisée, et ce sont les librairies régionalistes. Une librairie en plein coeur de St Malo, spécialisée dans la mer et l'Histoire de St Malo, forcément, ça marche bien. L'édition régionaliste est très active et les librairies se portent bien. Mais il faut :
 
- Un lieu à forte identité culturelle
- Beaucoup de touristes
- Pas de concurrence. Il est très rare de voir deux librairies régionalistes dans la même ville.
- Et on n'en sort pas... un bon emplacement. :D C'est-à-dire un lieu de passage, autant pour les habitants que pour les touristes (et de passage à pied, bien sûr, pas une enseigne que l'on aperçoit brièvement sur le bord de la route en passant en voiture).


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489362
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 13:48:12  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :

Je suis d'accord, je limite ma clientèle potentielle. Petit ajustement: j'adore les drands detective et j'ai moins de 40 ans :D


J'ai dit "majoritairement". :D

Citation :

bon, ok...2h de discussion, et je me dis que je laisse tomber ma spécialisation...j'ouvre une librairie généraliste :na:  
Mais je pense malgré tout qu'il faut creuser...


Bien sûr qu'il faut creuser ! :o Seule une étude de marché bien torchée peut te donner une vraie réponse. Perso, je ne peux te donner que des généralités. Mais tu connais la célèbre règle des 80/20 : tu feras 80% de ton CA avec 20% de tes titres. La difficulté d'être spécialisé, c'est que tu auras seulement une infime fraction de ces 20% de titres qui font les 80% du CA d'une librairie indépendante en France. Tu auras "Un monde sans fin" mais pas le dernier Ndiaye, Mauvignier, Nothomb, ou le prochain Goncourt (qui sera peut-être le Ndiaye, d'ailleurs :lol: ). Tu auras le thriller historique best-seller du moment, mais pas les nouveaux Lehane, Coben ou Vargas. Et tu auras les nouveaux Bourgeon ou Tardi mais pas le nouveau Jul ou le nouveau Aya.
 
Inversement, le passionné d'Histoire n'est pas forcément intéressé par du polar, de la BD et autres déclinaisons. D'expérience, et après plus de 25 ans passés dans le monde du livre (librairie spé, librairie généraliste, bibliothèque, bouquiniste), je dirais que le gros acheteur de livres d'Histoire est en écrasante majorité un homme de plus de 50 ans. Et en général, il ne lit que ça. A vérifier par de vrais chiffres, c'est juste mon ressenti. Mais si je suis à peu près dans le juste, ça implique que tu verras peu de parents accompagnés par leurs enfants, et peu d'acheteurs de BD.


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489369
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 14:01:54  profilanswer
 

Je pense aussi que le lecteur Histoire est principalement un homme de plus de 50 ans.  
J'ai pensé diversier cette "Histoire" en "histoire" pour justement m'apporter un peu plus de clientèle et/ou augmenter le prix du panier moyen.  
En tant que vendeuse, j'ai vu pas mal de gens venir pour un livre et repartir avec 3 bouquins car bien compris et bien conseillés par le libraire qui leur "ouvre les yeux" tout en restant dans la thématique.
 
En tout cas c'est passionnant ce que tu m'apprends.

n°2489389
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 14:18:51  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :

En tout cas c'est passionnant ce que tu m'apprends.


C'est très gratifiant pour moi. Pour une fois que je passionne quelqu'un sur ce forum. :D
 
Encore une chose qui me revient à l'esprit et ne milite hélas pas en faveur des librairies spécialisées : tu auras très peu d'achats cadeau. Le passionné achète ses livres lui-même et à moins qu'il ait pris la peine de demander un titre précis, ses proches préfèrent éviter son hobby parce qu'ils ne savent pas ce qu'il a déjà et ce qu'il veut vraiment (ou parfois en ont ras le bol  :lol: ). Or l'achat cadeau, c'est là encore un gros pourcentage du CA d'une librairie indépendante.  :sweat:
 
En fait, ce que j'expose depuis 3 posts peut se résumer en une phrase : à librairie spécialisée, clientèle spécialisée.  :o


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489421
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 14:55:28  profilanswer
 


Ca ne suffit pas, pour deux raisons :
 
- La plupart des gens continuent de préférer l'achat en librairie.
- Sauf domaine de niche ultra-réduit, tu es en concurrence avec la Fnouc et Amazon. Qui eux aussi vendent toutes les BD, tous les livres d'Histoire, tous les livres jeunesse etc.
 
Ton exemple de Monde en tique est justement un contre-exemple :
 
- Leur spécialisation est archi-pointue à destination uniquement du marché professionnel ou étudiant (rien à voir avec la cuisine, la BD, les voyages, l'Histoire, bref les thèmes grand public).
 
- Le plus gros de leurs ventes, à en juger par le site, ce sont les livres techniques en anglais. Donc là, clairement, on est dans une autre niche que la librairie spé courante. J'imagine qu'ils sont les seuls en France à vendre une bonne partie de ces livres. Et étant des livres en anglais, on ne peut les commander chez son libraire habituel.
 
- Leur clientèle est justement celle qui pratique le plus l'achat sur le net : informaticiens, techniciens, scientifiques. Et étant une clientèle pro/étudiante, elle sait ce qu'elle veut acheter, voire qu'elle doit acheter. C'est un public captif.
 
Et en fait, ce n'est même pas vraiment un contre-exemple, puisque leur boutique est située en plein coeur du quartier latin, là où sont toutes les librairies techniques spécialisées parisiennes (ce sont les seules qui ont survécu, d'ailleurs). Je ne les connais pas, mais vu les loyers du quartier, je suis sûr que leur chiffre en boutique explose celui du site. Si c'était l'inverse, ils auraient déménagé dans un coin moins cher.


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489455
Sartoriali​st
Posté le 08-10-2009 à 15:20:41  profilanswer
 

Ma modeste participation ( je suis pas libraire mais jvois des bizness plan tout les jours en ce moment...): Clairement, pour ce genre de librairie, je ne la vois pas autre part que dans Paris. Surtout si vous êtes 3. Avec un coin VPC, et l'une d'entre vous qui va faire la VRP auprès des facs de France pour promouvoir votre truc, éventuellement ( on a tous les livres d'histoire, commandez chez nous on vous fait les FdP gratuit, je sais pas...). Clairement, la librairie va devenir ou ultra spécialisé( et encore, pour combien de temps) ou un foure tout grand public ( fnac, virgin  avec VpC). Aujourd'hui il y a peu de raison d'aller encore en librairie ( s'il vous plait, pas le coup du conseil a la clientèle, on disait ça aussi pour les CDs. Le fait est qu'aujourd'hui,  si je veux un conseil, la plupart du temps je trouve ce qu'il faut sur Amazon ou des site spécialisés et je les commandes. Presque tout les derniers livres que j'ai acheté, c'était sur conseil d'un blogueur, et je commandais directement sur Amazon, surtout pour des livres en Anglais. Si je vais encore dans des librairies, c'est parce que j'aime toucher les livres. Mais j'y achète peu, surtout vu le prix des livres en France avec le prix garantie, alors que je suis étudiant.)  
Bref, tout ça pour dire, la comme ça, je suis une banque, je te finance pas.

n°2489491
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 15:40:39  profilanswer
 

Hum, ok.
En tout cas ça me fait bien avancer dans ma reflexion tout ça. Merci à tous.
J'ai besoin de me pencher très sérieusement sur tout ça. Il me faut revoir mes priorités: soit l'emplacement est bon pour de la librairie classique, soit l'idée est bonne mais pas au bon endroit.

n°2489497
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 15:58:45  profilanswer
 

Sartorialist a écrit :

Ma modeste participation ( je suis pas libraire mais jvois des bizness plan tout les jours en ce moment...): Clairement, pour ce genre de librairie, je ne la vois pas autre part que dans Paris.


Paris ou une autre très grande ville. La France ne se résume pas à Paris.

Citation :

Surtout si vous êtes 3. Avec un coin VPC, et l'une d'entre vous qui va faire la VRP auprès des facs de France pour promouvoir votre truc, éventuellement ( on a tous les livres d'histoire, commandez chez nous on vous fait les FdP gratuit, je sais pas...).


Aucun intérêt. Toute librairie peut fournir tout livre en français disponible chez l'éditeur. La bibliothèque d'une fac de Lyon ne va pas aller acheter ses livres à une librairie de Toulouse. De toute façon, aucune librairie ne pourrait offrir les frais de port sur une commande institutionnelle, qui bénéficie déjà d'une remise spéciale.
 

Citation :

Clairement, la librairie va devenir ou ultra spécialisé( et encore, pour combien de temps) ou un foure tout grand public ( fnac, virgin  avec VpC).  


Absurde. Les libraires indépendants ne sont pas en chute, le CA suit, et 1 livre sur 2 est acheté en France dans une librairie indépendante. Aucun chiffre ne montre une dégradation du marché, quelle qu'elle soit.

Citation :

Aujourd'hui il y a peu de raison d'aller encore en librairie ( s'il vous plait, pas le coup du conseil a la clientèle, on disait ça aussi pour les CDs. Le fait est qu'aujourd'hui,  si je veux un conseil, la plupart du temps je trouve ce qu'il faut sur Amazon ou des site spécialisés et je les commandes.


Non seulement le service ne se limite pas au conseil, mais une énorme majorité de gens continuent de préférer les conseils d'un libraire à ceux d'un pékin anonyme sur un blog ou Amazon.
 
Au passage, la disparition des disquaires n'a strictement rien à voir avec le net ou les services mais est le résultat d'une guerre des prix entre grande distribution et indépendants qui a eu lieu à partir des années 70 et jusqu'au milieu des années 80. Elle a eu lieu également sur le marché du livre mais la loi sur le prix unique de 81 y a mis fin et a sauvé les libraires indépendants.
 
Quand on dispose d'une librairie près de chez soi, on n'a au contraire aucune raison de commander sur le net. C'est plus long, plus compliqué, moins agréable et on a zéro service. La plupart des gens l'ont bien compris. Les personnes qui préfèrent commander sur le net alors qu'ils ont un libraire indépendant près de chez eux sont majoritairement les ados ou adulescents, parce que c'est l'âge où l'on déteste les contacts humains. Le seul fait de devoir dire bonjour, merci et au revoir est un supplice. :D Mais pour la plupart des autres tranches d'âge, la librairie est préférée quand elle existe.
 
Il faut bien comprendre que le marché du livre est gigantesque et continue de croître un peu chaque année. Il a toujours largement dépassé en CA tous les autres secteurs culturels réunis (musique, cinéma etc.) parce qu'il concerne tous les âges et toutes les catégories démographiques.

Citation :

Presque tout les derniers livres que j'ai acheté, c'était sur conseil d'un blogueur, et je commandais directement sur Amazon, surtout pour des livres en Anglais.


Oui, et tu es en plein dans la catégorie ciblée par le net. Mais tu fais partie d'une minorité.

Citation :

Si je vais encore dans des librairies, c'est parce que j'aime toucher les livres. Mais j'y achète peu, surtout vu le prix des livres en France avec le prix garantie, alors que je suis étudiant.)


Les livres sont beaucoup plus chers dans les pays qui ne bénéficient pas du prix unique sur le livre. Mais il faut croire que la pub de la grande distribution est efficace puisque beaucoup de gens, surtout chez les ados, continuent de s'imaginer que les livres sont chers à cause de cette loi.

Citation :

Bref, tout ça pour dire, la comme ça, je suis une banque, je te finance pas.


Heureusement, tu ne seras jamais une banque. :D Ou si tu le deviens un jour, tu ne confondras plus la réalité et les chiffres avec ton ressenti.  ;)


Message édité par BoraBora le 08-10-2009 à 16:00:48

---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489508
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 16:18:47  profilanswer
 

J'ajouterais qu'on vient en librairie aussi quand on y connait rien..Ca ne fait pas de clientele fidele mais ça fait rire le libraire:
"il me faut la liane et le lycée d'Omer Simpson"...j' ai mis un moment à lui trouver son livre à celui là... je suis sûre que sur le net, les moteurs de recherche n'auraient jamais sorti "L'Illiade" et "L'Odyssée" d'Homere!

n°2489524
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 16:35:19  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :

J'ajouterais qu'on vient en librairie aussi quand on y connait rien..Ca ne fait pas de clientele fidele mais ça fait rire le libraire:
"il me faut la liane et le lycée d'Omer Simpson"...j' ai mis un moment à lui trouver son livre à celui là... je suis sûre que sur le net, les moteurs de recherche n'auraient jamais sorti "L'Illiade" et "L'Odyssée" d'Homere!


[:rofl]
 
Nous on a eu :
 
"'b'jour... j'voudrais le Cid de Corneille, siouplait... mais je sais pas de c'est qui."
 
et :
 
"V'zavez le Sprint de Paris de Baudelaire ?"
 
 :D
 
Rappelons une excellente adresse pour rigoler un coup, le blog d'un sémillant libraire spécialisé BD : "Les libraires se cachent pour mourir.


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489525
Sartoriali​st
Posté le 08-10-2009 à 16:35:26  profilanswer
 

Citation :


Paris ou une autre très grande ville. La France ne se résume pas à Paris.
 
Aucun intérêt. Toute librairie peut fournir tout livre en français disponible chez l'éditeur. La bibliothèque d'une fac de Lyon ne va pas aller acheter ses livres à une librairie de Toulouse. De toute façon, aucune librairie ne pourrait offrir les frais de port sur une commande institutionnelle, qui bénéficie déjà d'une remise spéciale.


 
Fair enough. C'etait un peu une idee en l'air.
 
 

Citation :


Absurde. Les libraires indépendants ne sont pas en chute, le CA suit, et 1 livre sur 2 est acheté en France dans une librairie indépendante. Aucun chiffre ne montre une dégradation du marché, quelle qu'elle soit.


 
http://fr.calameo.com/read/000001453ffbb864f4dba page  5 premier paragraphe " recul sensible de sa part de marche"
http://arpel.aquitaine.fr/IMG/pdf/ [...] 122007.pdf slide 4, etc .
 le recul est faible mais present. Les gens s'eduquent a acheter sur Internet. C'est bien sur complementaire mais de mon point de vue, a LT, la part de marche des librairies independante va encore chuter.
 

Citation :

Non seulement le service ne se limite pas au conseil, mais une énorme majorité de gens continuent de préférer les conseils d'un libraire à ceux d'un pékin anonyme sur un blog ou Amazon.

C'est beau la condescendance, mais ça te sauvera pas. Plus internet pénètre, plus on a un effet "long tail" et Amazon joue la dessus.  Ca marche encore pour la generation de nos parents, mais les jeunes kevins, ca risque d'etre autre chose.
 

Citation :


Quand on dispose d'une librairie près de chez soi, on n'a au contraire aucune raison de commander sur le net. C'est plus long, plus compliqué, moins agréable et on a zéro service. La plupart des gens l'ont bien compris. Les personnes qui préfèrent commander sur le net alors qu'ils ont un libraire indépendant près de chez eux sont majoritairement les ados ou adulescents, parce que c'est l'âge où l'on déteste les contacts humains. Le seul fait de devoir dire bonjour, merci et au revoir est un supplice. :D Mais pour la plupart des autres tranches d'âge, la librairie est préférée quand elle existe.

Lol. Il me faut 2 min pour commander en ligne sur Amazon. avec 3 clics.  
 

Citation :


Il faut bien comprendre que le marché du livre est gigantesque et continue de croître un peu chaque année. Il a toujours largement dépassé en CA tous les autres secteurs culturels réunis (musique, cinéma etc.) parce qu'il concerne tous les âges et toutes les catégories démographiques.


ok
 

Citation :


Les livres sont beaucoup plus chers dans les pays qui ne bénéficient pas du prix unique sur le livre. Mais il faut croire que la pub de la grande distribution est efficace puisque beaucoup de gens, surtout chez les ados, continuent de s'imaginer que les livres sont chers à cause de cette loi.


Je suis a l'etranger, alors tu sais la pub de la grande distrib francaise  :lol:  :whistle:  Je vois par contre combien je paye mes livres en France et la ou je suis ( et ou j'etais avant), et le nombre et la qualité, ça a rien a voir :hello: . Bref...
 

Citation :


Heureusement, tu ne seras jamais une banque. :D Ou si tu le deviens un jour, tu ne confondras plus la réalité et les chiffres avec ton ressenti.  ;)


 
Contrairement a ce que tu crois, j'aime bien les libraires. Je donnais mon avis sur son projet: une librairie spécialise comme la sienne la ou elle veut la mettre, sans étude approfondie certes, ça m'a l'air compromis. On en reparle dans 3/4 ans si elle est encore la.  Et ne sous-estime pas Internet et l'mpact qu'il aura a long terme, meme si j'espere qu'il y aura encore longtemps des librairies ou aller flaner et acheter des bouquins le samedi apres-midi  :)
 
Edit: quote de porc

Message cité 2 fois
Message édité par Sartorialist le 08-10-2009 à 16:49:07
n°2489545
Brinanoel
Posté le 08-10-2009 à 16:56:13  profilanswer
 


 

Citation :

Contrairement a ce que tu crois, j'aime bien les libraires. Je donnais mon avis sur son projet: une librairie spécialise comme la sienne la ou elle veut la mettre, sans étude approfondie certes, ça m'a l'air compromis. On en reparle dans 3/4 ans si elle est encore la.  Et ne sous-estime pas Internet et l'mpact qu'il aura a long terme, meme si j'espere qu'il y aura encore longtemps des librairies ou aller flaner et acheter des bouquins le samedi apres-midi  :)


 
euh, elle est encore là...
perso, je ne sous estime pas internet, j'y achete beaucoup, et même des bouquins depuis que je vis à l'étranger...
Car je ne sais pas où tu vis, mais je suis en Malaisie, et franchement, question choix : quedalle :fou: : des nouveautés americaines point barre! , question prix: pareil qu'en France...
Alors franchement l'etranger bof bof...
N'empeche que même si je ne suis pas un "kevin", j'aime mes librairies, où je peux m'arreter, papoter, farfouiller...je pense que meme les jeunes y sont sensibles...ils n'y a pas que les plus de 40 ans qui lisent...

n°2489562
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 17:30:59  profilanswer
 

Sartorialist a écrit :


 
Contrairement a ce que tu crois, j'aime bien les libraires. Je donnais mon avis sur son projet: une librairie spécialise comme la sienne la ou elle veut la mettre,


Pas du tout, non. Tu donnais clairement un avis sur la librairie indépendante en général, et c'est là-dessus que je te répondais :

Citation :

Clairement, la librairie va devenir ou ultra spécialisé( et encore, pour combien de temps) ou un foure tout grand public ( fnac, virgin  avec VpC). Aujourd'hui il y a peu de raison d'aller encore en librairie


Le fait est que c'est une ânerie, démentie par les chiffres et la réalité du marché. Exactement comme la corrélation "prix unique = livres chers". ;)
 
Et ce n'est même pas seulement une question d'aimer les librairies ou pas, mais tout simplement que les libraires de proximité sont utiles. Une utilité que n'a pas la VPC. On pourrait essayer de dresser la typologie de la clientèle, ce serait long mais intéressant. Ce que je peux te dire, c'est que parmi les diverses catégories de clients que je vois chaque jour depuis des années, peu ont des motivations à rentrer dans une librairie qui pourraient être comblées par de la VPC. Ne fût-ce que parce que beaucoup veulent un livre tout de suite, pas dans 3 jours ou une semaine, et encore moins à aller chercher à la poste en revenant du boulot parce que le paquet ne rentrait pas dans la boîte aux lettres.
 
Le plus drôle (et les premières fois, j'avoue que ça nous a un peu surpris), c'est que nous avons même des clients qui vont sur le net au boulot pour retrouver les références d'un bouquin dont ils ont par exemple entendu une bonne critique à la radio, le matin sous la douche, qui impriment la page Amazon puis passent en sortant du boulot nous déposer la page pour qu'on leur procure. :D
 
Mais globalement, les raisons les plus évidentes d'acheter à son libraire de quartier quand on en a un sont :
 
- L'achat est immédiat. On passe devant la vitrine en faisant ses courses ou en rentrant du boulot, on rentre, on achète le bouquin dont on a entendu parler la veille à la télé ou le matin à la radio, ou dont on a vu la pub dans le métro, ou dont un collègue vous a parlé l'après-midi, ou tout simplement que l'on attendait avec impatience. Ou bien sûr que l'on a vu dans la vitrine. Et on repart avec. Pas de délai, pas de problèmes de poste, pas de procédure d'achat en ligne.
 
- On veut feuilleter. Ils sont gentils, Amazon, avec leur consultation des premières pages, mais quand on a besoin de choisir un guide de voyage, un livre-tissu pour enfants ou un livre de cuisine, ce n'est pas de voir une copie écran de quelques pages qui avance à grand chose.
 
- On veut un livre précis, mais on ne sait plus lequel. Phrase archi-courante en librairie : "Je cherche un livre mais je n'ai ni le titre ni le nom de l'auteur". Et en général, ils ajoutent "... mais ça vient de sortir". :D  
 
- On veut offrir un livre. Comme je le disais plus haut, c'est une grosse proportion désormais des achats en librairie. Outre que l'achat doit être immédiat (on s'y prend toujours au dernier moment, surtout pour les anniversaires auquels sont invités les gosses), beaucoup de gens veulent du conseil à partir de presque rien. Genre "C'est une femme de 50 ans, elle aime bien lire mais je sais pas trop ce qu'elle aime". Bon courage pour trouver une réponse adéquate sur le net.  ;) Et circonstance agravante pour la VPC : dans le cas de cadeau, les gens veulent toujours pouvoir échanger le livre au cas où la personne l'aurait déjà. Et ils veulent un paquet cadeau qui ressemble à quelque chose, pas une pochette pourrie agrafée par un manutentionnaire.
 
- On a des gosses. Donc on les emmène à la librairie pour qu'ils regardent, touchent, choisissent. Tu ne vas pas mettre un gamin de 3 ans devant un écran et lui demander si tel ou tel livre le fait plus rire qu'un autre.
 
- Et puis beaucoup de gens apprécient d'avoir une vie de quartier avec des commerces et du service et privilégieront toujours leur libraire, au moins à prix égal. Cela touche surtout les plus de 25 ans, bien sûr, et spécialement les parents d'enfants de 0 à 11/12 ans, qui sont souvent les plus impliqués dans leur quartier.
 
La liste pourrait être beaucoup plus longue, tant il y a de cas particuliers que seul un libraire de proximité peut satisfaire. Il y a les maniaques (comme les collectionneurs de BD, par exemple), qui veulent être sûr que leur exemplaire sera absolument nickel. Ceux qui se tiennent au courant des principales sorties tout simplement en matant ta vitrine (et rentrent donc quand ils voient un livre qui les intéresse). Ceux qui aiment rencontrer des auteurs. etc.
 
... et puis tout simplement ceux qui aiment parler avec quelqu'un, échanger leurs goûts et points de vue avec un être humain et non un pseudo dans une conversation virtuelle. :p Y'a pas que des nerds, heureusement. Et même les nerds se transforment généralement en êtres humains une fois dépucelés et autonomes. :D De toute façon, ils restera toujours les femmes, qui sont dieu merci rarement nerds et représentent plus de 60% de la clientèle des librairies généralistes indépendantes.  :love:


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489587
Sartoriali​st
Posté le 08-10-2009 à 18:02:56  profilanswer
 

Brinanoel a écrit :


 

Citation :

Contrairement a ce que tu crois, j'aime bien les libraires. Je donnais mon avis sur son projet: une librairie spécialise comme la sienne la ou elle veut la mettre, sans étude approfondie certes, ça m'a l'air compromis. On en reparle dans 3/4 ans si elle est encore la.  Et ne sous-estime pas Internet et l'mpact qu'il aura a long terme, meme si j'espere qu'il y aura encore longtemps des librairies ou aller flaner et acheter des bouquins le samedi apres-midi  :)


 
euh, elle est encore là...
perso, je ne sous estime pas internet, j'y achete beaucoup, et même des bouquins depuis que je vis à l'étranger...
Car je ne sais pas où tu vis, mais je suis en Malaisie, et franchement, question choix : quedalle :fou: : des nouveautés americaines point barre! , question prix: pareil qu'en France...
Alors franchement l'etranger bof bof...
N'empeche que même si je ne suis pas un "kevin", j'aime mes librairies, où je peux m'arreter, papoter, farfouiller...je pense que meme les jeunes y sont sensibles...ils n'y a pas que les plus de 40 ans qui lisent...


 
Viens a Singapour  :D  au Kinokunya, on a livre français, anglais, allemand chinois et japonais (chose limite impensable en France), a des prix tout a fait correct.
 

BoraBora a écrit :


Pas du tout, non. Tu donnais clairement un avis sur la librairie indépendante en général, et c'est là-dessus que je te répondais :

Citation :

Clairement, la librairie va devenir ou ultra spécialisé( et encore, pour combien de temps) ou un foure tout grand public ( fnac, virgin  avec VpC). Aujourd'hui il y a peu de raison d'aller encore en librairie


Le fait est que c'est une ânerie, démentie par les chiffres et la réalité du marché. Exactement comme la corrélation "prix unique = livres chers". ;)
 
Et ce n'est même pas seulement une question d'aimer les librairies ou pas, mais tout simplement que les libraires de proximité sont utiles. Une utilité que n'a pas la VPC. On pourrait essayer de dresser la typologie de la clientèle, ce serait long mais intéressant. Ce que je peux te dire, c'est que parmi les diverses catégories de clients que je vois chaque jour depuis des années, peu ont des motivations à rentrer dans une librairie qui pourraient être comblées par de la VPC. Ne fût-ce que parce que beaucoup veulent un livre tout de suite, pas dans 3 jours ou une semaine, et encore moins à aller chercher à la poste en revenant du boulot parce que le paquet ne rentrait pas dans la boîte aux lettres.
 
Le plus drôle (et les premières fois, j'avoue que ça nous a un peu surpris), c'est que nous avons même des clients qui vont sur le net au boulot pour retrouver les références d'un bouquin dont ils ont par exemple entendu une bonne critique à la radio, le matin sous la douche, qui impriment la page Amazon puis passent en sortant du boulot nous déposer la page pour qu'on leur procure. :D
 
Mais globalement, les raisons les plus évidentes d'acheter à son libraire de quartier quand on en a un sont :
 
- L'achat est immédiat. On passe devant la vitrine en faisant ses courses ou en rentrant du boulot, on rentre, on achète le bouquin dont on a entendu parler la veille à la télé ou le matin à la radio, ou dont on a vu la pub dans le métro, ou dont un collègue vous a parlé l'après-midi, ou tout simplement que l'on attendait avec impatience. Ou bien sûr que l'on a vu dans la vitrine. Et on repart avec. Pas de délai, pas de problèmes de poste, pas de procédure d'achat en ligne.
 
- On veut feuilleter. Ils sont gentils, Amazon, avec leur consultation des premières pages, mais quand on a besoin de choisir un guide de voyage, un livre-tissu pour enfants ou un livre de cuisine, ce n'est pas de voir une copie écran de quelques pages qui avance à grand chose.
 
- On veut un livre précis, mais on ne sait plus lequel. Phrase archi-courante en librairie : "Je cherche un livre mais je n'ai ni le titre ni le nom de l'auteur". Et en général, ils ajoutent "... mais ça vient de sortir". :D  
 
- On veut offrir un livre. Comme je le disais plus haut, c'est une grosse proportion désormais des achats en librairie. Outre que l'achat doit être immédiat (on s'y prend toujours au dernier moment, surtout pour les anniversaires auquels sont invités les gosses), beaucoup de gens veulent du conseil à partir de presque rien. Genre "C'est une femme de 50 ans, elle aime bien lire mais je sais pas trop ce qu'elle aime". Bon courage pour trouver une réponse adéquate sur le net.  ;) Et circonstance agravante pour la VPC : dans le cas de cadeau, les gens veulent toujours pouvoir échanger le livre au cas où la personne l'aurait déjà. Et ils veulent un paquet cadeau qui ressemble à quelque chose, pas une pochette pourrie agrafée par un manutentionnaire.
 
- On a des gosses. Donc on les emmène à la librairie pour qu'ils regardent, touchent, choisissent. Tu ne vas pas mettre un gamin de 3 ans devant un écran et lui demander si tel ou tel livre le fait plus rire qu'un autre.
 
- Et puis beaucoup de gens apprécient d'avoir une vie de quartier avec des commerces et du service et privilégieront toujours leur libraire, au moins à prix égal. Cela touche surtout les plus de 25 ans, bien sûr, et spécialement les parents d'enfants de 0 à 11/12 ans, qui sont souvent les plus impliqués dans leur quartier.
 
La liste pourrait être beaucoup plus longue, tant il y a de cas particuliers que seul un libraire de proximité peut satisfaire. Il y a les maniaques (comme les collectionneurs de BD, par exemple), qui veulent être sûr que leur exemplaire sera absolument nickel. Ceux qui se tiennent au courant des principales sorties tout simplement en matant ta vitrine (et rentrent donc quand ils voient un livre qui les intéresse). Ceux qui aiment rencontrer des auteurs. etc.
 
... et puis tout simplement ceux qui aiment parler avec quelqu'un, échanger leurs goûts et points de vue avec un être humain et non un pseudo dans une conversation virtuelle. :p Y'a pas que des nerds, heureusement. Et même les nerds se transforment généralement en êtres humains une fois dépucelés et autonomes. :D De toute façon, ils restera toujours les femmes, qui sont dieu merci rarement nerds et représentent plus de 60% de la clientèle des librairies généralistes indépendantes.  :love:


 
Je te parle d'une vague de fond, tu me parle de 3 nerds ( en étant condescendant envers moi en insinuant que j'en suis un, super fin). Les chiffres 2008 sont la: Les librairies indépendante  c'est 17,7% des achats de livres, derrière  les grandes surfaces (spécialisées ou pas), quasiment a égalité avec la VPC ( hors internet). Internet est a  8% pour le moment mais je pense que ça va augmenter. Jusqu'ou? Je sais pas. Ce que je sais c'est que plus gens s'éduquent a Internet, plus acheter en ligne va progresser. C'est déjà le cas pour le les biens de luxe par exemple ( et ça c'est un milieu que je connais bien...).
 
De plus les vente de livre en volume et valeurs sont plates sur 3 ans. La rentabilité d'un indépendant est de 1,4 % en moyenne sur la France.(et ca, ca fait pas bander un banquier, désole) Il suffit de peu ( et tu le sais) pour que ca ne marche pas.  Bref...
 
je ne dit pas que c'est impossible de se lancer, ou de réussir,  mais ce sera très dur, les exemples sont sur ce fil.
 
Bonne chance a Brinanoel. Je te souhaite vraiment de réussir. Si tu veux que je jette un oeil sur ton BP, n'hésite pas, je serai ravi de faire des critiques constructive sur l'aspect purement financier.  Le meilleur conseil que t'es eu ici est bien de trouver le bon emplacement. Sur ce, je me retire. Bonne chance a tous!

n°2489600
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 18:28:27  profilanswer
 

Sartorialist a écrit :

http://fr.calameo.com/read/000001453ffbb864f4dba page  5 premier paragraphe " recul sensible de sa part de marche"
http://arpel.aquitaine.fr/IMG/pdf/ [...] 122007.pdf slide 4, etc .
 le recul est faible mais present. Les gens s'eduquent a acheter sur Internet. C'est bien sur complementaire mais de mon point de vue, a LT, la part de marche des librairies independante va encore chuter.


Que sa part de marché soit menacée, et ce surtout par la GD (le développement des Cultura en province, en particulier), c'est évident. Ce n'est pas pour ça que le CA des libraires indépendants français eux-mêmes a baissé puisque le marché s'agrandit. 1% à 4% par an ces dernières années. Ils auront une part moindre, mais le fromage sera plus gros.
 
Ce qui ne veut pas dire que les libraires indépendants n'aient pas de soucis. Bien sûr qu'ils en ont. Mais la concurrence du net est le dernier de ces soucis. L'augmentation affolante des loyers en centre-ville partout en France est une menace, par exemple. Mais là encore, ça n'a rien à voir avec le fait que désormais les gens peuvent acheter leurs livres sur Amazon.

Citation :

C'est beau la condescendance, mais ça te sauvera pas.


Ca n'a rien à voir avec de la condescendance. Si j'hésite à aller voir un film, je ne vais pas demander à un mec qui sort de la salle s'il l'a aimé. Je vais demander à des potes qui ont les mêmes goûts que moi ou faire confiance à des critiques que je connais parce que je les lis depuis longtemps. Sur le net, tu trouves tout, donc tout et son contraire.
 
Mes clients qui me demandent régulièrement conseil le font parce que je les conseille bien. Ceux que j'ai mal conseillés, car on se plante forcément, je ne les reverrai pas. De tous les prescripteurs, le libraire est le seul à s'engager, à avoir quelque chose à perdre. Donc à ne pas raconter naouak. Le critique de Libé, le mec au pseudo farfelu sur son blog, la belle-soeur ou le collègue n'ont rien à foutre que tu aimé le livre ou pas. Ce qu'ils veulent, c'est dire que eux ont aimé. Un libraire, du moins un bon, veut que ce soit toi qui aimes le livre. Parce que contrairement aux autres prescripteurs, il en a quelque chose à foutre, qui est de satisfaire un client et le voir revenir. Et c'est vital pour lui. Et ça, c'est quelque chose que comprennent tous ceux qui viennent demander conseil dans une librairie.
 
Sans compter, et tant pis si je me répète, que quand on veut un conseil sur un livre pour quequ'un d'autre, on n'a pas envie de se passionner pour le sujet et aller perdre 3 plombes sur le net. J'ai tous les jours des gens qui me posent des questions du genre "C'est pour une fille de 7 ans, qu'est-ce que vous avez de bien dans les 15 €?". Ils ont une réponse fiable en 3 minutes.

Citation :

Plus internet pénètre, plus on a un effet "long tail" et Amazon joue la dessus.  Ca marche encore pour la generation de nos parents, mais les jeunes kevins, ca risque d'etre autre chose.


Bizarrement, je vois des 25-35 ans tous les jours. ;) Ta 1ère erreur est de penser que "Kevin un jour, Kevin toujours". Un Kevin un jour deviendra adulte. Ta 2ème erreur est de supposer que le net va transformer tout le monde en Kevin. Tu peux être un habitué de zazieweb si tu aimes la littérature et néanmoins aller acheter tes livres en librairie.
 
Et surtout, un libraire se fiche des Kevin. Avant le net, il y avait déjà des Kevin. Ils allaient à la FNAC, et avant que la FNAC soit omniprésente, ils n'allaient nulle part. Ce ne sont pas eux qui font du CA chez les libraires, ils ne l'ont jamais fait. Le marché du livre, comme tout marché, est segmenté. Je n'aurai jamais la clientèle des fans d'ésotérisme, de théories du complot, de jardinage, de spiritualité, de mangas, de plein de choses. Ce n'est pas grave, notre librairie ne fait que 60m² et on n'a déjà pas assez de place pour avoir tout ce qui se vendrait potentiellement chez nous. Certains libraires s'abstiennent même de faire de la BD (de moins en moins, tout de même). Certains créneaux sont le propre des grandes surfaces culturelles, d'autres des grandes surfaces tout court. Et enfin du net.
 
Le dernier rapport sur les ventes comparées des 4 grands circuits de vente était très révélateur à ce niveau. Un titre best-seller en GSC va faire des ventes très moyennes, voire médiocre, chez les indés. Et inversement.

Citation :

Lol. Il me faut 2 min pour commander en ligne sur Amazon. avec 3 clics.  


Euuuuh... lol, 3 jours à une semaine pour se procurer le dernier Nothomb, j'appelle ça long. ;)

Citation :

Je suis a l'etranger, alors tu sais la pub de la grande distrib francaise  :lol:  :whistle:


Depuis combien de temps tu es à l'étranger ? Tu n'as pas grandi en France ?

Citation :

Je vois par contre combien je paye mes livres en France et la ou je suis ( et ou j'etais avant), et le nombre et la qualité, ça a rien a voir :hello: . Bref...


Quels pays ? Et tu ramènes les prix des livres au niveau de vie local avant de dire qu'ils sont moins chers ? Parce qu'en Europe, les choses sont très claires et connues depuis longtemps : le prix moyen du livre est le plus élevé dans les pays qui n'ont aucune régulation.


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
n°2489616
BoraBora
Dilettante
Posté le 08-10-2009 à 18:55:27  profilanswer
 

Sartorialist a écrit :

Je te parle d'une vague de fond, tu me parle de 3 nerds ( en étant condescendant envers moi en insinuant que j'en suis un, super fin). Les chiffres 2008 sont la: Les librairies indépendante  c'est 17,7% des achats de livres, derrière  les grandes surfaces (spécialisées ou pas), quasiment a égalité avec la VPC ( hors internet).


41% du marché en 2006 selon ton 1er lien. Chiffre que je confirme pour l'avoir lu plusieurs fois. Ce serait descendu à 17,7% en 2 ans ? :whistle:
 
Enfin bref... sur de la prospective, on ne saura de toute façon pas qui a raison ou tort. ;) Le truc, c'est que les discours catastrophistes sur la librairie, et j'en lis souvent sur ce forum (en général, c'est plutôt à propos des ebooks que de la VPC, d'ailleurs) viennent toujours de posteurs totalement étrangers au monde des livres et qui ne comprennent pas, comme toi, pourquoi aller acheter dans une librairie plutôt que sur le net. Et oui, j'ai bien enregistré le fait que tu dis aimer les librairies, mais dans la mesure où tu n'y achètes rien je ne vois pas comment tu peux analyser un marché composé de clients (clients, pas flâneurs) que plusieurs d'entre nous sur ce topic côtoient chaque jour, du matin au soir.
 
Pour le coup des 3 nerds, je n'ai rien compris. :??: Je ne te parle pas de 3 nerds, je te parle de la quasi-totalité du marché ado, qui a toujours échappé aux librairies indépendantes, à toutes les époques depuis que je fréquente des librairies (j'ai 51 ans). Et les nerds sont majoritairement ados ou adulescents. En tout cas pas dans la vie active.


---------------
Qui peut le moins peut le moins.
mood
Publicité
Posté le   profilanswer
 

 Page :   1  2  3  4  5  6  7  8  9  10  11

Aller à :
Ajouter une réponse
 

Sujets relatifs
[Topic Unique ] TP Sciences de l'ingenieur[Topic unique] les pires coups qu'une entreprise vous a fait
exposé sur le livre "hors de la crise" de Deming[Topic Unique] Concours Ipag, oraux
[Topic Unique] ESTPTopic unique : Institut de Gestion Sociale ( Paris )
[Topic Unique] Concours ENSEA[Topic Unique] Concours Tremplin 2 | Ultime saison ?
Plus de sujets relatifs à : [topic unique] Les libraires d'HFR : passion du livre


Copyright © 1997-2022 Hardware.fr SARL (Signaler un contenu illicite / Données personnelles) / Groupe LDLC / Shop HFR