Personnellement, je pense qu'il y a surtout une différence de tournure d'esprit entre ces deux filières. Je précise tout de suite que j'ai fait PC* mais que la plupart de mes potes d'école ont fait MP ou MP*, donc j'ai les différents points de vue.
Essayer de déterminer si les élèves de MP sont meilleurs que ceux de PC ou l'inverse relève d'un débat totalement stérile et quasiment impossible à vérifier car le seul moyen pour savoir si un "MP" est meilleur qu'un "PC" ce serait de lui demander de faire en parallèle les 2 filières...chose bien sûr impossible.
La filière "MP" est très lourde en mathématiques (et c'est bien normal...) et pour y être "bon" il faut vraiment avoir un esprit matheux, mais quand je dis matheux c'est pas juste "bon" voire "très bon" en math, c'est carrément avoir un mode de raisonnement, un esprit d'abstraction, que finalement peu de personnent ont. Alors du coup, dans la filière "MP" voire "MP*" on trouve d'excellents élèves avec un niveau incroyable en Maths (j'en ai même vu qui étaient meilleurs que leur prof, tant ils apprenaient vite et étaient capables d'aller loin...), mais on trouve aussi de gros nuls et une floppée d'élèves "moyens" qui s'en sortent mais sans brio.
La filière "PC" est plus équilibrée (mais attention, lourde en maths quand même hein !) et ça aussi c'est un choix stratégique car un "MP" qui se loupe à l'épreuve de maths d'un concours peut dire adieu à son admission, alors qu'un "PC" peut compenser avec la physique, la chimie, etc... Elle s'adresse à des personnes qui ont un esprit plus "appliqué", voyant les maths non pas comme une fin mais comme un outil. L'aspect "TP" qui fait peur à certains n'est qu'une formalité en réalité car déjà les pondérations des TPs aux concours ne sont pas violentes (et ça ne sert qu'à l'oral et tout le monde sait que l'admissibilité est plus difficile à obtenir) sauf rares exceptions. En plus, en "MP" il y a aussi des TPs...Personnellement, j'ai pris un 5/20 en TP à l'oral d'une certaine grande école en tombant sur un prof qui n'a pas cherché à comprendre la méthode que j'avais appliquée (originale mais qui a donné tous les résultats attendus) et ça ne m'a pas empêché d'intégrer... . Par contre, si on est mauvais en chimie il faut oublier cette filière. Attention, la chimie qu'on fait en terminale c'est de la gnognotte à côté de celle de prépa: autant dire qu'on ne fait pas de chimie en terminale et du coup c'est très difficile de savoir à l'avance si on va être bon ou pas. Disons que c'est plus une question de goût. Enfin, dire qu'il y a plus de choses à apprendre par coeur dans cette filière est totalement faux, car si on comprend vraiment les choses et les sujets on a finalement très peu de "par coeur".
Après, je sais que c'est difficile d'y penser quand on est en prépa, mais il ne faut pas oublier ce qu'on fait après la prépa et même après l'école d'ingé: là c'est le retournement de situation pour beaucoup car les "MP" qui étaient très bons se révèle trop souvent très moyens dans la vie active (ben oui, en entreprise on vous demande pas d'analyser des espaces de fonctions holomorphes de rang 4... ) sauf lorsque cet esprit "matheux" peut être mis à profit pour des analyses stratégiques ou autres, mais c'est rarement pour un premier poste. En revanche, ceux qui étaient "moyens" en "MP" peuvent s'avérer excellent en entreprise. Les "PC" rencontrent en général moins de difficultés, surtout lorsqu'ils s'intéressent à des postes "techniques".
Donc au final il faut penser au 3 points suivants:
- il faut choisir une filière dans laquelle on va cartonner: si on est "bon" en maths en terminale, ça ne veut pas dire qu'on va le rester en "MP". Les profs peuvent donner de précieux conseils
-il faut penser à la progression en prépa: mieux vaut faire une filière où on peut espérer faire une math spé étoilée (MP* ou PC*) pour avoir plus de chances aux concours, donc là aussi bien analyser ses forces.
- il faut penser à ce qu'on veut faire après, même si les écoles "gomment" un peu les différences, car un bon théoricien est rarement un bon "technique" et sauf à vouloir être chercheur on s'aperçoit vite que les entreprises cherchent plus de "techniques" ou de "managers" que de "théoriciens".