Salut tout le monde,
(Je crois bien que c'est mon 1er post ici)
Je suis actuellement en 2A à l'ENSAM (de Lille), et j'aimerais partager rapidement mon point de vue sur mon école, vous demander le vôtre, et éventuellement avoir des ressentis (honnêtes tant qu'à faire) d'élèves de l'école elle-même, déjà diplômés ou non.
Le mien est que l'école a subi ces dernières années une grosse perte de prestige et de renom. Si autrefois, nous pouvions encore relativement prétendre, je crois, appartenir au " bunch " des bonnes grosses écoles françaises (classées dans les top 10 des magasines dédiés, qui valent ce qu'ils valent mais qui donnent quand même une certaine indication), il semble que cela soit de moins en moins le cas : j'en veux pour preuve notre dégringolade année après année dans les dits classements. N'est-ce qu'une question de temps avant que cela se retranscrive dans l'employabilité des diplômés et le " niveau " du 1er job auquel ils peuvent penser prétendre ? Est-ce déjà le cas ? Suis-je le seul à qui l'on ait déjà sincèrement demandé si les Arts et Métiers en fait c'était bien " les Beaux Arts " ?...
Blague à part, les cours de l'école en eux-mêmes me semblent être issus d'un autre temps. Sans même considérer le fait que, étant issu de PT, les 80% de l'enseignement qui étaient proposés en 1A étaient pour moi de la redite de prépa, l'ensemble me donne réellement la sensation d'un corpus de savoir moyen-âgeux et figé dans le temps. Je pourrais détailler mais cela m'en prendrait justement trop. J'en avais mésestimé le potentiel de chiantise, mais, diantre, deux ans de tronc commun ! Faisant qu'en 2A l'on ait encore l'immense privilège de se voir imposer des TP de forge et de fonderie, pendant que la majorité des élèves en école d'ingé de France à la même époque se spécialisent ou composent leur emploi du temps à l'aide d'électifs qu'ils ont eux-mêmes choisis, et que les Arts n'envisagent même pas de proposer à leurs étudiants.
Idem pour les expertises, moyen-âgeuses et peu inspirantes dans l'ensemble, (s'effectuant d'ailleurs en 5 mois de cours théorique, quelle blague - suivis du stage de fin d'étude) et je ne parle même pas des MSc à plusieurs milliers d'euros que propose mon école, pour lesquels je ne mettrais même pas un centime, quand je constate la qualité des cours de la formation initiale (https://artsetmetiers.fr/fr/manager-lin ... -dactivite - par exemple. La vacuité perceptible à des kilomètres de tels objectifs pédagogiques, pour un mastère spécialisé, me donne personnellement le vertige).
L'école se vante de perpétuer un lien fort avec le monde professionnel, et dans le même temps n'impose une durée minimum de stage que de 6 mois au total : 1 mois de stage exécutant (quasi inutile) en 1A, obligatoirement dans le domaine industriel, rigidité oblige, et 5 en 3A en guise de SFE. Aucun stage obligatoire en 2A. Les 2 mois consécutifs de mobilité internationale à valider pour l'obtention du diplôme sont bien souvent l'occasion d'en réaliser tout de même un, mais reste que dans les faits l'école n'exige en tout et pour tout que 6 mois de stage obligatoire en cumulé sur l'ensemble du cursus.
L'administration, locale comme nationale, s'apparente à une machine froide et sans âme dirigée par une bande d'arrivistes déterminés à, d'une part mettre des bâtons dans les roues des projets des élèves dès que l'occasion se présente, et d'autre part à ne rien tenter en vue de redonner à l'établissement la renommée qui un jour fut la sienne, se gargarisant d'être à la tête de l'école " la plus suivie sur Instagram ", pendant que, comme j'en parlais précédemment, celle-ci est reléguée toujours plus loin dans les classements des formations d'ingé.
En bref, j'ai la sensation que mon futur diplôme s'est considérablement déprécié par rapport à ce qu'il a pu être dans le passé, ceci pour toutes les raisons que j'ai évoquées, que je pourrais encore développer si la discussion s'y prête. J'en suis parfois venu à me faire la réflexion que, si d'aventure je devais rechoisir une école à peu près équivalente en sortie de prépa, je me tournerais bien davantage vers l'ENSIMAG par exemple, au vu du contexte actuel notamment, ou m'orienterais tout simplement vers le concours en AST1 de l'EDHEC, en tant que PT, étant donnée la difficulté, dans cette filière d'intégrer les écoles telles que les Centrales ou grandes Mines, réputées, très certainement à raison, " au-dessus des Arts et Merdie… Arts et Métiers " voulais-je dire, dont d'ailleurs le rang du dernier admis sur ce concours ne cesse de reculer. Je considère d'ailleurs la manœuvre de l'école ayant consisté à passer sur le concours Centrale en MP comme une tentative relativement désespérée de conserver un certain prestige en réhaussant le niveau d'admission à l'entrée du cursus.
Tel est mon ressenti, et je serais bien intéressé et curieux d'avoir le vôtre. Désolé du pavé mais je ruminais ça depuis un certain temps.
A vous !
Message édité par chnathane le 22-10-2019 à 01:24:04